La préparation mentale d’un joueur de small stakes
Vu tout ce que Wam-Poker m’a déjà appris, j’ai essayé d’y apporter, moi aussi, une (petite) contribution. Je m’excuse de l’éventuelle banalité ou de principes que d’aucuns pourraient trouver vus et revus. Je ne suis certes pas un gros posteur, mais depuis 2 ans maintenant je fréquente assidûment le site et j’y lis mains, articles et analyses avec la plus grande attention. Je n’aurais pas la prétention d’écrire un article technique, d’abord parce que je ne suis pas sûr que j’en aurais le niveau, ensuite parce qu’il y a déjà tant de choses évoquées ici et ailleurs par des personnes sans aucun doute plus compétentes que moi.
Cependant, en tant que joueur régulier de NL 50/NL 100 (gagnant en NL 50, ramant pour s’installer en NL 100), je pense pouvoir porter un regard sur ce qui m’a aidé à améliorer sensiblement mes résultats, à savoir une « préparation » mentale adéquate. Si la technique est évidemment prépondérante, le mental est une clef indispensable pour pouvoir s’améliorer de manière conséquente au poker.
Afin d’être sûr de jouer dans des conditions idéales, j’ai à un moment donné réfléchi et rédigé une « check-list » destinée à être lue et appliquée avant le début de chaque session (10 minutes). Si une seule des contraintes de ma check-list n’est pas remplie, je ne commence pas à jouer. De cette manière, je cherche à ne jouer des sessions qu’en étant certain d’être mentalement au point, pour me rapprocher au mieux de mon A-Game, cet état d’esprit où l’on est prêt à jouer son meilleur poker. Voici les différents points que contient cette liste :
• Relaxation : « si on n’a pas le temps de se préparer, on n’a pas le temps de jouer » (idée tirée d’un Cardplayer, interview d’un joueur pro). Quelques exercices physiques, étirements, méditation éventuelle.
• Définir la variante dans laquelle je joue : cash game ou tournoi ? Full Ring ou Short Handed ? NLHE ou PLO ? Idéalement, je ne joue qu’un mode de jeu, afin d’éviter de faire des erreurs de mise liées au mélange des styles et des genres. Si je joue en NL 50 SH, je ne vais jouer que ça (et sur le même site de poker, bien sûr).
• Définir aussi le nombre de tables que je vais jouer : selon le format (SH ou FR) mais aussi en fonction de ma forme, de la facilité/difficulté des tables. Je peux jouer 9 tables simultanées en jouant comme un robot un samedi en début de soirée contre des joueurs très faibles, mais je sais que mon A-Game tourne à 4 tables, parfois 5, quand il y a un mélange de regulars/joueurs moyens/joueurs faibles. Entre autres, je n’arrive pas à prendre des notes convenables quand je joue 9 tables.
• Se sentir en forme physique (jouer en étant fatigué est rarement profitable, notamment pour la concentration) et en forme mentale (il est difficile parfois de résister au tilt quand on est sous le coup d’une autre émotion – après une dispute, une mauvaise nouvelle ou autre). Privilégier les exercices et ballades extérieures avant de jouer, pour avoir l’esprit prêt.
• Ne pas commencer une partie si je risque d’être interrompu ou dérangé (copine qui rentre, ami qui doit arriver une demi-heure plus tard…).
• Etre certain d’avoir le temps nécessaire pour une session profitable et pour aller au bout des tournois si j’en joue (commencer un tournoi à 23h en sachant que ça peut être long et qu’on bosse le lendemain matin n’est pas un bon plan). Définir la durée possible de la session (longueur du tournoi), flexible (si des tables de cash game sont profitables, les quitter trop tôt serait une erreur).
• Vérifier la cohérence de ce que je joue par rapport à mon bankroll management.
• Prendre soin d’avoir l’état d’esprit correct pour une session : ‘zen attitude’ (savoir relativiser des coups par rapport au long terme, même quand on prend 3-4 bad beats à la suite), être insensible aux pertes éventuelles (relativiser par rapport au bankroll management), prendre le temps pour soupeser les décisions, patience (sans faille) et non-tilt. Si UNE des ces contraintes cesse d’être respectée à n’importe quel moment, arrêter la session ou sit out pour faire une vraie pause.
• Ne pas être perturbé par d’autres choses et se concentrer uniquement sur la session (pas de tv, séries, msn ou autres, sauf si un de ces éléments vous aide au contraire à rester concentré – une musique, un ami qui regarde vos tables et fait ses commentaires etc).
Ensuite, j’ai un point qui est destiné spécialement aux tournois (si je fais un tournoi rebuy-addon, suis-je prêt à utiliser les recaves ? Si oui, combien ? Est-ce cohérent par rapport à ma bankroll ?) et quelques points que voici, destinés au cash game :
• Arrêter temporairement ou définitivement une session si je sens que le tilt prend le dessus et que la qualité de mon jeu en est affectée.
• Faire abstraction des résultats financiers pour viser le long terme et les bonnes décisions.
• Prendre des notes approfondies sur les joueurs.
• Faire une pause toutes les 2 heures.
• Ne pas sous/surestimer les adversaires.
• Vérifier à allumer poker tracker avant de commencer à jouer.
J’espère que cet article pourra apporter une modeste amélioration pour ceux d’entre vous qui rencontrent des problèmes de concentration ou de tilt au cours de leurs sessions. Se préparer à jouer avant de commencer une session de poker est comparable, dans mon esprit, à l’échauffement dont tout sportif fait précéder un effort intense.
Vos commentaires, ajouts, réflexions et autres sont les bienvenues.