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Stratégie en MTT

Bon, suite au topic de A13L

Je vais vous livrer ma vision des choses pour les MTT :

1/ Le début de tournoi
Vision old-school : Avant le tournoi était vu comme un jeu de survie
Tom McEvoy qui a écrit une référence du poker de tournoi préconisait un jeu extrêmement solide, et la vision est de survivre assez longtemps entre 2 monstres et espérer les rentabiliser
Même pas de concept de M, à l’époque on pouvait mourir sous les blinds en attendant un KK ou un AA (et oui, AK et QQ c’était des mains très marginales à l’époque)
Puis Harrington est arrivé avec son M qu’il a récupéré de Magriel
Et montré qu’il faut voler les blinds quand le tapis devient moins profond, et préconise un jeu + agressif
Cependant ça reste assez conservateur

Nouvelle vision : Maintenant au début d’un tournoi il ne faut plus survivre en jouant très tight, mais monter beaucoup de jetons
On n’essaie plus de jouer son tournoi sur les coin flips de milieu/fin de tournoi mais de s’assurer un tapis suffisamment confortable pour ne pas être en danger sur chaque coin flip (ou risque de badbeat en all-in préflop)
Ici il y a plusieurs approches :

  • le jeu LAG smallball : le joueur LAG smallball cherche à entrer dans un maximum de petits pots préflop, et, grâce à une bonne lecture du jeu, à la fois rentabiliser ses mains et récupérer bcp de petits pots en vol, il évite au maximum de faire grossir la taille du pot et cherche à prendre beaucoup de petits pots
    s’il joue un gros pot il a généralement les nuts
    on y joue à peu près comme en cash game, en respectant la règle de 5 et 10 et de 3 et 6 pour les mains à potentiel, auxquelles on ajoute bien évidemment les monstres (qu’on va jouer exactement pareil), et quelques bluffs pour les + agressifs (VPIP de 30 pour les + sages jusqu’à 70 pour les pros style Negreanu), tout en conservant la maxime du potcontrol : « pas de gros pot sans une grosse main »
    avantages :
    . permet au joueur skillé de monter des jetons régulièrement, sans se mettre jamais en danger
    . donner une image de maniaque
    . permet de déstacker des AA ou des KK sur (ou sous-) joués
    inconvénients
    . demande une très bonne lecture du jeu, surtout postflop
    . peut se faire contrecarrer par des relances à tapis
    . nécessite obligatoirement une configuration deepstack

Exemples chez les grands champions : Negreanu est le plus flagrant, Eric Lindgren

  • le jeu TAG : l’autre option, lorsqu’on n’est pas super skillé pour jouer postflop avec beaucoup de mains marginales, est de jouer très serré pour se forger une image extrêmement solide
    mais une fois cette image envoyée aux autres joueurs, elle permet d’avoir un énorme crédit dans les bluffs, en tout cas dans un premier temps
    le coup utilisé pour monter beaucoup de jetons est souvent un gros bluff exploitant à fond cette image de serrure
    avantages :
    . plus facile à jouer
    . plus adapté aux tournois ne commençant pas avec un énorme M
    . ne se met pas non plus trop en danger (mais un peu + quand même, il va en fait se mettre en danger dans les coups qu’il joue, mais comme il joue rarement, il se met rarement en danger)
    inconvénients :
    . ne profite pas de toutes les occasions pour gagner des jetons avec des mains marginales
    . beaucoup de patience est nécessaire
    . trop proche du style old-school qui se fait exploiter par les LAG d’aujourd’hui

Exemples chez les grands champions : Allen Cunningham, Dan Harrington

  • le jeu LAG longball (ou hyper-LAG) : c’est le jeu qui combine les coups du smallball avec les gros bluffs en long shot du TAG, et ce, dans encore plus de mains. C’est le plus efficace mais aussi le plus risqué des styles de jeu.
    L’arme pour bluffer efficacement n’est pas l’image mais la peur. Un joueur de cette trempe peut menacer tout votre tapis à chaque instant. S’il sent que son adversaire ne payera pas un tapis il est capable de le bluffer à n’importe quel moment. Il sait aussi parfaitement engager une partie suffisante de son stack pour faire croire que le pot risque de se jouer pour tous les jetons, sans non plus engager tous les siens.
    Il va jouer la plupart du temps comme un joueur smallball, mais là où le smallball fera des petits value bets, des petits stabs, et potcontrolera avec quelques coups passifs comme des checks ou des calls, l’hyper-LAG, lui, n’hésitera pas à faire all-in régulièrement, avec les nuts ou avec air.
    Ca n’est pas non plus totalement kamikaze, car avec une excellente lecture du jeu ce style n’est pas si risqué que ça, mais il suffit d’une erreur et on saute, il faut donc être extrêmement skillé.
    avantages :
    . le style le + efficace, le + agressif, le + impressionnant
    . combine tous les moves possibles et inimaginables, du smallball float aux re-squeezes les + fous

inconvénients :
. demande un skill extraordinaire
. il faut avoir des cojones
. aucune erreur de timing n’est permise
. c’est le style le + dangereux
. impossible à jouer contre des fishs calling stations

Exemples chez les grands champions : Gus Hansen, Patrik Antonius (ainsi que 90% des jeunes scandinaves), Phil Ivey

