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Winamax SISMIX 2023-Rubriques - Autres tournois

Le SISMIX est - enfin - de retour à Marrakech

Winamax SISMIX 2023
Nos cours d'histoire nous avaient appris à diviser les époques en deux catégories : avant Jésus-Christ, après Jésus-Christ. Peut-être bien que les écoliers du futur se verront enseigner une nouvelle subdivision... Avant la pandémie, après la pandémie ! Et dans ce monde d'après encore jeune et incertain, chaque nouvel évènement Winamax est l'occasion de célébrer une sorte de retour à la normale, et de mesurer le temps dont l'écoulement n'a - hélas - aucunement été freiné par le Covid. En avril 2022, le Winamax Club Trophy nous avait permis d'enfin vous retrouver en live après deux longues années virtuello-confinées. Un mois plus tard, on fêtait à Madrid la première édition du Winamax Poker Open organisée en trois ans. En octobre 2022, on découvrait tous ensemble la première nouvelle destination de l'ère post-Covid : Bratislava, pour un WPO flambant neuf à la sauce slovaque. Il y a deux mois, le Winamax Poker Tour sacrait son premier champion français depuis 2018, et son premier champion espagnol tout court. Et enfin, cette semaine : Marrakech, terre de baptême du SISMIX, où nous sommes de retour pour la première fois depuis cinq ans.

Pour le WiPT comme pour le SISMIX dans sa version marocaine, le Covid n'est pas le seul fautif de cette interminable attente. Tandis que notre grand circuit freeroll et amateur a dû batailler en justice pour retrouver la place qui lui était due, le SISMIX a de son côté vécu une petite escapade en Espagne : l'indisponibilité du casino Es Saadi au printemps 2019 nous avait motivé à tester les eaux de Lloret de Mar, pile au moment où les joueurs ibériques commençaient à se faire de plus en plus nombreux sur Winamax.

Winamax SISMIX 2023
Ce long préambule pour vous dire une chose simple : Marrakech, ça faisait longtemps, et ça fait du bien. Certes, on a dû se réacclimater à certaines coutumes locales très éloignées de nos habitudes, et ce, dès notre arrivée à l'aéroport. "Monte devant, c'est plus sympa. Ha non, pas de ceinture, surtout pas. Ici, on ne met pas sa ceinture dans les taxis." Mais une fois arrivés au Es Saadi Resorts, c'est avec un plaisir intact qu'on a retrouvé le décor et les installations, d'un luxe oriental inégalé, de la maison qui a vu naître le SISMIX. Un évènement et un lieu chers au cœur des équipes Winamax, où le Team W s'est d'ailleurs payé le luxe de triompher pas moins de trois fois en cinq éditions, depuis Davidi Kitai la première année (2014) jusqu'à Adrian Mateos (2018), en passant par Kool Shen (2016). "J’adore l'appeler "le festival du dilemme, nous disait son papa Matthieu Duran la semaine dernière dans une interview XXL, car le programme est tellement chargé que tu ne sais jamais si tu vas te poser, faire la fête, aller à la piscine ou jouer au poker ! L’origine du SISMIX, c’est d’ailleurs de recréer un Las Vegas à trois heures de Paris, sur ses piliers : une ville qui ne dort jamais, une hôtellerie de luxe, le gambling 24h/24 et la teuf non-stop. Tu peux venir avec ton copain ou ta copine, ou pas..."
Winamax SISMIX 2023
À l'heure où vous lisez ces lignes, l'unique festival poker-teuf au monde a démarré depuis une petite poignée d'heures. Le premier des 19 tournois au programme affole déjà les compteurs (on vous en reparle très vite) et du côté de la piscine, on me dit que l'ambiance n'a pas tardé à prendre forme, les premiers DJs de la timetable ayant commencé à faire frémir les Pioneer. Des tables 6-max, des plongeons dans une mare de décibels, des animations débiles dont nous avons le secret, quelques pointures de la scène house francophone mixant pour vous jusqu'à l'aube dans le club voisin : voici ce qui vous attend au cours des six prochains jours... un programme rempli à ras-bord que la rédac' va s'appliquer à vous raconter du matin jusqu'au soir, à grands renforts de textes, photos, et vidéos. La seule chose qui n'est pas à l'agenda cette semaine, c'est du sommeil !

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Un Starter prometteur

Le SISMIX n’avait plus posé le pied à Marrakech depuis 2018. Une éternité dans l’univers du poker. Et pour sa sixième édition à Marrakech (la septième en tout), le SISMIX retrouve déjà ses belles couleurs d’antan, avec un premier event, le bien-nommé Starter. Avec un début lancé à midi, et des entrées tardives disponibles pendant onze niveaux, ils sont au total 226 à avoir payé leur buy-in pour faire voler les premiers jetons de ce festival. De très bonne augure pour la fréquentation de ce festival !

Salle principaleLa salle principale (salle Jean Bauchet, du nom de l'illustre fondateur du casino Es Saadi) accueille le Starter de cette sixième édition du SISMIX à Marrakech

A titre de comparaison, le dernier Starter lors du WPO Bratislava 2022 avait comptabilisé 251 entrées. Et le dernier Starter disputé à Marrakech, lors du SISMIX 2018 donc, en avait totalisé 279. Enfin, pour mémoire, le dernier vainqueur d'un Starter SISMIX à Marrakech est le Français Arnaud Catherine, qui s'était imposé pour un gain de 15 245€. Fun fact, le joueur pointe à l'heure actuelle à la 2000ème place tout pile de la All Time Money List France.

Accueil
Un accueil fluide et souriant pour les premiers inscrits de ce festival SISMIX !

Il faut dire que les conditions de jeu sont idéales pour se chauffer avant les grands tournois de la semaine : pour 3 000 dirhams, les joueurs démarrent avec un confortable tapis de 150 BB sur des niveaux de 20 minutes. Un seul re-entry est autorisé et ils sont nombreux à avoir déjà grillé cette unique cartouche, puisqu’après deux heures et demie de jeu, un quart du field d’inscrits a déjà quitté le tournoi. Avec un soleil éclatant, les sortants pourront toujours se consoler au bord de la piscine ou auprès des nombreux stands installés par les équipes de Winamax dans l’enceinte verdoyante et toujours aussi agréable du Es-Saadi Palace.

Alors que ça bataille dur aux tables, quelques joueurs pro passent par la salle et, l’espace d’un instant, on les imagine venir garnir les sièges du Starter : Pierre Calamusa, Maxime Chilaud, Moundir Zoughari ou encore Mehdi Chaoui. Mais ils ne font que passer, pour rejoindre l’immense géode dressée dans les luxuriants jardins jouxtant le Palace, à proximité immédiate d’une piscine bien silencieuse, et participer au day 1 du Battle Royale, l’autre grand tournoi du jour, au buy-in un poil plus cher (8 500 MAD).

La géode dressée dans les jardins du Es Saadi accueille les joueurs du Battle Royale

La géode dressée dans les jardins du Es Saadi accueille les joueurs du Battle Royale

Aux tables du Starter, on retrouve toutefois quelques figures du poker tricolore et marocain, avec notamment l’inénarrable Guillaume Darcourt (qui a déjà monté une tonne) ou encore le camarade couvreur Fausto Munz, assis à une table bien agressive.

C’est d’ailleurs à cette table qu’on assiste à quelques passes d’armes intéressantes en ce début de festival.

Après avoir perdu une grosse moitié de stack aux premiers niveaux, Fausto parvient à revenir à une bonne moyenne. Sur un raise préflop de son voisin de droite, à 2500 (aux blinds 600/1200), il pousse 7000 du bouton et se voit payé pour découvrir un flop A6J. Sur le check adverse, Munz poursuit son récit en proposant un chétif 4 200, pour se faire chek-raise à 15 400 ! Fausto n'hésite pas vraiment très longtemps et décide de call, se laissant environ 25 000 derrière. Sur la turn Q, Cheng Wei-Yin avance son tapis, couvrant largement celui du journaliste poker. S'ensuit un long, long tank devant des adversaires respectueux de la décision, lourde, à prendre. Ce sera finalement un fold de Fausto, pour se ménager une chance d'avenir dans ce tournoi, avec encore 20 BB à son actif. Le joueur belge d'origine chinoise, habitué de ces formats de tournoi et régulier du casino Kings de Rozvadov, empoche un joli coup et se détache au chipcount de sa table. Et quelques mains plus tard, Fausto rendra malgré tout les armes.

