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WSOP 2023-Main Event - 4

A la guerre de bon matin

Bulle

Un café bien noir, deux œufs “sunny side up” et une bulle de Main Event WSOP. Voilà le menu pour le petit déjeuner de ce 10 juillet. Après avoir dormi quelques heures, 1 518 joueurs avaient rendez-vous ce midi pour le moment fatidique. Parmi eux, neuf participants allaient rester sur le carreau.

Les dizaines de shortstacks revenus avec moins de dix blindes ont débarqué la goutte au front. Après quatre jours de bataille acharnée, de swings et de sueurs, pas question de repartir bredouille.

Avec 24 000 jetons au départ de la journée, Clément Cure sentait cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Avec trois blindes devant lui, le jeune homme est le dernier français apparaissant au chipcount. Avant même le début de la partie, une décision pourrait sceller son sort : le placement du bouton. « J’ai chatté, s’exclame Clément, en apprenant qu’il débute la journée en tant que CO. J’ai calculé, après les blindes, il me restera 3 000 jetons. Ça devrait le faire » estime le grinder de Rozvadov, qui commence à tank-fold ses premières mains. « Je viens de folder un monstre, A-K suité » se félicite le joueur. La session “paillasson” peut commencer.

De l'art de stall

Cure

Cet exercice nécessite une grande maîtrise technique. Au moment de parler, le short-stack reste droit, le torse levé, les yeux rivés sur la clock. Il observe les secondes s’égrainer, et ne baissent les yeux que pour regarder ses cartes, deux ou trois fois, à intervalles réguliers. Quand il sent que ses adversaires s’impatientent, le joueur gratte encore quelques secondes puis rend ses cartes, le sentiment du devoir accompli.

Le temps vaut de l’argent, mais n’a pas la même valeur pour tout le monde. À l’autre bout de la salle, Rabah Aït Abdelmalek est lui aussi shortstack, et espère bien accrocher l’ITM. Cependant, tanker comme une statue et laisser ses adversaires s’essuyer les pieds sur son petit tapis, très peu pour lui. « Si j’ai une main, j’envoie » annonce Rabah, qui ne va pas faire le lâche au moment de découvrir A-K UTG. Tapis, payé par deux Rois en MP. Pan ! L’As au flop et voilà comment faire l’argent du Main Event sans besoin de faire l’acteur.

Tout le monde n’a pas la réussite de Rabah. Parti avec 231 000 jetons, Tristan Forge semblait hors de danger. Il trouve même un superbe spot de double up au moment où le chipleader de la table le 4-bet avec A-J. Payé par deux Barbus, As au flop, Tristan est éliminé en 1 511e position (photo).

Tristan Forge

« Lancez le main-par-main ! Vous n’allez pas laisser 1 500 personnes "staller" » hurlait Jason Mercier quelques minutes plus tôt. Les souhaits de champion américain sont enfin exaucés. Après une demi-heure de nage en eau libre, les superviseurs dressent les lignes et posent les filets. Charlie Ceresi boucle le périmètre et ordonne aux joueurs de rester camper dans leur tranchée : la guerre va commencer.

Assaut, offrandes et hara-kiri

À chaque explosion, les floors donnent l’alerte pour diriger les caméras vers le lieu du sinistre. Les journalistes déboulent à toute vitesse. Tel Attila et sa horde, l’armée noire des Pokernews et PokerGO déblaie tout sur son passage, armés de leurs énormes steadycams, obligeant même les croupiers innocents à se mettre à couvert.

Pokernews

Quelques-uns des impitoyables soldats de l'armée noire

« Ils sont arnachés comme Terminator. Ils se croient tout permis ! » s’emporte un couvreur français, à deux doigts de se prendre un coup de boitier. Pour ne rien arranger, les joueurs aussi veulent voir de leurs yeux le dernier affrontement et barrent la route à cette myriade de couvreurs et caméramans. « RESTEZ A VOS PLACES !!! » rugit l’un des floors managers, exaspéré par tant de désordre et menaçant de pénalité ou d’expulsion les joueurs récalcitrants.

Cette violence se justifie par un impératif : il faut absolument capter la main qui fera péter la bulle du tournoi.

Players Bubble

Un premier "all-in & call" en section “Red”. Il ne s’agit pas d’un shrotstack, mais de Bavor Bojovic, un tapis moyen qui a tout mis avec A-K sur un board AK106. Pas de chance, il y avait 1010 en face pour un brelan. Brique river, et de un !

Dix minutes plus tard, la percée des caméras se fait en section “Blue” où un joueur est à tapis blinde. Le chipleader de la table l’a mis à tapis avec A5. Paul Tong n’a pas encore vu ses cartes : 103. Pas de miracle sur le board A-Q-8-J-6… Et de deux !

Paul n’a pas eu la même chance que son homologue de la table voisine. Également à "tapis-blinde", Amin Hosein a eu le plaisir de recevoir… Un walk ! « On lui a offert un walk puisque au lieu de stall comme tout le monde, il a joué rapidement toutes les mains » explique le joueur au siège 5, assumant parfaitement la collusion collective de la table.

Bubble-boys en trouple

Triple bubble-boys

La main suivante accouchera d’une série de double-up. Il manque encore un busto pour entrer dans l’argent. Nous en aurons trois pour le prix d’un. Première grenade lancée en table 411 où Jeppe Bisgaard et Jonathan Mc Caan ont formé un pot de 600 000 jetons pré-flop avec les deux meilleures mains du poker. Pas de Roi sur le board, Jeppe Bisgaard est out !

Quelques tables plus loin, Yueqi Wang (photo) a décidé de jouer la bulle de son tournoi sur un flip. Mais pas celui qu’on croit. Sur un board 6K9K6, la joueuse a lancé une pièce en l’air pour savoir si elle allait payer ou non avec son A8. Le lancer est tombé sur le côté “call”. Dommage, il y avait carré de six en face chez Mikayi Kudo. Yueqi prend la sortie.

Yueqi Wang

Le dernier coup est plus cocasse. Tandis que toute la table attend que les deux premiers “all-in & call” en terminent, Eric Fields en profite pour appeler sa maman. « Je suis à la bulle du Main Event, j’ai pensé que c’était le bon moment pour faire un FaceTime » explique l’Américain en tournant l’écran de l’iPhone vers la quarantaine de journalistes présents pour qu’ils puissent saluer sa mère.

« Puis-je montrer ma main à ma maman ? » demande Eric en direction des floors, qui ont obligé comme toujours les joueurs à ne pas révéler leurs cartes. Fields montrera finalement QQ contre AK et la maman assistera en direct au double-up de son fils, qui élimine son opposant Peter Nigh (photo).

Peter Nigh

Trois bustos d’un coup, rassemblés par Jack Effel autour d’une table annexe pour un dernier coup à tapis : celui qui gagne obtient son ticket gratos pour le Main Event de l’année prochaine. A ce petit jeu, Jeppe Bisgaard est le plus veinard. Les trois joueurs repartent avec 10 000 $ chacun (deux fois 15 000 $ divisés par trois) et lui avec un ticket à 10 000 € en bonus. Fair enough.

Bisgaard

De son côté, Clément Cure, a réussi sa mission. Pour son premier Main Event, le jeune grinder atteint l’argent… Avec 3 000 jetons. Moins d’une demi-blinde. Ça suffira largement pour repartir à l’assaut. « Maintenant, on va essayer d’écrire l’histoire », déclare notre héros français, prêt pour la remontée fantastique. Avant d'être suivi par le traditionnel et tant attendu refrain de Jack Effel : « Congratulations, you are all in the moneyyyy ». La guerre est terminée.

Premiers déçus, premiers reçus

350 éliminations en 90 minutes Level 16 : 4 000 / 8 000 BB ante 8 000 Main Event 10 000 $ (Coup d'envoi du Day 3)

Aussitôt la bulle éclatée, il nous fallait, non sans une certaine gêne, enfiler notre costume de charognard... Le costume le plus approprié pour le couvreur se postant à côté du bureau des paiements, où les éliminés ont commencé à défiler aussitôt.

Martin Vialla De Soleyrol
Martin Vialla de Soleyrol est le premier à se pointer. Une heure avant, on faisait connaissance durant les interminables moments de pause entre chaque main pré-bulle. Il se trouve qu'on le connaissait déjà. "J'ai fait la finale de la Top Shark Academy il y a dix ans ! L'année de Yann Del Rey. Pseudo : Tinmar30." La deuxième édition du concours, donc... "J'avais terminé dernier de la finale. J'avais le meilleur ROI des candidats, mais à l'époque je jouais des buy-ins très faibles. Mon tournoi le plus cher, ça devait être un 50 € !" En 2023, les choses ont quelque peu changé pour l'expatrié Chilien de longue date. "Je suis un joueur de cash-game avant tout. Je suis sur plusieurs sites, ma limite préférée c'est la NL1000. C'est mon premier Main Event !" Qu'est-ce qui t'as poussé à enfin le disputer ? "C'était quelque chose à faire une fois. C'est Valentin Messina qui m'a motivé." C'est ça qu'on aime avec le Big One : il n'y a pas que les amateurs qui se languissent d'y participer. Il fait bicher aussi les pros ! £

Même s’il n’y récolte qu’un min-cash à 15 000 $, Martin estime en avoir eu pour son argent : « C’était un rêve éveillé, franchement.J’arrive le premier jour, je me retrouve directement en table télé avec Jamie Gold. Day 2 : je regarde le classement et je vois que je suis avec Tom Dwan. Je me dis : obligé, je vais retourner en table télé. » Ce fut le cas… et Martin confesse avoir été un poil déçu par la légende qu’est durrrr. « Honnêtement, sans exagérer, il a spew complet. Il n’a pas respecté le tournoi. Rien que la dernière, il paie un 3-bet avec Roi-5 contre le joueur le plus serré… Mais bon, quand tu vois les limites auxquelles il joue, peut-être que ce n’est pas étonnant. »

On n’a pas encore parlé du Day 3 de Martin… Il n’y aura pas grand-chose à écrire : arrivé avec un stack modeste, le cash-gameur a patienté comme il se soit. Une fois sécurisé l’ITM, ses derniers jetons sont partis avec un Q10 poussé de BB après une relance du cut-off et un 3-bet du bouton. "JEn face il y a As-Roi, je fais la Dame turn mais la rivière est un Roi !"

