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WSOP 2022-Main Event - 1

Level 4 : échec et mat

Level 4 : 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Le désaveu de la Dame

Magnus Carlsen
Tout le monde passe jusqu'au joueur au cutoff, un certain Magnus Carlsen : il prononce les mots "all-in". La hauteur de son stack justifie plus ou moins le fait de tout envoyer directement : le Norvégien n'a plus que 12 000, soit 24 blindes. Son voisin au bouton fait mine de réfléchir, puis pose un jeton vert en signe de call. Les blindes passent, les jeux sont retournés :

A9 chez Carlsen, derrière les
QQ de son adversaire.

Le board 2J6K5 n’aide en rien Carlsen : c’est ainsi que le plus grand joueur d’échecs actuel quitte son tout premier Main Event des World Series of Poker, quelque part au milieu du quatrième niveau du Day 1.

Une sortie en catimini pour ce qui était assurément la personnalité la plus médiatique de ce Day 1C, qui s’est produite sans que personne y fasse attention (à part votre serviteur). Un reporter de PokerNews était pourtant assis à deux mètres de là, mais c’est à peine s’il a levé la tête de son ordi au moment de l’élimination. Vous me connaissez, je suis un mec sympa : j’ai immédiatement rencardé les confrères travaillant pour le site officiel. - Benjo

"You didn’t come here to fuck around!"

Ahmed Sylla
J’arrive à la table d’Ahmed Sylla juste à temps pour voir le comédien check/raise à 16 200 après une mise rivière de 5 100 de son adversaire sur un board K26A6. L’autre joueur y songe un bon moment avant de finir par payer. Aussitôt, Sylla claque sur la table l’une des plus merveilleuses mains de départ du Hold’em, un magnifique 67 ayant trouvé le brelan rivière.

« Ben dis-donc, t’es pas venu ici pour déconner toi ! » s’exclame un autre joueur. Effectivement : Sylla pointe désormais à 120 000 (deux caves de départ) alors qu’il reste trois heures à jouer dans ce Day 1C. - Benjo

Mamèche rebelle

Slimane Mamèche
Vous voulez entendre de belles histoires de poker ? Allez donc discuter un moment avec Slimane Mamèche. Le Français, toujours très disert, est arrivé il y a 15 jours à Vegas et visiblement, il a déjà vécu pas mal de choses aux tables des WSOP. Allez, on commence par le Million Dollars Bounty : « Alors j’arrive, et je donne mon ID au croupier. Sauf que pendant ce temps, alors que je ne suis même pas encore assis, il me distribue une main. Et là, je vois deux As. Un joueur relance, un autre 3-bet, je 4-bet, et ça part à tapis contre As-Roi ! T’inquiète pas que le flop est venu Q-J-10… Le croupier n’avait même pas eu le temps de me rendre mon ID… Voilà, j’ai sauté sans même avoir eu le temps de m’assoir ! Heureusement, j’ai fait le satellite derrière, et j’ai pris le ticket. Et le plus fou, c’est que Youcef Benzerfa, avec qui j’avais swap, a fait la bulle du tournoi ! » Mais ce n’est pas tout : place maintenant au 600 $ Deepstack, un peu plus tôt dans le festival : « C’est parti à tapis préflop, j’avais les Rois contre A-J et A-Q chez une actrice porno, qui a envoyé 40 blindes au milieu. Attends, je te montre le board. » Photo à l’appui, Slimane nous explique donc qu’il a été éliminé après un tableau comportant… trois Dames au flop !

Mais pas de quoi entamer la bonne humeur de l’ancien reg des cercles de jeu parisiens, qui s’est donc inscrit au Main Event, où visiblement il n’a pas l’intention de jouer très tight. « Je suis tombé à 17 000, je suis un peu un c… Puis le Hi-Jack relance, je 3-bet au cut-off avec QJ, et il paye. Sur le flop QJ2, je c-bet pot car il paye tout. Puis je fais 40% pot sur le turn, et il relance. Je suis évidemment, et il check la river shishi [son expression pour dire une « brique »]. Je tank très longtemps, je me dis qu’il peut aussi avoir Roi-Dix, et je finis par check-back : j’ai bien fait, il avait brelan de Valets… » Ensuite, Slimane trouve un spot pour remonter à 58 000 : « J’open avec K-K sur 200/300, payé une fois, et la BB fait 3 500, ce qui ne veut rien dire. Je paye, et ensuite il fait le travail : 5 000 sur un flop K-Q-2, 13 000 sur un shishi au turn, et 14 000 sur la river, une brique. Je fais all-in, et il passe. Sinon, il y a un joueur à ma table qui limp absolument toutes les mains, et il a monté plus de 100 000. J’attends mon heure… » Une chose est sûre, on peut compter sur Slimane pour en faire voir de toutes les couleurs à ses adversaires. On attend avec impatience la prochaine anecdote - Rootsah

Prendre le temps

Joao Vieira
Lui aussi à déjà une bonne carrière derrière lui : Victor Choupeaux en est déjà à son 7e ou 8e Main Event, selon ses propres termes. Arrivé il y a deux semaines à Vegas, le Français n’a fait son entrée qu’au début du niveau 3, à la table de YoH_ViraL, un joueur qui a débuté en live à peu près en même temps que lui (votre serviteur se rappelle les avoir vu s’affronter aux tables du… WPT Mazagan, en 2012, à l’époque d’un poker un peu plus aggressif, quand ils étaient deux grinders en devenir). "C’est un long tournoi, et je sentais que j’étais un peu fatigué, explique Choop, qui a déjà enregistré quelques résultats à Las Vegas cet été. "J’ai fait quelques petits deep runs, rien de spé, pas loin des beaux scores, 15e du PLO à 1 000 $ notamment. Si je ne suis arrivé qu’il y a deux semaines, c’est aussi parce que j’ai déjà tenté de jouer les WSOP du début à la fin, et maintenant je préfère me préserver et jouer les events qui me font kiffer. Les plus beaux débutaient au bout de deux semaines."

Victor, qui compte en tout cas « vivre le moment présent » et est « content d’être là », a plutôt bien commencé, puisqu’il a déjà gagné un gros pot : il relance deux As en position UTG, et la small blind défend. Sur A-6-2, les deux joueurs checkent. « C’est un flop que je peux aussi checker avec des paires moyennes, et je bloque les top paires. Je n’ai pas besoin de protection, et je peux le laisser toucher quelques chose. » Puis Victor paye une mise de 2 500 sur le turn 3, avant de se voir demander 10 000 sur la river 10. Choop relance à 27 000, et obtient un call. « C’est un bon joueur, pas du genre à envoyer les jetons n’importe comment, et il a réfléchi longtemps, donc je pense qu’il avait brelan », conclut Victor. Voilà en tout cas de bons débuts pour espérer signer un troisième ITM dans le Big One ! - Rootsah

Raymer fait le grand écart

Greg Raymer
Il y a 24 heures, l’auteur de ces lignes croisait Greg Raymer dans le tournoi de H.O.R.S.E à 400 $ de l’Orleans. Une apparition pas surprenante : on connaît depuis longtemps l’affection de Raymer pour ce casino hors-Strip prisé de tous les joueurs aux petites bankrolls. Le Champion du Monde 2004 est resté un homme simple, passionné de poker peu importe les enjeux. J’aimerais pouvoir vous dire que nous nous sommes tous les deux retrouvés en table finale de ce HORSE et avons bataillé sans merci en heads-up, mais non : nous avons été éliminés bien avant l’argent et aujourd’hui, c’est le retour à la normale pour tous les deux : moi en train de regarder les joueurs, carnet et stylo en main, et lui en train d’essayer de gagner une nouvelle fois le Main Event à 10 000 $ l’entrée. - Benjo

Pas de vis

Lorenzo Lavis
C’est un Lorenzo Lavis avec un tapis diminué de moitié que l’on a déniché au fond de la salle au retour du dîner. La faute, peut-être, à la présence à sa droite de l’un des meilleurs joueurs américains, Dan Smith ? Toujours est-il que lors d’un second passage une demi-heure plus tard, le siège de Lavis était désormais vide. Inutile de vous faire un dessin sur ce qu’il s’est passé en notre absence… - Benjo

Joe McKeehen
Un autre ancien Champion du Monde repéré en ce Day 1C : Joe McKeehen (2015)

Level 5 : dernier inventaire avant liquidation

Level 5 : 300 / 600 BB ante 600 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Full ring français

Manuel Labous
Une table attire particulièrement l'attention dans ce Day 1C : elle réunit en effet un pro Winamax, Kool Shen, une légende du poker européen, Marcel Luske, ainsi que deux jeunes loups du poker français, Manuel Labous et Nicolas Plantin. Et le récent 10e de l'EPT Prague se pose clairement en spécialiste des sats sur Winamax : après avoir donc ship ses packages pour Prague et l'EPT Monaco sur notre site, c'est également après avoir gagné l'un des fameux satellites "WSOP Main Event" du dimanche soir, il y a trois mois, qu'il s'est offert le Big One. "Je me balade un peu partout", rigole-t-il. Et on peut dire qu'il en profite à fond : "Je suis arrivé il y a trois jours, je suis posé au Vdara, j'ai déjà fait un peu de cash game, et je suis vraiment content de jouer le Main", explique Manuel, qui n'a jamais cessé de sourire durant notre conversation. Et ce, même s'il a déjà perdu quelques pions : on l'a notamment vu en action sur la river d'un tableau A9KK6. Manu envoie 12 000, son voisin de gauche fait 26 000, et le Bordelais tank-call. Son adversaire retourne AK, et il ne peut montrer mieux. Pas grave, Manuel a encore pas mal de jetons pour tenter de faire aussi bien qu'à l'EPT Prague pour son premier Main Event !

Nicolas Plantin
Pour Nico Plantin également, ce Main Event constitue une grande première : c'est même la première fois qu'il pose le pied à Sin City, même si le voyage était prévu de longue date (on devine pourquoi il a été reporté). Et pour lui, le baptême du feu se passe plutôt bien : "Je suis à 106 000, après être monté à 127 000. J'ai notamment une main, où j'ai relancé à 700 avec AJ et ou on se retrouve à quatre au flop A86. Tout le monde check, et je fais mi-pot sur le turn 10. Seule la SB paye. Je mise encore la moitié du pot, environ 5 000 sur la river 3, et il relance à 11 000. Je fais 30 000, et il passe." Wow, autant dire que Nico, qui détenait donc le blocker sur la flush max, n'est guère impressionné par l'enjeu dans ce tournoi, ce qui n'est pas étonnant vu la maturité du bonhomme, qui est évidemment un excellent joueur de poker, aussi bien online que live (il a entre autres fait 8e du WPO Dublin en 2019, sans oublier quelques victoires et podium). C'est sûr, un jour Nico Plantin gagnera un très gros tournoi. Vous l'avez lu ici en premier. - Rootsah

Sans valises, ils envoient les sacoches

Giuseppe Zarbo
« Tu connais le joueur à casquette là, j’ai l’impression qu’il est fort ? » demande Franck Kalfon à son pote Giuseppe Zarbo. « Tu rigoles ou quoi, c’est Jason Koon, le mec qui joue les High Roller à 250 ! » rencarde le plus Français des Italiens.

Voilà deux livetards qui se croisent chaque année dans les couloirs des clubs parisiens comme dans ceux de Vegas. Pour un 500 € du circuit français comme pour un 10 000 $ WSOP. Mais si Giuseppe manque parfois un gros tournoi parisien, pour rien au monde, il ne louperait un Main Event.

« Ça fait dix ans que je viens et je n’ai loupé qu’une édition, informe Zarbo, qui tient une comptabilité parfaite de ses performances. J’ai fait un Day 1, un Day 2, trois Day 3, trois Day 4 et un Day 5. Maintenant il faut le Day 6 ! ». Et encore, la seule fois où Giuseppe a loupé le plus beau tournoi du monde, c’était pour un autre 10K, un peu plus sportif cependant. « Ma fille a le record de France 10 000 mètres chez les juniors. Quand je ne suis pas venu, c’était pour la voir sur les Championnats d’Europe » explique le papa.

Giuseppe n’est pas du genre à prendre deux mois pour grinder le festival. À chaque fois, il débarque spécialement pour le Big One. Mais cette année, c’est sans sa valise qu’il a atterri à Vegas. « Tu as vu comment je suis habillé ? » fait remarquer l’Italien, étonnamment dépourvu de costard pour ce tournoi. « Avec les problèmes d’avion, je n'ai pas une affaire à me mettre. Ça, c’est ce que j’avais pour le voyage » affirme Zarbo en montrant sa veste… de l’équipe nationale italienne, évidemment. Même tarif pour Frank Kalfon qui doit lui aussi se débrouiller sans sa valise pour ce début de Main Event.

« Plus que les habits, c’est la fatigue qui pèse. Je n’ai pas dormi depuis que je suis arrivé » informe Frank. « C’est la vieillesse ça. T’inquiète, il ne reste que deux heures à tenir » répond le copain, posté à la table voisine.

Même crevé, même sans leurs beaux habits, les vieux briscards se débrouillent plus que bien. 110 000 chez Kalfon et 99 000 pour Zarbo, qui vient de placer un petit coup d’accélérateur. « J’ai navigué autour des 50 000 toute la journée, et là, je commence enfin à monter. Et je n’ai pris aucun coup à plus de 5 000 jetons ! » s'exclame Giuseppe. Le Franco-Italien a perdu sa valise, mais aucun problème d'avion ne pourra lui enlever ni ses qualités pokeristiques, ni son enthousiasme. - Fausto

K.O. rtex

Clément Van Driessche
Pas de Day 5 cette année pour Clément Van Driessche ! L'un des héros français du dernier Main Event rend les armes dès le premier jour du tournoi. « Je me suis pris une horreur » lâche le joueur, croisé dans les couloirs du Bally’s avec Nicolas Burtin. Allez, balance. « Je trouve le spot de squeeze parfait avec Roi-Dame. Le gars me paie, et ça vient K96. Turn J, il me reste 70% pot, j’envoie tout. Et le mec finit par me payer avec J10 ». Le coup du retour au stack de départ sera finalement celui du bust. Un cruel valet rivière donnera le brelan à son adversaire. Cette année, ça ne sera pas Kortex qui portera le flambeau de la Team NutsR à travers le plus beau tournoi du monde. « Sur les cinq, on s’était dit que statistiquement, il y en avait un qui pouvait sortir au Day 1 » analyse Kortex. Les collègues Léo et Boris sont passés hier, en attendant les essais de Romain Nussmann et Kawashenko demain. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Hugo Seveste
Tous les qualifiés Winamax ne connaissent pas le même sort : Hugo Seveste a été éliminé avant la fin du 2e niveau. Une sombre histoire de quinte perdue contre une flush notamment, qui lui a coûté 20 000, avant qu'il se retrouve à tapis préflop pour ses dernières 28 blindes avec Q-Q contre A-8. Hugo s'est bien pris le fameux As river, et avait visiblement un peu de mal à digérer son élimination dans les couloirs du Paris... (merci GregCM pour la photo)

100 : en dollars, c'est la somme qu'un joueur américain a proposé à l'un de vos serviteurs pour qu'on lui révèle une main de Manuel Labous, suite à un énième pot perdu contre le Français. "J'en ai assez, dès que je relance, il 3-bet. Please !" Désolé mon ami, tu connais l'expression : il faut payer pour voir (et pas le journaliste, hein).