Cheng Wei-Yin
Cheng Wei-Yin empoche un joli coup face au couvreur Fausto Munz

Un Boa aux abois

Event #1 : Starter 3 000 dirhams

Sur les 226 entrées comptabilisées pour ce premier event, ils ne sont désormais plus que 70 encore en lice, à pouvoir espérer accrocher leur nom tout en haut du palmarès de ce Starter inaugural. Avec à la clé un gain de 120 000 MAD (soit environ 11 000€). Les inscriptions tardives sont à présent closes. Et la moitié du boulot est fait, puisqu'ils seront 35 à entrer dans l'argent, avec un mincash à 4 500 MAD pour les premiers éliminés dans le pay-out. De quoi buy-in un prochain tournoi dans ce programme très riche qui est proposé toute la semaine.

Parmi les rescapés, beaucoup sont assis devant de petits tapis et sont passés en mode ninja. A l'instar de Guillaume Darcourt, habitué des swings de jetons, qui est passé en l'espace de quelques niveaux d'un stack au double de l'average à un reliquat quasi insignifiant. Chassé en meute, il est à présent aux abois. Et c'est avec ses derniers 14 000 jetons qu'il décide de tout pousser en préflop, trouvant un payeur visiblement satisfait de son spot. Mais avec A9, il est pourtant bien derrière le Boa, propriétaire d'un AK tombé à pic.

Bien que favori avant le coup, le flop va faire monter la température et donner quelques sueurs, ou quelques espoirs, aux deux impétrants : J6Q. Mais la turn 5 et la river 3 vont permettre à Darcourt de doubler grâce à sa belle et suffisante hauteur max.

Boa
Lunettes noires pour Guillaume Darcourt : le Boa est aux abois

Quelques tables plus loin, un joueur m'interpelle : "On a un croupier magique, il nous sort brelan à tous les flops". Plus tout à fait un perdreau de l'année, on décide tout de même d'aller jeter un oeil, la curiosité étant plus souvent une qualité qu'un défaut dans notre métier de reporter de jetons. Et la promesse est bien tenue : la première main à laquelle on assiste donne brelan de Neuf à un joueur qui ne trouve pas de payeur mais décide de révéler ses cartes. Une façon bien maligne de nous inviter à rester à cette table. Main suivante, c'est David Lopez de Arechaga, dit CrazyFox, qui ouvre UTG à 5 500 (2 BB) et se voit annoncer tapis par le bouton. Après avoir demandé le compte, 52 500, David paie sans hésiter, couvrant bien largement son adversaire.

CrazyFox retourne encore les Neufs, avec 99, et fait face à AK pour un flip des plus classiques.

Le tableau va renforcer un peu plus la légende de ce croupier aux brelans : avec un board 96K810, David sort son opposant avec brelan floppé. Et voit son stack grimper à 250 000, soit trois averages.

Pour la petite histoire, la main suivante offrira un nouveau brelan floppé, avec les Quatre. Et le croupier de gagner un nouveau surnom : Magic Trips.

Venus pour batailler

Event #2 - Battle Royale 8 500 MAD (Day 1)

Salon égyptien

La piscine, le soleil, le ciel bleu, les palmiers, la teuf sous 28 degrés, tout ça c'est bien joli, mais ce n'est pas forcément pour tout le monde. Ou du moins pas encore. Dans un coin du Es Saadi, dans le somptueux salon égyptien ouvert - c'est rare - sur la non moins sublime piscine du Palace, ils sont nombreux à en découdre sur ce qui sera le deuxième tournoi le plus onéreux au programme, le Battle Royale, proposé ici au tarif maison de 8 500 Dirhams (environ 770 €).

En attendant les passes d'armes un brin plus récréatives - encore que - du Main Event, c'est à chaque un réel plaisir que de déambuler au milieu de tables où l'on retrouve bien souvent plusieurs visages connus. Au moment de taper ces lignes, le compteur vient d'atteindre les 200 inscriptions, re-entries comprises. Si le record de 348 entrées du WPO Madrid est inatteignable, les 162 du SISMIX précédent, à Lloret de Mar, sont d'ores et déjà battues. En clair, on ne devrait pas être bien loin des 244 recensées à Bratislava. Le vainqueur devrait donc empocher un chèque tournant autour de 25 000 €. Mais ça, ce sera demain, une fois que les treize niveaux d'enregistrements tardifs seront passés et que le field de 120 joueurs actuellement en course aura été passé à la moulinette. On vous les présente ?

Parys - Pastore

"Alors, première fois à Marrakech ?" Voilà la phrase que l'on risque de poser à pas mal d'entre vous à notre première rencontre de la semaine - désolé par avance. Pour Jonathan Pastore, il s'agit même d'une grande première sur le continent africain. "Ça faisait cinq ans que j'en entendais parler, nous glisse le Champion du Monde. Peut-être parce qu'il y a cinq ans qu'il n'y en avait pas eu... Mais là beaucoup de potes venaient, c'était l'occasion rêvée, surtout avant Vegas." Vegas justement, parlons-en : quel sera le programme pour ce nouveau cru, après avoir remporté 1,5 million de dollars lors des douze derniers mois ? "Je pars le 6 juin, après avoir passé quelques jours en famille du côté du Mans. Tout le planning n'est pas encore définitif, mais l'idée c'est de jouer un peu moins et un peu plus cher. Il y aura sûrement un 25 000 $ ou deux, en fonction de comment ça se passe."

Surtout, Jonathan compte bien se frotter à un univers nouveau pour lui : celui des variantes. "J'ai hâte de jouer le tournoi de Badugi ! En plus ce sera une grande première, d'habitude on ne peut y jouer que sur des tournois de Mixed Games assez chers. Celui-ci ce sera un 1 500 $, avec un tout petit field. Je vais sûrement faire du Razz aussi, et du PLO. J'ai pas mal bossé ces jeux ces derniers temps." Mais d'où vient cette envie soudaine ? "En fait, quand j'ai commencé à jouer online, c'était en Ace to 4. J'ai toujours aimé ça. Mais jusque-là, je n'avais pas forcément la bankroll." Un problème largement réglé donc depuis ce bracelet à 770 000 $ et sa deuxième place sur le Main Event des WSOP-Europe, pour 850 000 € de plus. À sa table, il aura d'ailleurs affaire à un autre joueur qui s'était illustré sur les WSOP l'an dernier, le troisième du 1 500 $ Freezeout Maxime Parys.

Abou Sy

Pour Abou Sy, ce n'est pas une première fois à Marrakech mais carrément... sur un festival Winamax. "C'est inexplicable..." avoue le Parisien. Content que tu sois enfin des nôtres Abou !

Mehdi Chaoui

Du côté de Mehdi Chaoui aussi l'instant est solennel : le natif de Casablanca dispute enfin son premier SISMIX ! "Le fait que mon premier [festival Winamax] soit à Marrakech, à la maison, ça va être particulier, ça va être sympa à vivre," nous avouait-il en interview il y a quelques semaines. Après avoir longtemps rêvé de venir taper le carton au Es Saadi, la nouvelle recrue du Team a même pu venir repérer les lieux en janvier dernier lors des WSOP-Circuit, réussissant notamment à se hisser en finale du Mini Main Event. Surtout, le nouveau prodige de la scène francophone reste sur trois hauts faits. En remportant son premier pique lors de l'EPT Monte-Carlo sur un Side Event 6-Max à 5 150 €, il a franchi la barre du million de dollars de gains en live et s'est installé en première place de la All-Time Money List marocaine. Un jeune homme sur un petit nuage et qui connait parfaitement le field de ce genre de tournois à trois chiffres de buy-in : bonne chance à ses adversaires !

Pierre Calamusa

Les vétérans du Team W sont aussi de la partie sur ce Battle Royale, à l'image de Pierre Calamusa...

Gaëlle Baumann
...et Gaëlle Baumann, qui n'a pas tiré la meilleure table de la salle, aux côtés de Hugues 'Chotec' Mazerolle et Benjamin 'EN_VACANCES' Saada.

Petit, mais costaud

Event #2 - Battle Royale 8 500 MAD (Day 1)

Environ 200 joueurs au compteur à 19 heures (heure locale), tous réunis dans le petit salon égyptien, qui ne compte pas plus de 30 tables : vu comme ça, ce Battle Royale, premier gros tournoi de ce SISMIX, ne brille pas de mille feux. Et pourtant. En franchissant la porte de la salle, on se rend compte tout de suite que nous avons affaire à l'un des grands rendez-vous de ce festival : le field est constellé de joueurs renommés. Dès qu'on tourne la tête, on en voit un nouveau, certains réunis pour former de très belles tables, qui ne dépareilleraient pas sur un High-Roller.