Erwann Pecheux
On termine à peine de parler à Martin qu’un Erwann Pecheux fait son apparition dans la file d’attente. On ne présente plus l’ancien pro PMU, passons directement à la HH. Elle est simple, normal Erwann a franchi la bulle avec moins que le starting stack. « 5 BB, As-10 assortis contre As-Valet. » À noter : il s’agit de son premier ITM sur le plus beau tournoi du monde.

Clément Cure
Objectif accompli pour l’un des joueurs les plus short-stacks au départ du Day 4 : Clément Cure a bel et bien remporté l’honneur de passer au bureau des payouts. Avec ses trois blindes à midi, ce n’était pas acquis d’avance. "J’ai du folder de grosses mains : paire de 6, As-Roi assortis, paire de 10… Ca m’a fait tomber à 0,4 blindes. Pourtant, c’est avec 3 BB que le résident de Rozvadov a été éliminé, ayant ensuite réussi à remonter quelques jetons. « Je suis de grosse blinde, il me reste 7 000 après avoir posé la BB de 8 000 et l’ante du même moment. Je n’ai pas le choix ! » C’est le pire moment pour recevoir un 2 et un 3 : Clément fait face à deux Valets, il sera drawing dead après l’apparition d’un Valet au flop.

Abel Ben Messaoud
Abel Ben Messaoud rentrera à Paris avec son premier ITM à Vegas, sur le plus gros tournoi de l’histoire qui plus est. Son short-stack a été réduit à zéro après une confrontation Valet-10 vs 7-6 qui tourne mal. "Je n’avais plus rien après la bulle…"

Paul Amsellem
C’est à la table de Patrick Antonius que Paul Amsellem est entré dans l’argent : c’est le légendaire finlandais qui l’a fait sortir du tournoi. « J’ai pris un spot… Il open au bouton, j’ai 24 blindes de BB, je lui reviens dessus avec Q-9 suités. Il paie avec As-Dame. » C’est la deuxième participation du jeune grinder au Main Event, et son deuxième ITM. Comment compare-t-il les deux expériences ? « J’étais mieux cette année, c’est clair. Plus à l’aise. L’an passé, j’étais dans une mauvaise période de poker. Cette année, je suis arrivé après des vacances avec les amis et la famille, j’étais dans de meilleures conditions. » Encore un peu de poker au programme avant de rentrer ? « Je sais pas, Benjo ! Je sais pas. En fait, j’aurais préféré bust sur un bad beat. Là, je suis pas sûr que je devais prendre ce spot. Et donc je suis pas sûr qu’il faut rejouer… »

Ils remportent 15 000 $
1499e : Bastien Joly
1454e : Erwann Pecheux
1453e : Martin Vialla de Soleyrol
1435e : Clément Cure
1378e : Rabat Ait Abdelmalek
1359e : Abel Ben Messaoud
1348e : Yannick Cardot
1302e : Elie Nakache
1290e : Kalidou Sow

Ils remportent 17 500 $
1213e : Selim Oulmekki 17 500 $
1176e : Lionel Lesur 17 500 $
1154e : David Susigan 17 500 $

La structure du Day 4

On continue sur le même rythme de cinq niveaux de deux heures, avec une pause entre chaque. Sauf qu’on risque de finir un peu plus tard que d’habitude… la faute à la bulle, durant laquelle l’horloge a été volontairement ralentie…

































Level Blindes BB Ante
16 4 000 / 8 000 8 000
17 5 000 / 10 000 10 000
18 6 000 / 12 000 12 000
19 10 000 / 15 000 15 000
20 10 000 / 20 000 20 000

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2023 : le calendrier

Tous les joueurs sont enfin réunis dans la même salle. 1 518 joueurs étaient au départ à midi : combien il en restera à minuit ? Notre prédiction : 500 tout rond !

Lundi 3 juillet Day 1A
Mardi 4 juillet Day 1B
Mercredi 5 juillet Day 1C
Jeudi 6 juillet Day 1D
Vendredi 7 juillet Day 2ABC
Samedi 8 juillet Day 2D
Dimanche 9 juillet Day 3
Lundi 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Mardi 11 juillet Day 5
Mercredi 12 juillet Day 6
Jeudi 13 juillet Day 7
Samedi 14 juillet Day 8
Samedi 15 juillet Pause
Dimanche 16 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Lundi 17 juillet Finale (fin)

Sow sick

Level 16 : 4 000 / 8 000, BB ante 8 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Kalidou dans le dur

Kalidou Sow

Avec 628 000, il possédait le huitième tapis des 59 Français en lice aujourd'hui. Moins d'une heure après le passage de la bulle, Kalidou Sow était déjà dans le rail. La faute à un bluff bien mal tombé. Dans ce qui ressemble à un pot 3-bet, entre grosse blinde et UTG+1, le Français mise 40 000 sur un T75 et se fait relancer à 115 000. C'est payé pour voir un 2 turn. Le vainqueur du PSC Prague check/call une deuxième salve à 135 000 avant d'annoncer "all-in" dès l'apparition du 4 river. Snap call chez son adversaire, qui retourne JJ. Bien vu, c'est nettement devant le 64 du Parisien. Tombé à dix maigres blindes, il tente sa chance dans la foulée avec As-10 mais se heurte à une paire de Rois. "Rah, c'est toujours frustrant de sortir comme ça, surtout sur ce tournoi, rage Kalidou. Alors qu'il suffisait de ne pas bluffer !" 915e en 2019, il termine cette fois 1 290e pour 15 000 $. - Flegmatic

Peine de cœur pour Cardot

Yannick Cardot

Après avoir passé la bulle avec moins de dix blindes, Yannick Cardot avait trouvé le spot parfait pour s'offrir une grande bouffée d'air frais : un quasi triple up avec deux As, lui offrant un tapis tout neuf de 210 000. Puis est venu cette dernière main. Après avoir 3-bet avec KQ, Yayapro voit apparaître un flop T87. Les jetons volent, mais notre qualifié satellite cherche encore un quatrième cœur pour passer devant le Valet-9 adverse. "Forcément, je suis un peu déçu de ce dernier coup, mais je suis quand même content de faire ITM." Le verre à moitié plein donc pour Yannick, qui s'en va collecter son gain de 15 000 $ récompensant sa 1 348e place. - Flegmatic

Retour de bâton

Coup dur pour ShiShi peu après la bulle. Moins de 24 heures après avoir remporté un énorme pot avec deux Rois contre deux As, le coach Kill Tilt vient de perdre un énorme pot avec... deux As contre deux Rois. Vous imaginez le tableau : open, 3-bet, 4-bet, 5-bet shove, payé et le Roi en doorcard pour voir filer ce pot de presque 900 000 du mauvais côté de la table. Frustrant, mais loin d'être dramatique pour Mika, qui conserve un tapis de... 900 000 justement, toujours nettement au-dessus de la moyenne. - Flegmatic

Aissani fait dans la contrefaçon

Ça s'agite à la table que partagent Mohamed Aissani et Giuseppe Zarbo. Les deux tricolores ont défendu dans les blindes suite à une ouverture du cut-off. Ce dernier opte pour un c-bet à 18 000 sur un flop K53 et voit Mo lui revenir dessus à hauteur de 52 000, se laissant 75 000 derrière. Son adversaire les lui demande et l'ambassadeur Red Cactus est tout heureux de les mettre au milieu. Problème : son KJ est derrière le K3 adverse. Solution : le croupier apporte un A turn... et un A river. Les deux paires du cut-off sont désormais counterfeit. Après avoir énormément swingué lors du dernier niveau du Day 3, passant de 800 000 à 70 000 en quelques minutes, Mohamed Aissani remonte autour des 300 000. - Flegmatic

Ça balance pas mal

Anthony Cierco

601 000 ce midi, 600 000 deux heures plus tard. Anthony Cierco aurait-il levé le pied durant ce premier niveau ? "Pas du tout, j'ai vachement swingué !" Tout s'est joué en deux coups : un par le bas, l'autre par le haut. "Dès la première main de la journée, j'ouvre une paire de Rois en MP. Je suis payé par le bouton et les deux blindes. Flop JT4. J'ai le Roi de pique. Je mise 40%, la BB paie. Turn 5, il donk à 55 000 et je relance à 125 000, pour l'inciter à check la river." C'est ce qu'il se passe, plus rien ne sera misé sur le deuxième 10 qui tombe dans la rivière. "Il avait A7... Sur le coup, ça fait mal." Anthony fait donc le dos rond pendant toute la bulle, jusqu'à l'arrivée juste à sa gauche de Punnat Punsri, "un Thaïlandais qui joue les Triton, précise le Français. Il en a gagné un d'ailleurs l'an dernier." C'est justement lui qui va le remettre en selle. "Le bouton open, je 3-bet à 3,5x en small blind avec As-Dame suité et il 4-bet shove pour 40 blindes effectives. À ce moment-là, je suis persuadé qu'il prend le spot, et je finis par tank call." Joli read, Punsri retourne Valet-10 suité. "As au flop et il était drawing dead turn. Parfait." Allez, on reprend tout depuis le début comme s'il ne s'était rien passé. - Flegmatic

Mais calmez vous, bordel !

Level 16 : 4 000 / 8 000 BB ante 8 000 Main Event 10 000 $ (Day 3)

Les éliminations s'enchaînent à un rythme fou dans le Level 17 (et malheureusement, le clan français souffre particulièrement). Moi, j'en suis encore à vous raconter les sorties du Level 16 !

