WSOP 2023-Rubriques - À la une

Quand on est deux

Event #51 : 1 000 $ Tag Team (Day 1)

Le poker n’est pas vraiment un sport d’équipe. Les grinders ont beau travailler en groupe et se rassembler pour se tirer vers le haut, le jeu demeure très individualiste. Un tournoi par an permet cependant d’unir ses forces, sa chance et ses résultats avec un partenaire.

Trouvez-vous un binôme, établissez votre stratégie de double et allez chercher à deux un bracelet sur le fameux Tag Team des WSOP.

Haimadina

"On avait dit deux les gars". "Non, mais nous sommes un trouple" se défendent Aimadina, Florian Ribouchon et Paul Guichard.

Bien avant de s’intéresser aux stacks et aux HHs, on cherche avant tous les duos improbables, les associations de Tops Regs, les couples, les histoires qui se cachent derrière les binômes. Le Tag Team est l’occasion pour beaucoup de grinders de partager un moment de poker avec quelqu’un. Le choix du partenaire est davantage dicté par la complicité que le niveau technique.

« Je suis associé avec un pote d’enfance, explique Thomas Perrin. Ce n’est pas un joueur de poker, mais bon, il connait quand même les règles ». Ce tournoi est l’occasion pour de nombreux grinders de partager un tournoi avec leur compagne. Les couples poker sont ainsi légions dans la grande salle du Paris. Rosalie Petit et Dinesh Alt, Sarah Herzali et Tom Jarry ou encore Marle Cordeiro et Ben Spragg unissent leurs jetons le temps d’un tournoi en amoureux.

Alt petit

La Team "Petit - Alt" a même fait les outlets hier pour se trouver une tenue de combat

Spragg

"Comment savez-vous que nous sommes dans la même équipe" se demande Marle et Benjamin Spragg ?

D’autres équipes célèbrent l’amitié plus que l’amour. Arrivé hier à Vegas, Nicolas Dumont partage ce Tag Team avec son pote d’enfance Vincent. Aujourd’hui, Nico a pris le poker bien plus au sérieux que son ami, mais Nico se souvient d’une époque où c’est Vincent qui lui mettait le pied à l’étrier.

Dumont Vincent

« Mes premier home-games, je les ai fait chez lui, se rappelle le champion EPT. On avait 20 ans et là, il va fêter ses 40 ans. Dans notre petit groupe poker, c’était le premier à s’être qualifié sur un tournoi EPT. L’EPT Dortmund, d’ailleurs, c’est pour te dire ». L’aventure sera malheureusement de courte durée puisque Nicolas vient de se faire attraper par la Team Shylko. Aliakasandr a laissé son coach Vladas manger le shortstack de Nico sur un hero-call bien couillu avec AQ sur un board KcT74c3, tandis que Dumont bluffait avec son J9o

shylko

D’autres grinders prennent les choses très au sérieux. A l’image de Patrick Leonard et Espen Jorstad, titré l’année dernière, on cherche surtout à composer un binôme compétitif, quitte à pouvoir se reposer sur l’un tandis que l’autre grind un autre tournoi. Illustration avec Clément Bonnant, qui fait le travail pour deux tandis que Nicolas Vayssières deep run un tournoi quelques kilomètres plus loin, au Wynn.

Pour valider le run de l’équipe, il faut seulement que les deux partenaires aient joué au moins une main chacun. Beaucoup ont joué la première main du jour avant d’aller faire leur vie, laissant leur binôme prendre les rennes pour le reste de la journée. Une stratégie peu optimale puisque les floors ne siffleront aucun break durant toute la durée du tournoi. Pour aller aux toilettes, manger un bout ou fumer une clope, il faut pouvoir être relevé par son partenaire ou laisser tourner ses blindes.

Haygus

Team grinder ici aussi avec le patriarche Haygus, associé à Vincent Dupuy, qui s'était fait déjà remarquer l'année dernière sur ce même tournoi, pour son deep-run comme pour ses cure-dents. "Haygus a mis un message sur Twitter et j'ai répondu" explique tout simplement Vincent, qui est plutôt bien tombé.

Dans d’autres équipes, l’alternance est mieux rodée. On joue un ou deux niveaux chacun, on change dès que l’autre se sent un peu fatigué, ou bien même, on se remplace selon la profondeur de stack.

Samuel Anclevic par exemple, est prêt à se faire relever par Julien, plus connu sous le nom légendaire « Nori ». « On s’est rencontré à Lisbonne, explique le runner-up du 1 500 $ Freezeout WSOP. C’est très détente ces tournois, mais il y a quand même un peu de pression. Quand ton collègue te file 40 000 et que tu down à 20 000, t’es pas bien ».

Les doublettes françaises sont nombreuses dans ce field. Mentionnons par exemple la Team PMU avec Julien Martini - Dylan Cechowski, la Team Sudiste avec Samy Boujmala et Hicham, la Team Greg Fournier - Pierre Merlin, la Team Cpiste Victor Canaple - Timothée Scotti ou encore Haimadina et Florian Ribouchon.

Un amour de champion

Rast Champion
Au terme d'une prestation dominante lors du Day 5, Brian Rast remporte pour la troisième fois de sa carrière le tournoi le plus difficile des WSOP. Dédiant ce succès à son épouse, le discret high-staker encaisse 1 324 747 $ et s'empare de son sixième bracelet, entrant définitivement dans la légende du poker.

Event #43 : Poker Players Championship 50 000 $ (Finale)

"C'est pour toi, chérie." Tels ont été les premiers mots de Brian Rast, quelques minutes après sa troisième victoire sur le tournoi souvent considéré comme le plus dur au monde, celui que tout joueur de varianres rêve de gagner : le Poker Players Championship des World Series of Poker. Oui, trois, vous avez bien lu : douze ans après son premier titre en 2011, sept ans après le second en 2016, l'Américain rejoint dans la légende Michael Mizrachi, seul grinder à avoir remporté trois fois le PPC. Jusqu'à ce jeudi, où l'un des joueurs les plus reconnus dans la sphère high-stakes, mais souvent dans l'ombre des stars Phil Ivey ou autres Negreanu, a une nouvelle fois montré qu'il avait toute sa place aux côtés des plus grands noms du poker.

Rast 3
En vérité, il y a tellement à dire sur ce succès, et sur cette saga en trois tomes. Pour commencer, on pourrait dire que c'est le triomphe d'un joueur humble, qui transpire la passion du poker. Un compétiteur, sans aucun doute, qui durant de très longues minutes après le coup qui a scellé le destin de ce PPC, serrait encore le poing, criant "Let's fucking go !" à qui voulait bien l'entendre. Car il faut dire que Rast n'était pas le grand favori à l'amorce du Day 5, qu'il avait démarré avec le 4e tapis des cinq derniers candidats à ce titre suprême. Mais Brian est un grand joueur, et a en plus bénéficié de la réussite nécessaire, forcément : après s'être rapidement emparé du chiplead au détriment de Talal Shakerchi, qui avait pourtant entamé la journée avec une belle avance en jetons, le résident vegassien a endossé le costume du patron, éliminant un à un TOUS ses adversaires dans un dernier acte qui a finalement tourné à la démonstration. Un coinflip basique en Hold'em pour éliminer Kristopher Tong, joueur le moins expérimenté du cinq majeur (5e pour 303 071 $), puis une main d'Omaha Hi-Low pour sortir du jeu le dangereux James Obst (4e pour 411 824 $). Résultat, "tsarrast" débutait le plan à trois avec une très confortable avance en jetons, plus de quatre fois le pécule de son dauphin au classement, Talal Sharkerchi.

Rast 6
À ce moment, assis sur le banc de presse, nous voyions le futur champion, juste en face de nous, en pleine conversation téléphonique au break avec sa compagne. Avec la confiance au maximum, et tentant d'expliquer calmement, malgré son excitation palpable, ce qui était en train de se passer : "C'est un p.... de spot, chérie. Je vais faire ce qu'il faut. Je t'aime." Avant de raccrocher, de retourner au combat, et de renvoyer en quelques minutes un Matthew Asthon dépité à ses chères études, lui qui jouait pour une seconde victoire dans ce prestigieux tournoi (3e pour 573 679 $). Le heads-up ne fût également qu'une formalité, s'il en est : cinq mains seulement pour venir à bout de Mister Shakerchi (runner-up pour 818 756 $), lors d'une main de Razz dont l'Américain devrait se rappeller longtemps, et bouclant une prestation accomplie. Ça y est, il l'avait fait : le discret Brian braquait définitivement sur lui tous les projecteurs du poker mondial.

Brian Rast (@tsarrast) makes @WSOP history again, becoming the second player to win the Poker Players Championship three times!

Rast dominated the final table, picked up the chip lead, and never looked back on his way to $1,324,747.

Le gain de 1 324 747 $ en récompense de sa victoire ? On a presque envie de dire qu'il est anecdotique dans la carrière d'un joueur qui avait déjà amassé 24 millions de dollars en tournois live, depuis son premier ITM en 2005. Sur un event WSOP, déjà.

Rast 4Ce qu'on a surtout envie de retenir, c'est l'émotion du champion : visiblement en plein bad run ces derniers temps (malgré une 7e place sur le High Roller à 25 000 $ en début de festival), Brian n'a pu retenir une petite larme en répondant aux premières questions post-victoire, image rare d'un joueur high-stakes finalement humain parmi toutes les machines à gagner peuplant le monde des High-Rollers. Et Brian a donc dédié cette belle victoire à sa femme Juliana, qui l'a visiblement soutenu dans les bons, mais aussi les mauvais moments. Tout comme son pote des high-stakes David Oppenheim, qui est resté l'accompagner dans le rail durant une grande partie de ce Day 5 express, qui n'a pas duré plus de cinq heures, contrairement aux dernières finales à rallonge du PPC.

Outre ce triplé retentissant, la consécration de l'Américain pourrait aussi avoir une dimension historique : Brian Rast fait partie des dix nominés pour intégrer le Poker Hall of Fame cette année, et nul doute que ce titre lui a fait marquer des points, beaucoup de points. Là encore, la concurrence sera rude, mais on sait désormais que le natif de Denver est capable de renverser des montagnes. Devenu éligible l'an passé en fêtant ses 40 ans, il a lui-même déclaré il y a deux ans qu'il pensait mériter une telle disctinction, et on ne peut que lui donner raison. Et lui dire un grand bravo, pour tout le chemin parcouru depuis près de 20 ans.

Shakerchi
En attendant de retrouver l'interview du champion dans nos colonnes, il semble également opportun de féliciter son dauphin, Talal Sharkerchi : businessman à succès, et joueur averti, l'Anglais, pour qui l'argent ne compte pas, a su se frayer un chemin jusqu'au heads-up d'une epreuve réunissant tous les meilleurs joueurs de la planète. Si on était déjà au courant qu'il savait tenir les cartes, il prouve là qu'il n'a finalement pas grand-chose à envier à toutes les stars du poker qu'il affronte toute l'année sur les plus gros tournois du monde.

En tout cas, on a déjà hâte de revoir les 99 champions (enfin, presque tous) ayant pris part à ce Poker Players Championship envoyer du bois durant le reste des WSOP. Ah oui, on ne vous a pas dit : Brian Rast, qui succède au palmarès au désormais ex-double tenant du titre Dan Cates, remporte ici son sixième bracelet WSOP (mais quels bracelets), entrant dans un club fermé de seulement 19 joueurs ayant réussi au moins la même performance. Et nul doute qu'il aimerait en offrir d'autres à sa chérie...