« On est tous là depuis le début ! » Aucun joueur n’a été éliminé à la table de Julien Sitbon depuis plus de huit heures. Quand on vous dit que le Main Event a la plus belle structure du monde…

Une dernière brise avant l’ouragan

Environ 1 800 joueurs ont pris part à la troisième journée de départ du Main Event C'est plus que sur les deux précédentes, mais ce n'est rien en comparé de ce qui nous attend mercredi, pour l'ultime flight Pour son premier Main Event, le comédien Ahmed Sylla s'est monté un énorme tapis avec le sourire Le pro Quentin Roussey est chip-leader du clan français Main Event 10 000 $ (Fin du Day 1C)

Go Gamble
Le vent a commencé à se lever sur le Main Event. Après des Day 1A et 1B qui ont à peine fait bouger le tachymètre (900 et 879 inscrits, respectivement), le Day 1C est parvenu à remplir deux salles presque entièrement, doublant la mise avec environ 1 800 participants (le chiffre officiel ne nous a pas encore été confirmé). Une affluence suffisante pour nous permettre de commencer à ressentir le souffle du Main Event sur nos visages... mais qui ne représente somme toute qu'une petite brise avant les bourrasques qui vont déferler dans les casinos Bally's et Paris mercredi. Les efforts des organisateurs pour inciter les joueurs à choisir une autre journée de départ que la dernière, et équilibrer autant que se peut les quatre Day 1, semblent avoir été vains : une fois de plus, c'est bel et bien sur le Day 1D que l'écrasante majorité des participants au Main Event va faire son entrée. Reste à savoir combien seront-ils, et de ce côté là les paris sont ouverts. Les nouvelles installations des WSOP disposent de 600 tables de poker : seront-elles toutes occupées ? 600 tables, c'est en tout cas assez pour espérer battre le record de participation établi en 2006 : pour l'atteindre, il faudra que plus de 5 000 joueurs soient au rendez-vous du Day 1D. Soyons joueurs et prenons dès maintenant le pari que cela sera bel et bien le cas, et que nous assisterons bientôt au plus gros Day 1 de l'histoire du poker de compétition. Un ouragan, rien de moins. - Benjo

Kool Yin, Shen Yang

Kool Shen
En dix minutes de fin de Day, on a vu deux facettes de notre rappeur préféré. D’abord, le Kool Shen vénér, le Portugais sanguin, capable de dégoupiller à tout moment, même à propos de rien. D’un coup, je le vois se lever de sa chaise, prêt à partir dans une nouvelle éruption. Aurait-il pris un bad beat ? Du tout, il vient juste de folder sa grosse blinde. « Je ne vois pas une main c’est un truc de ouf ! Je ne peux même pas défendre ! » s’emporte Bruno.

Sur le coup suivant, Kool Shen place un 3-bet depuis la SB, qui fait folder les deux joueurs dans le coup, avant de révéler son As-Dame. Tu vois que t’as du jeu quand tu veux ! « Non mais arrête, les seuls coups que j’ai gagné dans cette journée c’est des squeeze ! » grogne encore le Team Pro, même quand il gagne des jetons. Au moment de faire les comptes, ça fait quand même 73 400. Pas le meilleur taux horaire, mais on s’en contentera bien pour un Day 1. Bruno, lui semblait espérer mieux. « Si t’avais vu la table, y’en a pas un qui sait jouer aux cartes ! ».

Donc pour résumer, Bruno n’est pas content d’avoir pris un peu de jetons, pas content d’avoir gagné sans showdown… « Et pas content tout court, tu peux rajouter » ponctue Kool Shen, tandis qu’on lui apporte le sac de jetons.

« T’as tout le temps envie de te battre, toi » fait remarquer Florian Ribouchon qui rejoint sa table, juste à côté. « Non, juste un jour sur deux » corrige le rappeur, qui s’adoucit peu à peu au moment de ranger ses jetons. Après tout, un Day 2 de Main Event, avec près de 100 blindes, c’est quand même plutôt cool, non ?

« C’est surtout que j’aime bien raconter des conneries » confesse l’artiste, qui réalise qu’il a tout de même passé une bonne journée. « J’ai bien démarré en montant rapidement à 80 000, je me suis pas fait peur, je suis toujours en vie dans un Main Event. Maintenant, on va chill tranquille demain, piscine, repos et on revient en force jeudi ». Ça fera au moins un Team Pro sur deux, puisque son collègue et compatriote Joao Vieira a quitté ce Main Event sur l’avant-dernier niveau du jour, sans dire mot, sans partager un énervement, ni même une HH. - Fausto

Chip-count partiel

Salle Day 1C
Rappel d'usage : les tapis ci-dessous ont été collectés en courant entre les tables durant les dix dernières minutes de la journée. Ce listing est bien sûr incomplet. D'ici une ou deux heures, le classement officiel sera publié ici-même.

Quentin Roussey 256 500 Ahmed Sylla 170 000 Giuseppe Zarbo 147 000 Virgile Turchi 144 000 Victor Choupeaux 132 600 Quentin Guivarch 126 000

Rémy Castaignon
Le premier et seul qualifié Winamax vainqueur d’un EPT (Deauville, 2013) a passé une bonne journée. Rémi Castaignon monte deux tapis de départ sur ce Day 1C et reviendra jeudi avec 120 000, soit 150 blindes

Benjamin Souriau 115 000 Franck Kalfon 115 000 Maxime Chilaud 106 000 Rabah Ait Abdelmalek 101 000 Florian Ribouchon 100 600 Julien Sitbon 100 000 Elie Nakache 81 500 Cyril Henneveux (Qualifié Winamax) 78 200 Meddi Ferrah 78 000 Roger Taieb 76 000 Samy Dubonnet 75 200 Bruno "Kool Shen" Lopes 73 000

Rosalie Petit
Rosalie Petit 70 000

Khalid Ayadi 63 000 Guy Pariente 60 000 Lucien Cohen 58 900 Antoine Lapeyre 56 200 Manuel Labous (Qualifié Winamax) 12 800

Paul-François Tedeschi : a priori OUT (à confirmer) Clément Van Driessche : OUT Lorenzo Lavis : OUT Johan "Yoh Viral" Guilbert : OUT Philippe Narboni : OUT Slimane Mameche : OUT Jean-Paul Pasqualini : OUT Romain Bremont : inconnu Xavier Rouayroux : inconnu Daniel Tordjman : inconnu Adrien Allain : inconnu

Fluide bouillant

Quentin Roussey
Fluide : voilà comment on pourrait décrire la journée de Quentin Roussey dans ce Day 1B. Cette paire d'As craquée avant midi, qui lui a coûté plus de 25 000 d'entrée de jeu, a bien vite été oubliée. Le chipleader du clan français a fait grimper son tapis quasiment tout le temps, et termine ainsi avec plus de quatre fois le stack de départ, soit un stack de 256 500. "J'ai eu un gros début de journée, avec une très belle table, rembobine le Team Pro PMU. Je suis rapidement monté à plus de 100 000, en calant trois ou quatre bluffs postflop, et en gagnant des petits pots. Ensuite, la table s'est durcie, il y avait trois joueurs récréatifs pour cinq regs." C'est véritablement dans le Level 3 que Quentin a pris son envol, en passant de 130 000 à 210 000 : il note l'évolution de son stack à tous les niveaux sur sa tablette, pour plein de raisons (review, staking, projet de blog...) et "toutes les mains au-dessus des 20 blindes". Sur la fin, Quentin a "swingué entre 200 et 250 000", terminant donc à son pic de forme. "En 2019, j'avais fini dans le Top 10 de mon Day 1", se souvient-il. Il avait finalement atteint l'argent... Alors, bis repetita ? Réponse dans quelques jours. - Rootsah

"C'est con à dire, mais c'est simple !"

Ahmed Sylla
Fier, satisfait et heureux, Ahmed Sylla avait toutes les raisons de l'être au terme d'un Day 1C joué avec la maîtrise d'un pro. Venu à Las Vegas pour disputer son tout premier Main Event des World Series, le comédien a su profiter du confort maximal offert par le plus beau tournoi du monde : très actif tout au long de la journée, il ira au Day 2 en ayant monté l'un des plus gros tapis du clan français. 170 000, soit près de trois fois la cave de départ. Au sortir de dix heures de poker où il a réussi à impressionner les meilleurs joueurs de sa table, Sylla en était presque à trouver tout cela un peu trop facile. "Je vais te dire un truc con : c'est simple ! C'est simple quand tu restes concentré, quand tu as bien dormi la veille, quand tu appliques le plan de jeu." Car l'amateur en avait un, de plan de jeu, mûri au cours de longues sessions dans les clubs parisiens, où il a collecté plusieurs résultats de choix depuis l'automne dernier. "Jouer la range. Jouer la position. Et repérer les profils à la table. Regarder qui joue agro. Qui joue bien. Qui joue deep. Qui joue large." Et ainsi de suite. "Et puis, évidemment, un peu de chance pour que les bonnes mains rentrent !"

Sa passion pour le poker, Sylla la vit discrètement mais pleinement. Ayant refusé les offres des sponsors, c’est en solo et avec ses propres fonds qu’il a débarqué à Vegas pour se lancer dans les Championnats du Monde, parfaitement conscient de ce que représente le Main Event pour les joueurs du monde entier. « C’est un tournoi extraordinaire. Un kiff’, un vrai rêve. L’an passé, j’ai tout suivi à fond, la finale, la victoire de Koray Aldemir. Tout à l’heure j’ai croisé Fedor Holz, j’étais comme un fou ! Si je me retrouve à la table de ce gars-là, je fais un bon de cinq ans en avant. » La botte secrète de Sylla sur ce Day 1C ? Avoir su, au milieu de multiples phases agressives, jeter de bonnes mains. « J’ai pas l’habitude ! Je me suis retrouvé à faire des folds, jamais je les fais normalement. J’ai eu des belles mains. Tiens regarde, j’ai jeté un full aux Rois. Le mec avait carré ! » Et Sylla de nous résumer un Roi-Dame qui trouve un board 10-Roi-10-10-x : sur la rivière, il est parvenu à se retirer du coup. A raison ! « Vraiment, je pense avoir joué mon meilleur poker. Hier, j’ai monté 745 000 jetons sur le Million Dollar Bounty, mais j’ai tout perdu en deux coups, deux Dames contre deux As, puis deux Rois contre deux 10. » Aujourd’hui, rien de tout ça. « Je suis fier, là ! Même les autres joueurs m’ont dit, 'tu as super bien joué aujourd’hui ». A la fois en plein kiff’ et en totale maîtrise : c’est le scénario que s’est écrit Ahmed Sylla aujourd’hui. Son deuxième acte se jouera jeudi. - Benjo

Todd Brunson
On l’a croisé il y a quelques jours au Roma Deli, le restaurant italien favori des grinders de Vegas, les jeunes comme les anciens, dont il est le propriétaire. On le croise de nouveau assis à table, à la seule différence que Todd a troqué son Poulet Parmeggiano contre un bol de jetons. 86 000 jetons pour le fils Brunson au moment de ranger la table. De quoi nous consoler de l’absence de son papa, privé de WSOP sur ordre du médecin.

Hossen Ensan
Chaque matin, on repère les champions Main Event présent dans le field. Étrangement, Hossein Ensan a échappé à nos flashs aujourd’hui. Pourtant, il était dans notre dos toute la journée, sa photo trônant juste au-dessus des tables médias bordant le flanc gauche de l’Event Center. Malheureusement, le vainqueur 2019 a quitté la salle en milieu de journée. Sa bannière, elle, restera en place…

Patrik Antonius
Oh, un Patrik Antonius repéré en toute fin de journée !

Scott Seiver
Le tout récent quadruple bracelet WSOP assure l’essentiel. Scott Seiver valide sa place au Day 2 avec un stack de 73 000 jetons. Vainqueur du 2 500 $ Freezout, runner-up du 2-7 Draw Lowball Championship et finaliste du PLO High Roller, le joueur tentera de parachever son festival de rêve par un deep run sur le Main Event. Où il n’a jamais fait mieux qu’un min-cash...