Jean Lhuillier
Le premier Main Event de Jean Lhuillier se termine en 1202e place, un mois après avoir manqué le Graal sur un Freezeout à 1 500 $ (4e pour 137 000 $). "J'ai 11 blindes, je suis de BB avec As-3 assortis : le cut-off open, je shove, il a As-Roi. Flop 9-9-3, j'ai espéré un split... mais non. Je ferai mieux l'an prochain !"
Lionel Lesur
Vingt ans que Lionel Lesur pratique le poker en amateur et rêve de Las Vegas et du plus beau tournoi du monde. L'avocat parisien a enfin trouvé le temps de s'organiser : son premier essai est transformé avec un min-cash l'année du record d'affluence, en trouvant même le moyen de monter d'un cran dans l'échelle des prix (17 500 $ au lieu de 15 000 $). "J'aurais voulu faire mieux, dit-il avec une pointe de regret. "J'avais 620 000 hier en début de Day 3. Mais je me suis fait hero call deux fois sur mes bluffs, et je me suis fait souvent très 3-bet, la table était très dure, et je n'ai jamais fait une paire !" Résultat : Lionel s'est pointé au Day 4 avec 10 blindes, juste de quoi patienter sans rien faire avant l'argent." Sa dernière main : un K-9 de trèfle qui tombe contre une paire de 10 trouvant le brelan. Une déception, oui... mais avec un goût de reviens-y : "C'est définitivement à refaire ! J'ai des amis qui sont déjà bouillants pour l'année prochaine..."
Rabat Ait Abdelmalek
Au milieu de la frénésie post-bulle, nous avons loupé les éliminations, durant le Level 16 de Bastien Joly (1499e), Rabat Ait Abdelmalek (1378e), Elie Nakache (1302e), Selim Oulmekki (1213e), et David Susigan (1154e).

On va maintenant vous causer du Level 17… il y a autant de trucs à dire. Pfiou.

Trombinoscope : les 59 Français ITM

Pour agrandir : Clic-droit et "ouvrir dans une nouvelle fenêtre

Trombi ITM WSOP Main Event Français Winamax
Par ordre alphabétique : Rabah Ait Abdelamelk, Paul Amsellem, Mohamed Aissani, Hayg Badem (Qualifié W), Adel Ben Messaoud, Samuel Anclevic, Mikael Angel Berrio, Yannick Cardot, Baptiste Carteau, Grégory Caubert, Anthony Cierco, Estelle Cohuet (Team W), Clément Cure, Loïc Debregeas, Kenny Deffrasnes, Antoine Delorme, Théo Devidal, Jules Dickerson, Thomas Dupuy (KING5), Thomas Eychenne, Jérôme Finck, Tristan Forge, Grégory Fournier, Sonny Franco, ElkY, Mesbah Guerfi, Paul Guichard, Quentin Guivarch, Adrien Guyon, Bastien Joly, Dimitri Joubert, Omar Lakhdari, Damien Le Goff, Lionel Lesur, Jean Lhuillier, Sylvain Loosli, Bruno Lopes (Team W), Hicham Mahmouki, Christopher Marcadet, Julien Martini, Arnaud Mattern, Elie Nakache, Selim Oulmekki, Jérémy Palvini, Maxime Parys, Erwann Pecheux, Corentin Quartelet (Qualifié W), Florian Ribouchon, Clément Richez, Corentin Ropert, Lorenzo Santos Rodriguez, Leo Soma, Bruno Soutavong, Kalidou Sow, David Susigan, Jonathan Therme, Martin Vialla De Soleyro, Simon Wiciak, Giuseppe Zarbo... et, pour pas avoir un trou dans la mosaique : notre Belge préféré Davidi Kitai (Team W)

Sous la barre des 1 000 joueurs

Level 17 : 5 000 / 10 000, BB ante 10 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

De cinq chiffres (10 043 joueurs, faut-il le rappeler), le field de ce Main Event n'en compte désormais plus que trois. Forcément, avec plus de cinq joueurs éliminés depuis l'entrée dans les places payées, le clan français aussi perd quelques plumes. Et même quelques beaux rapaces que l'on aurait bien aimé voir planer un peu plus longtemps au-dessus de ce tournoi.

Pas sa journée

Sylvain Loosli

Le trio Kill Tilt n'est plus qu'un solo. Après Flavien Guénan, éliminé peu avant l'argent, c'est Sylvain Loosli qui vient de mettre un pied à terre. "Il ne s'est rien passé pendant la bulle, c'est ensuite que j'ai perdu tous les coups contre les regs, comme Ludovic Geilich ou Dylan Weisman," explique le Novembre Nine 2014. Un degrind progressif, qui le fait tomber à dix blindes. Un banal lancer de pièce perdu avec une paire de 8 contre Roi-Dame entérine son élimination en 1 006e place, pour 17 500 $. "On ne peut pas dire que c'est une bonne perf', quand il reste autant de joueurs, confie le Toulonnais devant la caméra de Timothé. J'aurais potentiellement pu faire un hero call avec hauteur As, mais je ne sais même pas si mon adversaire bluff ce spot. Ce n'était pas ma journée." Mais l'été est encore lon d'être terminé. "Il reste une dizaine de jours, avec quelques beaux tournois encore, dont un WPT à 10 000 $ et sûrement le 10K 6-max. Il faudra repartir au combat demain." Et le combat, ça le connait !

La Sonnytudine

Sonny Franco

C'est un Sonny Franco tout penaud que l'on voit quitter la Ballroom du Horseshoe. "Rien à faire : As-Roi contre deux Dames pour un pot à un million." La maudite pièce n'a pas voulu tomber du bon côté pour le Sudiste, sorti à l'entrée du Top 1 000 (991e, 20 000 $). Il s'agit de sa septième place payée sur ces WSOP, en plus d'une victoire au Wynn bonne pour 50 000 $.

Guichard au guichet

Paul Guichard

Un As-7 suité poussé au hi-jack pour 14 blindes, qui n'améliore pas contre une paire de 10. Telle fut la dernière main de Paul Guichard sur ce Main Event. "J'ai tank une plombe pour atteindre le palier suivant," précise-t-il. Cela n'a pas suffit, il termine 969e pour 20 000 $, à sept places du pay jump.

Davidi qui tue

1,3 million pour Davidi Kitai après quatre heures de jeu. C'est peu dire que ce début de Day 4 se passe à merveille pour notre Belge préféré, qui a marché sur la bulle avant de prendre son envol. "J'ai eu la bonne idée de limp paire de 4 au cut-off, alors que normalement je relance attaque Kitbul. Le bouton et les deux blindes s'invitent à la fête pour voir un flop magique - en tout cas pour Dav' : 4-2-2. "Le bouton mise une blinde, je check/raise à 35 000." Deux autres mises suivront : 85 000 turn et 250 000 river. En face, le bouton a suivi jusqu'au bout avec Dame-2 suité. Mais l'envolée fantastique avait démarré encore avant. "J'ai défendu 74 [un hommage à Pierre Calamusa ?], check/raise sur Dame-7-4 et shove en overbet turn." C'est payé par deux Rois, merci au revoir. La value est maximale.

Farewell et adieu

Antoine Delorme

Ils ne remporteront pas non plus le Main Event cette année : Dimitri Joubert (1 095e), Quentin Guivarch (1 086e après une belle résistance short stack), Kool Shen (1 053e, résumé de son élimination à venir), Antoine Delorme (963e, ci-dessus) ou encore Kenny Deffrasnes (952e, ci-dessous). Pour l'instant, selon notre recensement maison, déjà 24 Français sont passés de vie à trépas aujourd'hui.

Kenny Deffrasnes

À l'international, on pleure également les sorties du Champion du Monde Johnny Chan (1 067e), Connor Drinan (1 063e), la joueuse d'échecs Alexandra Botez (1 040e, une histoire de paire de Rois craquée par Roi-Valet, photo), Pedro Marques (1 017e), Cliff Josephy (996e) et Jason Mercier (940e).

Alexandra Botez

These players in the Main Event are just getting too good. pic.twitter.com/dhxvIX2NMk

— PokerGO (@PokerGO) July 10, 2023

Non, vous ne rêvez pas : Clément Richez a bel et bien trouvé un fold sur cette river. Mieux que ça, il a ensuite fait progresser son tapis pour revenir légèrement au-dessus de la moyenne. À noter que cette table TV principale est plus que jamais dominée par Chris Moneymaker. 1,6 million pour le Champion du Monde 2003.

Fin de la tempête

Level 17 : 5 000 / 10 000, BB ante 10 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Le calme revient peu à peu dans la Ballroom. La tornade post-bulle a emporté un demi-millier de joueurs. Kool Shen est malheuresment tombé dans les dernières rafales, mais plusieurs joueurs tricolores ont pris les bons vents pour remonter un stack.

Chips

Bruno lâche le micro

Davidi a largement profité de la post-bulle, mais cette phase n’a pas aussi bien réussi aux autres membres du W rouge. Bruno Lopes manœuvrait pourtant bien avec ses 400 000 jetons. Ils ont filé en quelques secondes chez son voisin de droite, Daniel Weinman.

Bruno

« C’est un peu de la m***** » analyse le lyriciste du Team. « Il y avait un petit méta-game avec mon voisin, qui était très bon. Sur les deux orbites précédentes, il avait limp en SB et j’avais fini par gagner le coup. On se retrouve encore en BvB et je luis dis “it’s not a shame to fold”. Là, il me répond “I can’t” et limp encore. Je découvre KQ. J’iso 4x et là il me fait 120. Quand je fais 40, ou j’ai une très grosse main, ou j’ai rien et je veux qui give-up. Je me suis dit il est bon il me fait le coup du limp-reraise, j’ai shove, et il a deux As ».

Un attrapage qui met fin au parcours de Bruno. Kool Shen lâche le micro peu après la 1 000e place. Il ne reste donc qu’Estelle Cohuet et Davidi Kitai pour représenter le W dans ce tournoi.

Parys retrouve son glamour

La tornade des bustos est passé. Les joueurs défilent désormais au compte-gouttes devant le bureau des Pay-outs. Et sur la dernière demi-heure, on n’a vu passer aucun français. Au contraire, plusieurs grinders tricolores ont bien géré la phase post-bulle pour se reforger un stack digne de ce nom. Maxime Parys s’est même carrément construit des gratte-ciels.