D’autres joueurs comme Phil Hellmuth ont un style assez atypiques, jouant à la fois TAG mais avec qq mains marginales dans le tas, plus axé sur le slowplay, les traps, etc…
Il utilise son excellente lecture pour trapper plutôt que pour voler des pots, fait tilter ses adversaires par son attitude pour qu’ils essaient de le bluffer, et va chercher des tirages très spéculatifs tout en faisant croire que c’est une serrure qui ne joue que des grosses cartes

Les vrais pros sauront aussi changer de style, certains se donnent une image très tight et au bout d’un ou 2 niveaux de blinds, jouent LAG smallball pour voler des petits pots, puis repassent tight quand leur image s’est dégradée
D’autres joueront hyper-LAG pour donner une image de malade mental, puis repasseront tight le temps de chopper une main
etc…
Il faut savoir alterner entre les styles (changing gears comme dit Doyle Brunson), c’est très important

A vous de voir quel est votre style naturel, quel style vous voulez travailler, faites des tests, adaptez-vous aux adversaires (mieux vaut éviter de faire le fou s’il y a encore + fou à la table, mieux vaut exploiter des nits qui attendent les grosses mains en leur volant tous les pots dont ils ne veulent pas)

2/ Le milieu de tournoi :
Généralement je resserre le jeu un peu avant la bulle, pour redorer une image trop dégradée par les styles LAGs, et si je joue tight je peux faire un ou deux gros moves pour revenir à un bon tapis si je suis trop short, mais généralement je continuerais sur ma lancée
Le but est d’arriver à la bulle à peu près au niveau du tapis moyen
Il faut quand même voler les blinds de temps en temps mais ne pas trop s’impliquer dans des tirages lointains, la cote implicite s’amenuise à mesure que le rapport tapis/blinds se réduit

3/ La bulle :
Beaucoup de joueurs ont une vision old-school, à savoir survivre pour au moins locker un gain en étant ITM
D’autres jouent underollés ou se sont qualifiés grâce à un ticket et l’ITM représentent pour eux une performance inestimable
D’autres ont peur de la bulle, tout simplement car ils ne savent pas gérer cette situation
D’autres ont peur de paraitre con à sortir juste avant les places payées

Comment exploiter tous ces joueurs ?
Là pour moi c’est le moment où je me met en mode « show time »
Je relance toutes les mains toutes les positions si je suis le premier à ouvrir le pot
Je 3-bet les joueurs timides
Je call puis check-raise si qqun attaque ma blind
Si je grille un voleur de blinds je le surrelance très fortement
Je demande régulièrement le tapis des stacks moyens qui ont tout à perdre
Agression agression agression…
Quand y’en a qui sont prêts à jeter AA pour se glisser dans l’argent, imaginez toute la fold equity qui s’offre à vous !

Vous allez me dire que je suis fou, que je risque de me faire sortir à la bulle alors que j’aurais pu fougériser et atteindre l’ITM
Que beaucoup de fois je vais repartir avec 0 alors que j’aurais pu avoir un gain

Oui mais mon but à la bulle n’est pas l’ITM
Mon but est de devenir chipleader, quitte à sortir
Je veux atteindre la table finale avec un gros tas de jetons, pour viser la 1ère place, et non arriver à l’ITM en tant que shortstack et de me contenter du gain des dernières places ou d’être obligé de chatter grave pour être en TF
Oui c’est très risqué, oui ça peut me faire sortir de temps en temps à la bulle, mais au final, c’est largement + rentable de se monter un énorme tapis
Je préfère, sur 10 tournois abordés à la bulle, sortir 8 fois sans rien et être 2 fois chipleader, que d’être 10 fois payé

Les seules fois où je vais jouer juste pour l’ITM (à part les supersatellites) sont si je suis très shortstack (si je suis si short que je pense ne pas pouvoir aller plus loin que les moins bonnes places payées même si je vole des blinds) mais qu’il y a d’autres shorts qui risquent de sauter avant moi, ou s’il y a des gros tapis qui se clashent entre eux

4/ La fin de tournoi :
Post-ITM je resserre
c’est le moment où les gens qui ont attendu l’ITM sont contents d’avoir gagné qqch et gamblent pour espérer sortir du stade de shortack
Je passe donc en mode TAG, même si je n’hésite pas à tenter des vols de blinds (faut éviter les plus shorts), et je n’hésite pas à tenter d’éliminer un joueur quand j’ai une bonne cote de pot pour le suivre
Ensuite je continue mon agression mais en étant plus prudent
Généralement je relance 2,5 la blind quand je suis premier à ouvrir le pot, je CB au flop si je suis payé, et ensuite j’abandonne généralement le coup si ça n’a pas marché
Il y a des fois plusieurs bulles dans les fins de MTT
Par exemple si 40 personnes sont payées, il peut y avoir un gap dans les gains pour les 20 premiers, donc une mini-bulle à l’approche des 20 joueurs restants
Il y a aussi (et surtout) une mini-bulle pour la TF

Ces mini-bulles peuvent être l’occasion de bourrinner la table comme on l’a fait pour la vraie bulle

5/ La TF :
Je continue à être très agressif, même si je joue + comme un SNG
Au début de la TF, généralement je vais jouer tight, en attendant que les plus shorts sortent pour se retrouver shorthanded
Plus la table va se réduire, plus je vais repasser en mode très agro
Plus j’ai de jetons plus je vais les utiliser pour agresser
Avec un tapis + moyen je chercherais plutôt le spot pour doubler en jouant serré, mais si j’ai un gros tapis, j’asphyxie la table !

