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PokerStars Championship Barcelone 2017 - Tournois annexes

Barcelone : la rentrée des classes des joueurs

PSC Barcelone
Rendez-vous samedi pour le début de notre reportage en direct du PokerStars Championship Barcelone ! La capitale catalane est traditionnellement le théâtre de la rentrée des classes des joueurs de poker, un mois après la conclusion des World Series of Poker, et cet été ne fait pas exception, avec pas moins de 51 épreuves organisées en deux semaines au sein du Gran Casino du Port Olympique.

Vous l'avez appris comme nous jeudi au beau milieu de l'après-midi : la terreur a frappé une nouvelle fois sur le sol européen, avec un attentat perpétré au coeur des Ramblas, le quartier le plus touristique de Barcelone. Nos pensées vont aux familles et aux proches des 18 victimes innocentes de cette énième démonstration de barbarie aveugle.

Même si le festival ne sera a priori pas perturbé par ces évènements tragiques, c’est dans un contexte forcément troublé que les parties se poursuivent, et avec des mesures de sécurité renforcées. Notre reportage se concentrera sur les progrès du Team Winamax (pas au complet, mais presque) et des centaines de joueurs français ayant fait le voyage. Flegmatic entamera le reportage samedi midi avec le coup d’envoi du Day 2 de l’énorme épreuve à 1100€ (dont tous les Day 1 affichent complet). Je le rejoins un peu plus tard pour l’épauler sur le Main Event. A très vite !

Les temps forts de notre reportage

Samedi 19 - Lundi 21 : PS National Championship 1 100 € (à partir du Day 2)
Samedi 19 - Lundi 21 : PS Championship Super High Roller 50 000 €
Dimanche 20 - Mardi 22 : PS National High Roller 2 200 €
Lundi 21 - Dimanche 27 : Main Event 5 300 €
Mardi 22 : No Limit Hold’em Single Day 25 500 €
Vendredi 25 - Dimanche 27 : PS Championship High Roller 10 300 €

Après la terreur, le jeu

Il a tout juste un mois à Las Vegas, alors que les WSOP 2017 s'achevaient sur une table finale historique pour le clan français, nous étions à mille lieux de nous imaginer que la rentrée des classes de la planète poker se ferait dans un climat aussi sombre. Car en ce vendredi 18 août, Barcelone la joviale, la dynamique, fut frappée par la barbarie humaine, au coeur de son artère la plus emblématique, entraînant une nouvelle vague de terreur au sein de la ville, du pays et du monde entier. Nous nous associons ici au recueillement et à la solidarité envers les familles des victimes et les blessés de cette attaque aveugle et lâche. Nous ne vous oublions pas.

Memorial Ramblas

Le memorial aux victimes sur les Ramblas, lieu de l'attaque Crédit photo : PokerStars / Neil Stoddart

Parallèlement, à quelques kilomètres de là, ils étaient des milliers à pratiquer leur jeu favori - et le nôtre -, au sein d'un Gran Casino rempli à ras bord, pour l'un des premiers jours du PokerStars Championship Barcelona premier du nom. Et, si l'on ne serait pas surpris que certains annulent leur venue à la dernière minute, ne vous y trompez pas : le terrain de jeu de ce PSC catalan continuera d'afficher complet jusqu'à sa conclusion le 27 août prochain. Parce que la vie doit reprendre ses droits. Parce que le jeu, en l'occurrence le poker, aussi trivial et futile puisse-t-il paraître dans ces moments-là, doit continuer. Parce que c'est lorsqu'il s'arrêtera que la terreur l'emportera.

Que ce soit au niveau du poker ou de manière plus globale, Barcelone est et continuera d'être l'une des villes les plus attractives et les plus attirantes du monde, comme Paris ou Londres n'ont jamais cessé de l'être. Au Gran Casino, il ne fallait pas bien longtemps pour s'en rendre compte de la ferveur locale. Démarré mercredi dernier pour le premier de ses quatre jours de départ, le PokerStars National Championship (descendant de l'Estrella) a fait carton plein, son Day 1D qui débutait hier à 20 heures affichant même complet sept heures avant son lancement. Et il fallait visiblement se montrer très - très - patient pour espérer décrocher un siège sur l'une des pourtant nombreuses tables de cash game mises à disposition.

Si le poker devait entrer en résistance, Barcelone serait inconstestablement sa place forte, inexpugnable, et même de plus en plus forte, année après année. En 2017, on regardera sans doute d'un autre oeil que lors des éditions précédentes les futurs records de fréquentation qui s'apprêtent à tomber. Sans pour autant se départir de la légèreté habituelle qui caractérise notre jeu.

PSC Barcelona Bandeau

L'exutoire débute dès aujourd'hui, par le Day 2 de ce fameux PS National Championship à 1 100 €. Débuté à midi avec 1 358 joueurs à son bord, il a malheureusement déjà vu Romain Lewis puis Guillaume Diaz quitter le navire. Les deux jeunes membres du Team ont ainsi laissé la barre au vétéran Sylvain Loosli, désormais chargé seul de faire flotter le pavillon au W rouge. Malgré un petit retard à l'allumage dû aux contrôles de sécurité renforcés au sein du casino - couplés à une bête erreur de débutant de votre serviteur - nous ne manquerons pas de vous faire suivre cela tout au long de la journée, en même temps que le lancement du tournoi le plus cher de ce festival, le Super High Roller à 50 000 € l'entrée.

Sur la terre de ses exploits

Event #10 : Super High Roller 8-Handed - 50 000 € (Day 1)

Sylvain Loosli

C'était ici-même, il y a deux ans presque jour pour jour. Après plusieurs places d'honneur de choix, Sylvain Loosli décrochait sa toute première victoire sur le circuit. Et quelle victoire ! Un titre à 1 224 000 € sur le prestigieux Super High Roller à 50 000 € de l'EPT Barcelone, après être notamment venu à bout en final de Steve O'Dwyer, Ivan Luca, JC Alvarado, Christoph Vogelsang et, pour finir, du petit prodige polonais Dzmitry Urbanovich. Un superbe exploit, un peu plus de deux ans après sa quatrième place sur le Main Event des WSOP, qui plaçait définitivement le Toulonnais sur la carte des meilleurs joueurs de tournoi de la planète.

Sylvain Loosli Victoire SHR 2015

Souvenir du bon vieux temps

Mais il n'allait pas en rester là. Douze mois plus tard, Sylvain remet le couvert dans la capitale catalane, s'invitant à nouveau parmi les finalistes de ce même "SHR". Et si l'improbable back to back n'a pas lieu, la faute à un ultime lancer de pièce perdu contre la machine Fedor Holz, futur vainqueur, sa sixième place, bonne pour 293 800 €, a tout d'une confirmation : le membre du Team Winamax fait partie des plus grands, capable d'enchaîner régulièrement les perfs sur ces tournois élitistes à cinq chiffres de buy-in.

Loosli - Vogelsang - Kenney - Mateos

En ce samedi 19 août, dans la foulée de son élimination sur le PS National Championship - une sombre histoire de paire de Dames tombée contre deux Rois - Sylvain est donc de retour sur cette épreuve qui lui réussit tant avec, forcément, en ligne de mire un éventuel "trois à la suite" qui serait absolument magique. Et, comme attendu, notre Pro va devoir en découdre d'entrée de jeu avec quelques uns des meilleurs joueurs de la planète. Si vous parcourez régulièrement ces colonnes, vous avez ainsi sans peine reconnu sur la photo ci-dessus, de gauche à droite, l'Allemand Christoph Vogelsang - encore lui - l'Américain Bryn Kenney, vainqueur en avril dernier du Super High Roller à 100 000 € du PSC Monte-Carlo, et enfin l'Espagnol Adrian Mateos.

Jean-Noël Thorel

Ajoutez à cela, un cran plus loin, le plus qu'éclairé amateur français Jean-Noël Thorel (photo), qui ne manque jamais une occasion d'affronter les tout meilleurs, et vous comprenez aisément que l'on ne ne pénètre pas dans la petite salle annexe du Gran Casino de Barcelone sans savoir un minimum tenir les cartes. Avec 49 entrées recensées lors de mon passage, l'heure n'était pas encore à l'attroupement, mais n'y voyez rien d'alarmant. Comme d'habitude sur ce type d'épreuves, il est possible de s'inscire jusqu'au lancement du Day 2 (ici, 12h30 demain), les re-entries sont illimitées - ou en tout cas dans la limite de son portefeuille - et un satellite est prévu ce soir sur les coups de 23 heures. Tout cela pour dire que les 102 entrées record totalisées l'an passé sont pleinement atteignables. Huit niveaux de soixante minutes sont au programme aujourd'hui, pour une fin de Day 1 prévue autour de 21h30.