Parys

« J’ai chatté » concède volontiers Dabou, après s’être embarqué dans un énorme coup pré-flop. « J’open 8-8 LJ 16 000, bouton paie et SB, un joueur compétent squeeze à 64 000. J’hésite à just call mais je décide de faire all-in pour 400 000. Il a deux Rois, je fais le 8 ». Voilà un beau bad-beat !

« Après, si j’avais just call, je faisais le 8 quand même au flop, ça n'aurait pas changé grand-chose ». Quoi qu’il en soit, Maxime Parys met la main sur un pot monstrueux.

Il enchaîne même quelques minutes plus tard avec une bonne value sur un board 654A9 avec AQ contre AJ. 1 150 000 pour le finaliste du 1 500 $ Freezout 2022.

Anclevic

Come-back également pour celui qui avait fait runner-up de ce même Freezout. « J’ai triplé » s’enthousiasme Samuel Anclevic, qui avait pourtant bien serré les fesses pendant la bulle. « J’envoie tapis A-K. Re-shove et encore re-shove et je tombe contre A-J et J-J. Je suis plutôt content quand je vois ça, et je fais l’As au flop ». 320 000 pour Anclevic.

Greg se remet au fourneau

Fournier

Le reg parisien poursuit son parcours épique. Tel un aigle solitaire, Greg Fournier s’élève dans le ciel du tournoi, plonge pour raser le sol puis redresse sa trajectoire pour reprendre de la hauteur. « J’ai perdu un énorme coup à 300 000 après la bulle, puis j’arrive sur cette nouvelle table avec 240 000 » pose Greygoose.

« Là, je retrouve des bonnes mains, j’ai envoyé les jetons et j’ai été call à chaque fois. Je les ai bien grind. Je me la suis même un peu croustillé avec des 3-bet BT contre CO avec 5-5 et c’est passé. Je me sens bien à cette table, j’ai l’impression qu’ils ne veulent plus trop me jouer ». Sans besoin de gros showdown, voilà Greg de retour à 680 000.

Il a très bien joué et il m’a tout donné

C’est la beauté de ce jeu. On peut faire un play subtil, inspiré, sophistiqué et pourtant tout livrer à son adversaire. C’est ainsi que Loïc Winda a accueilli le move de son opposant. « C’était un très bon joueur. On joue une bataille de blindes bien deep et il me fait 3,5BB. Je paie avec A-3o et ça vient Q52s. Il c-bet, je call. Turn 4s, il 2-barrel cher, je call. Et river 8s, il m’envoie tapis. Je paie et il me montre K3sc. C’est bien joué de sa part, puisqu’il me bloque les quintes et les flushs. C’est certainement son meilleur combo pour bluffer.

Très bien joué surtout de livrer notre ex-Team Pro Winamax. 650 000 pour Winda.

Rois craqués et tirages manqués

Level 18 : 6 000 / 12 000, BB ante 12 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

80% de chatte, 20% de skill

Arnaud Mattern
Au cours du Day 3, Arnaud Mattern était parvenu à se constituer un arsenal lui donnant les moyens de se montrer attaquant à la bulle. Ce qu'il n'a pas manqué de faire. La suite fut moins heureuse pour le champion EPT, qui nous a raconté s'être fait solder une paire d'As, avant de voir son tapis fondre lentement au cours des deux niveaux suivants.

Il ne reste plus que 18 blindes à Arnaud lorsqu'il trouve une paire de Rois en position UTG. Que faire ? Tapis direct ? Non : il faut tout même viser mieux que récupérer les blindes : on a envie d'emmener un client dans le pot, lui faire trouver une top paire, et lui prendre le max. Un min-raise à 24K est de rigueur. C'est payé par son voisin de gauche UTG+1, la petite blinde, et la grosse blinde.

Flop : J109. Check des deux blindes. Arnaud fait de même. UTG+1 envoie 60 000. Fold de la SB, mais pas de la BB, qui pousse tout au milieu. Il n'y a pas beaucoup : 110 000. Arnaud réfléchit, puis l'imite : lui dispose de 170 000. Le joueur UTG+1 demande le compte, puis paie rapidement.

Showdown à trois !

La BB a floppé les nuts avec KQ Le joueur UTG+1 avait payé préflop avec J10 (ha bon ?) Arnaud disposait de la meilleure main préflop, mais est désormais bon dernière avec KK.

Le turn et la rivière laissent les positions en l'état. Après sa 165e place en 2014 et sa 167e place en 2021, et trois semaines après une demi-finale sur le Millionnaire Maker, Mattern se contente une nouvelle fois d'un min-cash. Désormais plus rare en MTT, il continue néanmoins à démontrer sa capacité à bâtir de beaux deep runs. "C'est 80 % de chatte et 20 % de skill", lâche-t-il en rigolant. Sa phrase favorite au sortir d'une élimination. Un pourcentage qui laisse tout de même espérer un retour au sommet au cours des tournois à venir. Pourquoi pas lors de l'édition d'été du FPS Paris ? Le coup d'envoi est imminent : dès demain, Arnaud sera dans l'avion pour retrouver les livetards de la capitale dans leur élément naturel. - Benjo

Zarbo, le pire combo

Giuseppe Zarbo
Giuseppe Zarbo talonne Arnaud Mattern dans la file d'attente pour récupérer ses gains. Le plus Français des Italians nous résume un Day 4 fait de "trois coups perdus" qui le font chuter à 380 000. C'est là qu'il trouve un A5 le motivant à ouvrir 27 000. "Je suis payé deux fois. Flop : 764. En face, donk-bet 50 000. J'envoie tout, c'est payé. Il me montre la pire main possible pour moi." En effet : avec K7, le nombre d'outs de Zarbo est moindre qu'escompté. Pas d'aide sur le turn et la rivière : Giuseppe Zarbo quitte le Main Event en 791e place. On fête son sixième ITM sur le Big One ! - Benjo

Attention chéri ça value cut

Loic Debregeas

Jérôme Finck nous fait un petit signe de la main. Un gros pot est en train de se dérouler en face de lui entre Jacob Sachs et Loïc Debregeas, assis dans les blindes. Un board Q65J5 a été déroulé par le croupier. Mais à peine le temps de le noter que _Winda fait tapis pour les 350 000 jetons qu'il lui reste. Mais... attendez, c'est payé dans la second. OK, rembobinons. "Il a limp en SB et j'ai iso 3,5x, explique le Top Shark 2022. Je mise un quart du pot flop, il paie. Turn je fais 100 000 et il relance à 250 000. À ce moment-là, il peut avoir des Dame-Valet, des Valet-5 suité, voire As-Dame suité. Mais aussi quelques bluffs, dont 78."

Loïc Debregas N&B

Pour rendre l'explication et le call de Loïc plus clairs, révélons maintenant sa main : KK. "Le 5 river est magique, parce que maintenant je bats tous ses Dame-Valet. En plus, il check. Je suis quasi tout le temps devant, j'ai un easy jam." Sauf que son adversaire snap et retourne... 54. "Il m'avait donc relancé en semi-bluff turn avec bottom pair et flush draw." Pourquoi pas. Quoi qu'il en soit, l'ami Jacob grimpe lui à 1,6 million, tandis que l'ex-W rouge est éjecté du tournoi, en 812e place, pour 25 000 $. "C'était une super expérience, conclut _Winda, sans se départir de sa bonne humeur malgré ce coup de bambou. Après ça, retour au Mexique pour grinder online." Pas de repos pour les braves. - Flegmatic

Bourreau, fais ton office

Tom Dupuy

Quatre Français supplémentaires ont été privés de pause dîner (ou ont vu leur soirée se libérer, c'est selon). Éminent membre de la Team KING5 pas d'inspi, Tom Dupuy (photo) s'est longtemps maintenu avec un tapis en dessous de la moyenne aujourd'hui avant de s'essayer au passage quasi obligatoire du flip à vingt blindes pour revenir dans la course. C'est son pote de l'équipe Corentin Quertelet - par ailleurs toujours en course - qui nous a raconté le coup : son As-Valet suité est tombé contre une paire de 10. 871e place et 22 500 $ dans la besace, le tout en freeroll. On a connu pire voyage à Vegas.

Mesbah Guerfi

À peine le temps de constater les sorties de Hicham Mahmouki (848e, ci-dessous) et Baptiste Carteau (842e, 25 000 $ chacun), que nous voyons Mesbah Guerfi (photo) quitter la pièce après avoir collecté son petit ticket. "Il a fait top paire contre brelan, raconte son ex-voisin de table Corentin Ropert. Sur Valet-8-3, il avait As-Valet et a perdu contre une paire de 3. Avec vingt blindes au départ du coup, dur de s'en sortir." Il reste désormais moins d'une trentaine de Bleus sur ce tournoi. - Flegmatic

Hicham Mahmouki

Galerie : la bulle

En début de journée, Fausto vous a décrit avec brio l'atmosphère guerrière qui a empli le Horseshoe dès midi. La bulle, Caroline l'a aussi vécue comme un combat. "Je me suis fait marcher dessus !" nous a-t-elle en revenant sur le banc de presse. Prenant tous les risques pour vous proposer les meilleurs clichés de ce moment crucial du Main Event, Caro en a récolté quelques bleus, et une collection d'instantanés où la tension se mêle aux rires, où la nervosité s'estompe soudain pour laisser place à la délivrance.

Découvrez quelques photos bonus qui n'ont pas été publiées dans notre récit initial.

Bulle WSOP reportage Winamax
Bulle WSOP reportage Winamax
Bulle WSOP reportage Winamax
Bulle WSOP reportage Winamax
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Plus de 1 200 photos des WSOP 2023 dans notre galerie !