Voilà, ça n’est pas très détaillé
Pour + de précisions, lire les 3 Harrington de tournoi et surtout Kill Everyone (qui va bientôt sortir en français) qui explique tout ça bien en détail !

:open_mouth:

Ce mec est un malaaaaaaade !!! :mrgreen:

Bravo juzam, quel taff !!!

Suis impressionné

Avec tout ces topik énorme dont vous nous faites profiter vinz et toi, vous pourriez vous trouver un éditeur :smiley:

merci :wink:

Dans l’index :wink:

just4fun07:
:shock:

Ce mec est un malaaaaaaade !!! :mrgreen:

Bravo juzam, quel taff !!!

Suis impressionné



Meeeeeuuuuuuh naaaan!!!

Qu'est-ce que tu crois! jUzAm77 il fait ça tout les matins au p'tit déj' comme d'autres se brossent les dents!! :mrgreen: :mrgreen:
C'est si peu pour lui :lol:

Non, sérieusement, merci bcp jUzAm pour cet avis éclairé et complet.
Je lis ça ce soir et je te dis ce que j'en pense demain...
En attendant, merci encore pour ce taff de malade... la grande classe 8-)

Merci c’est du beau et bon boulot !!

Allez je potasse :laughing:

Merci pour ton implication,

c toujours sympa de vouloir aider les amateurs comme moi,

ciao

Très bon topic, mais une petite réserve seulement : la structure des tournois online (en particulier ongame), ne permet en général pas de jouer LAG avant d’avoir monté un gros tapis (sauf SH ou deepstack).

Je ne dis rien mais tu sais ce que j’en pense my friend :mrgreen:

Nice job :wink:

Et puis pour ceux qui n’y arrivent po ou qui ont du mal, jUzAm77 vous donne la solution dans son avatar… :unamused: :laughing: :wink:

A/

Pour la première partie, on se rend compte, et tu le démontres tout à fait bien, que aucune stratégie n'est vraiment devant une autre.
Là encore, on le répête TOUT le temps, le choix de la stratégie à appliquer va dépendre de :
1- La structure
2- Les joueurs de la table (d'abord sa dynamique générale et ensuite le profil de chaque joueur). C'est pourquoi une observation de tout ce qui se dit, se fait, se regarde est nécessaire. Votre concentration sur tous ces éléments doit être à 100% sans quoi vous ferez des erreurs ou n'exploiterez po au mieux chaque situation qui se propose à vous.
3- SON PROPRE NIVEAU !!!
Là c'est à marquer d'une pierre blanche ! Si vous débutez, bien évidemment, vous n'aurez ni la théorie, ni l'expérience de choisir à votre gré la stratégie que vous aller employer. Commencez par choisir l'une d'entre elle, la travailler jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous faites et ce que font les autres par rapport à vous etc. Et ensuite passez à la suivante, etc.


Et encore, ici on aborde même po le fait d'être plus ou moins à l'aise quant au buy in. Sur ce point, le mieux pour jouer de façon optimale est bien entendu d'être tout à fait à l'aise avec l'argent.


B/

jUzAm77:
2/ Le milieu de tournoi :
Généralement je resserre le jeu un peu avant la bulle, pour redorer une image trop dégradée par les styles LAGs, et si je joue tight je peux faire un ou deux gros moves pour revenir à un bon tapis si je suis trop short, mais généralement je continuerais sur ma lancée
Le but est d'arriver à la bulle à peu près au niveau du tapis moyen
Il faut quand même voler les blinds de temps en temps mais ne pas trop s'impliquer dans des tirages lointains, la cote implicite s'amenuise à mesure que le rapport tapis/blinds se réduit


Oui, sauf que là tu survoles le sujet my friend :wink:
Là encore au milieu de tournoi, il n'y a po de stratégie prédéfinie comme le rappelle AcidRazz dans le premier topic qui a enfanté celui-ci.
La stratégie ici aussi dépendra de tout l'environnement. Tu ne peux po, et tu le sais, dire qu'en milieu de tournoi tu fais ci ou ça. Tu es le premier à t'adapter et à adapter ta prise de risque à tout l'environnement qui t'entoure.



C/

Concernant la bulle R.A.S. Là il s'agit d'utiliser ses talents d'observation pour savoir contre qui jouer et comment. Parce que là encore, difficile de faire une généralité...
Un exemple tout bête my friend, je sais que si tu relances à la bulle, 80% du temps tu es faible. A moi de m'adapter.
Mais comme je sais aussi que tu joueras small-ball sans faire grossir le pot, ce sera à moi de te pousser à aller à l'envers de ta stratégie fixée.
Et là on touche à un cas plus intéressant qui est le fait que si je poste le coup que je jouerai contre toi sur le forum par exemple, on va tout de suite nous qualifier de calling station, joueur stupide, gambleur, et j'en passe... :roll:
Et là on revient sur le sujet principal que si on joue le coup de telle ou telle manière c'est parce qu'on a une nécessité à s'adapter à tel ou tel joueur.
Miser avec les nuts contre un joueur peut être très bien joué, mais contre un autre ce sera stupide ; Ou alors à un moment ce sera bien joué et à un autre stupide etc.
Faire tapis pour 600$ dans un pot de 100$ pourrait être très bien joué dans un certain cas contre un certain joueur, je ne m'en suis po privé ce dimanche en live là où d'autres auraient probablement simplement value bet 2/3 pot ou 3/4 pot.
etc
etc
etc...
Bref, j'ai toujours l'impression, en plus de m'éloigner du sujet principal, qu'on aura toujours du mal à établir une stratégie type.
Et je ne cesserai de répéter que la stratégie type c'est de savoir s'adapter à tout et tous.