Résultats de la table finale - Poker Players Championship 50 000 $ 99 entrées - Prizepool : 4 727 250 $

Rast 5

Rang Joueur Prix
1 Brian Rast 1 324 747 $
2 Talal Shakerchi 818 756 $
3 Matthew Ashton 573 679 $
4 James Obs 411 824 $
5 Kristopher Tong 303 071 $
6 Phil Ivey 228 793 $
7 Ray Dehkharghani 177 294 $

Event #47 : H.O.R.S.E. 1 500 $

Yuri
Yuri Dzivielevski (Brésil) 207 688 $

Il n'était pas en forme dans ces WSOP, perfant bien en déça de ses standards habituels, lui qui détenait pourtant deux bracelets : Yuri Dzivielevski a rétabli la balance en sa faveur en allant en chercher un troisième sur un tournoi de H.O.R.S.E à 1 500 $, parfaitement taillé pour ses qualités de joueur de Mixed Games. Soutenu par un rail endiablé durant la finale, qui a fini par faire craquer son dauphin Randy Ohel - qui a quitté le plateau télé les larmes aux yeux (mais plus riche de 128 356 $) après sa sixième défaite sur un heads-up WSOP - Yuri peut poser sur la photo de vainqueur avec une belle paire d'As, qui s'est transformée en brelan floppé sur une dernière main jouée en Limit Hold'em. Bérêt sur la tête et moustache bien taillée, Yuri va maintenant pouvoir fêter ça avec son clan... Las Vegas n'a qu'à bien se tenir.

836 inscrits (freezeout)

2 Français ITM
43e : Nicolas Barthe 4 616 $
95e : Steven Abitbol 2 631 $

Et aussi :

36e : Joao Vieira (Team Winamax) 5 346 $

Photo : WSOP.com

Sonny Afternoon

Une après midi à 40 barres. Une de plus pour Sonny Franco, dernier survivant du magnifique 10k PLO. Le grinder français a encore démontré sa technique et capacité de gestion, avec cette fois quatre cartes en mains. Card-dead depuis la fin du Day 3, le Français n’a pas su trouver le spot pour revenir dans la course et se contente de la 29e place. Un run qui confirme son bon début de Vegas, cinq jours après sa victoire au Wynn, pour la même somme qu’aujourd’hui.

Event #50 : 10 000 $ Pot-Limit Omaha (Day 3)

« Oh ! On va pas dormir ici, tu me les pousses ces jetons de m**** ! » s’agace Antonin Teisseire sur les bords du rail. Tout juste sorti du Senior, le parrain niçois est venu soutenir son frère d’armes et collègue de chambre sur l’un des plus beaux tournois du festival, le 10 000 $ PLO. « 1,3 million à la gagne, tu te rends compte », rumine Tonin, alors que Sonny vient de passer le palier des 40 800 $.

Franco

"Toi tu es une vrai s****** : Au Maroc, tu mets le Maroc. Aux Etats-Unis, tu mets les Etats-Unis. J'ai jamais vu ça" - Antonin Teisseire, exprimant son amour envers son ami Sonny Franco, effectivement vêtu du maillot des Yanks.

Sonny joue peu, mais Sonny fait bien avec peu. Depuis hier soir, il n’a pas quasi pas vu une main et résiste tant bien que mal autour de la dizaine de blindes. Un double-up pour démarrer le Day 4 lui permettait tout de même de se donner de l’air et de gratter quelques plaisirs qui font plaisir à ce niveau de buy-in.

Mais alors que Sonny perd un nouveau petit coup dans un pot limpé et que les floors sifflent l’augmentation des blindes 20 000 - 40 000, la situation devient urgente. Le Français trouve finalement un spot et open 140 000 au CO. Orod Asheg paie juste derrière lui et les deux joueurs voient le flop AQ4.

Franco

Sonny avance ses deux dernières blindes au milieu et étonnamment, Orod ne snap-call pas. « Good news » se permet Franco en voyant son adversaire réfléchir. La table se demande ce qu’il se passe dans la tête d’Orod pour ne pas payer avec une telle côte. Aurait il 6789 ? « L’as est la seule carte que je ne voulais pas voir » explique le joueur, qui finit tout de même par payer avec… KKQ6. C’est en effet derrière le A1083 de Franco mais bon, on est presque sur un slow-roll puisque le joueur joue obligatoirement des outs. La Q tombée sur la turn en fait partie et Orod trouvera même un K river pour achever Franco.

Franco Teisseire

« C’était cool, résume Sonny, sans aucun signe de déception. Je kiffe le Omaha, presque plus que le Hold’em. C’est vibrant, et ça change un peu du jeu auquel on joue tous les jours ». Le joueur s’est fait plaisir et a montré qu’il avait toute sa place sur ce tournoi princier. Il enchaine d’ailleurs un deuxième ITM sur son deuxième 10 000 $ du séjour (après le Mystery Bounty). « J’avais prévu de jouer tous les 10k », affirme Sonny, qui sera également de la partie sur le Super Turbo Bounty.

Le joueur s’en va récupérer son gain avec son acolyte Tonin puis prend la direction d’un autre tournoi juteux, qui promettra lui aussi sept chiffres à la gagne : le Millionnaire-Maker.

Romagnano, senior candide

Vainqueur d’un package sur Winamax, Bruno Romagnano découvre Vegas et les WSOP après quinze ans de poker amateur. Le président du NoLimit63 s’offre même un deep run pour son tout premier tournoi, sur l’immense Senior Championship.

Event #48 : 1 000 $ Championship Seniors (Day 2)

« C’était un championnat sur Winamax. On se retrouvait chaque mois pour jouer des 2 €, on accumule les points et après les huit manches, le premier remportait un package pour Vegas » explique Bruno Romagnano, qui a eu le plaisir d’embarquer gratuitement pour la capitale du jeu, grâce au partenariat organisé avec son club, le NoLimit63.

Romagnano

« Le package paie les frais d’hôtel et d’avion et il me fallait choisir un tournoi à 1 000 $. Comme j’avais l’âge, je me suis dit que j’allais jouer le Senior. Mais des rounds d’une heure, je n'ai jamais joué ça » confesse le Clermontois. « A côté, on joue des 300 $, des 400 $ un peu partout. On est allé à l’Orleans, au Golden Nugget et on va en faire d’autres… Quand tu es joueur de poker, tu as envie de découvrir Vegas ».

“On”, c’est Bruno et Bob Lamar, son acolyte du NoLimit63. « On a déjà fait les Florida, les WiPT (pour lequel Bruno s’est qualifié à deux reprises), les FPO, les Marrakech… Mais les WSOP, jamais. On est deux clermontois en goguette à Vegas ! » lance celui qui travaille dans l'audit d'entreprise.

L’enthousiasme de Bruno est toujours aussi manifeste après 12 heures de jeu. Et pour cause, l’Auvergnat réalise un deep run superbe, avec un peu plus de l’average à 400 left de ce tournoi ayant réuni pas moins de 8 180 joueurs de plus de 50 ans.

« Le premier jour, j’ai fait deux carrés d’as, set over set… J’ai bien deep run. Du coup derrière tu peux jouer plus de mains à potentiel » raconte Bruno, qui débute le Day 2 sur la même dynamique. « Je viens de joueur un coup où ça open early et je défends AQ BT, SB paie. Ca vient Q72. Il c-bet 3/4, je call. Turn 4, il 2-barrel 100%. J’ai pas de carreaux donc je décide de faire tapis direct. Il a tank pendant sept minutes puis il a fold. »

Tedeschi, sur ses grands chevaux

Avec Julien Martini, il est depuis longtemps l’un des experts français de mixed-games. Pourtant, c’est la première fois que Paul-François Tedeschi s’aventure sur un si gros buy-in de variantes. Le Corse rapporte ses impressions après un Day 1 réussi sur le H.O.R.S.E Championship.

Event #54 : 10 000 $ H.O.R.S.E

Tedeschi

« Ce tournoi, c’est le top. On va même dire que c’est assez bandant » déclare Paul-François Tedeschi, qui ne boude pas son plaisir après une journée de H.O.R.S.E Championship. « J’ai passé une beau Day 1. J’ai monté pas mal de jetons rapidement en Stud. C’est le jeu qui m’a le plus réussi. J’étais même à 180 000 il y a encore quelques minutes, mais je suis parti dans un gros coup de Razz… Il faut d’ailleurs que je demande à Martini si le spot est bon ».

En attendant les conseils du maître français des variantes, causons déjà avec “PFT”, qui malgré sa grande expérience, joue là son tout premier tournoi de mixed-games, à ce niveau de buy-in.

« Je me suis dit, “allez, on y va”, confesse le Corse, déjà 2e de la version à 3 000 $ il y a quatre ans. Et j’ai bien d’arriver dès le début puisqu’ils ont modifié la structure. Sur ce genre de tournois, les premiers niveaux servent souvent à rien. Là, ils en ont skippé quelques-uns et les premiers niveaux durent 40 minutes, avant de passer sur une heure. C’est beaucoup mieux et ça favorise l’action ».

Évidemment, les tauliers des mixed-games sont de la partie. Scott Bohlman, Scott Seiver, David “Bakes” Baker, Paul Volpe, Mike Gorodinsky, John Racener, Max Pescatori, Frank Kassela, Josh Arieh… Tous ces joueurs ont assumé leur statut sur ce début de partie et occupent le premier tiers du chipcount.

Tedeschi

« J’ai vu beaucoup de gros joueurs, mais il y a toujours quelques personnes qui se sont perdues. J’ai observé quelques petites erreurs par-ci par là, même de mecs qui ont déjà des bracelets » affirme PFT. Mais alors, comment fait-on pour se mettre au niveau des tops joueurs, alors quon joue quasi toute l’année en No-Limit Hold’em ?

« Je travaille quand même un petit peu. Ce n’est pas des jeux que l’on va solver en fonction de chaque profondeur de tapis comme en No-Limit. En revanche, il faut vraiment être très discipliné, bien regarder les cartes qui tombent, ce qu’il se passe et ne pas glisser » analyse PFT.

Le Corse passe la première épreuve mention bien, avec un tapis de 127 000, un peu plus de deux starting-stack, légèrement au-dessus de la moyenne. En revanche, ce n’est pas passé pour nos trois autres candidats tricolores, Bruno Fitoussi, Nicolas Barthe et Julien Sitbon. Nous devrions cependant compter dès demain sur le renfort de Julien Martini, qui comme à son habitude, attendra le Day 2 pour faire son entrée, monter rapidement quatre tapis de départ et filer vers une nouvelle table finale WSOP. C'est du moins le scénario qu'il avait écrit sur le Deuce-To-Seven il y a sept jours. Rebelote demain ?

Les deux font la paire

Event #51 : Tag Team NLHE 1 000 $ (Day 2)

Duo 1
En France, on aime le poker en équipe, et le Team Winamax en est le meilleur exemple. Mais s'il n'y pas de duo en lice issu de l'équipe la plus titrée d'Europe sur le Tag Team à 1 000 $, il restait tout de même trois binômes francais à trente joueurs, pardon trente équipes, encore en lice. Si nous mettons la phrase au passé, c'est parce que l'une d'entre elle a malheureusement été éliminée, en 30e place justement : elle était composée de Steven Abitbol et Ilan Taieb. C'est le second nommé que nous trouvons assis dans le rail à quelques mètres du premier. Et ce n'est pas un hasard, leur stratégie étant bien établie, dès le départ : "J'ai joué jusqu'à l'ITM, sans interruption, mon coéquipier n'a pas joué une seconde, explique Ilan. Car plus il y a de joueurs, mieux c'est pour moi. C'est mon état d'esprit, je suis un marathonien."