Des Bleus polarisés

Lorenzo amasse

Lorenzo Santos Rodriguez

On découvre des Français chaque jour sur le Main Event. Oui, oui, même au Day 4. Il faut dire que lorsque l'on découvre dans le PDF récapitulatif de fin de journée un certain Lorenzo Santos Rodriguez, même affublé d'une mention "FR", on pense plus être en face d'une erreur de nationalité - elles sont légion - de la part des petites mains de WSOP.com, que d'un compatriote. Nous avions tort. "Je suis professeur de mathématiques en Savoie, se présente l'intéressé. Je joue principalement dans la région et en Suisse," comme le prouvent une quinzaine de lignes acquises principalement entre Annecy et Divonne les Bains, au premier rang desquelles une victoire sur un APO 500 en 2022. "C'est vrai que ça s'est plutôt bien passé aux tables ces deux dernières années. J'étais déjà venu ici l'an dernier, mais pour cette fois l'objectif était vraiment de jouer le Main."

Pour en arriver là, Lorenzo a dû se rebeller autour de tables loin d'être évidentes. "Au Day 1, j'étais coincé entre Mustapha Kanit et Andrey Pateychuk. Ensuite, j'ai changé pour arriver à la table de Scott Seiver. Et hier, je me suis retrouvé notamment avec le deuxième chipleader." Pas de quoi l'empêcher ce midi d'arriver avec un tapis nettement supérieur à la moyenne, de 490 000. Tout ça, c'est de l'histoire ancienne. Au retour du dinner break, nous l'avons croisé avec un pécule avoisinant les deux millions. Plus de deux fois la moyenne alors que le field est tombé sous la barre des 600 joueurs. "J'ai eu pas mal de réussite, avoue-t-il modestement. Mon voisin de droite open au cut-off et je 3-bet au bouton avec 55 blindes au départ du coup. La small blind, qui couvre tout le monde avec ses 120 BB, reshove." Une offrande pour le Français qui paie avec ses deux As, et ne tremble à aucun moment contre As-Roi, pour passer à 1,5 million, avant donc de poursuivre son ascension. Pas le problème de maths le plus difficile qu'il a eu à résoudre. - Flegmatic

ShiShi dans les montagnes russes

ShiShi

Son début de journée a été catastrophique. Deux As craqués par deux Rois, une paire de Valets qui se heurte à deux Dames et une nouvelle table peuplée de regs agressifs. Chipleader français de ce Day 4, ShiShi voyait fondre en quelques heures les trois quarts de son tapis de 1,1 million. De nouveau déplacé, il peut alors réenclencher la machine. "J'ouvre 76 UTG à 25 000, attaque Mika et UTG+1 me 3-bet à 58 000. C'est un joueur récréatif américain qui a fait table finale du Monster Stack. Un mec assez agité, impatient, au comportement un peu bordeline. Bref, je call et le flop vient 10-6-3 avec un cœur. Je check/call 50 000. Turn 5, je check encore et il fait tapis en overbet pour 245 000. À ce moment-là, si je paie et que j'ai tort, je tombe à dix blindes. Je réfléchis et plus je tank plus je vois des signes de faiblesse chez lui. Surtout, j'ai 40% contre une overpaire, et il a soit deux Rois/deux As, soit rien du tout. Je finis par call et il a As-4 avec l'As de cœur." Une belle brique river et le coach Kill Tilt remontait à 800 000.

Attendez, ce n'est pas terminé ! "J'ai aussi envoyé trois barrels sur la tête de Jason Koon." Après avoir payé au bouton avev 97 une ouverture de l'Américain depuis le hi-jack, ShiShi mise 45 000, 90 000 et 215 000 sur un flop 8-5-4 avec deux trèfles, un turn K et une river 6. "La dernière, ce n'est pas la plus belle parce que ça peut lui faire abandonner pas mal de mains. Il a tank pendant des plombes et fold deux As. Il était un peu en tilt parce que je suis le seul de la table à ne pas lui monter mes cartes. C'est marrant d'ailleurs parce qu'il est revenu me demander plusieurs fois après coup. Je lui ai répondu 'Je t'ai interviewé il y a cinq ans pour Club Poker Radio, et tu ne te souviens pas de moi. Je ne vais pas te dire ce que j'avais !' En tout cas il est super sympa. Il adore discuter, mettre les gens à l'aise, et c'est pas juste pour obtenir des infos, tu sens que c'est sincère." Sincère, comme ce beau tapis tout neuf de 1,2 million. - Flegmatic

"Ici, c’est pas Paris"

Omar Lakhdari

« C’est bon, je me suis débarrassé du Roumain » se félicite Omar Lakhdari. Depuis le début d’après-midi, le runner-up WiPT avait pour voisin Rezvan Belea, vainqueur il y a quelques mois de l’EPT Paris, pour 1 250 000 €. Connu pour bien choisir ses cibles, Omar s’est donc tout naturellement attaqué au joueur le plus en forme et le plus agressif de la table.

« Il ouvrait un peu trop ses boutons. Du coup, sur un nouvel open, je le 3-bet 7-3o en SB. Il me paie et ça vient 3310. Check-check. Turn J, je mets cher et il me raise tapis. Payé, il a 89, et ça tient ». Une lakhdarine comme on les aime, juste avant le diner-break, histoire de se mettre en appétit. Mais il reste encore un bon 700 000 à son voisin, qui commence donc à découvrir Monsieur Lakhdari.

« Alors comme ça tu me 3-bet 7-3o, demande Belea au retour du diner-break ? ». Une main seulement après la reprise, les deux hommes partent pour un deuxième round.

Open 35 000 UTG Rezvan et Omar envoie un 3-bet un peu chérot : 135 000. La parole revient sur le Roumain qui entre dans le tank. « J’ai pas 7 et 3 cette fois » prévient Omar. Il n’en faut pas plus pour déclencher la fureur Belea : Tapis pour 700 000 ! « J’ai deux As, il a deux dames, ça tient ». Voilà comment faire sauter le vainqueur EPT en deux temps. Et comme dans tout bon duel de film, Omar lâche la petite punchline de fin après avoir mis à terre son adversaire : « Ici c’est pas Paris ». - Fausto

Wiciak repart à l’attaque

Simon Wiciak

Longtemps posté en tête de course, Simon Wiciak est passé par une période un peu plus creuse. Rien de plus normal en poker de tournois. En plus de maximiser la prise de jetons, il faut savoir faire le dos rond lorsque le vent change de sens. Ça tombe bien, Luraken sent parfaitement les timings et sait s’adapter aux différentes phases du MTT.

« J’étais tombé à 15 blindes, rappelle Luraken, qui a su remonter la pente sans jouer de gros coups à tapis. J’ai fait un 3-bet qui passe, un 2-barrel, puis j’ai eu ce spot en défense de blindes avec A9sc », pose le joueur, toujours aussi efficace au moment de raconter des HH.

Open AJ, défense dans les blindes et le flop A84. C-bet 1/3, payé. Turn 3, c-bet 2/3, payé encore. River Q, check-check, Simon montre la top paire, ça gagne ! « J’étais bien content qu’il ne mette pas le troisième ». Retour à 650 000 pour le triple vainqueur Wina Series. - Fausto

La voiture-balai ne désemplit pas

Corentin Ropert - Adrien Guyon

La digestion a fait du mal à nos compatriotes. Alors que nous avions le dos tourné (bon OK, pour certains on n'était pas encore rentrés de notre pause dîner), le clan tricolore s'est délesté de Corentin Ropert (771e, ci-dessus), Anthony Cierco (678e, ci-dessous), Mohamed Aissani (663e), Adrien Guyon (647e) et Bruno Soutavong (640e).

Anthony Cierco

Les têtes de série internationales n'ont pas non plus été épargnées par cette hécatombe, à l'image de Dominik Nitsche (808e), Adam Friedman (789e), le Champion du Monde 2017 Scott Blumstein (782e), Doug Polk (674e), Ben Lamb (653e, ci-dessous), Stephen Chidwick (606e), Michael Mizrachi (596e) ou encore Patrik Antonius (587e). Ouch.

Ben Lamb

Disqualifiés

Level 20 : 10 000 / 20 000, BB ante 20 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Corentin écarté

Corentin Quertelet

Son premier coup à tapis préflop du tournoi aura été fatal à Corentin Quertelet. Dernier représentant de l'équipe Pas d'inspi, vainqueur du KING5 en février dernier, il a vu la pièce tomber du mauvais côté à l'issue d'un classique lancer de pièce perdu avec As-Dame contre deux 10 pour ses dix dernières blindes. Avant cela, le Picard était monté au plus haut à quarante blindes, avant de degrind progressivement. "J'ai fait quelques bluffs qui ne sont pas passés, détaille-t-il, mais je ne regrette pas trop. J'ai essayé, je n'ai pas eu peur. Et j'ai aussi fait un hero call sympa aujourd'hui." Comme pour chaque joueur que nous retrouvons devant le bureau des payouts, la frustration domine forcément de ne pas être allé plus loin. Mais Corentin prend cette première virée à Vegas comme un énorme boost. À la fois au niveau de sa bankroll, puisque sa 524e place lui rapporte 35 000 $ - à partir d'un freeroll qui plus est. Mais aussi en termes d'expérience, que l'on engrange encore plus vite qu'ailleurs sur le Big One.

"Ce n'était que mon sixième tournoi live, précise-t-il. Et ma toute première live. C'est quand même pas mal, non ?" Surtout quand la perf' en question vient valider une progression encore en cours. "J'ai comme ambition de devenir professionnel, ça me motive. C'est aussi une preuve que le travail paie. J'ai beaucoup bossé pour en arriver là et j'ai vraiment préparé ce tournoi." Sauf peut-être le versant physique, qui a tendance à en surprendre plus d'un. "Dix heures de poker par jour, c'est hyper fatiguant !" Après tant d'émotions et d'énergie dépensée, il va désormais être temps de rentrer à la maison. Le vol retour est prévu dès demain. "J'espère que je te redonnerai du travail un de ces jours." Ce sera avec plaisir ! - Flegmatic

Haygus pose sa dem

Hayg Badem

Nous n'avions pas tout à fait terminé de nous entretenir avec un premier qualifié, qu'un second s'approche du bureau des payouts. Cela faisait plusieurs heures que Hayg Badem documentait sa chute sur son compte Twitter, et il n'a pas réussi à remonter la pente. Le récit de sa sortie est 100% identique à celui de Corentin "AK contre deux Valets avec dix blindes, pour mon premier coup à tapis couvert du tournoi. 515e pour 35 000 $, c'est super, surtout à partir d'un Expresso à 25 balles, mais là maintenant tout de suite, c'est dur à encaisser je t'avoue. J'aurais sûrement des trucs plus intéressants à raconter plus tard." Ce qui n'empêche pas Haygus de s'éterniser en notre compagnie, par simple gentillesse. Malgré la déception, la frustration et les éventuels regrets. "Je n'ai rien touché aujourd'hui. À une table très active, c'était vraiment compliqué. J'ai dû me battre pour chaque blinde."