D/

Je m'arrête là, je pense que vous aurez compris.


jUzAm77 donne un certain nombre de livres à potasser. C'est utile mais à nous derrière de jouer et rejouer et d'observer.

Et pour le reste du sujet de l'adaptation, un lien d'un topic dont jUzAm77 avait déjà éclairé en son temps les lanternes :
http://www.wam-poker.com/forums/viewtopic.php?t=26107

Une petite précision sur les styles de jeu :smiley:

J’ai presque envie d’ouvrir un thread dédié là dessus, mais c’est mieux d’en parler ici je pense.

TAG c’est le style inexploitable par défaut. Et j’ai envie de dire que TAG c’est pas du tout du tout la même chose que tight passif/weak ou nit etc.
Un bon TAG il ne fold presque jamais une main qu’il ne devrait pas coucher. Ca veut dire relancer A8s au CO par exemple, peu importe la profondeur/les style des adversaires. C’est inexploitable de relancer A8s au CO (si on zappe le postflop, qui devrait d’ailleurs être à l’avantage du TAG). Ca veut dire relancer toutes les paires quand il doit les relancer. Ca veut dire très peu limper voire pas du tout. Ca veut dire voler les blinds avec 56s de façon systématique au bouton quand la profondeur y est, squeezer des situations profitables etc.

LAG, c’est un style exploitable, voire très exploitable par moment. Mais l’avantage, c’est que c’est un style qui exploite beaucoup les adversaires. Par exemple, le LAG relance K6o au cut-off quand les blindeurs se défendent pas, limpe de la merde si il pense que c’est profitable dans le contexte donné (= qu’il veut jouer un coup contre un joueur très lisible, même si il a 74o) ouvrir aussi assez large en middle position si les joueurs late ne le 3-bet pas, 3-better de la merde en position aussi longtemps qu’il est respecté (A7o ou T2s il s’en fout, il joue le joueur et si il a trouvé un weak il va l’exploiter). Mais par contre, ce qui différencie un LAG d’un maniaque complètement abruti, c’est qu’un bon LAG sait changer de vitesse et s’adapter dès qu’on lui play back. Quand il voit que la BB le 3-bet, il se dit « ok c’est pas profitable de voler any 2 contre lui » quand il se fait punir sur ses limps il arrête de limper etc. et il repasse à un jeu TAG. C’est impossible de continuer à jouer 1 coup sur 3 à une table difficile et les plus grand pros du postflop le savent. Si Phil Ivey se retrouve à une table difficile, il va arrêter d’essayer d’étouffer la table etc.

Je pense qu’il faut dire ça aussi quelque part ^^ et pas se contenter de dire que « TAG marche bien à une table loose, LAG marche bien à une table tight » ce qui est en plus partiellement faux (LAG marche aussi sur des tables looses mais faibles, TAG est aussi très bon sur des tables tight mais difficiles)

J’aime beaucoup le dernier paragraphe. Quand tu te mets à loosifier ton jeu parce qu’il y a un large - calling station à ta droite, quel bonheur :slight_smile:.

On loosifie pas contre une calling station on value.

très intéressant =)

chob18:
J'aime beaucoup le dernier paragraphe. Quand tu te mets à loosifier ton jeu parce qu'il y a un large - calling station à ta droite, quel bonheur :).


On loosifie pas contre une calling station on value.

Les deux :D

Disons que tu vas value un peu plus thin (J8o au bouton par exemple contre un gros fish en BB ça se joue très très bien)

Encore une fois un très bon post.
Une notion qui me semble importante mais qui n’a pas été donné: la survie
En tournois les jetons perdus ont plus de valeur que les jetons gagnés( à cause de l’augmentation de la structure), de plus évitez de jouez contre les tapis qui vous couvrent sans mains solides(idem contre les petits)

La notion qui me semble la plus importante et qui a déjà été donné: l’adaptation.

Topic trés interessant, ces strategies peuvent etre tres interessante face à des joueurs experimenté mais c’est dommage qu’en MTT à faible buy in ( 10 $ 20 $ ) la majorité des joueurs ne comprennent pas les codes et ne savent pas analyser le style des joueurs rendant difficile certains bluff qu’il payeront sans reflechir. Je pense donc que la strategie dans ces buy in consiste à joueur trés solide et eviter de bluffer n’importe qui meme avec cette image conservatrice.

Bon, suite au topic de A13L

Je vais vous livrer ma vision des choses pour les MTT :

1/ Le début de tournoi
Vision old-school : Avant le tournoi était vu comme un jeu de survie
Tom McEvoy qui a écrit une référence du poker de tournoi préconisait un jeu extrêmement solide, et la vision est de survivre assez longtemps entre 2 monstres et espérer les rentabiliser
Même pas de concept de M, à l'époque on pouvait mourir sous les blinds en attendant un KK ou un AA (et oui, AK et QQ c'était des mains très marginales à l'époque)
Puis Harrington est arrivé avec son M qu'il a récupéré de Magriel
Et montré qu'il faut voler les blinds quand le tapis devient moins profond, et préconise un jeu + agressif
Cependant ça reste assez conservateur