Duo 2
Et quand le field est donc passé de 1 282 équipes à 193, le nombre de places payées dans ce tournoi, c'est Steven qui a pris les commandes. "Je reprendrai si on va en finale, poursuit Ilan. Je me défends bien en TF." "Moi aussi, je préfère les gros tournois", plussoie Steven. Malheureusement, il n'y aura donc pas de finale sur ce Tag Team pour le duo, qui a été victime de "la chatte brésilienne" selon Steven. On comprend ce qu'il veut dire quand on observe le dernier coup : un Auriverde, donc, relance depuis sa petite blinde la grosse blinde du Français, qui découvre deux Dix et décide de 3-bet shove 250 000, soit 12,5 blindes. La suite se passe de commentaires :

"Ce n'est pas possible, déplore

Board
Steven quelques minutes après son élimination contre cette flush improbable. Déjà, sur le HORSE, je sors aussi contre un Brésilien en Omaha Hi-Lo. Ils ne savent pas jouer, et ils chattent." Allez, on vous raconte le coup, que les puristes de la variante apprécieront. "Je relance à 24 000 sur des blindes à 12 000 avec K-K-A-2, dont deux Piques, commence le Parisien. Le flop vient K-3-6 rainbow, on check tous les deux. Le turn est une Q, il fait 12 000, je fais 24 000, il fait 36 000, je fais 48 000, et il paye. La river est une Q, j'ai full max, je fais 24 000, et ainsi de suite jusqu'à me retrouver à tapis couvert. Il montre Q-Q-J-2 pour carré... Je saute là-dessus." Et voilà comment Steven a donc terminé 95e du HORSE à 1 500 $, pour 2 631 $. Mais cette succession de coups un peu dégueulasses n'entame pas pour autant le moral du duo : tous les deux ont vécu un Vegas positif, alors qu'ils repartent en France dans deux jours, avec 2 677 $ supplémentaires dans leur bankroll respective grâce à ce Tag Team, qu'ils jouaient pour la première fois. "Hier, j'ai fini deuxième du Daily Deepstack au Horseshoe pour 12 000 $", renseigne Ilan. Quant à Steven, il compile cinq places payées sur ce séjour à Vegas : outre le HORSE et le Tag Team, il a atteint l'argent sur le Monster Stack (892e) et un tournoi à 800 $ notamment, selon ses dires.

Duo3
Mais l'aventure de Steven et Ilan à Las Vegas n'est certainement pas terminée : le duo, qui se connait depuis longtemps via leurs familles respectives et résidait au Cosmopolitan pour le séjour, nous explique effectuer le pélerinage à Vegas chaque année. "Moi, je ne joue qu'ici, précise Steven, qui réside à Paris. Je n'aime pas trop le poker online, je préfère le live, ce n'est pas le même jeu." Cela semble également être le cas d'Ilan, habitant lui à Cannes et qui confie avoir déjà joué l'EPT Prague, l'EPT Monaco et des tournois à San Remo. Le duo va maintenant laisser sa place à Sin City à leur pote Jonathan Fhima, lui aussi un habitué de Vegas. À moins que... "J'ai une famille, j'avais donc prévu de rentrer, mais je suis en train de voir si je ne peux pas pousser jusqu'au Millionaire Maker, qui est mon tournoi préféré", confie Steven. Un Milly dont le Day 1B a lieu ce samedi, et qui s'étalera jusqu'à mercredi. Steven et Ilan n'en ont peut-être pas encore fini avec leur Vegas 2023...

Kerrien
Le duo composé de Clément Kerrien, alias "R. Surcouf" sur Winamax (photo), et Yoan Dinaz a malheureusement été éliminé dans la foulée de Steven et Ilan. Ils terminent 29e, encaissant 2 677 $ chacun également. À trois tables restantes, le tournoi était dominé par l'équipe David Williams - Theo Tran, alors que des duos comme Justin Pechie - Ronnie Bardah ou Robert Perelman - Joseph Cheong restent aussi en course pour le bracelet (enfin, les deux).

Un troisième Day 3 pour Joao Vieira

Le grinder le plus stakhanoviste du Team a encore fait parler sa science des mixed-games. Joao Vieira monte un très beau stack sur le Mixed Triple-Draw et s'offre une nouvelle opportunité de table finale WSOP, et peut être plus encore.

Event #52 : 2 500 $ Mixed Triple-Draw (Fin de Day 2)

Joao Vieira

Sa régularité ne nous surprend plus. Après une longue journée de grind, Joao Vieira met les jetons dans le sac et valide un nouveau Day 3 sur ces WSOP.

Cette fois, c’est sur le Mixed Triple-Draw que le Portugais a monté des pilasses. Un trio de jeux de tirages mêlant le Badugi, le Deuce-To-Seven et le Ace-to-Five (variante du Deuce-To-Seven, ou la meilleure combinaison est A-2-3-4-5, puisque les quintes ne comptent pas).

Naza s’est vite installé dans le cockpit du tournoi et ne l’a plus vraiment quitté. Il reviendra demain avec 1 040 000 jetons, soit le troisième plus gros stacks parmi les 19 joueurs encore en course.

« Ça a plutôt bien commencé, raconte le Team Pro. Je suis arrivé avec 100 000 jetons et je suis vite monté à 250 000, ce qui correspondait à 25 Big Bets. J’ai réussi à garder cet avantage en jetons à peu près tout le long du tournoi. Je n’ai pas beaucoup swingué, j’ai bien choisi mes spots, je suis arrivé dans des pots avec de bons avantages d’équité. Il y avait quelques joueurs qui n’avaient beaucoup d’expérience dans certains jeux. J’ai touché pas mal de mains et j’ai fait du bon travail ».

Déjà finaliste du Deuce-To-Seven Championship il y a une semaine, Joao enchaine avec un nouveau deep-run sur un jeu de “Triple-Draw”. De là à dire qu’il s’agit d’une de ces familles de jeux préférés ?

Joao Vieira

« J’ai déjà fait 3e sur cet Event, il y a trois ans. J’avais d’ailleurs 90% des jetons à 3-left donc c’est un de ceux qui me restent en travers de la gorge, sourit le Portugais. Je pense que le Triple-Draw est un de mes meilleurs jeux. Et je pense que dans les Events qui mélangent plusieurs jeux, je pars favori, parce que je suis solide dans tous les jeux. Il y en a où je suis solide, d’autres bons, d’autres très bons et donc quand on joue plusieurs jeux, ça me donne un "edge", face à des joueurs qui n’ont pas cette polyvalence ».

A mi-parcours de ces World Series, Joao Vieira valide un 3e Day 3. Sur le 25 000$ NLHE comme sur la finale du Deuce-To-Seven, les cartes l'avaient lâché dans le money-time. Joao dresse cependant un premier bilan positif avant d’attaquer la suite du festival.

« Ce n’était pas une première partie géniale, mais j’ai fait deux tables finales, dont celle du 25k où il y avait 1,7 million à la gagne, rappelle Vieira. Celle-là était vraiment énorme. Je n’ai pas fait de gros scores, mais j’ai réussi à monter de beaux stacks, à passer de nombreux Days. En termes d’ITM, ce n’est que le sixième, il me semble, mais il y a aussi 4 ou 5 tournois où je sors près de la bulle. J’ai aussi été malades pendant deux jours. Donc en prenant toutes ces choses en considération, ça reste un bon bilan. Surtout, je me sens vraiment très, très frais. C’est la vraie bonne nouvelle. Malgré ces deux jours de maladie et le fait que j’ai joué tous les jours, je me sens bien. Mes routines fonctionnent bien, je mange bien, et je sens que je peux encore jouer beaucoup de tournois avec une bonne énergie. Normalement, c’est à cette période que je commence à sentir de la fatigue. C’est ce qui me surprend le plus ».

Le talent et l’énergie sont là, le run semble être au rendez-vous. Il faut simplement que ce troisième paramètre tienne la durée sur un Day 3 et Joao aura toutes les armes pour aller chercher ce pour quoi il se bat tous les jours : Un troisième bracelet.

Robert Mizrachi

Plusieurs bracelets WSOP figurent encore parmi les 19 survivants de ce tournoi. Le plus souriant d'entre eux est certainement Robert Mizrachi. L'ainé de la fratrie valide lui aussi un nouveau deep run, après sa finale sur le PLO 1 500$.

Chipcount :

Nicholas Pupillo : 1 505 000 Tomomistro Ono : 1 235 000 Joao Vieira : 1 040 000 Brant Hale : 1 000 000 Oscar Johansson : 910 000 Robert Wells : 850 000 Hye Park : 810 000 Anatolii Zyrin : 800 000 Ryan Moriarty : 640 000 Divakaran Marella : 530 000 Andrew Brown : 510 000 Robert Mizrachi : 500 000 Gennady Simelfarb : 420 000 John Monette : 410 000 Ray Henson : 405 000 Matt Vengrin : 400 000 Aaron Mermelstein : 225 000 Nicholas Marscio : 155 000 Cary Katz : 135 000

John Monette

John Monette n'est certainement pas le plus souriant mais il sera peut-être le plus redoutable. Le top reg des variantes visera demain un sixième bracelet, bien que son stack ne lui permette pas tout de suite de se mêler à la course.

Pay-out :

1er : 181 978 $ 2e : 112 472 $ 3e : 74 545 $ 4e : 50 608 $ 5e : 35 212 $ 6e : 25 126 $ 7-8e : 18 398 $ 9-10e : 10 690 $ 12-17e : 8 495 $ 18-19e : 6 948 $

Donne-moi des bonnes résolutions pour le nouveau Millionaire

Riess
Le Milly Maker pourrait bien battre des records de fréquentation cette année L'armada française, dont le rookie Maxime Manzone, va tenter de faire mieux que Bastien Joly, 8e l'an passé Event #53 : Millionaire Maker NLHE 1 500 $

Salle
C'est l'un des tournois les plus attendus des WSOP : le Millionaire Maker a débuté ce vendredi dans la Paris Balls Room. Un tournoi, qui, rien que par son nom, attire les joueurs par centaines, alléchés par la promesse de devenir millionnaires en dollars, donc. L'an passé, le vainqueur Yuliyan Kolev avait ainsi encaissé 1 125 141 $, venant à bout d'un field de 7 961 entrants, qui avait généré un prizepool de plus de 10 millions de dollars. Et on peut parier que cette année, la fréquentation va exploser. La semaine passée, le Monster Stack, un tournoi au buy-in similaire et se jouant là aussi sur plusieurs jours, a ainsi connu une augmentation de plus de 30% de son affluence, passant de 6 051 joueurs en 2022 à 8 317 buy-ins cette année. Soit un peu plus que le Millionaire Maker l'an passé, qui avait validé 7 961 entrées. Quand on sait que le Day 1A a enregistré pas moins de 4 575 inscriptions ce vendredi (contre 3 546 sur l'édition précédente), on pourrait donc facilement imaginer que ce Milly va franchir la barre des 9 000 entrées, et peut-être même des 10 000. Mais bon, on va attendre samedi soir, à l'issue du Day 1B, pour connaître les chiffres définitifs.

