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WSOP 2023-Main Event - 2D

Level 6 : c’est fini !

Level 6 : blindes 400 / 800, ante 800 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

Bon, alors, euh... comment vous dire. Vous allez pas être contents. Enfin, les joueurs ne vont pas être contents. J'ai une mauvaise nouvelle à leur annoncer.

Bracelet
Voilà, en fait, c'est fini. Le Main Event. Y a plus. Terminado. Déjà ! C'est moi qui ai gagné. Tranquilou bilou, avant même le début du Day 2D. Champion du monde, baby ! La classe, hein ? Je vous avoue : j'ai pas les mots. Moi qui n'ai jamais joué le moindre tournoi des WSOP en vingt ans de visites annuelles à Vegas, je dois dire que je suis assez surpris de cette victoire. Mais je vais vous dire un secret : j'ai toujours su que ça allait arriver un jour. Alors, les amis, un conseil : croyez en vos rêves.

L’édition 2023 du bracelet du Main Event s’est vue agrémentée d’une représentation d’un fer à cheval (horseshoe en VO). Une idée de Grégory Chochon, vice-président des WSOP, qui est venu me présenter le trophée ultime du poker quelques minutes avant le coup d’envoi. À l’image de ce qui se fait pour certaines montres, un capot est dissimulé sur la face du bracelet. Il renferme un bouton « dealer » unique, dont seul le vainqueur pourra profiter avec ses potes de home game.

Désignée par le bijoutier centenaire Jostens, la bête est valorisée à 500 000 $. Mais tous les joueurs de poker le savent : un bracelet, ça n’a pas de prix, et surtout cela ne s’achète pas. Alors au boulot ! - Benjo

La structure du Day 2

Si l’on s’en réfère au premier Day 2 joué hier, la progression de blindes ci-dessous va être fatale à 50 % des partants du jour… qui sont au nombre de 3 202. Attention : ce chiffre ne comprend pas les dernières inscriptions tardives. La longueur de la file d’attente est hallucinante, les « super late reg » vont se compter en centaines !!

































Level Blindes BB Ante
6 400 / 800 800
7 500 / 1 000 1 000
8 600 / 1 200 1 200
9 1 000 / 1 500 1 500
10 1 000 / 2 000 2 000

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2023 : le calendrier

Sécurité WSOP
Il s'agit de la dernière journée où le field est encore séparé : dimanche, le Day 3 sera celui de la grande réunification !

Lundi 3 juillet Day 1A
Mardi 4 juillet Day 1B
Mercredi 5 juillet Day 1C
Jeudi 6 juillet Day 1D
Vendredi 7 juillet Day 2ABC
Samedi 8 juillet Day 2D
Dimanche 9 juillet Day 3
Lundi 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Mardi 11 juillet Day 5
Mercredi 12 juillet Day 6
Jeudi 13 juillet Day 7
Samedi 14 juillet Day 8
Samedi 15 juillet Pause
Dimanche 16 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Lundi 17 juillet Finale (fin)

Level 6 : willkommen, bienvenue, welcome

Bravo Duveau

Julien Duveau

"Je me souviens de toi, on s'était vus après mon bust, tu faisais le charognard dans la file des payouts." Fichtre, Julien Duveau vient de mettre à jour notre stratégie peu scrupuleuse pour obtenir les réactions des joueurs français lors du Day 4. Il faut dire qu'au Rio, la queue formée par les joueurs éliminées passait pile entre la salle de presse et l'Amazon Room. Mais ne t'en fais pas Julien... on appliquera exactement la même technique cette année ! Mais avant d'évoquer la fin, revenons sur le début, en l'occurrence un Day 1 bouclé avec un tapis enviable de 142 000. "J'ai eu une table facile, démarre Julien. Je n'étais pas spécialement venu pour boxer tout le monde, mais je n'avais que des mecs fous autour de moi, ils m'ont bien livré." Pour lui, le choix du Day 1D est donc complètement validé. "Tous les pros que je connaissais avaient prévu de jouer les premiers jours, donc je me suis reporté sur celui-là. En plus, c'était top, on a passé quatre heures à jouer à huit, avant qu'un neuvième joueur arrive à la table." Très loin donc du 10-handed brandi par l'organisation en guise de menace.