Nouvelle vision : Maintenant au début d'un tournoi il ne faut plus survivre en jouant très tight, mais monter beaucoup de jetons
On n'essaie plus de jouer son tournoi sur les coin flips de milieu/fin de tournoi mais de s'assurer un tapis suffisamment confortable pour ne pas être en danger sur chaque coin flip (ou risque de badbeat en all-in préflop)
Ici il y a plusieurs approches :
- le jeu LAG smallball : le joueur LAG smallball cherche à entrer dans un maximum de petits pots préflop, et, grâce à une bonne lecture du jeu, à la fois rentabiliser ses mains et récupérer bcp de petits pots en vol, il évite au maximum de faire grossir la taille du pot et cherche à prendre beaucoup de petits pots
s'il joue un gros pot il a généralement les nuts
on y joue à peu près comme en cash game, en respectant la règle de 5 et 10 et de 3 et 6 pour les mains à potentiel, auxquelles on ajoute bien évidemment les monstres (qu'on va jouer exactement pareil), et quelques bluffs pour les + agressifs (VPIP de 30 pour les + sages jusqu'à 70 pour les pros style Negreanu), tout en conservant la maxime du potcontrol : "pas de gros pot sans une grosse main"
avantages :
. permet au joueur skillé de monter des jetons régulièrement, sans se mettre jamais en danger
. donner une image de maniaque
. permet de déstacker des AA ou des KK sur (ou sous-) joués
inconvénients
. demande une très bonne lecture du jeu, surtout postflop
. peut se faire contrecarrer par des relances à tapis
. nécessite obligatoirement une configuration deepstack

Exemples chez les grands champions : Negreanu est le plus flagrant, Eric Lindgren

- le jeu TAG : l'autre option, lorsqu'on n'est pas super skillé pour jouer postflop avec beaucoup de mains marginales, est de jouer très serré pour se forger une image extrêmement solide
mais une fois cette image envoyée aux autres joueurs, elle permet d'avoir un énorme crédit dans les bluffs, en tout cas dans un premier temps
le coup utilisé pour monter beaucoup de jetons est souvent un gros bluff exploitant à fond cette image de serrure
avantages :
. plus facile à jouer
. plus adapté aux tournois ne commençant pas avec un énorme M
. ne se met pas non plus trop en danger (mais un peu + quand même, il va en fait se mettre en danger dans les coups qu'il joue, mais comme il joue rarement, il se met rarement en danger)
inconvénients :
. ne profite pas de toutes les occasions pour gagner des jetons avec des mains marginales
. beaucoup de patience est nécessaire
. trop proche du style old-school qui se fait exploiter par les LAG d'aujourd'hui

Exemples chez les grands champions : Allen Cunningham, Dan Harrington

- le jeu LAG longball (ou hyper-LAG) : c'est le jeu qui combine les coups du smallball avec les gros bluffs en long shot du TAG, et ce, dans encore plus de mains. C'est le plus efficace mais aussi le plus risqué des styles de jeu.
L'arme pour bluffer efficacement n'est pas l'image mais la peur. Un joueur de cette trempe peut menacer tout votre tapis à chaque instant. S'il sent que son adversaire ne payera pas un tapis il est capable de le bluffer à n'importe quel moment. Il sait aussi parfaitement engager une partie suffisante de son stack pour faire croire que le pot risque de se jouer pour tous les jetons, sans non plus engager tous les siens.
Il va jouer la plupart du temps comme un joueur smallball, mais là où le smallball fera des petits value bets, des petits stabs, et potcontrolera avec quelques coups passifs comme des checks ou des calls, l'hyper-LAG, lui, n'hésitera pas à faire all-in régulièrement, avec les nuts ou avec air.
Ca n'est pas non plus totalement kamikaze, car avec une excellente lecture du jeu ce style n'est pas si risqué que ça, mais il suffit d'une erreur et on saute, il faut donc être extrêmement skillé.
avantages :
. le style le + efficace, le + agressif, le + impressionnant
. combine tous les moves possibles et inimaginables, du smallball float aux re-squeezes les + fous

inconvénients :
. demande un skill extraordinaire
. il faut avoir des cojones
. aucune erreur de timing n'est permise
. c'est le style le + dangereux
. impossible à jouer contre des fishs calling stations

Exemples chez les grands champions : Gus Hansen, Patrik Antonius (ainsi que 90% des jeunes scandinaves), Phil Ivey

D'autres joueurs comme Phil Hellmuth ont un style assez atypiques, jouant à la fois TAG mais avec qq mains marginales dans le tas, plus axé sur le slowplay, les traps, etc...
Il utilise son excellente lecture pour trapper plutôt que pour voler des pots, fait tilter ses adversaires par son attitude pour qu'ils essaient de le bluffer, et va chercher des tirages très spéculatifs tout en faisant croire que c'est une serrure qui ne joue que des grosses cartes

Les vrais pros sauront aussi changer de style, certains se donnent une image très tight et au bout d'un ou 2 niveaux de blinds, jouent LAG smallball pour voler des petits pots, puis repassent tight quand leur image s'est dégradée
D'autres joueront hyper-LAG pour donner une image de malade mental, puis repasseront tight le temps de chopper une main
etc...
Il faut savoir alterner entre les styles (changing gears comme dit Doyle Brunson), c'est très important

A vous de voir quel est votre style naturel, quel style vous voulez travailler, faites des tests, adaptez-vous aux adversaires (mieux vaut éviter de faire le fou s'il y a encore + fou à la table, mieux vaut exploiter des nits qui attendent les grosses mains en leur volant tous les pots dont ils ne veulent pas)

