EPT Best-of #08 - Deauville et les Français : entre l’amour et la haine
Même si leur réputation sur le circuit n’a pas toujours été excellente, les joueurs Français n’ont pas à rougir de leurs performances tout au long des dix années d’existence de l’EPT. Pros et amateurs y brillent régulièrement, depuis le premier sacre tricolore de Pascal Perrault durant la saison 1 jusqu’à Ludovic Lacay à San Remo, en passant par ElkY, Christophe Benzimra, Jan Boubli, et j’en passe. Les Français aiment l’EPT, y viennent en nombre, et trustent régulièrement les premières places.
Bien entendu, Deauville est une étape clé du calendrier pour tous les joueurs Français, seule ville de l’hexagone visitée par l’EPT, et ce depuis les débuts du circuit. On doit cela au créateur de l’EPT, John Duthie, qui aimait raconter qu’il était tombé amoureux de la cité Normande lorsqu’il y avait tourné un épisode de la série « Hercule Poirot » en 1996, et avait toujours rêvé d’y retourner.
Mais entre les Français et l’EPT Deauville, le charme n’a pas opéré tout de suite. Prenez par exemple les deux premières éditions du tournoi, en 2005 et 2006 : aucun Français n’avait atteint la table finale ! En 2009, pour la troisième édition du tournoi*, cinq Français étaient assis autour de la dernière table, dont Tristan Clémençon et Bruno Launais, ce qui n’a pas empêché l’Allemand Moritz Kranich de l’emporter. L’année suivante, Jake Cody tenait le haut du pavé au terme d’une finale comportant deux tricolores seulement. Gardez à l'esprit que chaque année à Deauville, les Français constituent plus de 50% des inscrits...
C’est finalement en 2011 que la France réussira à décrocher « son » EPT local, par le biais d’un joueur que personne n’avait vu venir, et que personne n’a oublié : Lucien Cohen. Pouvait-on imaginer une victoire plus flamboyante, plus bruyante, plus… inattendue ? A force de cris et de coups de poker incroyables, l’amateur Parisien (dératiseur dans le civil) fut l’improbable vainqueur d’une finale bourrée de talent, avec le Suédois Martin Jacobson (November Nine dans trois mois), Alex Wice, ou encore Kenny Hallaert. Ce qu’on en disait à l’époque :
« L'homme qui a mis fin à la malédiction est un joueur amateur de 47 ans. Un « livetard », comme on dit. Vous savez, ces joueurs que l'on aime à décrier, mais qu'au fond on chérit en secret, car ils sont toujours au rendez- vous pour apporter le spectacle. Ils n'adoptent pas forcément les stratégies en vogue du moment, ils ne tiennent pas forcément compte des mathématiques, mais leur présence à table est toujours remarquée. Après s'être plaint une semaine durant de la carence en joueurs fantasque de ce genre, la victoire de Cohen vient comme un joli pied de nez à nous autres « couvreurs » en manque de show ! »
Après une édition 2012 encore une fois en demi-teinte pour les Français (six représentants en finale, mais pas de victoire), l’édition 2013 allait encore être gratifiée d’un vainqueur surprise : Rémi Castaignon, jeune joueur amateur de 29 ans arrivé en finale avec 40% des jetons en sa possession, une situation jamais vue auparavant. Une victoire qui nous tient à coeur chez Winamax, car c’est la première fois qu’un joueur qualifié via l’un de nos satellites online du dimanche parvenait à décrocher un titre majeur…
* Deauville a disparu du calendrier EPT en 2007 et 2008, la faute à un petit coup de pression des autorités Françaises envers les sites de jeu en ligne, qui opéraient à l’époque dans un marché non régulé. Seulement deux étapes EPT ont du être annulées en dix ans : Deauville en 2007, et Moscou en 2009 (remplacée en dernière minute par Kiev).
Une main culte jouée à Deauville par Ludovic Lacay
Archives Winamax
Deauville 2009
Deauville 2010
Deauville 2011
Deauville 2012
Deauville 2013
Deauville 2014