Et un tournoi pareil, forcément, ça attire du beau monde, dont une cohorte de joueurs français. Au contraire du Monster Stack avec Hugo Pingray aucun Tricolore n'a jamais remporté ce tournoi, Bastien Joly ayant tout de même terminé à une très belle huitième place l'an passé. Et on peut faire confiance au clan bleu pour tenter de décrocher ce bracelet si convoité. Parmi eux, un membre du Team Winamax, novice à Las Vegas : le Top Shark 2023 Maxime Manzone.

Manzone
Débarqué hier à Sin City, Maxime est encore en plein jetlag, lui qui loge au Horseshoe. "Ça pique, confirme Jokeezy06, qui est arrivé à Vegas jeudi. "J'ai hâte que la journée se termine, je me suis levé à cinq heures du mat..." Et il va falloir retrouver rapidement la forme : le Sudiste s'est concocté un programme assez chargé jusqu'au Main Event. "Je vais faire le 3k 6-max, le Colossus, le Mini Main Event, peut-être le tournoi à 600 $." Entre-temps, Maxime compte s'accorder un ou deux jours off : "Je vais visiter les casinos, leurs décors, comme au Venetian ou au Caesars Palace", prévoit le Français. Pour ces WSOP, il arrive donc fatigué, mais savait à quoi s'attendre. "Je me suis préparé de mon côté. On a fait un plan d'attaque avec Melvin, le coach adjoint du Team. On a défini une stratégie sur les gros tournois, sur certains profils particuliers." Par exemple ? "En gros, il faut limiter la variance au maximum, explique Maxime. On joue en 8,9 ou 10-max, les ranges ne sont plus les mêmes. Il faut essayer de jouer un maximum postflop, de cibler des profils de joueurs récréatifs." Une stratégie qui porte ses fruits pour l'instant : Maxime est d'ores et déjà qualifié pour le Jour 2, alors qu'Alexane Najchaus devra elle retenter sa chance demain. Le Top Shark aura l'occasion de bien se reposer...

Kool Shen
Un autre membre du Team Winamax a également baggué des jetons pour lundi : Kool Shen, qui jouait à la gauche du demi-finaliste de l'EPT Paris, Mike Di Meglio, sur une table difficile qui comprenait également Maria Lambropoulos et Tony Miles.

Di Meglio
Comme Maxime Manzone, Mike vit actuellement ses premiers WSOP. "J'ai la bankroll maintenant, explique Mike. Je suis arrivé le 15 juin. J'ai fait un Day 2 sur le 3k, un autre sur le Mystery. Le Main Event ? Je vais faire des satellites, déjà. Mais au vu de mon début de Series, ce n'est pas sûr que je le buy-in directement." Pour l'instant, la fiche Hendon Mob de Mike ne comporte en effet toujours aucun drapeau américain... Après un EPT Monte-Carlo qui ne s'est pas non plus très bien passé de son propre aveu, Mike, qui loge au Horsheshoe également, n'est pas pour autant découragé, loin de là : "On m'a conditionné pour ces WSOP. Je suis venu avec Paul Tedeschi, qui a l'habitude. Je m'attendais à ce que ce soir dur, je ne baisse pas les bras." Et c'est bien là l'essentiel dans ce marathon que sont les WSOP. D'ailleurs, il semble toujours au taquet, comme en témoigne cette main jouée en fin de Day 1.

SaderneJéremy Saderne a déjà gagné le Mini Main Event des WSOP, en 2019. Sur ce Milly Maker, il nous confiait surtout vouloir atteindre le Day 2, pour prendre un Day off demain, lui qui a apparemment bu un petit verre de rouge durant le dinner-break.

Dubonnet
Samy Dubonnet, qui pour l'instant perfe davantage sur les festivals hors WSOP à Vegas

Noguera
Nicolas Noguera, avec un demi Malcolm Franchi à sa droite

Herzali
Sarah Herzali, déjà finaliste WSOP cette année

Boris Berthomet, 17e de l'Event #15

Chilaud
Maxime Chilaud, pas franchement en réussite depuis le début des WSOP

Bechahed
Sami Bechahed, le croupier de LA détenteur de deux bagues WSOPC

Rodriguez Hallay
Matthieu Rodriguez et Axel Hallay, juste avant que ce dernier ne double avec deux As contre 109

Sonny
Sonny Franco, qui enchaîne après son deeprun sur le 10k PLO

On a aussi aperçu quelques têtes d'affiche étrangères, comme Juan Manuel Pastor, ou encore :

Maria
Maria Lambropoulos, donc, toujours souriante pour la photo

Moorman
Chris Moorman, légende du online qui sait mieux que personne comment gérer les fields massifs

Hallaert
Kenny Hallaert, 17e du Milly Maker en 2017

Lococo
Alejandro Lococo, qui va probablement monter une tonne de jetons

Jacobson
Le champion du monde 2014 Martin Jacobson

Riess
Celui de l'année précédente, Ryan Riess

Vieira privé de finale

Event #52 : 2 500 $ Mixed Triple-Draw (Fin de Day 2)

Vieira

Il se sentait en forme, il avait des jetons, il était prêt à aller chercher son troisième bracelet WSOP. Et bien non. Joao Vieira ne fera pas la passe des trois sur ce Mixed-Triple Draw. Le Portugais a connu une chute vertigineuse après une heure de jeu pour se retrouver éjecter à quelques encablures d’une finale WSOP.

Naza a enchainé les mauvais spots jusqu’à perdre ses derniers jetons dans un coup de “Ace to Five” contre le désormais chipleader Nick Pupillo. Joao ne pouvait montrer mieux que “Queen high” après le dernier tirage tandis que Pupillo affichait une hauteur neuf.

Nouvelle déception pour notre Team Pro qui enchaine les Day 3 “en mousse”. Éliminé précocement en finale du 25 000 $ (8e), incapable de faire une main en finale du Deuce-To-Seven (7e), il termine ce Mixed-Triple Draw à la 10e place, pour un peu plus de 4 buy-ins. Connaissant la mentalité de notre Team Pro, on sait qu’il ne se contentera pas, surtout après avoir commencé la journée dans le Top 3.

Mais on connait aussi la persévérance de Naza, qui devrait repartir à l’assaut dès aujourd’hui, certainement sur le Seven Stud Hi-Lo.

Mermelstein

Le double vainqueur WPT Aaron Mermelstein a pris les commandes de la finale et s'annonce comme le favori pour aller chercher son premier bracelet

Merlin l’enchanté

Après Thibault Letort, Pierre Merlin a remporté lui aussi un tournoi au Venetian il y a quelques jours, pour près de 70 000 $ de gains. "L'enchanteur" revient pour nous sur cette victoire, qui lui permet de vivre plus sereinement son séjour à Las Vegas.

Merlin1
La dernière fois que Pierre Merlin jouait un heads-up sur un tournoi live, l'histoire n'avait pas tourné en sa faveur. Très large chipleader du High-Roller de la Grande Finale du WiPT à Paris, il avait ainsi subi l'incroyable remontada de Thomas Santerne en heads-up, revenu du diable vauvert pour finalement s'imposer. Mais à Las Vegas, le scénario a été différent : son chiplead, Pierre l'a cette fois l'a emmené au bout du tournoi.

Cela s'est passé il y a trois jours, sur un tournoi à 800 $ Ultimate Stack au Venetian, organisé dans le cadre du Deepstack Poker Championship. Bon, en fait, c'est plutôt Pierre qui a effectué une sorte de remontada au départ du tournoi, qui lui a coûté deux buy-ins : "Ça s'est mal passé, j'ai re-entry deux fois, confirme l'ancien vainqueur du WiPT. Je n'ai pas bien joué, j'ai perdu patience. Pourtant, j'étais patient depuis le début de ce Vegas, mais là, j'ai un peu craqué." Pierre a cependant fini par se remettre dans le sens de la marche : "Sur la 3e bullet, je me suis calmé un peu, j'ai retrouvé de la patience, et j'ai run good, évidemment. Je suis arrivé en finale avec le sixième stack sur neuf, j'ai gagné un coinflip avec 5-5 contre K-J pour prendre l'avantage. J'ai pris le chiplead, et à partir de là, c'était tout droit."

Merlin 2
Pierre a notamment pu se régaler sur un adversaire particulier en heads-up : "Le Brésilien qui a fait 2e, il bluffait toutes les mains, raconte "L'enchanteur". Du coup, je l'ai "bluffcatch" plusieurs fois. J'ai pris pas mal de plaisir, c'est toujours super de gagner en live. Cette fois, le HU s'est bien passé..." Pierre encaisse 69 246$ sur cet event à... 100 000 $ garantis, qui a enregistré 590 entrées. "Je perdais 20 000 $ depuis le début des WSOP, ça me remet bien, a priori je devrais être positif à la fin," sourit l'ambassadeur du Championnat de France de poker. Grâce à son quatrième trophée en carrière, il succède à Thibault Letort et Samuel Bifarella en tant que Tricolore titré au Venetian cet été. Mais alors, est-ce vraiment plus facile de gagner là-bas ? "J'avais aussi fait 9e d'un tournoi sur un jour quelques jours avant", précise "Priam.", son pseudo sur Winamax (sans oublier une 29e place en sus). Le niveau est plutôt faible."

Merlin 3
Après cette victoire, Pierre joue actuellement le Day 1B du Millionaire Maker, où il vient de doubler en craquant deux Dames avec deux Huits à tapis préflop (son adversaire l'a bien mérité, car il avait slowroll). "En revanche, je trouve que le niveau du Milly est plus relevé que d'habitude, constate notre enchanteur préféré. J'ai joué à des tables à moitié constituées de regs. D'autres joueurs m'ont fait la même remarque." Arrivé à Vegas le 2 juin, Pierre joue son 4e tournoi des WSOP, après avoir fait ITM dans le 1 500 $ 6-Max et le Monster Stack. Son programme à venir ? "J'ai envie de faire le 3k freezeout, le Mini Main Event, mais sans doute pas le 5k 6-max, même si je tenterai un sat. Et à la fin, il y aura le Main Event." On lui souhaite de pouvoir continuer sur sa lancée !

Et pourquoi pas un milliardaire-maker ?

Le millionnaire-maker a littéralement explosé tous les records d’affluence.

Event #53 : 1 500 $ Millionaire-Maker (Day 1B)

4 585 entrées sur le Day 1A et alors que les inscriptions viennent de se terminer, le Day 1B enregistre 5 851 inscriptions. Il faudra donc seulement battre 10 436 joueurs pour remporter le bracelet et le million de dollars. La barre des 10 000 est tombée, le record de 2019 (8 809) exterminé.

Les Bleus ont pris leur part du colibri dans ce raz de marée. Petit tour en images des prétendants tricolores présents dans le field du jour.

Merlin Perrot

Deux bo goss, deux grinders de talent et deux copains, côte à côte pour débuter ce magnifique tournoi. Récemment titré au Venetian sur un gros 800 $, comme vous le racontait Rootsah, Pierre Merlin s'est assis aux côtés du fondateur de FP-Procoach, Fabien Perrot.

Kanit

Il a bien changé le jeune Kanit imberbe et boutonneux qui rasait l'Italian Poker Tour. Dorénavant, Kanit est un businessman, moustache soignée, et frange savamment bouclée. En revanche, sa tchatche n'a pas pris une ride et il continue de diffuser sa bonne humeur communicative, sans oublier de monter les jetons.

