Tout est de la faute de Manu.
C’est vrai quoi, c’est quoi cette idée d’aller jouer des micros limites pendant des heures ? Quand j’ai vu le défi qu’il s’était fixé cet été, je ne pouvais pas laisser passer l’occasion, et j’ai tout de suite pensé aux Sit&Gos, car c’est grâce à eux que tout a commencé pour moi.
Étudiant informaticien, je découvre le poker sur internet. Deux semaines plus tard, galvanisé par mon succès fulgurant en « play money », c’est armé de 20 euros que je m’apprête à conquérir le monde !
Ces premiers 20 euros furent relativement mal investis : un missclick dans le lobby me fit jouer en « full bankroll » sur la mauvaise table et le temps de m’en rendre compte, j’avais touché top paire top kicker. Plus le temps de reculer, je misais tout… et perdais tout contre quinte flopée !
Une belle leçon de bankroll management pour pas cher ! Qui sait combien cette expérience m’a rapporté par la suite ?
Les 20 euros suivants furent investis à 99% dans des Sit&Go, et je ne peux que jurer par eux. Jugez plutôt : en 6 mois je gagnais déjà de quoi vivre, le tout sans avoir jamais joué plus de 4% de ma bankroll à la fois !
Loin de moi l’idée de prétendre que le poker est facile, ni que tout le monde puisse en faire autant. Je cumulais 5 avantages durs à réunir :
-
En tant qu’étudiant fumiste, j’avais beaucoup de temps libre et jouais environ 16h par jour : lit, ordi, frigo, ordi, (douche), ordi, lit… bis repetita, ad nauseam…
-
Ma passion était (et demeure) réelle : je ne me suis pas mis au poker parce que c’était cool, ou parce que j’avais un rêve d’être un grand joueur, ni même parce que j’ai vu que ça pouvait rapporter de l’argent. Je me suis mis au poker parce que le jeu a tout de suite allumé une étincelle en moi. Aujourd’hui, lorsque je perds sur un coup complexe, passée la déception, je suis sincèrement heureux de pouvoir réfléchir à ce coup. Le poker est une suite d’énigmes à résoudre, et j’adore ça !
-
Cette passion fut transformée en travail. Lecture, brainstorming, études mathématiques, ICM, équilibre de Nash, mais nous reviendrons plus tard sur le bois dur de la stratégie Sit&Go, trop souvent snobbé par ceux qui ne le comprennent pas et qui ont perdu 3 coin flips de suite…
-
Sans fausse modestie, le poker correspond exactement à mes aptitudes : empathie, logique, capacité à rester calme/rationnel sous pression. Il y a beaucoup de profils différents qui peuvent réussir dans le poker, mais pour moi ce sont ces 3 caractéristiques naturelles qui ont permis le reste. (Mes défauts étant : manque de concentration, ego à géométrie variable, paresse !).
-
En 2004, les joueurs sur les Sit&Go en basses limites avaient les aptitudes intellectuelles d’un singe qui aurait été bercé trop près du mur quand il était petit, et il était bien plus facile de briller.
Il n’empêche que même si mon parcours est atypique et exceptionnel, les Sit&Go sont à mon sens un des meilleurs moyens pour le joueur sérieux de monter une bankroll tout en respectant ses limites de jeu. C’est aussi une des variantes les plus fun, et contrairement au cash game, l’aspect « tout le monde part à égalité » ainsi que l’aspect « début - bulle - fin » donnent la part belle au poker en tant que compétition.
Autre chose : le joueur de Sit&Go n’a pas l’emploi du temps du joueur de MTT qui doit courir pendant les break pour faire chauffer sa pizza ou (et ?) faire ses besoins. Même si depuis 2004 on a inventé les breaks synchronisés, la vie du grinder de Sit&Go est bien plus douce !
Et pourtant cette forme de poker est un peu moins populaire en 2012. Et bien je dis : il faut que ça cesse ! Pendant 15 jours, je serai sur Winamax pour montrer au monde entier (rien que ça) que cette forme de poker est la plusse mieux du monde (d’abord !). Comme à la grande époque, je tenterai de jouer une quarantaine de Sit&Go par jour (si ma cervelle de vieux livetard que je suis devenu depuis n’explose pas avant). Cette période sera découpée en 4 mini-challenges de 3-4 jours et à la fin je parie que j’aurai un ROI pondéré largement positif. Ok peut-être pas sur chaque mini challenge (variance toussa), mais sur la globalité, je compte bien montrer que j’ai de beaux restes !
Pendant ce temps-là je vous invite à venir me défier ainsi que dame variance. Montrez-moi ce que vous savez faire, que ce soit vos compétences d’ICM ou votre lecture du sabot, et les meilleurs se retrouveront en finale pour un tournoi spécial « Shootout », un format hybride MTT/Sit&Go qui me réussit bien puisque j’y ai fait une 5ème place aux championnats du monde 2010 !
A vos souris, que les jeux commencent !