Un Big One donc à l'image de son Vegas. "Je suis arrivé le 15 juin et ça se passe plutôt pas mal. Pour une fois. Surtout que je n'étais pas venu depuis quatre ans," après avoir été présent à presque chaque édition de 2012 à 2019. Cette année, c'est avec la casquette de coach MTT de l'écurie Spin Élite que Julien se présente sur ces WSOP. "En fait, les quatre coaches de l'équipe ont joué : Loïc Debregeas, Igor d'Ursel et Cédric "CrazyDonkey". Mais il n'y a que _Winda et moi qui ayons passé le Day 1. Au total, a une trentaine de joueurs stakés actuellement." Un homme occupé donc, y compris aujourd'hui à une table qu'il qualifie de "facile". Au boulot, en espérant se recroiser un peu plus tard qu'au Day 4 cette fois. "Tu ne feras pas le charognard mais la michetonneuse !"

En forme Delorme

Antoine Delorme

Ce qu'il y a de super avec les débuts de Day 2, c'est qu'on peut se servir du seat draw pour partir à la rencontre de joueurs qui nous étaient jusqu'à alors inconnus. C'est ainsi que nous venons de faire la connaissance d'Antoine Delorme, l'un des chipleaders français du jour, pointé à 165 000. Son Day 1, le Clermontois le résume en deux coups clés : un en début de journée, l'autre à la fin. "Dès ma troisième main, j'ouvre paire de 9 UTG et je me fais 3-bet par la grosse blinde. Flop 8-8-2, il bet je paie. Turn 9, il mise 4 000 et je relance à 12 000. C'est mon premier Main Event et je me retrouve déjà à jouer un coup énorme ! River Dame et il check/call 16 000." Quant au deuxième, il s'est montré encore plus rentable. "Je paie une relance depuis le cut-off avec A4, la BB squeeze et on se retrouve à trois dans le coup. Flop A-2-3 avec un trèfle. Turn 9, le relaceur initial mise 5 000, je paie et le joueur en grosse blinde check/raise à 20 000." Tout le monde reste dans le coup et sur un dernier trèfle river, Antoine va miser sans se faire payer.

Pour quelqu'un qui fait ses grands débuts à Vegas, on a connu pire, même l'expérience s'avère contrastée. "Je suis surtout un joueur de cash, précise-t-il. J'ai commencé le poker il y a une dizaine d'années, d'abord par le live, puis en me tournant vers le online pendant 3-4 ans. De base, j'étais venu donc venu ici pour faire du cash, mais l'expérience ne m'a pas trop plu, la ville non plus d'ailleurs, j'ai mis deux semaines à me mettre dedans." À la place, Antoine se tourne donc vers les tournois. "J'ai ITM les deux Mixed Hold'em/PLO à 600 et 1 500 $, j'ai aussi joué le 800 $ Deepstack, la PokerNews Cup au Golden Nugget, un autre tournoi au MGM..." De bonnes mises en jambe avant de se frotter au reste du monde sur le plus beau des tournois.

Band of Brothers

Nicolas Milgrom

Milgrom. Au moment de parcourir la liste des joueurs présents au Paris, le nom nous disait quelque chose. "Oui, c'est mon frère Alex que vous avez vu au Day 1A, il avait une veste pailletée aux couleurs du drapeau américain. Et donc moi c'est Nicolas." Merci, nous n'étions pas donc complètement fou - ce qui a par ailleurs de grandes chances d'arrivée après ne serait-ce que quatre journées de 14 heures sur le Main Event. Mais si le frangin n'a pas passé la journée, Nico a bag un stack décent de 76 000 jetons... qu'il a presque déjà doublé en moins d'une heure de jeu. "C'est n'importe quoi, il y a déjà eu trois éliminations à ma table !" Dont deux dont il est personnellement responsable. "Un premier joueur fait tapis pour 12 000, je paie avec une paire de 10, et un autre reshove à ma gauche pour 38 000." As-9 pour le short stack, As-Dame chez l'autre et la paire tient.

Comme Alex, Nicolas aussi a franchi l'Atlantique il y a belle lurette. "En fait, c'est moi qui suis parti en premier, et il m'a rejoint. Je suis arrivé à Los Angeles en 2001, et j'habite à Vegas depuis 3-4 ans. Je fais les WSOP chaque année depuis 2016, mais ça fait bien plus longtemps que je joue au poker." On lui souhaite maintenant de signer sa première place payée sur le Big One.