Montois

Ca faisait un petit bail qu'on avait pas vu Julien Montois. Le grinder qu'on avait observé en table finale du Sismix High Roller édition Lloret Del Mar, est de retour à Vegas, trois ans après sa première venue. Bon démarrage pour le Lillois qui a pris la mesure de sa table, avec plus de trois tapis de départ.

Dobrigna

Loïc Dobrigna, le jour d'après. L'homme qui a transformé 1 500 $ en 410 000 $ il y a trois jours se lance dans son deuxième tournoi du festival. A peu près le même que le Monster Stack d'ailleurs. Sauf que cette fois, il ne faudra pas battre 8 000 joueurs, mais plutôt 10 000. On remet ça Loïc ?

Schwaederle Richez

Un océan de joueurs et qui retrouve-t-on dans ce petit coin de l'aquarium du Paris ? Deux top grinders français. Cédric Schwaederle est dans la visière de Clément Richez et les deux homes n'ont pas prévu de s'éviter.

Labat

Tel OSS 117 au Caire, Antoine blanchisseur de Labat, vient de s'infiltrer à Vegas, et est prêt à mettre encore un sacré soukh.

Guerrero

Vous reprendrez bien un peu de maté ? Après quelques péchons sur les grosses tables de cash-game de l'Aria, Jimmy Guerrero vient tâter un peu l'ambiance des tournois du Paris.

Naoun

On le voit partout en ce moment ce Adel Naoun. Après un joli deep run sur le Wynn 2 200 $ hier (15e), le grinder tricolore essaiera de faire encore mieux sur ce Millionaire-Maker.

Guenni

Il nous avait régalé l'année dernière avec un superbe deep run sur le plus beau tournoi du monde. Mikael Guenni est de retour à Sin City, prêt pour un nouveau braquage.

Martini

Désarçonné sur le H.O.R.S.E Championship, Julien Martini se console avec deux cartes. Et pour une fois, il n'a même pas trop Late-reg !

Erwann

Bon départ pour Erwann, qui possède 4 tapis de départ après quatre heures de jeu. "Comme hier" précise le joueur, qui s'était éclipsé peu avant la pause diner.

Anclevic

"J'ai fait tilté un Américain" m'annonce Samuel Anclevic. Comment ça, qu'est-ce que tu lui as fait ? "Je l'ai bluffé" confesse le grinder, presqu'honteux au moment de me décrire sa HH. En revanche, il n'a pas pu capitaliser sur le tilt provoqué puisque le Français vient d'être changé de table. "Il va falloir bluffer un autre Américain" dis-je au joueur, qui part aussitôt à tapis dès sa première main... Contre Jean Lhuillier. Le héros français et finaliste du Freezeout 1 500 $ a tout mis avec deux cinq contre le As-Roi de Samuel, qui fera Top 2. "On avait dit un Américain Samuel !".

Boujmala Surcouf

"Be careful, those two are dangerous" explique-je à un random américain qui me demande pourquoi je prends Samy Boujmala et R. Surcouf en photo.

Leo Margets

Quelle meilleure fin pour un portoflio que le sourire de Leo Margets. On ne l'avait pas encore vu dans notre coverage, vous êtes désormais prévenu : la top grindeuse catalane est de retour en ville.

Historique d'affluence sur le Millionaire-Maker depuis sa création :

2022 : 7 961 entrées 2021 : 5 326 entrées 2019 : 8 809 entrées 2018 : 7 361 entrées 2017 : 7 761 entrées 2016 : 7 190 entrées 2015 : 7 275 entrées 2014 : 7 977 entrées 2013 : 6 343 entrées

Viret ne veut pas démissionner

Patrick Viret est le dernier Français en lice, à 34 places de 765 731 $ Event #48 : Seniors Championship NLHE 1 000 $ (Day 3)

Viret
Après l'élimination de Bruno Ramagnano en 69e place (9 540 $), on pensait que c'en était fini du contingent français sur le tournoi réservé aux 50 ans et plus. Mais à 34 joueurs restants, un Bleu vend encore chèrement sa peau : Patrick Viret. Une fierté, visiblement : il a carrément envoyé un collègue de Pokernews nous chercher au banc de presse, pour qu'on lui confirme qu'il était bien le dernier Tricolore en lice. Objectif atteint, donc. Bleu, Patrick ne l'est en tout cas que par sa nationalité : car cela fait 15 ans qu'il effectue chaque année le voyage à Las Vegas. "Et cette année, j'y vais même deux fois : je vais voir le Grand Prix de Formule 1 en novembre !" Patrick était en effet fan de F1, et a réussi à avoir un sésame pour cet événement exceptionnel, puisque Max Verstappen et consorts en découdront sur le Strip. "C'est très dur d'avoir des places. Mais je m'y suis pris en janvier, et les prix n'étaient pas excessifs."

Mais revenons à nos moutons : Patrick est en train de vivre son one time poker. Assuré d'un gain de 24 390 $, ce qui constitue d'ores et déjà son meilleur score en carrière, il pourrait remporter 765 731 $ en cas de victoire. "Je n'ai jamais dépassé les 6 000 € de gains, que ce en live ou online, confirme le Martégal. Je suis content : ça paye déjà mes deux séjours à Vegas de l'année !" En ligne, celui qui a arrêté le cash-game confie jouer des tournois entre 10 € et 50 € sur Winamax, sous le pseudo "p4tmAn", après avoir démarré sur Full Tilt Poker. "Ça depend de mon humeur, et de mon niveau de fatigue", précise t-il. En live, on peut surtout le retrouver à La Grande-Motte, où ses buy-ins oscillent entre 200 et 500 €. "Et cela fait deux ans que je vais jouer l'EPT Monte-Carlo", ajoute le Sudiste.

Car le poker, Patrick le prend au sérieux : "J'ai voulu être pro. J'ai été coaché avec le programme de YoH ViraL. Mais j'ai compris que je n'avais pas envie "d'aller au travail" pour cela... Amateur éclairé, ça me convient très bien maintenant." Il avait même arrêté son activité de chirurgien-dentiste avant le Covid pour tenter de sauter le pas... Son deeprun semble en tout cas valider le travail accompli, alors qu'il a déjà terminé 16e du Seniors lors du dernier EPT Monte-Carlo : on sent un joueur solide à table, même s'il n'est pas au top : "Je n'ai dormi ue deux heures cette nuit ! Je m'endors parfois, ça fait rigoler mes adversaires... Mais ce n'est que du bonheur. Je n'ai jamais été aussi près..." Après avoir été le dernier Français en lice sur ce Seniors, Patrick deviendra t-il le premier Tricolore vainqueur de bracelet aux WSOP 2023 ?

Victor Ramdin, l'un des joueurs joueurs les plus expérimentés restant au casting de ce tournoi, avec Dan Heimiller et Billy Baxter

Claude Marbleu, la bible du jeu

Un seul Français ose se présenter sur ce tournoi aussi classique qu'exotique qu'est le 1 500 $ Seven Stud Hi-Lo. Claude Marbleu, un doyen du clan français, un homme qui ne compte plus ses Vegas, et qui a lié à jamais son destin à celui des cartes.

Event #55 : 1 500 $ Seven Stud Hi-Lo 8 or Better

Claude Marbleu

Il connait le poker d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaitre. Véritable bible vivante du jeu, Claude Marbleu a joué sur tous les continents, à toutes les variantes possibles et traversé bien des époques. Il faudrait certainement plusieurs tomes pour écrire les différentes vies de Claude. Nous nous contenterons ce soir d’un petit article de coverage pour honorer cet amoureux des cartes, seul Français à combattre les centaines d’Américains sur l’une de ses variantes favorites : Le Seven Stud Hi-Lo.

« C’est en partie pour ça que je viens à Vegas et aux WSOP. C’est le seul endroit où je peux jouer au Stud 8 » explique ce piqué de variantes. Comme chaque début d’été, il est venu pour son pèlerinage annuel dans La Mecque du jeu. Son programme à lui diffère cependant de la majorité des grinders français. Au diable le Hold’em, Claude vient en Amérique pour jouer aux jeux des Américains. Le Stud, les jeux Hi-Low, les Badugi et autres variantes exotiques, voilà ce qui fait vibrer le vétéran.

Marbleu a savamment sélectionné son programme de WSOP, en cliquant sur les tournois de 8-game mix, de H.O.R.S.E et ce soir de Stud8. Et s’il n’y a pas de variantes à se mettre sous la dent au Horseshoe, Claude n’hésite pas à visiter les autres casinos environnants. Il y a dix jours, il vivait d’ailleurs un sacré kiff sur le PLO8 300 $ du MGM.

Claude Marbleu

Claude démarre la partie sous les coups de 18H, prend le chiplead près de la bulle en scoopant un tapis 4-way mémorable puis déroule jusqu’à atteindre la table finale. Sous les coups de 8h de mat’, le doyen se met d’accord avec ses deux derniers adversaires pour un deal. Parmi eux, un certain Scott "Fireman", ancien pompier et youtubeur de poker, qui sera sacré deux jours plus tard champion WSOP sur le 600$ PLO/No-Limit Holdem). Et après avoir partagé une nuit de cartes avec Claude, Scott ne pourra pas s’empêcher de lui rendre un petit hommage sur ses réseaux.

Marbleu Scott

"Ce Français et moi avons bataillé toute la nuit. C'était un adversaire digne de ce nom et maintenant, nous sommes amis pour la vie" Scott Fireman, la veille de son titre WSOP, après une partie de poker avec Claude.

Il faut dire que Claude est un collègue de table coriace, agréable et attachant. Ce joueur chétif et discret au premier abord n’hésite pas à alimenter la conversation, placer un petit trait d’esprit ou même un léger trash talk si on lui tend la perche. Pas du genre à la ramener, il aura cependant plus d’une anecdote à vous raconter si vous êtes friands d’histoire de poker. En même temps, ça fait un petit moment que Claude est dans le milieu des cartes.

« J’étais prof de math au départ, rappelle Claude. J’avais vingt ans, j’ai enseigné pendant cinq ans, puis je suis parti à New-York. J’avais pris un congé sans solde, et là, j’ai découvert le jeu. Et je n’ai plus jamais fait prof de mathématiques ».

Claude ouvre les portes du Mayfair Club, ce lieu mythique où ont démarré les Erik Seidel, Howard Lederer… Claude tape le carton avec ces légendes, se prend d’amour pour le bridge, le backgammon et bien sûr le poker. Sa vie prend un tournant et le jeu imprégnera chacun de ses méandres.

Joueur professionnel, taulier d’un club de Bridge à Toulouse, bookmaker au Japon… Voilà quelques-uns des chapitres qui composeraient la biographie de Claude Marbleu.

Pour autant, le livre ne comporterait pas de perfs à six chiffres ou de succès abracadabrants. Claude n’a jamais eu la folie des grandeurs. Le Toulousain a connu bien des deep runs sur les tournois mixed-games WSOP, mais au moment d’évoquer un souvenir, Claude opte pour un exploit aussi louable qu’attristant.

Claude Marbleu

« C’était sur le satellite du Poker Players Championship. Pour moi, c’est le plus beau des tournois. C’était d’ailleurs l’année où Chip Reese le gagne (en 2006). Il y avait cinq tickets et on était plus que six. On a finalement décidé de se partager l’argent, ça faisait 35 000$ chacun. C’était une belle somme mais avec le recul, je regrette de ne pas avoir joué ce tournoi ».

Et le Main Event alors ? « Oh, je l’ai joué deux fois, mais c’était il y a vingt ans. D’ailleurs, j’avais sauté première main dans une bataille de blinde » se souvient Marbleu.

