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WSOP 2022-Main Event - 1

Le record, sinon rien !

La 53e édition du Main Event des World Series of Poker débute aujourd'hui Les ambitions des organisateurs sont on ne peut plus claires : battre enfin le record de participation, qui remonte à 2006 World Championship Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Jack Effel
J'ai dû me lever beaucoup plus tôt que je ne l'aurais voulu ce matin... ayant été réquisitionné pour l'enregistrement de la toute première édition du RMC Poker Show jamais diffusée depuis Las Vegas. Mais ce sacrifice de quelques précieuses heures de sommeil à l'aube du tournoi le plus important de l'année ne fut pas vain : avec Daniel Riolo et Moundir nous avons pu interviewer le vice-président des WSOP et big boss de l'équipe d'arbitrage Jack Effel (photo). Nous lui avons évidemment posé la question qui nous brûlait les lèvres : quelle affluence espèrent les organisateurs pour la 53e édition du plus ancien et plus gros tournoi du monde ?

La réponse est venue dans un Français tout à fait correct : « Houi-mille sept-cent soissanteuh-quatorsse. » Un chiffre qui n’était bien sûr pas lancé au hasard : en prédisant une affluence de 8 774 joueurs, Jack Effel espère tout simplement battre d’au moins un joueur le record établi lors de l’édition 2006 (la deuxième après leur arrivée au Rio) remportée par Jamie Gold. Effel a de quoi être ambitieux et optimiste. Cela fait maintenant cinq semaines que les WSOP battent leurs propres record sur un grand nombre d’épreuves, et pas seulement celles de No-Limit Hold’em, et le déménagement dans les casinos Bally’s/Paris est de l’avis général un succès spectaculaire. Le confort des participants n’a jamais été aussi grand, et c’est désormais au cœur de Vegas, au beau milieu du Strip que les trophées les plus convoités des joueurs du monde entier sont mis en jeu. Bref : tous les voyants sont au vert pour une édition record.

RMC Poker Show
La rédac Winamax était au rendez-vous pour le premier RMC Poker Show enregistré à Las Vegas, en compagnie de Jack Effel (vice-président des WSOP), Grégory Chochon (pareil), Moundir et Daniel Riolo. On n’oubliera pas de sitôt Jack Effel se mettant à chanter au micro deux couplets entiers de « Couleur menthe à l’eau » d’Eddy Mitchell devant un parterre de Français hallucinés. Je sais que j’ai l’habitude de raconter des conneries dans les coverages, mais là je vous jure que c’est vrai, vous n’avez qu’à écouter l’émission ce soir à minuit si vous ne me croyez pas.

À onze heures pétantes, Jack Effel s’emparait du micro pour accueillir les premiers joueurs du Main Event, ceux ayant choisi le Day 1A comme journée de départ (il y aura quatre Day 1 en tout). « C’est un tournoi spécial, c’est un tournoi long, c’est un très grand tournoi. Faites de votre mieux, prenez votre temps, les résultats parleront d’eux-mêmes. Have a great time ! »

Koray Aldemir
Puis Effel a passé le mic' au dernier joueur en date ayant réussi à franchir les 9 journées du plus beau marathon de poker du monde : Koray Aldemir. Le conseil de l'Allemand a fait rire toute la salle : "Si vous avez une bonne main, c'est cool... Mais l'important c'est surtout qu'elle soit meilleure que celle de votre adversaire ! Allez, shuffle up and deal !"

Les conseils de Koray Aldemir pour remporter le Main Event des #WSOP, shuffle up & deal et c'est parti pour le Day 1A ! pic.twitter.com/smQdqjzkrR

— Winamax Poker (@Winamax) July 3, 2022

Et c'est ainsi que le Main Event des WSOP 2022 a débuté. Nous avons 87 tables ouvertes au coup d'envoi, remplissant une grande partie de l'Event Center (la salle du Bally's où se trouve la table TV, qui n'est pas ouverte aujourd'hui) et une toute petite portion de la salle de bal attenante. Environ 700 joueurs sont déjà assis, donc : un départ calme tout à fait typique pour le Main Event. Dans le prochain article, on vous balancera une première liste de noms, les premiers coups fumants du jour et (déjà) la première élimination du tournoi…

Les pros du Team au départ du Day 1A : pour l’instant, seul Loïc Debregeas a pris son siège dans le Day 1A. On comprend que le dernier arrivé dans le Team soit pressé d’en découdre : jusqu’à aujourd’hui, il n’avait vécu le plus beau tournoi du monde que pas procuration, devant son ordinateur !

Avant @Winamax je jouais les freerolls. Et aujourd’hui je suis IN sur le Main Event WSOP à Las Vegas. 10 000$ le buy-in pic.twitter.com/uG5cdQtM2w

— Loïc Debregeas (@loic_winda) July 3, 2022

La structure du Day 1

Main Event Day 1A
Dès notre entrée dans la salle encore vide, on a commencé à saliver, en apercevant sur l'écran de la "clock" les chiffres 02:00:00 en grosses lettres capitales. Des niveaux de deux heures : aucun tournoi des WSOP (ni aucun autre tournoi dans le monde, en fait) ne propose des niveaux aussi longs. Même les joueurs du Poker Players Championship à 50 000 $ ont dû se contenter de rounds de 100 minutes "seulement" !

Et cette temporalité pas du tout pressée s'accompagne d'une profondeur de tapis tout aussi exceptionnelle : avec 60 000 jetons pour entamer le tournoi, les joueurs du Main Event disposent de 300 blindes pour jouer leurs premiers coups. À chaque édition du tournoi, c'est la première petite histoire que nous cherchons : au bout de combien de temps va se produire la première élimination ? Et avec quelle main ?

La structure est tellement deep qu’un joueur pourrait très bien se qualifier pour le Day 2 sans jouer une seule main, en se contentant de fold pendant les 5 premiers niveaux. D’ailleurs, les inscriptions seront encore ouvertes durant les 4 premiers niveaux du Day 2. Un joueur qui déciderait de se pointer à la toute dernière minute disposerait de 50 blindes pour entamer la partie, ce qui n’est pas si mal !



































Level Blindes BB Ante
1 100/200 200
2 200/300 300
3 200/400 400
4 300/500 500
5 300/600 600

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

WSOP Media
Absente du programme depuis quelques années, la quatrième journée de départ (Day 1D) fait son grand retour. Jack Effel et ses équipes se donnent ainsi les moyens de leurs ambitions : pour battre ce fameux record de 8 773 joueurs, il va falloir en effet disposer d'un maximum de temps et de place pour accueillir tout le monde.

On nous a déjà prévenus que la bulle devrait éclater en début de Day 4, « probablement durant le Level 17 » (je cite le PDF de la structure). En ce qui concerne la finale : longtemps, elle s’est étalée sur trois jours, mais comme en 2021, elle ne durera ici que deux jours. Et tout le monde pourra profiter d’une journée de pause avant celle-ci (youpi !)

Toutes les journées du Main Event débutent à 11h (20h en France), à l’exception des deux journées de la finale, qui démarrent à 13h30.





























































Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B
Vendredi 8 juillet Day 2C / 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu’à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

Le Main Event de l'ère moderne : historique 2003-2021

Koray Aldemir
Qui succèdera à Koray Almedir, vainqueur en novembre 2021 d'un Main Event organisé pour la première fois durant l'automne, alors que les restrictions liées à la pandémie commençaient à s'assouplir ? Une chose est certaine : l'affluence de l'édition 2022 sera bien supérieure à celle de 2021. Mais quid du record de 2006 : sera t-il enfin battu ? Réponse d'ici six longues journées...

Année Vainqueur 1er prix ($) Joueurs
2003 Chris Moneymaker (USA) 2 500 000 839
2004 Greg Raymer (USA) 5 000 000 2 576
2005 Joe Hachem (Australie) 7 500 000 5 619
2006 Jamie Gold (USA) 12 000 000 8 773
2007 Jerry Yang (USA) 8 250 000 6 358
2008 Peter Easgate (Danemark) 9 152 416 6 844
2009 Joe Cada (USA) 8 547 042 6 494
2010 Jonathan Duhamel (Canada) 8 944 310 7 319
2011 Pius Heinz (Allemagne) 8 715 638 6 865
2012 Greg Merson (USA) 8 531 853 6 598
2013 Ryan Riess (USA) 8 361 570 6 352
2014 Martin Jacobson (USA) 10 000 000 6 683
2015 Joe McKeehen (USA) 7 683 346 6 420
2016 Qui Nguyen (USA) 8 005 310 6 737
2017 Scott Blumstein (USA) 8 150 000 7 221
2018 John Cynn (USA) 8 800 000 7 874
2019 Hossein Ensan (Allemagne) 10 000 000 8 569
2020 Damian Salas (Argentine) 2 550 969 1 379
2021 Koray Aldemir (Allemagne) 8 000 000 6 650

Level 1 : opération séduction

Trois anciens champions du Main Event sont en lice, dont deux sont voisins de table Une petite dizaine de Français est également prête à défendre le drapeau Level 1 : Blindes 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Nguyen Riess
Ça y est, le tournoi le plus prestigieux de la planète est bel et bien lancé ! Et du prestige, il y en a déjà à revendre dans le field de ce Day 1A. Témoin, une table qui attire particulièrement l'attention des reporters et photographes. Et pour cause, on y retrouve rien de moins que deux anciens vainqueurs du tournoi assis côte à côte : Qui Nguyen, champion en 2016, et Ryan Riess, titré trois ans auparavant ! Sur un minimum de 85 tables actives au début du niveau 2, le hasard fait tout de même bien les choses...

Trio
Et ce n'est pas tout : quasiment en face des deux champions, le siège 9 est occupé par Justin Bonomo, rien de moins que le second au classement de la All Time Money List avec plus de 57 millions de dollars accumulés en tournois live ! Voilà qui devrait faire des étincelles.

Jacobson
Sans parler qu'à la table d'a côté, on retrouve un certain... Martin Jacobson, le successeur de Riess. On parle de celui qui a encaissé le deuxième plus gros gain de l'histoire du tournoi, soit 10 millions de dollars, derrière les 12 millions glanés par Jamie Gold en 2006, l'année du record d'affluence actuel.

Bouaboula
Et voici l'un des premiers logos Winamax spottés dans ce Main Event : il s'agit de Reda Bouaboula, visage inconnu de nos services. Après avoir engagé la conversation, on apprend que l'on a donc bien affaire à un qualifié : "J'ai gagné le package sur un Expresso à 25 €, nous détaille t-il. C'est mon premier Main Event." Pour autant, Reda n'est clairement pas un joueur inexpérimenté du haut de ses 33 ans, même s'il avoue lui-même qu'il en fait moins (on confirme) : "C'est mon 5e Vegas ! Et j'ai commencé le poker dès que j'ai été en âge de le faire : à 18 ans et un jour, je suis allé faire ma carte à l'Aviation Club de France." Depuis ce baptême du feu, Reda a un peu tout essayé dans le poker game, sans vraiment se spécialiser. "Je fais un peut de tout, mais je suis surtout un joueur de cash-game live, en 1/3 ou 2/5, explique t-il tout de même. Bon, là, il est vrai j'ai grindé pour me qualifier, et sinon je joue aussi les Series online." Malgré sa longévité, l'actuel résident lyonnais n'a pourtant jamais été tenté par l'aventure du poker professionnel. "Je suis médecin à côté, renseigne t-il. Je fais de la gériatrie à l'hôpital. Tu y réfléchis à deux fois avant de quitter ce genre de travail ! Aujourd'hui, j'arrive à concilier mon métier avec le poker, alors je reste un joueur amateur." On lui souhaite donc de kiffer au maximum sa grande première sous nos couleurs !

Montury
Des Main Events WSOP, Jean Montury en a lui disputé bien davantage : "Ce doit être mon 7e ou 8e, calcule le vainqueur de l'EPT Malte 2015. On pourrait ainsi croire que ce Day 1A se déroulera sans pression pour le golfeur, sauf qu'il n'a visiblement pas tiré une table adepte des limps et autres folds préflop : "Il y a des 3-bets à chaque main, peste Jean. Je connais un peu de monde, il y a des joueurs compétents, ça ressemble à une table d'EPT !" Pas les vacances donc pour un joueur qui partage pourtant à Vegas une villa avec Antoine Saout, Adrien Allain, Lorenzo Lavis, Joffrey Lhotte et Simon "LURAKEN" Wiciak. "Je suis arrivé il y a douze jours", confie Jean, qui n'a pour l'instant signé aucun ITM à Vegas cette année. Je pense qu'il y aura beaucoup de monde sur de Day 1A, beaucoup d'Américains." On veut bien te croire, Jean.

Eychenne
Thomas Eychenne, lui, connait un Vegas un peu plus florissant : il cumule déjà 4 ITM cet été et trois gains aux alentours des 20 000 $, dont une finale sur un side event des Venetian DeepStack Championship Series, l'autre gros gros festival de Vegas durant la période WSOP, dans un casino qui abrite également les festivals DeepStack Extravaganza. "Pour l'instant, je suis breakeven, tempère "La Watch", qui en est déjà à son deuxième voyage à Sin City en 2022 (le premier ne s'étant pas spécialement bien passé). Là je joue le Day 1A, comme ça, c'est fait, et puis j'ai beaucoup joué depuis que je suis arrivé. J'espère en tout cas claquer la grosse perf sur ce Main Event !" Allez Thomas, y'a plus qu'à.

ElkY
Parmi les autres Français repérés dans ce Main Event : un double finaliste WSOP, Alex Hallay, un vainqueur de bracelet, Jeremy Saderne, un champion EPT, Arnaud Mattern, un finaliste WPT, Jérôme Zerbib, un Top Shark Winamax, Loic Debregeas, et le plus titré d'entre tous : ElkY, l'un des neuf joueurs détenteurs de la Triple Crown s'il vous plaît.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Please, come on, table one... Oh no !" Signé : un joueur, mains jointes, qui espérait désespérément qu'un troisième larron vienne rejoindre sa table au début de la partie, pour que le jeu puisse enfin débuter (il faut au minimum trois joueurs assis pour que le croupier puisse commencer à dealer). Bon, pas de chance, son potentiel sauveur s'est donc arrêté à la table d'à côté... ce qui n'a pas empêché les deux joueurs de sympathiser dans la foulée. Oui, tout le monde est content d'être là, et l'ambiance s'en ressent.

Benac
"C'est qui, ce Pierre Charron ?" - Signé : notre éminente photographe Caroline, qui pensait que ce prénom et ce nom désignaient un joueur, suite à un message dans notre tchat. Non, il s'agit de l'un des clubs de poker de la capitale. Bon, on ne peut pas tout savoir... Quoi qu'il en soit, son directeur Gregory Bénac est également en lice dans ce Day 1A.

Busto
45 : à une vache près, c'est le nombre de minutes jouées par le premier éliminé de la journée dans ce Main Event 2022. Une histoire de brelan contre quinte, quand dans un pot d'environ 30 000 jetons, un joueur annonce all-in sur un board Q62109. Un certain Brian Kim snapcall, et pour cause, c'est lui qui détient les noisettes avec KJ, contre le 1010 adverse. "Oh mon dieu, je suis éliminé", lâche alors le malheureux. Hé mec, c'est le premier niveau du Main Event, si t'es pas max, faut faire gaffe !

87 : le nombre de tables actives au moment du coup d’envoi du Day 1A. Toutes n’étaient pas remplies, loin de là, mais ce chiffre nous permet d’extrapoler un premier chiffre d’affluence tournant autour de 650 inscrits. Il augmentera au cours de la journée, cela va de soi.