Antoine ne se laisse pas abattre

Antoine Labat

"Je suis en freeroll, me glisse Antoine Labat, tout sourire. J'étais tombé à 4 000 pendant le Day ! J'ai dû perdre quelque chose comme vingt coups de suite. Quand tu en arrives à ce point-là, tu te mets à douter de tout." Qu'à cela ne tienne, le Francilien a "serré les fesses", trouvé un triple up avec A7 contre Dame-Valet, fait plusieurs fois tapis sans être payé, pour finalement bag 22 000 pions. Un pécule d'ores et déjà multiplié par deux sur ce premier niveau. "C'est bon, ils ne m'auront plus, je suis invincible."

Antoine a quelques raisons d'être aussi confiant : son bilan sur le Main Event est l'un des meilleurs du poker français. En 2018, il était le troisième bleu de l'histoire à atteindre la finale - une neuvième place au goût doux amer suite à ce setup monstrueux à dix left - avant de s'arrêter brutalement aux portes d'un nouveau Day 7 quatre ans plus tard, stoppé net par un violent bad beat. Sur ce Day 2, Tonio bénéfice d'un petit coup de pouce du destin. Deux crans à sa gauche, le siège qui aurait dû être occupé par Jonathan Little, redoutable joueur américain aux presque 8 millions de dollars de gains live... est vide. "Je l'ai vu hier en 2/5 à l'Aria, raconte Antoine. Il jouait ce qui ressemblait à une partie privée de Deuce to Seven avec ses potes. Ils faisaient un bruit monstre, ça picolait pas mal...C'est bizarre, non ?" Et le Français d'enchaîner sur une nouvelle anecdote. "À la table d'un pote hier, un mec ne s'est pas pointé alors qu'il avait un tapis de 80 000. Au final, il a passé la journée avec 30 000." Vous savez donc désormais (et nous aussi) qu'un Day 2 de Main Event WSOP sans jouer la moindre main coûte donc 50 000 jetons. Sacrée info.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

7 : le nombre de masseuses en train de bosser autour de la même table, la n°14 du Paris. Pure coïncidence ou un joueur a-t-il payé une petite session à tout le monde ?

File d'attente

"On est d'accord que ça va durer trois heures ?" Signé un joueur français dans la file d'attente des enregistrements tardifs du jour. Il ne pouvait pas avoir plus tort, une demi-heure plus tard, la queue s'était entièrement résorbée.

Fedor Holz

Également spottés parmi les retardataires du jour : Maria Konnikova, Fedor Holz (photo) ou encore Tom Dwan (oui, oui).

Alejandro Lococo

Le petit cœur de Fausto saigne : son chouchou Alejandro Lococo a bust pendant sa journée de repos. Le coup clé qui précipité son élimination ? Une histoire de paire de Rois craquée par J2 transformé en flush sur le turn.

Lucia Navarro
Tout se passe bien en revanche pour Lucia Navarro. L'une des dernières joueuses en course l'an passé (241e) a trouvé le bon setup pour lancer sa journée et éliminer un joueur : deux As contre deux Rois. "C'est la quatrième fois que ça m'arrive sur ce tournoi !" Un ingrédient indispensable pour concocter un bon deep run semble-t-il.

Level 7 : It’s a won-durrrr-ful life

Level 7 : blindes 500 / 1 000, ante 1 000 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

Kitbul en perte de value

Davidi Kitai
Davidi Kitai vient nous trouver à la première pause de la journée. "Rhaaaa, j'aurais pu avoir plus..." (Je le sais : vous venez de lire cette phrase avec l'accent en tête. Ne mentez pas). Tu aurais pu avoir plus ? OK d'accord, mais tu as combien au juste ? "J'ai 150 000." Un peu plus qu'il y a deux heures, donc...