Pas de Main Event prévu non plus pour cette année. Claude préfère largement les petites sauteries de mixed-games comme celle de ce soir. Le Toulousain s’est déjà construit un petit double stack, pour pourquoi pas ajouter un nouveau beau chapitre à son histoire.

Deux millions pour le prix d’un

Deux joueurs seront millionnaires à l'issue du tournoi Le Team W est bien parti dans le deuxième jour Event #53 : Millionaire Maker 1 500 $ (Day 2)

Margets
Leo Margets était comptée à 600 000 à 16 heures

Si on savait déjà depuis la fin des inscriptions durant le Day 1B que le Millionaire Maker avait explosé son record de fréquention avec plus de 10 000 entrées (10 430 exactement), on ne connaissait pas encore la répartition du prizepool de ce tournoi. Avec 6 120 975 $ collectés, on se disait bien cependant que les organisateurs allaient réserver une petite surprise : et au final, ce ne sera pas un, mais deux joueurs qui repartiront millionnaires en dollars à l'issue de ce Milly !

Le vainqueur encaissera ainsi un très beau chèque de 1 201 564 $, tandis que le runner-up prendra 1 003 554 $. L'an passé, Oren Rosen, second de l'épreuve, n'avait encaissé "que" 695 390 $, à peine plus que le gain réservé au 3e de l'édition 2023. Autant dire que le palier entre la seconde et la troisième place va valoir son pesant de cacachuètes : 353 000 $ exactement. Alors que le Day 2 avait démarré dans la Balls Room du Horseshoe avec 2 322 joueurs au départ, la bulle a été rapidement franchie, 1 563 joueurs s'étant assurés d'un minimum de 2 400 $. À 16 heures, il ne restait déjà que 10% du field de ce tournoi, dont la conclusion aura lieu mardi. À noter que les 11 premiers s'assureront un gain à six chiffres.

La répartition des prix :

Place Prix
1 $1,201,564
2 $1,003,554
3 $650,058
4 $501,182
5 $373,524
6 $287,522
7 $222,749
8 $173,683
8 $136,302
10-11 $107,670
12-13 $85,612
14-17 $68,523
18-26 $55,215
27-35 $44,786
36-44 $36,576
45-53 $30,077
54-62 $24,898
63-71 $20,758
72-80 $17,418
81-89 $14,729
90-98 $12,539
99-161 $10,749
162-224 $9,279
225-287 $8,069
288-350 $7,069
351-413 $6,239
414-476 $5,539
477-539 $4,970
540-602 $4,480
603-665 $4,070
666-764 $3,730
765-863 $3,440
864-962 $3,200
963-1043 $3,000
1044-1281 $2,630
1282-1563 $2,400

Graph
En bonus, un graphique représentant l'évolution de l'affluence dans le Millionaire Maker, un tournoi qui semble voué à battre ses propres records ces prochaines années. En 2023, l'augmentation du nombre d'entrées aura été de 31 % par rapport à 2022 !

Kanit
Mustapha Kanit, autre membre du Team W, pointait lui à 400 000 jetons au milieu de l'après-midi

Leurs vies de rêve

Le one time de Patrick Viret a rapidement pris fin (24e pour 30 067 $) Billy Baxter pourrait en revanche remporter son 8e bracelet WSOP, le premier en Hold'em Event #48 : Seniors Championship NLHE 1 000 $ (Day 3)

Il restait un Français au Day 4 du Seniors Championship, mais la journée n'aura pas duré longtemps pour lui : Patrick Viret termine finalement 24e pour 30 067 $. Une partie conclue dans un pot où le Tricolore s'est retrouvé à faire tapis depuis le Hi-Jack sur un flop 883. On suppose qu'il avait relancé préflop, et que David Thomson avait défendu sa BB. En tout cas, l'Américain snap-call avec 87 pour trips, et Patrick ne rentre pas son tirage couleur max après un turn J et une river 7. Il gardera cependant un excellent souvenir de son plus gros deep run en live : "Petit repos mérité à la piscine, nous a t-il annoncé via Whatsapp. Un peu de regrets de ne pas avoir porté les couleurs de la France plus en amont... Mais quel rêve j'ai vécu !" Après cette courte journée de jeu, Patrick réfléchissait tout de même à tenter sa chance sur le Daily 250 $ du Horseshoe.

Seniors
Quelques heures après cette élimination, la table finale de ce Seniors s'est formée. Le casting des dix survivants comprend celle qui domine le tournoi depuis un bail, Lonnie Hallett, toujours loin devant au chipcount, après avoir éliminé d'ailleurs le premier sortant de la TF, Albert Riccobono, sur un énorme K-K contre Q-Q. On reconnait aussi l'expérimenté Dan Heillimer, qui a d'ailleurs trouvé un énorme double-up juste avant la TF pour sortir Amin Mostafavi. Vous l'aurez compris, cette fin de tournoi n'est pas avare en coups spectaculaires... Et tiens, Billy Baxter, l'un des shortstacks au départ de la finale, vient de doubler avec deux As contre As-Roi chez Lonnie. L'occasion de vous présenter l'une des dernières légendes vivantes de Las Vegas.

Baxter
Car la vie de William Baxter (Billy n'étant qu'un surnom) pourrait certainement faire l'objet d'un film. Né en 1940 en Géorgie, il a commencé par jouer comme "pool hustler" à l'âge de 14 ans, jusqu'à finir par amasser 5 000 $ à ce jeu. C'est en 1975 qu'il découvre le poker, en passant par Las Vegas de retour de son voyage de noces à Hawaii. Il commencera à y gagner sa vie, faisant la rencontre des légendes locales Johnny Moss (triple vainqueur du Main Event), Doyle Brunson ou Puggy Pearson. Une carrière de joueur de poker extrêmement riche : de 1975 à 2022, Billy a remporté pas moins de sept bracelets WSOP, tous sur des épreuves jouées en Lowball, en Razz et Deuce-To Seven notamment, dont deux en 1982. Aucun joueur n'a fait mieux dans l'histoire des Championnats du Monde en terme de breloques gagnées sur des tournois hors No Limit Hold'em, à part Phil Ivey. D'ailleurs, seul cinq joueurs dans l'histoire ont remporté davantage de bracelets WSOP que Billy : Phil Hellmuth, Johnny Chan, Phil Ivey, Johnny Moss et Doyle Brunson, excusez du peu. Bill a atteint 23 fois le podium sur ce type d'épreuves : il a logiquement été intronisé au Poker Hall of Fame en 2006.

Doyle Baxter
Avec Doyle Brunson - Crédit Poker Central

Mais en réalité, ce n'est pourtant pas au poker que Bill Baxter a gagné le plus d'argent dans sa vie, malgré les 2,7 millions de dollars amassés en tournois live en près de 50 ans. Billy s'est surtout fait une réputation en tant que gros, très gros parieur. Il est aussi connu pour avoir staké Stu Ungar pour le Main Event des WSOP 1997 : une bonne inspiration, puisque le petit génie remporta le tournoi pour un million de dollars. Il aurait aussi encaissé 400 000 $ en pariant sur le fait que Tiger Woods redeviendrait numéro 1 mondial, quand le golfeur était au creux de la vague. Autre histoire, racontée par Pokernews : "En 2006, Mike Metzger sauta en motocross au-dessus de la fontaine du Caesar's Palace et Sean Sheikhan paria 1 000 $ avec Baxter que le pilote allait se crasher et décéder dans les 24h après son accident. Baxter donna une cote de 1000 contre 1 à Sean mais Metzger s’en sortit sans la moindre égratignure...." On dit que Billy pariait sur tout : le sexe des bébés, la durée de vie des vieillards...

Baxter
Baxter a aussi commencé sa vie en gagnant (littéralement) un club de jeux d'Atlanta, en prenant 40 000 $ en une soirée au proprio lors d'une partie de Gin-Rami : ce dernier lui céda la moitié des parts, Billy rachetant le reste par la suite. Quand un nouveau shérif débarqua en ville, il fut cependant contraint de fermer le club... Mais le rouvrit tout de même un jour pour le Masters de Golf. Grillé, il fut envoyé en prison pour un an pour tenue illégale de maison de jeux de hasard, un temps qu'il mit à profit pour affiner sa silhouette : il avait parié 10 000 $ avec Jack Binion qu'il pourrait perdre 40 livres durant sa peine ! Pari tenu, là encore. Il a aussi été manager de boxe, de Floyd Mayweather notamment. On pourrait aussi parler de la fois où il dépouilla le mafieux Jimmy Chagra au golf : ce dernier l'invita chez lui à récupérer ses 365 000 $, avant de lui proposer d'en faire de même au billard pour se refaire, ignorant le passé d'arnaqueur de Billy... Ce dernier fini par laisser gagner son adversaire excédé, pour repartir vivant et avec un peu d'argent...

Mais le plus grand accomplissement de Billy est sans doute d'avoir réussi à gagner en 1986 un énorme procès contre le fisc américain : il finit par faire reconnaitre que ses gains de jeux pouvaient être considérés comme des "revenus gagnés". Car à l'époque, le fisc américain avait dédcdé d'augmenter le taux d'imposition de 50% à 70% pour ce qu'il considérait comme des "revenus non gagnés" (sans avoir travaillé), dont ceux du jeu. Révolté, Billy est parti en justice. Finalement, il a fini, à l'issue d'un procès rocambolesque, par faire reconnaître son point de vue.. A l'époque, il avait déjà posé sur le tapis un débat pourtant consiédéré comme récent : le poker est-il un sport ? Comme argument, il expliquait que si le champion de golf Jack Nicklaus gagnait sa vie au golf, il n'y avait pas de raison que lui ne soit pas considéré comme le champion vis-à-vis des impôts, car il gagnait de l'argent au jeu. Ce qui permet aujourd'hui à chaque joueur professionnel américain de pouvoir vivre de son métier sans payer des impôts faramineux. Cela a valu un surnom à Billy : le Robin des Bois du Poker, avant Barry Greenstein. Bref, si vous avez un peu de temps devant vous, n'h'ésitez pas à lire les nombreux articles relatant la vie de Billy : vous allez en apprendre des belles...

Sources (en anglais) :

SoMuchPoker
Vault.si
Pokerlistings.com
Cigaraficionado.com

A Million Dreams

13 Français se qualifient pour le Day 3 Safwane Bahri est second au chipcount des 327 joueurs restants Il reste deux pros W en lice, Mustapha Kanit et Leo Margets, qui reviendra avec deux fois la moyenne Event #53 : Millionaire Maker 1 500 $ (Fin du Day 2)

Plus que 327 rescapés dans ce superbe tournoi qu'est le Milly Maker : il est 22h45 à Vegas, et après une journée démarrée sous les coups de 10 heures du mat' avec 2322 survivants, on pourrait penser que les joueurs sont un peu fatigués. Mais visiblement, ce n'est pas le cas de tout de monde, surtout des gros tapis français.

