On va tout reprendre depuis le début
Un Main Event bis PS Championship High Roller 10 300 € (Day 1)
Le Highroller a 10,300€ organisé les trois derniers jours des EPT représentait pour tous les éliminés du Main Event une seconde chance de disputer un très gros et très beau tournoi. La tradition a survécu à la mort de l'EPT : les Highrollers à 10,300€ continuent d'attirer les joueurs par centaines, et une balade entre les tables du Day 1 nous donne l'impression de voyager dans le temps - trois jours en arrière, lorsque le Main Event débutait. Avec, c'est logique, un peu moins d'amateurs en lice : les satellites sont moins nombreux, et les pros représentent donc la majorité du field.
Rappelons les paramètres de base de cette épreuve : un prix d'entrée double de celui du Main Event, un stack de départ supérieur (50,000), des rounds un poil plus rapides (60mn, n'oublions pas que nous n'avons que trois jours pour terminer), et une structure débutant directement avec des antes (100/200/25). Toutes les tables sont en 8-max, et un seul re-entry est possible en cas d'élimination trop précoce.
Après trois heures de jeu, on comptait déjà 340 joueurs autour des tables, dont une dizaine ayant utilisé leur possibilité de recave. Une heure plus tard, ce chiffre avait grimpé à 400. Parmi les derniers arrivés : Guillaume Diaz et Ivan Deyra, qui rejoignent deux coéquipiers déjà installés depuis un petit moment. Le contingent français est globablement bien fourni, avec les têtes connues habituelles : un Antoine Saout s'apprêtant à partir en vacances à New York City pour mater l'US Open, Nicolas Cardyn, Jean-Noël Thorel, Jimmy Guerrero.… Il y en aura sûrement bien d'autres qui vont arriver au fur et à mesure : les inscriptions vont rester ouvertes jusqu'au début du Day 2 !
Faisons un premier tour du propriétaire…
Moins de quinze heures après son sacre sur le plus gros tournoi de Pot-Limit Omaha du PSC Barcelone, Sylvain Loosli remet le couvert avec gourmandise. Bien lui en a pris, pourrait-on dire : aussitôt après avoir pris place à table, Sylvain a été livré par un joueur semble t-il en tilt : « Il m’a 3-bet deux fois d’affilée, et la deuxième fois, je paie 2,100 avec AQ. Il est au bouton, j’ai relancé en début de parole. Flop : As-2-4 dépareillés. Je check/call 4,500. Turn : un 8 qui ouvre un tirage couleur. Check/check. Rivière : un 10. Je check, il fait tapis aussitôt. J’ai pas beaucoup réfléchi avant de payer ! » La main adversaire ? Un 9 et un 7 offsuit n’ayant absolument aucun rapport avec le board. « Il était en tilt, mais je sais pas trop pourquoi, je n’étais pas à la table depuis longtemps. Je l’ai vu perdre avec un brelan contre un joueur qui a rentré un tirage couleur plus open-ended, mais il lui restait quand même 30,000… » Matas Cimbolas semble boire les paroles de Romain Lewis. Ce dernier a pris un bon départ, avec un stack passant de 50,000 à 80,000 en l'espace de deux heures. A chaque tournoi sa tenue extravagante : je n'ose imaginer la taille de la garde-robe de Charlie Carrel, qui a sorti un jogging aux couleurs d'Homer Simpson pour débuter ce Highroller. Viktor Blom a retrouvé le chemin du circuit live après une absence qui nous a semblé durer une eternité. Avec ce que le suédois gagne en cash-game online, on peut comprendre ses réticences à vouloir retrouver le rythme des tournois live, notoirement lents et frustrants.Fraîchement marié cet été (à notre amie Marine, coucou !), Stephen Chidwick a aussitôt fêté ça de la plus belle des manières, en remportant le plus gros gain de sa carrière : 690,000 € empochés sur le Highroller à 25,500€ organisé en début de festival. Heureux au jeu, heureux en amour, tout va bien. Alexandre Réard a vu Adrien Delmas s'installer à sa gauche après trois heures de jeu. Pour la première excursion du Team Pro à Macao, le canadien Elliot Smith avait testé notre patience jusqu'au bout de la limite de l'extrême du dépassage de bornes qui exagèrent, avec un duel final contre Tianyuan Tang ayant duré pas moins de dix heures. Cet été, Quan Zhou nous a offert l'une des plus belles bulles de l'histoire du Main Event des WSOP, en compagnie d'un certain Davidi Kitai. Un moment à vivre ou à revivre grâce à notre reportage sur place. Pas de résultats probants à Barcleone (ni même de résultats non-probants, en fait) jusqu'à présent pour l'excellent Sam Grafton : ce Highroller représente sa dernière chance de faire sauter la banque cette semaine. Ses tournois, il les aime de préférence cher : au même titre que des joueurs comme Jean-Noël Thorel, le lyonnais Gilbert Diaz est l'un des amateurs les plus assidus du circuit Highroller. Le concept de "shot clock" est en train de se généraliser sur les épreuves chères des circuits organisés par PokerStars. Après des premiers essais sur les 25K€, elle est apparue sur les 10K€ depuis le PSC Macao. Sur chaque décisions, les joueurs disposent de trente secondes pour agir, et disposent de seulement trois jokers pour toute la durée du tournoi, rallongeant le temps réflexion d'une minute. Le matériel utilisé est un poil plus vétuste que ce qu'on a pu voir sur les 25K€ : les belles horloges à LED rouges ont laissé place à des timers de cuisine qui font "bip" à chaque fois qu'ils sont activés et désactivés. J'imagine que c'est à cause du trop grand nombre de tables en activité : les organisateurs ont du manquer de matériel. Résultat : c'est l'overdose sonore lorsqu'on se balade entre les tables. Bip, bip, bip, bip, bip, y'a que des bip partout, à un moment j'ai cru que je devenais fou, puis que mon appareil photo déconnait. Mais non, c'est juste que toutes les tables font bip.