"C'est un papy, il m'a un peu eu... Il relance au bouton, je défends 9-7 offsuit de BB. Flop 10-10-8. Je check, il ne c-bet pas. Bizarre, normalement un papy ça value-bet tous les flops. Turn : 6. Pas mal ! Je bet 4 500 et là il me met 10 000. Encore plus bizarre, il a quoi ? Paire de 8, paire de 6 ? Ca n'a pas trop de sens. Je paie. Rivière : un Valet. Je check et il me met 7 000. Là j'ai vraiment réfléchi longtemps, c'est pas simple, j'ai envie de check/raise mais il a pas le bon tapis pour ça, il a 55 000, s'il me met boîte je vais payer perdant. S'il avait 100 000 je pouvais check/raise et fold en cas de shove. J'ai hésité, hésité...J'ai finit par juste payer. Il montre As-10. C'est obligé, il aurait payé si j'avais relancé..." - Benjo

Le retour du fils prodigue

Tom Dwan
Il est l'un des joueurs les plus marquants de l'histoire des World Series of Poker... et ce alors qu'il n'a jamais remporté un bracelet. Et sa place dans l'histoire des WSOP, Tom Dwan la doit à un seul tournoi, une seule nuit. Une soirée irréelle, magique, electrique, du genre qu'on ne revivra jamais à Las Vegas. Car après avoir échoué de très peu à ruiner la communauté high stakes il y a treize ans, Dwan n'est que peu revenu hanter les tournois des Championnats du Monde. Comme s'il avait perdu la motivation après être passé si près. De nos jours, Durrrr poursuit sa carrière en cash-game (les grosses parties privées en Asie comme celles, filmées, de Vegas) et lorsqu'il joue en tournoi, c'est de préférence pour très cher, sur le circuit Triton.

Merveilleuse surprise, donc, que de croiser Tom Dwan au Horseshoe aujourd’hui, quatre ans après sa dernière participation : l’Américain (désormais âgé de 37 ans : on l’a connu à 21) a rejoint le Day 2 du Main Event à la toute dernière minute. Son dernier ITM sur les WSOP remonte à 2011, et il n’a jamais scoré sur le Big One : on va donc attendre un peu avant de rêver d’un deep run. D’autant que Dwan a déjà perdu presque la moitié de sa cave… Tom, tes fans exigent des efforts ! - Benjo

Vaincre le signe indien

Erwann Pecheux
Multiplier son tapis par trois en trois heures de jeu : le rêve de n’importe quel joueur de retour aujourd’hui sur ce Day 2D, Erwann Pécheux l’a accompli. Certes, il est plus facile de réaliser ce petit exploit avec 46 000 jetons devant soi à midi que 200 000, mais tout de même. Au moment de lui demander ce qu’il s’est passé, le Breton, en ancien joueur longtemps sponsorisé, a le bon ton d’être concis. « J’ai gagné deux As contre deux Dames pour gagner 45 000, attaque l0rdy. Ensuite je squeeze As-Roi, payé une fois. Il y a 24 000 dans le pot, mon adversaire a 34 000. Flop 2-3-4. ‹ I’m all-in › chez moi. De temps en temps je peux lui faire passer paire de 10, paire de Valets. Il tank call avec deux Dames. Turn 5. » Un début de journée idéal sur un tournoi qui ne lui réussit pourtant pas d’habitude. « C’est ma bête noire ! C’est la dixième fois que je le joue, je ne l’ai jamais cash ! J’ai fait cinq fois Day 1, trois fois Day 2, un Day 3 et ensuite c’est le point d’interrogation. Mais cette année ce sera Day 10 ! » On signe où ? - Flegmatic

Du pédiluve au grand bain

Éric Yam faisait partie des nombreux joueurs français inconnus de nos services qualifiés pour ce Day 2. Et pour cause. « Je connais le poker depuis 2011, mais cela ne fait que depuis cette année que je me suis sérieusement mis à jouer. » Alternant entre tournois live et online, le Francilien a profité de l’EPT Paris pour se lancer. « J’ai fait ITM du 550 € Deepstack, et ensuite je suis allé jouer au Circus ou au Club Barrière. » Ses premiers WSOP, il les attend depuis trois ans, comme bon nombre de joueurs qui ont dû reporter leur venue à cause d’une certaine pandémie.