Chevre.miel
On pense notamment à cette incroyable table 117, où Anas Tadini et Ugo Faggioli ont vu successivement venir s'asseoir Mathieu Papineau et Nicolas Vayssières ! Le cinquième larron, qu'en revanche nous ne connaissons pas, est bien mal tombé, d'autant que Chevre.miel (photo) a débarqué avec une tonne de jetons, 150 000 environ, soit trois fois le stack de départ. Le grinder nous explique qu'il a reçu "deux livraisons", juste après son arrivée aux blindes 400/800. Sur le premier coup, "un joueur, qui venait de perdre un petit pot contre moi, relance au bouton. Je 3-bet en BB avec As-Roi suités, et il fait directement tapis pour 47 000 avec Roi-Neuf. Le deuxième ? Un joueur limp, un autre isole, et je call en BB avec 5-5. Le limper paye, et on est trois sur un flop 8-5-2 : check, check, check. Je mise le pot sur le turn 3, et l'un des joueurs fait tapis avec K-8... Je te l'ai dit, c'était facile ! J'ai bien fait de rester un peu plus longtemps à la piscine..." Nico, qui a réalisé quelques-uns de ses premier cashs en live lors de la dernière édition du SISMIX Marrakech en 2018, espère donc faire au moins aussi bien que sa 7e place sur le Battle Royale KO du WPO Madrid. Attention à Anas Tadini, qui semble tout excité par le nouveau casting de sa table : "Pour me sortir, il faudra une kalash !" prévient le Marocain.

Quelain
150 000 jetons, c'est pas mal. Mais ce n'est pas aussi bien que les 200 000 jetons derrière lesquels trône Aurélie Reard, actuelle chipleadeuse de ce tournoi. Cet regulière de Marrakech confie pourtant n'être pas venue au Es Saadi depuis le début de la pandémie, et n'avoir pas fait de live depuis longtemps, hormis un passage sans réussite aux dernières WSOPC Cannes. "Mais comme j'ai bust très vite de tous les tournois, j'ai l'impression de reprendre vraiment ici," explique Aurélie, venue évidemment avec son mari Alex, qui joue à la table de Pierre Calamusa et Adrien Guyon (encore une table de très haut niveau). Pour en arriver là, Aurélie a notamment remporté "une méga-rencontre" : deux Rois contre deux Dames et deux Valets en 5-handed, le tout à tapis préflop ! "Un joueur aggro relance UTG, je flat K-K au cut-off, le bouton call, la BB fait 6 500, UTG paye. Je fais 22 300, le bouton passe, la BB fait all-in pour 51 900, UTG tank-call, et je snap... Cela ne fait qu'une heure qu'on joue ! Et ça tient, malgré un flop 8-9-10... Malheureusement, je n'avais que 51 800, alors je ne prends aucun bounty dans ce coup. Mais j'en ai pris d'autres après..." Aurélie semble en tout cas en pleine forme : "Elle joue bien", confirme son voisin de gauche. Et elle nous le confirme en envoyant 21 000 river dans un pot d'environ 50 000, sur un tableau J1043K, obtenant un fold. Elle montre A5 pour un joli bluff, juste avant de miser sur un flop avec trois Trèfles et de montrer... deux Trèfles. "Il y a tellement de fois où ça ne se passe pas bien, je profite !" Aurélie a aussi vu un autre grand habitué du Es Saadi débarquer à sa table, Mounim Kaddouri.

Gallois
Hadrien Gallois, qui quitte la salle de tournoi, explique qu’il ne remettra pas de bullet dans ce Battle Royale. « C’est l’heure de découvrir les cocktails de la piscine ! » Notre ex-Top Shark, Alex Romero, pour sa deuxième fois à Marrakech après les WSOPC en janvier, est tout sourire. « C’est un bel endroit ici ! » Quant à sa compatriote Leo Margets, elle joue avec Idir Haiche, et vient de lui prendre un petit pot : « Cela fait un demi-point pour moi contre toi, » rigole l’Espagnole.

Sonny Franco se faufile parmi les 33 prétendants à la couronne du Battle Royale

Event #2 - Battle Royale 8 500 MAD (Day 1)

Ils étaient 213 sur le départ de ce Battle Royale au field très dense. Ils ne sont plus que 33 à avoir emballer des jetons à l'issue de ce jour 1, conclus au niveau 20, sur des blinds 4000/8000. 33 joueurs pour 27 places payées : autant dire que la reprise de ce jour 2 va très vite monter en température, pour aller chercher les 145 000 dirhams promis au vainqueur. Le premier sortant payé se consolera avec un billet de 8 500 MAD, de quoi se faire plaisir parmi les nombreux autres tournois à l'affiche de ce SISMIX 2023.

MargetsLeo Margets ne verra pas le jour 2 de ce Battle Royale, contrairement à ses coéquipiers de la team au W rouge Pierre Calamusa ou Mehdi Chaoui. Mais elle sera bien présente en revanche au jour 1 du Main Event dès demain !

Et parmi les prétendants, les têtes d'affiche sont nombreuses. Parmi eux figurent les team pro Winamax Pierre Calamusa et Mehdi Chaoui. Ce dernier aura bien fait vivre sa table, pour baguer 426 000 jetons en fin de journée, alors que la moyenne en jetons se situe à 323 000. A sa table, il aura notamment eu fort à faire avec Benjamin Hammann, qui termine à deux average et dans le haut du classement (668 000), les deux s'étant affrontés dans de nombreux coups.

Jérôme Gauclain verra lui aussi le jour 2. Mal embarqué dans la dernière phase de la journée, il perd quelques gros coups préflop pour tomber à 10 BB à quelques mains de la fin de la journée. Dans les blinds, il décide de check-raise all-in le min bet de Benjamin Saada. Ce dernier décide de payer et son choix d'avère pertinent car avec 77, il possède la pointure de la main de Gauclain, qui retourne un peu dépité 66. Mais un flop miraculeux va inverser quasi inéluctablement les probabilités de victoire : avec 66329, Jérôme trouve un carré floppée et remonte à 22 BB. Prenant encore le coup suivant, il bague environ 30 BB pour se donner de l'air et de l'espoir au jour 2. En vacances à Marrakech, il a découvert la tenue du Sismix et a sans hésiter décider de venir taper le carton avec quelques amis. Et avec un retour prévu samedi, il n'a pas coché la case du Main Event et pourra donc s'en donner à coeur joie sur les sides proposés, à commencer par ce prometteur jour 2 du Battle Royale.

Jérôme partageait sa table avec un joueur qui a une histoire toute particulière avec Marrakech, tant il y a gagné et souvent de belle manière. Sonny Franco sera aussi dans le coup pour ce jour 2, avec un stack à la moyenne qu'il a su faire fructifier à la dernière main de la journée.

Franco
Sonny Franco joue à domicile à Marrakech : le salon égyptien a déjà été le théâtre de plusieurs de ses exploits

Au bouton, il décide de tout mettre avec Q10. Le joueur en small blind décide de payer, avec un stack légèrement inférieur. En big blind, on retrouve Benjamin Saada, décidément bien mal embarqué dans les derniers coups de la journée. Après un long tank, perturbé par une demande du time finalement annulée, le Français décide de fold sagement, sûrement échaudé par les derniers coups disputés, et perdus, à sa table. Avec AQ, le joueur de small blind est bien devant et Sonny pourrait revenir en jour 2 avec un tapis réduit à 2 blinds !

Mais le board va finalement tourner en sa faveur avec 105769. Top paire au flop pour Sonny qui va tenir donc face au tirage flush max adverse et c'est donc un retour à la moyenne pour le très solide Franco, largement charrié à l'issue du coup par ses nombreux amis présents aux tables et en dehors. Il retrouvera au jour 2 Alexandre Réard ou Ugo Faggioli entre autres.

Chipcount partiel à 33 left :

Antoine Talvard : 725 000

Benjamin Hamman : 668 000

Quentin Laugt : 650 000

Mehdi Chaoui (team pro Winamax) : 426 000

Sonny Franco : 350 000

Jonathan Therme : 232 000

Aurélie Réard : 185 000

Le Starter au finish

Event #1 : Starter 3 000 dirhams

Le dénouement du Starter, le premier tournoi de l'édition 2023 du SISMIX, est désormais proche : ils ne sont plus que 4 sur les 226 prétendants initiaux.

La table finale s'est constituée avec 7 joueurs et c'est le qualifié Winamax Damien Bastide qui aura fait la bulle de la TF. Satisfait de son parcours, il nous a confié "avoir joué un bon poker".

"C'est motivant pour lancer sa semaine et puis je reviens dès demain pour le Main Event. Je me suis qualifié sur Wina alors c'est déjà du bonus." ajoute-t-il, avant de s'éloigner, hésitant sur son chemin, vers les caisses du casino pour encaisser les 17 000 dirhams de sa septièmre place.

azoulay
Laurent Azoulay

d'inca
Mike d'Inca

Parmi les autres éliminés notables, Laurent Azoulay aura vu son beau parcours se terminer à la 14ème place (7700 MAD), Mike d'Inca (sorti en 17ème position pour 6600 MAD) ou encore Guillaume Darcourt (21ème pour 5500 MAD).