Rootsah

Level 2 : un Top Shark dans le grand bain

Level 2 : Blindes 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Comme un requin dans l'eau

Loic Debregeas
Si certains sont évidemment en PLS pour leur première dans le Main Event, ce n'est certainement pas le cas de notre Top Shark 2022, Loic Debregeas. _Winda, qui joue pourtant son premier tournoi à 10 000 $, semble en effet parfaitement détendu. "J'ai pris un Day off hier, je me suis bien reposé, et je suis plutôt en confiance. Et en fait, une fois que je joue, peu importe le buy-in, c'est un tournoi comme un autre. Je n'ai pas d'appréhension", explique t-il. Le grinder a également pu bénéficier des conseils des pros du Team W dans le tchat du Team comme Adrian Mateos et Joao Vieira, et ceux des joueurs de MTT High-Stakes avec qui il partage une villa à Vegas, Axel Hallay et Cédric Schwaederle. "J'ai pris tout ce qui était bon à prendre, confirme Loic. Si j'en avais un à retenir ? Être patient, car on joue sur des niveaux de deux heures. Je veux juste jouer mon meilleur poker." Bref, le Marseillais est bien dans sa peau de shark : "J'ai déjà deux semaines d'entrainement contre le field américain, qui joue j'ai l'impression plus tight que la moyenne. En plus, j'aime bien ma table. Je ne connais personne, il y a pas mal de limps, c'est plutôt cool. Il y a aussi des mecs qui jouent le tournoi de leur vie ici, on peut en profiter pour leur mettre la pression." Un casting qui a déjà permis à _Winda de franchir la barre des 100 000 jetons sur les 60 000 de départ, grâce à "un petit bluff, et un pot avec flush contre underflush, où j'ai pris pas loin de 20 000." Un bon départ pour Loic, arrivé le 18 juin à Vegas, et qui même s'il n'a pas fait de bénéf' depuis son arrivée préfère retenir le positif : "J'ai tout de même fait trois places payées, ça s'est plutôt bien passé. J'ai aussi pu visiter un peu Vegas : tout est géant, et j'aime l'ambiance de cette ville. De plus, les joueurs ont une bonne mentalité, bien meilleure qu'en France, tout le monde est de bonne humeur." Visiblement, _Winda s'est bien fondu dans le mood local... - Rootsah

"Une très, très grosse peur..."

Jérôme Zerbib
Deux jetons verts de 25 000, une petite dizaine de jetons rouges de 5 000, et une profusion de jetons jaunes de 1 000 : avec un stack valant 120 000 au bas mot en début de Level 2, Jérôme Zerbib a tout à fait la tête du mec qui va me raconter la première bonne histoire de ce Main Event. Je m'approche et : Bingo ! "Dernière main avant la pause, je reçois deux Rois de petite blinde. Un joueur fait 500, payé une fois, le bouton fait 2 000. Je fais 7 500. Et là, la BB fait 15 000...." Un quart du stack de départ : je demande à Jérôme s'il commence à flipper. "Une très, très grosse peur", répond-il avant de poursuivre son récit. "Tout le monde passe, je réfléchis très longtemps et je paie. Flop 8-7-2. Je check, il check... Turn : Valet. Je check, il envoie tapis pour 32 000. Je paie. Mais pas très rassuré quand même..." Vous savez déjà que l'issue de ce coup est heureuse pour le cash-gameur parisien : son adversaire s'est cru beau avec sa paire de Dames, et après une rivière sans importance, Zerbib double son tapis, tout en signant l'une des premières éliminations du Day 1A. - Benjo

À jamais dans leurs cœurs

Gaëlle Baumann
On vous mentirait si la nouvelle ne nous a pas fait un choc : cet été, Gaëlle Baumann fête le dixième anniversaire de son historique (si ce n'est très frustrante) dixième place sur le Main Event des WSOP. Déjà ! Malgré les années qui défilent, les joueurs américains n'ont pas oublié le visage de la Française, abreuvés qu'ils furent de son deep-run via les diffusions (et rediffusions) ESPN. Et donc chaque été, c'est le même rituel qui recommence : O RLY est sollicitée en permanence, par les railbirds comme par d'autres joueurs. Précisons que ce n'est pas aujourd'hui que Gaëlle tentera de faire mieux qu'en 2012 sur le Main Event : pour l'heure, c'est sur le déjà culte Million Dollar Bounty qu'elle tente de monter des jetons. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Tony Miles
"Où allez-vous, sir ?" "Je joue le Main Event." "Quelle table ?" "La 511". Voilà le dialogue un peu surréaliste entre une superviseuse zélée et un Tony Miles aussi agacés l'un que l'autre. La première, car des joueurs en lice sur d'autres tournois essaient de couper les couloirs blindés durant les pauses en passant entre les tables du Main Event (c'est interdit), et le second car il aurait bien voulu retourner tranquillement à sa table sans qu'on mette en doute sa parole. Mais peu après, le runner-up du Main Event 2018 préfère en sourire. Ceux qui doivent moins rigoler en revanche, ce sont Thomas Eychenne et Martin Jacobson, qui ont donc vu débarquer le pote du VietF0u à leur table. D'ailleurs, le Français a déjà lâché près de la moitié du stack de départ.

On a tenté de mater nos deux champions du monde, dans l'espoir de les voir jouer un gros coup. Bon, on a juste vu Qui Nguyen envoyer trois mises sur un tableau Q4799, et Ryan Riess payer trois fois en position, la dernière fois pour environ 6 000 jetons. Résultat ? Un petit value cut de Qui avec deux Valets, quand Ryan a snapcall river avec deux As. Pour l'instant, personne ne prend l'ascendant, alors qu'à cette table Justin Bonomo est tombé à 40 000, deux tiers du stack de départ.

"Non par contre faut que tu arrêtes de citer mes phrases là, à chaque fois je passe pour une demeurée dans le coverage." - Signé : une photographe blonde qui ne sera donc plus jamais citée nommément dans ces colonnes.

Deux arrivées récentes côté Français : Antoine Labat et Guillaume Diaz.

Day 1A WSOP
La grande époque où des dizaines de déguisements transformaient le Main Event en un cirque de toutes les couleurs est loin derrière nous, mais une poignée de joueurs continuent de se pointer sur leur 31. On aime !

Ana Marquez
Parmi la dizaine de joueurs et joueuses qui donnent du boulot aux collègues de Winamax.es aujourd'hui : Ana Marquez, que vous avez eu l'occasion de voir dans l'édition espagnole des
Winamax Live Sessions

Level 3, tout est question de choix

Level 3 : Blindes 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Prudence est mère de sûreté

Jacobson
On est un peu tous d'accord : visiblement, les joueurs ont décidé de rester calmes durant le troisième niveau. Tout juste a-t-on pu voir un Martin Jacobson en plein exercice de valorisation... Après une relance à 900 d'un Thomas Eychenne assez actif - avec un stack de 75 000 - payée une fois, le Suédois 3-bet à 3 800 en position. Seul le joueur intercalé paye pour voir un flop 4JQ, sur lequel Martin c-bet tout petit. C'est payé pour voir un turn 10, sur lequel ce sera un peu plus cher : 5 800 chez le champion du monde 2014, de nouveau suivi. Après un dernier check sur la river 7, Martin tapote sagement la table pour montrer deux Rois, la main gagnante. Oui, on le sait, il faut rester prudent dans le Main Event : on a le temps de jouer des gros coups avec des meilleures mains qu'une simple overpaire... - Rootsah

Deeb en bas, Deeb en haut

Deeb
19 ans : c'est le temps qui s'est écoulé depuis le dernier deep run de Freddy Deeb sur le Main Event des WSOP. C'était donc lors de l'édition 2003, l'année Chris Moneymaker, au bout de laquelle l'Américain avait terminé 13e pour 65 000 $. Deux places devant un certain Bruno Fitoussi, qu'il battra quatre ans plus tard en head-up d'un mythique H.O.R.S.E. Championship 2007, qui tenait lieu à l'époque de "Poker Players Championship". Pour cette année 2022, Freddy compte deux places payées à son palmarès WSOP, la 11e place du PLO Hi-Lo Championship et la 30e du 25k High-Roller 8-Handed, toutes deux validées en début de festival. Pour ce Main Event, Freddy a déjà fait les montagnes russes : "Je suis descendu à 32 000, et ensuite je suis remonté à 64 000 : j'ai volé tous les pots ! Je n'ai rien à perdre..." Allez, 19 ans, il serait temps de perfer à nouveau sur le Big One, non ? - Rootsah

In-N-Out

Schwaederle
Deux niveaux et demi : c'est le temps qu'aura tenu Cédric Schwaederle dans ce Main Event 2022. Alors certes, on n'est pas sur un crapshot à 30 balles avec des niveaux de 20 minutes, mais tout de même, le coach SpinForWin n'a pas vraiment eu le temps de kiffer. La faute à une confrontation flush over flush selon son voisin, avec 78 contre J10, où tout est parti au milieu au turn quand la flush est rentrée. - Rootsah

Le bon choix dans la date

Le Main Event propose quatre journées de départ, et entre les Day 1A, 1B, 1C et 1D, il y a un choix pas si anodin à faire. Que ce soit en termes de planning, et de qualité du field. Car c'est une tradition sur les WSOP depuis plus de quinze ans : le Main Event est systématiquement programmé en synchro avec une autre grande tradition américaine, la plus ancienne de toutes en fait : la fête nationale du 4 juillet, date de la signature du traité d'indépendance des Etats-Unis, et date de naissance du pays tout court, en 1776. En conséquence, parmi les pros, ils sont nombreux à penser que le Day 1B (celui du 4 juillet) est à fuir, car beaucoup d'amateurs américains vont préférer rester en famille ce jour-là. Le risque est donc considéré comme plus grand de se retrouver à une table pleine d'Européens, réputés plus coriaces et qui n'en ont cure de la fête nationale yankee.

Romain Lewis
Engagé sur le Day 1A, Romain Lewis n'a pas réfléchi en ces termes. "Je ne vois pas de différences énormes entre chaque Day 1A. C'est le Main Event, après tout. Il y a des amateurs sur chaque journée. Bien sûr, il y a des tables de départ difficiles, mais on peut se retrouver à une table difficile sur n'importe quelle journée." Non, ce qui a motivé Romain à s'engager dès le premier Day 1, c'est le calendrier. "Les joueurs du Day 1A et 1B ont une journée de pause entre leur Day 2 et le Day 3." Alors que les joueurs du Day 1C et 1D vont jouer leur Day 3 dès le lendemain de leur Day 2. Lui aussi assis au Day 1A, Arnaud Mattern a fait le même raisonnement. "Ça me fait trois jours de pause après ce soir, puis ensuite une journée de pause en plus après le Day 2." Un "rythme de retraité" qu'apprécie celui qui, de nos jours, ne joue plus qu'une poignée de tournois par an. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"J'espère ne pas sortir d'ici pendant 14 jours !" Signé : un Guillaume Diaz qui a déménagé il y a trois jours au Bally's, et qui s'en fout clairement de bronzer durant les deux prochaines semaines.

Level 4 : le début de la fin (du Day 1)

Level 4 : Blindes 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

En descente mais en détente

Guillaume Diaz
Une heure après le retour du dîner, Guillaume Diaz est assis derrière un stack réduit de moitié : 30 000. Pourtant, aucun signe de nervosité à déplorer chez le vainqueur de la Top Shark Academy 2013. Les jambes croisées, volatile38 nous raconte son début de journée de façon parfaitement détendue. Pour peu, on l'imaginerait chausser ses charentaises, commander un café au lait au serveur, et allumer sa pipe avant de se lancer dans la grille de mots-croisés du Las Vegas Review Journal.

"Mon premier coup important, c'est dès mon arrivée, au round 200/300. Joueur en MP fait 800. Payé par le hijack, le cutoff et moi j'ai AK au bouton. Je fais 4 300. À ma gauche, la SB fait 10 500." Aie ! Les joueurs à droite passent : Guillaume complète pour voir tomber un flop QQ4.

« Il c-bet un quart du pot, je paie. Turn : 5. Check/check. Rivière : 9. Il envoie 15 000. J’ai fold… »

Guillaume met en pause son récit pour relancer préflop en début de parole. C’est payé par la grosse blinde : s’ensuit un coup à l’intérêt peu élevé, typique d’un Day 1 deepstack, avec un c-bet de Guillaume sur le flop 8KA (payé), deux checks sur le turn K, et un bet rivière de la BB sur 2 - Guillaume se tâte un moment mais finit par payer : on lui montre K9, il rend ses cartes au croupier.

« Ouais, sinon derrière je suis remonté à 60 000, un gros bluff qui est passé… Mais depuis le dîner, je n’ai pas gagné un coup. Et des coups, j’en joue beaucoup ! »

Avec un stack représente encore 60 blindes, la marge de manœuvre du Team Pro s’est réduite… mais elle reste tout de même assez conséquente. - Benjo

_Winda en nage libre

Loic Debregeas
Sans pression, mais très concentré : Loic Debregeas semble avoir tout compris pour faire son chemin dans ce Day 1A. « J’ai gagné tous les coups en bluff, mais en revanche j’ai perdu deux gros coups avec A-A, qui m’ont coûté 12 000 et 20 000. Sur le premier, un joueur relance UTG, et je 3-bet au cut-off. Le bouton flat, l’open-raiser passe, et on se retrouve en heads-up sur Q-Q-K, avec un flush draw. J’ai l’As du flush draw, mais je décide de check, et le bouton mise la moitié du pot. Je paye. Turn, une brique, il fait encore mi-pot, et je call. La river est un 9, je check, et il mise le pot. » Alors, que feriez-vous avec votre belle paire d’As dans cette situation ? Le Marseillais explique son raisonnement. "C’est un joueur agressif, mais ici il a très peu de combos de value, car je bloque des mains avec mes As. Il peut aussi avoir J-10… Finalement, j’ai passé, et des joueurs à la table m’ont dit qu’ils auraient fait pareil. Bon, un autre a annoncé qu’il avait foldé K-Q…"

Peu après, _Winda retourne à nouveau les Pockets Rockets et se retrouve avec brelan max sur un flop A-7-3 avec un flush draw. « On est trois, tous le monde check, et la flush rentre sur le turn. Je fais un tiers du pot, un joueur paye. Sur la river, je mise et il me relance… Il a très peu de bluffs, je bloque aussi des combos de value… J’ai aussi la cote… Bref, je ne peux pas folder. Il avait la flush max, qu’il avait slowpayé. S’il avait relancé au turn, j’aurai peut-être pu m’en sortir. » Deux coups de semonce qui ont donc coûté quelques briques à notre Top Shark, qui semble cependant bien conscient des enjeux de cette journée : « On a plus de 200 blindes, la force des mains est relative. En ligne, on ne joue pas avec ces profondeurs de tapis, c’est pour cela que certains grinders préfèrent late reg ce tournoi. Ce n’est pas mon avis, il faut juste faire attention. Mais le field est plus dur que je ne le pensais. » Clairement, cela n’a pas l’air de l’impressionner ! - Rootsah

Sans pression, Constant

Benjamin Constant
Autre joueur qui ne semble pas non plus perturbé par l’enjeu de ce Big One : Benjamin Constant, le propriétaire de la fameuse casquette Pierre Charron. « C’est mon 4e Main Event, affirme le Français. On est venus dix jours avec Gregory Bénac, le patron du club ». Les deux hommes se connnaissent depuis 20 ans et leurs études aux Etats-Unis, et Benjamin, qui détient une entreprise dans le domaine de la traduction, est l’un des associés de l’établissement : « On n’a pas de joueurs pros pour nous représenter, alors on le fait nous-mêmes ! » Pour l’instant, Benjamin a déjà joué deux tournois avant ce Day 1A, et compte tenter le Million Dollar Bounty demain, puisqu’il aura trois jours de battement avant le Day 2. Il lui reste 1h30 pour atteindre ce Day 2, qu’il n’a jamais dépassé sur ce tournoi. « Je vais rester patient. » - Rootsah

Fraîcheur de vivre

Romain Lewis
Sinon, côté français, Thomas Eychenne s’en sort très bien avec 150 000, tandis qu’un Romain Lewis tout juste de retour d’un break de trois jours en Californie, nous confie qu’il est « en forme », et navigue actuellement aux alentours du tapis de départ. Son secret pour être aussi frais après un mois de WSOP pas forcément à la hauteur de ses attentes (4 places payées, aucune table finale) ? « J’ai fait trois semaines à fond au début, mais je ne joue jamais plus de deux tournois par jour. Je ne joue pas comme une machine. » On attend maintenant que rLewis passe la seconde…

On a également repéré Thi Nguyen dans un coin de la salle. Son compagnon Jimmy Guerrero, qui joue actuellement le Million Dollar Bounty et fera son entrée sur le Main Event demain, est d’ailleurs passé lui dire un petit bonjour. ElkY se débat lui avec un stack de 30 000 jetons. - Rootsah

Kelly Minkin
Au rayon des joueurs étrangers, Kelly Minkin, last woman standing du tournoi en 2015 puis 2018, est plutôt bien partie pour la passe de trois avec 150 000 jetons en sa possession

Multitabling

Antoine Labat
On vous disait dans un article précédent qu’une bonne raison de choisir le Day 1A parmi les quatre journées de départ du Main Event est l’opportunité qu’il présente en termes de jours de repos. Mais ça serait oublier qu’il y en a qui optent pour cette journée pour exactement la raison inverse. Exemple : Antoine Labat. Le finaliste du Main Event 2018 (9e pour un beau million de dollars) a joué hier le Day 1A du Million Dollar Bounty… avant d’aussitôt s’inscrire au Day 1A du Main aujourd’hui. Parce qu’il a sauté hier ? Pas du tout : Antoine s’est qualifié pour le Day 2 ! Il se tiendra mardi… soit pile au milieu de ses journées de pause du Main Event ! De fait, Antoine pourrait tout à fait aller jusqu’au bout du Million Dollar Bounty, dont la finale se jouera mercredi soir, avant de se pointer bracelet au poignet au Day 2A/2B du Main Event, programmé jeudi.