2/ Le milieu de tournoi :
Généralement je resserre le jeu un peu avant la bulle, pour redorer une image trop dégradée par les styles LAGs, et si je joue tight je peux faire un ou deux gros moves pour revenir à un bon tapis si je suis trop short, mais généralement je continuerais sur ma lancée
Le but est d'arriver à la bulle à peu près au niveau du tapis moyen
Il faut quand même voler les blinds de temps en temps mais ne pas trop s'impliquer dans des tirages lointains, la cote implicite s'amenuise à mesure que le rapport tapis/blinds se réduit

3/ La bulle :
Beaucoup de joueurs ont une vision old-school, à savoir survivre pour au moins locker un gain en étant ITM
D'autres jouent underollés ou se sont qualifiés grâce à un ticket et l'ITM représentent pour eux une performance inestimable
D'autres ont peur de la bulle, tout simplement car ils ne savent pas gérer cette situation
D'autres ont peur de paraitre con à sortir juste avant les places payées

Comment exploiter tous ces joueurs ?
Là pour moi c'est le moment où je me met en mode "show time"
Je relance toutes les mains toutes les positions si je suis le premier à ouvrir le pot
Je 3-bet les joueurs timides
Je call puis check-raise si qqun attaque ma blind
Si je grille un voleur de blinds je le surrelance très fortement
Je demande régulièrement le tapis des stacks moyens qui ont tout à perdre
Agression agression agression...
Quand y'en a qui sont prêts à jeter AA pour se glisser dans l'argent, imaginez toute la fold equity qui s'offre à vous !

Vous allez me dire que je suis fou, que je risque de me faire sortir à la bulle alors que j'aurais pu fougériser et atteindre l'ITM
Que beaucoup de fois je vais repartir avec 0 alors que j'aurais pu avoir un gain

Oui mais mon but à la bulle n'est pas l'ITM
Mon but est de devenir chipleader, quitte à sortir
Je veux atteindre la table finale avec un gros tas de jetons, pour viser la 1ère place, et non arriver à l'ITM en tant que shortstack et de me contenter du gain des dernières places ou d'être obligé de chatter grave pour être en TF
Oui c'est très risqué, oui ça peut me faire sortir de temps en temps à la bulle, mais au final, c'est largement + rentable de se monter un énorme tapis
Je préfère, sur 10 tournois abordés à la bulle, sortir 8 fois sans rien et être 2 fois chipleader, que d'être 10 fois payé

Les seules fois où je vais jouer juste pour l'ITM (à part les supersatellites) sont si je suis très shortstack (si je suis si short que je pense ne pas pouvoir aller plus loin que les moins bonnes places payées même si je vole des blinds) mais qu'il y a d'autres shorts qui risquent de sauter avant moi, ou s'il y a des gros tapis qui se clashent entre eux

4/ La fin de tournoi :
Post-ITM je resserre
c'est le moment où les gens qui ont attendu l'ITM sont contents d'avoir gagné qqch et gamblent pour espérer sortir du stade de shortack
Je passe donc en mode TAG, même si je n'hésite pas à tenter des vols de blinds (faut éviter les plus shorts), et je n'hésite pas à tenter d'éliminer un joueur quand j'ai une bonne cote de pot pour le suivre
Ensuite je continue mon agression mais en étant plus prudent
Généralement je relance 2,5 la blind quand je suis premier à ouvrir le pot, je CB au flop si je suis payé, et ensuite j'abandonne généralement le coup si ça n'a pas marché
Il y a des fois plusieurs bulles dans les fins de MTT
Par exemple si 40 personnes sont payées, il peut y avoir un gap dans les gains pour les 20 premiers, donc une mini-bulle à l'approche des 20 joueurs restants
Il y a aussi (et surtout) une mini-bulle pour la TF

Ces mini-bulles peuvent être l'occasion de bourrinner la table comme on l'a fait pour la vraie bulle

5/ La TF :
Je continue à être très agressif, même si je joue + comme un SNG
Au début de la TF, généralement je vais jouer tight, en attendant que les plus shorts sortent pour se retrouver shorthanded
Plus la table va se réduire, plus je vais repasser en mode très agro
Plus j'ai de jetons plus je vais les utiliser pour agresser
Avec un tapis + moyen je chercherais plutôt le spot pour doubler en jouant serré, mais si j'ai un gros tapis, j'asphyxie la table !


Voilà, ça n'est pas très détaillé
Pour + de précisions, lire les 3 Harrington de tournoi et surtout Kill Everyone (qui va bientôt sortir en français) qui explique tout ça bien en détail !

woaw, magnifique… ça me fait penser à une question, le changement de rythme, c’est super important d’accord. Mais je dois dire que j’ai du mal à l’appliquer. C’est plutôt on/off ou tout en douceur. Perso j’ai l’impression que quand j’essaye on/off c’est juste tellement visible que j’aurais meilleurs temps de me jeter à poil dans champs de mines et que si j’y vais tranquille, ça avnce tellement pas que ça recule… pfff
Vous avez des conseils?