Valentin

En revanche, la belle aventure continue pour Valentin Devooght (photo) : le kiné du Nord, ancien finaliste Top Shark pointe à la seconde place du classement en jetons à 4 joueurs left.

Le vainqueur sera sacré dans la nuit et consacré dans ses lignes dès demain !

Yassine, deuxième tournoi de sa vie, déjà une victoire

Le poker est truffé de belles histoires. Et le Sismix vient déjà de frapper. On ne parle pas ici d’une victoire à des centaines de milliers d’euros, certes. Mais la petite histoire de Yassine mérite bien qu’on s’y attarde quelques minutes.

Parmi les premiers tournois disputés lors de ce début de festival, le Sprint (Event #5) n’était pas forcément le plus ronflant, avec son modeste buy-in de 1 450 dirhams (130 €). Il a pourtant accouché d’un vainqueur au profil surprenant. Yassine, un Espagnol originaire de Tenerife, dans les Iles Canaries, disputait à cette occasion le deuxième tournoi de sa vie. Le premier ? Un peu plus tôt dans la journée, ici-même. Une situation qui ne l'empêche pas d'afficher une sérénité et un détachement assez bluffants. En dominant un field de 127 joueurs, ce jeune homme de 23 ans enregistre là le tout premier gain de sa carrière : 42 500 dirhams, soit 3 900 € environ.

Yassine, ganador del Sprint, y su amigo Abraham

Nous nous sommes entretenus quelques minutes avec Yassine, juste avant qu’il ne s’inscrive sur le tournoi KO du jour (l'envie de jouer est là !). Le champion du Sprint ne joue au poker que depuis un mois, essentiellement avec son ami Abraham qui l’a emmené à Marrakech pour passer un bon moment entre potes et permettre à son compère de faire ses gammes au poker (et quelles gammes !). Ce qu’il compte faire de son gain ? “Jouer d’autres tournois du Sismix (dont le Main Event) et constituer une première bankroll online (sur Winamax) pour jouer des MTT.” Simple, efficace, un plan sans accrocs. Ne venons-nous pas de créer un monstre ?

Pour le reste, l'approche des deux amigos est plutôt simple : jouer 2 ou 3 festivals par an. Et le Sismix en fait partie. On va forcément les surveiller de près d’ici la fin de la semaine. Qui sait ce que le Padawan Yassine et son mentor Abraham ont encore en réserve ?

Hobam, le premier plongeon

Un cash-gameur pro venu de Nancy remporte la première épreuve du festival Event #1 : Starter 3 000 dirhams

Winamax SISMIX 2023
"Je crois que c'est ma première ligne Hendon Mob !" Après vérifications, c'est à tout fait exact : avant sa victoire hier soir (très tard) sur le bien nommé Starter, tournoi inaugural du SISMIX, Alexandre Hobam n'avait encore jamais signé le moindre résultat sur un tournoi live, même pas un petit ITM. Le joueur venu de Nancy explique pourtant pratiquer le poker "depuis 10 ans"... sauf que c'est sur un terrain de jeu où les performances et victoires ne sont pas enregistrées dans la plus grosse base de données du poker mondial : celui du cash-game. "Le MTT, ça ne représente pas plus de 5 % de mon volume de jeu. Je joue de la 2 € / 5 € à la 10 € / 20 €, sur Winamax, entre autres sites." 10 ans à gagner sa vie cartes en main lorsque l'on affiche à peine 28 piges au compteur : c'est très tôt qu'Alexandre a trouvé sa vocation. "J'ai découvert le poker pendant mes études, avec un pote. Rapidement, on était gagnants. Du coup, j'ai attendu de terminer le diplôme - une licence de commerce - puis on est partis aux Pays-Bas pour tenter le coup à fond, sur les sites du .com." L'aventure hollandaise a duré deux ans. Mais de nos jours, Alexandre ne songe toujours pas à embrasser une carrière plus traditionnelle. "Il le faudra peut-être un jour. Le métier de joueur, il n'est pas encore véritablement accepté. J'ai le sens des affaires, je serais devenu commercial s'il n'y avait pas eu le poker. Peut-être un jour..."

En attendant, Alexandre a trouvé le bon filon sur le SISMIX, allant jusqu’au bout de ce qui était son premier tournoi du festival - forcément. Mais pour cela, il lui a fallu batailler jusqu’à une heure où les derniers fêtards commençaient à se faire décoller à la spatule des banquettes du Theatro. « On a terminé à 5h30 du matin ! J’ai été chip-leader très longtemps, quand il restait 20 joueurs j’avais 2,5 fois la moyenne, et ça a duré jusqu’à qu’on ne soit plus que trois. J’ai commencé le duel avec seulement 10 % des jetons… » Spécialiste du heads-up, le pro savait parfaitement ce qu’il lui restait à faire (« J’ai beaucoup shove ») face à une dernière adversaire - Linda Hamdi pour ne pas la citer - qui a, peut-être, péché par impatience en cette heure tardive. « Elle se voyait gagner, je pense. Je suis tombé à 4 BB ! » Mais Alexandre a doublé une première fois, et grind sa remontée jusqu’au coup clé du duel : « J’ai 84 sur un flop 8-4-5. Elle donk-shove avec As-5. Après ça, il ne lui restait plus qu’une blinde… » De « contre-remontada », il n’y aura pas : quelques secondes plus tard, Alexandre était sacré vainqueur du Starter. Son triomphe devant un field conséquent de 226 inscrits (dont l’ancien finaliste Top Shark Valentin « NickHautine » Devooght, 4e) lui rapporte 120 000 dirhams (presque 11 000 €) et son premier trophée poker.

Winamax SISMIX 2023
"Il commence correctement, ce séjour !" savoure le vainqueur avant de poser pour la première winners picture aquatique de l'histoire du poker. "En arrivant hier, j'hésitais entre le Battle Royale et le Starter. Les tables du Battle Royale avaient l'air très dures. Moi, je ne suis pas un expert en tournoi. J'ai fait mon choix en fonction du field !" Souriant et volubile, Alexandre a du temps à consacrer aux reporters : aujourd'hui, il n'a pas prévu de rejouer. "Ces séjours, c'est moitié vacances, moitié boulot. Plutôt même 75 % vacances, 25 % boulot ! Je connais bien cette ambiance des tournois Winamax. J'ai été Red Diamond dans le passé, donc j'ai eu l'occasion de me faire inviter. Tout est idéal, le cadre, la piscine, la météo. On a monté une bonne équipe de potes, on est une quinzaine à être venus. La plupart sont des joueurs, mais je fais aussi découvrir à ceux qui ne connaissent pas. Le but, c'est de kiffer !" Voilà qui ferait parfaitement l'affaire comme slogan alternatif au SISMIX.

Baptiste Es Saadi ?

Baptiste Bensadi est sur la voie royale pour le titre Sonny Franco et Benjamin Hammann tenteront de contrecarrer ses plans Event #2 - Battle Royale 8 500 dirhams (Day 2 et finale)

TF Battle Royale
Après deux jours de bataille, le Battle Royale entame son dernier acte : ils ne sont plus que six sur les 213 entrées comptabilisées (27 places payées) pour aller chercher le titre et les 145 000 Dirhams (environ 14 000 €) promis aux deux premières places, en plus des bounties accumulés par chaque joueur. Normalement, la table finale officielle se joue à sept, mais nous sommes arrivés au salon égyptien juste après l'élimination du 7e de ce tournoi, Quentin Laugt, qui termine 7e du tournoi pour 28 000 Dirhams. Heureusement, le Français était encore dans le coin pour poser sur la photo des finalistes ci-dessus (en bleu, au centre)... Mais il laisse donc six compatriotes se disputer le titre, qui semble pour l'instant promis à un grand favori : Baptiste Bensadi.

Bensadi
Déjà finaliste du WPO Madrid cette année, le Français possède en effet pas loin de 5 millions de jetons, soit 82 blindes et plus de quatre fois le tapis de son plus proche poursuivant au chipcount, Cédric Garcia ! Une montagne qu'il va tenter de mener au sommet de ce tournoi, pour sa première victoire en live. Et autant dire qu'il va pouvoir mettre la pression sur le reste de la table, puisque quatre de ses adversaires possède des stacks compris entre 17 et 24 blindes, tandis que le shortstack Yannice Bahri reprendra avec 11 BB.