Seul inconvénient à ce programme chargé : la fatigue, évidemment. « Je joue depuis une semaine. Avant-hier, j’ai poussé le Mini Main Event jusqu’à deux heures trente du matin [Antoine a sauté, mais dans l’argent, NLDR], hier rebelote sur le Million Bounty jusqu’à la même heure…. » Le Day 1A du Main Event s’achèvera sur le coup de 23h30. Repos demain ? Là encore, pas du tout. « Il paraît que le 4 juillet, c’est LE meilleur jour de l’année pour jouer en cash-game à Vegas ! »

En d’autres nouvelles, Antoine Labat affiche actuellement un stack de 120 000 environ. « J’ai fait une quinte max, il y a eu un check/raise au turn… J’ai l’impression qu’il y avait la quinte du dessous. Dommage que la rivière ait été une doublette, l’action s’est arrêtée… » - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

879 : le nombre de joueurs inscrits sur le Day 1A au moment de la pause-dîner (après le Level 3, donc). Un démarrage calme, tout à fait dans la norme des éditions pré-pandémie du Main Event. Sauf que cette année, il y a quatre Day 1 au programme et non trois.

Ils ont trouvé le moyen de sauter avant la toute première pause-dîner du tournoi : Josh Arieh et Ana Marquez.

John Cynn
Nous avons repéré un quatrième Champion du Monde autour des tables du Day 1A. Après Martin Jacobson, Qui Nguyen et Ryan Riess, voici John Cynn, alias l'homme qui a triomphé de Tony Miles après l'un des plus longs heads-up de l'histoire - dix heures ! C'était en 2018.

Level 5 : habille les gosses, on s’en va

Level 5 : Blindes 300 / 600 BB ante 600 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Le dernier niveau du Day 1A est en cours ! Dans le prochain article, on vous livrera nos impressions et celles du Team, et un premier chip-count partiel.

Too soon

Arnaud Mattern
Vaincu sans avoir véritablement eu l’occasion de se battre : c’est ainsi que l’on peut résumer le Main Event d’Arnaud Mattern, qui s’est achevé beaucoup trop tôt, quelque part durant le Level 4 du Day 1A. L’ancien membre du Team Winamax (2007-2009, autrement dit l’enfance de l’équipe) nous a égrené une litanie de spots relous : deux « underflush », deux Dames contre les As, un As-Dame qui trouve top paire plus tirage couleur max mais qui abandonne au flop, As-Dame contre deux Valets… Bref, ce n’est pas juste une tartine beurrée qui est tombée du mauvais côté aujourd’hui, mais la miche de pain entière. Demain, Arnaud tentera de panser ses plaies sur le Million Dollar Bounty. Un tournoi qu’il ne peut pas se permettre de ne pas jouer, selon ses mots. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut s’inscrire à un tournoi où un million de dollars sera décerné au hasard à l’un des participants : même les semi-retraités des MTT comme Arnaud ne peuvent dire non. - Benjo

Fold frustrant, mais fold ravissant

Tiens, tiens, Elio Fox est à tapis. Et c’est un gros pot : l’Américain a poussé 109 300 très exactement sur la rivière d’un board Q97KA, un overbet clair puisque le pot contient quelque chose comme 80 000.

En face son adversaire tank, tank, tank à n’en plus finir… mais avec sa pocket paire QQ, il sait qu’il n’a guère d’autre choix que l’abandon. Il rend ses cartes au croupier après les avoir montrées. Saluant sa discipline, les autres joueurs plaident auprès de Fox : « Allez ! Montre tes cartes ! Au moins une, tu t’en fous ! » Fox ne semble pas chaud au début puis finit par se laisser convaincre. « Je les montre à lui », dit-il en révélant ses cartes uniquement au monsieur venant de jeter un brelan. Évidemment, la règle « show one, show all » reste en vigueur et l’auteur du hero fold passera l’information à tout le monde : Valet-10 ! Soit, bien entendu, un jeu imbattable. - Benjo

Pèlerinage annuel

On a déjà croisé Benjamin Constant, l’un des associés du Club Pierre Charron : c’est l’heure d’aller saluer Gregory Benac, le boss de l’établissement parisien et vainqueur d’un titre WPTN à l’ACF il y a une éternité, en 2012, pour 92 000 € de gains. « On est devenus le premier club parisien, en termes de Produit Brut des Jeux, mais aussi en nombre d’entrées, affirme le boss, qui avoue quelques accointances avec Wina (on ne peut pas vraiment en dire plus pour le moment). On a beaucoup de nos joueurs qui sont venus à Vegas. » Greg, lui, se fait aussi son kiff poker annuel à Sin City, pour jouer ce Main Event donc, où il a déjà atteint l’argent en 2013 (313e). Pour l’instant, il navigue un peu au-dessus du tapis de départ de 60 000 jetons. - Rootsah

Honneur aux vaincus

Après les vainqueurs du Main Event, place aux vaincus. Enfin, on parle tout de même des finalistes du Big One ayant battu des milliers de joueurs et pour la plupart ramassé quelques millions de dollars… Petit tour d’horizon des presque champions du monde :

Kenny Hallaert
Il est Tournament Director dans la vie, mais il se débrouille aussi très bien quand il faut s’assoir à une table de poker : la preuve, il est déjà passé au guichet des payouts à 9 reprises depuis le début des WSOP 2022, sans oublier deux ITMs sur les events online. Kenny Hallaert va tenter de faire aussi bien que sa 6e place en 2016.

Vojtech Ruzicka
Et celui qui a fini juste devant lui cette année-là (5e) est également présent sur ce Main Event : Vojtech Ruzicka n’est sans doute pas le plus connu des finalistes du Big One et est plutôt du genre à se fondre dans la masse. Mais ses adversaires feraient bien de se méfier du Tchèque, un joueur d’expérience avec 131 lignes Hendon Mob à son palmarès.

Jack Sinclair
Lui aussi s’est révélé aux yeux du grand public en atteignant la finale du Main, dont il a été le deuxième éliminé en 2017 (8e pour 1,2 million de dollars) : mais plus que les autres, Jack Sinclair a par la suite confirmé son statut, en remportant le Main Event des WSOP Europe l’année suivante et en signant aussi une table finale WSOP l’an passé, sur un Event à 1 500 $.

Max Steinberg
Max Steinberg n’a en revanche pas fait grand-chose depuis sa 5e place sur le Big One en 2015 : il bataille aujourd’hui avec Talal Shakerchi à sa gauche, et Michael Gathy quelques crans à sa droite. Bon, ça ne se passe pas trop mal pour l’Américain : on vient de le voir remporter un pot de 25 000 en craquant deux As, grâce à deux paires Roi-Dame trouvées turn et river.

Joshua Remitio
Joshua Remitio, lui, est le plus récent de nos finalistes déchus : il a terminé 5e l’an passé pour 2,3 millions de dollars de gains, mais n’a pas franchement marqué les esprits. Il a l’occasion de réussir un improbable back-to-back, qui à coup sûr assurerait cette fois sa place dans l’histoire du poker. - Rootsah

Le moteur commence à peine à chauffer

Le plus gros tournoi du monde démarre tout petit Mais c'est normal ! Les trois premiers pros du Team Winamax engagés ont tous franchi cette première étape Main Event 10 000 $ (Fin du Day 1A)

Salle pleine
Le Main Event des World Series of Poker a commencé calmement, en comité restreint, sans faire de vagues. Très poli, il s'est tenu bien droit sur sa chaise et n'a mis ni les coudes sur la table, ni les doigts dans le nez. Il n'a pas dit un mot plus que l'autre et à la fin du repas, il a dit merci avant de partir. L'affluence d'environ 900 joueurs observée aujourd'hui (le chiffre définitif ne nous a pas encore été communiqué), qui n'a rempli qu'une seule salle du Bally's (et un micro-bout de la salle voisine) nous inspire deux sentiments :

1/ C'est tout à fait normal. C'est tous les ans comme ça… surtout depuis que le tournoi est calé sur le week-end de l'Independance Day, la fête du 4 juillet. À chaque fois, le Main Event débute doucement avec un Day 1A riquiqui, puis l'affluence grimpe progressivement les jours suivants, jusqu'au mastodonte Day 1D, systématiquement le plus gros de tous. C'est plus ou moins garanti : sa taille devrait être quatre ou cinq fois supérieure à celle du Day 1.

2/ C'est tout à fait une bonne nouvelle, pour nous couvreurs. Cela nous permet de rentrer dans le bain petit à petit, se de tremper les orteils tranquilou sans se jeter à l'eau complètement. Une petite journée calme, où l'on a l'impression de couvrir un EPT pépère plutôt que le plus gros tournoi du monde, une promenade de santé bienvenue pour entamer un marathon de 14 jours.

Guillaume Diaz
Aujourd'hui, on a croisé deux ou trois anciens Champions du Monde, deux ou trois pros du Team Winamax, une petite quinzaine de Français. On a revu des mecs pas croisés depuis longtemps. On a observé quelques éliminations (30 % du field, tout de même). On a noté quelques coups fumants. On s'est amusé de quelques déguisements. On a pris plaisir à retrouver le plus beau tournoi du monde, son ambiance unique, où les pros les plus expérimentés sont aussi excités et impatients que les amateurs qui y participent pour la première fois. On s'est bien amusés, et c'est avec célérité que la journée a filé. Sur le coup de 23 heures 30, tout s'est arrêté. Demain, on va refaire exactement la même chose. Mais avec un peu plus de monde ! En attendant, voici quelques chiffres...

Day 1A : tournée de chip-counts

Thi Nguyen
Excellent départ pour Thi Nguyen

Thomas Eychenne 255 800
Antoine Labat 174 200
Thi Nguyen (photo) 150 000
Jérôme Zerbib 131 700
Loic Debregeas 129 600
Gregory Benac 108 200
Yehoram Houri 90 000
Benjamin Constant 77 700
Romain Lewis 89 500
Jeremy Saderne 29 000
ElkY 25 300
Guillaume Diaz 9 300

Thomas Eychenne semble donc être le leader du clan Français… "C’était dingue. Il y a eu cette main où je double : je 5-bet avec deux Rois, ce que je ne ferais jamais en temps normal, mais le mec était ouf. Il a 6-bet all-in deux Valets, alors que j’avais 130 000 de stack effectif aux blindes 300/500. J’ai run good, j’ai eu deux fois les As, les Rois, les Dames, As-Roi, toute la panoplie. Je peux aller tranquillement jouer le Million Dollars Bounty demain !"

Benjamin Constant sera au Day 2 mercredi avec un peu plus que le tapis de départ. « J’ai fait pas mal de up and down entre 50 000 et 100 000. Ma table était assez dure, tous les pots étaient 3-bet ou 4-bet. Pas une journée simple. »

Axel Hallay
Axel Hallay, lui, a perdu des plumes… "J’ai tenté deux trois bluffs qui ne sont pas passés sur la fin. Je n’ai pas encore dépassé le stack de départ !"

Le Team W se fait un plan à 3

Team W Main Event fin du Day 1
Honneur au plus jeune : sa toute première journée sur son tout premier Main Event de Loïc Debregeas en sort satisfait. « J’ai 129 000. Ma table était plus dure que j’aurais cru. J’ai sans doute voulu trop jouer au début. Finalement, ça joue pas mal ! » Je demande à Loïc de me dire à quel tournoi Winamax correspondait sa table. « Hmm… Un bon 100 euros, je dirais. C’était un XTREM ! Il y avait quelques fishes au début. Et puis à la fin il n’y avait plus de fish, mais il n’y avait pas de très bon reg non plus. »

Guillaume Diaz, lui, nous glisse que sa table ressemblait plutôt au Sunday Surprise… Sauf que le cadeau, en ce dimanche, était une qualification au Day 2 avec… 12 blindes. « J’ai perdu plusieurs gros coups… »

Emballant un stack de 89 500, Romain Lewis réalise un profit de 50 %. « J’ai eu un beau dernier niveau. » Raconte-nous un spot marrant, Romain ! « Hmmm… Celui-là est pas mal : je relance avec Dame-Valet off en milieu de parole. Payé par le bouton et la BB. Flop 10-9-4 dépareillés. Check BB, je check, le bouton mise un tiers. Je paie. Turn : un As qui ouvre un tirage couleur. Je check, il mise 3 000 dans 8 000. Je check/raise pour 9 000, il paie. Rivière : un As. Là, j’ai tank longtemps. Je me suis dit, il peut avoir un full, mais il va passer tout le reste sur une petite mise. Il n’a pas trop d’As dans sa range alors que moi si, je peux avoir As-10, As-9, deux paires. À la fin, j’ai misé 5 000 dans 25 000, je me suis laissé 25 000 de tapis. Il a snap fold, très bon résultat ! »

Romain a envie de nous raconter un autre spot, pour compléter le précédent. « Je suis au bouton, je relance avec Valet-6 off. Pas le truc qu’on doit faire souvent, mais la table dormait ! Payé par une des blindes. Flop Roi-6-6. Brelan ! Il check, je mise 600, soit 1 BB. Il paie. Turn : As qui ouvre un tirage couleur. Je fais 6 800, il check/call. Rivière : un 3. Il check encore, je mise 16 500. Il call muck. » Un bluff sympa, un value bet sexy : deux coups qui vont permettre à Romain de profiter de trois jours de pause en famille l’esprit tranquille.