Son siège sur le Big One, Éric est allé le chercher à la force du poignet. « J’avais prévu de jouer le super satellite de 8 heures à 145 $ pour ensuite faire le gros sat à 1 100 $, mais j’ai très vite sauté [avec des niveaux de 10 minutes en même temps, difficile de faire plus Turbo, NDLR]. Je ne savais pas quoi faire alors j’ai tenté le coup sur le satellite à 580 $ et j’ai pris mon ticket ! » Déjà ITM sur le Colossus et un Daily Deepstack alors qu’il n’est arrivé que le 29 juin, le Français poursuit donc sur sa lancée, même si son Day 2 est déjà bien agité. « Je suis revenu aujourd’hui avec 27 400, j’ai triplé avec deux As contre As-Roi chez l’autre Français de la table [Julien Duveau, NDLR] et ensuite j’ai reperdu 20 000 avec Roi-4 sur un flop Roi-4-Dame. Il y avait Valet-9 en face, il fait quinte turn. » - Flegmatic

Plus on est de fous…

Si l’institut Sofrépif avait tendu le micro à Tristan Forge lors du Day 1D, le Français leur aurait soufflé une réponse pour le moins inattendu. « J’ai choisi cette journée parce que je voulais jouer en 10-handed. Plus on est à table, mieux c’est. » On en a connu des « unpopular opinions » dans le milieu du poker, mais rarement des comme ça. « Je n’avais pas envie de sauter ! » termine Tristan, qui a compris que jouer serré était la meilleure façon de durer sur le Main Event. Une stratégie qui lui a souri, avec 112 000 jetons placés dans le sac jeudi soir. « J’ai eu beaucoup de chance à une table vraiment facile, » résume ce joueur de cash game devant l’éternel, habitué à taper le carton avec plus de cent blindes. À noter que le tirage au sort l’a placé à la droite d’un compatriote, Yves Hallague. - Flegmatic

Anecdotes, statistiques et citations à la con

15 : le nombre de tables qui avaient cassé après un peu moins de trois heures dans la section Black du Paris, désormais la seule à héberger des tables du Main Event. Cela vous donne une idée de la vitesse des éliminations aujourd’hui.

D’ailleurs, parmi les joueurs tricolores portés disparus dans cette zone, on note le régulier de Rozvadov Safwane Bahri, l’habitué de nos festivals live Paul Patouilliart ou encore Philippe Narboni.

Mais au fait, combien ça vaut, 10 000 $ ? « Ça y est, les couvreurs ont fini par succomber au manque de sommeil », vous êtes en train de vous dire. « C’est dommage, il étaient presque arrivés au bout des WSOP. » Mais pas du tout, chers lecteurs ! Enfin, pas complètement. Non, on voulait vous parler d’inflation. Un ami s’est amusé à calculer la différence de pouvoir d’achat entre l’édition 2006 (celle du record) et celle qui nous intéresse aujourd’hui.

Résultat : les 10 000 $ demandés aux joueurs l'année de la victoire de Jamie Gold représentent aujourd'hui… plus de 15 000 $.

Inflation
En d'autres termes : en 17 ans, le dollar américain a grosso modo perdu près de la moitié de sa valeur. Pour se payer un truc qui valait 10 balles en 2006, il faut désormais en débourser 15 en moyenne. "C'est surtout sur les deux dernières années que l'inflation s'est affolée..." précise notre ami. Entre la pandémie et le conflit russo-ukrainien, les explications ne manquent pas. - Benjo
Chapeau
Même si nous saluons l'effort de ce monsieur, nous ne proposons de pas de concours du plus beau chapeau dans ce coverage. Déso !
Hellmuth
Le joueur le plus titré de l'histoire des WSOP reste éminemment bankable : il y a une petite foule sur le plateau pour épier un Phil Hellmuth pour le moment très silencieux, la faute à un voisin de table monopolisant toute la parole. Pour l'heure, Hellmuth fait parler les jetons, avec un stack ayant grimpé de 100 000 à 130 000.

Level 7 : les vacances sont annulées

Level 7 : blindes 500 / 1 000, ante 1 000 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

Pas plus de quatre heures de sommeil, je l'avoue mais j'assume

Grégory Caubet
Si vous pensiez que Grégory Caubet allait temporairement mettre en pause ses vacances à la sauce Las Vegas Parano le temps du Main Event, vous vous fourriez le doigt dans l'œil. Il y a deux semaines, Harper vous racontait les journées du plus gros gagnant de l'histoire des paris sportifs en France, où l'apéro débute avant le déjeuner et se poursuit jusqu'au milieu de la nuit.