Pi quand même merci pour tout ça hin

Bon, suite au topic de A13L

Je vais vous livrer ma vision des choses pour les MTT :

1/ Le début de tournoi
Vision old-school : Avant le tournoi était vu comme un jeu de survie
Tom McEvoy qui a écrit une référence du poker de tournoi préconisait un jeu extrêmement solide, et la vision est de survivre assez longtemps entre 2 monstres et espérer les rentabiliser
Même pas de concept de M, à l'époque on pouvait mourir sous les blinds en attendant un KK ou un AA (et oui, AK et QQ c'était des mains très marginales à l'époque)
Puis Harrington est arrivé avec son M qu'il a récupéré de Magriel
Et montré qu'il faut voler les blinds quand le tapis devient moins profond, et préconise un jeu + agressif
Cependant ça reste assez conservateur

Nouvelle vision : Maintenant au début d'un tournoi il ne faut plus survivre en jouant très tight, mais monter beaucoup de jetons
On n'essaie plus de jouer son tournoi sur les coin flips de milieu/fin de tournoi mais de s'assurer un tapis suffisamment confortable pour ne pas être en danger sur chaque coin flip (ou risque de badbeat en all-in préflop)
Ici il y a plusieurs approches :
- le jeu LAG smallball : le joueur LAG smallball cherche à entrer dans un maximum de petits pots préflop, et, grâce à une bonne lecture du jeu, à la fois rentabiliser ses mains et récupérer bcp de petits pots en vol, il évite au maximum de faire grossir la taille du pot et cherche à prendre beaucoup de petits pots
s'il joue un gros pot il a généralement les nuts
on y joue à peu près comme en cash game, en respectant la règle de 5 et 10 et de 3 et 6 pour les mains à potentiel, auxquelles on ajoute bien évidemment les monstres (qu'on va jouer exactement pareil), et quelques bluffs pour les + agressifs (VPIP de 30 pour les + sages jusqu'à 70 pour les pros style Negreanu), tout en conservant la maxime du potcontrol : "pas de gros pot sans une grosse main"
avantages :
. permet au joueur skillé de monter des jetons régulièrement, sans se mettre jamais en danger
. donner une image de maniaque
. permet de déstacker des AA ou des KK sur (ou sous-) joués
inconvénients
. demande une très bonne lecture du jeu, surtout postflop
. peut se faire contrecarrer par des relances à tapis
. nécessite obligatoirement une configuration deepstack

Exemples chez les grands champions : Negreanu est le plus flagrant, Eric Lindgren

- le jeu TAG : l'autre option, lorsqu'on n'est pas super skillé pour jouer postflop avec beaucoup de mains marginales, est de jouer très serré pour se forger une image extrêmement solide
mais une fois cette image envoyée aux autres joueurs, elle permet d'avoir un énorme crédit dans les bluffs, en tout cas dans un premier temps
le coup utilisé pour monter beaucoup de jetons est souvent un gros bluff exploitant à fond cette image de serrure
avantages :
. plus facile à jouer
. plus adapté aux tournois ne commençant pas avec un énorme M
. ne se met pas non plus trop en danger (mais un peu + quand même, il va en fait se mettre en danger dans les coups qu'il joue, mais comme il joue rarement, il se met rarement en danger)
inconvénients :
. ne profite pas de toutes les occasions pour gagner des jetons avec des mains marginales
. beaucoup de patience est nécessaire
. trop proche du style old-school qui se fait exploiter par les LAG d'aujourd'hui

Exemples chez les grands champions : Allen Cunningham, Dan Harrington

- le jeu LAG longball (ou hyper-LAG) : c'est le jeu qui combine les coups du smallball avec les gros bluffs en long shot du TAG, et ce, dans encore plus de mains. C'est le plus efficace mais aussi le plus risqué des styles de jeu.
L'arme pour bluffer efficacement n'est pas l'image mais la peur. Un joueur de cette trempe peut menacer tout votre tapis à chaque instant. S'il sent que son adversaire ne payera pas un tapis il est capable de le bluffer à n'importe quel moment. Il sait aussi parfaitement engager une partie suffisante de son stack pour faire croire que le pot risque de se jouer pour tous les jetons, sans non plus engager tous les siens.
Il va jouer la plupart du temps comme un joueur smallball, mais là où le smallball fera des petits value bets, des petits stabs, et potcontrolera avec quelques coups passifs comme des checks ou des calls, l'hyper-LAG, lui, n'hésitera pas à faire all-in régulièrement, avec les nuts ou avec air.
Ca n'est pas non plus totalement kamikaze, car avec une excellente lecture du jeu ce style n'est pas si risqué que ça, mais il suffit d'une erreur et on saute, il faut donc être extrêmement skillé.
avantages :
. le style le + efficace, le + agressif, le + impressionnant
. combine tous les moves possibles et inimaginables, du smallball float aux re-squeezes les + fous

inconvénients :
. demande un skill extraordinaire
. il faut avoir des cojones
. aucune erreur de timing n'est permise
. c'est le style le + dangereux
. impossible à jouer contre des fishs calling stations

Exemples chez les grands champions : Gus Hansen, Patrik Antonius (ainsi que 90% des jeunes scandinaves), Phil Ivey

D'autres joueurs comme Phil Hellmuth ont un style assez atypiques, jouant à la fois TAG mais avec qq mains marginales dans le tas, plus axé sur le slowplay, les traps, etc...
Il utilise son excellente lecture pour trapper plutôt que pour voler des pots, fait tilter ses adversaires par son attitude pour qu'ils essaient de le bluffer, et va chercher des tirages très spéculatifs tout en faisant croire que c'est une serrure qui ne joue que des grosses cartes