Jérémy Saderne
Le Champion WSOP Jérémy Saderne sera au Day 2, mais pas avec beaucoup de jetons…

Faraz Jakah
Contrat rempli pour Faraz Jaka, qui franchit le Day 1A dans le vert avec 85 700
Mickael Gathy
On attend encore l'entrée de Davidi Kitai. Aujourd'hui, c'est Mickael Gathy qui représentait le clan Belge. Le quadruple détenteur de bracelets WSOP sera au Day 2 avec 93 000.

Sergi Fernandez
Côté Espagnols, plusieurs qualifiés, dont l’un des protagonistes des Winamax Live Sessions madrilènes Sergi Fernandez, avec un stack en dessous de la moyenne (47 700) mais qui représentera encore 60 blindes au Day 2.

Salle vide
On se retrouve lundi à 11 heures, heure locale (20 heures en France) pour la suite du Main Event : un Day 1B qui obéira exactement aux mêmes règles que le précédent. 10 000 $ l'entrée, 60 000 de tapis, blindes 100 / 200, et cinq niveaux de deux heures qui s'enchaînent. Bonne journée à tous !

Benjo & Rootsah

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631 joueurs franchissent le Day 1A

Day 1A : 900 joueurs (officiel) / 631 restants (dont 18 Français) Chipleader : Cedrric Trevino (USA) 317 800

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 1A

Top 10

WSOP
1. Cedrric Trevino (USA) 317 800 2. Wenzhi Fei (USA) 300 000 3. Suhaag Gandikota A K 269 700 4. Chanracy Khun (Québec) 267 800 5. Thomas Eychenne (France) 255 800 6. Andrew Moreno (USA) 238 200 7. Yusef Yusufov (USA) 230 000 8. Wendy Bowers (USA) 219 400 9. Kenneth O'Donnell (USA) 217 600 10. Jimmy D'Ambrosio (USA) 213 500

18 Français

WSOP
5. Thomas Eychenne 255 800 35. Antoine Labat 174 400 63. Kenny Deffrasnes 154 200 68. Thi Nguyen 150 000 76. Yannick Galley 148 000 88. Gabriel Devidal 142 400 107. Jérôme Zerbib 131 700 112. Loïc Debregeas 129 600 126. Romain Lotti 124 700 174. Grégory Benac 108 200

251. Yehoram Houri 90 000 256. Romain Lewis 89 500 281. Igor D'Ursel 82 000 305. Benjamin Constant 77 700 477. Axel Hallay 44 100 552. Jérémy Saderne 29 000 571. Bertrand Grospellier 25 300 621. Guillaume Diaz 9 300

Le reste du field (sélection)

WSOP
13. Kelly Minkin (USA) 204 700 45. Dylan Linde (USA) 166 600 55. Jennifer Shahade (USA) 158 900 94. Ryan Riess (USA) 139 900 121. Erick Lindgren (USA) 125 400 136. Freddy Deeb (USA) 122 200 143. Daniel Alaei (USa) 118 600 150. Brian Rast (USA) 114 900 238. Michael Gathy 93 000 270. Faraz Jaka (USA) 85 700 325. Qui Nguyen (USA) 74 400 369. John Cynn (USA) 65 000 374. Martin Jacobson (Suède) 64 300 406. Justin Bonomo (USA) 57 500 481. Kenny Hallaert (Belgique) 42 300 485. Tony Miles (USA) 41 600 514. Kitty Kuo (Taiwan) 36 500 613. Jack Sinclair (UK) 12 700

Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800 BB ante 800

Level 1 : ça monte crescendo

Level 1 : 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Salle
L'objectif est clair, affiché bien des semaines avant le début des World Series : pour cette édition 2022, les organisateurs comptent bien battre le record d'affluence de 2006, qui s'élève à 8 773 entrées. Cela a commencé avec 900 entrées comptabilisées dès le Day 1. Pas mal, mais moins bien que les 1 335 entrées enregistrées en 2019, lors de la dernière édition "normale" du Big One, quand tous les joueurs européens pouvaient s'inscrire dès le Day 1A, ce qui n'était pas le cas en 2021 à cause de vous-savez-quoi.

Et pour ce Day 1B, on ne pas encore trop à quoi s'en tenir, en ce jour de fête nationale américaine. Seules certitudes : il y a trois ans, cette journée avait enregistré 1 914 entrées, et aujourd'hui l'aire de jeu prévue est la même qu'hier dans le Convention Center, ce qui devrait nous emmener aux alentours des 85-90 tables actives. Et le floor manager n'a pas manqué de rappeler aux croupiers avec un brin d'humour qu'ils devaient bien disposer d'un jeu de 52 cartes DIFFÉRENTES pour commencer à distribuer. On ne sait jamais, si certains ont un peu abusé des distractions nocturnes de Vegas...

It’s Main Event Dayhttps://t.co/HpIlzqMDYB pic.twitter.com/btqORC6ZrP

— Leo Margets (@LeoMargets) July 4, 2022

En attendant, les premiers joueurs ont pu écouter le discours d'introduction de Jack Effel, plein d'optimisme en ce 4 juillet. Et puisque que les stars du Main Event, ce ne sont pas que les têtes d'affiche, Jack a invité tous les joueurs présents dans la Bally's à prononcer eux-mêmes le Shuffle Up and Deal pour lancer la journée ! On ne va pas se mentir, c'était un peu mou. Mais il est encore tôt, même si le field n'est clairement pas composé que de grinders se levant à 14 heures : nul doute que tout le monde devrait se réveiller rapidement !

Jouer serré ou jouer risqué ?

Certains disent qu’on devrait jouer tous les tournois de la même manière, peu importe le buy-in. La proposition est-elle toujours vraie quand il s’agit du main Event, le plus grand et le plus beau tournoi du monde ?

« C’est un tournoi comme un autre, sauf en termes de stratégie, pose Fabrice Bigot, qu’on avait découvert et suivi jusqu’au Day 5 sur l’édition précédente. Généralement, les joueurs sont assez “straightforward”, ils jouent relativement tight. Il faut donc s’adapter au profil. Pour l’instant, personne ne bouge, mais peut-être que dans trois heures, ils en auront marre de me voir open tout le temps ».

Oberhauser

Un autre grinder redouté de la room au W rouge préfère une stratégie plus conservatrice. « Je vais essayer de jouer de petits coups. Par exemple, je ne pense pas forcément 3-bet des As-Roi hors de position, pour éviter de faire grossir les pots », affirme celui qui sévit sous le pseudo Pokeriste75.

La stratégie avait fait ses preuves au Venetian, où Valentin a réalisé la plus grosse perf de sa carrière, il y a de cela dix jours, avec une quatrième place sur un MSPT 1 100 €.

« C’est vrai que ça m’enlève une certaine pression d’avoir fait cette perf’ », confesse le joueur, qui attaque désormais le premier Main Event de sa vie. « Je suis un peu stressé, mais c’est du bon stress, c’est le tournoi que j’ai toujours voulu jouer, celui que je regardais à la télé quand j’ai commencé ».

Pirault

Le plan de bataille de François Pirault ne s’accorde pas vraiment avec celui de Pokeriste75. « Beaucoup de joueurs sont assez “scared” dans ce tournoi, donc il faut bien identifier les profils et ne pas hésiter à leur mettre la pression, affirme l’ex Top-Shark, qui joue déjà son 4e Main Event, le second dans la peau de Team Pro. On a pas envie de jouer des gros pots pré-flop si on n’est pas bien armé, mais il ne faut pas avoir peur de bust non plus… Après, je ne sais pas si c’est la meilleure stratégie, puisque je n’ai jamais fait mieux que Day 2 ». - Fausto

Deux Rois, c'est bon pour faire tapis ?

Pailha

Mais que veut dire être bien armé au premier niveau d’un Main Event ? Considérons-nous seulement les premiums ? Uniquement la meilleure main du poker ? « Moi, je ne vais pas aller plus loin que le 4-bet, sauf peut-être avec deux As, c’est l’exception » explique Jordan Pailha. « Ce n'est pas uniquement qu'on joue 300 BB deep, c'est le Main Event quand même ! » Le Français sait de quoi il parle : il vient de connaître le cauchemar du poker avec deux Rois, contre deux As. « J’ai eu de la chance, il a seulement call mon 3-bet pré-flop et j’ai perdu 7 000 avec un check-back sur la river As. Mais t’as vu ce qu’il s’est passé à côté ? »

Goone

Le Français évoque ici un cauchemar un peu plus douloureux. Encore une fois, on parle de deux As, contre deux Rois. Mais cette fois, Marc Goone n’a pas hésité à placer le 4-bet… Et son opposant Dennis Brand, était, lui aussi, prêt à aller au bout, sur la troisième main de son tournoi. « On est Cut-Off contre Bouton. Il open 500, je 3-bet 1 700, il relance 4 500, je fais 10 000, il paye. Le flop vient 865, je fais 9 000, et il fait all-in » raconte le premier chipleader du jour. Aucun Roi ne viendra en effet craquer les flèches de Marc, qui double son tapis de départ après cinq minutes de jeu. « Je suis plutôt surpris, normalement je bust avant le dinner break. Là, ça va être plus compliqué ». - Fausto

La structure du Day 1

C'est la plus belle structure du monde : avec un stack de départ de 60 000 jetons, nous jouerons comme lors du Day 1A cinq niveaux de deux heures aujourd'hui. Et si un joueur décide de s'inscrire lors du dernier niveau, il commencera tout de même avec 100 très belles blindes...

Level Blindes BB Ante
1 100/200 200
2 200/300 300
3 200/400 400
4 300/500 500
5 300/600 600

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

Comme d'hab, cette journée à donc débuté à 11 heures (presque) tapantes. C'est le deuxième des quatre Days 1 au programme. Et il est possible de s'inscrire jusqu'à la dernière main du Day !

Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B
Vendredi 8 juillet Day 2C / 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

Level 2 : remettre le couvert

Level 2 : Blindes 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Un Day 2, encore ?

Loosli
Sylvain Loosli sait très bien comment deeprun dans le Main Event : il a carrément atteint la finale en 2013 (5e pour 2 792 533) avant d'échouer en demies en 2018 (18e pour 365 000 $). Mais le Toulonnais a beau avoir tout connu ou presque sur ce tournoi, il est comme tout le monde : "Je suis très excité à l'idée de jouer", confirme le résident londonien, frais comme un gardon. "Je reviens d'un break de trois jours, durant lequel je suis allé visiter le Zion National Park avec des potes. On a notamment grimpé l'Angels Landing, sur une falaise..." Et il fallait bien une pause pour recharger les batteries avant le Big One, d'autant que l'ex-Team Pro Winamax a commencé sa campagne vegassienne il y a plus d'un mois ! "J'ai focus sur les tournois, et il faut bien gérer l'énergie. Par exemple, j'ai joué le 10 000 $ PLO, qui débute à 15 heures et se termine vers 2h30 du matin. C'est tard, et ce ne sont pas les mêmes horaires que le Main Event. Du coup j'ai choisi de jouer ce Day 1B pour avoir deux jours off avant le Day 2." En tout cas, Sylvain s'est clairement remis dans le bain, malgré l'absence de résultats probants depuis un mois (trois maigres places payées) : "Il faut un peu de temps pour se réajuster, car ce n'est vraiment pas le même poker que sur Internet. Il faut reprendre les codes de la jungle ! Sur le Main, il est important de bien profiler les joueurs, ceux qui ont peur, ceux qui jouent trop large, ceux qui sont compétents, et leur niveau de compréhension du jeu. Je ne connais personne à ma table : c'est une bonne nouvelle !" On fait confiance à Sylvain pour appliquer les recettes qui ont fait son succès ! - Rootsah

Ressortir le Martinet

Le Main Event est l’occasion de découvrir et de recroiser des visages. Certains rappellent de lointains souvenirs, respirant l’ACF, les WPT de Patrick ■■■■■ (enfin, je dis ça alors que j’étais trop jeune pour connaître l’Aviation et que je n’ai jamais été abonné Canal), d’autres viennent d’un passé plus récent.

Du dernier Main Event par exemple. Plusieurs héros français de la dernière édition sont revenus batailler cette année dans l’arène du Paris. Des guerriers qu’on associe directement à ce tournoi légendaire, puisque c’est sur celui-là même qu’on les avait découverts.

Martinet

En piste sur ce Day 1B, Fabrice « Yepaki » Bigot a fait parler de lui depuis. En revanche, on n'avait pas eu de nouvelles de Johan Martinet, dont la longue barbe réapparait aujourd’hui dans la Bally’s Ballroom où une quinzaine de tables ont été dressées, en plus de l’assemblée réunie dans l’Event Center.

« Ça fait plaisir, j’ai bien aimé ce que vous aviez écrit l’année dernière, déclare le joueur, qui nous a fait vibrer jusqu’au Day 5, avec un style téméraire et bien aggro dont les spectateurs raffolent. Je n'ai pas énormément joué cette année. J’ai pris quelques mois pour voyager et je n’ai pas fait un seul tournoi, sauf Chypre où je me suis arrêté au Merit Casino à Kyrenia. Là, je n'avais pas forcément la tête au poker, mais jouer le Main Event, c’est toujours un énorme plaisir ».

Il y a une semaine, on avait aperçu Johan faire des dégâts sur le 5 000 $ 6-max… Puis buster avec fracas en début de Day 3 sur un bluff à 300 BB. On le sait, ce joueur aime envoyer de grosses tartines, peut se beurrer un énorme stack en deux temps trois mouvements et tomber en déconfiture aussi rapidement.

Avec 300 BB en début de tournoi, on aurait pu penser que Martinet prendrait un peu plus son temps. C’est mal connaître l’animal. Au moment de l’apercevoir pour la première fois, l’homme se lance déjà dans un coup rocambolesque.

Open UTG 600, et Johan fait 2 000 UTG +1. Les deux joueurs découvrent un flop Q84. L'action s’emballe encore : Lead 1 200 UTG, raise 3 500 Johan... Et re-raise 12 000 de son voisin, payé !

Les joueurs se calment sur la turn 8 avec un check-check et sur la river 10, l’Américain check encore. Martinet appuie de nouveau sur la gâchette : 15 000 demandés. Son voisin réfléchira deux bonnes minutes, plus lâchera un énorme soupir suivi d'un « Alright » tout en rendant ses cartes, avec un dépit manifeste.

Je reviens dix minutes plus tard après avoir fait le tour de la salle, et Johan fait encore des folies. Open 500 UTG, call UTG +1, call derrière et Martinet fait 4 000 en MP. La parole revient sur l’OR qui paie seul la mise du Français.

762 sur le flop, les deux joueurs check et sur la turn 6, Johan reprend l’offensive. 3 000, c’est payé et river 10, Martinet continue… à 25 000. Un jeton vert, pour un overbet 1,8 fois le pot… Et snap-call ! Ça ne sent pas bon cette histoire. Johan retourne deux Rois rouges et son adversaire… Deux Valets. Enorme value du Français. « Je n'ai pas arrêté d’être actif et le mec a craqué » conclut le joueur, qui repart avec 110 000 jetons à la première pause, près de deux stacks de départ, sans avoir joué un seul coup à tapis. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Seidel
1988 : soit l'année ou Erik Seidel a terminé runner-up de ce tournoi, à l'issue d'un heads-up mémorable contre Johnny Chan. Et 34 ans après, le vieux renard est toujours là pour distiller son expérience du poker live sur les plus beaux tournois de la planète : il est l'un des très rares joueurs de sa génération à avoir tenté sa chance (et obtenu de supers résultats) sur le circuit des tournois High-Rollers depuis le milieu des années 2010, un terrain ou même Phil Hellmuth ne s'est jamais aventuré : pour preuve, Erik a encore gagné un tournoi à 30 000 € aux Triton Poker Series de Madrid pour plus d'un demi million d'euros, deux mois après un cash à 472 500 $ sur l'US Poker Open de Las Vegas.

