WSOP 2024-Main Event - 1C

Level 1, cette fois c’est tout de suite plein

Le Horseshoe est déjà plein à craquer, le Paris joue son rôle de renfort : très gros Day 1C en vue ! Level 1 - Blindes 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Coup d'envoi - Day 1C)

Johnny Chan
Bonne idée de la part des organisateurs que d'avoir invité, pour donner le coup d'envoi des festivités du Day 1C, un homme peu réputé pour ses longs discours : Johnny Chan. Car, avec le raz de marée de joueurs qui va nous tomber dessus aujourd'hui, après des "flights" 1A et 1B très calmes, le temps nous était compté. Il n'y avait pas le temps de niaiser, comme on dit plus au nord.

On peut très bien avoir gagné le Main Event deux années de suite (1987 et 1988) tout en restant discret et économe de ses mots : Phil Hellmuth devrait en prendre de la graine. C'est donc avec un très simple « Shuffle up and deal, let's get lucky » que le Main Event a démarré en ce vendredi.

Tandis que je commençais à parcourir les allées des deux grandes salles du Horseshoe, mon confrère Tapis_Volant s'était posté au casino Paris, qui accueille pour la première fois des tables du Main Event aujourd'hui. Mon confrère m'indique compter 27 tables actives. De mon côté, j'en ai un peu plus : les 74 tables de la salle principale sont toutes occupés. Dans la grande salle de bal, c'est encore pire : 162 tables occupées dès le coup d'envoi, avec des dizaines d'autres encore vides mais où les croupiers sont parés à accueillir des inscrits frais.

Faisons le total… 27 + 74 + 162 = 263 tables actives dès le coup d'envoi, soit une capacité de départ de 2 367 sièges. Un chiffre qui va bien entendu grandir tout au long de la journée, et qui nous laisse à penser que le score du Day 1C de l'an passé (3 077 participants) et tout à fait atteignable. - Benjo

En freeroll et en équipe

Qualifié pour ce Main Event via sa victoire sur le KING5 avec l’équipe des Fishes and Chips 2, qu’on découvrira au fil de ces colonnes aujourd'hui, Antoine dispute le Main Event des WSOP pour la première fois. Joueur online de petites limites entre 5 et 10 € comme tous les potes de son équipe, il a découvert le poker pendant sa dernière année à l'EDHEC, une école de commerce au sein de laquelle il a rencontré ses futurs partenaires de jeu sur la compétition-phare de Winamax.

Antoine
Même s'il estime que jouer le KING5 n'est pas forcément simple à organiser quand on a un travail à côté, parce que « ça vous commit sur une longue période », il garde un souvenir mémorable du parcours qui l'a conduit ici sur ce Day 1C du Main Event. « On a vraiment eu un parcours chaotique pour se qualifier, le Stade 1, on s'y est repris à plusieurs fois et on s'est qualifiés sur la dernière tentative. Les heads-up, on a souvent été menés 2-0 avant de faire une belle remontada. C'était un parcours super difficile, mais aussi un vrai régal de partager cela avec les copains. Quand on est arrivés en demies et qu'on savait qu'on allait à Vegas, on était comme des fous. »

Les cinq potes poussent le plaisir jusqu'à partager la même villa sur ce Vegas, pour partager le moment, un comme les Flambeurs l'avait fait en 2018. « C'est vraiment cool de vivre ça à plusieurs, on se sent moins isolés, on vibre ensemble. »

Le poker, Antoine l'a découvert il y a un peu plus de quatre ans, avant que le confinement n'accélère les choses. « On faisait des sessions d'Expressos pendant la journée et des sessions MTTs le soir. » À tel point que quand la pandémie s'est calmée, il avait un peu saturé et n'a plus joué durant plus d'un an. L'appel du KING5 aura été trop fort, il s'est remis à jouer deux mois avant la compétition, avec le résultat qu'on connaît. « Je ne dirais pas que je rêvais d'aller à Vegas, dit celui qui travaille désormais dans le monde de la finance, mais c'est vraiment que du kiff d'être là », ajoute-t-il avant de relancer à 500 son bouton. Son adversaire qui avait placé un jeton de 500 pour payer ses blindes défend et Antoine croît alors qu'il a passé, rendant ses cartes au croupier avant de se rendre compte de son erreur. Pas de drama, il les récupère et gagnera un petit coup ensuite.

Peu expérimenté en live, avec seulement un ou deux 330 € sur l'EPT Paris à son actif, Antoine se retrouve propulsé sur le plus beau tournoi du monde, avec un sourire difficile à décrocher de son visage. - Tapis_Volant

" Moins stressé que sur un 1 000 € en France ! "

Aaron
On reste au rayon des qualifiés avec Aaron Delabays, un joueur de 34 ans qui s'est offert son ticket sur un satellite à 250 € du dimanche. Responsable d'un « Family Office » (gestion de patrimoine de grands fortunes) et joueur de poker depuis sa majorité, il a trouvé le timing parfait pour sa première fois à Vegas. « Je vais avoir un enfant dans six mois, c'est peut-être la dernière fois que je pouvais venir ici, je suis venu avec ma femme pour qu'elle profite avec moi. »

Loin d'être novice, Aaron joue uniquement pour le plaisir et a un métier qui lui permet de s'accorder quelques beaux shots sur des tournois live. Son plus gros fait d'armes ? Il est beau : une place de runner-up sur un gros side event à 2 200 € sur l'EPT Monte-Carlo en 2022, derrière un certain Julien Sitbon, pour la coquette somme de 55 110 €. « Une expérience de fou », comme il le décrit avec émotion avant de rendre ses cartes au croupier sur ce Main Event.

Ce n'est pas la première fois qu'il lance un satellite sur Winamax, mais c'est sur sa première tentative qu'il a gagné son ticket pour le Main Event. « Je ne serai jamais venu à Vegas sans ça », déclare-t-il avant d'ajouter : « C'est fou, parce que même si je saoule un peu tout le monde avec le poker depuis des années, c'est la première fois que ma famille et ma femme se rendent un peu compte de l'événement que c'est, les WSOP. Le fait que ça soit les championnats du monde, avec 12 millions à la gagne, ça change un peu leur perception du moment. Ils sont trop contents pour moi, excités à l'idée que je joue ce tournoi. Ils vont tout suivre de loin. »

Curieusement, Aaron semble hyper détendu à la table. « C'est marrant, mais je crois que je suis plus stressé sur un 1 000 € en France, ici, il n'y a vraiment aucun stress, c'est vraiment juste du plaisir. » Même sa femme, qui suivait de loin ses aventures poker est à fond derrière lui et est ravie de découvrir Vegas pendant que monsieur joue aux cartes, comme si les Championnats du Monde validaient cette passion qui l'anime depuis une quinzaine d'années. - Tapis_Volant

Anecotes, statistiques et citations à la con

3 : le nombre de pros du Team Winamax en lice sur le Day 1C. On suivra Adrian Mateos (bien motivé après la victoire de l'Espagne face à l'Allemagne en quarts-de-finale de l'Euro), Mustapha Kanit, et Gus Hansen.
10 : le nombre de qualifiés Winamax en lice sur le Day 1C, répartis comme suit : 4 vainqueurs de satellite ou Expresso, 4 vainqueurs du KING5, et 2 vainqueurs de la Team Pro Experience.

La structure du Day 1

Jack Effel

La structure du Day 1C vous est offerte par le pouce levé de l'arbitre en chef des WSOP, Jack Effel

Rebelote, c'est la chenille qui redémarre, allez zzzzzz'est parti : 60 000 de tapis de départ, des niveaux de deux heures, et il va falloir tenir jusqu'à minuit et demi. Soyez forts, soyez bons !