Benjo, Rootsah & Fausto

1 376 joueurs franchissent le Day 1C

Day 1A : 900 joueurs (officiel) / 631 restants (dont 18 Français) Chipleader : Cedrric Trevino (USA) 317 800 Day 1B : 879 joueurs (officiel) / 634 restants (dont 24 Français) Chipleader : Patrick Hagenlocher (USA) 332 800 Day 1C : 1 800 joueurs (officiel) / 1 376 restants (dont 41 Français) Chipleader : Patrick Clarke (Irlande) 397 200

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 1C

Top 10

Tables N&B

Patrick Clarke (Irlande) 397 200 Marcus Stein (USA) 336 800 David Eldridge (USA) 308 000 Xuan Liu (Canada) 268 200 Eric Salazar (USA) 267 100 Mearl Wisehart (USA) 266 800 Jose Lopez (Espagne) 263 600 Quentin Roussey (France) 256 500 Chris Fraser (UK) 256 400 Jordyn Miller (USA) 248 700

40 Français

Virgile Turchi

8. Quentin Roussey 256 500 81. Ahmed Sylla 170 000 85. Jonathan Fhima 168 800 143. Giuseppe Zarbo 147 500 148. Virgile Turchi 144 000 192. Victor Choupeaux 132 600 200. Benjamin Souriau 130 000 211. Harry Touil 128 900 xxx. Quientin Quivarch 126 300 251. Rémi Castaignon 120 000

Benjamin Souriau

300. Nicolas Plantin 113 400 314. Ilan Cohen 110 800 324. Rabah Ait Abdelmalek 110 000 345. Maxime Chilaud 106 400 392. Florian Ribouchon 100 600 397. Julien Sitbon 100 000 400. Cédric Seguin 99 100 477. Romain Bremond 90 300 499. Steven Onan 88 600 550. Nicolas Torossian 83 500

Roger Taieb

576. Elie Nakache 81 100 579. David Lascar 81 000 598. Jeremy Jehanne 79 400 613. Cyril Henneveux 78 200 617. Meddi Ferrah 78 000 655. Roger Taieb 75 400 658. Samy Dubonnet 75 200 662. Xavier Rouayroux 74 700 682. Bruno 'Kool Shen' Lopes 73 400 697. Robin Guillaumot 72 000

Guy Pariente

717. Grégoire Boissenot 70 900 760. Romain Piraux 66 900 810. Adrien Allain 62 600 805. Khalid Ayadi 63 000 822. Rosalie Petit 62 000 847. Joseph Sabe 60 400 851. Guy Pariente 60 000 866. Lucien Cohen 58 900 901. Antoine Lapeyre 56 200 950. Cyril Peralez 51 000

1 351. Manuel Labous 12 800

Le reste du field (sélection)

Jared Jaffee

49. Timur Margolin (Israël) 188 500
107. Aylar Lie (Norvège) 160 500
125. Mike Watson (Canada) 153 600
174. Brian Hastings (USA) 136 900
189. Ludovic Geilich (UK) 132 700
193. Ben Lamb (USA) 132 200
195. JJ Liu (USA) 131 500
199. Stefan Huber (Suisse) 130 400
221. Jared Jaffee (USA) 126 400
252. James Romero (USA) 120 000

272. Dan Smith (USA) 118 400
283. Maria Ho (USA) 116 700
295. Jason Koon (USA) 114 600
306. Josip Simunic (Autriche) 112 300
320. Jason Somerville (USA) 110 200
344. Sam Soverel (USA) 106 700
361. Bryce Yockey (USA) 104 300
510. Maurice Hawkins (USA) 87 500
517. Todd Brunson (USA) 86 300
614. Harrison Gimbel (USA) 78 200

Ognyan Dimov

643. Scott Seiver (USA) 76 000
650. Stephen Chidwick (UK) 75 700
665. Patrik Antonius (Finlande) 74 500
701. Fabian Quoss (Allemagne) 71 800
823. Farah Galfond (USA) 61 800
831. Jake Schindler (USA) 61 400
840. Ognyan Dimov (Bulgarie) 61 000
915. Andreas Klatt (Allemagne) 54 500
924. Joe Cada (USA) 53 700
945. Donnie Peters (USA) 51 200

1 004. Marcel Luske (Pays-Bas) 46 200
1 117. Thomas Boivin (Belgique) 36 600
1 232. Noah Schwartz (USA) 26 200
1 240. Bryan Piccioli (USA) 25 700
1 253. Kevin MacPhee (USA) 24 200
1 329. Barry Hutter (USA) 17 200

Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800 BB ante 800

Level 1 : le record est encore hors de portée

Level 1 : 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

Vince Vaugn
Alors, ras-de-marée ou pas ras-de-marée ? Tempête, tsunami, avalanche, ouragan, séisme... cela fait trois jours que nous employons toutes les catastrophes naturelles possibles pour décrire le Day 1D... mais si ce n'est pour un coup d'envoi légèrement retardé, c'est résolument secs et sur un sol stable que nous avons assisté au coup d'envoi de la dernière journée, donné par le nouvel ambassadeur des WSOP Vince Vaughn. Le comédien américain très en vogue durant les 90's (si vous n'avez jamais vu Swingers, le film qui l'a révélé : foncez ! C'est l'un des plus grands "Vegas movies" de l'histoire du cinéma) n'avait pas spécialement l'air à l'aise au moment de faire son entrée dans la salle, avec son armure de centurion un peu ridicule et la procession romaine qui le suivait. Mais qu'importe : il est probablement grassement payé pour de bêtises. Là, tout de suite, la question qui nous tarabuste, c'est :

Il y a du monde ?

Day 1D Paris
Réponse courte : pas autant que prévu... pour le moment.

Réponse chiffrée :

Salle de bal du Bally’s : 185 tables actives à 11h
Salle « TV » du Bally’s : 74 tables actives
Salle de bal du Paris : 156 tables actives

Ce qui nous donne un total de 415 tables pour le moment, soit un maximum de 4 150 joueurs (chiffre qui ne prend pas en compte le système des « alernates », qui sera peut-être mis en place aujourd’hui afin de pouvoir accueillir plus de monde. Dans tous les tas, toutes les tables que nous avons observées sont 10-handed (les jours précédents, on jouait à 9 par table), mais dans la salle de bal du Paris, pour la première fois utilisée pour le Main Event, nombre de ces tables ont débuté la journée en 4 ou 3-handed, voire moins.

Conclusion provisoire : nous sommes encore loin des 5 200 joueurs nécessaires sur ce Day 1D pour espérer battre le record d’affluence établi en 2006. Mais il est encore trop tôt pour y renoncer définitivement… Voyons ce que les prochaines heures nous réservent, niveau late reg. - Benjo

"J’ai faim !"

Kalidou Sow
Parmi les premiers joueurs notables croisés dans la salle du Paris : Ole Schemion, Patrick Leonard, Ramon Colillas, Barry Greenstein, et… Kalidou Sow ! « J’ai faim », nous a confié le champion EPT, déjà installé (et en train de se faire masser) avant le coup d’envoi. « J’avais perdu ce plaisir là. » Il est vrai que le dernier Vegas de Kalidou remonte à 2019, avant la pandémie… Le Parisien s’est déjà bien goinfré : en dix jours à Vegas, il totalise 5 ITM en 6 tounois joués. Mais ce Matin Event représente évidemment le plat de résistance de son banquet Vegassien… - Benjo

Pas le même maillot, mais la même ambition

Pierr de Almeidra
La dernière fois qu’on l’avait croisé, c’était il y a six mois, sur un Main Event WSOP, vêtu d’un pull PMU. En plein deep run sur le plus beau tournoi du monde, Pierre De Almeida revêtait en effet les couleurs de la room pour laquelle il a longtemps été le responsable de l’offre Poker, c’est-à-dire chargé notamment du programme de tournois en Ligne et des évènements Live de la room hippique. Cette fois, c’est avec un Sweat Winamax que Pierre revient sur le plus beau tournoi du monde. Alors Pierre, une gestion de carrière à la Fabrice Fiorèse ?

« Je me suis qualifié sur Wina, explique le joueur. C’était il y a deux mois, 56 joueurs, « winner takes all », et j’ai réussi à ship. J’avais prévu de venir quand même, mais ça fait toujours ça d’économisé ». Cette fois, ce n’est plus comme staff PMU, mais comme joueur pro que Pierre se présente sur ce tournoi. « J’ai quitté mon job pour me mettre au poker à plein temps. Surtout online, mais je viens sur quelques beaux évènements de temps en temps. Pour l’instant ce Vegas, ce n’est pas la folie depuis quinze jours, mais c’est le tournoi qui peut tout changer. Et puis comme je suis qualifié, ça sera que du bonus quoi qu’il arrive ».

Le grinder français espère retrouver les belles sensations de l’année dernière. « C’était beau, j’avais terminé 232e, en sautant fin de Day 5 en table télévisée, se souvient le joueur. C’était des émotions de fous ». Pierre connaît le chemin, mais pour l’instant il n’en est qu’au premier kilomètre du premier sentier… Et ça commence fort. « Deux as premières mains, elle est pas belle celle-là. J’ai hésité à mettre tapis direct » confesse De Almeida. Finalement, il se contentera d’un 3-bet qui fera folder, l’autre francophone de la table David Katalan. - Fausto

Continuer sur leur lancée

Alexandre Amiel
Alexandre Amiel, croisé à la sortie de l’avion il y a une semaine, a eu le temps de prendre ses marques à Las Vegas, c’est le moins qu’on puisse dire : « J’ai fait la finale d’un 8-Game à 3 000 $ au Wynn, pour environ 18 000 $ de gains. Chaque joueur avait entre trois et cinq bracelets à ma table, il y en a même un qui avait gagné le Poker Players Championship ! » Ce fan de variantes a ensuite tenté sa chance dans le Million Dollars Bounty à deux reprises, sans succès, mais est en tout cas parfaitement détendu : « Ca fait plaisir de jouer en freeroll. D’autant que sur les 3 ou 4 Main Events que j’ai joué, c’est le premier pour lequel je ne me suis pas qualifié ». Sa meillleure perf ? Une 554e place en 2018, pour 29 398 $.

Sonny Franco
Sonny Franco est lui un poil plus expérimenté : « C’est mon 6e ou 7e Main Event », calcule t-il. Et pour lui aussi, Vegas se passe plutôt pas mal : « J’ai gagné un tournoi des Wynn Summer Classic pour 50 000 $, et je suis gagnant de 25 000 $ sur l’ensemble des tournois. Je suis arrivé le 5 juin, je loge au Bellagio, et j’ai joué tout ce qui était possible jusqu’à 5 000 $ de buy-in, excepté le Main bien sûr. » En quatre jours, c’est quasiment la première fois que votre serviteur discute avec un pro français positif financièrement sur cet été 2022… En tout cas, Sonny sait comment jouer en 10-Handed, le format du jour en raison de la très forte affluence. « On peut se permettre de folder, il faut jouer tight ». - Rootsah

Moundir
Moundir, le plus fameux de nos WIP, semble bien d’accord avec lui : « On peut sélectionner nos mains et ne garder que les bonnes, il faut être ultra-prudent. » Et le présentateur du RMC Poker Show est bien placé pour savoir qu’il faut rester concentré : « Au début, j’ai relancé à 5 000 avec As-9 alors que je voulais faire 500. Mes adversaires m’ont demandé si c’était une erreur… Heureusement, ils ont tous foldé… Sinon, c’était check/check au flop, et j’abandonnai si je n’avais pas au moins une flush ! » Mais surtout, l’ex-aventurier, toujours le sourire aux lèvres même après avoir envoyé deux bullets sans résultat dans le Mystery Bounty, est en plein kiff : « J’ai tout de même monté 2 200 $ aux tables de cash game en partant de 300 $ ! Je suis tellement heureux d’être là. C’est mon 4e Main Event. Pour l’instant, je ne reconnais personne à ma table. » Sa meilleure perf ? 472e sur un field de 7 874 joueurs, pour près de 30 000 $ de gains. - Rootsah

L’imprévu a parfois du bon

Soules
La présence d’Anthony Soules, demi-finaliste du dernier WPO Madrid, est en revanche bien plus surprenante. « J’étais à La Grande-Motte pour l’UDSO il y a un mois et demi, ça ne s’était pas bien passé, et j’avais cinq ou six tables ouvertes pour la session du dimanche. J’ai lancé le sat Main Event WSOP… Et me voilà ! » Anthony arrive donc « sans pression », car il n’avait pas du tout prévu d’aller à Vegas cette année. « C’est ma premiière fois ici, je suis arrivé il y a deux jours. Je n’étais même pas vacciné, j’ai tout juste eu le temps de faire les deux doses pour pouvoir entrer aux Etats-Unis. » Malgré cela, il ne semble pas encore avoir digéré Madrid, où il avait perdu gros sur un bluff manqué : « Je me suis tiré une balle dans le pied… » Allez Anthony, on oublie, c’est le plus beau tournoi du monde aujourd’hui ! - Rootsah

Connecticut Connection

David Katalan
« Vous prenez les Suisses dans votre coverage ? C’est mieux que les Belges ? Bon, que les Luxembourgeois alors ? » questionne David Katalan, assis deux sièges à droite de Pierre. Né à Lausanne, il a déménagé il y a 20 ans dans le Connecticut (USA), où il travaille dans le trading pour une banque anglaise. « Le poker, c’est pour sortir de la maison. Je faisais un peu le circuit américain quand j’étais plus jeune, mais depuis que j’ai les enfants, c’est rare que je joue des tournois » explique David.

Parmi ses exploits passés, on notera tout de même une 2e place sur les World Poker Finals à Mashantucket pour 89 briques. David a aussi joué quelques Main Event WSOP. Le revoilà cette année, en quête de son premier ITM sur le plus beau des tournois. « La dernière fois que je l’ai joué, c’était il y a cinq ans. C’est quand même le seul tournoi qui te donne un peu les boules quand tu t’assois à table ». - Fausto

Le précieux

Vince Vaugn
C’est aujourd’hui que le trophée ultime de tous les joueurs de poker a été dévoilé au public : Vince Vaughn a présenté l’édition 2022 du bracelet qui sera remis au vainqueur du Main Event. Plus gros et plus précieux que tous ceux qui l’ont précédé, forcément. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

One handed
Qu’est-ce qu’on fait, quand on est le seul joueur assis à table au moment du coup d’envoi ? Hé bien on attend, car les règles du poker sont formelles : il n’est pas possible de jouer contre soi-même.


La structure du Day 1

Vince Vaugn
À ce stade, vous connaissez la chanson : 60 000 en guise de tapis de départ, des niveaux de deux heures, et des pauses entre chaque niveau, la troisième pause de la journée étant consacrée au dîner. Le Day 1D s’achèvera aux alentours de 23h30.



































Level Blindes BB Ante
1 100/200 200
2 200/300 300
3 200/400 400
4 300/500 500
5 300/600 600

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

D'ici à ce soir, nous en aurons enfin fini avec les journées d'introduction du Main Event... Mais les absents qui ressentiraient le FOMO ont encore la possibilité de rejoindre le plus long tournoi du monde en s'inscrivant directement pour le Day 2, durant les quatre premières heures des journées de jeudi ou vendredi.

Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B / 2C
Vendredi 8 juillet Day 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

Level 1 : un marathon, pas une course

Level 1 : 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

Garder la foi

Pierre Calamusa
Il ne réussit clairement pas un Vegas à la hauteur de ses attentes, avec seulement trois maigres places payées depuis le début de sa campagne : "Pourtant, j'ai joué tous les jours". Mais cela n'empêche pas Pierre Calamusa de garder une bonne dose d'optimisme pour le Main Event (et de concourir pour le concours de la plus belle chemise). "Pour le 10-Handed éventuel, ce sont des choses que l'on ne peut pas contrôler, alors je m'en fous. En revanche, il faut beaucoup d'influx pour un tel tournoi, car on joue beaucoup de mains et c'est deep. Mais tout va bien." Bon, Pierrot, soutenu par sa copine Delphine assise à quelques mètres de lui, n'a pas très bien commencé, perdant 10 000 avec 8-6 contre K-J sur un tableau K-J-8-6. Mais certainement pas de quoi entamer ses rêves de grandeur. - Rootsah

De Marrakech à Vegas

Mohamed Ali Houssam
"Je crois que je suis le seul pour défendre les couleurs du Maroc dans le Main Event !" Il est vrai que l'on a plutôt l'habitude de voir Mohamed Ali Houssam écumer les tournois du casino Es Saadi, lui qui y a notamment remporté un WPT en 2013. "Je suis déjà venu l'an passé, mais je n'avais pas fait le Main. C'est la 1ere fois que je le joue, j'aurai bien voulu me qualifier mais je l'ai buy-in directement. Je viens pour le gagner !" Débarqué il y a deux semaines à Vegas, Mohamed, qui dans le civil gère un resto à Casablanca, a déjà bien roulé sa bosse dans les casinos du Strip : "J'ai fait ITM sur le Mini Main Event, 19e au 800 $ du Venetian en arrivant, 16e sur un tournoi au Wynn." Il faut dire qu'au Maroc, où le poker live n'a repris que très récemment, l'action est au point mort : "Au Saadi, il n'y a que des petits tournois, c'est triste, même si le cash game est bien reparti." Alors on l'attend au tournant sur le plus beau tournoi du monde ! - Rootsah

Joue-la comme aux Series

Luraken
Depuis ses incroyables Winamax Series en avril, Simon Wiciak alias "LURAKEN" avait planifié un premier gros Vegas. Mais pour l'instant, tout ne se passe pas comme espéré : "J'ai fait un ITM à 8 000 $, mais j'en suis à 50 000 $ de buy-in, hors Main Event, où je suis un peu staké. J'ai juste fait un break de un ou deux jours. Mais bon, le buget était prévu." Et surtout, cela n'empêche pas Simon de kiffer son premier trip à Sin City : "C'est génial, les WSOP. Je suis dans une super coloc' avec Antoine Saout (improbable hasard du tirage au sort, les deux hommes sont à la même table) et Adrien Allain. On a joué au golf, je suis allé au Cirque du Soleil. C'est vraiment une bonne expérience." Si Simon sait gagne des tournois online avec des fields massifs, il doit encore goûter au parfum de la victoire en live. Ce ne serait pas le pire moment... - Rootsah

Si j'étais pas là, où seriez vous ?

Chris Moneymaker
C'est quasiment une obligation contractuelle pour n'importe quel "couvreur" envoyé sur les WSOP : insérer dans son reportage une photo de Chris Moneymaker. On le répète chaque année : c'est en partie grâce à Moneymaker, premier vainqueur du Main Event issu de la sphère Internet en 2003 (l'amateur s'était qualifié via un satellite à 89 $), que le poker s'est popularisé dans toute la planète au cours des années 2000. Sans lui, on ne serait peut-être pas là à vous raconter toutes ces histoires depuis Vegas... - Benjo

Jack is back

Jack Oliver
Avant de disputer le Main Event des WSOP 2021, son palmarès était presque entièrement constitué de résultats sur des tournois low-takes dans son Angleterre natale : après être monté sur le podium du plus gros tournoi du monde et remporté 3 millions de dollars, Jack Oliver peut largement se permettre de remettre le couvert. Cet été, il ajouté 6 lignes WSOP à sa fiche Hendon Mob, mais cherche encore à disputer sa seconde finale. Pour entamer le Day 1D, le Britannique a été gâté d'une table de départ où l'on reconnaît Chino Rheem (récent runner-up en PLO High-Low) et Melanie Weisner, aparemment très contents d'être là. - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Massages
5 : le nombre de joueurs aperçus en pleine séance de massage en table 41. Soit la moitié d'une table 10-handed, mais on sera peut-être bientôt en full ring puisque vous pouvez apercevoir sur la photo deux masseuses supplémentaires en train de se préparer. L'un des joueurs détendus est Français, mais son identité nous échappe pour le moment. Nous irons lui dire bonjour durant le Level 2.

Level 2 : le Team W envoie ses dernières troupes dans la bataille

Level 2 : 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

Retard à l'allumage, départ explosif

Gaëlle Baumann
Avant ce Main Event, le Team Pro s’est fait plus discret que les années précédentes. (Beaucoup) moins de tables finales, pas (encore) de bracelets. Gaëlle Baumann cependant, a une bonne excuse pour justifier sa feuille blanche d’ITMs au moment de débuter ce Main Event. Elle n’était tout simplement pas là. Et même quand elle est arrivée, la joueuse est restée clouée au lit en raison d’un mauvais virus qui continue de pourrir l'actualité récente. « Je n’ai pas pu jouer les trois premiers tournois que j’avais programmés, explique notre Team Pro. Mon premier tournoi, c’était le Million Dollar Bounty ».

Pour rattraper le temps perdu, Gaelle a mis cinq bullets, quand même, afin de se chauffer les doigts avant le grand récital. Un tournoi auquel la Française est liée à jamais, depuis cette fameuse campagne de 2012 achevée juste avant la finale, en 10e place. Chaque année, elle est d’ailleurs l’une des cibles favorites des caméras américaines. « Aujourd’hui pas encore, c’est tranquille » nuance la joueuse. En revanche, à table, c’est beaucoup moins calme.

« J’ai pris 17 000 sur la première main avec quinte contre brelan. J’ai check-raise K10 sur JJ9, c’est venu Q turn et il m’a payé trois fois alors que ça vient river 8, informe Gaelle. Derrière, il m’a même payé un 3-bet avec 64 ». A priori, la Française semble avoir trouvé un bon spot deux sièges à sa droite. - Fausto

Apprendre à se faire (vite) respecter

Adrian Mateos
Des niveaux de deux heures, un long tournoi, il faut prendre son temps, se montrer patient… Balivernes ! Pas du genre à se tourner les pouces à table, Adrián Mateos interprète la structure d’une autre façon : la profondeur donne davantage de souplesse et la pression qui entoure le Main Event permet davantage de bluffs. « C’est un tournoi spécial. Il est primordial d’identifier les profils et de s’adapter » observe le joueur, qui dit démarrer le tournoi « a tope » (à fond) !

Au moment de m’arrêter à sa table, je vois un Adri très actif. En quatre mains observées, il est entré dans les quatre coups et en a ramassé… Quatre. Le premier notamment montre les intentions de Mateos sur ces premiers niveaux. Open 500 de l’Espagnol en début de parole, payé par le HJ et les deux blindes et voilà le flop 72K. C-bet 700, payé en position ainsi que par Nancy Birnbaum en BB pour voir la turn J. C’est là que ça se corse : Mateos poursuit l’agression avec un bet 2 200. Fold du HJ et riposte de Nancy pour 7 000 jetons. Adrian se pose un temps puis complète quand vient la river 7. Snap check de Birnbaum. Le Madrilène sent de la faiblesse et envoie un énorme bet à 22 000. « C’est une bonne carte à bluffer » souffle Nancy qui annonce le fold en révélant… A3. Respect. - Fausto

Le taulier belge

Davidi Kitai
On ne voit pas les années défiler, car on les passe à ses côtés, mais Davidi Kitai est peu à peu en train de se transformer en un véritable doyen du Main Event : cette année, le Belge fête sa 17e participation à un tournoi dont il est plus que jamais l'un des plus grands fans. "Chaque année, c'est la même excitation, ma motivation est maximale. Chaque année, je me sens plus fort que l'année précédente. Chaque année, je visualise ma victoire." Connaissant Davidi, on sait qu'il n'a pas eu besoin de se forcer pour se la jouer lyrique au moment de poster sur Instagram.

Vieillir n’a pas que des avantages, mais le Génie peut au moins tirer les leçons d’une expérience supérieur à la majorité du field. Bien décidé à ce que son tournoi le plus important de l’année soit aussi son plus long, Davidi a fait de la place dans son agenda et passé son tour sur nombre d’épreuves importantes (dont le Million Dollar Bounty) afin d’emmaganiser un maximum de repos. On l’avait croisé en début de WSOP sur les tournois 6-max : derrière, Davidi est rentré à Monte Carlo pour retrouver sa chère famille, et c’est avec femme et enfants qu’il a fait le chemin en sens inverse. Quatre jours de pause plus tard, c’est sans jet lag et avec la batterie à 100 % que le Belge attaque le Day 1D. « En faisant ça, c’est comme un nouveau Vegas qui commence. Je repars de zéro ! » Après deux heures de jeu, nous le retrouvons en table avec un tapis déjà boosté à 100 000. Reposé et fin prêt, qu’on vous disait !

Davidi s’autorise une micro pause afin de nous livrer en exclu sa stratégie : « Le but c’est de jouer beaucoup de mains, plein de petits pots, et de miser cher quand je touche. » Un plan qui fonctionne pour le moment : « J’ai floppé une flush, j’ai joué cher, ils ne m’ont pas cru. Parce que je suis actif ! » Un autre spot intéressant et profitable : « Je relance UTG avec A4. Payé trois fois. Flop K23, je c-bet petit, deux payeurs. Turn 7, j’envoie cher, un seul payeur. Rivière : le J, les nuts ! J’ai check, là, car mon adversaire peut typiquement avoir Roi-X à pique. Il a misé cher, j’ai check/raise cher, il a snap fold. » On peut supposer que Davidi aurait gagné moins d’argent s’il avait misé… - Benjo

La frayeur d’entrée

Sébastien Guidez
Un père de famille, amateur de longue date, qui se fait recruter par une Team pour venir sur les WSOP. A Vegas, il s’offre le deep run de sa vie en atteignant la finale d’un 500 $ sur plus de 5 000 joueurs, pour 63 000 $. Et derrière, on lui permet même de jouer un Main Event, gratos. « Elle est pas mal ma vie » analyse Sébastien Guidez.

Le chef d’entreprise, membre de la Team Beyond The Limit vit en effet un rêve éveillé depuis maintenant plus d’un mois. La team lancée par Josée Nadeau et managée par Fabien Richard se porte plutôt bien pour cette grande première, il ne manque plus qu’une perf sur le Main Event pour ponctuer l’aventure. « Paul-François est sorti hier, Rosalie (Petit) est passée, aujourd’hui, je reprends le flambeau et Antoine (Saout) devrait arriver un peu plus tard » informe Sébastien, qui lui a commencé à 11 heures pétantes.

« J’ai failli sauter dès la première main » lâche le Nordiste. J’open avec deux 9, je fais brelan sur 974, je barrel, payé deux fois. Turn 10, je barrel, payé une fois. River 3, je barrel, il me just-call avec 1010. Honnêtement, s’il me relance, il y a moyen que j’y aille ». Moins quinze mille dès la première main, mais un moindre mal pour Sébastien qui ne s’affole pas, prêt à reconstruire son édifice. - Fausto

Cinq majeur

David Peters
On a eu Justin Bonomo lors du Day 1A, Stephen Chidwick et Daniel Negreanu hier… En attendant de spotter le leader de la All-Time Money List, Bryn Kenney, un 4e membre du top 5 s’est assis aux tables de ce Day 1D : David Peters, qui cumule 40 millions de dollars de gains sur le circuit des tournois live, et qui réussit une excellente campagne WSOP. Son quatrième bracelet en carrière sur le 100 000 $ High Roller Bounty, une 5e place sur le 50 000 $ High Roller, et une autre 5e place sur le 3k 6-Handed il y a deux semaines, pour plus d’un million et demi d’euros récoltés sur l’ensemble de son séjour : pas mal, non ? Sa meilleure perf sur le Main ? Une 136e place en… 2010, à une époque où il n’étais pas encore connu du grand public. Depuis, il en a fait du chemin… - Rootsah

Colocs de table

Guimond
Être colocs dans la vie de l’autre côté de l’Atlantique, et se retrouver à la même table lors d’un Day 1 de Main Event avec plus de 4 000 joueurs en piste : le hasard du tirage de table est parfois facétieux. C’est ce qui arrive à Florian Guimond et Ivan Deyra, qui vivent dans la même maison à Londres (et qui ont aussi un petit Dietrich Fast avec eux en bonus sur cette fameuse table 423). Si le second, déjà détenteur d’un bracelet WSOP, a déjà bien roulé sa bosse à Vegas, c’est seulement le deuxième Big One de Florian. « La dernière fois, je n’avais pas passé le Day 1. C’est un marathon, mais je suis en forme. Bon, je suis perdant sur ce Vegas, je suis là depuis un mois… Il y a énormément de Français aujourd’hui. » En tout cas, celui qui officie sous le pseudo « S. Kaiba » sur Wina compte bien sur ce Main pour se refaire, et n’hésite pas à envoyer de belles sacoches.