Bouclons cet article par le traditionnel tour d'horizon en images de ceux que Sylvain devra battre pour ajouter un peu plus d'un million d'euros à sa bankroll. Attention, il y a du très beau monde.

Dvoress - Nitsche - Negreanu - Papazian
Première table repérée, celle, immanquable, composée des deux Canadiens Daniel Negreanu et Daniel Dvoress, du vainqueur du Crazy 888 des WSOP le Roumain Alexandru Papazian et du téléphone de Dominik Nitsche.

Juanda - Aido - Haxton
Quelques millions dollars de gains ont également été repérés sur la table d'à côté, où trônent le vainqueur du Main Event EPT 2015 John Juanda, l'Espagnol Sergio Aido, les lunettes d'Isaac Haxton et, hors cadre, l'Allemand Dietrich Fast.

Peters - Carrel
Un peu plus loin, le sobre David Peters fait face au un peu moins sobre Charlie Carrel.

Steve O'Dwyer
Après avoir choisi de faire l'école buissonière cet été aux WSOP, Steve O'Dwyer n'a pas manqué la date de la rentrée catalane.

Nick Petrangelo
Un autre habitué de ces tournois très chers, l'Américain Nick Petrangelo.

Mustapha Kanit
Même avec une capuche de seigner Sith, difficile de passer inaperçu au milieu d'un aussi petit field. Désolé, Mustapha Kanit.

Dario Sammartino
Typiquement le genre de tournoi où il vaut mieux réussir son seat draw. On espère pour lui que Dario Sammartino, l'un des derniers entrants en date, a eu la main chaude.

Le plus grand tournoi live de l’histoire du pique rouge

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 2)

PS National Foule

En début de journée, on vous parlait des records qui ne manqueraient pas de tomber au long de ce PokerStars Championship. Il n'aura fallu que quelques heures pour recevoir la confirmation du premier. Et il est à la taille de l'événement. Avec 4 557 entrées enregistrées sur ses quatre Days 1, le PokerStars National Championship de Barcelone est non seulement le plus grand tournoi organisé dans la capitale catalane, mais il est tout simplement le plus grand tournoi live de l'histoire de PokerStars. Après treize saisons d'European Poker Tour, cette performance est donc tout sauf anodine. Pour les amoureux des chiffres, la répartition s'effectue comme suit :

Day 1A : 1 080 entrées (niveaux de 50 minutes) Day 1B : 1 623 entrées (niveaux de 50 minutes) Day 1C : 1 449 entrées (niveaux de 30 minutes) Day 1D : 405 entrées (niveaux de 25 minutes) TOTAL : 4 557 entrées (3 626 joueurs uniques + 931 re-entries)

PSC Barcelona Nationalités

Pour vous donner un ordre d'idée, il s'agit d'une hausse de plus de 32% par rapport au Main Event de l'Estrella de l'an dernier, alors le plus gros de l'histoire, et qui avait déjà rassemblé 3 447 inscriptions. Cette année, ce ne sont pas moins de 89 pays différents qui sont venus taper le carton ensemble. Preuve, s'il en fallait, du caractère plus que jamais universel du poker. Sans surprise, et comme le montre le graphique ci-dessus, l'Espagne, la France et l'Italie représentent le gros des troupes, devant un trio là aussi attendu, composé de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Russie. Très clairement, le poker en Europe se porte à merveille, ce qui ne peut que nous laisser rêveur quant à l'ouverture de nos tables online aux marchés italiens, espagnols et portugais. S'il faudra encore vraisemblablement attendre pour tenter d'analyser les raisons de cette hausse spectaculaire, voilà en tout cas une petite éclaircie - du moins à notre échelle - dans un contexte récent bien obscur.

Puisque nous sommes dans les chiffres, poursuivons avec ce qui intéresse tout particulièrement les joueurs encore en course : le prizepool. S'élevant à un total pharaonique de 4 420 290 €, il permet à 679 petits veinards - soit 15% du field - de repartir avec, au minimum, 1 720 €, tandis que le futur vainqueur encaissera 575 000 €, soit 522 fois son investissement initial - s'il n'a eu besoin que d'une seule entrée pour se qualifier pour le Day 2. Regardons cela en détail :

Vainqueur : 575 000 € Runner-up : 340 000 € 3e : 258 000 € 4e : 208 000 € 5e : 165 000 € 6e : 127 000 € 7e : 93 000 € 8e : 66 370 € 9e: 53 460 €

10e : 44 300 € 18e : 25 950 € 27e : 17 510 € 50e : 9 640 € 100e : 4 700 € 250e : 2 840 € 500e : 1 940 € 679e : 1 720 €

Après cinq heures de jeu , ils n'étaient déjà plus que 400 à en découdre, sur les 1 358 à avoir pris part à ce Jour 2. Avec des niveaux passés à soixante minutes aujourd'hui, on peut désormais s'attendre à un léger ralentissement des éliminations, le vainqueur n'étant de toute façon couronné que lundi prochain. L'écrémage va tout de même se poursuivre jusqu'à plus d'une heure du matin, de quoi nous permettre d'y voir un peu plus clair.

Jérôme Brion

Pour l'heure, celui que nous avons repéré comme le mieux placé côté français est un habitué des lieux. "J'avais terminé septième l'an passé, nous glisse ainsi Jérôme Brion, qui avait alors remporté 87 350 € - son plus gros gain en tournoi à son jour -, avant que la victoire ne revienne à son compatriote Mohamed Samri. J'ai 600 000 là, deux fois l'average. J'ai doublé par rapport à ce midi." Dans la foulée de son joli deeprun sur le Main Event des WSOP, Jérôme applique la stratégie éprouvée de la force tranquille, dont on ne serait pas surpris qu'elle l'emmène loin, voire très loin.

Erwann Pecheux

"C'est complètement sick ce field, souffle quant à lui Erwann Pécheux, qui n'en revient pas non plus de cette affluence que l'on croirait sortie d'un autre temps. Je me suis inscrit la veille pour jouer le Day 1. Je crois qu'il n'y avait que cela à faire." Tous n'ont pas été aussi clairvoyants, mais effectivement, la tactique était bonne.

Anthony Apicella

À peine le temps de terminer cette conversation qu'une petite tape sur l'épaule me fait me retourner. Croisé au PSC Monte Carlo et aux WSOP, où il s'était à chaque fois qualifié sur Winamax.fr pour le Main Event, Anthony Apicella est venu tenter sa chance à Barcelone, cette fois à ses frais. Il faut dire que le sympathique Corse, qui avait bien vendu son île lors de son passage au micro du Multiplex Poker, n'est pas du genre à être effrayé par les gros fields, lui qui a remporté en février 2015 le plus gros FPS de l'histoire à Deauville (1 355 entrées) pour près de 197 000 €. Avec un tapis supérieur à la moyenne de 400 000 jetons, il a de quoi espérer de belles choses sur ce tournoi.

Franco - Fradin

Parmi les autres têtes tricolores aperçues dans le field, deux joueurs que nous avons régulièrement croisé cet été à Vegas, et qui se retrouvent cette fois côte à côte. Avec respectivement moins de 100 000 et environ 125 000 jetons, Sonny Franco et Alexandre Fradin ne figurent clairement pas dans le camps des favoris, mais au moins, ils semblent prendre du plaisir.

Arthur Conan
À la table d'à côté, les nouvelles sont à peine plus rassurantes chez Arthur Conan, pointé autour des 150 000.

Pierre Morin
Grosse réflexion pour Pierre 'Lapin' Morin. Sur un flop Q108, son adversaire a placé un check/raise de 27 000 à 375 000, demandant le tapis du Français, qui finit par passer. Avec un peu plus de 250 000 devant lui, il reste encore loin de la zone rouge.

Leo Margets
Leo Margets, l'un, sinon le visage le plus connu du poker en Espagne, s'invite également à la fête. Et ce n'est pas un coinflip perdu avec As-Roi contre une paire de 2 qui lui enlèvera son sourire.

Liv Boeree
La concentration est en revanche de mise du côté de Liv Boeree.

Benny Glaser
Assis en face de Sonny et Alexandre, Benny Glaser se porte bien mieux que nos deux Frenchies.

Ludovic Geilich
Vous voulez un troisième Britannique de suite ? Voici Ludovic Geilich.

Kenny Hallaert
Un nouveau deeprun à mettre à l'actif de ce diable (rouge) de Kenny Hallaert.

Martin Jacobson
Preuve que ce tournoi intéresse tout le monde, on y retrouve aussi bien des complets amateurs que des Champions du Monde. Pas vrai Martin Jacobson ?