Level Blindes BB Ante
1 100 / 200 200
2 200 / 300 300
3 200 / 400 400
4 300 / 500 500
5 300 / 600 600

Main Event : la structure en PDF

Main Event 2024 : le calendrier

WSOP / Reportage

Mercredi 3 juillet Day 1A
Jeudi 4 juillet Day 1B
Vendredi 5 juillet Day 1C
Samedi 6 juillet Day 1D
Dimanche 7 juillet Day 2A / 2B / 2C
Lundi 8 juillet Day 2D
Mardi 9 juillet Day 3
Mercredi 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Jeudi 11 juillet Day 5
Vendredi 12 juillet Day 6
Samedi 13 juillet Day 7
Dimanche 14 juillet Day 8
Lundi 15 juillet Pause
Mardi 16 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Mercredi 17 juillet Finale (jusqu'au vainqueur)

WSOP 2024 : tous nos articles

Level 1, des sensations pures

Level 1 : Blindes 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

"Un moment unique"

Renaud
Vendredi 5 juillet. 12 h 00. Le moment tant attendu par Renaud est enfin arrivé. Le vainqueur de la dernière Team Pro Experience s’est installé à sa table dans la salle principale du Horseshoe pour prendre part, en freeroll, au tout premier Main Event WSOP de sa vie. Un moment forcément particulier pour ce passionné ô combien impatient à l’idée d’en découdre. “Je vis un moment magique. Je te jure, je n’avais jamais ressenti ça auparavant en prenant part à un tournoi de poker”. Étonnamment, alors qu’il nous affirmait le contraire quelques mois plus tôt au téléphone, Renaud alias Shoveqipeu se sent comme un poisson dans l'eau après deux heures de jeu. “Je me surprends moi-même. Je pensais arriver à la table et ressentir beaucoup de stress, or, c’est tout l'inverse. Je ne sais pas si c’est le sticker Team Pro Winamax sur mon épaule, mais je suis à fond dans mon tournoi”. De bonnes sensations depuis ce matin qui ne sont visiblement pas dues au hasard. "Tout a commencé ce matin lorsque j'ai été déjeuner avec l'ensemble du Team Winamax. Le fait de tous les avoir autour de moi, c'était une expérience indescriptible. J'ai notamment pu discuter avec Pierre Calamusa, une personne que j'admire beaucoup. C'était un très beau moment à vivre. Les joueurs, le staff, vous, les journalistes, c'est en partie grâce à vous si je me sens aussi bien aujourd'hui".

Team Pro Experience
Entourés d'Adrian Mateos et Mustapha Kanit, les deux vainqueurs de la Team Pro Experience WSOP : Victor (vainqueur espagnol) et Renaud

Après une semaine passée à Los Angeles aux côtés de ses proches, cet amateur haut-alpin a donc fait le choix de prendre part au Day 1C de ce Main Event où plus de 3 000 joueurs sont attendus. Et s’il a choisi de jouer ce jour-ci, c’est pour une bonne raison. “Je savais qu’il y avait la fête nationale hier et que la plupart des joueurs allaient arriver fatigués à la table. Je peux aujourd’hui te le confirmer, certains ont une petite mine”, me dit-il en souriant. Pour l’heure, Renaud comptabilise un tapis de 55 000, soit un peu moins que le tapis de départ.

Son début de partie aurait pu être meilleur s’il n’avait pas perdu deux coups importants. “Malheureusement, j’ai fait deux mauvais calls. Il y a notamment cette main où j’ai quinte max et mon adversaire rentre sa flush. Un petit coup, certes, mais qui me fait tout de même perdre 14 000 jetons. Maintenant, l'objectif est de continuer de prendre du plaisir et de passer le Day1. Pour la suite, on prendra les jours un par un". Bonne chance, Renaud ! - VictorP

Wiciak a la niaque

Simon Wiciak
Alors que de nombreux joueurs français manquent à l’appel de ce début de Day 1C, occupés à supporter l’Equipe de France en quarts-de-finale de l’Euro, quelques grosses têtes d’affiche du clan tricolore sont déjà à pied d'œuvre. C’est notamment le cas de Simon Wiciak, le Team Pro PokerStars, qui sévissait avant son sponsoring sous le pseudo Luraken sur Winamax. Simon dispute son troisième Main Event et a déjà fait Day 4 puis Day 5 de l’épreuve en 2022 et 2023. Bref, un sacré client sur ce genre de structure.

Arrivé mi-juin à Sin City, pour son plus court séjour depuis qu’il vient à Vegas, la faute à un tournoi de son sponsor à Malaga et aussi parce qu’il voulait passer plus de temps avec sa copine. Simon partage son séjour avec des top pros dans une villa avec Sylvain Loosli et deux de ses potes grinders, une colleoc' de joueurs ayant le même mindset et des objectifs très similaires.

Le vainqueur de l'EPT Barcelone 2023 avait bien démarré son séjour en finissant 37ᵉ du 5 000 $ 6-Max et 70ᵉ du 3 000 $. Des places bonnes pour la confiance, mais pas la perf' attendue. Le Main Event, Simon en a clairement fait une priorité, même s’il assume avoir déjà un plan B en cas de déconvenue. « Il y a plein de beaux tournois après les Day 1 du Main. Si jamais ça se passe mal, je saurai quoi faire. Mais l’idée, c’est quand même de vibrer un maximum sur ce tournoi qu’il est presque impossible de ne pas aimer. »

Ce Main Event lui réussit plutôt bien depuis sa première participation en 2022, « Sur le Main Event, on a le temps, et on peut accélérer au bon moment. Le niveau est très hétérogène. Les gens font des grosses erreurs, ils pensent qu’en début de tournoi, ils peuvent se permettre de perdre des jetons, mais perdre 30 BB, c’est quand même déjà énorme. »

Pour Simon, il s’agit surtout d’un tournoi dans lequel il faut accepter de laisser la théorie de côté, et de jouer surtout l'humain. « Les stratégies sont très différentes sur ce tournoi, par exemple, tu peux toujours t’en sortir même quand tu n’as plus beaucoup de jetons, parce que les joueurs ne te mettent pas assez la pression à des stades avancés du tournoi. Selon comment cela se passe pour toi, tu peux aussi bien profiter à la bulle, parce que même à 500 places de l’argent, les joueurs commencent à considérablement ralentir. Les joueurs avec des gros stacks sont souvent beaucoup trop laxistes et même avec 20 BB, tu peux encore trouver de bons spots pour te maintenir sans te mettre en danger. » - Tapis_volant

Le ROI du monde

Sylvain Loosli
De retour sur la terre de ses exploits, Sylvain Loosli ressent toujours une émotion particulière à l'approche du Main Event, un tournoi qui l'avait révélé à la face du monde en 2013, terminant 4e de l'épreuve pour 2,8 millions de $ alors qu'il était complètement inconnu sur la scène des tournois live. « C'est mon tournoi sur lequel j'ai le plus gros ROI, j'ai fait 4ᵉ puis 18e [en 2018], c'est toujours un tournoi très excitant. En plus, on connaît bien le chemin. » Surtout, Sylvain sait que c'est un tournoi sur lequel on peut mettre de côté la théorie, un tournoi dans lequel il est plus important de s'adapter aux profils très hétéroclites de ses adversaires plutôt de jouer optimal.

Après deux jours off en Californie avec Simon Wiciak, l'ancien Team Pro est d'attaque pour le grand moment, et même s'il suit le match de foot sur son téléphone au lieu d'avoir rejoint le kop français, Sylvain n'aurait pas pu rater une main de son Day 1, un tournoi sur lequel tu peux à tout moment être l'heureux bénéficiaire d'une belle livraison. - Tapis_volant

Here's Jimmy !

De plus en plus rare sur le circuit live, Jimmy Guerrero nous fait l’honneur de sa présence sur le Day 1C du Main Event, un tournoi qui lui résiste : il n’a jamais fait mieux que 582e en 2016 (votre serviteur avait même fait mieux que lui, cette année-là, brag inside, mais c'est lui qui m'avait staké, ha ha !)

Jimmy Guerrero
Cette année à Vegas, on a seulement vu Jimmy sur le 10 000 $ du Wynn et le Mystery Bounty 10 000 $ des WSOP avant la grande échéance du Main Event, deux tournois sur lesquels il n'a pas brillé.

Mais il faut dire qu’il était plutôt bien occupé, puisqu’il disputait l’un des plus gros cash-game de la ville avec Neymar Jr et Dan Bilzerian dans l’Ivey’s de l’Aria, une partie en 100/200 (Ante 100) en mode « stand-up game » sur laquelle il n’était pas rare de voir des pots à 50K$, et où les pros ne peuvent jouer que sur invitation.