Margets Seidel
Notre Team Pro Leo Margets, assise juste à sa droite, va d'ailleurs pouvoir mesurer le poids de la légende, qui dégage indéniablement un certain charisme sur ses adversaires, toujours prompts à vouloir engager la conversation avec lui. Ils feraient bien de se méfier de l'eau qui dort... - Rootsah

D’un satellite au Main Event, en passant par le 4M Event

A_Noseque, qui terminait 3e du 4 Million Event en janvier dernier, réalise son rêve Main Event 10 000 $ (Day 1B)

David Vie

« Je vais payer avec “la perle” (expression espagnole pour dire Valet-Dix) », disait David Vie dans le Tchat Twitch en janvier dernier, alors que nous retransmettions en direct la table finale du 4 Million Event des Winamax Series. Quelques minutes plus tôt, le joueur annonçait dans la conversation qu’il répondait au nom de « A_Noseque », dans un message passé inaperçu. Après ce nouveau message, ses adversaires avaient appris à retenir son nom...

Effectivement, Vie a annoncé et payé avec son bluffcatcher pour remporter un pot décisif et terminer 3e du tournoi des tournois Winamax, et remporter 158 961 €.

¡OMG! ¡El MOMENTAZO de la retransmisión!

¡David « A_Noseque » nos anuncia a través del chat de Twitch que va a pagar con J-10, y se la baja!

¿La liará el español? ¡Ya la está liando!https://t.co/WEfHjzEwSm pic.twitter.com/nYHyW3SkmQ

— Winamax Póker (@Winamax_Espana) January 13, 2022

Mais l’histoire de David ne s’arrête pas là. En avril dernier, il a réussi à choper le ticket pour le tournoi qu’il est en train de jouer aujourd’hui, pour à peine 250 €, sur un satellite Winamax. « C’était le dimanche 9 avril. Il y avait seulement un ticket à la gagne, et c’est moi qui l’ai gagné. Quand on était plus que six, j'étais sûr qu’il serait pour moi » assume l’Espagnol, assis aujourd’hui à la table 606 du Bally’s avec 54 000 jetons devant lui, très proche de revenir au stack initial des 60 000 jetons.

Nous arrivons de fait au moment où Vie reprend des jetons, après un pot gagné avec deux Dames contre les deux Valets de son adversaire. Dommage : nous aurions pu parler de beaucoup plus de jetons si un As n’était pas tombé sur le flop pour ralentir l’action. « C’est un rêve qui devient réalité » raconte A_Noseque, qui nous assure être assis « à une table de fou » : « Quand tu t’assieds ici, tu n’es qu’un joueur de plus et tu peux sauter à tout moment » explique le Valencian. Il a froid, comme supposément beaucoup de gens dans la salle puisque la température ne doit pas dépasser les vingt degrés, la faute à l’air conditionné, toujours aussi abusif aux States.

« Ce pays est plein de contrastes. Autant chez les gens que l’on croise, que dans la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur du casino », plaisante David. « Le field est très polarisé » dit d’un ton enjoué celui qui a gagné le Prime Time pour 8 000 €, peu après sa finale sur le 4 Million Event des Winamax Series. « J’espère survivre aujourd’hui, tant au froid qu’à ce Day 1B ». Pour l’un comme pour l’autre, bonne chance A_Noseque !

Texte original de David. S. Traduction et adaptation de Fausto

Kiffer comme jamais

4 des 5 membres de l'équipe championne du KING5 2022 jouent ce mardi leurs tickets à 10 000 $ La Team vit à fond son voyage tout frais payés à Sin City ! Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Mathieu Victor
KING5 represent

De 0 € à 10 000 $ : oui, d'un freeroll au Main Event des WSOP, il n'y a qu'un pas quand on remporte le KING5 de Winamax, notre si populaire compétition de poker par équipe, qui envoie chaque année cinq joueurs se la croustiller sur le Big One. Et il y a quelques mois, c'est la team de La Singerie qui a décroché le jackpot.

Après leur arrivée à Vegas il y a quelques jours (avec un avion grâce à l'enveloppe inclue dans chaque package), c'est sur ce Day 1B que quatre d'entre eux ont choisi de tenter leur grande première : Mathieu "Be water" et Victor "LiveIsRigged" (photo), Maxime "PIPO Solver", et Seb 'MoveOnUp". Le cinquième larron, Thomas "S3rgeBenamou", a vu son entrée en lice retardée suite à des problèmes de passeport : il prendra sa dose de kiff jeudi lors du Day 1D. Pour la plupart d'entre eux, il s'agit d'un premier voyage à Las Vegas, seul Sébastien ayant déjà posé le pied dans le Nevada. Et ce dernier apprécie visiblement ce trip organisé : "C'est vraiment une super expérience. On a même d'autres gens qui sont venus se greffer, on se suit sur les réseaux... Personnellement, j'ai min-cash sur un 600 $ au Golden Nugget, mais je suis aussi allé à l'émission Pawn Stars, sur une société de prêteurs sur gages à Vegas. Parce qu'ici, c'est 80% poker, mais j'aime bien faire autre chose !"

Seb
Seb 'MoveOnUp", l'exception qui confirme la règle

Car le moins que l'on puisse dire, c'est que notre club des cinq ne s'est pas fait prier avant de profiter au max de Sin City, où ils ont atteri il y a quelques jours. C'est Mathieu qui nous raconte plus en détails le début du délire : "On est venu en avance, on a pris un appart-hôtel au Desert Rose Resort, en face du MGM. On a joué le Mystery Bounty et le Mini Main Event pour se chauffer, et on est aussi allé faire du cash-game au MGM, histoire de tâter des jetons. On est également allé à la soirée Winamax, c'était cool, en open bar. On a fait la fête jusqu'à très tard..." Niveau poker, Mathieu a aussi min-cash le Mini Main Event, tandis que Victor a également réussi un ITM sur le Mystery Bounty. Le quatuor n'a donc pas mis longtemps avant de prendre la mesure de Sin City.

Maxime
Maxime "PIPO Solver"

Mais le plus important, c'est maintenant : les quatre larrons font donc leur baptême du feu sur ce Main Event. Et pour l'instant, ça ne se passe pas trop mal, notamment pour Victor : il pointe à 110 000 jetons, après avoir bénéficié d'un joli cadeau de bienvenue. Un sympathique papy relance en middle, Chance Kornuth paye au bouton, et Victor complète sa big blind avec As-9. Et hop, le voilà qui fait trips sur un flop 994 ! Il check, le relanceur initial c-bet à 3 400, Kornuth passe, et notre Français place une belle relance à 10 000. C'est payé pour voir un turn 3... Et avant que Victor n'ait pu esquisser le moindre geste, notre papy annonce all-in ! Victor n'a donc plus qu'à payer et fait face à une paire de Dix, qui n'améliore pas sur la river K. Avec près de 300 blindes en sa possession, on en connait un qui va pouvoir kiffer comme jamais son Day 1 ! Les autres aussi...

Level 3 : trouver sa meurtrière, décocher sa flèche

Déjà cinq heures de jeu pour les plus ponctuels. Ceux-là ont pu prendre leurs marques, trouver le spot pour poser l'embuscade et tirer les premières cartouches. D'autres arrivent pépère en milieu d'après midi et découvrent seulement les champs de bataille, jonché de peu de cadavres, mais attention aux flèches et javelots qui commencent à voler au-dessus de leur tête.

Level 3 : Blindes 200 / 400 BB Ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Moustache, bad beat et Burning Man

Andreas Kniep

Si vous avez suivi le Main Event 2021, vous vous souviendrez obligatoirement de ce visage. Ou plutôt de cette moustache. C’est en effet peu dire qu’Andreas Kniep fut un des animateurs de la dernière édition. Avec son petit palmier pointant sur son crâne, sa veste de motard et son goût pour le bavardage, l’Allemand attirait les regards des couvreurs comme des caméras de Poker Go. Son parcours s’était arrêté brutalement en demi-finale, après avoir loupé le spot de (super) chipleader avec deux as contre les deux rois d’Andreas Onikoul qui trouvait son roi sur la river.

Pas du genre rancunier, Kniep avait quitté la salle quelques heures plus tard sans se dépêtrer du sourire qu’il avait arboré sept jours durant. Il l’a toujours aujourd’hui, au moment de se rasseoir dans ce tournoi qui l’a marqué à jamais.

« Mes amis qui ne connaissent rien au poker sont persuadés que je vais encore réussir, déclare le joueur, assis juste sous le poster de Joe Hachem. Ils ne comprennent pas bien comment ça marche. Ils me disent tous “t’inquiète pas, c’est ton tournoi, tu vas refaire le coup”. En vérité, ces nouvelles attentes m’ont rendu très nerveux. Beaucoup plus que l’année dernière. Je me demandais même si j’allais passer le premier jour. Du coup, je suis plutôt content de run comme Dieu ».

Kniep

Andreas Kniep lors du Day 7 Main Event WSOP 2021

L’Allemand expatrié à San Francisco jouit en effet d’un début de journée de rêve. En un coup, l’ingénieur logiciel a vécu un décollage qui l’a propulsé dans les hauteurs du tournoi. « J’open 98 UTG +1 et je suis payé par le bouton (Nilesh Patel, l’un des récréatifs qu’on avait croisé sur le Super High Roller) et la BB, commence Andreas. Le flop vient 976, j’ai un peu tout, et je mise gros, 1 500 dans 2 000, payé deux fois encore. Sur la turn 9, je fais 3 000 et le bouton me raise à 12 000. BB fold, je call. River 5, je check et il me fait 32 000, 3 000 de plus que le pot. Je paie, et il montre 75 ». Le tirage quinte flush devenu brelan puis suite passe pour Andreas, dont le palmier pointe désormais à 165 000 jetons.

Au moment de me demander ce que fait l’Allemand dans la vie, il me répond qu’en plus de son métier d’ingénieur, il est l’un des organisateurs de « Never Sleep Again » (ne plus jamais dormir), un collectif montant des campements dans des festivals tels que Burning Man autour de la musique électronique de l’excellent label Nie Wieder Schelafen. Une musique idéale pour danser face au soleil levant décoré d’un pagne et de paillettes, comme pour grinder jusqu’au petit matin vêtu d’un survêtement et de claquettes.

La première d'un jeune premier

Leo Soma

Un champion français dans la salle. Le premier des deux Bleus sacrés cette année entre en piste pour son premier Main Event. « Je suis tout excité, j’étais en train de bouillir dans la queue, déclare le vainqueur du 1 500 $ 6-max Léo Soma, au moment de s’asseoir. « C’est énormément de plaisir et c’est le type de tournoi qui me convient le mieux. Je te l’avais dit dans notre interview, j’aime quand c’est ultra-deep, c’est le genre de structure que je joue le plus sur internet, et ça avantage les joueurs qui ont de l’edge ». Le membre de la Team NutsR se présente le premier sur le plus gros tournoi du séjour, aux côtés de son coéquipier Boris “Lebordelaii” Berthomet.

« On avait prévu de jouer le Day 1 tous ensemble, mais il y a Romain (Nussmann) qui s’est qualifié sur le Million Dollar Bounty, d’autres qui sont en repos. En revanche, on s’est réuni avant le Main pour échanger nos perceptions, pour savoir comment appréhender ce tournoi. On a fait ressortir le côté exceptionnel de cet évènement qu’on attend tous toute l’année, tout en équilibrant avec le fait que ça reste un tournoi de poker. On a deux cartes et on prend les mains les unes après les autres ».

Yepaki s'empare du drapeau

Un premier Français s’extirpe du peloton pour s’installer dans le groupe de tête. Il est allé tellement vite qu’il a dépassé Johan Martinet, lui-même en pleine échappée pour prendre les commandes, dès le deuxième niveau, avec deux tapis et demi. Et à l’instar de son compatriote, c’est un homme qui s’était révélé aux yeux des couvreurs l’année passée, sur ce même tournoi. Fabrice Bigot est le chipleader français de ce début de journée.

Fabrice Bigot

« J’ai pris 40 000 sur un premier gros pot. Ça commence avec un limp 300 UTG, je fais 1 300 avec 99 et le bouton 3-bet 3 900, raconte Yepaki. Ca vient 973, il c-bet 1/3, je call. Turn Q, il fait 15 000, dans 15 000, avec 15 000 derrière. Je fais tapis, il paie, il a deux Rois et ça tient ». Facile le poker.

Deux orbites plus tard, Fabrice trouve un nouveau gros spot. Après deux limps MP et HJ, le bouton monte les enchères à 3 500 et Fabrice découvre deux dames et demande à son opposant d’écarter ses bras pour qu’il puisse voir son stack… Mais Monsieur ne bouge pas. Après avoir réitéré sa demande, le joueur est obligé d’appeler un floor pour obliger le joueur à donner l’information. Fabrice peut alors placer le raise à 7 500. La parole revient sur son adversaire, qui prend près de trois minutes avant d’annoncer le 5-bet… à 12 500.

« C’est étrange comme sizing, je m’attendrais à plus cher. J’ai hésité à coucher tout de suite mais j’ai payé et c’est venu 569. Il c-bet 6 000 dans 25 000, je paie encore et ça check-check turn 9. River 3, je savais plus trop quoi faire s’il remettait un barrel, mais il a check-back et muck après que j’ai montré deux dames ». Et voilà comment monter 150 000 en deux niveaux de Main Event.

Level 4 : à la recherche du bonheur

Level 4 : Blindes 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Un Day 2, enfin ?

Enselme
Tout à l'heure, on vous parlait de ceux qui ont déjà connu l'ivresse d'un deep run dans le plus beau tournoi du monde. Arnaud Enselme, lui, n'a pas eu cette chance sur ses deux premières tentatives : il n'a pas franchi le Day 1. Et l'histoire a bien failli se répéter sur cette édition : tombé à 7 000 jetons, il s'est retrouvé dans un spot avec A-J contre son A-Q à tapis préflop, avec un croupier déroulant un flop comportant un Valet. Mais finalement, un Dame est tombée sur la river pour le faire remonter à 15 000. "Heureusement, car sinon, je chutais à 1 500 !" Par la suite, le pro Unibet a grindé gentiment pour être compté à 28 000 jetons, soit quasiment la moitié du tapis de départ, une heure après le dinner-break. Et ce malgré une table "compliquée" selon ses propres termes. "Tu t'attends à une table plus facile dans le Main Event. Normalement, la mienne sera l'une des prochaines à casser. Pour l'instant, je dois me contenter de jouer tight, car il y a des tapis à 60 000 ou 70 000 sur lesquels je n'ai que peu de fold equity. Et personne ne fait de grosses erreurs, même si le joueur le moins compétent touche tout. Je me maintiens, en attendant de bonnes confrontations. Mais je peux aussi chatter, et tomber sur une meilleure main !"

En tout cas, Arnaud confie qu'il commence à accuser le coup après un Vegas un peu décevant, sur lequel il a réussi 6 ITMs, avec comme pic un gain de 15 489 $ gagné sur un 3k en début de festival. "Je perds pas mal d'argent, confirme t-il. Mais je kiffe jouer. Et on sait tous dans quoi on s'embarque. Je vais rester jusqu'au bout." En plus, le Bordelais a dû s'organiser au dernier moment pour rejoindre Sin City : "J'ai eu un problème au genou, j'ai fait un mois de rééducation, et j'ai pris mon billet le matin même pour venir. J'ai pris une chambre au Paris." À signaler que le résident maltais a tout de même eu le bonheur de voir Niall Farrell, deux crans à sa gauche, être éliminé avec As-Roi contre As-Roi... Allez Arnaud, plus que deux heures et demi à tenir pour battre ton meilleur score dans le Main ! - Rootsah

Jarry sera toujours Jarry

Jarry
Un seul ITM en un mois de Vegas. Et encore, c'était sur le Housewarming à 500 $, pour un min-cash à 876 $. Autant dire que ces WSOP ne se passent pas vraiment comme espéré pour Tom Jarry, qui a tout de même réussi à limiter la casse sur des sessions de cash game en 2/5 au Paris. "Environ 7 000 $ de gains, ce qui est pas mal pour le nombre de sessions jouées, quatre ou cinq. Mais je perds 30 ou 35 000 $ en tournois, j'ai joué tout ce qui était en dessous de 3 000 $."