Pas de triplé pour Sylvain Loosli

Event #10 : Super High Roller 8-Handed - 50 000 € (Day 1)

Après deux années triomphales sur ce Super High Roller catalan (victoire en 2015 puis sixième place en 2016), Sylvain Loosli a subi aujourd'hui ce qu'il convient d'appeler un bon gros retour de variance.

Out du 50k, un de ces jours où rien ne va dans mon sens... Mais il reste encore de beaux tournois avant la fin du festival! #positivité

— Sylvain Loosli (@SylvainLoosli) 19 août 2017

C'est bien simple, rien n'a fonctionné aujourd'hui pour le Toulonnais, dont la taille du tapis n'a connu qu'une seule direction : vers le bas. Tombé à 65 000 - sur les 250 000 de départ - peu après 19 heures, il finit par lâcher ses derniers jetons sur "un flip illégitime" avec As-10 contre une paire de 2. "J'étais short, j'ai tenté de resteal sans succès," explique celui qui n'aura pas réellement pu défendre ses chances sur ce tournoi. Peut-être le retrouvera-t-on demain sur le High Roller à 2 200 € du PokerStars National, à moins qu'il ne préfère garder des forces pour le Main Event, qui démarre lundi. Dans un cas comme dans l'autre, nous serons là pour suivre ses progrès de près.

Jean Noël Thorel

Sylvain laisse ainsi à Jean-Noël Thorel la lourde tâche de représenter seul le clan tricolore. Avec un tapis assez nettement supérieur à la moyenne à une quarantaine de minutes de la fin de journée, on peut légitimement espérer retrouver ce dernier au départ du Day 2. À noter qu'avec 79 entrées à l'heure où ses lignes sont écrites (dont 16 re-entries), pour 56 joueurs toujours en piste, il paraît finalement peu probable que les 102 inscriptions de l'an dernier soient atteintes.

Adrian Mateos
Excellent départ pour Adrian Mateos, qui figure dans le wagon de tête avec un tapis supérieur à 800 000, soit plus de trois fois le stack de départ.

Philipp Gruissem
C'est un peu moins la fête chez Philipp Gruissem, mais l'Allemand ne semble pas trop inquiet pour l'instant.

Seidel - Carrel
Grand habitué de ce rendez-vous barcelonais, Erik Seidel a vu Charlie Carrel débarquer à sa gauche, après que le Britannique est passé par la case re-entry.

Aido - Khoroshenin - Luca - Kurganov
Sergio Aido, Oleksii Khoroshenin, Ivan Luca et Igor Kurganov : dans le jargon, c'est ce qui s'appelle un virage de qualité.

Jack Salter
Comptant parmi les derniers arrivés, Jack Salter tente un brag avec ses plaques de 1 000 € bien en évidence à côté de ses jetons. Sur un tournoi à 50 briques, pas sûr que cela impressionne grand monde.

Dan Colman
Enfin, un Super High Roller ne serait pas tout à fait un Super High Roller sans son Daniel Colman.

Erwann au triple galop

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 2)

Erwann Pecheux

Ils sont 200 tout rond à quitter la salle de tournoi principale du Gran Casino de Barcelone pour la dernière pause de ce Day 2, et parmi eux ne subsistent qu'une poignée de Français. Si nos yeux n'ont repéré aucune trace de Jérôme Brion, Anthony Apicella, Alexandre Fradin, Arthur Conan ou encore Pierre Morin, ils ont presque été ébloui par un Erwann Pécheux brillant de mille feux. Après être parti en pause dîner avec 700 000 jetons, le runner-up WSOP a connu une rencontre magique avec une paire de Rois contre As-Roi, grimpant du même coup à 1,35 million. C'est finalement avec 1,5 million qu'il retournera à sa place pour les deux dernières heures de la journée. Un tapis plus de deux fois supérieur à une moyenne de 685 000, qui lui offre une place de choix au sein du peloton de tête. Et dire que quelques heures plus tôt, il franchissait la bulle avec une petite douzaine de blindes. La belle histoire est en marche.

Sonny Franco

De son côté, Sonny Franco poursuit son numéro d'équilibriste avec brio. "J'ai beaucoup de jetons, mais aucun de 25 000, se lamente presque le Petit Prince de Marrakech devant son tapis d'environ 470 000. J'ai gagné As-7 contre As-Valet, poursuit-il, puis j'ai gratté pas mal de petits pots en envoyant mon tapis sans être payé." Une stratégie shortstack étudiée au millimètre, qui lui permet de continuer à croire aux 575 000 € de la victoire, là où tant d'autres se sont pris les pieds dans le tapis depuis longtemps.

D'ailleurs, si l'on tente de dresser le bilan des éliminations tricolores du jour, elles sont malheureusement - et fort logiquement - nombreuses. Parmi ceux qui ont pris la porte au cours de ce Day 2, on peut ainsi citer les trois membres du Team Winamax Guillaume Diaz (dès la première main), Romain Lewis, Sylvain Loosli (deux Dames contre deux Rois), deux des derniers héros français des WSOP Alexandre Reard et Jimmy Guerrero, Thi Nguyen, Jonathan Therme, Clément Tripodi, Stéphane Gabarre, Benjamin Ané et Alexis Fleur. Quant à ceux qui auront la chance d'être encore là au Jour 3 mais dont le visage nous est pour l'instant inconnu, nous ferons plus ample connaissance avec eux demain, à partir de 12h30.

Jan Bendik

Sachez tout de même, avant de nous quitter, qu'à l'international, les Espagnols peuvent toujours compter sur une Leo Margets en plein regain de forme, qui vient notamment de sortir un short stack grâce à deux Rois tenant bon face à As-Valet, pour se propulser au-dessus des 850 000. Un temps assise dans le fauteuil de chipleader avec plus d'un million, Liv Boeree a quelque peu perdu de sa superbe, mais continue de tracer sa route. Elle est toujours accompagnée de son compatriote Ludovic Geilich, du Champion du Monde Martin Jacobson, et du vainqueur de l'EPT Monte-Carlo 2016 Jan Bendik, confortablement installé au-dessus de la moyenne.

Bonne nuit à tous, et à très vite !

Un chipleader nommé Erwann

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 3) Erwann Pécheux largement en tête devant 127 derniers joueurs dont 10 autres Français

Erwann Pécheux

Lorsque nous l'avons quitté hier soir à deux niveaux de la fin de son Day 2, Erwann Pécheux tutoyait déjà les sommets du classement avec un tapis d'1,5 million plus de deux fois supérieur à la moyenne. Deux heures plus tard, le membre de la room aux chevaux a poursuivi sur son incroyable lancée, terminant la journée avec un tapis de 3,85 millions, lui offrant un énorme chiplead ! Histoire de mettre les choses en perspective, son premier poursuivant, le Grec Georgios-Angelos Tavoularis n'a empaqueté "que" 2,94 millions.

Ce stack de 128 blindes (15 000/30 000, ante 5 000 à la reprise), le Français ne l'a pas monté en une seule fois. "J'ai eu pas mal de réussite, avoue-t-il. J'ai gagné avec une paire de 8 contre deux Dames dans un pot 3-bet. Tout est parti sur 10-9-6 et j'ai fait le 7 tout de suite. Et ensuite j'ai envoyé trois barrels avec Dame-Valet sur Valet-7-5-Valet-10. Mon adversaire a snap call muck. Je sais pas trop ce qu'il pouvait avoir, à part un moins bon Valet." Pour l'instant, son début de Day 3 est plus chaotique. "J'ai perdu 500 000 sur la deuxième main. Je fais doubler un short avec As-Roi contre As-Dame. Le flop vient Roi-Roi-Valet et river 10. Je le voyais venir en plus," sourit-il. Heureusement, le Français peut se reposer sur un matelas plus que confortable.

Sonny Franco

Derrière Erwann, ils sont dix autres tricolores parmi les 128 joueurs toujours en course - sur les 1 385 au départ du Jour 2 -, à poursuivre leur quête des 575 000 € promis au vainqueur. On y retrouve peu de têtes connues, en dehors d'un Omar Lakhdari qui s'est même payé le luxe hier d'éliminer Liv Boeree hier sur une main flush contre flush, et d'un Sonny Franco qui a connu deux dernières heures idylliques pour passer du statut de short stack en danger à potentiel outsider. Tout s'est joué sur un coup. "J'étais monté à 700 000 et j'ai fait brelan contre brelan, raconte le Petit Prince de Marrakech. J'ouvre à 51 000 (blindes 12 000 / 24 000) au cut-off avec Valet-10 dépareillés et la grosse blinde défend. Flop 10-10-3 avec deux coeurs et je me fait check/raise de 65 000 à 150 000. Il checke sur le 9 au turn et je décide de faire pareil. River 6 qui ne fait pas rentrer la flush. Il overbet 500 000 dans 400 000. Je paie et il montre 10-5."