Jimmy me racontait même qu’il y a quelques jours, il est allé boire des coups avec Neymar Jr pour fêter l’anniversaire du frère de la star, après une grosse session.

En attendant d’en savoir un peu plus sur les grosses mains qu’il a disputées sur cette partie de cash-game, Jimmy me fait un petit teaser. " J’ai fait un hero call avec hauteur 10 dans un énorme pot contre une joueuse asiatique, elle bluffait, mais avec une paire de 2 !". On imagine bien qu’il pourrait nous raconter quelques belles hand histories dans les prochains jours.

Pour l’instant, place au Main Event pour Jimmy : "Je suis là pour le gagner, me lance-t-il avant de relancer son bouton. Pour la gloire ! " - Tapis_volant

Visages du Day 1C

Joe Hachem
L'Australien Joe Hachem, vainqueur en 2005

Martin Kabrhel
Celui qui aime se faire détester de tous, et tous le lui rendent bien : Martin Kabrhel
José Barbero
José Barbero a misé une gigatonne sur le foot... mais l'Argentin ne croit pas en les Bleus ! Enfoiré ! [EDIT une heure plus tard : ça lui apprendra !]
Maria Ho
Maria Ho, aussi à l'aise à une table que dans la cabine des commentateurs
Peter Jorgne
Apparu sur le circuit il y a deux ans, l'amateur Peter Jorgne est déjà un joueur culte auprès des fans de poker, grâce à deux finales consécutives sur l'EPT Paris. Pas un mince exploit de la part de celui que Benny & Yu surnomment affectueusement "Jorgne le généreux" lors de leurs streams
Gus Hansen
Gus Hansen portant le logo Winamax sur le plus beau tournoi du monde... Pincez-nous, on rêve !

Anecotes, statistiques et citations à la con

1 : c'est le nombre de mains qui se sont écoulées avant que l'on assiste à une élimination sur le Day 1A, puis le Day 1B, et enfin le Day 1C. 300 blindes envolées en moins d'une minute : à 10 000 $ l'entrée, cela fait cher le temps de jeu.

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Level 2, tout le monde à poils !

Level 2 : Blindes 200 / 300 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Un Guerrero peut en cacher un autre

Antonio Guerrero
Dans la famille Guerrero, après Jimmy le pro, je demande Antonio l'amateur, qualifié via les satellites proposés exclusivement par Winamax. Mais un amateur avec des heures de vol au compteur. Lorsqu'on demande au Francilien à quand remonte sa première visite à Las Vegas, il nous répond : 2010. L'informaticien appartient bel et bien à la génération de joueurs français ayant découvert le poker à l'époque où Patrick ■■■■■ en causait à la télé, et où pour jouer sur Winamax ou d'autres sites, on se connectait sur un site en "point com", et où les premiers voyages poker entre potes nous envoyaient généralement vers Dublin.

« Tout à l'heure, j'étais un peu en tilt. J'ai perdu un tiers de mon stack dès les trente premières minutes. » Notez qu'Antonio parle au passé : en milieu de Level 2, son tapis a franchi la barre des 100 000. « J'ai grind un peu, puis j'ai fait un full contre un full…. » Cela aide.

Antonio nous dit avoir joué « au moins cinq » éditions du Main Event. Sa meilleure perf' ? « Mon record, c'est le Day 3. » Hors des places payées, donc. « L'an passé, j'ai été éliminé dès le Day 1. Cette année, je voulais arriver dans de meilleures conditions. J'ai un peu bossé mon jeu. J'ai fait du sport. Je suis mieux armé ! » Affaire à suivre… - Benjo

Barbes de ballas

Au classement POY (Poilu Of the Year), les chip-leaders actuels sont tous dans la salle aujourd'hui…

Mike Matusow
Mike Matusow
Mohamed Mokrani
Le Français Mohamed Mokrani
Tim Reilly
Tim Reilly
Daniel Negreanu
Daniel Negreanu

Anecotes, statistiques et citations à la con

Rupom Pal : vous ne le connaissez pas, mais il vient de faire un fold incroyable, même pour un Day 1 de Main Event. C'est PokerNews qui nous raconte que l'ami Pal est parvenu à folder deux Dames qui formaient un full max sur la rivière. Incroyablement, c'était une bonne décision : beau joueur, son adversaire a montré sa paire de Valets qui avait trouvé le carré turn. Oh. My. God.

Chemise
Ne serait-il pas temps de relancer notre concours annuel de la plus belle chemise du Main Event ? Voici une première nomination !

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Level 3, Doyle m’a donné la foi

Level 3 : Blindes 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Space Jam

Loic Winda
Ex- Top Shark Winamax, Loïc Debregeas me confie avoir peu joué sur ce Vegas, sans que j'arrive à savoir s'il plaisante ou pas. Car, ajoute-t-il pour préciser sa pensé, _Winda n'a joué que... 26 tournois. C'est plus que ce que la plupart d'entre nous joueront à Vegas au cours d'une vie entière.

Mais ce volume « faible », il se traduit par quels résultats ? Réponse : pas ouf. Loïc n'a réalisé que trois places payées, dont deux sur des petits buy-ins au Venitian. Et pourtant, on avait de gros espoirs sur le Colossus, où il était énorme en fin de Day 1, avec un tapis de près de 20 « startings » avant… une grosse dégringolade au Day 2.

Je viens de le retrouver en train de jouer un coup qui aurait pu devenir une main culte de coverage. Si seulement… son adversaire avait relancé sur la river. Une petite explication s'impose.

Sous le pistolet, Loïc ouvre à 700 et se fait 3-bet à 2 400 par un américain barbu au bouton. Il décide de payer hors position et accepte le c-bet à 2 200 de son adversaire sur le flop 8810. Sur la turn Q, les deux joueurs checkent. La river 5 pousse Winda à miser un petit 1 100. Son adversaire réfléchit un long moment avant de simplement payer la mise du Français. Il muck en découvrant 109 chez Loïc.

Alors, vous vous dites sans doute que ce coup est insuffisant pour figurer sur ce coverage, mais sachez que si le bouton avait relancé river, Loïc était semble-t-il prêt à jam, comme il l'a assuré à son voisin qui lui demandait ce qu'il aurait fait sur une relance. Bon, on ne saura jamais s'il l'aurait vraiment fait, mais Loïc était convaincu que son adversaire avait au mieux deux As dans ce spot, et qu'il aurait pu lui faire abandonner sa main. « Deux Dames, il aurait sans doute misé à la turn, je bloque paire de 10, moi je peux avoir tous les fulls, c'est un spot intéressant. Je pense qu'il est cappé et qu'il peut faire un gros fold ici. »

Un petit truc amusant si vous suivez les réseaux sociaux, c'est que Winda est devenu une véritable star pour tous les joueurs qui jouent une main avec les Valets à Vegas. En effet, après avoir lancé sur son stream à plusieurs reprises que JJ (à prononcer les Jijis) est une main qui ne gagne jamais, beaucoup de joueurs le tag sur Insta dès qu'ils jouent cette main dans un tournoi à Vegas, une situation qui l'amuse bien, tant il a passé de temps à dire que c'était une main à problème, « trop forte pour être fold, trop faible pour gagner des gros pots avec… » - Tapis_volant

La nemesis de la maquina

Adrian Mateos
Même les plus grands champions ont parfois des angles morts. Cristiano Ronaldo n'a jamais gagné de Coupe du Monde. Bjorn Borg galérait sur les surfaces rapides. Quant à Adrian Mateos ? Il n'a jamais véritablement percé sur le Main Event des WSOP. Quatre bracelets, un prestigieux EPT, des High Rollers en veux-tu en voilà… mais rien de mieux qu'une seule place payée sur le Big One, une modeste 750ᵉ place, qui remonte déjà à 2015. En croisant Adrian dans la salle de bar du Horseshoe muni d'un tapis supérieur à 110 000, on se dit que cette édition est peut-être celle qui fera oublier toutes les autres. - Benjo

Anecotes, statistiques et citations à la con

Phil Hellmuth
Zéro : la note que la rédaction donne unanimement au cru 2024 de la traditionnelle entrée tardive et cérémonieuse de Phil Hellmuth dans le Main Event. Du rien avec pas mal de vide, le tout plongé dans un grand bol de néant. Un non-évènement total. Tant pis. Tant mieux ?