Bahri
Prenez Safwane Bahri, par exemple : il a vécu une journée pour le moins idyllique, passant de 76 000 jetons... à 2 880 000 ! De quoi en faire le presque chipleader provisoire de ce tournoi, le tout premier rôle revenant à l'Américain Joey Weissman (3 770 000) : "Je suis content de moi, résumait "PrinzOfRozva". La structure permet de jouer. Evidemment, j'ai eu un bon run, je n'ai même pas besoin de le dire. Sur ce tournoi, il faut encore plus de run que dans le 800 $." Safwane est en tout cas bien parti, une nouvelle fois, et se sent en forme pour espérer ramener au bercail le premier bracelet de sa bande, même s'il reste beaucoup de chemin à parcourir : "Si je prends le bracelet, je crois que je prends ma retraite, rigole t-il. On est déjà dans des choses plus sérieuses..." Safwane est suivi au chipcount par son compatriote Thomas Cazayous, qui a lui aussi visiblement vécu une grosse journée, terminée sur le podium avec 2 405 000.

Tedeschi
Derrière notre numéro 1 français, d'autres joueurs se sont également très bien débrouillés, comme Paul-François Tedeschi, qui termine à 1 500 000, soit deux fois l'average

Fournier
Là, il a brelan

Gregory Fournier, lui, a baggué un poil plus que le Corse : 1 560 000. Un rêve éveillé pour celui qui vit son premier Vegas, mais se lève à 7 heures tous les matins à cause du jetlag. "Cela fait sept ans que je dois venir, que je dis ça à Pierre Merlin. Mais cette année, j'ai quitté mon travail pour reprendre un resto, et en attendant je joue au poker. En plus j'avais de bons résultats en live : c'était le bon moment." Car s'il n'est jamais venu à Sin City, Gregory dispose d'un solide background en live, avec 28 places payées, dont 11 depuis le début de l'année ! Il a notamment remporté le High Roller du FPO Paris en janvier, pour 46 300 €, ce qui reste de loin sa meilleure perf à ce jour.

Pour l'instant, il a déjà, comme tous ses partenaires de jeu, sécurisé 7 069 $, grâce notamment à quelques coups bien rentabilisés : "J'avais monté une tonne, j'avais 870k quand l'average était à 240 000, puis j'ai oscillé entre 400 000 et 800 000. Puis avec 750 000, j'open A7 en middle, et je me fais 3-bet par le low-jack, à 110 000. Je l'ai vu faire un peu tout et n'importe quoi, je sentais quelque chose. Je paie. Le flop vient J-7-2 rainbow, et je check-call 90 000. Le turn est un J qui ouvre un tirage piques, et il jam 380 000. Je l'ai vu pas bien, et il n'est pas censé faire ça avec un Valet. Je finis pas payer, il n'a rien. Je monte à 1 300 000 après ça."

Dans la foulée, Gregory a également fait brelan pour gagner un pot moyen qui le met définitivement en bonne position pour le Day 3. "Pierre va me dire que j'ai chatté ! C'est mon 3e tournoi à Vegas, explique Gregory. Je suis arrivé le jour ou Pierre a gagné au Venetian. J'ai fait le Tag Team avec lui, et j'ai mis 2 bullets dans le Day 1A de ce Millionaire Maker. J'ai aussi fait le 1 100 $ du Wynn. C'est mon premier deep run de cette envergure. Maintenant, je vais aller boire une Corona ! Je suis comme un gosse !" Gregroy a en tout cas les jetons pour faire mieux que son dernier EPT à Paris : "J'ai tout blank. J'ai perdu 30k, ça ne change rien à ma bankroll, mais je me sens plus à l'aise sur ces WSOP, où j'ai vendu des parts. J'ai envie de jouer mon jeu." Allez, y'a plus qu'à.

Chilaud
Maxime Chilaud reprendra avec 905 000

Mattern
Arnaud Mattern semblait un poil contrarié par sa fin de journée : il reviendra au Day 3 avec un tapis en dessous de la moyenne, 680 000

Margets
Leo Margets vit pour l'instant un bon Milly Maker. Elle aussi disposera d'un tapis équivalent à deux fois l'average, 1 440 000. C'est un peu plus compliqué pour son coéquipier Mustapha Kanit, qui a conservé 885 000

Jessica
Jessica Teusl ne voulait pas trop qu'on la prenne en photo, car elle était fatiguée. Après une bonne nuit, elle sera certainement plus en forme pour jouer ses 505 000 ce lundi.

Ribouchon
Florian Ribouchon est compté à 1 135 000

Zerbib
Jérôme Zerbib is still in avec 430 000

Pirault
Notre ex-Team Pro François Pirault est plutôt bien loti avec 1 175 000, après avoir passé une partie du Day 2 avec Safwane Bahri. "Quand je suis arrivé à sa table, j'avais l'impression de ne pas avoir de jetons, alors que j'ai deux fois l'average. Mais lui, il avait cinq fois l'average..."

Jeff
Jeff Yarchever a pu compter sur son compère de grind, Laccoda, qui est resté bien sagement assis aux pieds de son maître toute la journée. On retrouvera le duo au Day 3

Pastor
Juan Manuel Pastor reviendra avec 335 000

Gonzalez
Santé, Antonio Gonzalez !

Waxman
875 000 pour Matt Waxman

Houssam
Le Maroc ne rentrera pas tout de suite à la Casa : ce sera 1 200 000 pour Mohamed Houssam

Gregg
Et 1 650 000 pour Anthony Gregg, plus détendu que sur le PPC

Chez les FR, on retrouvera également au Day 3 Dylan Cechowski (860 000), Sami Bechahed (715 000), Georges Sultanem (200 000) et a priori Mohamed Aissani (stack inconnu). Parmi les grands noms, on signale Martin Jacobson (545 000) et Roberto Romanello.

Le chipcount complet

Martini
En revanche, on a dit adieu au vainqueur du dernier Main Event Espen Jorstad, ainsi qu'à Julien Martini (photo)

Franco
Ce n'est pas parce qu'on saute d'un tournoi qu'on n'a pas le droit de prendre son pied. N'est-ce pas Sonny Franco ?

La partie reprend ce lundi à 10 heures (19 heures en France). On jouera là encore dix niveaux de 60 minutes, ce qui devrait nous emmener sous la barre des 50 jouerus restants... Stay tuned sur notre coverage !

Weird spot…

-I made day 2 of the @WSOP $1500 Milly Maker.

-I also made day 2 of the @MGMGrandPoker $500 $300k Mystery Bounty

They both restart tomorrow.

They are .8 miles apart.
Ill keep u posted… wish me luck. pic.twitter.com/O3WDTvhsz2

— 乃乇ㄒ ㄖ几 ᗪ尺乇山 (@BetOnDrew) June 25, 2023

La petite story du jour... On ne connait pas la fin de l'histoire

Million, mon beau million

Après 3 bonnes heures de jeu, ils sont encore une dizaine de Français en lice pour les deux millions Les pros W Mustapha Kanit et Leo Margets font dans l'efficacité Event #53 : Millionaire Maker 1 500 $ (Day 3)

À peine 3h30 de jeu dans ce Jour 3, et le field du Millionaire Maker a déjà été épuré de moitié dans l'Event Center : ils ne sont plus que 162 au bout de trois niveaux et demi, donc, sur les 327 joueurs avant débuté la journée.

Dylan
Et les Français s'en sortent plutôt pas mal, puisque seulement trois d'entre eux sur les 13 au départ ont été éliminés : Maxime Chilaud (239e pour 8 069 $), Georges Sultanem (282e pour 8 069 $) qui avait démarré avec seulement huit blindes, ainsi que le nouveau Team Pro PMU Dylan Cechowski (photo) au grand dam de notre colllègue Greg Ceran Maillard. Le grinder a d'abord perdu un pot énorme, où le bouton relance à 100 000, Dylan plaçant un 3-bet à 300 000 en BB. Le bouton call pour voir un flop 965, sur lequel "LosProbl3mos", son pseudo sur Wina, effectue son c-bet à 250 000. Suivi de nouveau, avant que le croupier ne pose un J sur le turn. Cette fois, Dylan propose 800 000, rien de moins, ce qui n'effraie pas le bouton, qui s'aligne encore. La river est un dangereux 7, et le pro choisit de ralentir : il check, mais entend son opposant annoncer "all-in". Dylan se met à réfléchir, s'excusant auprès de ses adversaires de prendre autant de temps pour une décision qui met pourtant en jeu sa survie dans ce tournoi... "LosProbl3mos" décide finalement de passer, se gardant six blindes qui rejoindront un stack adverse quelques minutes plus tard. Dylan (146e pour 10 749 $) compte maintenant aller register le 3k 6-handed , qui a débuté ce lundi au Paris. On a aussi perdu la trace de Sami Bechahed tandis que le Marocain Mohamed Hossam termine 261e (8 069 $)

Duo
En revanche, tout va bien pour Safwane Bahri, qui est toujours le chipleader du clan bleu. Assis à la droite d'un Florian Ribouchon qui est parvenu à doubler avec 6-6 contre As-Roi, "comme un pro", le grinder de Rozvadov est actuellement compté à plus de 4 millions, ce qui signifie qu'il a gagné plus de 1,2 millions de jetons depuis ce matin.

Tedeschi
Une table qui comprend pas moins de quatre français, avec donc aussi Paul Tedeschi et François Pirault. Le Corse confie avoir gagné As-Roi contre As-Dame pour grimper à 2,3 millions, tandis que "On_The_Road", qui avait démarré avec 1,1 million avant de monter à 2,5 millions, pointe actuellement à 1,8 millions. "Sur ma première table, j'ai bust deux shorts en cinq mains, je gagnais quasiment tous les coups. Sur la seconde, j'ai perdu les trois premières mains que j'ai jouées, notamment un pot 3-bet avec beaucoup de jetons au milieu."

Cazayous
Thomas Cazayous, lui, avait démarré juste derrière Safwane au chipcount. Et son tapis n'a pas trop bougé depuis ce matin 10 heures : "Je suis monté, puis redescendu... Je n'ai pas touché grand-chose, alors qu'hier, j'ai run super good : j'ai eu des cartes, la main gagnante à chaque fois... Il n'y a pas de secret." Arrivé à Vegas dès le début des WSOP, Thomas informe qu'il grinde sans relâche, et qu'il était plutôt en forme malgré tout le temps passé aux tables. Et ce n'est pas terminé, puisque Thomas restera jusqu'au Main Event. Le détenteur d'un bracelet WSOP joue avec le champion EPT Arnaud Mattern juste à sa gauche, qui se maintient lui aussi avec un tapis proche du million de jetons.

Fournier
Thomas n'est pas le seul à stagner : c'est également le cas de Gregory Fournier, qui explique être card dead et est compté 1,4 millions, une bonne centaine de milliers de moins que son pécule ce matin. "J'ai juste joué 4 coups en trois heures, résume le champion High Roller FPO. Il y a Romain Hrabec, l'un des meilleurs joueurs du field, à ma droite (photo). Mais comme je n'ai pas de jeu, je peux bouger, on va me respecter."

Aissani
On n'oublie pas Mohamed Aissani, même si ce dernier est shortstack avec moins de 500 000. Le propriétaire du bar latino La calle ocho à Paris 9e joue lui en mode "loisir", de temps au temps au Club Montmartre, et a mis deux bullets dans ce Milly Maker. "Je fais aussi l'EPT Barcelone en général, je me suis qualifié pour celui de Paris. Je suis arrivé à Vegas jeudi, c'est mon premier tournoi des WSOP. Je partirais le 8 juillet, sauf en cas de deeprun dans le Main Event..." Déjà 11e de l'EPT Monaco en 2016, pour ce qui reste sa meilleure perf en live à ce jour (59 500 € de gains), Mohamed explique qu'il n'est pas du genre à se laisser happer par les tentations de Vegas. Lui compte plutôt gagner des dollars qu'en dépenser...