Franco
Mais une chose est sûre, notre chipleader devra cependant se méfier de tout le monde : avec des joueurs du calibre de Sonny Franco (ci-dessus) multiple vainqueur ici au Es Saadi, ou Benjamin Hamman (ci-dessous), qui avait remporté deux tournois au WPO Bratislava, nul doute qu'il trouvera du répondant. Kévin Quilleré compte lui trois places payées à Marrakech, dont deux sur des précédentes éditions du SISMIX, Yannice Bahri facture tout de même 164 000 $ de gains en tournois live depuis 2016, alors que Cédric Garcia faisait déjà des ITMs il y a dix ans. Bref, chaque membre de cette finale possède un minimum d'expérience sur les tournois en dur.

Hammann
On n'est pas des experts en la matière, mais nul doute que l'ICM devrait jouer un grand rôle dans cette finale, même si nous sommes sur un tournois au format Knockout : avec des tapis aussi rapprochés, on peut imaginer que les finalistes, outre Baptiste, attendront une éventuelle élimination de Yannice avant de prendre des risques, chaque coup joué à tapis entre eux pouvant potentiellement leur faire rater un palier atteignable dans le prizepool. Allez, c'est parti pour la première grosse finale de ce SISMIX 2023 !

La table finale du Battle Royale

Bahri

Siège Nom Pays Tapis Bounties
1 Yannice Bahri (photo) France 710 000 14 500 Dhs
2 Baptiste Bensadi France 4 955 000 60 000 Dhs
3 Kévin Quilleré France 1 150 000 12 250 Dhs
4 Cédric Garcia France 1 445 000 35 500 Dhs
5 Sonny Franco France 1 030 000 27 250 Dhs
6 Benjamin Hammann France 1 300 000 20 250 Dhs

Blindes : 30 000 / 60 000 / 60 000 Tapis moyen : 1 775 000

L'échelle des gains

Place Gains
1er / 2e 145 000 Dhs
3e 105 000 Dhs
4e 75 000 Dhs
5e 54 500 Dhs
6e 39 500 Dhs

Couple
Ils sont pas mignons tous les deux ? Le coupe Alexandre et Aurélie Reard se sont retrouvés à la même table lors du Day 1 de ce Battle Royale. Bilan ? Selon Aurélie, Alex a fait la bulle (28e) en perdant deux Dix contre deux Cinqs, tandis que la narratrice a terminé 20e pour 9 500 Dirhams. Les mariés sont maintenant en lice dans le Day 1 A du Main Event.

Larique, des KO sans hic

Un spécialiste Expresso toulousain remporte le premier tournoi Knockout du SISMIX 2023 Event #3 : Wanted KO 1 700 dirhams

Quentin Larique Vainqueur WANTED KO SISMIX 2023
Encore une victoire d'un non-spécialiste MTT ! Hier, tandis qu'Alexandre Hobam le cash-gameur s'emparait du Starter hier, Quentin Larique l'Expressomaniaque se gavait de bounties sur le Wanted KO. À 30 ans, le Toulousain se définit lui aussi comme joueur pro, enchaînant les Sit&Go 3 joueurs à jackpot à des limites comprises entre 20 et 100 €. Ce n'est pas le premier festival Winamax disputé par Quentin... mais c'est tout comme. Car le précédent remonte à... 2012 !

« J’ai joué la première finale du Winamax Poker Tour. Derrière, je n’ai jamais vraiment eu la bankroll pour me faire un vrai séjour. Mais là, pour ce SISMIX, je me suis qualifié pour le Main Event…. » Sur un Expresso ? « Non, même pas ! Sur un satellite classique. »

Si Quentin soulève aujourd’hui son premier titre en live (et encaisse un gain de 34 000 dirhams, 3 100 € environ) c’est surtout dans l’optique de prendre des vacances, et du plaisir, qu’il s’était pointé à Marrakech. Autour de lui sur la photo souvenir : une bande où se mélangent amis (joueurs ou non-joueurs), et surtout son épouse Eva. Le destin du couple est irrémédiablement lié à celle qu’on surnomme la Ville Rouge. « On était déjà venus une fois ici… » Madame coupe le mari : « C’est là qu’on s’est rencontrés ! En 2012, sur un Marrakech Poker Open. L’époque de Big Roger. Je suis une joueuse aussi, mais une petite joueuse.… » De l’avis général, on se sent bien sur le SISMIX, surtout au lendemain d’une victoire. « L’orga est tellement top, on voit que vous avez fait les choses bien. Tout est confortable ! »

Quentin Larique Vainqueur WANTED KO SISMIX 2023
Contrairement à celui du Starter, le dernier heads-up du Wanted KO ne s'est pas éternisé : Quentin a joué en tout et pour tout une main contre Youri Pagot, son ultime adversaire. "J'ai deux As, il a deux Valets..." Pas besoin d'en dire plus, on a compris. En finale, Quentin a croisé un certain Maxime Manzone, Top Shark 2023 de son état : sa première finale aux couleurs du Team W s'est soldée par une sixième place, tandis que Quentin fonçait vers la victoire. "J'ai toujours eu un stack confortable, mais c'est après avoir bust le quatrième joueur que j'ai eu un énorme stack." Derrière, son expérience du jeu en Expresso n'aura pas été de trop pour poser la dernière pierre de son sacre. Son premier en live... en attendant un second d'un autre genre, sur le tournoi de beer pong organisé ce soir ? C'est en tout cas là que Quentin et sa bande fêteront le trophée.

Tout les joueurs primés sur le SISMIX 2023

Baptiste de feu

Baptiste Bensadi termine le travail et remporte 269 500 Dirhams, bounties inclus Déjà finaliste du WiPT Madrid en mars, il embellit sa belle histoire avec Winamax Event #2 - Battle Royale 8 500 dirhams (Finale)

Baptiste Win 2
Tranquille comme Baptiste. Voilà une expression qui résume parfaitement la fin de tournoi de Baptiste Bensadi dans le Battle Royale de ce SISMIX Marrakech. En effet, le Savoyard n'a jamais semblé en danger jusqu'à sa victoire ce jeudi. Enfin, une fois la bulle franchie... Pourtant, il ne s'attendait pas à un tel scénario. "Je suis revenu short stack au Day 2, avec 13 BB, rembobinait le résident portugais. Puis j'ai connu un énorme rush après la bulle, qui s'est prolongé : je ne perdais pas de pots importants, et je possédait presque la moitié des jetons en circulation à 11 joueurs restants ! Après, c'était tout droit." Une véritable démonstration qui lui a permis d'arriver en finale en tant qu'énorme chipleader. Mais Baptiste a su ne pas tomber dans le piège de l'ultra-agressivité. "J'ai joué globalement large-agressif, mais je n'ai pas joué trop de coups à tapis, car je n'avais pas forcément de mains pour le faire, je n'ai pas pu aggresser beaucoup. Et au bout d'un moment, ils pouvaient tous me resteal... Je suis content de la façon dont j'ai joué."

En heads-up, Baptiste devait faire face à Cédric Garcia, un plus gros client qu'il n'en avait l'air (voir plus bas), les deux joueurs possédant des tapis relativement similaire au début du duel. C'est au retour du dinner-break que Bensadi a fait la différence, grindant sans relâche son adversaire : on l'a notamment vu valoriser à la perfection une top paire sur un tableau 223107, provoquant un call muck chez son adversaire, qui se retrouvait ainsi à six blindes, juste avant l'augmentation des blindes. Quelques mains plus tard, il était quasiment "tapis-blind" et, complètement crippled, se retrouvait à jouer son tournoi avec 53 contre 67. Aucune carte ne lui venait en aide à l'issue d'un tableau QJ263. "Je suis content", concluait Baptiste, qui sévit sur Wina sous le pseudo de "Ar tu piktas", qui signifie "Es-tu énervé ?", en... lituanien. Le concernant, on peut affirmer à cette instant que la réponse est non...

Garcia
En revanche, chez Cédric Garcia, c'était plutôt la déception qui primait, forcément. "Un HU, ça se gagne, et j'estime être assez compétent à ce niveau. Avant cela, je regrette une main, où j'aurai dû envoyer le 3ème barrel en bluff : c'était un gros pot, pour la moitié de mon tapis. Et ensuite, je n'ai pas réussi à revenir. Mais rien à dire, Baptiste joue très bien. J'apprécierai mieux la perf demain." Une grosse perf en tout cas pour un joueur expérimenté, qui reprend le live à 44 ans, lui qui a débuté le poker à la fin des années 2000, et qui a également terminé 3e du Main Event des Series, entre autres perfs marquantes (il ne souhaite pas qu'on en mentionne davantage). "Je me suis mis sérieusement à jouer il y a quatre ans, précise le Bordelais. Désormais, j'ai décidé de passer au live, pour passer des paliers." Et le SISMIX semble avoir recueilli ses faveurs pour son entreprise : "Le cadre est magnifique, ça fait vraiment plaisir de jouer ici, même si mes amis n'ont pas pu venir. J'avait déjà fait le WPO Madrid l'an dernier."