« J’ai dû dormir quatre heures », nous dit Truiton31 ce matin, la voix éraillée et les paupières pas encore tout à fait décollées. « Je suis arrivé à la bourre ce matin, il y avait du monde au buffet. Mais ça valait le coup. Tu vois les pinces de crabe qu’ils servent ? Un régal. » Un petit déjeuner inhabituel… sauf lorsque l’on dor dans un hôtel du Strip.

Mais du coup, s’est passé quoi hier ? « On a commencé au Partage, le resto préféré d’Harper. Vraiment très sympa d’ailleurs. On a bien chargé la mule. Tiens d’ailleurs, il m’a envoyé un texto avec le bilan. »

Truiton31

Pas mal. Et ensuite ? « Ben ensuite, directement le piano bar, au Harrah’s. On a fait la fermeture. Il y a David Susigan qui m’a rejoint, il venait de finir son Day 2. Il a tout fait pour me raisonner et que j’aille me coucher. J’ai fini par y aller. En revanche, un de mes potes, ça s’est moins bien fini pour lui…. »

Si vous pensez que cette préparation atypique a résulté en un début de Day 2 catastrophique, vous vous fourrez le doigt dans l’oeil : Grégory a déjà augmenté son tapis de 70 % poru franchir les 170 000. « Je leur ai fait un carré de Rois ! » Serait-il craint de ses adversaires ? J’ai été en tout cas témoin d’un scène très rare sur un Day 2 : posant sa BB tandis que nous bavardons, il gagne le pot sans même s’en rendre compte. Ses huit adversaires lui ont donné un walk ! - Benjo

Remède à base de top-paire

Clément Cure
Clément Cure est au bouton et fait face à une mise de 5 200 sur un flop KA7 envoyée par le joueur UTG. On suppose que ce dernier avait relancé préflop. C’est payé par le Français. Le turn est un 2 et le joueur UTG opte pour un second barrel au montant identique. Le genre de mise qui, chez les joueurs amateurs, trahit souvent une main qui a trouvé un petit quelque chose au flop, mais sans plus. Clément reste en place. La rivière 5 est checkée. Comme pressenti, UTG retourne K10 pour une deuxième paire. Pas de taille contre le A8 du jeune joueur.

Clément nous dit participer à son deuxième Main Event consécutif. Il vient juste d’arriver en ville, contrairement aux autres membres de son équipe de grinders installés à Rozvadov : Dorian « PrinceOfRozva » Melchers, et Safwane Bahri. Son tapis initial de 114 000 dépasse désormais les 160 000. « Je suis un joueur de MTT online. Mais ça fait deux ans qu’on passe le plus clair de notre à Rozvadov. » - Benjo

Outkickée

Alexane Najchaus
Fin un peu (beaucoup) tristounette pour Alexane Najchaus : son premier Main Event s’arrête durant le septième niveau. Sur Instagram, LaSirenita résume une hand history où les jetons ont été mis en position de favorite : open du joueur UTG en 9 handed, flat du hijack, Alexane shove 15 BB au cut-off avec AS-Roi. UTG paie avec Roi-10. Un 10 au flop, ça tient. L’émoji « larmichette + sourire » est de rigueur. - Benjo

Le plein de Chance

Chance Kornuth marche sur l’eau depuis le début de ces WSOP. Le top reg américain a signé pas moins de cinq tables finale depuis un mois, pour plus de trois millions de dollars encaissés. Runner-up du 25K d’ouverture, quatrième du 100K, cinquième du 250K, de nouveau 4e du High Roller Online à 3 200 $ et enfin neuvième du 25K PLO : Chance est clairement LE joueur high stakes le plus en vue sur ce Vegas, même s’il ne pointe qu’en huitième place au classement Player of the Year, à 1 300 points de l’indéboulonnable leader Ian Matakis. Une victoire lui a manqué pour pouvoir tutoyer les sommets. Enfin, une victoire… sur un tournoi WSOP. Car oui, entre deux deep runs au Horseshoe, Kornuth a trouvé le moyen de remporter le 2 200 $ Mystery Bounty du Wynn devant 3 000 joueurs, pour plus d’un demi-million de dollars ! Cela fait désormais plus de 15 millions de billets verts au compteur pour Chance, qui n’a visiblement aucune intention d’en laisser un peu pour les autres. En guise de preuve supplémentaire, il a terminé le Day 1D en 26e position avec 241 500 jetons, et vient de passer la barre des 300 000. Mais où s’arrêtera-t-il ? - Flegmatic