Romanello
Avec Arnaud Mattern, titré à Prague en 2007, un autre champion EPT "à l'ancienne" est encore en lice : Roberto Romanello (photo), qui a lui aussi gagné en République tchèque trois ans plus tard, en 2010. Quant à Martin Jacobson, shortstack, et qui n'est rien de moins que le vainqueur du Main Event WSOP 2014, il a lui terminé deux fois runner-up sur le plus gros circuit d'Europe : à Berlin en 2010, et à Deauville en 2011, battu par un certain Lucien Cohen.

Margets
Du côté du Team Winamax, tout va bien : Leo Margets a doublé sa pile de jetons par rapport au coup d'envoi du Day 3, pour pointer à 3 milions. Pour cela, elle a remporté la main suivante : une défense de blinde avec 107 sur une relance de la SB. Sur un flop 10-7-J, la SB c-bet, et l'Espagnole relance tout de suite. Tapis annoncé, payé évidemment, et Leo gagne contre A-J après un turn 5 et une river 9.

Kanit
Pour Mustapha Kanit, c'est 2 250 000 milions : quand on pense qu'il avait démarré la journée avec 855 000, il y a de quoi être satisfait. Cela représente quasiment deux fois la moyenne !

Neuf de cœur

On passe sous la barre des 100 joueurs restants Presque 10 % du field est Français ! Event #53 : Millionaire Maker 1 500 $ (Day 3)

Zerbib
Il y a un Frenchie dont on ne vous a pas parlé depuis le début : Jérôme Zerbib. Il faut dire que le bonhomme n'est pas forcément du genre à jouer des gros pots, mais plutôt à avancer dans les tournois sans faire de vagues, et avec efficacité. Après 5 bonnes heures de jeu, le Parisien était compté à 1,8 millions, soit 23 blindes, après avoir démarré ce Day 3 avec 400 000. Le tout, grâce à une première orbite de folie. "J'ai tout monté durant le premier tour," nous explique le Parisien. "J'ai eu 10-10 sur la première main, j'ai 3-bet shove, ça a foldé. Main suivante, As-Roi, je fait tapis, ça passe. Ensuite, je paye une relance avec A-J depuis ma blinde, je fais deux paires au flop. 4e main, je fais A-K contre J-J, je termine en flush." Depuis ces débuts en fanfare, Jérôme confie n'avoir joué que des petits coups, et on peut compter sur lui pour faire preuve de sérieux lors de la suite de ce Day 3.

Gregory Fournier, lui, possède actuellement 2,1 millions de jetons. "J'ai perdu un pot à 2 600 000 contre Hrabec, explique le pote de Pierre Merlin. Je suis tombé à 800 000, et je suis remonté à 2,1 millions. Tant mieux, parce que cette main m'avait mis un petit coup sur la tête." Mais sinon, qui est donc ce terrible Roman Hrabec ? Un joueur qui a terminé 5e du High-Roller à 25 000 $ 8-Handed sur ces WSOP pour 368 000 $, et qui a pris près d'un million de dollars sur les Triton Series du Vietnam en mars. En voilà un qui ne va donc pas jouer les paliers sur ce Milly Maker.

Parmi les shortstacks du clan bleu, Florian Ribouchon a littérallement désossé un de ses adversaires : il a commencé par doubler contre lui avec deux As contre deux Neufs, pour remonter à 1,7 million, avant de l'éliminer sur un 70/30 avec A-Q contre K-Q. "Il me gavait, il mettait deux minutes à chaque décison. Je suis d'autant plus content de l'avoir sorti !" Voilà Florian compté à 3 millions, tout comme François Pirault. À cette table, Paul Tedeschi est passé relativement shortstack avec 1,7 millions, et on l'a vu consulter ce qui semblait être une range de push sur son téléphone. En revanche, tout va pour le mieux pour Safwane Bahri, bien concentré avec ses écouteurs sous sa capuche : il est assis derrière 6,2 millions.

Mattern
Un stack similaire à celui d'Arnaud Mattern, qui possède 100 000 de plus et est devenu le chipleader du clan bleu. Il nous raconte avoir joué trois coups importants. "Je relance A-Q UTG, Thomas Cazayous défend en BB. Flop Q64, je fais 40% pot, il call. Turn un 9, je fais 425 000 dans 580 000, il fait tapis, je call, il a Q10, ça hold. Puis un joueur fait tapis 800 000, je call avec A-K en BB, il a A-Q. Ensuite, je joue un pot contre Erick Lindgren, qui vient d'arriver à table. Il relance 160 000 en early, je ne l'ai pas vu jouer, je me contente de payer Q-Q en SB. La BB s'invite dans le coup. Sur 7-7-3, je suis un c-bet pour 40% du pot, et sur le turn 2, il fait plus cher, 400 000. On check la river, je gagne le coup" L'ex-vainqueur EPT, qui joue énormément de mains (en tout cas quand on passait derrière lui), a donc multiplié par près de 10 son tapis du début de journée ! Arnaud reste concentré sur le jeu, comme d'hab : pourquoi changer une recette qui a fait ses preuves ?

Enfin, un petit mot sur Mohamed Aissani, qui possède désormais 3 millions de jetons : "Un joueur fait tapis 400 000. J'ai 800 000 et je trouve deux As. Je paye simplement, et un autre joueur reshove avec deux Dames. Je paye, le joueur à tapis avait 9-9... J'ai aussi gagné un pot 3-bet contre Arnaud Mattern avec deux Rois contre deux Dames." À cette table, Thomas Cazayous, top 3 en début de journée, a lui rejoint le clan des shorstacks, avec un tapis de 650 000, soit moins de 9 blindes sur 40 000 / 80 000.

Greg Jacobson
Parmi les autres bustos du jour, on mentionne Matt Waxman (164e, 9 279 $), Martin Jacobson (156e, ici avec Tony Gregg, toujours in), Viet Vo (132e), et même Joey Weismann (153e), qui était pourtant chipleader en début de journée !

Guness
Paul Gunness écrase littéralement ce tournoi, avec plus de 11 millions de jetons en sa possession, au moins 4 millions de plus que son plus proche adversaire

Donne-moi quatre bonnes raisons de fêter ce nouveau Millionaire

Quatre Français reviendront au Day 4 pour tenter d'atteindre la finale ! Event #53 : Millionaire Maker 1 500 $ (Fin du Day 3)

Ils étaient 13 Français au départ de la journée à 327 joueurs restants : alors que le field de ce Milly Maker est tombé à 41 joueurs, ils sont encore quatre vaillants mousquetaires en piste pour aller chercher l'un des titres les plus recherchés des WSOP. Un très bon ratio de survie donc, qui était déjà le même à 100 joueurs restants. Mais commençons par revenir sur ceux qui seront encore là pour jouer le Day 4.

Mattern
Arnaud Mattern, tout d'abord : vainqueur EPT il y a 16 ans (!), gambleur expérimenté, il a su se frayer un chemin sans encombre jusqu'au Jour 4. Après avoir fait partie des chipleaders, il baggue un stack au-dessus de la moyenne : 7 565 000. Mais Arnaud regrettait de ne pas avoir terminé plus haut... "J'aurai bien aimé gagner le pot du chiplead contre Erick Lindgren, déplorait l'ancien Team Pro Winamax. Je relance à 225 000 au cut-off avec As-Roi, le bouton call, et il fait 900 000 en SB. Je shove directement 7,3 millions, le bouton passe, et il tank avant de payer avec AJ. Il fait deux piques au flop, et surtout le Valet turn... C'était le pot du tournoi à ce moment, qui me faisait passer à 11 millions. Sinon, il y a eu les mains que je t'ai raconté, et le reste du temps je me suis débrouillé. Il va falloir que les grosses mains tiennent demain..." On peut en tout cas faire confiance à Arnaud, qui parait extrêmement focus et concentré sur chaque coup, pour jouer le poker qui lui permettra d'aller plus loin encore dans ce tournoi.

Ribouchon
Au classement français, Arnaud est suivi par Florian Ribouchon, qui reviendra avec 4 075 000, soit 20 blindes. Pas si mal quand on sait qu'il était shortstack en milieu de journée. "Il s'est passé des trucs aujourd'hui. Je suis toujours là, toujours vivant, toujours debout, comme disait Renaud." Suivi par son pote Paul Guichard dans le rail, Florian reviendra lui avec un tapis en dessous de la moyenne.

Ribouchon
Ensuite, on retrouve Grégory Fournier, qui reprendra avec 3,8 millions, soit 18 blindes à la reprise sur 125 000/250 000. "J'ai joué 15 coups en 10 heures, expliquait le grinder. J'ai aussi chatté un coup standard, où j'open pour presque tout mon tapis de 1 845 000 avec KQ en MP. On me surrelance avec A-Q, et j'y vais. Je fais le Roi au flop." Après avoir savouré sa deuxième bière de la soirée ("J'en avais bien besoin !"), Greg, soutenu par Pierre Merlin dans le rail, va maintenant pouvoir aller se reposer un peu et tenter de dormir plus de six heures. Nul doute en tout cas qu'il sera bien conseillé pour aborder le dernier acte de ce tournoi.

Bahri
Et le quatrième de nos derniers Mousquetaires sera Safwane Bahri, le chipleader de l'armada française en début de journée, qui termine avec 2 325 millions, soit seulement 9 blindes pour mardi. Visiblement, la fin du Day 3 a été difficile pour celui qui pointait à 6,2 millions avant le dinner-break. "J'avais une table plus compliquée à la fin. Je n'ai pas vu de cartes, mais je ne peux pas me plaindre après mon Day 2. Il faudra que les cartes reviennent demain... Là, je vais me reposer un peu, les journées sont longues." Safwane devra en tout cas être bien réveillé pour la reprise qui sera sifflée à 10 heures, car il devra se mettre rapidement en danger pour revenir dans la course au titre.

Lindgren
Parmi les futurs adversaires de nos Français, on peut mentionner le nouveau chipleader à moustaches Andreas Kniep, largement devant avec 19 millions, l'ancien meneur Paul Guness, désormais suivi par Andras Matrai et Pavel Plesuv, tandis que la légende Erick Lindgren (photo), sera shortstack. Attention également à Blair Hinkle, Roberto Romanello et au top reg WSOP David "ODB" Baker.

Pirault
Malheureusement, le retour du dinner-break aura en revanche été fatal à François Pirault (49e pour 30 077 $), alors que Paul-François Tedeschi (67e) et Mohamed Aissani (66e) ont rendu les armes quasiment au même moment, encaissant chacun 20 758 $. Jérôme Zerbib (93e) et Thomas Cazayous (90e) les avaient précédés dans le rail, les deux éliminés empochant 12 539 $, peu après les deux derniers représentants du Team Winamax en lice dans ce tournoi, Leo Margets et Mustapha Kanit, aient quitté leurs partenaires de jeu.

Rendez-vous ce mardi dès 10h du mat' heure locale (les joueurs vont commencer à fatiguer), soit 19 heures en France, pour une journée qui est censée se terminer à cinq joueurs restants. Reste à savoir si un ou plusieurs Français parviendront à se glisser jusqu'au dernier jour de ce Milly Maker. Nous en tout cas, on y croit !

Le chipcount complet du Day 4

Tableau de bord : 41 joueurs restants (sur 10 416 entrées) Reprise aux blindes 125 000 / 250 000 BB Ante 250 000 Tapis moyen : 6 351 220 Prix assuré : 36 576 $