« Ha là là, quand j'étais jeune c'était plus simple. Si j'avais pas de bankroll, j'allais au Commerce Casino, je jouais contre Phil Laak, et la bankroll remontait. Puis je revenais à Las Vegas, j'allais au Rhino, et la bankroll redescendait ! » - Signé : un pro français que vous connaissez tous, et qui nous amuse toujours autant, près de vingt ans après ses débuts.

WSOP 2024 : tous nos articles

Level 3, ensuite à In-N-Out on ira

Level 3 : Blindes 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

La dose annuelle de live

Adrien DelmasDepuis son départ du Team Winamax, Adrien Delmas se fait plutôt rare sur le circuit, se contentant des WSOP pour prendre sa dose annuelle de tournois live. C'est au Wynn qu'il a réalisé une belle perf' à six chiffres il y a quelques jours, de quoi être déjà certain de repartir à Montréal gagnant. Parce que c'est là-bas que le Français est installé depuis plusieurs années, après avoir suivi sa copine qui continuait ses études là-bas. Pas grand-chose à se mettre sous la dent côté live du côté de Montréal, hormis le WPT Montréal, mais qui tombe pendant les SCOOP, donc Adrien se contente de jouer online sur les plus gros tournois du point com.

À seulement 28 ans, c'est déjà sa sixième participation au Big One, un tournoi qui ne lui a jamais réussi puisqu'il affiche un zéro pointé sur les ITMs. "J'ai fait une fois Day 3, mais jamais réussi à rentrer dans l'argent", confie-t-il. Très calme comme à son habitude, Adrien me raconte aussi avoir bien vibré en début de festival en assistant à la perf' de son pote Robin Guillaumot, 9ᵉ du Monster Stack pour 114 000 $.

"Venir à Vegas, c'est surtout l'occasion de retrouver mes potes. Je les vois une fois dans l'année, et c'est ici. J'ai passé des bons moments avec Ivan (Deyra) et Romain (Lewis), deux amis proches, mais que je ne vois que trop rarement."

La seule chose qu'il regrette, c'est que les championnats du monde aient toujours lieu pendant un événement auquel il a très envie d'assister. "Quand j'habitais à Londres, il y a avait Wimbledon pendant les Series, là, y avait un super festival de Jazz à Montréal, je rate tous les beaux événements à cause des WSOP. Mais bon, ça reste immanquable comme événement pour un joueur de poker."

Adrien Delmas, que l'on avait mieux découvert grâce à une vidéo d'Harper réalisée à l'époque du Team W, se rajoute à la liste des ex-Top Shark que l'on retrouve sur ce Main Event des WSOP, une liste qui compte Yann Del Rey, Loïc Debregeas et sans doute François Pirault, qui devrait jouer demain le Day 1D. - Tapis_volant

Nos jours heureux

Paul Bernard
Remporter le KING5 avec son équipe des Fishes and Chips 2 pour gagner le droit de s’envoler, direction Las Vegas, pour y jouer le Main Event des WSOP : une opportunité irréelle dont profite actuellement Paul sur le Day 1C. “Je vis un moment assez spécial. Être là avec tous les copains de l'EDHEC avec qui nous avons gagné cette incroyable compet' qu'est le KING5, sincèrement, je ne pouvais pas espérer mieux”. Si c’est pour lui une grande première, le Lillois avait cependant, quoi qu’il arrive, prévu de se rendre à Las Vegas cet été pour y disputer quelques tournois. D’ailleurs, avant de s'installer ce vendredi dans la salle principale du Horseshoe, ce jeune consultant dans le secteur de la finance s’était préparé un petit programme pour s’échauffer en vue du grand jour.

“Première fois à Vegas, premier Main Event, mais pas mon premier tournoi. Cela fait déjà deux semaines que je suis là. Avant cela, j’ai notamment été jouer le Colossus et le Mini Main Event, et si je n’ai pas réussi à rentrer dans l’argent sur ces deux tournois, cela m'a permis de voir à quoi l'univers de Vegas ressemblait. En espérant maintenant que ce soit différent sur celui-ci…"

S’il est encore bien trop tôt pour tirer des plans sur la comète, le début de journée de celui qui officie plus souvent au sein de l'Evolution Poker Club à Villeneuve-d’Ascq semble pour l'heure se dérouler comme il l’avait espéré. “Tout se passe comme prévu. Je me sens très à l’aise à ma table. Je ne sais pas si ce n'est seulement grâce à ça, mais le fait d’avoir joué quelques tournois avant le grand jour m’a permis d’engranger de l’expérience et de réaliser à quel point le style de jeu, ici, à Las Vegas, est bien différent de celui que l’on peut voir en Europe". Pour se distinguer et parvenir à se hisser au Day 2, le Toulousain d’origine a tout de même une petite idée de ce qu’il doit faire. “Je ne dois pas me précipiter. La structure est si belle, le tournoi est encore long, alors mon objectif, c’est de rester calme, jouer mon jeu, et advienne que pourra". - VictorP

De La Réunion à Vegas, il n’y a qu’un pas

Alex
Ils sont une douzaine de joueurs français à avoir réussi à décrocher leur qualification pour le Main Event via les satellites et Expresso que seul Winamax peut se targuer de proposer, grâce au deal d’exclusivité qui nous lie avec les WSOP depuis 2014. Parmi eux, il y en a qui a dû faire face à un long périple avant d'atteindre le Horseshoe. Lui, c’est Alex alias 'Zoreyz', venu de la Réunion après avoir gagné le deuxième sat’ au programme sur Wina.

Un ticket d’entrée glané à la force du poignet qui a pourtant bien failli le fuir alors qu’il était tout proche du but. “Quand j’arrive en heads-up avec 79 blindes face à mon adversaire qui n’en a qu’une seule, je me dis que c’est quasi gagné d’avance. Mais au fil des mains, il commence à revenir… jusqu’à atteindre 20 blindes ! À ce moment-là, je t’avoue que je commence un peu à stresser. Je me dis que ce n’est possible de remonter un tel déficit. Heureusement pour moi, son run a fini par prendre fin.« 

Tout heureux, ce joueur plus habitué à croiser le fer online sur des tournois à 10, 20 ou 50 € l’était également ce matin au moment de s’asseoir à sa table, dans la salle du Horseshoe. “Je suis arrivé assez détendu. Hormis ce matin au réveil, où j’avais cette petite boule au ventre, je n’ai pas tellement cogité. Je me dis que même si c’est l’un des plus gros tournois du monde, il n’en reste pas moins un tournoi ‘presque’ normal ».

Pour l’heure, Alex comptabilise un tapis de 54 000, soit un peu moins que le tapis de départ. Un début de partie avec des hauts et des bas qui ne le fait pas paniquer pour autant. “J’essaye de jouer mon jeu du mieux que je peux. Jusqu’où ça me mènera ? Ça, on verra au fil des heures”, ajoute-t-il en rigolant. Et lorsqu’on lui demande s’il s’est fixé des objectifs sur ce Main Event, Alex n’est pas du genre à s’emballer. “Pour être honnête, je n’ai pas de réel objectif. Si je peux déjà faire un beau deep run et aller jusqu’au Day 5, je serais très heureux. Et puis, si ça se termine plus tôt, j’ai prévu de jouer d’autres tournois comme le Closer”. Tout ce qu’on ne te souhaite pas ! - VictorP

Quand tu allais, ils revenaient

On a déjà mentionné l'arrivée tardive de Phil Hellmuth, la présence de Joe Hachem, et le « shuffle up and deal » lancé à midi par Johnny Chan… Qui sont les autres anciens vainqueurs de Main Event que nous avons croisé sur ce Day 1C ?