Après une relance payée quatre fois, il squeeze à 5 000 depuis la big blind, et obtient… trois calls, pour former un pot qui fait déjà le tiers du stack de départ. Après réflexion, il c-bet à 7 000 sur un flop 352 et ne trouve qu’un payeur, le bouton. Les deux joueurs checkent le K turn, et Florian, fort de sa belle tenue de table, propose 21 000 sur la river 3. « Deux As ou deux Rois ici », assure Ivan. Son opposant passe, et Florian peut souffler : « Je ne pensais pas qu’il y aurait 3 payeurs préflop ! » Un petit sourire à son coloc, et le finaliste WSOP en novembre est donc bien lancé pour faire mieux que l’an passé. - Rootsah

Presque 20 ans de Main Event

David Benyamine
Absolument tout le monde a envie de perfer sur le plus beau tournoi du monde, et David Benyamine n’échappe pas à la règle : le Français a toujours le feu sacré. « Ce doit être mon 18e ou 19e Main Event. » Oui, le meilleur joueur de variantes français est une légende de Las Vegas, et lui aussi commence fort. Dans un 3-way pot qui fait déjà 15 000 jetons préflop et où le Tricolore est l’agresseur, il c-bet 3 500 sur un tableau 8KQ, obtient un call, puis mise 6 800 sur le turn 7, payé encore. Ce sera en revanche 21 500 sur la river, une mise suffisante pour gagner le pot. « J’ai toujours deux As ou brelan max dans ce spot », commente-il en souriant à destination de son adversaire. Dans ce tournoi qui ne lui a jamais vraiment souri (109e en 2009 est son high score), David est donc plutôt bien parti. - Rootsah

La décima de Tonin

Antonin Teisseire
Toujours là dans les grands rendez-vous, toujours ses cheveux longs grisonnants, cette barbe de cinq jours, ce logo « Partouche » floqué sur le T-shirt, toujours cette verve et cette facilité à donner la réplique : Antonin Teisseire est de la partie. « Ça doit être mon dixième Main Event, estime le taulier niçois. Et pourtant ça donne toujours les frissons. Enfin, seulement le temps de marcher jusqu’à la table ! ». Le doyen est heureux comme un enfant au moment de retâter les jetons de ce Main Event. « On est prêt pour le marathon. Enfin, j’espère que ça sera un marathon… » avance celui qui avait franchi la ligne le premier il y a onze ans, sur un 5 000 $ triple chance resté dans les annales du poker français, pour 825 604 $. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

4 000 : le nombre de joueurs inscrits au Day 1D alors que débute le second niveau. Allez, plus que 1 200 joueurs et le record tombe ! Rappelons que les inscriptions vont rester ouvertes jusqu’à la fin du Level 7, en milieu de Day 2…

Joueurs récemment aperçus dans la salle de bal du Paris : Nicolas « Chevre.Miel » Vayssieres, Patrick Sacrispeyre, Erwann Pecheux, Benoït Lam, David Susigan, David Tuchman, Adam Friedman, Byron Kaverman

Level 2 : the biggest game in town

Level 2 : 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

D'une boite de nuit de Perpignan au Main Event

Fréderic Monedero
Il y a différentes manières de prendre son ticket pour un Main Event. En posant 10 000 balles, en se qualifiant via un satellite, en trouvant du staking… Fréderic Monedero a lui choisi une option plus festive et moins coûteuse. « J’étais en boite de nuit et j’ai lancé un Expresso à 25 € » explique le Catalan, qui n’a pas perdu de temps pour expédier la partie. « J’ai vu un prix à treize mille et quelques, j’ai pas bien compris. En deux mains, c’était plié. As-3 tapis, payé. As-4, tapis-payé. Je suis rentré chez moi, je me suis mis une castagne ! ».

Frédéric se voit donc offrir un billet pour Vegas et un ticket pour le Main Event. L’occasion de revenir à un jeu qu’il a délaissé depuis longtemps. « J’ai pas joué une vraie partie de cartes depuis dix ans. J’ai quand même joué des EPT, à Barcelone, à Copenhague, mais avec mes enfants et mon boulot, je n’ai plus joué aucun tournoi » raconte celui qui tient des magasins sur le port d’Argelès. « C’est ma femme qui tient la boutique le temps du voyage. Avec cet Expresso, j’étais bien obligé de venir ! C’est le tournoi que j’ai toujours rêvé de jouer » précise le joueur, qui met pour la première fois les pieds dans le Nevada. « Je ne comprends rien à l’Anglais, mais ça va pas m’empêcher de les raser » avance Frédéric, plutôt confiant dans ses skills d’il y a dix ans. « Je n'ai pas lu un livre ou quoi que ce soit pour me remettre dans le bain. Je joue à l’instinct. J’avais l’habitude de jouer tous les jeudis en Espagne à Perelada. Il y avait des 500 € chaque semaine, j’en ai remporté quelques-uns ». Le poker, c’est peut-être comme le vélo. - Fausto

Noguera en plein réveil

« Un peu fatigué » déclare Nicolas Noguera alors que je prends des nouvelles en table 562 de la Bally’s Ball Room. Après 45 minutes de Main Event, sur un Day 1 ? « C’est juste que c’est le matin, rassure le grinder francilien. Et puis j’ai joué le Million Dollar Bounty hier ». Nicolas n’a malheureusement pas eu le temps de vibrer, se contentant d’un min-cash sans avoir tiré le moindre bounty. Nicolas relance doucement la machine sur le plus gros tournoi du monde, qu’il joue pour la troisième fois de sa jeune carrière. « Je vais prendre mon temps, d’autant que la table est plutôt calme ». On reviendra prendre des nouvelles quand tout le monde sera réveillé. - Fausto

Ausmus dans l'bon bus

Jérémy Ausmus
Payer un 3-bet avec une poubelle et continuer avec flush backdoor ? Le move semble couillu, qui plus est sur un Main Event. Il est pourtant l'œuvre d'un homme qui a déjà pris quatre bracelets, le dernier pas plus tard qu'il y a trois semaines sur le 3 000 $ 6-handed. Jeremy Ausmus s'est-il fait punir pour cette manœuvre imprudente. Pas du tout, il a même presque doublé pour s'installer, après cinq minutes de jeu, dans la locomotive du tournoi. « On joue la troisième main de la journée et j’open 53 en fin de position. La SB me 3-bet, je paie et ça vient 873. Il barrel, je call. Turn J, il fait 7 000, je call, river 8, il fait 10 000, je raise à 23 000, il call-muck ». Quelques coups de grind plus tard, voilà l'Américain déjà à plus de 130 000 jetons. - Fausto

Lhotte paye pour apprendre

C'est un Joffrey Lhotte un poil énervé que nous retrouvons dans la section Blue de la salle de bal du Ball'ys. Il faut dire qu'il est tombé à 35 000 sur un coup un peu bordeline. "On est en bataille de blindes, et la SB relance à 25 000, très vite. Il est en plein massage, c'est un peu comme s'il avait fait une connerie. Moi, j'ai As-Roi, alors je fais tapis, je suis obligé. Il a deux As... Heureusement, il avait 40 000, et moi 75 000, j'avais un peu grindé auparavant. Rien à dire, c'était un bon spot. Il a eu de la chance que j'ai une main, mais je me sens comme un noob maintenant." Bon, Joffrey tire tout de même du positif de son séjour à Vegas, même s'il est perdant d'une dizaine de milliers de dollars sur une vingtaine de buy-ins, en incluant les re-entries. "C'est normal, en fait. J'ai aussi fait le Day 2 du Million Dollar Bounty. Et on a une super villa avec Antoine Saout, Simon Wiciak, Adrien Allain, on s'entend tous très bien. Et cette table reste top." Au calme. - Rootsah

Le Day 10 ou rien

Jonathan Therme
"Ah, mais il a presque doublé !" s'exclame Joffre Lhotte en observant le stack de Jonathan Therme. L'occasion d'aller demander au Bordelais comment il est parvenu à faire grossir son tapis : "Un joueur relance UTG+1, je défend Roi-Dame suités en small blind. Le flop vient K-Q-Q avec un flush draw, et on check tous les deux. Le turn est un 5, je mise 1 000, il paye. Sur la river 7 qui fait rentrer la flush, je fais 1 400, il relance à 4 500, je 4-bet à 21 000, et il paye. Je pense qu'il avait la couleur ou un petit full." De quoi espérer briser la malédiction pour Jonathan : "Je n'ai jamais eu autant de jetons dans le Main Event (100 000 environ), et c'est une bonne table. Ça fait trois ans d'affilée que je bust au Day 1 ! J'ai juste fait un Day 2, une fois. De toute façon, quand je vais deeprun, ce sera pour faire le Day 10 ! " Une perf' qui fera largement passer dans le vert un Vegas où il est "un peu down" pour l'instant. "Cette année, je vois bien un Français gagner le Main. On est bien chauds !" On aimerait tant que tu aies raison, John... - Rootsah

Le Main chaud

Bruno Fitoussi
"Je perds des coups venus d'une autre planète !" Voilà comment Bruno Fitoussi nous résume son début de journée, à une table qu'il qualifie de difficile. "J'ai floppé trois fois du gros jeu, mais j'ai perdu le coup à chaque fois." Avec un stack d'encore 40 000, Bruno a tout de même de quoi manœuvrer dans son deuxième tournoi de Hold'em depuis qu'il est arrivé à Vegas. "On le sait, je préfère les variantes. Par le passé, je préférais venir au milieu des WSOP pour jouer ces tournois, et je zappais le Main. Maintenant que je ne travaille presque plus, je le joue. J'ai tout de même fait une quinzaine de Main Events, mon premier en 1996. Ma meilleure perf ? Une 15e place en 2003, l'année Chris Moneymaker." Bruno a donc participé à sa manière au grand boom du poker. Un argument de plus pour une nouvelle nomination au Poker Hall of Fame ? - Rootsah

Day 1D : images en vrac

Dragona Lim
Ce fut l'une des révélations de l'édition 2021 du Main Event : Dragana Lim. La joueuse amateur d'origine croate, expatriée à Las Vegas, avait impressionné nombre d'observateurs avec son jeu agressif et sans peur, avant d'exploser en vol en 64e place et d'investir ses 95 000 $ dans la création d'une fondation pour la défense des animaux. L'ancienne pharmacienne, qui a pris sa retraite très jeune grâce à de bons investissements, est aujourd'hui de retour sur les lieux de son crime.
Mec qui dort
Le secret d'un Main Event réussi ? Savoir saisir tous les spots de pause qui se présentent, afin de rester en forme jusqu'au 16 juillet, date où sera jouée la toute dernière main du tournoi. Un conseil qui s'applique aussi du côté du staff...
Salle Ballys pleine
La "TV room" du Bally's est encore une fois utilisée à 100 % de sa capacité. Arriver dans cette salle est l'objectif de tous les participants : c'est ici que le Main Event se terminera.
Adrien Guyon
On a déjà croisé Sylvain Loosli, Ivan Deyra, Michel Abécassis, Adrien Delmas... le Top Shark 2015 Adrien Guyon ajoute son nom à la liste des "exs du Team" croisés cet été à Las Vegas.
Delphine
Il faudra tout de même qu'on prévienne Delphine que son badge média lui donne le droit de s'assoir avec nous sur le banc de presse tandis qu'elle travaille le montage des vlogs du VietF0u... - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Si beaucoup de Français ont choisi le Day 1D, c'est parce que demain aura lieu, en même temps que le Day 2A/2B/2C... la Coupe du Monde de Foot des joueurs de poker ! Chaque année, une délégation tricolore tente ainsi de faire parler le French Flair dans un sympathique championnat. Alors nos représentants n'avaient pas trop le choix : ils étaient obligés de jouer ce Day 1D, pour être off demain...

1 : en années, l'âge de notre reporter Fausto quand Bruno Fitoussi jouait pour la première fois le Main Event.

Level 3, un good beat qu’on n’oubliera pas

Level 3 : 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

Choc à pique

Paul Amsellem
"Ben alors Benjo, on a oublié mon prénom ?"

Je plaide coupable : au moment de torcher deux lignes à propos de la table de Paul Amsellem en début de Day 1D, où un record de cinq joueurs se faisaient masser en simultané, l'identité du grinder installé à Malte m'avait temporairement échappé. Que voulez-vous : mon disque dur neuronal sature de presque vingt ans de rencontres sur le circuit du poker, tandis que de nouvelles têtes, pseudos et noms continuent de faire leur apparition toutes les semaines. Je ne suis plus tout de jeune, mais heureusement les confrères sont là pour boucher les trois d'une mémoire ressemblant de plus en plus à du gruyère. C'est avec son blaze bien en tête que je retourne à sa table dans la salle du Paris.

Paul se lève et prend le temps de papoter aimablement en ma compagnie à propos de multiples sujets : le coût de la vie à Vegas (la parité actuelle entre le dollar et l’euro constitue un bad run à lui tout seul pour tous les joueurs européens), les pseudos online choisis par Paul et sa bande de potes de la Sarthe (« Que des joueurs du Mans FC : Clément Bonnant est Tulio de Melo, moi c’est Daisuke Matsui, etc »), son programme de l’été, volontairement allégé (« Je suis là pour 12 jours ») lorsque soudain, le grinder se rassoit pour regarder ses cartes, distribuées en position UTG sur cette table 10-handed. Il ne le sait pas encore, mais il s’apprête à jouer un coup qui n’arrive pas tous les jours, et qu’il n’oubliera pas de sitôt. Et nous non plus.

Car c'est une bombe jouable dans toutes les positions que Paul vient de découvrir : les Rois. Le Français relance, évidemment, à hauteur de 1 100.

Fold, fold, fold… Tiens, un joueur en milieu de position (lojack, à droite du hijack) est intéressé. Il 3-bet à 3 200. C'est plutôt cher. Fold, fold, fold : la parole revient à Paul qui réfléchit sur la meilleure conduite à adopter. Cela sera un 4-bet, pour 8 200.

La balle est renvoyée dans le camp du lojack, qui… 5-bet ! Montant : 16 200. Wow.

Que feriez-vous ici avec cette paire de Rois rencontrant autant de résistance à une table 10-handed, alors que vous l'avez jouée exactement comme une paire de Rois ? Après coup, Paul me dira avoir songé à abandonner. C'est la hauteur du tapis de son adversaire (20 000 restants après avoir 5-bet) qui le décidera à rester dans le coup : même en cas de catastrophe, il ne risquait pas l'élimination ici.

All-in, donc. Et là, soupir de soulagement (silencieux) chez Paul : au lieu de payer immédiatement, son adversaire grogne. « Quoi, tu as les As ? Tu ne peux pas avoir les Dames…. » Tout le monde a compris dans la seconde : en deux phrases, le joueur a révélé qu’il détenait la même main que Paul. Les Rois. Le joueur réfléchit, s’excuse de réfléchir. S’ouvre alors une possibilité incroyable : que l’adversaire abandonne ses Rois, laissant Paul prendre les jetons sans showdown et évitant un split quasi assuré !

Mais ce qui va se produire sera encore plus incroyable : ni un fold avec les Rois, ni un split-pot… mais un board 724J9 donnant la main gagnante au Roi de pique. Ce Roi de pique, il était chez… Paul Amsellem.

Le Français est sonné en ramassant ce pot de plus de 50 000 tombé du ciel, qui lui permet de grimper à 100 000.

« Wow ! J’étais à deux doigts de fold ! Je pense qu’il aurait mis moins cher s’il avait eu les As… Mais c’est dingue. Je n’ai pas l’habitude du 10-handed, je connais pas ces spots. Quand il me re-clique comme ça… Mais on n’est pas sur un random 1 500 $ en 10-handed, c’est un tournoi unique… Cela aurait été dingue qu’il passe, mais le résultat est encore plus dingue ! » Paul retourne à son Day 1D, mais avec une requête : « Tu reviens te mettre derrière moi quand tu veux ! Merci Benjo ! » Mais de rien.