Une journée que l'on imagine épuisante, à l'arrivée de laquelle le Parisien trouve sa troisième meilleure perf' en carrière, derrière sa quatrième place sur le SISMIX Costa Brava pour 44 000 € et sa victoire sur le Colossus des Winamax Series de septembre 2022, pour 90 000 €. "Je repars dans deux semaines... Ah on est déjà le 10 ? Donc non, cette semaine alors. Ça fait déjà un mois que je suis là, ça commence à faire long. Je ne sais pas encore ce que je vais faire par la suite. Peut-être un satellite pour le "10K 6-max". Ensuite le premier objectif sera le Grand Prix de Belgique en juillet, et le 1er août je retourne au boulot" après six mois sabbatiques à partir le circuit live. "Si j'avais fait TF là oui, j'aurais arrêté de bosser !" On retente le coup l'an prochain ?

Rene Lazaro

À noter que ces deux éliminations coup sur permettent à Rene Lazaro de remporter le last longer de nos qualifiés online. Aux dernières nouvelles, l'Espagnol, qui a comme Hayg remporté son package pour le Big One sur un Expresso à 25 €, était compté à... quatre millions de jetons. Quatre fois la moyenne, parfaitement. - Flegmatic

Soma, assomant de talent

Léo Soma

« This young guy is amazing! Half-crazy, half amazing » s’exclame Maurice Hawkins. Ces compliments sont en direction de son voisin posté deux cran à gauche, un certain Léo Soma. Le recordman de bagues WSOP-Circuit ne sait probablement pas que le jeune Olux est déjà Champion du Monde. En revanche, il semble apprécier le spectacle proposé par la pépite du Team Nutsr. Avec 1,6 million, le minot domine une table très garnie en jetons et se place idéalement à l’approche de la dernière heure de jeu.

Pourtant, tout ne fut pas si rose pour Léo. Parti avec un superstack, Olux s’est pris deux énormes coups de massue en milieu d’après midi. Avec deux Rois, il a notamment trouvé un énorme fold sur un board J965, alors que son adversaire le check-raise à tapis turn pour la totalité de ses jetons. Olux préfère jeter ses cartes, tandis que son adversaire avouera tenir deux Valets.

Tombé à 250 000 jetons, Olux a réenclenché la marche avant après le dinner break. En même pas deux heures, il a retrouvé sa superbe. Et ce grâce à un call titanesque qui a ébahi les joueurs, les observateurs et les couvreurs du monde entier.

Open de Léo 40 000 depuis le HJ, payé par le bouton et par David Eldridge en grosse blinde. Le flop vient 245 et Léo c-bet pour 45 000. Fold du bouton et check-raise de la BB pour 135 000. Léo paie.

Léo Soma

10 sur la turn, Eldridge continue son histoire avec un bet à 200 000, payé encore. River 9, Eldridge envoie la sauce, pour les 280 000 restant à Olux. Le Français prend le temps nécessaire pour refaire le coup dans sa tête et décide de payer. Showdown : 87 pour David, hauteur 8, Léo gagne avec… 66 ! Sick call.

« J’avais de bonnes cotes pour payer river, et c’est facile de lui trouver des bluffs ici, explique Léo Soma après coup. Je bloque les mains avec des 6, mais 8-7, c’est typiquement la main à bluff dans ce spot. Et je ne voyais pas tant de combos de value que ça ».

Olux a le talent, les lectures, les bons feelings et a mis tous ces atouts à profit pour se reconstruire un stack. Il vient d’ailleurs à l’instant de remettre un coup sur la tête de David Eldridge dans un duel bouton contre BB. Premier barrel pot 110 000 sur J68. Une deuxième sacoche bien pesée 175 000 turn 7 et une troisième salve sournoise 225 000 river. Le plus petit sizing fera folder son opposant. 1 600 000 pour Olux. - Fausto

De Vidal maintient le coup de pédale

Ce n’est pas le joueur dont on a le plus parlé mais il n’a pas besoin des lumières du coverage pour faire son trou dans ce Main Event. Coincé dans le coin gauche de la Ballroom, section dans laquelle il ne reste que cinq tables en jeu, Théo De Vidal tient devant lui un beau million de jetons, à 1 heure d’un Day 5, pour son premier Main Event.

« J’étais même monté à deux millions, mais j’ai fait deux bluffs qui ne sont pas passés. Par contre, j’ai fait un joli call pour monter juste après le diner-break » explique le grinder.

Open bouton A4 et les deux blindes paient pour voir le flop J34. Tout le monde check et voilà la turn 5. La SB prend l’initiative : 50 000 pour suivre, ce que feront la grosse blinde et De Vidal. River 5, nouvelle parpinade, un peu plus chère cette fois : 350 000, dans un pot de 200 000.

Le sizing interloque ses deux adversaires qui prendront chacun beaucoup de temps avant de prendre leur décision. La grosse blinde décidera finalement de folder (un valet, ce qu’il avouera après coup), tandis que Théo paiera avec son 4. « Il était en t-shirt, je voyais son cou, ça pulsait fort, je me suis dit “allez” ». Son opposant montrera KQ, pour un tirage flush manqué et Théo De Vidal prenait une longueur d’avance sur sa table, plutôt coriace.

« Il y a le troisième de l’an dernier, observe le Français, en me portant du doigt l’Argentin Michael Duek caché derrière sa capuche. Le siège 3 est très bon aussi. Le re-draw fera pas de mal, ça clique fort ici ». Encore une grosse demi-heure à tenir, et Théo verra une nouvelle table, sur un Day 5 Main Event WSOP.

Première distribution de bons points

440 joueurs, dont 16 Français, avancent au Day 5 Main Event 10 000 $ (Fin du Day 4)

Bulle
Après trois longues journées renfermant trente heures de jeu, il était temps pour les joueurs encore en course de franchir un premier vrai palier. Moment incontournable de tout bon Main Event des WSOP qui se respecte, la bulle n'a pas déçu. Un théâtre de Grand Guignol autant qu'un théâtre des opérations, elle nous a offert de belles bagarres, pas mal de fous-rires, et la petite dose de larmes sans laquelle le poker manquerait de sel. Au cours des heures qui ont suivi, le field s'est rétréci à une vitesse irréelle, les éliminés faisant la queue par centaines pour récupérer un lot de consolation dont le montant a progressivement monté, partant de 15 000 $ pour atteindre 37 500 $ en fin de journée. Avec 440 joueurs restants au terme du Day 4, il est encore trop tôt pour décerner les félicitations à qui que ce soit. Mais on commence à y voir suffisament clair pour distribuer quelques bons points.

Richez premier de la classe

Dans les commentaires du streaming, sur les réseaux pokeristiques ou dans les couloirs du Horseshoe, on a beaucoup parlé de Clément Richez. L’Amérique ne connaissait pas ce nom hier matin, mais en seul un Day 4 de Main Event, les WSOP ont découvert le grinder aux mille tatouages. Ses moves affutés, son fold full contre full et son rush de mutant ont régalé les spectateurs. Même Phil Hellmuth y est allé de son commentaire. C’est bien simple : Richez a cassé la télé.

Clément Richez
Dans un pot 3-bet en 3-way Richez envoyait la sauce avec KQ sur un flop avec deux cœurs et frappait la flush turn pour abattre les deux Valets de Felipe Ketzer. Dans la foulée, il s’offrait le scalp de Dominik Nitsche, sur un énorme flip avec As-Dame contre le deux Valets du quadruple champion du monde.

Clément s’envolait alors dans les hauteurs du chipcount, qu’il n’a ensuite plus quitté. Mais si le taulier de la Team AimTheMillions fait parler de lui, c’est surtout pour ce fold plus tôt dans la journée, face ce même Felipe Ketzer.

Sur un board KK4Q9, Richez est assis sur un full avec son 44 et envoie un bet bien gras à 200 000, en quête de value. Mais quand son opposant brésilien réplique avec un raise tapis pour 512 000, Clément comprend l’entourloupe. Quelques minutes de tank et Richez envoie son underfull dans le muck. Qu’est-ce qu’il y avait en face ? KQ, pour un full bien meilleur.

« Ce n’est pas un fold si compliqué en vérité, se défend l’intéressé. Si c’est un papy qui me fait ce move, je fold immédiatement. Le problème, c’est que là, c’est un Brésilien, un joueur compétent. Pour parler technique, ici, il a 11 combos de value, pour 4 combo de bluffs. Il suffit qu’il prenne un A-Q 25% du temps, ou même un Q-J et ça devient un call obligatoire. Je pense que c’est le joueur qui était capable de le faire. Donc théoriquement, c’est un mauvais fold ».

L’analyse suffit à comprendre le joueur qu’est Clément Richez. Un gars qui étudié le jeux dans ses plus profonds recoins, un bosseur acharné, qui a monté avec son acolyte de toujours Benjamin Chalot une équipe de grinders redoutables et redoutés.

Les Samy Dubonnet, Adrien Delmas, Lucarini et bien d’autres fines lames des MTT ont été aiguisées dans l’école hongroise. Pourtant, Clément est loin d’être le spécialiste du poker de tournoi.

Clément Richez
« Ça fait trois ans que je n’ai pas fait un MTT, affirme Richez. Je ne me lance même jamais de session. Mon domaine, c’est le cash-game online » restitue celui qui sévit sous le nom de bibibiatchEZ.

Si Clément est plus du côté online de la force, il est loin d’être perdu sur une table avec de vrais jetons. « J’ai fait un an de live à Macau, et ça doit mon 4e Vegas où je grind pendant deux mois à fond. J’ai quand même quelques restes de MTT live ».