Scotty Nguyen
Sacré en 1998 et désormais membre du Poker Hall of Fame, Scotty Nguyen faisait justement partie du convoi escortant Hellmuth à son arrivée.
Jamie Gold
Jamie Gold (titré en 2006) joue pour le concours du plus grand nombre de patchs publicitaires portés simutanément. Mais pas pour celui du plus large sourire.
Chris Moneymaker
A ceux qui pensaient qu'il allait passer le reste de ses jours dans le rôle du mec qui a chatté une fois un gros tournoi (l'édition 2003 du Main Event), Chris Moneymaker a répondu en mai dernier avec un come-back certes tardif, mais prestigieux : une victoire à 900 000 $ sur le circuit Triton.

WSOP 2024 : tous nos articles

Level 4, des gens bien sous tous rapports

Level 4 : Blindes 250 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

Amis pour la vie

Julien Loire
Il y a deux ans, Julien Loire et Axel Hallay disputaient ensemble une table finale des WSOP, juste après leur élimination du Main Event. Axel terminait quatrième pour 162 627 $ et Julien passait tout près de décrocher son premier bracelet en finissant runner-up pour 308 817 $. En lice sur ce Day 1C, les deux compères partagent la même villa sur Vegas, une villa quatre étoiles en compagnie des belges Michaël Gathy et Johan Schumacher.

Julien a un bilan enviable de trois ITMs sur cinq participations, dont un Day 4 l'année de sa table finale en 2022. Ce tournoi, il le connaît bien. Et pourtant, cela ne l'a pas empêché de perdre deux tiers de son stack dès le deuxième niveau de la journée. Au hijack, Julien open avec As-Roi, c'est payé par le cutoff, avant que la BB ne squeeze. Le Français décide de 4-bet et envoie trois gros barrels en value sur un tableau K-3-4-6-3. Sur la rivière, son adversaire s'est contenté de payer avec une paire de 6 ayant fait full.

Même s'il joue souvent sur les EPT, Julien trouve que Vegas est le meilleur spot pour le joueur de tournois qu'il est. "Au moins ici, quand tu bust, il y a toujours d'autres beaux tournois à faire, l'offre est tellement énorme que tu trouves toujours quelque chose à jouer." Avec un stack de 22 000 sur 300 / 500, aucune inquiétude chez lui. "On va regrind, ce n'est pas grave.", dit-il avant de checker ses cartes.

Axel Hallay
À l'autre bout de la Ballroom du Horseshoe, Axel Hallay n'est pas au mieux non plus avec un stack divisé par deux par rapport au début de journée. "La table est magnifique, les joueurs sont un peu tous des malades, mais il faut jouer des gros pots pour monter des jetons ici", me confie-t-il.

En scannant la table, je découvre la présence deux crans à sa gauche de Calvin Anderson, une légende du jeu qui a déjà deux bracelets WSOP, un titre WPT acquis l'an dernier au Wynn pour 1,3 million et de nombreuses victoires online sur les SCOOP. "Tu me trolles, c'est une grosse baleine, lui !", me dit Axel très sérieusement, étayant ses propos avec une belle "HH" où l'américain l'a 3-bet avec 7-3 suité. "Je viens de le voir dégueuler 200 blindes, t'es vraiment sûr de ce que tu racontes ?", me demande Axel, visiblement bien surpris. Si tu lis ces lignes, Axel, jette un œil à cette petite Hendon Mob de top reg.

Axel Hallay avait deep run le Main Event en 2018, terminant à une belle 238e place pour ce qui était sa deuxième ligne Hendon Mob ever. Il en a fait du chemin depuis, avec 1,6 million de $ glanés sur le circuit live et déjà trois tables finales WSOP à son actif. - Tapis_volant

Flashback 2022
Axel Hallay et Julien Loire en 2022 après leur TF WSOP sur 2 500 $ No Limit Hold'em

C'est à cette heure-ci que tu arrives, Gilles ?

Dans le fichier Excel des qualifiés Winamax que nous a amoureusement compilé l'indispensable Polly Morisson, une ligne se démarquait des autres : « Gilles – Qualifié KING5 2023. » Une erreur de saisie ? Non : le Corrézien faisait bien partie des Pas d'inspi, l'équipe sacrée il y a un an. Ses coéquipiers étaient bien du voyage à Las Vegas l'an passé, avec à la clé une 524ᵉ place à 35 000 $ pour l'un d'entre eux, Corentin.

Gilles
Pendant ce temps, Gilles attendait son heure. « L'an passé, la vaccination était encore obligatoire pour voyager aux Etats-Unis, et moi je ne voulais pas être obligé de faire quoi que ce soit. Winamax a été compréhensif, et donc me voilà, un an plus tard. » L'avantage, c'est que Gilles a eu le temps de s'organiser. « Je suis venu avec ma femme, on se fait des activités ensemble, c'est très sympa. »
Greenwood
Cela faisait quatre ans que Gilles tentait le KING5 au sein de la même équipe. Le voilà qui réalise qui réalise aujourd'hui le but ultime de tous les participants : jouer le Main Event en freeroll. À sa gauche, un joueur coriace : l'un des jumeaux Greenwoord (photo - aveu : on ne sait jamais vraiment auquel des trois pros canadiens on a affaire). Gilles tourne autour de 50 000. C'est moins que le capital de départ, mais cela reste un très beau stack aux blindes 250/500. - Benjo

Les couvreurs ont la parole

Si vous nous avez lu hier sur le Day 1B, vous savez que le premier Main Event de la journaliste poker Florence Mazet s'est arrêté bien trop vite. Sur le Day 1C, pour trouver des confrères de l'industrie qui montent des jetons, il faut se tourner vers les Américains.

Mo
Cette bonne bouille, c'est celle de Mo Nuwwarah. Un ancien membre de la caravane itinérante des conteurs de coin-flip, des scribes du bluff, des raconteurs de raises. On en a usé tous les deux, des bancs de presse en Europe, lorsqu'il remplissait la section « Live Updates » de PokerNews sur les tournois EPT. Je me rappelle de ce trajet retour des WSOP-E de Rozvadov, je tombe sur lui complètement paumé dans les couloirs de Charles-de-Gaulle. « Mec, ton vol décolle depuis l'autre bout de l'aéroport ! » que je lui ai dit avant d'entamer une course effrénée à travers la coursive. Un kilomètre de sprint plus tard, on était devant la bonne porte, pile avant qu'elle ne se referme. Il m'a remercié en soufflant avant d'embarquer l'avion sur les rotules.

Mais là n'est pas le sujet, d'autant que Mo ne travaille plus dans le poker : maintenant, il écrit et fait des vidéos dans le milieu des paris sportifs. « J'ai parié à une cote de 20/1 que je n'écrirais plus jamais un coup de poker de ma vie ! » Ce qui ne l'empêche pas de continuer à taper le carton. Et plutôt bien : en début de Level 4, on le retrouve assis derrière un stack colossal de 290 000, soit près de 600 blindes.

« C'est la première fois que je joue le Main Event. J'ai eu une bonne année, alors c'était l'occasion… » On vérifie, et en effet : en janvier, Mo a remporté un tournoi à 1 100 $ du Mid-States Poker Tour, un circuit ricain, pour un premier prix de 155 000 dollars.

Donnie Peters
La participation de Mo est en partie due à un ancien journaliste de PokerNews, Donnie Peters (photo), qui officie aujourd'hui dans l'équipe rédactionnelle de PokerGo. « Il a pris une partie de mon action. Et lui aussi monte beaucoup de jetons. Donc il vit vraiment une très bonne journée ! » - Benjo

Une affaire de famille

Philippe Narboni
“Les meilleures choses de la vie arrivent au moment où on ne s’y attend pas”. Alors que je suis en train de sillonner les rangs de la ballroom, j’aperçois une tête bien connue du monde du poker français, Philippe Narboni, en train de prendre part à son quinzième Main Event. Joueur régulier sur circuit international depuis près d’une vingtaine d’années, ce père de famille, qui officie désormais la majeure partie du temps aux tables de cash game live (mais pas que), a cette année eu le droit à une petite surprise de la part de sa progéniture.