En tout cas, pas de quoi entamer l'enthousiasme toujours contagieux du jovial commentateur poker - entre autres -, qui confie être encore "bien frais. Forcément, je n'ai quasiment jamais fait un Day 2, les journées finissent tôt", sourit Tom, venu à Vegas avec sa femme Sarah Herzali. Le Day 2, Tom l'a tout de même atteint sur le Main Event l'an passé, et compte bien récidiver, même s'il avoue être card dead depuis un bon moment, se maintenant néanmoins aux alentours du stack de départ. On lui souhaite ensuite d'atteindre au moins l'argent, ce qui lui permettrait d'effacer une partie de ses pertes, et qui constituerait le 3e gain à cinq chiffres de sa carrière en live. - Rootsah

“Tranquilamente”

Seulement un petit tiers du Team a choisi le Day 1B pour entrer en piste sur ce Main Event. En revanche, la branche espagnole se fait présente, avec deux W rouges engagés. Et s’il y a mot qui caractérise l’état d’esprit de nos deux Ibériques au départ du tournoi, c’est bien la sérénité.

Romero

Rien de surprenant quand on connait Alejandro Romero. Au moment de le découvrir lors de son exploit à Monte-Carlo, “And1ero” expliquait que les Andalous ne sentaient pas le stress, que leur naturel spontané effaçait toute trace de nervosité. « N’importe quoi, corrige notre responsable Espagne Alex Hernando, le cliché qui existe sur les Andalous, c’est qu’ils sont fainéants. Ils n’aiment pas travailler ! » Notre reporter catalan aura certainement une discussion intéressante avec Romero, mais en attendant, notre Top Shark adore son travail, puisqu’il joue tout simplement le plus beau des tournois du monde.

« Je suis super heureux de jouer ce Main Event. Cependant, je ne suis pas habité par le mythe qui entoure ce tournoi, nuance l’Andalou. J’ai découvert le poker plus tard, je n’ai pas vu les émissions de télé, ces choses-là. C’est un tournoi magnifique, mais pour moi, c’est juste le plus cher que j’ai jamais joué ». Et alors, même pas un peu de tension ? « Rien. Je ne sens vraiment aucune pression. Todo tranquilo » confirme le joueur, toujours aussi calme à une table de poker, qu’il s’agisse d’un Uppercut à 10 €, d’une table finale EPT ou d’un premier Main Event. À l’instar du joueur, le stack d’Alejandro reste impassible, toujours à hauteur des 60 000 jetons.

Margets

Pas plus de tension chez Leo Margets. On s’en étonne moins quand on sait que l'Espagnole joue son treizième Main Event (pour deux ITMs, dont une 27e place pour 352 832 $). Et pour cette nouvelle tentative, Leo a hérité d’un Erik Seidel en voisin de gauche.

« C’est la meilleure table que j'ai jamais eu sur un Day 1 Main Event » commente la joueuse alors que je lui demande comment elle trouve son spot. Alors Leo, aucun respect pour les légendes comme Erik Seidel ? « Ce n’est pas la meilleure chose de l’avoir à ma gauche. Mais ce n’est pas le joueur qui va t’embêter pour le plaisir, qui va t’agresser tout le temps. Et surtout, c’est très agréable de l’avoir à côté » explique la Barcelonais, qui en effet, n’arrête pas de discuter et de rigoler avec le New-Yorkais. « Je dis ça pour le reste de la table, qui joue plutôt un poker A-B-C. S’ils misent, c’est clairement en value. Et ils me donnent de très bonnes côtes avec leurs sizings, en faisant des 3-bet 2,5x ou même 2x ».

La Catalane a pris le temps de bien faire sa routine avant d’entrer dans le tournoi, plus tard que ses trois autres collègues, peu avant le dinner-break. Entraînement, méditation, douche, déjeuner et Leo arrive très calmement dans ce Main Event. Pour l’instant, tout se passe bien pour la championne WSOP qui monte tranquillement des jetons, avec 75 000 au dernier pointage. - Fausto

Anecdotes, chiffres et citations à la con

Kanit
4 : soit le nombre de niveaux qu'aura tenu Mustapha Kanit dans ce Main Event, lui qui était en lice pour un 4e ITM sur ce tournoi. La faute à un certain Ryan Blank, qui nous a raconté le coup. "Il a envoyé trois barrells sur un board 4-7-6-9-blank plutôt rainbow, dont 12 000 et tapis sur la river. Il avait Valet-10." Ciao, Mustacchione.

"D'ailleurs, il est blank sur ce Vegas, non ?" Effectivement, aucune place payée sur ces WSOP pour l'Américain sus-cité. Merci Fausto. "Il rejoint la table des Nathan Gamble, Aaron Bubble, Darryll Fish, Rob Hollink et évidemment l'inimitable Mika Busto." Et Joe Sicko, alors ?

Martini
Lui aussi a toujours le sourire, mais lui aussi a busté dans le 4e niveau. Au revoir Julien Martini, qui ne se sort décidément pas d'un Vegas difficile en tournois, qu'il a passé à courir désespérément après la grosse perf'. Heureusement, il y a les sessions de cash-game au Resort World notamment, un peu plus juteuses...

Level 5 : grand bravo et claps de fin

Level 5 : Blindes 300 / 600 BB ante 600 Main Event 10 000 $ (Day 1B)

Sysy la famille

Sy
On le sait, le tirage de table est l'une des composantes essentielles de la réussite lors d'un tournoi de poker. Et pour Abou Sy, la pièce semble être tombée du bon côté : "Ça fait quatre fois que je fais le Main Event, et c'est la table la plus soft que j'ai jamais eue. Je crois qu'il y a eu moins de vingt 3-bets depuis le début de journée ! Les joueurs sont passifs, très tights, ils respectent trop les positions, il y a beaucoup de limps. J'ai vu un mec overlimp J-J au cut-off après un limp UTG... Du coup, je relance pas mal, j'ai fait deux fois deux paires quand j'ai 3-bet light, j'ai aussi ouvert avec 74 UTG, et j'ai réussi à me faire payer deux fois le pot par A-8 sur un tableau A-K-3-2-5 où j'avais quinte... J'essaie juste d'éviter Boris Berthomet au siège 6."

Nous avons également assisté à une main un peu bizarre qui semble confirmer les dires du Français : le cut-off relance, Abou paye au bouton et la BB complète. Les trois joueurs check le flop 847, puis le joueur en BB lead à 2 400 sur le turn 9. Le cut-off paye... Et Abou min-raise, pour 5 000. Payé deux fois. La river est un 4, qui entraîne de nouveau trois checks. Abou montre un Q9 finement rentabilisé au turn : et pour cause, c'est la main gagnante contre un 9 inférieur. De quoi pointer à environ 100 000 jetons à une heure de la fin de journée. Celui qui est DRH dans la société de Laurent Polito va ainsi pouvoir dormir tranquille dans l'appartement qu'il loue avec Valentin Messina, après avoir atteint le Day 2 du Million Dollar Bounty hier : "On a joué de 12h à 2h10 du matin, je suis lessivé." Aura t-il une nouvelle fois de la chance au tirage ? - Rootsah

Deux de chute pour le Team

Margets

Avec les qualifications de Guillaume Diaz, Romain Lewis et Loïc Debregreas, le Team Wina avait démarré par un trois sur trois. Sur ce Day 1B, on en a déjà perdu la moitié. Après Mustapha Kanit, c’est Leo Margets qui sort prématurément de ce Main Event. La championne du WSOP Closer 2021 a découvert deux Dames après un open en début de parole et un 3-bet 3 200 de l’Américaine Shijia Liu. Depuis le bouton, l’Espagnole place le 4-bet à 8 500. L’OR se barre, mais pas Shijia qui décide de voir un flop. 3710, Leo c-bet à 5 500 et Liu riposte par un check-raise à 15 000, payé par Margets. Les deux joueuses ralentissent sur la turn 5, puis sur la river 2, Shijia repart à l’attaque : 45 000 et tapis ! Leo entre dans le tank. Elle prend deux bonnes minutes, puis décide de payer avec son overpaire. Liu retourne alors sa paire d’As, malicieusement jouée : Leo Margets est éliminée de ce Main Event. Pour faire tomber la perf à sept chiffres, Leo garde tout de même une petite chance sur le Million Dollar Bounty, où l'Espagnole s'est qualifié hier pour le Day 2 avec l'un des plus gros stacks de la journée.

Delmas

Même main et même destin pour un ex-Team Pro. Adrien Delmas est tombé dans un duel fratricide avec son compatriote Jordan Pailha. Cette fois, les deux joueurs n’ont pas pris la peine de voir un flop. Open 1 200 UTG, payé par le bouton et Adrien fait 6 000 au bouton avec deux Dames, 4-bet tapis chez Pailha du haut de ses deux belles flèches et payé par Delmas qui compte 35 000 jetons au début du coup. Le croupier dévoile un board sans suspense et Delmas quitte le tournoi, quand Pailha approche les 100 000 jetons. - Fausto

Vegas
La classe à Vegas

Une grosse cylindrée toujours en rodage

Pour son deuxième tour de piste, le tournoi s'est calqué sur ses temps de passage d'hier Au moins 13 Français de plus seront au départ du Day 2 Main Event 10 000 $ (Fin du Day 1B)

Strip on fire
Une excitation mesurée. Une affluence manifeste, loin d’être débordante (880 joueurs, contre 1 915 en 2019). Un field partiellement étoilé, sans être trop brillant. Quelques bonnes prestations françaises, mais pas de quoi sauter au plafond. Même sur le Strip, on tirait de magnifiques feux d'artifices depuis le toit du Caesar pour la fête nationale... dans une étrange indifférence. Bref, une bonne journée de Main Event, qui laissera les gourmands sur leur faim.

Après la fringale, Pirault se régale

Au rayon des sucreries, commençons par la délicieuse remontée de François Pirault. Notre Team Pro digère mal les premiers niveaux de la journée et ne compte plus que la moitié de son stack au moment de partir dîner. « Les joueurs sous-jouent un peu leurs mains dans ce genre de tournoi. Je me suis retrouvé à bluffer dans des mains que je n’avais pas anticipées et je me suis value cut à quelques reprises » analyse l’ex Top-Shark.

L’estomac plein, François se charge ensuite de se remplir le tapis. Il se refait d’abord avec une grosse bouchée dans un spot étonnant.

Pirault

« Il y avait cette joueuse qui jouait très face-up post-flop. J’open AK 1 100, le bouton 3-bet 3 500 et elle 4-bet en BB 10 000. Ça ne sent pas bon, j’ai pas envie de go-broke ici, il me reste que 22 000 derrière, mais je décide de payer. Bouton paie aussi et là le flop parfait : A76. Elle fait 3 500, je paie, bouton fold. Turn 7, elle check, je fais 7 000, elle tank-call et river 2, je mets les 12 000 qu’il me reste, elle tank-fold ».

En un coup sans show-down, Pirault fait plus que doubler. La machine est lancée. Le Team Pro se montre plus actif, arrache de nombreux coups et grimpe progressivement sur les deux derniers niveaux pour terminer la journée à plus de 115 000. « J’ai eu plus de mains, j’ai passé pas mal de petits bluffs… J’étais descendu mais la structure est magnifique : j’ai attendu, j’ai eu une bonne table, j’ai pu remonter, je suis content. Et en plus, j'ai le Day 2 du Million Dollar Bounty demain » résume le joueur, avant que Caroline ne l’intercepte pour la photo souvenir.

Pirault Romero

Deux sur quatre pour le Team Winamax. Musta et Leo passent à la trappe, François Pirault et Alejandro Romero poursuivent l'aventure.

Il y pose avec son collègue Alejandro Romero. Pour le premier Main Event et le tournoi le plus cher de sa jeune carrière, le Top Shark Espagnol a emprunté le chemin inverse. « J’ai bien commencé la journée, j’avais 100 000 au moment du dinner break. Puis je n’ai pas eu de mains pendant les deux derniers niveaux » résume Romero qui met tout de même 24 000 jetons dans le sac, soit 30 BB pour le Day 2. Pas de quoi entamer le moral ni les espoirs du garçon, qui avait montré ses capacités à survivre et à revenir dans les plus grands tournois, pas plus tard que lors du dernier EPT.

Le cordon Bleu

Cette journée ressemblait un peu à la précédente. Rien de surprenant donc à retrouver une bonne dizaine de Français au rendez-vous du Day 2, comme hier. En attendant les chipcounts officiels, celui qui s'en est le mieux sorti semble être Julien Loire (254 000), suivi par Fabrice Bigot, qui n'était pas loin de tripler son stack de départ et termine avec 167 200.

Berthomet
Il est suivi par notamment Boris Berthomet (photo) alias Lebordelaiii (133 000) : "Je suis monté tout droit, tranquille." Derrière, on retrouve aussi le membre de La Singerie Victor "LiveIsRigged" (118 000), qui n'a visiblement pas suivi le plan habituel à une table de poker : "J'ai roulé sur les tops regs, et j'ai redonné aux fishs !" Il reviendra avec 118 000, alors que Léo Soma, l'autre membre de la Team NutsR à avoir franchi ce Day 1B, se satisfaisait de ses 73 400 : "C'est mon plus haut point de la journée. " Samuel Anclevic, en revanche, était davantage déçu : "Je suis tombé à 30 000, puis je suis remonté à 90 000. Malheureusement, j'ai perdu un pot à 75 000 en fin de journée : j'avais quinte au turn, c'est parti à tapis contre un brelan, mais il a fait la doublette river. Ma table était d'une nullité, peut-être la plus faible que j'ai eu durant ce Vegas. J'aurai voulu jouer encore six heures !" Enfin, Tom Jarry, lui, espère tout simplement "enfin gagner un gros coup au Day 2." Mais il reste en vie, et c'est bien là l'essentiel.

Chipcount partiel des Français

Victor
Julien Loire 254 000 Fabrice Bigot 167 200 Boris Berthomet 133 000 Victor "LiveIsRigged" 118 400 François Pirault 115 000 Sylvain Loosli 99 600 Jordan Pailha 95 000 Léo Soma 73 400 Abou Sy 72 900 Samuel Anclevic 53 000 Tom Jarry 47 000 Arnaud Enselme 11 400

À l'international

Akkari
348e l'an passé, 409e en 2017... Andre Akkari connait la recette pour faire un peu d'argent sur le Main Event WSOP. Sa petite cuisine lui a déjà permis de monter un stack de 126 600

Paul Michaelis 213 000 Roland Israelashvili 149 000 Kevin Rabichow 148 600 Andreas Kniep 127 800 Andre Akkari 126 000 Eric Afriat 100 500 Ben Heath 91 000 Erik Seidel 53 500 Matt Stout 43 500

La blancheur du Playmobil

Un New-Yorkais qui commence bien ses vacances dans le Nevada. Venu pour le Main Event, Patrick Hagenlocher a monté des gratte-ciels pour s’installer sur le toit de ce Day 1B. « Le coup de folie, c’est avec 1010. J’ouvre 1 200 UTG, un gars me paie en position, le flop vient KJ4 et je fais cher, 4 500. Il me paye, turn Q, je fais 21 000, plus que le pot. Il tank genre 7 minutes, puis décide de faire tapis pour 32 000 de plus. Il a brelan de valet, je fais l’As river ! » raconte le vacancier du Queens.