Cette semaine, il s’offre l’une de ses plus belles vibrations sur un deep run Live, six ans après sa 20e place sur un autre Main Event WSOP, du côté de Rozvadov. « Seul les tournois peuvent t’offrir ce genre de sensations. Et puis, je ne suis plus du tout stressé. Je m’en fous de gagner ou de perdre. Ou plutôt, je m’en fous de perdre, je ne suis que content de gagner. Je vais sur un Day 5 du Main, j’en profite à fond ». - Fausto

Kitbul nous sort un nouveau coup spécial

Même après presque 20 ans de carrière, il continue de se renouveler. Jamais à court d'idées, il est encore capable de nous émerveiller. En fin de Day 4, j'ai été au premier rang pour assister, médusé, à une improvisation proprement géniale de Davidi Kitai.

Davidi Kitai
Nécessité fait loi : s'étant mis sans le vouloir dans le pétrin, Davidi n'a eu que quelques secondes pour trouver une porte de sortie. Cela s'est produit lorsque Davidi a défendu sa petite blinde après une relance au bouton de son voisin, l'excellent René Lazaro, un pro espagnol qualifié via nos Expresso. Le flop tombe 9102 et les deux joueurs checkent. Le turn est un J, et c'est là que survient l'impensable : tentant un bluff pour 60 000, Davidi réalise qu'il... tremble. Ses mains s'agitent visiblement au moment de prendre les jetons. Même moi, je peux le voir !

Il faut réagir, immédiatement. Le plus naturellement du monde, Davidi regarde sa main, puis Lazaro, et lâche « Tiens, c'est bizarre, je tremble, je me demande pourquoi. » Lazaro étudie Davidi un instant… mais préfère sagement abandonner, sans doute interloqué par le comportement du Belge.

« J'ai pas eu le choix », me dira ensuite Davidi, mort de rire. « Il fallait que je dise un truc ! En assumant le tremblement, je donne l'impression que j'ai une main super strong ! »

Quelques minutes plus tard, Davidi va jouer le coup le plus important d’une journée déjà riche en up and downs. Relance depuis le hi-jack, c’est payé par la BB. Flop 634, Davidi c-bet, check/call en face. Turn : 8. Check encore, Davidi dit « all-in ». Snap-call de la BB qui vient de trouver une deuxième paire avec 86. Davidi n’est pas au mieux avec ses 99… mais le 4 vient le sauver ! Un petit miracle qui lui permet de se qualifier pour le Day 5 avec 1,2 million au lieu de chuter à 10 BB. « Il était pas content… ‹ You played this hand so bad ›, qu’il me dit. Mais pour moi ce 8 est la meilleure brique. Je sais qu’il a souvent un 5-6, un 6-7 en main. Je veux pas voir tomber de 2, de 5, de 7… »

« 80 % de chatte, 20 % de skill » : voilà comment Arnaud Mattern résumait le Main Event après son élimination cet après-midi. Sur ces deux dernières mains de la journée, Davidi nous a offert une jolie démonstration de cet aphorisme. - Benjo

Estelle dans la cohue

Estelle Cohuet
Encore une marche de franchie pour Estelle Cohuet sur ce Main Event. « Short stack mais le rêve se poursuit !, » a-t-elle annoncé à ses compères du Team Winamax. Avec 350 000, soit 14 blindes pour le Day 5, dourbie aura un stack de combat à la reprise. « Ne soyez pas trop en retard demain, parce que ça pourra partir à tout moment, » nous a-t-elle lâché avant de regagner ses pénates. La Française a beau disputer son tout premier Big One, elle se sent comme à la maison dans la Ballroom du Horseshoe. « Le niveau est quand même beaucoup plus faible ici qu’à l’EPT Paris par exemple. Par moments, j’avais l’impression d’être à Palma ! » Aucune pression, vraiment ? « Je sais que ce n’est pas un tournoi comme les autres, mais j’essaie de le jouer comme un tournoi normal. » Comprenez par là, de jouer son jeu, qui lui a notamment permis d’écraser la concurrence lors de la finale de la Top Shark Academy espagnole. « J’ai passé deux beaux bluffs, poursuit-elle. C’est l’avantage quand on a l’air sage. » Le live n’est pas son terrain de prédilection, mais elle sait jouer de son image. "En plus, je ne suis pas aussi à l’aise qu’eux avec les jetons, donc je dois vraiment avoir l’air d’une débutante."

Ce qu’elle n’est bien sûr pas, avec une quinzaine d’années d’expérience aux tables online, à envoyer un volume dément. En conséquence, Estelle sait gérer les temps forts et les temps faibles qui rythment immanquablement une journée. Après avoir tranquillement passé la bulle, la Top Shark se prenait dans les dents un vilain bad beat avec une paire de 10 contre deux 8. « J’ai essayé de ne pas être trop affectée, mais je tombe quand même à vingt blindes là-dessus. » Qu’à cela ne tienne, notre Pro enfile de nouveau le bleu de chauffe, grimpant à la force du poignet jusqu’à 800 000. Tout en restant « assez calme. Puis j’ai changé une deuxième fois de table, où il y avait beaucoup plus de jetons. Je me suis bien plus fait 3-bet, donc j’ai fini par resserrer. » Simple, efficace. Avec un soupçon de réussite supplémentaire demain, on a envie de croire qu’Estelle peut encore faire durer le plaisir pendant des heures. - Flegmatic

De bonnes têtes bien faites

Fin du Day 4
De gauche à droite, de haut en bas : Estelle Cohuet, Simon Wiciak, Grégory Fournier, Maxime Parys, Clément Richez, Jonathanb Therme, ShiShi, et Davidi Kitai

Ça été difficile de tous les réunir sur la photo de classe. Forcément : à Main Event record, affluence record de joueurs français au Day 5. Ils sont 16 au total à monter de classe ce soir. Le meilleur élève ? Un Clément Richez particulièrement inspiré aujourd'hui, notamment en table TV. On vous en a déjà parlé. Derrière, deux joueurs nous montrent que les récréatifs ont toute leur place sur le plus gros tournoi du monde. Tout à fait dans le thème du jour, le prof de maths savoyard Lorenzo Santos Rodriguez continue de squatter les hauteurs du classement en toute discrétion. Aussi fourni en jetons mais dans un style beaucoup plus volubile, Grégory « Truiton31 » Caubet pouvait être croisé à la pause-dîner au Piano Bar, son rade favori de Las Vegas. Pour manger ? Quelle question : pour boire un coup avant la reprise, bien sûr.

Dans le cours d'EPS, le meilleur en escalade c'est Samuel Anclevic : 15 blindes à la bulle, et 1,4 million dix heures plus tard. Du côté des élèves turbulents, il y a ceux qui s'assoient tout de même au premier rang (Jules Dickerson, 1,295 m., Jérémy Palvini, 930K), tandis que d'autres sont plus près du radiateur (Omar Lakhdari, 650 000).

Le conseil de classe est formel : il n'y a que des élèves à fort potentiel dans cette promo FR 2024 du Main Event des WSOP. Ceux qu'on à l'habitude de voir collectionner les bons points : Jonathan Therme, Léo Soma, Maxime Parys. Ceux qui sont en cours d'année scolaire et dont on fait à peine la connaissance, comme Jérôme Finck. Et ceux qui ont changé d'orientation sur un coup de tête : ShiShi, désormais un joueur de MTT, ou Estelle notre Top Shark, en train de réussir sa conversion en joueuse de live. - Benjo

Clément Richez 1 970 000
Lorenzo Santos Rodriguez 1 950 000
Grégory « Truiton31 » Caubet 1 450 000
Samuel Anclevic 1 400 000
Jules Dickerson 1 295 000
Mickael Berrio Busto « Shishi » 1 175 000
Jonathan Therme 1 200 000
Grégory Fournier 1 050 000
Jérémy Palvini 930 000
Omar Lakhdari 650 000
Leo Soma 670 000
Jérôme Finck 355 000
Simon Wiciak 350 000
Estelle Cohuet (Team Winamax) 350 000
Maxime Parys 220 000

Blindes au départ du Day 5 : 10 000 / 25 000 BB ante 25 000

Les éliminés du jour

ElkY
43 éliminés sur un total de 59 partants : sur le papier, le Day 4 n’a pas été tendre pour nos joueurs. Mais au global, le field s’est réduit dans la même proportion, de 1 518 à 441 joueurs.

Parmi les sortants, pas mal de short-stacks, évidemment mais aussi quelques-uns dont on espérait mieux. On pense à Kalidou Sow, dont les piles ont chuté trop vite, ou Julien Martini, victime de quelques rencontres violentes. Tristan Forge est le seul joueur du clan ayant manqué les places payées. Notre plus gros regret ? Ne pas avoir pu inviter Bertrand Grospellier pour notre photo de classe finale : très short toute la journée, ElkY a fini par rendre les armes durant la dernière heure.