Baptiste Bensadi, lui, poursuit également sa progression, après avoir appris les règles du poker en 2018, un peu avant le confinement. et grand ami de Thomas Santerne, que nous avions interviewé il y a peu et qu'on a vu à l'oeuvre aux Triton Series à Chypre récemment. À bonne école, donc : "Je suis bien entouré, j'ai une bonne coloc à Porto, confirme Baptiste. Mon dernier tournoi live, c'était ce WiPT Madrid, et je pense faire un festival live vraiment axé poker cette année, peut-être un EPT. Je n'ai pas encore la bankroll pour aller à Las Vegas." Une carrière qui démarre bien pour ce joueur de 24 ans, arrivé à Marrakech il y a une dizaine de jours pour grinder online et qui a lui aussi apprécié le Es Saadi : "C'est un incroyable spot pour jouer au poker. C'est fou, c'est trop bien. En plus il y a tous mes potes..." Ces derniers l'ont d'ailleurs rejoint à la fin du tournoi, prêts à prendre la "photo bordel" alors qu'ils sont encore engagés dans le Beer Pong Open. Et si la bande accrochait une seconde victoire à son palmarès ce soir ?

Hammann
Mention également à Benjamin Hamman, qui termine 3e de ce tournoi, et est resté très fair-play au moment de quitter la table, alors qu'il manque de peu un incroyable back-to-back : il avait en effet gagné ce Battle Royale lors du dernier festival Winamax à Bratislava en septembre ! "C'est un tournoi prestigieux, avec beaucoup de très bons joueurs. C'est un petit regret," avouait celui qui résumait ainsi sa finale : "Baptiste n'a pas mis trop de pression, mais il ouvrait 70% des mains. Et du coup, j'ai beaucoup resteal, car je sais qu'il n'allait call que 5% des mains... Il n'avait pas envie de perdre le chiplead pour me le donner. A un moment, je passe aussi une quinte contre Cédric, qui m'aurait permis de revenir au coude-à-coude avec lui. Mais 3e, j'aurai signé. Pas de gros regrets." Nul doute qu'on le reverra motivé comme jamais sur la suite du festival...

Winamax SISMIX - Battle Royale 8 500 Dirhams 213 entrées - Prizepool 829 000 Dirhams

Baptiste Win

# Nom Pays Gains*
Vainqueur Baptiste Bensadi France 145 000 Dhs + 124 500 Dhs de bounties
Runner-up Cédric Garcia France 145 000 Dhs
3e Benjamin Hammann France 105 000 Dhs
4e Yannice Bahri France 75 000 Dhs
5e Sonny Franco France 54 500 Dhs
6e Kévin Quilleré France 39 500 Dhs

*Chiffres non définitifs ne prenant pas en compte tous les bounties

Quilleré
Kévin Quilleré, 6e de ce tournoi, signe sa meilleure perf en live pour sa 4e place payée à Marrakech

Hugo-marin est arrivé à bon port

Première victoire en live d'un pro online abonné aux évènements Winamax Event #7 : Tornado KO 1 700 dirhams

Hugo-marin vainqueur Tornado KO SISMIX 2023
Avant de se mettre au poker à plein temps il y a six ans, Hugo-marin a beaucoup voyagé, exerçant le métier de... moniteur de bateau-école. Ça ne s'invente pas. Jeudi soir, sur le Tornado KO lancé à 16 heures, le joueur basé en Bourgogne a affronté des vents contraires, notamment en demi-finales. Mais Hugo-marin a tenu bon la barre, et lorsqu'il a crié "Terre !" en apercevant la table finale, c'était dans une position confortable, là-haut sur la vigie, installé au poste de chip-leader.

« Je suis un grinder de tournois en ligne, sur toutes les rooms. Je ne gagne pas des fortunes, on est en MTT après tout, mais je m’en sors », rembobine le père de famille, qui cite une place de runner-up sur le Colossus des Winamax Series comme sa meilleure perf, en plus de deux finales back-to-back sur La Fièvre (vainqueur puis second).

Hors des tables online, Hugo-marin est un vieux loup de mer des festivals mid-stakes. « J’ai fait tous les WPO Dublin, le SISMIX à Lloret de Mar, Bratislava… D’ailleurs, j’ai parfois critiqué l’organisation des deux derniers, mais ici, il faut le dire : tout est au top ! » À Bratislava, Hugo-marin avait d’ailleurs disputé une finale, mais bien trop brève : sur le Mystery KO organisé le dernier jour, il avait dû se contenter de la septième place. Cette fois, au milieu d’un océan de joueurs (314 inscrits), Hugo-marin n’a pas coulé avant d’arriver au port : il collecte 38 800 dirhams (3 500 €), en plus de 24 750 dirhams en primes d’éliminations (2 250 €).

Lorsqu’on lui demande de comparer le niveau de ce Tornado KO live à celui d’un tournoi online Winamax, Hugo-marin réfléchit, puis lâche « comme le Tornado en ligne, en fait. » Un 10 €, donc ? Pas tout à fait, en vérité. « Le niveau était assez hétéroclite. Quand il ne reste plus que deux tables, à la mienne il y a le gagnant WSOP, Jonathan Pastore, il y a Mathieu « LaPooonte » Pontin, et puis le joueur qui vient de gagner la Grande Finale du WIPT… Comment, c’est déjà ? Sébastien Lesoif, voilà. » Pas du tout le casting d’un 10 €, donc ! « Alors qu’à la table d’à côté, il y avait des joueurs, je ne veux pas employer le terme « fish », mais ce n’était pas la même. »

Malgré ce déséquilibre, Hugo-marin est passé au travers de cette belle triplette de sharks, éliminés en succession en 9e, 8e puis 7e place, lui laissant une mer dégagée pour manier le gouvernail jusqu'au titre. L'escale ne durera guère : samedi, Hugo-marin mettra les voiles direction le Main Event.

La Corse repousse l’envahisseur espagnol

Un restaurateur de Bastia remporte son premier tournoi live face à une armée ibérique La finale fut le théâtre d'une scène rare : un deal à... 7 joueurs ! Event #9 : Sprint Thursday 1 700 dirhams

Cédric Buldo vainqueur Sprint Thurday SISMIX 2023
"C'est un rêve, je suis comme un gamin !" Contacté ce matin par SMS, Cédric Buldo ne cachait pas son excitation à l'idée de poser pour la première winner picture de sa carrière de joueur amateur. Et c'est vrai que sa joie, au lendemain de sa victoire sur le Sprint de jeudi, a quelque chose de juvénile et de léger. Elle nous rappelle que le poker est un jeu. Un jeu où parfois, on peut gagner dès son premier essai... "C'est ma première victoire en live. Et c'est mon deuxième tournoi ! J'étais à Bratislava l'année dernière."

Nouveau venu sur le circuit des gros tournois live mi-amateur, mi-pro tels que le WPO ou le SISMIX, le restaurateur de Bastia (spécialités : thaïlandais et vietnamien) n’en est pourtant pas à sa première partie de cartes. « Cela fait une vingtaine d’années que je joue avec les copains, à l’ancienne, à la maison », explique-t-il avec un accent rocailleux comme les falaises de Bonifacio. « C’est un loisir. Sur l’ordinateur, je branche Winamax après 22 heures, quand le service est terminé. Je fais les tournois turbos de la nuit, à 10 ou 20 € l’entrée.… »

Un turbo nocturne, c’est justement sur ce terrain que le père de deux enfants est entré dans le Livre d’Or du SISMIX. Affichant le buy-in le plus faible du festival (1 700 dirhams, 150 € environ), le Sprint démarre tous les soirs à 21 heures, et traverse la nuit au même rythme que les DJ du Theatro, avec des blindes augmentant toutes les… dix minutes ! Malgré cette cadence frénétique, le jour était déjà levé sur Marrakech lorsque Cédric a pu enfin se coucher, victorieux d’un field de 141 inscrits. « On a terminé à 5 heures et demie ! »

Une durée XXL peut-être due à l’atmosphère qui régnait en table finale : un joyeux affrontement entre les deux principales communautés de Winamax. « On était quatre Français contre trois Espagnols. Je leur dis, allez les gars, on refait le match France-Espagne ! » Une guerre tout à fait amicale, puisque dans un geste rarissime, un deal a été conclu entre… l’intégralité des finalistes ! « Oui, on a réparti les gains au prorata des jetons. On a juste gardé 7 000 dirhams pour le vainqueur. » Après cette poignée de main à sept, les cartes ont voulu que Cédric se retrouve seul Bleu face aux trois mêmes ibériques, soutenus par une armée de supporters. Le Corse, lui, n’avait que deux potes derrière lui, mais a pourtant continué de chambrer. « Je leur ai dit : ‹ Même pas peur ! › » Et Cédric de joindre le geste à la parole.