Voici le listing complet avec les stacks au départ de la journée :

Omar Lakhdari

Erwann Pécheux 3 850 000 Omar Lakhdari 2 410 000 (photo) Jean Pierre Aleixandre 2 060 000 Sonny Franco 1 800 000 Jean Koja 1 345 000 Damien Robert 1 325 000 Fred Weiss 1 200 000 Parharm Ahoor 625 000 Frédéric Delval 595 000 Christopher Lachave 550 000 Sebastien Brouzeng 365 000

Une liste auquel il faut malheureusement déjà retirer trois noms. Le premier à prendre la porte ne fut pas forcément celui qu'on attendait, à savoir Jean Koja, victime d'un joli setup dès la première main. Son ex-voisin de table Frédéric Delval rembobine le coup. "Le joueur au siège 3 fait tapis avec une paire de Dames, Jean paie avec une paire de 9 et le chipleader de la table au siège reshove par dessus avec une paire d'As." Le Français, qui n'a pas grand chose à ajouter, paie mais voit tomber un As dès le flop, pour mettre fin à son parcours en 128e position (4 200 €). Les deux autres à le suivre furent Parharm Ahoor (117e, 4 700 €), arrivé en retard et qui a tout de même réussi à gratter un palier, et Sébastien Brouzeng (116e, 4 700 €), défait par le tenant du titre du Main Event Sebastian Malec sur un ultime flip As-10 contre une paire de 3.

Frédéric Delval

Quant à Frédéric Delval, cet amateur éclairé vit pour l'instant un petit rêve. "Je suis un ami de Jean-Noël Thorel - qui a par ailleurs bouclé le Day 1 du Super High Roller à 50 000 € à la 12e place sur 54 - se présente-t-il. Je suis agent immobilier, mais le poker est une grande passion depuis longtemps. Je tente régulièrement quelques sessions ici, à Prague ou à Monte-Carlo. J'ai prévu de faire l'inverse de tout le monde : moi je vais finir par le poker !" Espérons donc pour lui que ce PokerStars National Championship soit le début d'une belle carrière ! Pour l'instant, Frédéric partage sa table avec un autre compatriote, Damien Robert.

Bart Lybaert

La Belgique a perdu Kenny Hallaert sur ce tournoi, mais nos voisins continuent d'être bien représentés, notamment par l'intermédiaire de Bart Lybaert.

La répétition générale

Event #15 : PokerStars National High Roller - 2 200€ (Day 1)

Salle Principale

Vous avez aimé le Gran Casino de Barcelone rempli hier à l'occasion du Day 2 du PokerStars National Championship à 1 100 € ? Vous allez l'adorer rempli aujourd'hui pour le lancement de son grand frère, le High Roller à 2 200 € ! Face à l'affluence monstre ici à Barcelone depuis le lancement du festival, il n'a fallu qu'une poignée de minute pour que la salle principale (photo ci-dessus) et la salle annexe affichent complet, les tables laissées vacantes par le PSN ne tardant pas à trouver preneur. Quant à ceux qui s'y seraient pris légèrement trop tard, les alternates - autrement dit, la liste d'attente - vont vraisemblablement continuer de tourner jusqu'à la fin de la période d'enregistrement tardif, soit 18h30.

Jean Montury - Romain Lewis

Parmi les plus de mille joueurs à avoir composté leur ticket - le chiffre officiel sera connu en fin de journée - on recense pour l'instant deux membres du Team Winamax, Romain Lewis et Gaëlle Baumann. Ils devraient être rejoint un peu plus tard par Sylvain Loosli, tandis que Guillaume Diaz est exempté, pour cause de Day 2 de la PokerStars Cup qui débutera à 20 heures, et pour laquelle s'est également qualifié un certain Veunstyle. Au lendemain d'un Day 2 de PSN bien trop court, Romain compte bien passer un peu plus de temps à table aujourd'hui. Ce qui semble plutôt bien parti puisqu'après trois niveaux de 40 minutes, le benjamin du Team a fait passer son tapis des 25 000 de départ à 37 000. Il ne devrait qui plus est pas s'ennuyer, avec la présence d'un certain Jean Montury à sa droite.

Gaëlle Baumann

Loin d'être en réussite elle aussi sur le descendant de l'Estrella, O RLY attaque le deuxième tournoi de son séjour catalan avec l'esprit bien plus libéré. "Je suis tombé dans le pire Airbnb qui soit, raconte-t-elle. Déjà, j'ai dû passer une nuit à l'hôtel parce que la propriétaire s'était trompé d'un jour dans son planning et le logement n'était pas libre. Mais en plus, c'était sale comme j'avais je n'avais vu. J'ai demandé plusieurs fois via Airbnb à ce que la proprio vienne nettoyer et elle ne l'a jamais fait. Du coup, je suis partie, et j'ai trouvé une chambre dans la cité universitaire, juste derrière le parc qui est à côté du casino. Je crois bien que c'est le meilleur rapport qualité/prix de tout Barcelone !" La voici donc prête à repartir sur de bonnes bases.

Antoine Saout

Lui aussi est en pleine forme, quelques semaines après sa cinquième place sur le Main Event des WSOP, je veux bien sûr parler du premier homme à avoir accompli l'exploit d'être November et July Nine, Monsieur Antoine Saout. "J'ai passé une semaine avec ma famille en Bretagne, c'était l'idéal pour décompresser." Et puis il était temps de repartir sur le circuit, dans cette ville qui ne lui réussit néanmoins que modérément, malgré une cinquième place l'an passé sur un tournoi Hyperturbo à 2 000 €. On lui souhaite évidemment au moins aussi bien cette année.

Alexandre Amiel

Alexandre Amiel avait quant à lui échoué aux portes des places payées sur le Big One cet été, et reste un habitué de cette étape catalane, même s'il y cherche encore sa première place payée. "Tu m'avais quitté à Vegas sur un film, là je regarde une des rares bonnes nouvelles émissions de Canal+, raconte-t-il. Ça s'appelle 21 centimètres, un mensuel littéraire présenté par Augustin Trappenard, et c'est pas mal du tout. Sinon, si tu veux que je te parle poker, j'ai déjà perdu un pot de 5 000, gagné un pot de 5 000, puis perdu un pot de 3 000 avec la même main : Roi-10. Résultat des courses, je suis toujours au stack de départ. Ah et aussi dimanche dernier, j'ai fait troisième du Highroller de Winamax, celui que gagne Davidi Kitai. À un moment de la finale, je devais avoir quelque chose comme 30% des jetons, et lui cinq blindes... et c'est lui qui gagne." Mais tu comprends Alexandre, Kitbul ayant dû faire une croix sur Barcelone cette année pour cause de deniers préparatifs de mariage, il fallait bien qu'il gagne quelque chose ce mois-ci !

Luc Bindel

Toujours dans une salle annexe décidément de qualité, nous avons aussi vu débarquer Luc Bindel. Qualifié pour le Main Event sur notre site, ChevAAlFrite est venu s'offrir un petit échauffement avant d'attaquer les choses sérieuses. Joueur de cash game online avant tout, on le croise de plus en plus en MTT, que ce soit live ou online. On se souvient notamment de sa (brève) finale sur le Online Event des WSOP-Circuit à Paris en novembre dernier entre autres faits d'armes.

Quant au reste du field, je vous propose un petit tour d'horizons en images.

Thi Nguyen
Éliminée avant l'argent hier sur le PSN, Thi Nguyen a bien l'intention de faire mieux sur ce High Roller.

Paul-François Tedeschi
Le clan Onpok est presque au grand complet sur ce festival barcelonais. Et Paul-François Tedeschi en fait bien évidemment partie.

Anthony Zinno - Alexandre Reard
Même au milieu de ce field très fourni et disparate, on arrive tout de même à trouver quelques virages intéressants, comme celui-ci, composé d'Anthony Zinno et Alexandre Reard.

Adrien Delmas
Après un bel été à Vegas ponctué de six places payées, Adrien Delmas va tenter de transformer l'essai à Barcelone.

Alexis Fleur
Lui aussi fut une tête récurrente de nos WSOP. Alexis Fleur est en quête d'un premier drapeau espagnol à ajouter à sa collection.

Antonin Teisseire
Traditionnellement plus à l'aise dans le sud de le France ou aux États-Unis qu'en Catalogne, Antonin Teisseire a tout de même fait le (court) déplacement.

Remi Castaignon
Amateur mais non moins habitué du circuit, Gilles Huet est aussi de la partie.

Jerry Wong
À la tienne Jerry Wong ! Mais il va d'abord falloir remplir ce verre.