Mon fils est sur le Main Event pour la toute première fois de sa vie, c’est lui que vous devriez aller voir. Moi, je ne joue presque plus”, me dit-il en souriant. S’il n’est plus aussi présent qu’avant sur les plus beaux festivals de poker, c’est en partie dû au fait qu'il a trouvé un meilleur rythme de vie aux tables de cash game. “Étant donné que je réside à Dubaï, avec le décalage horaire, il est difficile pour moi de continuer de jouer des MTT. Le seul que je ne manque que très rarement, voire jamais, c’est ce Main Event là”. Pour l’heure, Philippe continue son petit bonhomme de chemin sur l’un de ses tournois préférés où il comptabilise un tapis d’un peu plus de 75 000. “On va essayer de continuer de monter des jetons tout en continuant de s’amuser et en prenant du plaisir”, conclut-il avant que l’on aille voir où en est son fils David, assis à quelques mètres de lui.

David Narboni
Pour avoir le droit de s’installer à l’une des tables de la ballroom, David, qui joue au poker depuis près d’une douzaine d’années et qui n’avait à ce jour jamais pris part au Main Event, s’est qualifié in extremis sur un satellite hier soir. Et pourtant, à la base, ce n’était pas prévu dans ses plans.

“Pour être honnête avec toi, je devais repartir de Vegas aujourd’hui. Mais, je me suis dit que j’allais m’en vouloir de ne pas tenter le coup. Ce que je ne regrette absolument pas vu que je suis encore là, à quelques mètres de mon père. L'histoire est belle". Également habitué à se rendre à quelques-uns des plus beaux festivals poker, tel que l’EPT Barcelone qu’il ne manque quasi jamais, c’est désormais online qu’il officie le plus, chez lui, à Genève. “En Suisse, il n’y a pas beaucoup d’endroits où jouer en live. Alors, j’ai tendance à plus croiser le fer online, notamment en cash game. Mais, là où je prends le plus de plaisir, c’est lorsque je joue en cash game live. J’adore ça, comme mon père finalement", conclut en rigolant le jeune avocat. Tel père, tel fils… - VictorP

EDIT : Malheureusement, quelques minutes après notre passage, David a été éliminé au sortir d'un coup crucial où sa paire de Rois n’a pas tenu face au A-K dépareillés de l’un de ses adversaires.

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Level 5, l’histoire du croupier bourlingueur

Level 5 : Blindes 300 / 600 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1C)

"Revivre des émotions fortes"

Benjamin Pollak
Arrivé samedi dernier à Vegas pour disputer le 10 000 $ du Wynn et le 10 000 $ Mystery Bounty des WSOP, Benjamin Pollak commence à peine à sortir du jetlag et dormir plus de six heures par nuit. Ça tombe bien, aujourd’hui, il est en piste sur le Day 1C du Main Event, sept ans après son retentissant exploit de 2017, lorsqu'il avait atteint la troisième place pour 3,5 millions de dollars.

Absent du circuit pendant près de trois ans, préférant changer les couches que se coucher aux tables des tournois live, MagicDeal souhaitait revivre des émotions fortes en retrouvant le circuit live. "Être papa, c’est du bonheur en continu, mais le poker, ce sont des hauts, des bas, une gestion des émotions fortes. Cela me manquait clairement pendant ces trois ans loin des tables."

S'il estime avoir perdu un peu de son niveau d'antan, Benjamin regarde tout de même les streamings du circuit Triton pour voir comment le poker évolue, et pour ne pas se retrouver largué. "Je fais des erreurs que je ne faisais pas avant, mais quand ça m'arrive, je les note dans un coin de ma tête et j'essaye de travailler dessus. Le poker évolue. Continuer à jouer, c'est aussi une manière de faire travailler mon cerveau, et ne pas rester sur mes acquis."

Quand je lui demande s'il repense souvent à 2017, il me confie que c'est sans doute pour cette raison qu'il est assis aujourd'hui à table : "Pour revivre ce genre d'émotions que seul le poker procure." Pas encore prêt à vibrer sur ce Day 1 qu'il a rejoint au cours du troisième niveau de la journée (il s'est installé directement face à Renaud, notre qualifié Team Pro Experience) considérant que "le tournoi commence vraiment au Day 3", Benjamin semble bien décidé à ne pas se laisser marcher dessus par la jeune génération. "Je n'ai pas encore pris ma retraite", me dit-il avant de placer un beau squeeze à 4x pour gratter quelques jetons et monter à 70 000 jetons. - Tapis_volant

"Mon cadeau d'anniversaire"

Yannick Malard
C'est bien connu : sur le Main Event des WSOP, les professionnels sont en minorité. Malgré son buy-in, le tournoi séduit des milliers d'amateurs venus du monde entier. Yannick Malard est l'un d'entre eux. Joueur de poker récréatif, ce gynécologue de métier est venu de Gujan-Mestras jusqu'à Vegas pour une raison bien à lui. En effet, Yannick a décidé de se faire soi-même un très beau cadeau d’anniversaire : son ticket d’entrée pour sa première participation à un tournoi des WSOP. Et pas n’importe lequel. “Ça fait déjà quelque temps que je voulais me faire ce petit plaisir. J’étais déjà venu à Las Vegas hors WSOP pour m’acclimater. Cette année, j’ai senti que c’était le bon moment. Je me suis préparé mentalement, psychologiquement et physiquement”, ajoute-t-il, le sourire aux lèvres.

Pour “se faire kiffer”, ce grand amoureux du live a dû délaisser ses patientes. Et s’il a prévu de les retrouver sous peu, il pourrait bien les faire attendre quelques jours de plus en cas de deep run sur ce Main Event. “Je souhaite de tout mon cœur aller le plus loin possible sur ce tournoi. Si je pouvais être ITM, ce serait déjà très beau. Concernant mon travail, j’aime beaucoup mes patients, mais si je pouvais être dans l'obligation d'annuler mes prochaines consultations, je ne dirais pas non. Pour l’heure, celui qui a obtenu quelques résultats sur des tournois TexaPoker Series lui valant six lignes sur Hendon Mob, effectue un Day 1 plus que satisfaisant jusqu'ici puisqu’il comptabilise un tapis de près de 100 000. Une très bonne nouvelle pour celui qui aimerait “en ajouter une septième afin d'étoffer un peu son palmarès”. On te le souhaite ! - VictorP

Un homme à la mer

Alex
On vous présentait notre qualifié online un peu plus tôt dans ce coverage : c'en est fini des espoirs d'Alex alias 'Zoreyz' sur ce Main Event au cours du dernier niveau de la journée.

Tombé à seulement 12 000 jetons, soit 20 blindes, Alex défend sa grosse blinde avec Q9 après une relance à 1 500 de Justin Turner au bouton. Sur le flop 7Q8, il check/raise all-in après la mise à 1 000 de son adversaire, mais a la mauvaise surprise de se faire snap call par QQ pour brelan max floppé. Même si un 5 vient apporter un léger espoir de sauvetage, c'est un 4 qui vient fracasser les rêves du jeune joueur de la Réunion sur ce Main Event.

Comme il l'expliquait à mon collègue VictorP il y a quelques heures, Alex devrait en profiter pour jouer d'autres tournois sur les prochains jours pour faire passer la déception. - Tapis_volant

D'autres hommes à la mer

Thomas Boivin
Que Victor se rassure, il n'est pas seul à monter à bord de la caravane des bustos. Et elle n'est pas remplie que par des amateurs, en témoignent les sorties de Martin Kabrhel, Shannon Shorr, Chino Rheem, Shaun Deeb ou encore Thomas Boivin (photo) tout au long de la journée.

Dernière star tombée à zéro jeton ? Gus Hansen en personne. Notre dernière recrue de choc au sein du Team n'a jamais véritablement décollé aujourd'hui : c'est grosso modo huit heures d'une longue descente qu'a vécue le Danois, avec un atterrissage brutal sous la forme d'une paire de 10 qui a rencontré les Valets.