Pérouse cruise

Julien Pérouse
Plus 100 000 jetons en une demi-heure. Tel fut le début de Day 2 de Julien Pérouse, qui continue de caracoler en tête des charts tricolores. « J’ai pris 40 000 avec deux As contre As-Roi sur un tableau Roi-Valet-2-brique, et j’ai bluff catch pour 45 000. Sur 9-7-2 (avec deux piques) Roi-5, mon adversaire a check/raise flop puis 3-barrel en faisant pot river. J’ai payé avec 10-9 il avait un flush draw manqué. Je l’avais profilé comme le seul joueur de la table à pouvoir faire ce genre de bluff, il jouait très vite. Contre un autre, c’est un fold. » Une très bonne lecture qui le propulse autour des 275 000, avant de subir un petit coup d’arrêt. Sur 7328A, nous l’avons vu payer une mise à hauteur de 15 000 pour se voir montrer une paire d’As. Pas de quoi ébranler le sourire du Champion du Monde 2022, toujours bien placé en tête de peloton. - Flegmatic

(Pas de) vacances en Italie ?

Lucas Daumen
Lucas Daumen est dans une position compliquée sur ce Day 2. Non, non, pas au niveau de son tapis, qui a progressé de 74 000 à 135 000 en deux niveaux — « après avoir eu une pointe à 170 000 » — mais de son agenda personnel. « Mon billet d’avion retour est demain, souffle-t-il. Je suis censé partir en vacances en Italie avec madame. » Venu à Vegas pour une dizaine de jours avec plusieurs potes « qui sont tous rentrés aujourd’hui, » ce trader expatrié à Dubai se présentant comme « un amateur éclairé » avait pourtant prévu de jouer le Main Event quoi qu’il arrive. Mais peut-être pas d’aller aussi loin. « C’est mon tout premier, je me suis qualifié sur un satellite live à 1 500 $. » Nous, on a bien une solution à lui proposer : annuler les vacances, deep run le Main, inviter madame à Vegas pour la finale et repartir ensuite en business pour un voyage légèrement upgradé. Après, on dit ça comme ça… - Flegmatic

Première avortée

Croisé juste avant la deuxième pause du jour entre l’Event Center et la Ballroom du Horseshoe, Yannick Girona se faisait pas partie de ces joueurs partis plus tôt de leur table pour éviter la traditionnelle et interminable file d’attente aux toilettes. Non, pour lui, le Main Event est terminé. « Je n’ai vu aucun jeu pendant quatre heures, se lamente le Varois, qui était revenu aujourd’hui avec 40 000 jetons. J’ai fini par trouver deux Dames pour doubler, mais ça n’a pas suffi. » Sept niveaux joués sur le plus beau tournoi du monde, la performance reste toutefois notable pour ce qualifié Expresso, qui ne disputait pas seulement son premier Main Event, pas non plus son premier Event WSOP, mais bien son tout premier tournoi live ! « Ce n’était pas évident, confesse-t-il, surtout que je ne parle vraiment pas bien anglais, mais l’expérience était quand même sympa. » Après s’être baladé sur le Strip hier lors de son jour off, Yannick dispose désormais de deux jours supplémentaires pour faire du tourisme, avant de reprendre l’avion direction Nice. - Flegmatic

Level 8 : ils l’ont fait !

Level 8 : blindes 600 / 1 200, ante 1 200 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

10 000 x 10 000

History has Unfolded today with 10,000+ players in the Main Event.

Thanks to every player, dealer, staffer, partner and poker fan who paved the way and thanks to everyone who is here for the Biggest One Ever. pic.twitter.com/VqUEDz16PQ

— WSOP - World Series of Poker (@WSOP) July 9, 2023

Le record d'affluence n'a pas surpris grand monde : après avoir été frôlé en 2022, on savait qu'il ne serait pas bien difficile à battre en 2023. En revanche, la barre des 10 000 inscrits, seuls les plus optimistes l'avaient vu venir...

C'est officiel depuis le milieu du Day 2D : le plus gros tournoi du monde a enregistré une affluence à cinq chiffres pour la première fois de son histoire !