Pour compléter ce tableau déjà fort alléchant, notons aussi la présence côté tricolore de Rémi Castaignon, Jérôme Brion, Arnaud Enselme, François Allera, Carole Segoura, Mercedes Osti, David Susigan ou encore Nicolas Cardyn. À l'international, ont été aperçus, entre autres, Niall Farrell, Alexander Ivarsson, Felipe Ramos, Ana Marquez, Vivian Saliba, Jeffrey Hakim et Ismaël Bojang.

Le grand nettoyage

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 3) Le clan français réduit à deux unités à 48 joueurs left

Ils s'en sont passées des choses sur ce PS National Championship durant notre (long) tour d'horizon du High Roller. De 128 joueurs au coup d'envoi de ce troisième jour à midi, le field est ainsi passé à 48 participants. Et parmi les 80 premiers sortants de la journée, outre Jean Koja, Parharm Ahoor et Sébastien Brouzeng déjà cités, se trouvent six Français supplémentaires.

Frédéric Delval - Damien Robert

Nous avons retrouvé les deux premiers juste en face de la salle annexe, prêt à sauter sur le High Roller juste après avoir collecté leurs gains. Assis à la même table, Frédéric Delval et Damien Robert (photo) ont pris la porte quasi simultanément, à deux places d'intervalle. "J'étais au bouton avec une paire de 7, explique le premier, et je voulais mettre la pression sur le joueur en petite blinde, qui avait un tapis encore plus petit que moi - 230 000 contre 410 000. Il paie avec avec As-Valet et la BB, large chipleader de la table, paie également avec Roi-10. Un Valet arrive au flop, turn As, river Dame." Agent immobilier entré sur le tard dans le monde du poker, Frédéric décroche sa 16e ligne depuis mai 2016 - excusez du peu ! - une 106e place bonne pour 4 700 €. En ce qui concerne Damien, finalement 104e de ce tournoi, il a "tout refilé à Sonny Franco. Il était très actif depuis son arrivée à table, et à ce moment-là il ouvre enocre une fois depuis le hi-jack. J'ai As-Dame suités en BB et je décide de shove mes 23 blindes. Il avait As-Roi." Grand joueur de cash game live, qui passe six mois de l'année à écumer les tables de 5/10, 10/20 et 20/40 à Vegas, Damien ne joue que trois ou quatre tournois par an. "Les tournois, ça fait toujours rêver, surtout celui-ci avec autant à la gagne. Mais il y a trop de variance !"

Quant à Sonny, il n'a pas réussi à emmener les jetons de son compatriote plus loin qu'en 63e place (7 210 €), éliminé dans des circonstances qui nous sont inconnues. Même topo avant lui pour Christopher Lachave​ (85e, 5 750 €) et Fred Weiss (64e, 7 210 €).

On en sait en revanche plus sur la surprenante et rocambolesque sortie d'Erwann Pécheux. Après avoir terminé le Day 2 loin au-dessus de tout le monde avec plus de 120 blindes, le poulain de l'écurie PMU a vu son parcours stoppé net à ce qui ne peut être qu'une décevante 82e place, dont les 5 750 € auront probablement du mal à le consoler. Erwann a perdu la quasi-intégralité de son stack sur un coup préflop improbable où il paie un 5-bet shove avec As-Roi pour se retrouver face à... 6-2. Vous l'avez compris, point d'issue favorable ici, le flop apportant un premier 6, et la rivière un deuxième. Tombé autour des 400 000 sur ses 3,8 millions de départ, le Français tombe quelques minutes plus tard face à Bart Lybaert. Après avoir défendu sa grosse blinde sur une ouverture du Belge, il place un check/raise à tapis sur un flop AK2. Son Roi-9 est derrière le As-10 de Bart, et le reste après un turn 2 et une river 8.

Lakhdari - Jacobson - Lybaert

Alors que nous ont également quitté entretemps Leo Margets (91e, 5 750 €) et Sebastian Malec (57e, 7 210 €), il ne reste donc plus qu'Omar Lakhdari et Jean-Pierre Aleixandre pour porter haut les couleurs du drapeau tricolore. Si les deux hommes naviguent actuellement légèrement en dessous de la moyenne, située à 2,8 millions, le premier cité n'a pas franchement l'avantage du seat draw, venant tout juste d'être déplacé à la table de Bart Lybaert et Martin Jacobson. "C'est qui cela, tu le connais ? Il a l'air bon," a demandé Omar à mon confrère Tommy à propos du Suédois, avant de se réjouir de pouvoir fricotter avec un Champion du Monde. On lui souhaite bien du courage.

Jean-Pierre Aleixandre

Mais là où Omar a l'expérience pour lui, comptant plusieurs tables finales au compteur sur ces tournois middle stakes - la dernière en date en juin à Cannes sur un WPT Deepstacks - Jean-Pierre est un complet novice à ce niveau. Pour preuve, ce dernier ne compte qu'un ITM en tournoi live à son palmarès, une sixième place décrochée en juillet dernier sur le Wonder8 au Cercle Clichy-Montmartre, pour 625 €. Un grinder habitué du circuit et un amateur en quête de son one time : voilà deux profils qui reflètent à merveille le field de ce tournoi et font la beauté de notre jeu.

Ludovic Geilich

Pendant que le clan français pansait ses plaies, le Britannique Ludovic Geilich a de son côté monté de belles piles de jetons. Avec environ 5,5 millions devant lui, soit presque deux fois l'average, il fait office de sérieux candidat à la table finale.

Tableau de bord 48 joueurs restants (sur 4 577 entrées) Tapis moyen : 2 860 625 Blindes : 40 000 / 80 000, ante 10 000 Prix assuré : 9 640 €

Qui va gagner un million ?

Event #10 : Super High Roller 8-Handed - 50 000 € (Day 1)

Alors que Jean-Noël Thorel, deuxième et dernier Français à avoir pris part à ce tournoi, s'est fait sortir en cours d'après-midi, il reste encore du beau et même du très beau monde sur l'épreuve la plus cher de ce festival catalan. Comme attendu hier soir, avec 86 entrées comptabilisées (dont 19 re-entries), cette édition 2017 n'a pas réussi à faire mieux que les 102 inscriptions de l'an passé, ni même que les 99 d'il y a deux ans mais, comme espéré, le vainqueur repartira bien avec un gain à sept chiffres. 1 135 500 € très exactement, soit un peu plus d'un quart du prizepool de 4 129 290 €, qui sera distribué comme suit :

Vainqueur : 1 135 500 € Runner-up : 807 300 € 3e : 528 500 € 4e : 406 790 € 5e : 322 100 € 6e : 251 900 € 7e : 198 200 € 8e : 154 900 € 9e : 117 700 € 10-11e : 103 200€

Moins de 13% de places payées donc, mais un min-cash qui permet tout de même au joueur ayant re-entry une fois de repartir au minimum à jeu. Mais très clairement, au vu du profil des 26 joueurs restants, ils ne visent rien d'autre que la gagne. Regardons d'un peu plus près qui peut prétendre à ce qui sera quoi qu'il arrive l'un des plus gros gains de ce festival.

Dan Colman - Daniel Negrenau
Duel sous haute tension entre le troisième et le premier de la All-Time Money List : Daniel Negreanu et Dan Colman. Pour l'heure, ils sont tous deux solidement ancrés dans le Top 10, bien au-dessus de la moyenne. Le Canadien s'y est tout de même repris à trois fois hier pour composter son billet pour le Day 2.

Isaac Haxton - Erik Seidel
De l'autre côté, ce n'est pas mal non plus niveau palmarès mais moins bon niveau jetons entre Isaac Haxton et Erik Seidel, qui penchent vers les dernières places du classement. Le tout, vous l'aurez noté, arbitré par un certain El_Moumou.

Fast - Kurganov - Salter
Virage à près de 22 millions de dollars entre Dietrich Fast, l'actuel chipleader du tournoi Igor Kurganov et Jack Salter. Les trois hommes font face à l'Ukrainien Igor Yaroshevskyy, grand habitué de ces épreuves. Quant au clan allemand, en plus de Fast, il peut compter sur les deux highstakers Koray Aldemir et Manig Loeser, toujours en piste.

Luca - Kenney - Carrel
Autre trio de choix sur la quatrième table, avec Ivan Luca, Bryn Kenney et Charlie Carrel. Ce dernier est pour l'instant le mieux placé pour effacer la deuxième bullet qu'il a dû utiliser pour franchir le Day 1.