Soules Tropique

SoulSytem
En tournant autour des tables, je vois un Anthony Soules avec un stack étonnamment gros. Et je ne dis pas ça par rapport à SoulSystem, dont les moves téméraires lui permettent souvent de monter de grosses pilasses. Seulement par rapport au niveau de blindes, encore relativement léger (200 - 400). Des blindes, Anthony en compte 450 devant lui.

« J’ai fait carré j’ai pris max value » commence Soules pour poser le terrain.
- Oh, you’re talking about the quads (Oh, tu parles du carré), interrompt son voisin américain ? It is the most epic hand I have ever seen (c’est la main la plus épique que j’ai jamais vue) !

Carrément ? Bah, vas-y raconte.

« Déjà, il faut savoir que les deux joueuses à ma gauche venaient de s’engueuler sévère. Elles se sont vraiment criées dessus, donc les deux étaient encore sous l’émotion, pose SoulSystem. La première limp UTG 300 et la seconde iso à 1 000. Derrière, je découvre 99, je fais 3 000. Call - call. AQ9 au flop. Je check, donk 4 000 chez ma voisine, je fais 12 000, UTG fold et madame call. Turn 9, elle donk encore 9 000.

Qu’est-ce que c’est que ce coup encore ?

« Oui, c’est assez magique. Je call et là river Roi. Elle tank pendant une minute puis elle se réveille d’un coup en disant “pardon, je n’ai pas mes lunettes, quelle est la river ?

  • Un Roi, répond la table.
  • OK. 25 000 ! »

    Anthony prend son temps puis raise évidemment tapis avec son carré, pour les 30 000 jetons restants à Madame. « Elle tank un peu puis “fuck-call” avec As-Valet » conclut Anthony. « Entre l’engueulade avant les limps, les donk-bets, le carré, tout était réuni pour faire un gros pot ». Et voilà comment monter un tapis de 180 000 jetons sur les blindes 200 - 400. - Fausto

    Un départ fait d’or

    Fedor Holz
    Une meute de journalistes armés de lourdes caméras entourent la table 540. Dans leur viseur, un petit homme blond fétiche, d’apparence inoffensive. Mais méfiez-vous, derrière ce visage juvénile se cache l’une des plus grandes terreurs du poker mondial. Les dégâts qu’il peut causer cartes en main justifient largement tout cet arsenal : Fedor Holz vient de faire son entrée dans le Main Event.

    Ce n’est pas tous les jours que l’Allemand fait l’honneur de sa présence. Même lors des grands rendez-vous internationaux, ses venues sont irrégulières. On l’avait tout de même vu lors de la dernière édition du Rio, sur le plus cher puis sur le plus prestigieux des tournois du festival. Cette année, il a joué les Triton Poker madrilènes, obtenant notamment une 3e place sur le 50 000 € pour 616 briques. L’homme aux 33 millions de dollars de gains est de retour à Vegas pour ce Main Event, et Fedor n’a pas tardé à montrer son talent avec deux cartes en mains.

    Voyez par vous-même : Première main de son Main Event, Fedor remporte le coup dès le flop sur un board AA3, pour remporter trois blindes. Un coup qui n’aurait rien à faire dans un coverage, si l’Allemand n’avez pas retourné… deux As. Carré pour sa première main à Vegas. « Quand t’es un chattard, tu chattes toute ta vie, analyse notre consultant en poker chinois Rootsah. C’est une journée normale pour lui ». Verni ou pas, Fedor s’est retrouvé à la table d’un certain Ivan Demidov, à qui il est pris un petit morceau de stack pour compter déjà 75 000 jetons. - Fausto

    « Dans 95% des cas, je bust »

    Pierre Calamusa
    Pierre Calamusa a eu chaud aux miches. Notre Team Pro s’est pris une attaque de sous-marin nucléaire. Un engin navigant dans l’ombre et à trop petite vitesse pour pouvoir le repérer. LeVietF0u était à portée de tir, et il s’en est fallu de peu pour que son bateau de jetons soit réduit à néant. Comme un signe, une vague scélérate a alors surgi des abysses pour dévier la trajectoire du vaisseau qui a fini par se prendre sa propre torpille.

    « Un mec limp à 500 en MP et je fais 1 600 avec AQ au bouton, explique le concerné, qui traduit le paragraphe suivant avec des cartes. Il call, A27 sur le flop, je fais 2 500, il call. Turn 2, je fais Pot-Size-Bet 8 000, il call. River Q, j’overbet 30 000, et il réfléchit un peu, puis il me paie As-Roi ». Bah alors, Pierre t’as plutôt bien joué le coup. « Le truc, c’est que je fais le même move sur beaucoup d’autres river. Avec son limp-call, je le mets jamais sur cette main. Dans 95% des cas, je bust ». Des statistiques à vérifier mais quoi qu’il en soit, les Dieux du poker ont décidé que Calamusa resterait un peu dans le tournoi, avec même deux tapis de départ désormais. - Fausto

Level 3 : les anciens sont toujours là

Level 3 : 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1D - le dernier Day 1 !)

Mohamed Ali, un combattant complet

Ali
On est repassé faire un tour du côté du meilleur représentant marocain de ce field, Mohamed Ali Houssam, désormais assis derrière de jolies pilasses : "J'ai 130 000", compte Mohamed, qui a gagné deux jolies mains pour en arriver là. "Sur la première, je fais un bon hero call. Un joueur relance 900 UTG sur 200/300, et je paye en middle avec 98. Je paye ensuite 1 900 sur un flop J-8-2, puis 3 500 sur le turn 10, et il me fait 9 000 river. Je suis, et il a A-Q." Un joli coup qui a été suivi un peu plus tard par un autre de belle facture, plutôt en value cette fois. "Un joueur raise 700, je fais 2 100 avec deux Rois, et le bouton fait 6 000. La BB cold call les 6 000, et je fais 19 000. Seul le bouton passe. Sur le flop J-4-2, la BB fait directement tapis pour 25 000. J'ai un peu peur qu'il ait les Valets, mais je paye. Il a Q-Q." Deux mains rondement menées par l'un des meilleurs joueurs marocains des années 2010 (qui ne semble pas avoir perdu la main, d'ailleurs), et qui lui permettent d'aborder sereinement la suite de ce Day 1D. - Rootsah

Marc Inizan, toujours fringant

Inizan
On a eu du mal à le reconnaitre : il faut dire les journalistes de notre équipe qui officiaient au début des années 2000 avaient gardé l'image d'un Marc Inizan portant des lunettes avec une barbe soigneusement rasée. Désormais, l'un des ex-petits prodiges du poker français laisse plus de liberté à sa pilosité, et possède un stack qui selon ses propres termes a oscillé entre 50 000 et 75 000 aujourd'hui. En temps normal, Marc joue en cash-game à Londres, en parallèle de son boulot de Data Scientist, qu'il pratique depuis un an et demi. Fini la vie de joueur pro sponsorisé par Winamax au début des années 2010, et fini le feu des projecteurs des tables finales des WSOP Europe et de l'EPT Berlin en 2010, ses meilleures perfs à ce jour. "Mais j'ai démissionné en janvier, notamment pour pouvoir jouer davantage. Je suis aussi allé en Thailande d'où ma copine est originaire. Je suis arrivé le 24 mai ! J'ai fait quelques events WSOP, j'ai notamment fait 230e du Housewarming, et aussi au Wynn et au Venetian. Les fields sont assez fous sur les events WSOP, je regrette de ne pas en avoir fait davantage. Je joue aussi en cash-game, en 1/2 et 2/5." A bientôt 36 ans, Marc se fait donc un gros kiff sur ce Main Event qu'il n'a pas disputé depuis six ans. Car oui, pas question pour lui de refaire du poker son métier. "Je n'ai pas bossé le GTO, ce n'est plus le même jeu. Les joueurs défendent beaucoup plus leurs blindes, il y a plus d'overbet. Et je veux rester dans mon corps de métier." Marc a en tout cas un objectif en tête pour ce tournoi : "La finale a lieu le jour de mon anniversaire." Difficile d'imaginer un plus beau cadeau... - Rootsah

Happy Nes

Nes
À la table de Marc évolue également une joueuse bien connue de nos services, qui elle aussi jouait de beaux tournois au début de la dernière décénnie : Nesrine Reilly. Elle avait notamment terminée 4e du WPT Amnéville en 2010. Mais "Nes" n'a pas arrêté de se faire plaisir pour autant : celle qui est mariée au joueur Tim Reilly, et qui compte plus de 600 000 $ de gains en live a par exemple atteint la finale du WPT Lucky Hearts Poker Open en 2018 pour 182 289 $. "Et j'essaie de jouer tous les ans le Main Event." Car hors des casinos, Nesrine a un job autrement plus prenant : mère de famille. "Ma belle-mère est là, du coup j'en profite pour jouer !" Elle en est à son 4e tournoi des WSOP, et aimerait certainement faire encore mieux que sa 245e place de 2015 dans ce Main Event. Pour l'instant, Nesrine avait bien fait grimper son stack, grâce à "plein de petits coups gagnés". On espère que la belle-famille a prévu de rester assez longtemps... - Rootsah

Anecdotes, statistiques et citations à la con

100 : en dollars, c'est la somme gagnée par l'un de nos émérites couvreurs en ayant simplement... fait la queue pour acheter à dîner au Dave's Hot Chicken. En effet, un joueur qui n'avait pas mangé et qui devait reprendre sa place aux tables du Main Event, a proposé 100 $ à la volée pour celui qui lui donnerait son repas. Complètement cagoulé depuis le début de son Vegas, notre collègue a sauté sur l'occasion... Et le mieux, c'est qu'on lui a finalement donné un repas gratuit. Elle est pas belle la vie de broke ?

Level 4 : vivre le moment présent

Level 4 : 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1D)

Pas là pour s'emmerder

Sfez
On dit qu'il faut être patient quand on joue le Main Event des WSOP. Sauf que ce n'est clairement pas le style de jeu d'Eric Sfez, toujours prêt à en foutre partout (bon, il sait aussi se calmer quand il le faut, hein). Mais sur ce Day 1, Eric a visiblement décidé de se faire plaisir : en restant dix minutes à sa table, nous l'avons vu jouer presque toutes les mains. Une stratégie qui lui permet de pointer à 100 000 jetons en fin de level 4, grâce notamment à ce coup : Eric relance une énième fois, et se retrouve à miser sur un flop 379, puis sur un turn 8, pour 1 200. Son adversaire relance à 3 200, et Eric suit... Avant de donk-bet pour 7 000 la river J. Il obtient un fold, et il valait sans doute mieux : Eric, qui détenait A-7, avait transformé sa main en bluff... Une belle activité qui contraste avec le parcours de son fils Lucas sur ce Main Event : "Il a été éliminé au tout début de la journée, il a fait deux paires max contre un brelan..." Après deux semaines à Vegas durant lesquelles il n'a de son propre aveu perfé que sur un tournoi sur invitation au format winner takes all, Eric, dont on se rappelle le deeprun mémorable sur ce tournoi en 2018 (il était chipleader avant de spew et de finir 275e), aimerait bien effacer cette "perf" des tablettes. - Rootsah

Girardin dans le grand bain

Girardin
Souvent, quand on parle à des qualifiés Expresso pour le Main Event, on a le droit à des histoires assez improbables. Celle d'Alexandre Girardin n'est pas mal dans son genre. "C'était l'an passé, j'étais en vacances en Espagne, mais il faisait très chaud, explique celui qui porte un beau tee-shirt Wina. Alors je suis allé prendre un bain après une bonne journée de soleil. Au bout d'un moment, j'ai ouvert des Expresso, et sur la troisième table, je vois apparaitre le package !" On devine la suite... Résultat, voilà Alexandre, qui joue au poker depuis 18 ans tout de même, parti pour la première fois à Las Vegas, où il s'est fait plaisir en prenant une suite pour 10 jours au Bally's. Déjà venu aux WPO Dublin et Madrid, il joue sur Winamax où il possède un statut Diamond sous le pseudo "FightTheRock" (avec lequel il a déjà gagné deux fois le Prime Time) et en live quand il gagne des tickets, en parallèle de ses activités professionnelles : manager dans la restauration et gérant d'un distributeur de pizza dans les Vosges, à Epinal. Mais cette année, tant pis pour la haute saison touristique, pourtant essentielle dans son métier : "Je devais y aller l'année dernière, mais les frontières étaient fermées, alors cette année, je suis parti quand même, et c'est que du bonheur. Je prends du plaisir, on est là pour prendre les jetons des Américains !" Pour l'instant, il n'a pas pu joindre le geste à la parole, puisqu'il stagne aux alentours du tapis de départ. Avant une belle livraison ? - Rootsah

Ils jouent aussi le Day 1D

Sarah Herzali
Sarah Herzali
Loni Harwood
Loni Harwood
Michael Mizrachi
Le seul, l'unique Michael Mizrachi
Chris Moorman
Chris Moorman
Le mec avec un chapeau
Lors de la naissance des WSOP, la proportion de mecs avec un chapeau dans le field avoisinait les 77%. Aujourd'hui, les Texans sont un peu plus dilués, il y a beaucoup plus de monde en lice, bref le ratio a chuté pour se stabiliser autour de 0,03 %. Raison de plus pour vous présenter ce beau specimen désormais rarissime.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Dites le dans votre reportage : ce mec a relancé à 17 000 au bouton !" Signé : un joueur visiblement agacé du move de l'un de ses voisins. "Mais ils ne lâchent jamais leurs blindes", se défend ce dernier. Au moins, c'est radical...

200 000 : c'est le stack de Mohamed Ali Houssam 30 minutes avant la fin du level 4. Un tapis qui ne cesse de grossir, grâce notamment à une quinte runner-runner touchée contre une overpaire. "J'adore ma table", sourit le Marocain.