Autre élimination à signaler dans le clan W : celle d'Aaron. Il nous résume dans le groupe Whatsapp des qualifiés Winamax : « Stack 35 BB UTG vs mp (chip leader qui en met partout !) Top 2 sur AJ2ss ! Run dans bottom set et pas de miracle !! » - Benjo

Une chronique signée Caro

En 2011, quand je m’étais engagée un peu plus sérieusement dans la photographie de poker, je m’étais intéressée à tout ce qui gravitait autour du jeu. J’errais dans les couloirs du Rio, je parlais avec des cuisiniers, des blanchisseuses, des éclairagistes, des serveuses, des chauffeurs de taxi, et bien évidemment des croupiers. J’avais donc rencontré Ron, un vieux baroudeur de 80 ans qui fumait cigarette sur cigarette et qui prenait beaucoup de plaisir à me raconter ses histoires de « crouperies » qui remontaient aux années 70.

Dans sa bouche, Stu Ungar était « the young Stu », Doyle Brunson un copain avec qui il finissait parfois ses soirées dans des bars du strip, Jack Binion, son dude préféré qui n’oubliait jamais de le faire monter dans le bateau des WSOP chaque année. Ron était intarissable sur ces sujets et je me réjouissais de le retrouver à une pause cigarette pour l’écouter.

Les années passaient et si Ron était toujours présent, il ne l’était bien évidemment pas de la même manière : sa démarche devenait de moins en moins fluide, ses phrases ponctuées par de longues toux grasses. À chaque début de saison, lorsque je voyais la flotte des croupiers débarquer dans les ballrooms, mon cœur se serrait à l’idée que peut-être je ne reverrais pas Ron. Cette année n’a pas dérogé à la règle et ne l’ayant pas aperçu depuis le début de cette édition, je suis allée interroger un de ses collègues, qui semblait avoir un peu de temps pour taper la discute. Dieu merci, Ron était toujours là, mais, apparemment, relégué sur d’autres tournois, avec un rythme moins soutenu.

Croupier
Soulagée, je me suis donc installée à la table d’AJ (photo) qui n’avait aucun autre hôte à sa table. « Pauvre homme ! » s’exclameront certains que je saoule sans aucun doute par mon irrésistible besoin de discuter. Mais le bougre avait l’air de s’ennuyer et paraissait voir d’un bon œil que je m’intéresse à un croupier, là où le reste des joueurs les calculent à peine. Comme à mon habitude, je me lance dans une série de questions plus ou moins intimes, car je vois bien que cet oiseau à l’allure posée est en fait un cas à part.

Un marginal de 75 ans, qui vient dealer quelques semaines par an que pour financer ses multiples voyages à travers le monde… D’ailleurs, il revient tout juste d’Afrique dont il me décrit avec ferveur les paysages désertiques de Namibie, le port de Tanger qui lui a fait étrangement penser à San Francisco, les roches noires de l’Algérie. En rentrant par New York, où il avait fait un stop pour voir des copains, Ron craque sur une vieille Ducati qu’il croise lors d’une promenade à Brooklyn et change ses plans pour la ramener à Vegas. Il prend la route et enquille plus de 5500 miles pour rejoindre la ville maléfique. Il n’a pas tout à fait récupéré, certes, mais ne regrette pas une seconde cette escapade : « C’est la vie chérie, you have to eat it before she eats you ! »

Et là, c'est quoi l’idée ? Ron aura bien terminé la saison 2024 des WSOP. Il me montre une photo d’une petite maison où une vieille dame est assise sous le porche. C’est au Guatemala qu’il s’apprête à repartir dès la fin du Main Event. « J’ai eu une histoire avec cette dame il y a bien longtemps, on travaillait ensemble chez BMW. »

Ah bon ? Mais vous n’avez pas toujours été croupier ? « Pas du tout » s’amuse AJ, « J'étais ingénieur pour des moteurs de motos (je comprends mieux alors l’emballement !) C’est à la retraite que j’ai décidé de faire ça, c’était de la good money, et ça me permettait de voyager partout dans le monde. » Ron s’attarde alors sur mon appareil photo : « La prochaine fois, je vous raconterai comment j’ai développé des photos d’Helmuth Newton quand j’avais 22 ans ! » - Caroline Darcourt

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Rempli au départ, rempli à l’arrivée

Le plus gros tournoi du monde attire enfin les foules Main Event 10 000 $ (Fin du Day 1C)

Bagging
Peu avant minuit et demi, lorsque les superviseurs ont pris le micro pour annoncer la trêve, ce sont deux salles presque entièrement remplies qui ont entamé le processus de « bagging ». On a pris le temps de compter une par une les tables grouillantes d'activité : 223 au total, ce qui, en factorisant quelques sièges vides par-ci par-là, correspondait à environ 1950 joueurs venant de franchir le Day 1C.

On ne connaît pas encore le chiffre de la participation officielle aujourd'hui… mais une rapide extrapolation nous permet d'affirmer qu'il est probablement supérieur à 2 700. C'est bien plus que les Day 1A et 1B combinés (1 800 joueurs en tout)… et c'est moins que demain ! L'expérience nous le dit, le dernier Day 1 sera le plus rempli de tous. 4 000 joueurs ? 5 000 ? Tout est possible. En attendant, on vous cause une dernière fois de nos héros du jour.

Une vingtaine de Français passent au Day 2

WSOP / Reportage
Une sensation de déjà-vu vous étreint ? C'est normal : on a utilisé exactement le même titre hier sur le Day 1B. Alors que l'on s'attendait à une logique croissance du nombre de tricolores en lice (comme chaque année), les faits semblent avoir prouvé l'inverse : ils n'étaient guère plus nombreux. Avec les collègues, on s'amusait même à jeter en l'air les noms de tous ces joueurs connus qu'on n'avait pas encore croisé sur le Main Event. Entre les Saderne, les Chilaud, Benyamine, Fitoussi, Moundir et autres Calamusa, on est vite arrivé à une quarantaine de pas-encore-vus. On a très envie de rejeter la faute sur le quarts-de-finale de l'Euro entre les Bleus et le Portugal programmé en parallèle…

Valentin Oberhauser
Le plus gros tapis bleu-blanc-rouge compté en fin de journée, il apparaît à un grinder que l'on n'a croisé qu'en fin de journée. Valentin Oberhauser a préféré l'option geek pour nous raconter son ascension, dégainant son téléphone pour nous envoyer ses notes : une pluie de hand histories qui pourraient remplir une bonne dizaine de pages de coverage. On vous épargne toutes ces mains, vous risqueriez de rater votre prochaine station (si vous êtes dans le métro). Pour résumer la journée de Valentin : quelques values bien grasses avec des mains qui ont bien connecté les flops, un bluff ambitieux avec deux Rois sur un tableau A-9-4-4-10 où son adversaire mise 20 000 river avec 13 000 derrière avant de folder sur un shove, et quelques belles passes d'armes avec Boris Angelov (runner-up de l'EPT Monte-Carlo) pour emballer 202 000 jetons dans le sac, soit 250 blindes au départ du Day 2. Propre !

Antonio Guerrero
Juste derrière Valentin, avec 200 000, un fidèle à Winamax de longue date, qualifié pour le Main Event via nos satellites. Antonio Guerrero a rapidement oublié une première demi-heure désastreuse en trouvant un full contre full. Derrière, le Francilien a déroulé "Si on m'avait annoncé 200 000 ce matin, j'aurais signé tout de suite !"
Team W
Sur la traditionnelle photo souvenir de fin de journée du Team Winamax, parlons d'abord des absents. Gus Hansen a vécu une journée sans. Victor, le vainqueur de la Team Pro Experience espagnole, s'est pris un bad beat. Adrian Mateos ne s'en est pas pris, mais il a rapidement filé après avoir bag 143 000 afin d'éviter la cohue de voitures à la sortie du parking.