L’écrémage a commencé

Event #15 : PokerStars National High Roller - 2 200€ (Day 1) Déjà plus de la moitié du field éliminé après 6h40 de jeu

Comme disent les jeunes, pas le temps de niaiser sur ce High Roller. Alors qu'un dixième niveau de quarante minutes vient de s'écouler et la salle principale du Gran Casino de se vider d'une bonne moitié de ses occupants le temps d'un dinner break de 75 minutes, il ne reste déjà plus que 670 joueurs en compétition, sur les 1 460 entrées totalisées. 55% du field est donc tombé à l'eau au rythme de quasiment une élimination par minute ! Il vallait donc mieux avoir le coeur bien accroché pour résister aux bourrasques qui ont soufflé en tous sens. Et la tempête est loin d'être terminée, puisqu'il reste encore six niveaux au programme, pour une fin de journée attendue après une heure du matin.

Romain Lewis

Malheureusement pour ce qui nous concerne, Gaëlle Baumann a été prise dans l'oeil du cyclone, sortie peu après 18 heures après avoir longtemps stagné autour des 20 000 - sur un tapis de départ de 25 000. Pour Romain Lewis en revanche, le cap choisi semble pour l'instant être le bon. Avec 37 000 jetons après le premier break de la journée, et 50 000 au terme du second, tout laissait penser à un grind patient et régulier du benjamin du Team, et pourtant... ce fut le cas. "J'ai joué beaucoup de coups, mais rien de vraiment notable, souffle le Girondin. Je suis monté au mieux à 60 000, et là j'ai 45 000." Soit un tapis légèrement au-dessous d'une moyenne qui augmente à vue d'oeil, avec des blindes qui s'apprêtent à passer à 800 / 1 600. "Tu devrais aller voir Adrien [Delmas], il est bien lui aussi !"

"J'étais bien, glisse tout penaud le grand pote de notre Pro. "J'ai limp call As-9 dépareillés contre Anton Wigg à ma gauche. Et sur As-10-9-Valet-Roi, j'ai check/call 3 500 au flop et 11 000 river. Il avait paire de Dames. Et ensuite, j'ai fait doubler un short avec As-6 suités contre As-8 suités. Pas grand chose à faire." De 40 blindes, Ragnarok235 chute ainsi à 17. Mais on peut lui faire confiance pour se battre jusqu'au bout.

Alexandre Reard

À l'autre bout du chipcount, selon notre dernier recensement, le plus en forme de nos compatriotes n'est autre qu'Alexandre Reard. Pas franchement une surprise, quand on connaît l'expérience du récent 16e du Main Event WSOP sur ce type de tournois, desquels il a déjà vu plus d'une fois la table finale. Pour autant, le Francilien n'avait rien de croustillant à nous offrir en guise de pause dîner. On repassera donc plus tard.

Mohamed Mamouni

Également apparus sur nos radars lors de ce deuxième passage, Isabel Balthazar, le finaliste WSOP Victor Choupeaux, Mohamed Mamouni (photo), qui se porte à merveille du haut de ses quelques 70 000, et Benoît Albiges.

C'est déjà fini en revanche pour le duo Jean Montury / Alexandre Amiel. "Tu m'as bien jinx en disant qu'on n'allait pas s'ennuyer avec Romain [Lewis] aujourd'hui, me lâche le premier. Je crois que je viens de faire l'un des pires tournois de ma vie. J'ai dû joué moins de dix mains, j'ai vu trois paires - une fois les Dames et deux fois les 10 - et j'ai sauté avec la dernière ! J'aurais bien fait un satellite pour le Main Event mais il n'y en a pas au programme. La veille du début du tournoi. Tu le crois ça ?" Clairement une sale journée pour le vainqueur EPT, qu'il va falloir oublier bien vite.

"Et moi ça y est, j'ai dépensé mes deux bullets, avoue Alexandre. Sur la première, je perd un gros pot avec une paire de 8 où tout part sur un flop Dame-8-6 avec deux piques. Il retourne une paire de Rois avec un pique et il fait flush. Je me fait ensuite éliminer avec une paire de 10 contre As-Roi. Et sur la deuxième, j'ai fait un peu n'importe quoi. Je venais de raise/fold trois fois de suite, j'ouvre une quatrième fois avec QJ, un short stack me 3-bet shove avec As-Roi et je paie. Et pour finir, j'envoie tout avec une paire de 9 sur le turn d'un board 9-As-2-x. Le mec retourne deux As." 4 000 € ajoutés au prizepool, et circulez, il n'y a plus rien à voir. Gageons que ces deux-là sauront se refaire sur le Main Event.

Bryn Kenney
À peine éliminé du Super High Roller, Bryn Kenney s'est empressé de rejoindre le dernier canot en partance pour ce tournoi, sur lequel il n'a pas encore réussi à véritablement monter de jetons.

Dario Sammartino
Dans le camp des derniers entrants ballas, notons aussi la présence de l'un des plus grands gagnants des derniers WSOP, l'Italien Dario Sammartino.

Elliot Smith
Le vainqueur du PSC Macao Elliot Smith est à tapis, et il faudra toute sa time bank à son adversaire pour passer sa main, permettant au Canadien de poursuivre sa route un peu plus longtemps.

Un joueur de coupes

Event #8 : PokerStars Cup - 330 € (Day 2)

Une mauvaise et une bonne nouvelle à vous donner dans cet article. La mauvaise, c'est que Romain Lewis a quitté le High Roller du PokerStars National peu après son retour de dinner break. La bonne, c'est qu'il reste encore un membre du Team Winamax assis autour d'une table ce soir au Gran Casino de Barcelone.

Guillaume Diaz

Qualifié pour le Day 2 de la PokerStars Cup, tournoi à 330 € dont les quatre Jours 1 se sont étalés de mercredi à samedi, Guillaume Diaz a déjà réalisé un petit exploit puisqu'il fait partie des 6% de survivants de cette épreuve résolument turbo. Sur les 397 joueurs à avoir gagné leur place pour le deuxième jour de compétition, sur les 2 646 inscriptions recensées, ils ne sont ainsi déjà plus que 170 encore en piste. Tout ce beau monde est assuré d'un gain de 850 € mais garde forcément un oeil sur le colossal jackpot de 131 500 € promis au vainqueur, soit près de 400 fois le buy-in !

Mais pour cela, il faudra éviter de se faire rattraper par la structure, qui promet une moyenne qui ne devrait pas souvent dépasser les 25 blindes. Au moment de prendre la photo ci-dessus, notre Volatile national s'en sortait admirablement, avec un tapis de 450 000 sur des blindes 6 000 / 12 000, soit très exactement deux fois l'average. Si, avec une fin de Day 2 prévue tard dans la nuit, on ne le suivra pas jusqu'au bout aujourd'hui, on lui souhaite de passer une courte nuit, pour le retrouver à 14 heures lundi, sur la ligne de départ du Jour 3.

Ricardo Manquant

Autre Français repéré au sein du field, le vainqueur WSOP-Circuit / WPT-National Ricardo Manquant.

Jaroslaw Sikora
Peu nombreuses sont les têtes de série internationales à s'être mêlées à la fête, mais j'ai tout de même réussi à discerner la tête basse du finaliste EPT - c'était en octobre 2015 à Malte - Jaroslaw Sikora.

Prizepool

Vainqueur : 131 500 € Runner-up : 85 000 € 3e : 50 000 € 4e : 30 000 € 5e : 17 000 € 6e : 12 500 € 7e : 10 100 € 8e : 9 000 €

9e : 7 800 € 10e : 6 794 € 25e : 3 230 € 50e : 2 150 € 100e : 1 230 € 170e : 850 €

Les Français décampent

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 3)

Omar Lakhdari

Le plus gros tournoi live de l'histoire de PokerStars ne sera pas remporté par un joueur tricolore. Alors que nos derniers espoirs reposaient sur les épaules de Jean-Pierre Aleixandre et Omar Lakhdari (photo), les deux Français, un temps côte à côte, ont tous deux dit au revoir à leurs espoirs de titre à quelques minutes d'intervalle, alors que nous étions occupés sur l'un des autres tournois en cours. Difficile donc de vous donner d'autre information que leurs sorties respectives en 21e et 22e places, pour le même gain de 21 710 €.

Jean-Pierre Aleixandre

Du côté de Jean-Pierre, et même s'il est monté sur ce tournoi aussi tôt qu'à 5 millions de jetons, nul doute que l'on aurait signé il y a longtemps pour un pareil résultat. Joueur de cash game live habitué des tables barcelonaises, il disputait son premier vrai tournoi d'envergure et aura tout le temps de se réjouir de ce premier gain à cinq chiffres. Compétiteur de renom - 70 lignes à son palmarès - Omar signe quant à lui une nouvelle belle performance, surtout sur un field à ce point titanesque de, rappelons-le, 4 577 entrées.