Moundir ne revivra pas un deeprun sur le Main Event cette année, comme il l'a expliqué sur sa page Facebook (nous citons verbatim) : "Bust du main event des World Series of Poker (WSOP) … comment dire le goût amère que j’ai sur les coups violent Et pour me finir (pour revenir à 60k) open du CO 1000 , call bouton, call sb j’ouvre K8s Et squeeze a 3900 payer par tous … flop 783 a pique, j'ai K8, le cuttoff avance sa pile de 90k, fold du bouton et sb. Et snap chez moi . Il open A4o avec l'A et de suite le turn … je reviendrais…"

Ludovic Sultan est compté à 100 000, grâce notamment à deux check-raises river. Le reg des cercles parisiens compte déjà un deep run sur les WSOP, sur un 1 000 $ en 2011 (27e pour 20 303 $), et a récemment fini 4e du High Roller des TexaPoker Series à Paris pour 13 000 €.

Level 5 : une dernière cuillérée de Day 1

Level 5 : 300 / 600 BB ante 600 Main Event 10 000 $ (Day 1D)

With a little help from my friends

Benjamin -Tireseas-
Il a bullé son ticket Main Event sur l’un des satellites organisés chaque dimanche sur Winamax. Il a bullé l’un des satellites live à 2000 $ organisés au casino Paris à la veille du Main Event. Il a deep-run le Mini Main Event puis le Million Dollar Bounty, montant un gros tapis à chaque fois avant de sauter en fin de journée, à cent places de l’ITM. Bref, on ne peut pas dire que Benjamin Hammann n’a pas tout tenté pour rejoindre le Main Event des WSOP, son tout premier. Et face aux vents contraires, avec la fermeture des inscriptions qui approchait à toute vitesse, le récent vainqueur du Battle Royale du WPO Madrid a fait comme dans Qui Veut Gagner des Millions : il a fait appel à un ami.

Plusieurs amis, en fait. « J’ai mis en vente 50 parts à 1 % », explique le joueur alsacien (mais relocalisé à Malte) à une heure de la fin du Day 1D. 1 % du Main Event, cela représente une centaine d’euros : un crowd-funding somme toute abordable. « Il y a des gens qui ont pris plus que ça, mais je voulais aussi faire kiffer des amis restés à la maison, des gens qui ne sont pas forcément des joueurs de poker, qui voulaient mettre une petite pièce. » L’opération a plus que fonctionné : « J’ai posté une annonce sur Facebook, il était 9 heures du matin en France, donc minuit ici. En une heure et demie, j’avais tout vendu ! Comme je continuais de recevoir des messages, j’ai même lâché quelques % supplémentaires, alors que ce n’était pas du tout prévu. »

Et pour le moment, celui qui a gagné un titre Winamax Series en septembre derrière le pseudo - tiresas - (changé depuis) fait le bonheur de ses investisseurs, au moins pour les bonnes nouvelles qu’ils reçoivent, si ce n’est pour le retour sur investissement qu’ils en tireront (ça, ça viendra plus tard, avec un peu de chance et de patience). Car Benjamin devrait terminer le Day 1D avec un stack plus que triplé. « J’avais gagné sur Winamax le package ‘Side Events’. Sur le Mini Main Event et Million Dollar Bounty, je n’ai pas fait l’argent mais au moins j’ai réalisé que je savais monter des jetons sur ces tournois. Ce n’était pas juste une histoire de gagner des flips, j’ai réussi à jouer. » Et sur le Main Event, tournoi au tarif dix fois plus élevé ? « Les joueurs sont plus serrés, forcément. On voit moins de suicides de jetons, la structure est trop belle pour ça. » Je pose à Benjamin une de mes questions favorites pour grinders : sa table sur ce Day 1, elle ressemble à quel tournoi sur Winamax ? « C'est très, très hétérogène. J’ai envie de te dire que c’est l’After Work. Dans le sens qu’il y a trois joueurs compétents à la table, pas plus. Les moins bons ont le niveau d’un 5 €, c’est parfois même un Le Sud vs Le Reste du Monde pour certains. Les meilleurs, ils ont le niveau du Prime Time. »

Aujourd’hui, Benjamin a fait d’une pierre deux coups en prenant les jetons d’un des meilleurs joueurs de sa table, le compatriote Samy Boujmala (que l’on avait croisé ITM sur ce tournoi en 2019). Un coup standard : « il a As-Roi, j’ai deux Dames, pas grand chose à faire car il n’avait plus que 20 ou 25 000. » On laisse Benjamin se concentrer pour la dernière heure de la journée. À quelques mètres de là, son coloc de Vegas Paul Amsellem tente de faire de même. On espère recroiser les deux sur la suite du tournoi au moins une fois. Puis deux fois. Puis trois fois. Et plus, si affinités… - Benjo

Passeport pour le bonheur

Thomas
On vous les avait présentés mardi lors du Day 1B : les vainqueurs du KING5 2022 ont fait le voyage à Las Vegas pour jouer leur Main Event en freeroll. Sauf que le quintet n’était pas au complet : Thomas alias « S3rgeBenamou » n’a fait son entrée en lice que sur ce Day 1D. Et s’il n’a pas joué le même jour que sa Team, c’était pour une bonne raison : il est arrivé à Vegas quelques jours après, la faute à une histoire de passeport. " Quand on a gagné le KING5 fin avril, je me suis rendu compte que mon passeport expirait fin juillet, explique le grinder. Or, il faut qu’il soit valable dans un délai de six mois après le voyage retour. Mais chez moi, à Nantes, il y avait trop de temps d’attente pour avoir un rendez-vous. Alors je suis allé dans une petite mairie à côté, et on m’a dit que je l’aurai dans un mois. Mais ensuite, on m’a dit que le délai serait de deux mois, et je n’ai pas pu accélérer le processus pour raisons professionnelles. Finalement, j’ai repoussé une première fois mon vol, et j’ai finalement reçu mon passeport vendredi ! C’était sur le fil. Je suis parti dimanche."

Préférant donc faire l’impasse sur les premiers Days 1, Thomas a tout de même tâté du jeton en cash game où il a « monté quelques pilasses », avant de se lancer sur le Big One, pour lequel il arrive donc en meilleure forme. « C’est dingue. Ça fait tout drôle quand tu fais ton premier 4-bet sur un 10k… Je n’ai fait que trois ou quatre tournois live avant ! Mais après finalement, on joue comme sur un tournoi classique. » Pour l’instant, ça se passe bien pour Thomas, qui est monté à 140 000 en gagnant pas mal de coups moyens. En espérant aussi repartir de Vegas le plus tard possible… - Rootsah

Deuxième Servies

L’année dernière, c’était l’émerveillement, la grande première. Alexandre Servies, jeune ingénieur informatique, expatrié à Seattle plongeait dans le grand bain du Main Event. L’enthousiasme rayonnait sur son visage, avec un sourire qui s’agrandissait de jour en jour, à mesure que l’ancien Parisien franchissaient les Days, jusqu’à atteindre une superbe 556e place. Venu en solo à Vegas, l’amateur venait d’ITM le plus beau tournoi du monde, dès sa première tentative.

Un an plus tard, revoilà Alexandre Servies. Son enthousiasme et ses bouclettes n’ont pas changé, mais au moment de se présenter de nouveau sur le Main Event, Alex n’est plus tout à fait le même joueur. « Je suis beaucoup plus décontracté, confesse l’ingénieur. J’arrive avec plus de confiance, je me suis organisé un programme, j’ai même pris un peu de coaching avant le Main Event, avec le groupe de Faraz Jaka. On a bien développé l’importance de l’aspect exploitation dans un tournoi comme celui-là ».

Loin de se considérer comme un grinder, Servies a juste posé des congés pour retenter l’aventure Main Event, et retrouver les picotements, le plaisir, les émotions qui l’ont porté pendant sa semaine au Rio en novembre. « J’avais gagné assez l’année dernière pour pouvoir m’offrir à nouveau ce voyage. Ca y est je suis un piqué des WSOP. Le Main Event, c’est tous les ans maintenant » déclare le joueur, revenu en piste sur ce Day 1D.

La deuxième épopée a plutôt bien démarré, avec une jolie table finale au Venetian il y a un mois sur un Monster Bounty à 800 $ pour près de 17 bâtons. Après cette perf, Alexandre avait prévu un retour à Seattle afin de se réserver des jours pour le Big One… Qui a lui aussi plutôt bien débuté.

« J’ai vécu une matinée de folie ! J’ai monté 150 000 en deux niveaux, j’ai floppé les nuts quatre fois, que des pots énormes… C’était magique, je n’ai pas eu à faire grand-chose » raconte Alexandre, qui malgré un petit creux en milieu de journée, compte un peu plus de deux stacks de départ à l’entame de la dernière difficulté du jour. - Fausto

Qu’importe le record pourvu qu’on ait l’ivresse

Près de 8 000 joueurs en lice sur le Main Event 2022, dont 4 250 rien que pour le dernier Day 1 Le record ne sera (probablement) pas battu, mais le plus beau tournoi du monde reste le plus beau tournoi du monde Main Event 10 000 $ (Fin des Day 1)

Salle pleine Day 1D
Plus de 4 250 joueurs ont pris part à la quatrième et dernière journée du Main Event… C’est beaucoup. C’est énorme. C’est plus que les trois jours précédents cumulés ! Mais… en définitive, ce n’est pas assez pour permettre au plus ancien tournoi du monde de battre son propre record. Un record qui fête cette année son seizième anniversaire : c’était en 2006, année de la victoire de Jamie Gold au plus fort du boom international du poker, que le field avait atteint 8 773 unités. Au passage, ce Day 1D n’est même pas le plus gros Day 1 de l’histoire du Main Event - de ce côté-là les honneurs reviennent à celui de l’édition 2019, année où 4 879 joueurs s’étaient agglutinés sur la dernière journée.

Bref : plus de 7 800 joueurs au total, c’est 1 000 de moins qu’espéré… et même si les inscriptions vont rester ouvertes pendant encore quatre heures sur chacun des deux Day 2, cela ne sera pas suffisant pour empêcher le communiqué de presse triomphal des organisateurs de rester à l’état de brouillon. Au moins jusqu’à l’année prochaine. Qu’importe. On s'en fout ! Nous autres observateurs avons largement eu de quoi nous contenter. Croyez-nous : essayer de couvrir un tournoi de poker avec 430 tables, c’est comme essayer de se désaltérer à une borne incendie : on s’en prend plein la gueule mais on ne boit pas grand chose.

Essayons tout de même de retirer deux ou trois trucs de cette journée, en plus des articles que vous avez déjà pu lire toute la nuit et qui sont accessibles d’un simple scroll… - Benjo

Team Winamax : quatre au départ, quatre à l’arrivée

Davidi Kitai
Davidi Kitai évoluait en solo dans la salle de bal du Paris aujourd’hui… ses trois coéquipiers ayant tiré au sort des tables au sein du Bally’s. Esseulé mais motivé comme au premier jour, le Belge a retrouvé avec bonheur son tournoi préféré, celui dont il n’a pas manqué une seule édition depuis 2006. Et en emballant un stack honnête de 111 700 après les dix heures de jeu réglementaires (deux fois la cave initiale), il était presque satisfait de ne pas terminer avec plus. « Souvent, quand je fais un très bon Day 1, je saute au Day 2 ! » Exemple le plus frappant : cette terrible édition 2007 où le tirage au sort l’avait placé à côté d’un certain Aurélien Guiglini, qui à l’époque venait d’intégrer un tout petit site de poker encore balbutiant qui n’allait pas tarder à lancer son Team Pro. « Cette année-là, je monte 14 tapis de départ au Day 1… je n’ai pas joué le Day 3 ! » Bref, si l’on en croit Davidi (et on n’a aucune raison de ne pas le croire), sur le Main Event rien ne sert de courir, il faut partir à point. - Benjo

Pierre Calamusa
LeVietF0u a fait du VietF0u. Au début de journée, on avait vu un Pierre Calamusa perdre un pot à 10 000, puis passer à deux doigts de sauter en milieu de Day un peu plus tard, de son propre aveu. Mais finalement, la fin de partie a été beaucoup plus fluide, et Pierrot emballe quasiment deux starting stacks (116 000), montant des pions comme il sait si bien le faire sur les Day 1. Alors évidemment, la satisfaction était de mise à l’heure de faire le bilan : « C’était une bonne journée de Main Event, pose le pro W. C’est dur de grinder, car les blindes sont très basses. Alors j’ai décidé de faire du Pierre Calamusa, de jouer à la VietF0u, en rentrant dans beaucoup de mains. Les coups ne coûtent pas cher préflop, on peut tenter d’influer sur le metagame, pour se faire payer lorsqu’on a des grosses mains. Je suis assez content du résultat, et je vais pouvoir me reposer tranquillement demain. » De quoi se lancer vers sa première place payée sur le Big One ? - Rootsah

Gaëlle Baumann
En revanche, fin de soirée difficile pour Gaelle Baumann, qui se prend trois horreurs dans les derniers niveaux. Deux Valets contre deux 10 qui font brelan river. Deux Dames qui se prennent un 3-barrels contre un Roi-Dame et qui fait Roi river… O RLY a vu son stack fondre sur les deux dernières heures, mais notre Team Pro conserve un demi-stack de départ pour réenclencher la marche avant. - Fausto

Adrian Mateos
Pas non plus une journée idéale pour Adrian Mateos. Écoutons Alex, notre collègue ibérique : "Étant donné qu'il a très mal démarré et est tombé rapidement à 20 000, ce n'est pas si mal qu'il soit encore là avec 60 000." Et Adrian avait aussi quelque chose à nous dire en fin de journée : "Oh, je vais quand même le gagner ce tournoi !"

C’est un donc un total de 10 pros du Team Winamax qui seront au Day 2. A la liste ci-dessous vous pouvez ajouter Romain Lewis, Guillaume Diaz, Loic Debregreas, Alex Romero, François Pirault et Kool Shen. - Benjo

Sélection de chip-counts

On l’a dit et on le répète : le classement que nous vous proposons à chaud en fin de journée est forcément partielle : plongés dans l’océan de tables, nous sommes passés à côté de tonnes de joueurs. D’ailleurs, même après avoir reçu le PDF du classement officiel, il nous en manquera encore !