Patrick

« Ha oui, j’ai aussi fait deux As contre deux Rois derrière » poursuit Patrick, visiblement porté par la chance en ce lundi. Une réussite qu’il doit certainement à ce petit chien en Playmobil assis sur son stack. « Il s’appelle Bluey, c’est la première fois que je l’emmène sur un tournoi, ma fille me l’a donné avant de partir » précise Patrick, qui reviendra donc avec son chien jeudi, en possession de l’un des plus gros tapis : 332 800.

911 message to players. WSOP will make every effort to sit all players for what may be record Main Event. We urge anyone able to play today 1B or 1C tmw for best experience. Day 1D is expected to be massive requiring 10 handed play and potential long waits for alternate seating.

— WSOP (@WSOP) July 4, 2022

Une info de la plus haute importance est tombée aujourd'hui : elle concerne l'évolution du programme de ce Main Event. Initialement, il était prévu que les rescapés du Day 1A et deux du Day 1B se retrouvent pour un Day 2 commun, et le plan était le même pour ceux des Day 1C et D. Sauf qu'il semble que les organisateurs attendent une énorme déferlante de joueurs jeudi pour le dernier des Days 1, qui devrait battre tout les records de fréquentation pour un Day 1 du Main Event WSOP. Il a donc été décidé qu'on réunirait les survivants des trois premiers Jours 1 sur un Day 2A/B/C, et que les survivants du Jour 1D... joueraient seuls leur propre Day 2.

Les WSOP ont également poussé les joueurs à s'inscrire si possible lors du Day 1C, pour éviter de devoir jouer sur des tables de 10 joueurs jeudi et une trop grande waiting list... Même chose pour les joueurs qui avaient prévu d'entamer le One More for One Drop jeudi : il risque de ne pas y avoir assez de place pour faire entrer tout le monde, alors s'inscrire pour le Day 1 du lendemain pourrait être une meilleure idée.

Ce sera encore votre rendez-vous durant deux jours : 11 heures tapantes pour le Day 1C ce mardi (20 heures en France). L'affluence de la journée devrait grimper en flèche par rapport aux deux premiers Day 1, mais le package de départ, lui, reste le même : 10 000 $ de buy-in, un tapis de 60 000 jetons, un coup d'envoi aux blindes 100 / 200, et cinq niveaux de deux heures à jouer. On vous souhaite une bonne journée !

USA

Fausto & Rootsah

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634 joueurs franchissent le Day 1B

Day 1A : 900 joueurs (officiel) / 631 restants (dont 18 Français) Chipleader : Cedrric Trevino (USA) 317 800 Day 1B : 879 joueurs (officiel) / 634 restants (dont 24 Français) Chipleader : Patrick Hagenlocher (USA) 332 800

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 1B

Top 10

Bags

Patrick Hagenlocher (USA) 332 800 Matthias Kribben (Allemagne) 268 100 Julien Loire (France) 254 100 Daniel Zogman (USA) 253 100 Linglin Zeng (Canada) 239 900 Ognjen Sekularac (Serbie) 223 200 Guilherme Garcia (Brésil) 217 500 Paul Michaelis (Allemagne) 213 700 Caleb Henson (USA) 213 000 Phuoc Nguyen (USA) 205 000

24 Français

King5

3. Julien Loire 254 100 32. Fabrice Bigot 167 200 60. Bruno Mandagaran 151 100 69. Thomas De Leiris 147 000 97. Boris Berthomet 133 000 130. Victor Hoogstoel 118 400 132. Sébastien Varenne 117 700 139. François Pirault 115 000 202. Sylvain Loosli 99 600 225. Jordan Pailha 95 000

230. Emrah Cakmak 94 200 243. Damien Le Goff 91 100 290. Mathieu Sélidès 80 700 298. Johan Martinet 77 000 311. Valentin Oberhauser 74 600 313. Eric Bensimhon 74 100 317. Léo Soma 73 400 321. Abou Sy 72 900 351. Riccardo Giacalone 68 000 438. Samuel Anclevic 53 000

  1. Tom Jarry 45 600
  2. Dylan Cechowski 28 700
  3. Patrick Caverivière 16 100
  4. Arnaud Enselme 11 400

    Le reste du field (sélection)

    Tom Bedell

    8. Paul Michaelis (USA) 213 700

  5. Roland Israelashvili (USA) 149 000
  6. Jeff Lisandro (Australie) 132 100
  7. Andreas Kniep (Allemagne) 127 500
  8. Andre Akkari (Brésil)126 600
  9. Seth Davies (USA) 106 800
  10. Eugene Katchalov (Ukraine) 106 300
  11. David Baker (USA) 96 000
  12. Ben Heath (UK) 89 500
  13. Cary Catz (USA) 61 500

    Alejandro Romero

    423. Gianluca Speranza (Italie) 55 100

  14. Erik Seidel (USA) 53 500
  15. Matt Stout (USA) 43 400
  16. Naoya Kihara (Japon) 54 900
  17. Vitaly Lunkin (Russie) 24 900
  18. Tom Bedell (Norvège) 24 400
    586. Alejandro Romero (Espagne) 24 200

    Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800 BB ante 800

Level 1 : un troisième départ calme d’affilée

Level 1 : 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Jack Effel
Pas de star du poker ni de célébrité du show-biz au micro ce matin : Jack Effel était seul sur le podium pour lancer le Day 1C du Main Event. Pas de long discours ni d'enthousiasme exacerbé de la part du vice-président et TD des WSOP, mais un simple rappel des paramètres de la journée (cinq niveaux de deux heures, pause-dîner après trois niveaux, etc). Les traditions se perdent, mais il est vrai que c'est le troisième matin de suite qu'Effel joue la même comédie : difficile d'éviter le côté Un Jour Sans Fin. Qui sait, demain se pointera-t-il peut-être avec une marmotte sur l'épaule et nous fera un bulletin météo ?

Immédiatement après le shuffle up and deal, nous autres observateurs commençons à compter le nombre de tables actives dès le shuffle up an deal, afin d’avoir une première indication de l’affluence. Voyons-voir… Dans la grande salle de bal du Bally’s, 115 tables sont occupées, mais la grande majorité sont loin d’être remplies : on en voit pas mal avec seulement 3 joueurs assis (le minimum requis pour que la partie commence). Dans la « TV room », on compte 75 tables. Total provisoire : 190 tables, donc, ce qui représente un maximum de 1 710 joueurs. Mais à ce total, on doit ajouter une vingtaine de tables encore vides mais prêtes à l’emploi dans la salle de bal, avec des croupiers au garde à vous pour accueillir les joueurs en late reg qui ne manqueront pas d’arriver au cours des prochaines heures. On s’achemine donc vers un Day 1C à la population inférieure à 2 000 joueurs… Soyons honnêtes : on s’attendait à plus. Car si l’on ajoute les 900 joueurs du Day 1A et les 879 joueurs du Day 1B, on arrive à la conclusion suivante : si ce Main Event 2022 est bel et bien celui du record, comme beaucoup le prédisent, alors le Day 1D pourrait bien rassembler 5 000 joueurs ! Les WSOP vont-ils pouvoir supporter une telle charge ? Réponse dans 24 heures… - Benjo

Craqué d’entrée

Quentin Roussey
Mon premier tour de tables m’a permis d’observer, déjà, un gros pot du côté de Quentin Roussey. Le Français est installé à une table voisine de celle de Daniel Negreanu. J’arrive juste à temps pour voir Roussey miser 3 800 depuis la SB sur un flop 2910. Un gros c-bet : le pot a très probablement été 3-bet, voire 4-bet avant le flop. Son unique adversaire est au bouton et paie rapidement les 3 800. Turn : 3. Roussey continue d’envoyer, augmentant la mise à 6 000. C’est payé, là encore assez vite. La rivière est un Q et Roussey appuie sur le frein avec un check. Très vite, le bouton mise 12 000. Roussey se met à réfléchir, d’abord silencieusement, puis à voix haute. « I have a big hand… » Au bout du compte, Roussey, va décider qu’il ne peut jeter la meilleure main de départ au Texas Hold’em : il avance les jetons. Son adversaire retourne une mauvaise nouvelle - une mauvaise nouvelle pour lui : 33 pour un brelan assez miraculeusement trouvé sur le turn. On ne le savait pas encore au moment d’observer ce gros coup, mais Roussey jouait contre un compatriote. On vous le présente deux paragraphes plus bas… - Benjo

Putain, dix ans !

Yoh Viral
Il est encore jeune comme ça, mais du haut de ses 33 ans, YoH ViraL joue déjà son dixième Main Event WSOP ! « Oui, j’ai fait mon premier à 23 ans, en 2012. C’est la seule année où j’ai fait ITM, j’avais terminé 336e [pour 32 871 $, NDLR]. On se souvient de ces trucs-là. Je ne suis pas passé loin de faire l’argent l’année dernière : j’avais pris set over set floppé… » Mais il ne faut pas croire que les WSOP ne réussissent pas à YoH, toujours à la recherche d’un premier bracelet après être passé à une marche de la consécration en 2019 sur un 3 000 $ Shootout. « J’ai quand même terminé 2e du dernier Main Event WSOPE pour plus de 800 000 € ! Ça compense mes pertes sur le tournoi de Vegas. » Alors même s’il rêve évidemment plus grand, lui qui joue désormais de nombreux tournois Highrollers sur le circuit, Johan a eu le temps d’apprendre le plus important sur un Day 1 du Big One : « Passer la journée. Pareil lors du Day 2. Je ne vais rien forcer. Bon, sauf si j’ai K9 à deux ou trois tables restantes… » YoH pense être tombé sur une bonne table (« Il ne semble y avoir qu’un pro au siège 3 ») et est filmé en permanence : vous pouvez suivre toute sa vie de pro sur sa chaîne Youtube, notamment son parcours dans le 10k Bounty. - Rootsah

Développement perpétuel

Franck Kalfon
Franck Kalfon, lui, n’est certainement pas un grinder professionnel. Mais avec le joueur de live parisien, nous avons tout de même affaire à un gambleur très expérimenté, qui prend le poker très au sérieux. « J’essaie de faire les choses bien, car le niveau augmente sans cesse avec les solvers, et si on ne fait rien on sera vite largué, confirme l’ex-finaliste de l’EPT Deauville 2015. Je travaille déjà la technique avec un bon ami à moi, Mehdi Ferrah, et j’ai un coach mental depuis deux semaines. On travaille sur la respiration, sur les phases ou je suis card dead : j’essaie d’apprendre à ne plus en souffrir, à rester froid par rapport à ça, sans me dire que le monde est contre moi. » Car Franck ne veut pas refaire les erreurs du passé dans le plus beau tournoi du monde : « J’en ai fait l’année dernière, où j’ai poussé jusqu’au Day 4, mais où j’ai mal géré la bulle. [Franck a tout de même terminé 601e pour 21 600 $, NLDR] J’aimerai bien revivre le même deep run, avec davantage d’expérience. » Pour cette année, Franck est venu avec son habituel groupe d’amis, composé en grande partie des Entram’s. "Il y a Alex Reard, Eddy Sadoun, Yossi Ifergan, Laurent Polito, Moundir, Clément Maestracci… Je loge au Paris, on est posé chacun de notre côté, mais on se retrouve pour des moment communs. Je reste jusqu’au 10 juillet, et plus si affinités !"

Franck, qui s’est bien remis au live depuis la reprise post-Covid, compte maintenant récolter les fruits de son travail, et faire mieux que les places payées qui lui ont simplement permis de rester « à flot » sur sa bankroll poker. Et ça commence plutôt pas mal : « J’ai pris 17 000 sur un coup où un joueur relance, un autre paye, et je complète ma blinde avec une paire de Deux. Le flop vient K-Q-2, l’OR c-bet 700, l’autre paye, et je check-raise 2 700. Les deux suivent. Le turn est un 7, je fais 4 100, payé une fois. Sur une river As, on check tout les deux. Je dois peut-être miser, mais je ne veux pas qu’il relance, je ne veux pas me value cut, et il peut se mettre à bluffer… » Oui, Franck se remet en permanence en question. On l’a aussi vu faire brelan de Rois floppé pour ramasser quelques pions : « Je suis en forme ! » s’exclame t-il. On lui souhaite que cela dure quelques jours… - Rootsah

Fitzwilliam, Microsoft et Gus Hansen

Au moment où il se prend d’amour pour le jeu, Nicolas Torossian travaille pour Microsoft à Dublin. C’est là d’ailleurs qu’il rencontre ses premiers potes de poker, notamment un certain Alexis Fleur, à l’occasion du Winamax Poker Tour 2015 millésime Calamusa. Durant ses années irlandaises, il se rend régulièrement au Fitzwilliam Card Club pour jouer les tournois réguliers, entre 50 et 100 $. Les évènements Winamax l’emmènent du côté de Paris, de Marrakech, puis Nicolas fait le grand saut à Las Vegas, pour ses premiers WSOP en 2017. « Depuis que j’ai gouté à ça, je ne joue plus vraiment d’autres tournois, affirme Nicolas, qui dédie presque exclusivement au Live. J’ai fait quelques MTT à Paris depuis que j’y suis réinstallé, mais je préfère me concentrer sur Las Vegas et l’EPT Barcelone, où j’essaie d’aller chaque été ».

Au cours de ses quelques tentatives, Torossian a franchi la barre des cinq chiffres à l’occasion d’une bulle TF sur le Battle of Malta 2017. Il a également connu une grosse vibration sur les WSOP, perçant un field dantesque de plus de 3 000 joueurs sur le défunt Goliath à 250 €, atteignant alors la 16e place pour 6 briques en 2019. Quelques semaines plus tard, il découvrait la tension d’un Main Event, avec un premier essai en 2019, dont il se souvient encore. « Vous aviez écrit un article sur moi, quand j’étais assis à côté de Gus Hansen, rappelle le jeune homme. J’avais bust avec un brelan contre un gars qui fait runner-runner ». Trois ans plus tard, Nicolas est de retour à Vegas. Arrivé il y a une petite semaine, il a pu gérer le décalage horaire, retrouver le vieux copain Alexis Fleur, se chauffer les doigts en Cash et désormais, de nouveau goûter aux sensations du plus beau tournoi du monde. Avec bien évidemment l’envie de tester cette fois la saveur d’un ITM. - Fausto

Pas de pseudo, pas d’expérience, beaucoup de plaisir

Cyril Henneveux
« Je ne me rappelle même pas de mon pseudo… J’ai pas allumé Winamax depuis des mois » confesse Cyril Henneveux. Quelle belle manière de remercier le site qui lui a permis de transformer 250 € en un ticket Main Event. « Je l’ai joué qu’une fois, un peu par hasard. On était 46 joueurs, il y a fait qu’une seule place payée. J’ai explosé de joie quand j’ai chopé le ticket ».

Pour l’occasion, l’amateur a motivé son pote François Gozzelino à l’accompagner dans ce voyage. « C’est lui qui m’avait invité pour mon premier festival au Sismix Costa Brava » raconte le Francilien, qui n’a pas vraiment joué de tournois réels à part à Lloret Del Mar. Pour redécouvrir les sensations du Live, le voilà sur le Main Event WSOP à 10 000 $ l’entrée

« C’est un énorme plaisir. Le but c’est de kiffer notre moment » commente le fabricant de moteur d’avion. Et le plaisir est au rendez-vous pour l’instant puisque après seulement une heure de jeu, Henneveux compte déjà plus de 80 000 jetons.