Les vrais pros sauront aussi changer de style, certains se donnent une image très tight et au bout d'un ou 2 niveaux de blinds, jouent LAG smallball pour voler des petits pots, puis repassent tight quand leur image s'est dégradée
D'autres joueront hyper-LAG pour donner une image de malade mental, puis repasseront tight le temps de chopper une main
etc...
Il faut savoir alterner entre les styles (changing gears comme dit Doyle Brunson), c'est très important

A vous de voir quel est votre style naturel, quel style vous voulez travailler, faites des tests, adaptez-vous aux adversaires (mieux vaut éviter de faire le fou s'il y a encore + fou à la table, mieux vaut exploiter des nits qui attendent les grosses mains en leur volant tous les pots dont ils ne veulent pas)

2/ Le milieu de tournoi :
Généralement je resserre le jeu un peu avant la bulle, pour redorer une image trop dégradée par les styles LAGs, et si je joue tight je peux faire un ou deux gros moves pour revenir à un bon tapis si je suis trop short, mais généralement je continuerais sur ma lancée
Le but est d'arriver à la bulle à peu près au niveau du tapis moyen
Il faut quand même voler les blinds de temps en temps mais ne pas trop s'impliquer dans des tirages lointains, la cote implicite s'amenuise à mesure que le rapport tapis/blinds se réduit

3/ La bulle :
Beaucoup de joueurs ont une vision old-school, à savoir survivre pour au moins locker un gain en étant ITM
D'autres jouent underollés ou se sont qualifiés grâce à un ticket et l'ITM représentent pour eux une performance inestimable
D'autres ont peur de la bulle, tout simplement car ils ne savent pas gérer cette situation
D'autres ont peur de paraitre con à sortir juste avant les places payées

Comment exploiter tous ces joueurs ?
Là pour moi c'est le moment où je me met en mode "show time"
Je relance toutes les mains toutes les positions si je suis le premier à ouvrir le pot
Je 3-bet les joueurs timides
Je call puis check-raise si qqun attaque ma blind
Si je grille un voleur de blinds je le surrelance très fortement
Je demande régulièrement le tapis des stacks moyens qui ont tout à perdre
Agression agression agression...
Quand y'en a qui sont prêts à jeter AA pour se glisser dans l'argent, imaginez toute la fold equity qui s'offre à vous !

Vous allez me dire que je suis fou, que je risque de me faire sortir à la bulle alors que j'aurais pu fougériser et atteindre l'ITM
Que beaucoup de fois je vais repartir avec 0 alors que j'aurais pu avoir un gain

Oui mais mon but à la bulle n'est pas l'ITM
Mon but est de devenir chipleader, quitte à sortir
Je veux atteindre la table finale avec un gros tas de jetons, pour viser la 1ère place, et non arriver à l'ITM en tant que shortstack et de me contenter du gain des dernières places ou d'être obligé de chatter grave pour être en TF
Oui c'est très risqué, oui ça peut me faire sortir de temps en temps à la bulle, mais au final, c'est largement + rentable de se monter un énorme tapis
Je préfère, sur 10 tournois abordés à la bulle, sortir 8 fois sans rien et être 2 fois chipleader, que d'être 10 fois payé

Les seules fois où je vais jouer juste pour l'ITM (à part les supersatellites) sont si je suis très shortstack (si je suis si short que je pense ne pas pouvoir aller plus loin que les moins bonnes places payées même si je vole des blinds) mais qu'il y a d'autres shorts qui risquent de sauter avant moi, ou s'il y a des gros tapis qui se clashent entre eux

4/ La fin de tournoi :
Post-ITM je resserre
c'est le moment où les gens qui ont attendu l'ITM sont contents d'avoir gagné qqch et gamblent pour espérer sortir du stade de shortack
Je passe donc en mode TAG, même si je n'hésite pas à tenter des vols de blinds (faut éviter les plus shorts), et je n'hésite pas à tenter d'éliminer un joueur quand j'ai une bonne cote de pot pour le suivre
Ensuite je continue mon agression mais en étant plus prudent
Généralement je relance 2,5 la blind quand je suis premier à ouvrir le pot, je CB au flop si je suis payé, et ensuite j'abandonne généralement le coup si ça n'a pas marché
Il y a des fois plusieurs bulles dans les fins de MTT
Par exemple si 40 personnes sont payées, il peut y avoir un gap dans les gains pour les 20 premiers, donc une mini-bulle à l'approche des 20 joueurs restants
Il y a aussi (et surtout) une mini-bulle pour la TF

Ces mini-bulles peuvent être l'occasion de bourrinner la table comme on l'a fait pour la vraie bulle

5/ La TF :
Je continue à être très agressif, même si je joue + comme un SNG
Au début de la TF, généralement je vais jouer tight, en attendant que les plus shorts sortent pour se retrouver shorthanded
Plus la table va se réduire, plus je vais repasser en mode très agro
Plus j'ai de jetons plus je vais les utiliser pour agresser
Avec un tapis + moyen je chercherais plutôt le spot pour doubler en jouant serré, mais si j'ai un gros tapis, j'asphyxie la table !


Voilà, ça n'est pas très détaillé
Pour + de précisions, lire les 3 Harrington de tournoi et surtout Kill Everyone (qui va bientôt sortir en français) qui explique tout ça bien en détail !

C’est marrant en ce moment je me demandais comment jouer en mtt et quelles sont les bonnes mains en omaha HI. Et je tombe sur deux super post sur le sujet sur WAM POKER!!!
Merci à vous pour vos conseils éclairés.