Cédric Buldo vainqueur Sprint Thurday SISMIX 2023
Cédric va probablement rejouer le Main Event samedi. Avant de remporter le Sprint hier, il avait déjà tenté le coup sur le Day 1A, sans succès. Il essaiera d'imiter l'exemple de Jean-Michel, son beau-frère (deuxième en partant de la droite sur la photo), d'ores et déjà qualifié pour le Day 2 avec un stack de 202 000 après avoir franchi la bulle à la table du chip-leader Javier Tsunamy.

Dormir peut attendre

Event #10 : Sniper KO

Yan Boniface vainqueur SNIPER KO SISMIX 2023
C'est une joyeuse bande de Grenoblois qui se pointe au Es Saadi la fleur au fusil, peu après 14 heures, pour la winner picture du jour. Ils sont ponctuels malgré l'heure tardive à laquelle ils se sont couchés, après le sacre d'un des leurs sur le Sniper KO. "On a terminé à cinq heures du matin", nous dit Yan, le héros du jour. "Et à 11 heures, on était debout !"

Yan explique que le gang se fait « un gros séjour poker par an ». Et à l’entendre nous raconter sa semaine jusqu’à présent, le poker semble être prioritaire sur le Theatro et le beer-pong. « J’ai joué le Day 1A du Main Event hier, je me suis qualifié pour le Day 2, mais avec un petit stack [84 000, soit 14 BB]. Aujourd’hui, je vais faire le tournoi de 16 heures. » Et entre les deux : une victoire en Knockout, donc, acquise à l’aube… et qui a semble-t-il été célébrée en avance par la troupe, avec des tournées commandées tout au long du deep-run de Yan. Une bonne stratégie, quand on y réfléchit bien : à l’heure où s’est jouée la dernière main, le Theatro était en train de fermer, il aurait été trop tard pour trinquer.

En heads-up, Yan a dû remonter un déficit de 2 contre 1. « Cela fait 20 ans que je joue au poker », explique l’employé d’une grande entreprise de Grenoble. Pendant quatre ou cinq ans, je jouais tous les jours. Aujourd’hui, je ne joue plus qu’en live. C’est plus sympa et j’y joue mieux." Un an après avoir collecté deux min-cashes sur le WPO Madrid (dont une 8e place sur un des Sprint quotidiens), Yan triomphe d’un très beau field de 349 inscrits pour collecter 47 500 dirhams (4 400 €), sans compter les primes. Son plus gros gain sur un tournoi live !

Yan Boniface vainqueur SNIPER KO SISMIX 2023
Merci à Yan et ses potes de s'être prêté au (difficile) jeu de la winner pic made in Caroline Darcourt, dont les instructions sont parfois très compliquées

Une victoire en béton

L'amateur Allan Pereira remporte le Sprint de vendredi soir

Allan Pereira vainqueur Sprint Vendredi SISMIX 2023
"J'ai foncé tout droit. Normal, pour un tournoi qui s'appelle le Sprint !" Rencontré au lendemain de sa victoire sur le turbo programmé quotidiennement sur le SISMIX, Allan Pereira bâtit pour nous les éléments de langage. L'artisan installé à Roanne (100 bornes de Lyon) s'est débarrassé sans tarder d'une finale composée en majorité de joueurs marocains (4 sur 7, c'est rare, même pour Marrakech), laissant le temps à lui et ses potes d'aller célébrer avant l'heure de fermeture des bars du coin (c'est rare aussi, vous l'aurez constaté en lisant nos récaps des side-events précédents).

L’amitié, parlons-en : c’est l’ingrédient qui cimente la passion d’Allan pour le poker. « Il y a deux ans, notre équipe KING5 s’est formée sur les forums, Wam-Poker, le ClubPoker… On ne s’était jamais rencontrés. On est passé à un flip du voyage à Las Vegas ! » Éliminés en quarts-de-finale, ils se sont consolés avec un package de groupe pour un évènement Winamax. Une déception rapidement dissolue dans le plaisir d’une bonne vieille rencontre « in real life », et qui a marqué le début de ce qu’on pourrait appeler un Winamax Live World Tour. « J’étais à Madrid, puis à Bratislava », énumère Alan. Le troisième festival fut le bon pour ce joueur récréatif de 26 ans. « Le poker, j’ai eu ma période. J’ai beaucoup joué les tournois à 5 et 10 € en ligne. Mais aujourd’hui, avec mon entreprise, les priorités sont différentes. »

Le boulot, justement. Les parents d’Allan, d’origine portugaise, étaient montés à Paris pour entreprendre dans le secteur du bâtiment. Le fiston les a suivis dans cette voie… mais en revenant dans sa région natale. « Je fais du revêtement décoratif et du béton ciré. Démarrer une entreprise, c’est un peu les montagnes russes. On peut beaucoup travailler et obtenir peu de résultats. Dans tous les cas, c’est un engagement non-stop. »

Les montagnes russes, Allan ne les a pas empruntées sur le Sprint de vendredi, où 178 inscriptions ont été recensées. « C’était du poker facile, franchement. Pas de spot bourbier, ni rien. J’ai fait deux hero-calls en milieu de tournoi, mais à part ça… Je suis arrivé en finale avec le troisième tapis. Je les ai regardés s’empaler. J’ai joué solide, et quand j’étais devant au showdown, je suis resté devant. »

Arrivé en heads-up, Allan confesse avoir eu affaire à un dernier adversaire « pas évident. Il jouait assez bien. » La clé de la victoire finale ? Encore une histoire de potes, on dirait. « J’avais déjà joué la finale d’un Sprint à Madrid [6e, NDLR], mais c’était la première fois que j’étais soutenu par tout le monde. Je trouve que ça a énormément joué. J’ai même claqué un petit 7-2 à un moment ! » Mais sur la toute dernière main, Allan a montré rien de moins que les nuts : « Dame-Valet, je floppe la quinte. Et voilà ! »

Pour son premier titre en live, Allan remporte 57 000 dirhams, soit plus de 5 200 euros. Mais ne vous attendez pas à le croiser sur le High Roller cet après-midi. « Je n’ai pas le niveau pour tenter ce genre de shot. Aujourd’hui, j’ai tenté le Day 1C du Main Event et j’ai re-entry. Donc, en quelque sorte, je l’ai déjà tenté, le shot… »

En Aivand !

Un membre du staff Winamax remporte le Sprint de samedi soir

Antoine Aivand Winner Photo #1

On ne va pas vous le cacher, une fois la journée terminée sur le Main Event et notre article de conclusion terminé, il nous arrive rarement de nous attarder dans la salle de tournois, préférant foncer soit dans l'un des derniers bars ouverts en cette heure tardive pour profiter d'une (ou deux) dernières bières bien méritées, quand nous ne regagnons pas tout simplement nos pénates pour profiter de quelques trop rares heures de sommeil. Ce samedi soir à Marrakech a fait exception.

Car en table finale du Sprint, le traditionnel Turbo (10 minutes par niveau !) de 21 heures, Antoine Aivand membre du Staff Winamax, chargé des relations avec nos joueurs VIP, était à trois joueurs restants du trophée, même si avec un stack nettement dominé. Un double up plus tard face au joueur le plus proche de lui au classement, laissé cripplé et éliminé dans la foulée, il s'ouvrait les portes du heads-up. Un duel qui ne commence pas de la meilleure des manières, mon collègue se faisant attraper en flagrant délit de 3-barrel bluff, payé par... quatrième paire, sur un board ultra drawy. Il ne le savait pas à ce moment-là, mais face à lui se dresse un autre Antoine, Talvard de son nom, professionnel basé à Malte et proche de Jonathan Pastore.

"J'ai hâte de battre l'algorithme Winamax," lui avait-il glissé au moment d'attaquer le HU. Il allait lui revenir comme un boomerang. Tombé à une poignée de blindes, Antoine double une fois, pousse son tapis préflop dès qu'il le peut, double une deuxième fois avec une paire de Dames contre K9 et termine sur un ultime lancer de pièce : paire de 4 contre Dame-9. Dame flop. 4 river. "Je suis trop content de cette victoire, ça me fait super plaisir ! Maintenant moi aussi j'aurais mon trophée dans le bureau, comme Nima" Azadeh, collègue vainqueur de la TPM Cup au Club Montmartre fin 2021.

Antoine Aivand Winner Photo #2

L'air de rien, Caroline Darcourt est en train de révolutionner le monde très codifié des photos de vainqueurs de tournois.