Restent donc Mustapha Kanit (79 000) et Renaud, vainqueur de la Team Pro Experience côté FR (104 000). Écoutons ce dernier, qui a vécu une journée de rêve semble-t-il. « Je me surprends moi-même, mais, hormis le moment où je suis parti à tapis avec les quasi nuts, je n'ai pas stressé une seule fois durant ce Day 1. Je me suis senti à mon aise, l'ambiance à la table était bonne, j'étais bien entouré par vous, les membres du staff Winamax. Le fait que vous soyez venu me voir pour savoir comment ça se passe, c'est le genre de chose qui m'a mis en confiance. »

Renaud
Au fil des heures, Renaud a toutefois vu la fatigue prendre le dessus. Alors, il a dû agir en conséquence. "Au retour du dinner break, j'étais cuit physiquement, alors, j'ai préféré ne pas trop jouer, et éviter ce jeune reg qui venait d'arriver à la table. Le genre de joueur si aggro qu'il peut te tuer ton tournoi. Mais, sincèrement, cette journée a été magique. Le fait d'être aussi deep sur un tournoi, j'avais l'impression de jouer en cash game.

Dimanche, c'est au Day 2 que l'on le retrouvera on ne peut plus déterminé, et surtout reposé. « Je vais si bien dormir, tu n'imagines même pas à quel point. Pour dimanche, j'espère continuer de la sorte, profiter un maximum. L'objectif était de prendre plaisir et de bag. J'ai rempli les deux, alors, que demander de plus ? » De faire aussi bien au Day 2, pardi !

Wiciak
Dans l'ordre, on vous livre les comptes (approximatifs mais réalistes) de tous les autres joueurs qu'on a pu croiser en fin de Day 1C : Clément Van Driessche (163 000), Benjamin Pollak (145 000), Yannick Malard (140 000), Mohamed Mokrani (120 000), Simon Wiciak (108 000 - photo), Marc Bougaret (107 000), Paul du KING5 2024 (85 000), Loic Debregeas (85 000), Cedric Schwaederle (53 000), Julien Loire (47 000), Philippe Narboni (34 000), Axel Hallay (32 000), Jimmy Guerrero (25 000), Adrien Delmas (24 000), Jean-Paul Pasqualini (21 600), Damien Gayer (20 000), Gilles du KING5 2023 (19 000), Boris Berthomet (13 000), et Antoine du KING5 2024 (7 600)…

Quelques-uns que l'on a pas réussi à retrouver : Sami Bechahed et Steven Touitou. Ceux qu'on ne risque pas de retrouver puisqu'ils ont bust aujourd'hui : David Narboni, les qualifiés W Alex et Aaron, ainsi que Sylvain Loosli.

Cédric Schwaederle
On ne l’avait pas encore croisé depuis le début de la journée, mais lorsque l'on l'a aperçu dans la ballroom pour la première fois sur ce Day 1C du Main Event, on ne pouvait pas passer à côté de lui sans s'arrêter. Homme en forme du clan français depuis quelque temps, Cédric Schwaederle en a profité pour nous faire part de quelques coups déterminants joués au cours de sa journée. Et si ce grand habitué du live et des tournois les plus chers du circuit espère accomplir sa quête de bracelet, il va sans doute devoir amasser quelques jetons de plus. Car, peu de temps avant de bag ses jetons, Cédric était assis devant un tapis de 53 000 jetons.

“Au début, j’ai monté pas mal de jetons. Mais, en réalité, je n’ai joué que deux gros coups sur ce Day 1”. Sur un open du cutoff, Cédric défend sa paire de sept au bouton, au même titre que la small blinde. Sur un flop 7-4-3, le cutoff mise la moitié du pot. Cédric call, et la small blinde fold. Le turn vient un 2 qui ouvre un flush draw. Son adversaire overbet 160 % du pot. Cédric ne met que très peu de temps à call. River, un Valet sort et son adversaire s'empresse de miser la taille du pot. Le Français call et son opposant montre un surprenant Q-9 dépareillé. « Après ce coup-là, j’étais plutôt bien. Mais, il a ensuite pris sa revanche lors d’un coup dans lequel sa paire de Dames a dominé mon 9-10 suité qui avait pourtant fait double paire au flop. »

Les dernières photos du Day 1C

Gilles
Ça bag petit mais ça bag quand même pour Gilles, l'un des vainqueurs du KING5 2023
Phil Hellmuth
Un Day 1 aussi peu spectaculaire que son entrée en scène : Phil Hellmuth sera au Day 2 avec à peine plus que le starting stack
Damien Gayer
Damien Gayer était aux côtés de Phil toute la journée : il sera en situation délicate au Day 2 avec moins de 20 BB
Isaac Haxton
C'est un peu mieux chez Isaac Haxton (124 400)...
Justin Bonomo
... et même très bien chez Justin Bonomo (179 100)
Moorman
A l'instar de Shaun Deeb et Gus Hansen, Chris Moorman devra attendre l'année prochaine pour retenter sa chance
Chien
Wouf

Rendez-vous samedi à midi (21 heures en France) pour le plus gros Day 1 de l'année, celui qui porte la lettre D. Afin d'avoir le maximum de place disponible, aucun autre tournoi ne sera programmé en parallèle !

Benjo, Tapis_Volant & VictorP

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1907 joueurs franchissent le Day 1C

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Day 1C - ??? inscriptions / 1907 restants (dont 36 Français) - Chipleader : Mikiya Kudo (Japon) 600 100
Day 1B - ??? inscriptions / 616 restants (dont 23 Français) – Chipleader : George Dolofan (USA) 314 000
Day 1A - 915 inscriptions / 620 restants (dont 17 Français) - Chipleader : Joshua Feiger (USA) 311 900

Le top 10

WSOP / Reportage
Mikiya Kudo (Japon) 600 100
Robert Pardo (USA) 441 000
Zyad Qasem (USA) 390 300
Leonard Herrmann (Allemagne) 306 000
Ardit Kurshumi (USA) 297 400
Mo Nuwwarah (USA) 295 500
David Simon (USA) 273 300
Manuel Pochat (Argentine) 255 200
Royce Cohen (USA) 254 500

36 Français

WSOP / Reportage
34. Eric Zana 203 200
37. Valentin Oberhauser 202 000
41. Antonio Guerrero (Qualifié Winamax) 200 000
114. Clément Van Driessche 163 000
115. Dimitry Desnoyers 162 200
133. Yannick Malard 156 200
163. Benjamin Pollak 144 100
394. Olivier Chunais 112 800
399. Jordane Ouin 112 500
441. Simon Wiciak 108 800

  1. Marc Bougaret 106 600
    495. Renaud Gonon (Team Pro Experience) 104 100

  2. Mohamed Mokrani 103 500

  3. Elodie Noël 103 200
    723. Paul Bernard (Vainqueur KING5 2024) 85 000

  4. Adom Issahaikian 74 400

  5. Loïc Debregeas 74 000

  6. Sami Bechahed 70 200

  7. Philippe Narboni 69 300

  8. Yann Lormel 68 600

  9. Cédric Scwhaederle 55 100

  10. Charles Garnero 52 000

  11. Steven Touitou 50 000

  12. Julien Loire 47 100

  13. Axel Hallay 40 500
    1513. Gilles Koehler (Vainqueur KING5 2023) 39 500

  14. Lorenzo Santos Rodriguez 31 900

  15. Jimmy Guerrero 25 700

  16. Ronan Marsolier 25 500

  17. Jérémy Nogero Izquierdo 25 000

  18. Adrian Delmas 24 600

  19. Jean-Paul Pasqualini 21 600

  20. Damien Gayer 20 100

  21. Boris Berthomet 13 800
    1888. Antoine Lin (Vainqueur KING5 2024) 7 600
    ???. Joseph Sabe – inconnu

    Le reste du field (sélection très très partielle)

    WSOP / Reportage
    78. Justin Bonomo (USA) 174 100
    169. Adrian Mateos (Espagne, Team Winamax) 143 100

  22. Isaac Haxton (USA) 124 900

  23. Mike Matusow 121 500

  24. Maria Ho (USA) 79 600
    816. Mustapha Kanit (Italie, Team Winamax) 79 000

  25. Joe Hachem (Australie) 72 000

  26. Phil Hellmuth (USA) 66 700

  27. Chris Moneymaker (USA) 64 300

  28. Robert Varkonyi (USA) 58 000

  29. Scott Blumstein (USA) 53 800

  30. Todd Brunson (USA) 48 900

  31. Johnny Chan (USA) 45 000

  32. Daniel Negreanu (Canada)

Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800 BB ante 800

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