« J’ai pris des jetons à Monsieur le professionnel, explique Cyril en désignant Quentin Roussey, assis deux sièges à sa gauche. Il relançait beaucoup de mains, il attaque beaucoup, cette fois j’ai décidé de défendre avec 33. Il continue d’attaquer sur sur le flop 1092, je paie et je trouve mon brelan turn. Il remet 6 000, je paie. Et river Q, il check, je mets 11 000 et il call-muck ». Amateur 1, Pro 0. Mais connaissant l’Wazo, je vous parie que le duel n’en restera pas là. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Humberto Brenes
Parmi les joueurs qui étaient assis dès le coup d’envoi à 11h : Franck Kalfon, Kool Shen, Maxime Chilaud, Daniel Negreanu, Magnus Carlsen (oui oui, la superstar des échecs), Julien Sitbon, Yoh Viral, Lucien Cohen, Mehdi Ferrah, Shaun Deeb, Joe Cada, Brian Hastings, et la légende du Cota Rica Humberto Brenes (photo).

« Salut Alex, ça va ? » « I’m not Alex. » - Signé : un couvreur français qui a confondu Alexandre Reard avec un random joueur américain, et qui s’est mangé un regard plein d’incompréhension quand il a lâché son meilleur bonjour. Bon en même temps, on a bien le droit de tomber sur un sosie ou deux dans un field de plusieurs milliers de joueurs, non ?

33 : Soit le nombre de minutes qu’aura tenu Chase Turnquest dans ce Main Event des WSOP 2022. La faute aux Barbus : "Tout d’abord, je perds donc avec mes deux Rois contre AK, qui finit en flush runner-runner. " La seconde fois en tombant tout simplement contre deux As, où Chase n’a pas hésité à envoyer près de 100 blindes préflop. Sourire un peu dépité aux lèvres, l’Américain n’aura donc pas pu faire kiffer ses quelques supporters présents dans le rail, ni vivre un beau one time, lui qui ne compte que 20 000 $ de gains sur des tournois à moins de 2 000 $ l’entrée.

La structure du Day 1

Croupière Day 1C60 000 jetons attendent chaque joueur du Main Event. Entre chaque niveau de deux heures, une pause de vingt minutes pour se dégourdir les jambes, sauf celle après le Level 3, qui s’étale sur 75 minutes. Le Day 1 se terminera aux alentours de 23h20 (8h20 en France).



































Level Blindes BB Ante
1 100/200 200
2 200/300 300
3 200/400 400
4 300/500 500
5 300/600 600

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

Ce fut LA grosse annonce officielle d'hier : en raison de l'affluence - ultra-super-giga massive - prévue sur le Day 1D, les joueurs qui franchiront le Day 1C aujourd'hui rejoueront jeudi, au lieu de vendredi. Pour ceux qui n'ont pas envie de se cogner ce qui seront immanquablement d'interminables files d'attente pour s'inscrire au Day 1D, il reste toujours la possibilité de débuter le Main Event sur le Day 2 : les inscriptions resteront ouvertes sur les quatre premières heures des Day 2A/B/C (jeudi) et Day 22D (vendredi).

Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B / 2C
Vendredi 8 juillet Day 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

Level 2 : on pose les premiers parpaings

Level 2 : Blindes 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Demolition men

Turchi Chilaud
Bien que le reste de la table soit complète, Maxime Chilaud et Virgile Turchi sont séparés par un siège vide quand nous allons aux nouvelles. Et pour cause, les Frenchies s'y sont mis à deux pour sortir le joueur intercalé !

C'est tout d'abord Virgile Turchi qui a commencé l'entreprise de démolition : "En début de journée, un joueur relance à 600, payé par la small blind. En BB, je fais 3 000 avec deux Valets, et seule cette dernière suit. Le flop vient 8-7-7 avec un flush draw. Il check, je mise un quart du pot, il paye. Turn un 3 offsuit, je fais 10 000 dans 14 000, il suit encore. La river est un 8, et il lead 7 000. J'y vais, et il a deux Dix." Voilà un très bon départ pour celui qui dispute son premier Main Event, et qui est connu sur les tournois Winamax sous le pseudo "KKJBet" (deux titres Wina Series notamment). "J'ai 22 ans, c'est même mon premier Vegas" confirme le jeune homme. Résidant à Liverpool, le Montpelliérain est ici dans une villa en compagnie d'autres grinders comme Samy Dubonnet, Adrien Delmas ou notre Team Pro François Pirault. Malgré un mois de WSOP dans les pattes, il est encore en forme après avoir réalisé six ITM ("Je suis tout de même un peu down," précise t-il), mais surtout après être parti à Cannes pour les WSOPC et à Monaco pour l'EPT juste avant Vegas, où il a signé trois finales (sa fiche Hendon Mob vous donnera plus de détails). Bref, voilà un joueur en plein kiff pour sa grande première !

Chilaud
Avec Maxime Chilaud en revanche, nous avons affaire à un vieux briscard des WSOP : "C'est mon 6e Main Event", compte celui a rasé nos tables de MTT sous l'alias "mordred", et qui a cash à trois reprises le Big One, avec en point d'orgue une 211e place en 2011 pour 42 685 $. Et même s'il avoue avoir levé le pied avec le poker depuis deux ans ("Je n'avais plus trop la passion"), Maxime reste un joueur très dangereux, puisque c'est donc lui qui s'est occupé de régler le sort du voisin (en blanc sur la photo) : "Il a fait un petit spew, c'était une petite livraison. En BvB, je relance à 700 avec KQ, il fait 3 000, je paye. On check le flop K-7-4 rainbow, et je fais 4 000 sur le turn 6 qui ouvre un flush draw. Il me fait all-in 20 000. Je paye et il montre As-Dame off. Pas d'As river..." Un bon départ là aussi pour Maxime, et peut-être le début de la session de rattrapage ? "Pour l'instant, je n'ai fait que 2 ITM en 35 tournois sur ce Vegas, déplore Max. Mais je vais remettre les pendules à l'heure ici !" C'est tout le mal qu'on lui souhaite. - Rootsah

Occasion manquée

Sitbon
C'est un Julien Sitbon "un peu fatigué" que nous retrouvons plongé dans une série sur sa tablette dans la Balls Room. "C'est le Main Event, on a le temps." Mais visiblement, ce n'est pas le cas de tout le monde... Nous arrivons sur un flop 865, sur lequel un joueur vient carrément de miser 30 000 dans un pot de 4 000 jetons ! Chose incroyable, le deuxième larron du coup, Davide Pedretti, annonce tapis pour environ 50 000 ! C'est payé après quelques secondes avec deux As évidemment insuffisants contre la pocket paire de 8 de l'Italien, qui termine même en carré sur la river, alors que son adversaire disputait apparemment son premier Main Event. "Imagine : sur ce coup, j'ai foldé 74", nous assure un Julien qui aurait ainsi pu gagner un pot monstrueux s'il était entré dans la main. "Et en plus, ce mec, là, il a doublé en gagnant deux As contre deux Rois sur la première main qu'il a joué, alors qu'il venait juste de s'assoir à table !" En attendant de connaître une telle embellie (Pedretti est a donc multiplé son stack par 2,5 en même pas deux niveaux), Julien va lui tenter de rattraper un Vegas pas flamboyant sur ce Main Event : toujours aussi régulier avec 7 places payées plus une autre sur un event WSOP Online, le supporter du PSG ne compte aucun gain supérieur à 8 000 $. En tout cas, il sait de qui s'inspirer pour monter un gros tapis... - Rootsah

Davide Pedretti et Julien Sitbon
Julien Sitbon et Davide Pedretti

Il ne se bat pas contre des moulins

Jose Alberto Lopez
Parmi les 31 joueurs s'étant qualifiés pour le Main Event via Winamax, on trouve deux Espagnols. On vous déjà parlé du fameux A_Noseque hier lors du Day 1B, aujourd'hui c'est au tour de Jose Alberto Lopez de rentrer dans le match. Et de bien rentrer dans son match, en fait : Jose pointe déjà à 120 000 avant même la fin du Level 2. Parmi les premiers faits d'armes du joueur venu de Séville, un K9 qui trouve un 9 au flop, puis un Roi turn. Le valuet bet rivière de José (8 000) est payé par un adversaire détenant Roi-Valet. - Benjo

Quelques têtes de série

Joe Cada
Coup d'envoi en catimini pour l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du Main Event des WSOP : Joe Cada semble vouloir se protéger de l'objectif de la caméra de Caroline. Pourtant, avec un palmarès comportant une victoire (2009) et une 5e place (2018) sur le Big One, en plus de trois autres bracelets, il n'y a vraiment pas de quoi se cacher...

Maria Ho
38e en 2007, 77e en 2014 : Maria Ho n'est pas étrangère aux deep runs sur le plus long tournoi du monde. Trois jours après une cinquième place sur le tournoi Super Turbo Bounty à 10 000$, son aventure sur l'édition 2022 du Main Event débute sur le Day 1C, dans la salle de bal du Ball'ys.
Stephen Chidwick
Après avoir vécu un printemps de rêve en Europe (3,3 millions de dollars gagnés sur des High Rollers à Madrid et d'autres victoires et finales à Chypre et Monte Carlo), Stephen Chidwick l'a joué tranquille à Vegas, ne s'inscrivant que sur les tournois les plus chers des WSOP. Un programme allégé qui s'est traduit par des résultats moins éclatants : seulement trois ITM et une finale en Short Deck. Bien sûr, il suffirait d'une seule perf' pour faire de ce séjour à Sin City une aventure profitable. Pourquoi pas sur le Main Event ? L'Anglais a pris place aux tables du Day 1C. - Benjo

Level 3 : l’action n’attend pas

Level 3 : 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Joao, trois tonneaux

Joao Vieira
Voici une main où Joao Vieira ouvre l'action avec une relance à 800 en milieu de parole. Un seul joueur est intéressé, celui en grosse blinde.

Flop 1084.

Check de la BB, c-bet de Joao, pour le même montant qu'avant le flop. C'est payé.

Le turn est un K et Joao fait un peu (beaucoup) plus cher : 3 500. Cela n’effraie pas plus la BB que sur le flop. Nous voyons donc tomber la rivière :

J

La BB check une dernière fois, et Joao réfléchit un peu avant d’envoyer une dernière mise, utilisant un jeton vert de 25 000 pour ce troisième « barrel ». « Ninety-five » (9 500), dit Joao avant de se remettre dans la posture qu’il adopte désormais systématiquement lorsque la décision est chez son adversaire : un bout du pull attrapé pour couvrir sa bouche et sa carotide, comme vous pouvez le voir sur la photo.

La BB va réfléchir un moment, puis va faire miner de jeter ses cartes avant de se raviser, un geste provoquant une réaction rare chez Joao : lâchant son pull, il sourit et s’exclame « Quoi, tu relances ? »

« Non, non, je ne vais pas relancer. T’inquiète pas. »

La BB finit par abandonner le coup, précisant que la rivière n'était pas à son goût.

Sans showdown, Joao empoche un pot pour le moins bienvenu car, à en juger par un stack où tous les jetons rouges de 5 000 ont disparu (45 000 environ), son début de Day 1C ne fut pas embûches. - Benjo

Prêt à cogner

Samy Dubonnet
À Vegas depuis le 2 juin, Samy Dubonnet en est déjà à deux demi-finales sur ces WSOP : 18e du 1 500 $ pour 21 939 $, et 17e du 3k Freezeout (24 597 $). « Je suis quasiment breakeven », calcule celui qui est Team Pro Poker Académie depuis le dernier EPT Prague. « Sur un Vegas à 100 000 $ de buy-ins, ce n’est pas dégueu ! Je joue tous ce qui est entre 1 500 $ et 5 000 $, mon buy-in moyen doit être de 2 300 $ environ. » Sinon, Samy est à l’aise à Sin City : « On est bien installés, je suis dans une villa avec des grinders (la même que celle mentionnée dans le post précédent), on a chacun sa chambre, c’est indispensable pour une longue période. J’essaie de bouger chaque matin, car c’est important de faire du sport pour rester frais mentalement. Et on peut piquer une tête dans la piscine de temps en temps. On a aussi fait une grosse pool-party au Venetian… » Alors quand votre sponsor vous paie tous vos frais annexes, il y a de quoi se la croustiller.

Pour son deuxième Main Event (il avait atteint l’argent l’an passé avant de sauter sur la première main du Day 4 contre le futur vainqueur Koray Aldemir), le grinder, connu sous le pseudo « miles cordis » sur Winamax (on n’oubliera pas de sitôt sa victoire sur le 4 Million Event), connait donc la marche à suivre. Après, il retournera tranquillement chez lui à Budapest, où vivent pas mal de joueurs français, et travailler son jeu avec Benjamin Chalot, avec qui il prend aussi des cours… de MMA ! « On a un coach privé, détaille Samy. Un combattant pro, Adam Horvath. On n’est pas les meilleurs, au milieu de ces Hongrois très travailleurs, mais on s’entraîne trois fois par semaine, de manière très intense, et on se met deux trois mandales. Bon, j’essaie de ne pas trop l’abîmer, car il a la réputation d’avoir le plus beau nez du poker français… » Mais rien ne lui interdit en revanche d’envoyer des gnons cartes en mains dans ce Main Event. - Rootsah

Action Dan

Daniel Tordjman
Runner-up en PLO il y a deux semaines, puis demi-finaliste la semaine dernière, toujours en PLO, Daniel Tordjman retrouve le poker à deux cartes aujourd’hui, pour son tout premier Main Event des WSOP. Et à peine trois heures après son entrée dans le tournoi, le francilien a déjà une tonne de choses à nous raconter.

« Je suis arrivé 30 minutes avant la fin du Level 1 : quand je suis parti en break, je n’avais plus que 19 000 ! » Soit les deux tiers du stack de départ perdus en une demi-heure : c’est un peu beaucoup. Tordjman nous détaille le spot : « Un papy ricain ouvre, presque toute la table paie, on est cinq dans le coup, dont moi. Flop : 6-6-5 avec deux piques. Le papy c-bet cher, genre 2 200. Je me dis, dans ce coup j’ai plus peur de la BB que du relanceur préflop. J’ai envie de prendre le spot avec mon QJ je fais 7 500. Mais le papy paie. Turn : 7. » Une bonne carte pour continuer à bluffer, non ? « Oui, le papy check. Je remets 9 900. C’est payé encore. Rivière : 4. » Une carte faisant rentrer encore plus de tirages potentiels. « Je mets 15 000. Peut-être que j’aurais dû jam… Il m’a payé avec J10 ! »

L’histoire ne s’arrête pas là puisque tandis que nous discutons, le tapis de Tordjman pointe à 69 000, indiquant qu’il s’est déjà sorti de ses tracas précoces. « Oui, j’ai touché quelques rivières…. » Et il s’est retrouvé à tapis payé, aussi. « Sur J-9-8-3, je check/raise le turn avec As-8, c’est payé. Rivière un 8, je jam… c’est payé par deux Rois. »

Et dans ce début de journée décidément très mouvementé, Daniel a aussi eu le temps de faire un gros fold… « UTG ouvre à 600. Je suis UTG+1 avec 10-10, je 3-bet à 2 200. Payé par une dame éau bouton, payé par UTG. Flop 983. Check d’UTG, je mise 3 000, la dame me raise à 7 000. Fold d’UTG. J’ai tank et fold aussi… Je montre ma paire de 10 en me disant qu’elle pourrait montrer aussi. Elle montre deux Valets ! » - Benjo

Mike Matusow
« L’été a été difficile pour moi, mais je jouerai le Main Event demain et j’espère retourner la situation avec de bonnes journées de poker et en gagnant plus d’un pot par jour ! » Ainsi s’exprimait Mike Matusow hier sur Twitter, après un mois de juin rempli de 7 places payées mais avec un seul vrai deep-run, une neuvième place sur le Flip & Go.

Adrien Allain
Parmi les tricolores récemment spottés dans le Day 1C : Adrien Allain.