De quoi donner des envies de live à l'un des meilleurs joueurs online de la boîte, perfeur régulier lors des Series des rooms concurrentes. "Le online, c'est bien, mais quand tu gagnes, tu es tout seul. Là, tu peux partager, ça me donne vraiment envie d'en faire plus... et de gagner plus !" Pourquoi pas dès cet été, à Las Vegas, où il retournera jouer pour la deuxième année d'affilée, avant d'enchaîner avec le boulot, pour accompagner nos qualifiés online. C'est ce qui s'appelle joindre l'utile à l'agréable.

Surtout, l'histoire aurait tout aussi bien pu ne jamais avoir lieu. "On est en train de dîner à l'Épicurien avec des collègues, et Pablo [autre membre de la "Team VIP, NDLR"] me chauffe pour aller jouer à cinq minutes de la fin du late reg !" Avec donc à peine une vingtaine de blindes. "J'ai passé 3-4 flips importants et voilà." Imaginez le drame si l'un d'eux n'était pas passé : cela nous aurait privés de deux des meilleures photos de vainqueur de tournoi de l'histoire. Encore bravo Antoine, on attend les chouquettes de la win au bureau avec impatience. Et d'avoir une demi-heure devant afin de détourer tous les visages ci-dessus pour en faire des emojis Slack.

Pierre-Olivier Pochat, ancien golfeur pro et le PLO dans la peau

Dans le monde du poker, la variante à 4 cartes est souvent une affaire de spécialistes. Les équités très proches et la variance monumentale engendrée font du Omaha un jeu totalement à part.

Pierre-Olivier Pochat

L’Event #18 du SISMIX 2023 - estampillé "Royal Omaha" - offrait aux amateurs du Hold’em à quatre cartes l’occasion de se faire plaisir. 55 joueurs ont ainsi répondu à l’appel dimanche 28 mai au soir pour s’envoyer des parpaings à grands coups de wraps et top set floppés. Le vainqueur de ce tournoi ? Il s’appelle Pierre-Olivier Pochat. Et vous allez vite vous rendre compte que sa victoire est tout sauf une coïncidence.

Ce Parisien de 26 ans dispute à cette occasion le premier festival Winamax de sa vie, lui qui a essayé de se qualifier il y a quelques semaines pour le Winamax Poker Tour de Paris, sans succès. Et il le dit d’entrée de jeu : “Le SISMIX est désormais inscrit sur mon agenda pour les dix prochaines années.” OK, donc pas besoin de lui demander ce qu’il pense de ce festival. Tout est dit.

Pierre-Olivier est d’autant plus enthousiaste à l’idée de revenir participer aux prochaines éditions du SISMIX qu’il est un très grand habitué de Marrakech. "C'est un peu chez moi ici", nous dit-il. Quand il était golfeur professionnel (Top 30 français, Top 300 mondial), il venait en effet s’entraîner pendant trois mois ici en hiver. Mais depuis 2019, c’est le poker, et en particulier les parties de cash game en Omaha aux blindes 5 €/5 €, qui le font venir à Marrakech deux à trois fois par an. “Avant, il y avait même une Dealer's Choice, malheureusement elle ne tourne plus”, ajoute-t-il.

Côté vie professionnelle, ce jeune Francilien a monté il y a un an sa société de transports avec son ami d’enfance. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à jouer en Omaha dès qu’il le peut, aussi bien en live dans les cercles parisiens, qu’online, en général en PLO100 et PLO200, et jusqu’à cinq tables en même temps. Côté Hold’em, il ne joue que les grosses séries de tournois, et jamais en cash game.

Avec un tel profil, on n’est pas vraiment étonné de le voir soulever le trophée du Royal Omaha de notre festival maison. D’ailleurs, qu’a-t-il pensé du niveau de jeu global ? “D’une manière générale, tout le monde jouait trop tight, surtout après la bulle. Le meilleur joueur était en fin de compte Imad Barka, le seul Marocain de la table finale. Après une heure de heads-up, on était revenus à des stacks équivalents. Il était très tard, on a décidé de dealer à 50/50 et de faire un flash pour le trophée.” C’est donc le destin - et un peu la chance évidemment - qui a mis Pierre-Olivier Pochat sur notre chemin. Quelque chose nous dit que ce n’est pas tout à fait le fruit du hasard.

Pierre-Olivier Pochat

Merci à Pierre-Olivier et son ami pour leur patience afin de satisfaire les mises en scène grandiloquentes de notre photographe Caroline Darcourt !

Cette victoire à 43 500 dirhams s’ajoute à un min-cash sur le Main Event (autour de la 300e place, pas de re-entry), un ITM sur un autre Side Event et à une semaine très positive en cash game en parallèle. Pierre-Olivier repart dès demain matin à l’aube, le cœur en fête et les poches pleines. Nul doute qu’on le reverra très bientôt !

Il descend de Bruxelles à cheval

Le spécialiste de cash game belge Erwan Gathoye à grand galop sur le Rodéo

Erwan Gathoye

C'est un joueur en cours de professionnalisation que nous avons rencontré à l'issue de ce sacre galopant sur le Rodéo, la déclinaison dominicale de nos tournois KO à 1 700 dirhams qui démarrent en milieu d'après-midi. "Cela faisait une dizaine d'années que je jouais au poker pour m'amuser, et j'ai décidé de m'y dédier à plein temps il y a six mois," nous a confié Erwan Gathoye. Mais pas en MTT. Le dada de ce Bruxellois, c'est essentiellement le cash game, du côté de Namur. Pas forcément le profil type du joueur qui a envie de venir gambader au SISMIX. "Je devais venir avec un ami, mais il a décidé de partir jouer les WSOP à Las Vegas dès le 1er juin."

Ici, le Belge n'a quitté l'ambiance enfumée du casino du Es Saadi que le temps d'un tournoi : celui qu'il a gagné. "C'était très fluide, résume-t-il, j'ai toujours été bien placé." De quoi ouvrir son compteur en live avec une première victoire bonne pour 27 000 dirhams (environ 2 500 €), en plus des différents bounties collectées sur son chemin.

Mais notre cash gameur a plus d'une corde à son arc. "J'ai travaillé comme croupier à Bruxelles pendant trois ans à partir de 2010. C'est comme ça que j'ai appris à jouer. Et puis un jour j'ai compris que je préférais bouger, gérer ma vie comme je voulais, être indépendant. Faire les choses par moi-même quoi !" C'est d'ailleurs exactement ce qu'il fait à l'occasion de ce SISMIX, profitant de sa venue à Marrakech pour y rester une semaine de plus que tout le monde. "Je vais jouer à la roulette, je suis un très bon joueur. Je ne sais pas si le statut de jouer pro de roulette existe, mais si non, je l'ai inventé." Quel est le secret alors ? "Il faut jouer tranquillement et sentir le bon moment pour miser plus gros." Une excellente réponse de quelqu'un qui veut garder ses techniques pour lui.

La Chance lui sourit enfin

Première victoire en live pour 'zChance44' ! Le boss du stream game français s'offre le Monster Stack et 240 000 dirhams

Chance44 Winner Photo

"C'est Chance qui a gagné le Monster Stack !" "Quoi ? Encore ? Mais il n'arrête jamais celui-là, c'est pas possible !" Mensonges ! Calomnies ! Billevesées ! "C'est ma première victoire en live," nous a déclaré Hadrien Gallois, devant un parterre de Toulousains médusés. "Ah bon ? Mais c'est HIS-TO-RI-QUE !" "Et je suis très content que ce soit sur un Event Wina," ajoute le chef du Stream Gang, beaucoup plus habitué à récolter les trophées online. Celui-ci pèse tout de même 240 000 dirhams, soit 22 000 €. Un gros Highroller sur Winamax en somme, pour un prix d'entrée équivalent qui plus est.

"À partir du retour de la pause dîner à quatre joueurs restants, j'ai gagné tous les coups," explique-t-il, fier d'être allé au bout cette fois-ci, après deux deep runs avortés sur ce même Monster Stack. "J'avais terminé quatrième à Dublin en 2019 et 8e à Bratislava," après avoir monté un énorme stack lors des demi-finales. Un tournoi qui lui réussit tout de même plutôt bien. "C'est pour ça que je ne joue jamais le High Roller, je préfère faire celui-là !"

Après avoir décroché trois trophées à Bratislava l'an passé - dont deux pour Mijon, la compagne de Chance - le gang des Toulousains réussit un nouveau braquage, Chance succédant à son copain et partenaire de stream Juaniitoooo, lauréat du... Media Event à 25 €. Même avec 50% de tournois en moins, le poker du sud-ouest trouve toujours le moyen de se mettre au premier plan. Les arrière-plans de leurs futurs streams n'en seront que plus beaux.