Le listing complet :

448e : Théo Devidal 37 500
470e : Bertrand Grospellier 37 500 $
515e : Hayg Badem 35 000 $

524e : Corentin Quertelet (Vainqueur KING5) 35 000 $
531e : Damien Le Goff 35 000 $
640e : Bruno Soutavong 30 000 $
647e : Adrien Guyon 30 000 $
663e : Mohamed Aissani 30 000 $
678e Anthony Cierco 27 500 $
707e : Florian Ribouchon 27 500 $
739e : Thomas Eychenne 27 500
771e : Corentin Ropert 25 000 $
779e : Mesbah Guerfi 25 000 $

791e : Giuseppe Zarbo 25 000 $
812e : Loïc Debregeas 25 000 $
816e : Arnaud Mattern 25 000 $
842e : Baptiste Carteau 25 000 $
848e : Hicham Mahmouki 25 000 $
871e : Tom Dupuy (Vainqueur KING5) 22 500 $
937e : Julien Martini 22 500 $
952e : Kenny Deffrasnes 22 500 $
963e : Antoine Delorme 20 000 $
969e : Paul Guichard 20 000 $

991e : Sonny Franco 20 000 $
1006e : Sylvain Loosli 17 500 $
1053e : Kool Shen (Team Winamax) 17 500 $
1086e : Quentin Guivarch 17 500 $
1095e : Dimitri Joubert 17 500 $
1154e : David Susigan 17 500 $
1176e : Lionel Lesur 17 500 $
1202e : Jean Lhuillier 17 500 $
1234e : Paul Amsellem 17 500 $
1213e : Selim Oulmekki 17 500 $

1290e : Kalidou Sow 15 000 $
1302e : Elie Nakache 15 000 $
1348e : Yannick Cardot 15 000 $
1359e : Abel Ben Messaoud 15 000 $
1378e : Rabat Ait Abdelmalek 15 000 $
1435e : Clément Cure 15 000 $
1453e : Martin Vialla de Soleyrol 15 000 $
1454e : Erwann Pecheux 15 000 $
1494e : Christopher Marcadet 15 000 $
1499e : Bastien Joly 15 000 $
Sorti avant la bulle : Tristan Forge

Brèves de fin de Day

Gregory Fournier
Ils auront transpiré jusqu’à bout. Pour plusieurs Français aujourd’hui, les dernières minutes, voire les dernières mains, auront été cruciales. « Je n’ai absolument rien touché pendant deux heures, nous raconte Grégory Fournier. Et quand j’ai fini par recevoir une paire de 10 en grosse blinde… j’ai pris un walk. J’étais au beau de ma vie, et alors que ma table va casser, à dix minutes de la fin du Day, je retourne deux Rois. J’open, je me fait 3-bet et je pars à tapis contre As-Roi. » Voilà comment greygoose a placé 1 050 000 jetons dans son sac. "Je n’ai jamais été aussi haut depuis le début du tournoi !"

Maxime Parys
À l’inverse, Maxime Parys a perdu gros sur l’ultime main de ce Day 4. Nous avons vu Dabou envoyer une grosse sacoche sur la rivière d’un board T8485, pour mettre à tapis son voisin espagnol, à qui il reste 410 000 pions. Il faut moins d’une seconde à ce dernier pour payer et retourner une paire de 4, loin devant les deux Valets du Français. « Il a fait brelan contre moi toute la journée ! Je ne suis pas sûr de moi sur ce shove river… » confiaitv Maxime après avoir vu son tapis chuter à 220 000 sur la corde.

Leo Soma
Il ne fallait pas être cardiaque pour suivre le parcours de Léo Soma sur ce Day 4. Le Team Pro Nutsr s’est offert une journée de Roller Coaster, tombant de 1,5 million à 250 000, pour remonter jusqu’à 1,6, tout reperdre, revenir à 900 000 puis perdre un énorme pot sur l’avant-dernière main du jour. Au moment de la dernière donne, le stack de Soma est en ruines. Comme un signe du destin, il trouve alors deux Dames, qui doubleront contre les deux 10 de Maurice Hawkins. 600 000 jetons récupérés sur le gong, le champion WSOP est loin d’avoir dit son dernier mot.

Nicholas Rigby

Mais où s’arrêtera Nicholas ‹ Dirty Diaper › Rigby ? De nouveau sous les spotlights du plateau télévisé une majeure partie de la journée, l’Américain n’en finit plus de squatter le haut du classement et reviendra au Day 5 avec 3,7 millions… après être monté jusqu’à 5 millions !

Chance Kornuth
Question run cet été, Chance Kornuth aussi en connait un rayon. On vous renvoie vers sa fiche Hendon Mob plutôt que de vous lister une énième fois tous ses résultats. Son Main Event se poursuivra mardi avec un tapis de champion : 3,2 millions.

Rene Lazaro
Stack identique pour notre qualifié Expresso espagnol Rene Lazaro, qui risque fort de s'endormir avec la musique de la roue du jackpot dans la tête.

Nikita Luther
Il reste encore près d'une dizaine de joueuses dans ce Main Event, mais aucune n'a plus de jetons que Nikita Luther. La Championne WSOP (c'était en 2018 sur le Tag Team) a bag 3,55 millions.

Juan Maceiras
On voulait vous mettre une photo de Chris Moneymaker, toujours en lice pour le doublé aux côtés de Joe Hachem, mais notre photographe Caroline Darcourt a esquivé notre requête. À la place, voici un cliché de Juan Maceiras 'ancien Team Pro PS broke depuis dix ans qui est en train de monter des piles de conn***' dixit Benjo. À savoir quatre millions de pions. Quand même.

Dario Sammartino
Ah si, quand même, on a un runner-up : Dario Sammartino, presque vainqueur en 2019, n°1 de la All Time Money List transalpine et passé maître dans l'art de la coupe "coiffé-décoiffé".

Michael Mizrachi
1 078 éliminés aujourd'hui, ça fait forcément une bonne grosse charrette de têtes d'affiche internationales. On pourrait vous en citer une pelletée, mais contentons-nous de rayer ensuite les noms de Joe Cada (1358e), Barry Greenstein (1142e), Jamie Gold (1082e), Johnny Chan (1067e), Jason Mercier (940e), Scott Blumstein (782e), Barny Boatman (676e), Doug Polk (674e), Ben Lamb (653e), Brett Richey (631e), Stephen Chidwick (606e), Michael Mizrachi (596e, photo), Patrik Antonius (587e) et Alex Foxen (456e).

Le Day 5 débutera mardi à midi, heure locale (21h en France). Au cours d'une nouvelle journée de dix heures, le field de 440 joueurs devrait chuter à 150 joueurs. On va tout vous racontez, vous venez ?

Benjo, Flegmatic & Fausto

440 joueurs franchissent le Day 4

Chien
Day 4 : 1 517 joueurs / 440 restants (dont 15 Français)

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 4

Top 10

Maceiras
Ryan Tosoc (USA) 5 120 000 Mitchell Halverson (USA) 5 100 000 Aditya Systla (Inde) 5 075 000 Scott Berko (UK) 4 700 000 Bradley Moskowitz (USA) 4 145 000 Juan Maceiras (Espagne - photo) 3 985 000 Jon Cohen (USA) 3 815 000 Gabi Livshitz (Israel) 3 800 000 John Racener (USA) 3 710 000 Quan Zhou (Chine) 3 705 000

15 Français

Anclevic96. Clément Richez 1 970 000 103. Lorenzo Santos Rodriguez 1 955 000 168. Samuel Anclevic (photo) 1 450 000 169. Grégory "Truiton31" Caubet 1 450 000 196. Jules Dickerson 1 295 000 211. Mickael Berrio Busto "Shishi" (photo) 1 200 000 212. Jonathan Therme 1 200 000 233. Grégory Fournier 1 050 000 256. Jérémy Palvini 930 000 319. Leo Soma 670 000

Shishi
321. Omar Lakhdari 650 000 414. Jérôme Finck 355 000 416. Estelle Cohuet (Team Winamax) 350 000 420. Simon Wiciak 350 000 468. Maxime Parys 220 000

Reste du field (sélection)

Duthie
19. Chance Kornuth (USA) 3 200 000 20. Rene Lazaro (Espagne, Qualifié Winamax) 3 200 000 36. Daniel Weinman (USA) 2 850 000 43. Michael Duek (USA) 2 670 000 64. Christian Harder (USA) 2 345 000 65. Nick Guagenti (USA) 2 335 000 66. Andrey Pateychuk (USA) 2 325 000 88. Roman Hrabec (Rép. tchèque) 2 060 000 90. John Duthie (UK - photo) 2 030 000 95. Ludovic Geilich (UK) 1 970 000

Makhija
98. Kyle Cartwright (USA) 1 950 000 99. Amit Makhija (USA - photo) 1 940 000 102. Jonathan Abdellatif (Belgique) 1 920 000 111. Artem Metalidi (Ukraine) 1 800 000 113. Maurice Hawkins (USA) 1 755 000 119. Alec Torelli (USA) 1 720 000 141. Rami Boukai (USA) 1 580 000 142. Christopher Vitch (USA) 1 575 000 152. Niall Farrell (UK) 1 530 000 156. Tony Dunst (USA) 1 515 000

Sammartino
161. Joe Hachem (Australie) 1 485 000 170. Mark Teltscher (UK) 1 445 000 171. Boris Kolev (Bulgarie) 1 445 000 182. Jan-Peter Jachtmann (Pays-Bas) 1 375 000 194. Dario Sammartino (Italie -photo) 1 305 000 203. Bill Klein (USA) 1 250 000 208. Toby Lewis (Royaume-Uni) 1 210 000 210. Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 1 200 000 220. Matt Salsberg (Canada) 1 150 000 229. Faraz Jaka (USA) 1 085 000

251. James Obst (Australie) 950 000 262. Antonio Mallol (Espagne) 890 000 304. Jason Somerville (USA) 735 000 362. Jason Koon (USA) 530 000 374. Darryll Fish (USA) 499 000 392. Christopher Brewer (USA) 440 000 394. Chris Moneymaker (USA) 435 000 436. Marton Czuczor (Hongrie) 170 000

Day 1A : 1 038 joueurs (officiel) / 720 restants (dont 32 Français) Chipleader : Yehuda Dayan (Israël) 389 900

Day 1B : 1 118 joueurs (officiel) / 819 restants (dont 32 Français) Chipleader : Jean-Pierre van der Spuy (Afrique du Sud) 287 000

Day 1C : 3 077 joueurs (officiel) / 2 326 restants (dont 93 Français) Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 386 100

Day 1D : Environ 4 100 joueurs / 3 202 restants (dont 65 Français) Chipleader : Nicholas Rigby (USA) 408 800

Day 2ABC : Environ 4 100 joueurs / 1 877 restants (dont 85 Français) Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 879 000

Day 2D : Environ 4 100 joueurs / 1 661 restants (dont 38 Français) Chipleader : Maurice Hawkins (USA) 941 000

Day 3 : 3 542 joueurs / 1 517 restants (dont 59 Français) Chipleader : ​Antonio Mallol Heredia (Espagne) 1 899 000