Bart Lybaert

Même si ce n'est pas beau d'avoir des préférés, nous regarderons désormais de loin, mais avec grand intérêt, les progrès de Bart Lybaert, sympathique Belge de son état et, il faut bien l'avouer, dernière tête reconnaissable parmi les 16 joueurs restants. Avec 13,5 millions pour une moyenne fixée à un peu plus de 8 millions, le vainqueur du FPS Lille n'est plus très loin d'ajouter une nouvelle ligne de choix à son tableau de chasse.

Nos deux Frenchies disparus de ce tournoi, et le High Roller à 2 200 € délesté de tout membre du Team Winamax avec la sortie de Romain Lewis, cette deuxième journée de coverage en terre catalane s'arrête donc ici. Sachez tout de même que, sur ce dit HR, ils sont encore 368 à batailler (sur 1 470 inscriptions) à environ 90 minutes de la fin du Day 1. Ce Day 1 devrait donc s'arrêter non loin des 207 places payées, promettant de 3 800 € en guise de min-cash à 502 000 € pour le vainqueur. Encore une franche réussite.

Mais soyez sûrs que nous seront là demain lundi, peu avant midi, pour le Day 1A d'un Main Event qui promet. Seront sur le pont pour le Team Winamax, Aladin Reskallah, vraisemblablement Gaëlle Baumann, Sylvain Loosli, qui réserve son mardi pour le High Roller Single Day à 25 000 €, une foule de têtes d'affiches internationales qui voudront imiter le Toulonnais, ainsi que bon nombre de joueurs tricolores. En espérant également retrouver Guillaume Diaz à 14 heures pour le Day 3 de la PokerStars Cup sur laquelle il est encore en lice. Bonne nuit à tous, et à demain !

Deux finales pour le prix d’une

Event #6 : PokerStars National Championship - 1 100 € (Day 4 et Finale) Event #10 : Super High Roller 8-Handed - 50 000 € (Day 3 et Finale)

Alors que nous n'en sommes encore qu'aux prémices du Main Event, deux tournois annexes de ce festival barcelonais sont désormais tous proches de leur terme. Reclus dans un coin de la salle principale du Gran Casino, presque inaccessibles derrière un mur de chaises et un cordon de sécurité, vous ne trouverez pourtant personne d'autre jouant pour gagner autant d'argent aujourd'hui à Barcelone.

Table Finale Super High Roller

D'un côté, on retrouve un casting forcément quatre étoiles sur le Super High Roller à 50 000 € avec, de gauche à droite sur cette photo : Igor Kurganov, Koray Aldemir, Dietrich Fast et la surprise du chef Bartlomiej Machon, qui a presque l'air d'un novice avec ses 500 000 dollars de gains en tournoi live "seulement". Puisque pour le reste, c'est du très lourd, le Russe et les deux Allemands pesant près de 22 millions à eux trois sur Hendon Mob. Et si l'on vous dit que Daniel Negreanu (9e, 117 700 €), Stanley Choi (8e, 154 900 €), Bryn Kenney (7e, 198 200 €) et Ivan Luca (5e, 322 100 €), ont pris la porte plus tôt dans la journée, cela vous donne une idée du niveau de cette finale. Pour l'heure, l'ami Igor mène sereinement les débats, avec un large chiplead. Il parait donc le mieux placé pour aller chercher la récompense de 1 135 500 € promise au vainqueur. Avec 406 790 € déjà assurés, ces quatre là repartiront quoi qu'il arrive avec une bankroll bien renflouée.

Table Finale 1K

Juste à côté, ils étaient quatre au moment de cette photo à en découdre pour le titre sur le PokerStars National Championship. Étaient puisque le Grec Nikolaos Lampropoulos (tout à droite) a depuis pris la porte avec une paire de 10 qui ne tient pas contre les deux 9 de Pedro Cairat. L'Espagnol s'est empressé de serrer le poing et pour cause, avec le plus gros tapis à trois left - sur 4 577 entrées - il n'a jamais été aussi près des 575 000 € de la victoire. Il devra pour ce faire se débarasser du Roumain Marius Gicovanu et du Belge Bart Lybaert, toujours dans le coup, et d'ores et déjà assuré du plus gros gain de sa carrière, avec 258 000 € d'office dans la poche. On en connaît qui vont s'endormir sur un lit de billets ce soir.

Une finale de plus pour Sylvain Loosli

PLO High Roller 10 300 € (Finale)

Sylvain Loosli
Après un été à Las Vegas qualifié de "raté" par le principal intéressé sur le blog du Team, Sylvain Loosli reprend le chemin des tables finales à l'occasion de cette rentrée barcelonaise : le voilà assis autour de la dernière table sur la juteuse épreuve de Pot-Limit Omaha à 10,300 euros. Juteuse, parce que le tournoi a rassemblé 111 inscriptions, re-entry inclus, permettant de former une dotation dépassant le million d'euros.

Coincidence amusante : c’est sur un tournoi identique que Sylvain avait signé l’un de ses derniers succès avant les WSOP. C’était à Monte Carlo en mai dernier : le toulonnais avait atteint la quatrième place, bonne pour 81,500 euros. Ce soir, il y a 277 200 euros à aller chercher, et les chances de Sylvain sont plus que bonnes : son stack à sept chiffres (plus de 80BB) le place en seconde position à l’entame de la finale.

Pourtant, son parcours fut loin d’être une promenade de santé : Sylvain ne possédait que 16BB en début de Day 2, parmi les 21 derniers joueurs. De retour au Gran Casino, il a rapidement réglé le problème en doublant non pas une, ni deux, mais trois fois en l’espace de trente minutes seulement !

Sur le premier coup à tapis, Sylvain s’est retrouvé all-in sur un turn AQ43 avec un K752 plutôt bien en point (quinte plus deux tirages couleur) face à AK108 (top paire seulement, plus un seul tirage couleur supérieur).

Juste derrière, « le fou chipleader » (dixit Sylvain) le livre une première fois… puis une seconde. Résultat des courses : avec un tapis multiplié par dix en un temps record, le pro du Team Winamax pouvait entamer la période de la bulle avec confiance. Celle-ci fut très longue, notamment à cause de cette décision des organisateurs de geler le niveau en cours tant que les places payées n’étaient pas encore atteintes. « Ils font souvent ça sur les Highrollers », explique Sylvain, « afin de preserver la qualité de la structure. » Certains confrères se sont cependant montrés perplexes sur le sujet : « Il ne reste plus que deux tables, et en plus il y a une shot », m’a glissé l’un d’entre eux. « Ils jouent beaucoup de mains quoi qu’il arrive ! » Concernant cette « shot-clock » (un horloge posée sur la table qui décompte 30 seconde pour chaque action de jeu, avec seulement une poignée de jokers permettant de demander du temps supplémentaire), Sylvain est partagé. « Dans l’absolu, c’est une bonne idée. Mais trente secondes, c’est pas assez. Des fois, on dispose à peine du temps pour compter le tapis d’un joueur ! Je pense que dans l’ensemble, ça favorise les bluffs. C’est compliqué de faire un hero call en une demi-minute, le plus souvent on va préférer jouer la prudence et folder. »

Deux joueurs ont déjà quitté la table finale depuis que nous avons commencé à rédiger cet article. Parmi lesquels figure l’un des deux joueurs que Sylvain connaît et considère comme dangereux (le brésilien Yuri Martins au siège 7), mais pas le « fou » cité un peu plus haut, le tchèque Shyngis Satubayev.

Table Finale PLO
La table finale

1/ Mandy Calara (USA) 182 000 2/ Pedro Zagalo (Portugal) 1 900 000 3/ Norbert Szecsi (Hongrie) 555,000 4/ Sylvain Loosli (France, Team Winamax) 1 030 000 5/ Oliver Weis (Allemagne) 335 000 6/ Eder Campana (Brésil) 62 000 7/ Yuri Martins (Brésil) 163 000 8/ Jan Suchanek (Rep. Tchèque) 900 000 9/ Shyngis Satubayev (Kazakhstan) 375 000

Blindes : 6 000 / 12 000
Moyenne 700 000

Les prix

Vainqueur : 277 200 €
Runner-up : 190 600 €
3e : 124 900 €
4e : 101 300 €
5e : 81 300 €
6e : 63 500 €
7e : 50 100 €
8e : Jan Suchanek (Rep. Tchèque) 38 200 €
9e : Yuri Martins (Brésil) 28 000 €

[x] une machine ce Sylvain Loosli … VGG

Sylvain Loosli‏ @SylvainLoosli
il y a 56 minutes
THANK GOD THERE IS PLO ! Ship it!

Sylvain Loosli décroche une nouvelle victoire à Barcelone

Sylvain Loosli victoire
Un titre de plus pour Sylvain Loosli et le Team Winamax ! Ca c'est passé dans le Pot-Limit Omaha High-Roller, et vous raconte ça très vite ici même.