Elie Kessas 200 000
Mohamed Houssam 200 000
Benjamin Hammann 187 000
Thomas Cartier 169 200
Ludovic Sultan 168 000
Adrien Guyon 164 900
Anthony Soules 160 000
Timothée Scotti 150 000
Benjamin Ane 140 000
Nicolas Dumont 138 000
Marc Inizan 129 900
Alexandre Amiel 126 000
Pierre Calamusa (Team Winamax) 116 000
Mickael Guenni 103 900

Patrick Sacrispeyre
Patrick Sacrispeyre 102 000

Aurélien Guiglini 90 000
Julian Milliard 90 000
Elie Mosaki 90 000
Nesrine Reilly 87 700

Alexandre Réard
Alexandre Réard 84 400

Antonin Teisseire 87 300
Serge Chechin 82 000
David Susigan 70 000

Nicolas Vayssières
Nicolas « Chevre.Miel » Vayssières 58 000

Paul Amsellem 50 000
Clément Genon 48 000
Alexandre Girardin 47 200
Joffrey Lhotte 40 600
Gaelle Baumann (Team Winamax) 29 900
Erwann Pecheux 10 300 (avec un double up sur la dernière main !)

Benoit Lam
Benoît Lam : OUT

Samy Boujmala : OUT
Sony Franco : OUT
Moundir (WIP) : OUT

Gilbert Diaz
Gilbert Diaz : OUT

Alexandre Servies : inconnu
Florian Guimond : inconnu
Ivan Deyra : inconnu
Antoine Saout : inconnu
David Benyamine : inconnu

Davidi Kitai (Team Winamax) 111 700
Adrian Mateos (Team Winamax) 62 000

Phil Ivey
Bustos internationaux : Brandon Adams, Adam Friedman, Landon Tice, Phil Ivey, Adam Friedman...

(Le classement complet sera mis en ligne dès que possible)

KING1

Thomas Cartier
Parmi les meilleurs Français du jour figure Thomas Cartier alias S3rgeBenamou, visiblement peu habitué à bagguer des jetons au moment d’emballer un très beau 169 200. « Tous mes bluffs sont passés. Je suis content de ma journée. », lâche le seul membre de l’équipe gagnante du KING2022 présent aujourd’hui (ses camarades avaient joué le Day 1B). Il y a de quoi, pour un joueur qui n’a disputé qu’une poignée de tournois live dans sa carrière… - Rootsah

Le coup de bambou de minuit

Elie Kessas
Le bad beat sur le gong. Elie Kessas signe l’horreur de dernière minute pour se construire en un éclair, le plus gros stack français de ce Day 1D. L’entrepreneur français résidant à Los Angeles avait déjà produit un très beau deep run lors de la dernière édition. Cette fois, grosse vibration dès le Day 1 avec ce bad beat superbe pour un pot énorme.

« Je 3-bet un reg 7 000 avec deux Rois, il me fait 20 000, j’ai 100 000 devant moi, j’envoie le tapis. Il me paie pas tout de suite, donc je me dis qu’il a deux Dames. En fait, il n’avait juste pas entendu mon “all-in” puis retourne ses deux As. Et là, je fais le Roi river. Toute la table a hurlé » raconte Kessas, qui reviendra donc au Day 2 avec un superstack de 200 000 jetons. - Fausto

La remontada du soir

Alexandre Amiel
« Great come-back » lâche un random américain au moment de saluer Alexandre Amiel, dernier à partir de la table. Plusieurs autres joueurs félicitent le Français qui, avec son anglais irréprochable, a conversé avec de nombreux locaux pendant ces dix heures de jeu. Mais qu’a donc fait Amiel pour mériter toutes ces attentions. « J’ai vécu une journée épique » entame le journaliste.

« Je dégrinde tout le début de journée avec plusieurs coups qui tournent mal, puis je tombe à 12 000 après un fold de mutant. Je 3-bet AQ en position contre le seul bon joueur de la table et ça vient QQ9. Je fais 1 000 dans 5 000, il call. Turn 6, je fais 5 000, et là, il me check-raise à 13 000. Je paie et river 2, il me met à tapis ! Je réfléchis, je le vois sur un full, et je décide de fold. Davidi et Adrian m’ont dit que c’était trop fort pour coucher, mais en fin de journée, mon adversaire avec qui j’ai sympathisé m’a avoué qu’il avait la couleur avec J10 ».

Alexandre tombe très bas, mais nous ne sommes alors qu’aux blindes 200 - 400. Il prend quelques petits pots pour remonter à 17 000, puis se redonne de l’air sur un pot 3-bet avec KQ. « On est 3-way, ça vient KJ2, l’OR fait 3 000 et je fais tapis 13 000. Il a deux Dames, mais ne trouve pas le bouton fold et je reviens dans la partie » précise Amiel, qui reprend la marche en avant.

Revenu autour des 45 000 jetons, il trouve « une livraison spéciale WSOP ». Un call en SB avec 107 face à trois joueurs, un full dès le flop 10-7-7, un c-bet 3 000 et un call en face de lui. « Je fais un coup que j’aurais jamais fait en EPT, en voulant faire le joueur qui fait croire qu’il a le 7 et je fais 7 500. Les deux joueurs paient. Turn 2, je fais 16 000 et là, le mec me fait tapis 35 000 avec deux Rois ». De retour dans les hauteurs, Alexandre trouver son rythme en fin de journée sur une table docile et prévisible pour fortifier son stack, qui pointe à 126 000 jetons sur la fin de journée.

« Le secret sur ce tournoi, même si c’est vrai pour beaucoup d’autres, c’est que quand tu tombes très bas d’entrée, il ne faut pas être aveuglé par les mecs qui ont 200 blindes à côté de toi. 12 000 sur un Main event, c’était plus de trente blindes, plutôt un bon stack sur la plupart des tournois », conclut Alexandre, qui reviendra donc au Day 2 avec 150 blindes. - Fausto

Le vrai gagnant du jour

Fausto
Impossible de se quitter sans s’auto-congratuler un bon coup : Winamax a tout cassé sur le freeroll reservé aux médias. Cadreuse au sein de l’équipe de Dans la Tête d’un Pro, Angie s’est hissée jusqu’en quatrième place et derrière, notre rédacteur de choc Fausto a manqué d’un cheveu la victoire, déchattant une ultime confrontation Roi-6 contre Roi-4 sur le dernier coup d’un tournoi joué en mode super turbo. Recevant un iPad Mini flambant neuf en guise de prix, Fausto a commenté : « Il est bien mieux que l’iPad Air de la première place ! » Pendant ce temps, Alex de Winamax.es pourra dormir deux nuits au Caesar’s Palace aux frais de la princesse après avoir éliminé l’invité star du tournoi, Vince Vaughn. Cela valait le coup de se passer de pause-dîner (et de ne pas du tout faire attention au Level 4 du Day 1D !)

Le premier des deux Day 2 réunira les survivants des Day 1A, 1B et 1C. Soit 2 641 joueurs, dont 82 Français. Coup d'envoi ce jeudi à 11h (20 heures en France). Comptez sur nous !

3 295 joueurs franchissent le Day 1D

Day 1A : 900 joueurs (officiel) / 631 restants (dont 18 Français) Chipleader : Cedrric Trevino (USA) 317 800 Day 1B : 880 joueurs (officiel) / 634 restants (dont 24 Français) Chipleader : Patrick Hagenlocher (USA) 332 800 Day 1C : 1 800 joueurs (officiel) / 1 376 restants (dont 41 Français) Chipleader : Patrick Clarke (Irlande) 397 200 Day 1D : 4 370 joueurs (officiel) / 3 295 restants (dont 89 Français) Chipleader : Hao Chen (USA) 580 100

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 1D

Top 10

Jack Sparrow

Hao Chen (USA) 580 100 Randal Heeb (USA) 339 000 Mathieu His (France) 316 000 Joseph Bold (UK) 299 400 Bjorn Stoweno (Allemagne) 289 000 Jared Hyman (USA) 285 000 Daniel Hachem (Australie) 283 700 Matthew Wiegman (USA) 283 300 Sergio Coutinho (Portugal) 277 000 David Finkel (USA) 273 500

89 Français

3. Mathieu His 316 000 16. Steve Savio 260 500 19. Nicolas Noguera 252 400 80. Eliott Kessas 197 800 117. Sarah Herzali 183 700 175. Thomas Cartier 169 200 179. Ludovic Sultan 168 000 187. Eric Sfez 167 000 193. Adrien Guyon 164 900 195. Benjamin Hammann 164 600

Benjamin Ané

209. Adel Naoun 162 200 214. Florian Guimond 161 300 221. Benjamin Ané 160 000 223. Anthony Soules 159 700 289. Mathieu Rabalison 146 600 317. Timothée Scotti 143 100 338. Alexandre Servies 140 500 363. Nicolas Dumont 138 100 463. Thomas Pinaud 126 700 464. Alexandre Amiel 126 700

David Susigan

496. Julien Leloire 124 000 544. Marc Inizan 119 900 545. Simon Wiciak 119 700 584. Stéphane Boutot 116 900 597. Pierre Calamusa 116 000 602. Thomas Cazayous 115 500 630. Florent Le Neillon 114 200 723. David Susigan 108 600 748. Emmanuel Nakache 107 100 802. Mikael Guenni 103 900

Julian Milliard-Feral

803. Julien Pérouse 103 800 817. Patrick Sacrispeyre 103 000 849. Pierre Gineste 101 500 860. Samuel Dray 101 000 887. Julian Milliard-Feral 100 000 892. Victor Briffard 99 700 987. Damien Gayer 95 000 1 032. David Rothschild 92 900 1 043. Elie Mosaki 92 400 1 046. Lois Dufouleur 92 300

1 050. Sébastien Garcia 92 200
1 103. Laury Vanlerberghe 90 000
1 154. Antonin Teisseire 87 300
1 239. Alexandre Réard 84 400
1 252. Nesrine Reilly 83 700
1 278. Matthieu Teffaud 82 900
1 299. Serge Chechin 82 200
1 348. Aurélien Guiglini 80 900
1 355. Jérôme Dumayet 80 500
1 357. Steve Berdah 80 400

Nicolas Vayssières

1 496. Vincent Robert 75 200
1 498. Laurent Azout 75 100
1 517. Quentin Crutel 74 600
1 562. Virgil Deblangy 73 200
1 647. Jérémy Malod 70 800
1 658. Mickael Vassallo 70 200
1 676. Franck Makaci 69 500
1 679. Gregory Teboul 69 400
1 701. Ange Besnainou 68 800
1 740. Fabien Motte 67 400

1 869. Clément Genon 63 300
1 791. Lyor Yiflach 66 000
1 794. Dimitri Joubert 65 800
1 853. Nicolas Vayssières 64 000
1 905. Julien Labarrière 62 200
1 913. Jérémy Palvini 62 000
1 947. Ivan Deyra 61 000
1 947. Jonathan Therme 60 500
2 011. Pierre De Almeida 59 300
2 092. Adrien Amorella 56 800

Bruno Soutavong

2 162. Paul Amsellem 54 500
2 368. Sylvain Mazza 47 200
2 371. Alexandre Girardin 47 200
2 466. Olivier Brun 44 000
2 481. Cédric Muller 43 600
2 595. Joffrey Lhote 40 600
2 695. Frédéric Monedero 37 400
2 722. Bruno Soutavong 36 200
2 804. Yannick Durand 32 500
2 836. Ugo Faggioli 31 500

2 855. Antoine Saout 30 800
2 856. Tristan Forge 30 700
2 880. Gaëlle Baumann 29 900
2 944. Vincent Chauve 27 400
3 075. Sébastien Guinand 22 000
3 079. Simon Franek 21 800
3 150. Hassan Fares 17 900
3 192. Matthieu Rodriguez 15 000
3 242. Erwann Pécheux 10 300

Le reste du field (sélection)

Alejandro Lococo

52. Christian Rudolph (Allemagne) 214 000
126. George Holmes (USA) 181 100
145. Robert Mizrachi (USA) 176 600
155. Loni Harwood (USA) 173 900
246. Phillip Hui (USA) 155 000
248. Mikita Badziakouski (Belarus) 154 400
256. Alejandro Lococo (Argentine) 152 600
280. Florian Duta (Roumanie) 148 200
355. Pablo Mariz (Canada) 138 600
383. Paul Volpe (USA) 135 500

Davidi Kitai

404. Chino Rheem (USA) 132 400
434. Shannon Shorr (USA) 128 700
483. Damian Salas (Argentine) 125 000
520. Dzmitry Urbanovich (Pologne) 122 100
533. Cliff Josephy (USA) 121 000
641. Frederik Brink (Danemark) 113 600
664. Amir Lehavot (Israël) 112 000
670. Davidi Kitai (Belgique) 111 700
729. Vanessa Kade (Canada) 108 200
765. Jeff Hakim (Liban) 106 500

Davidi Kitai

806. Greg Merson (USA) 103 700
821. David Peters (USA) 102 800
979. Ole Schemion (Allemagne) 95 300
1 000. Jeremy Ausmus (USA) 94 300
1 028. Felipe Ramos (Brésil) 93 100
1 099. Martin Finger (Allemagne) 90 000
1 193. Bryn Kenney (USA) 86 300
1 293. Daniel Mizrachi 82 400
1 294. Mark Newhouse (USA) 82 400
1 342. JC Tran (USA) 81 000

Koray Aldemir

1 375. Eric Mizrachi (USA) 79 700
1 392. Harry Lodge (UK) 79 000
1 397. Bart Lybaert (Belgique) 78 800
1 427. Sean Winter (USA) 77 800
1 444. Upeshka De Silva (USA) 77 300
1 499. John Monnette (USA) 75 100
1 555. Anthony Zinno (USA) 73 400
1 570. Darren Elias (USA) 72 900
1 609. Koray Aldemir (Allemagne, tenant du titre) 71 800
1 628. Ben Yu (USA) 71 300

Dietrich Fast

1 745. Dietrich Fast (Allemagne) 67 200
1 840. Matas Cimbolas (Lituanie) 64 600
1 912. Adrián Mateos (Espagne) 62 000
1 975. Nikita Luther (Inde) 60 400
1 986. Natalie Hof Ramos (Allemagne) 60 000
2 184. Melanie Weisner (USA) 53 600
2 227. Manig Loeser (Allemagne) 52 300
2 384. Javier Garcirreynaldos (Espagne) 47 000
2 419. Tobias Peters (Pays-Bas) 45 700
2 460. Ryan Laplante (USA) 44 200

Adrián Mateos

2 490. Darryll Fish (USA) 43 500
2 654. Allen Cunningham (USA) 39 000
2 662. Chris Moorman (UK) 38 800
2 709. Jason Wheeler (USA) 37 000
2 905. Maria Lampropulos (Argentine) 28 900
2 908. Ismael Bojang (Autriche) 28 800
3 051. Sylvain Naets (Belgique) 23 100
3 125. Robert Campbell (Australie) 19 000

Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800 BB ante 800