Énorme, VGG Sylvain ! :smiley:

What a feeling !

Sylvain Loosli remporte le PLO Highroller du PSC Barcelone et 236 400 €

Sylvain Loosli
Au retour de cinq semaines décevantes à Las Vegas, Sylvain Loosli a renoué avec la victoire de fort belle manière en remportant la plus grosse épreuve de Pot-Limit Omaha du PSC Barcelona. Deux ans après son historique titre sur le Super High-Roller à 50 000 €, c'est de nouveau en terres catalanes que le November Nine atteint les sommets : au terme d'une table finale aussi relevée que rapide, il démontre une fois encore que le No-Limit Hold'em n'est pas son unique terrain de chasse. Au cours des dernières années, on avait déjà observé Sylvain décrocher de belles places sur des formats à quatre cartes à Deauville, Dublin et Monte Carlo : cette fois, son triomphe est total et indélibile.
Sylvain Loosli
Cette victoire est d'autant plus savoureuse qu'elle est survenue au beau milieu d'une période creuse pour le pro du Team Winamax, avec un long grind infructeux sur les WSOP, et plus généralement une année 2017 pauvre en résultats probants sur le circuit live. La réponse de Sylvain face à ce sale run ? Du travail, rien que du travail. "Vegas était horrible, mais j'ai continué à bosser mon jeu et mon mental. Et c'est tellement bon quand ça finit par payer ! Il faut savourer ce genre de moments." Avant d'ajouter, paraphrasant la célèbre chanson : "What a feeling !"
Sylvain Loosli
On vous l'avait raconté un peu plus tôt dans la journée : après un début de journé rêvé (une grosse main d'entrée de jeu, des livraisons d'un joueur très "créatif"), Sylvain s'était sorti de la zone rouge à l'approche de l'argent, multipliant son tapis par dix en moins d'une heure, ce qui lui avait de franchir tranquillement la (très longue) bulle, qui éclata à 15 joueurs restants, puis d'entamer la table finale en position de co-chip leader derrière le portugais Pedro Zagalo, excellent compétiteur (on l'avait vu remporter un PLO à 5000€ ici-même à Barcelone il y a deux ans) qui allait plus tard se dessiner comme son antagoniste principal.
Sylvain Loosli
"Tout peut aller très vite en PLO, et j'ai bénéficié d'un petit setup, sur le coup où j'ai la quinte et les deux tirages couleur contre top-paire plus tirage ventral et couleur. Après, je n'ai pas pu trop profiter de la bulle, car à ce moment il y avait beaucoup de gros stacks, mais j'ai toujours eu un bon tapis." C'est à ce moment que nous devons porter crédit à l'excellente structure du tournoi : au moment d'entamer le dernier duel, Sylvain possédait encore beaucoup de jetons alors qu'il n'avait éliminé qu'un seul joueur au cours de la finale. "Quand on est revenu du dîner, on était encore cinq : une demi-heure plus tard, on était deux ! J'ai franchi les paliers en détente. Mais j'ai chatté un coup, aussi, quand j'élimine le joueur qui termine quatrième [Norbert Szecsi], avec As-Dame-Valet-4 double-suité, je lui craque les As. J'étais obligé de payer préflop, il n'avait pas un termine énorme, mais c'est un coup important, bien entendu."
Sylvain Loosli
Sylvain se retrouve donc en duel avec un Pedro Zagalo (photo) dont le "momentum" était resté intact tout au long de la finale. L'écart des tapis est donc marqué : 1,7 millions chez le français, contre 3,7 millions chez le portugais. "C'est un peu mieux que du deux contre un en sa faveur, donc rien n'était vraiment joué." D'autant qu'à ce stade, Sylvain disposait de plus de 80BB pour jouer ! Sauf que le début du duel fut loin d'être idéal pour le Team Pro : "Je trouve un brelan et j'envoie deux barrels, mais il trouve la couleur rivière. Après, je lâche des jetons dans un pot 3-bet." L'écart est maintenant de 4 contre 1, mais la partie était loin d'être terminée. Plusieurs showdowns gagnants (deux brelans, notamment, dont l'un gagnant face à une tentative de bluff ratée) lui permirent de remonter la pente à vitesse grand V, et après une demi-heure de duel, il était temps de refaire les comptes. Le croupier fut formel : avec 2,788 millions chez Pedro et 2,763 millions chez Sylvain, les tapis des deux joueurs n'étaient séparés que par une grosse blinde.

Sylvain Loosli
Négociations en cours, sous la supervision du staff

Quoi de plus naturel pour ces deux joueurs aguerris que de demander la mise en pause de la partie afin de discuter d’un deal ? Les négociations n’ont pas duré plus de dix minutes, Sylvain et Pedro s’entendant pour laisser un buy-in sur la table en guise de carotte. En plus du trophée, bien sûr - un trophée XXL, de la même taille que ceux donnés aux vainqueurs du Main Event et du Super Highroller, cette épreuve de PLO ayant elle aussi droit au label « Championship ». L’affaire est entendue, les mains sont sérrées, et les papiers officiels signés : Pedro s’assurait 231,400, tandis que Sylvain sécurisait 226,400€, avec 10 000€ en jeu pour celui qui apparaitraît sur la photo finale. "Il voulait 5000€ supplémentaires par rapport à un deal 50/50, racontera Sylvain après coup, « et c’est vrai que dans le feu de l’action, je le considérais comme un poil meilleur que moi en PLO. Et puis, le fait que je sois au milieu d’un downswing a un peu pesé dans la balance. J’ai dit OK, j’avais envie d’assurer un peu ! Mais normalement, je ne suis pas censé accepter. »

Sylvain Loosli
Le double up le plus crucial, celui qui a ouvert la voie de la victoire à Sylvain

Une fois le bouton « play » de nouveau enclenché, Sylvain allait envoyer Pedro dans les cordes avec deux paires « Dame-Ouitre » (dédicace à Kitbul) trouvées sur le turn : muni de deux paires inférieures floppées, Pedro n’a pas su abandonner face à la relance à tapis de Sylvain sur le turn, le faisant chuter immédiatement à moins de trente blindes. Pedro allait parvenir à doubler une fois, mais ce duel était décidément à sens unique : après une nouvelle floppée de showdowns gagnants, Sylvain fut définitivement déclaré vainqueur à 22 heures.

Très vite, les premiers hommages fleurissaient sur Twitter, y compris de la part des plus facétieux de ses coéquipiers :

Presque 20 ans après son sacre en patinage aux JO de Nagano, @SylvainLoosli remporte un nouveau titre à barca, cette fois en pot limit omaha pic.twitter.com/xOHbycSyrs

— CALAMUSA Pierre (@LeVietF0u) 24 août 2017

Sylvain Loosli
La victoire en équipe

Mais sinon : quelles sont les grandes différences entre le jeu de tournoi en PLO et celui en No-Limit Hold’em ? « Dans les deux cas, la survie est importante », explique Sylvain. « Au cours du tournoi, j’ai remarqué que certains joueurs avaient un peu du mal à folder : le PLO est un jeu où l’on a un peu trop tendance à penser qu’on a les cotes pour payer des relances, alors qu’en regardant bien, ce n’est pas toujours mathématiquement correct. » Au final, le secret n’en est pas vraiment un : Sylvain est arrivé bien préparé sur ce tournoi, notamment sur la dernière ligne droite. « J’ai énormément joué en PLO en CG heads up, j’ai beaucoup regardé les vidéos de RunItOnce [le site de Phil Galfond]. En duel, j’ai mixé entre des limps et relances au bouton, en jouant plus ou moins tous les coups. » On en tirera peut-être la morale suivante : quand les cartes ne vous sourient pas en No-Limit, rien ne vous empêche de vous essayer à une autre variante !

Résultats - PLO Highroller 10 300 €
111 inscrits (re-entry inclus) - Dotation 1 076 700 €

Sylvain Loosli
Vainqueur : Sylvain Loosli (France, Team Winamax) 236 400 € après deal
Runner-up : Pedro Zagalo (Portugal) 231 400 € après deal
3e : Shyngis Satubayev (Kazakhstan) 124 900 €
4e : Norbert Szecsi (Hongrie) 101 300 €
5e : Mandy Calara (USA) 81 300 €
6e : Oliver Weis (Allemagne) €63,500 €
7e : Jan Suchanek (Rép. Tchèque) 50 100 €
8e : Eder Campana (Brésil) 38 200 €

Sylvain Loosli
C’est possible, de se prendre un tour de pénalité a posteriori pour « nonchalance sur une photo finish » ? On espère que non. Bravo Sylvain !

Enorme perf de Loosli, ce tournoi à Barcelone c’est le sien !
Et quelle photo en mode détente… j’adore ^^