Soyez-en convaincus : ce chiffre n'a rien de symbolique. Représentant une augmentation de 15 % par rapport à l'an passé, il démontre l'éclatante santé du poker à l'échelle mondiale. Au gré des évolutions de la législation et des conditions économiques, la santé de notre jeu préféré a parfois décliné au cours des dix dernières années. Aujourd'hui, c'est certain : partout dans le monde, il ne s'est jamais aussi bien porté.

Les inscriptions viennent tout juste de se terminer : laissons les organisateurs faire leurs calculs, ils reviendront plus tard avec le chiffre définitif, et l’échelle des prix détaillée. Ce que l’on peut vous dire à ce stade, c’est que 10 000 fois 10 000 $ (moins un peu de rake, et plus quelques dernières inscriptions), cela donne un prize-pool qui va tourner autour de 100 000 millions de dollars. Cent. Putains. De Millions. Bordel ! - Benjo

Quart d’heure de gloire

Léandry Ainonkpo

Ouverture de Léandry Ainonkpo au cut-off, payée par la grosse blinde. L’ancien membre du Stream Gang opte pour un c-bet à 2 000 sur le flop Q98. Même pas le temps d’envoyer une deuxième salve sur le 9 que son adversaire mise lui-même 3 500. C’est payé pour voir un 4 river. La BB prend deux bonnes minutes avant de tapoter le boudin de la table en guise de check. Le signal qu’attendait BigZoowAAp pour envoyer un pruneau à 20 000, rafler le pot et remonter à 63 000, sur les 37 700 qu’il avait en début de journée. « Je suis monté à 80 000, précise-t-il, mais j’aurais aussi pu bust dès le premier niveau. J’ouvre As-6 suité au bouton 40 blindes deep et je me fais 3-bet par la grosse blinde. Je me fais check/raise sur As-As-5 et il shove sur une brique turn. Je call et il me montre As-Dame. J’avoue que je ne le voyais pas là-dessus, plutôt en pampa ou avec deux Rois ou deux Dames un peu perdus. » La rivière est magique : un 6. « Je ne sais pas si ça a joué, mais quelques minutes plus tôt, Harper était venu me voir avec la caméra. Ils ont passé un peu de temps autour de la table à faire des gros plans. » Et maintenant une interview : on en connait un qui va devenir la vraie célébrité de sa table ! - Flegmatic

Phil Ivey

Tu peux courir Phil Ivey, mais tu ne peux pas te cacher de l’objectif de notre photographe Caroline Darcourt !

Mike Gorodinsky
Un titre Player of the Year en 2015, trois bracelets WSOP dont le Poker Players Championship (en 2015, justement) et le 10K H.O.R.S.E. cette année : pour quelqu'un qui fait la majeure partie de son blé aux tables de cash game, Mike Gorodinsky s'est batti un palmarès à en faire pâlir d'envie plus d'un.

Chapeau
Il va vraiment falloir qu'on démarre ce concours parallèle du plus beau chapeau.

Level 9 : 12,1 millions pour le vainqueur !

Level 7 : blindes 1 000 / 1 500, ante 1 500 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

Chapeau
Le payout fait jaser (comme chaque année)

On l'attendait, il est tombé pendant la pause dîner, et comme à chaque fois il sera l'objet de beaucoup de débats enflammés : le payout du Main Event.

MAIN EVENT PAYOUTS:

Players: 10,043 (New WSOP Main Event Record!)
Prize pool: $93,399,900
Places paid: 1,507

1st: $12,100,000
2nd: $6,500,000
3rd: $4,000,000
4th: $3,000,000
5th: $2,400,000
6th: $1,850,000
7th: $1,425,000
8th: $1,125,000
9th: $900,000

— WSOP - World Series of Poker (@WSOP) July 9, 2023

Si vous voulez un rapide aperçu de ce qu'en pense la Twittosphère poker, ouvrez le message dans une nouvelle fenêtre et cliquez sur "Tweets cités". C'est gratiné ! Comme chaque été, en fait. En cause, cette fois : le fossé modèle Gran Canyon séparant la première de la seconde place. Six millions de dollars !

Du jamais vu ? Non, justement : le même écart avait été prévu lors de la fameuse édition 2006, celle du précédent record. Sauf qu'en 2006, douze joueurs étaient devenus millionnaires, contre huit cette année. Comment est-ce possible, alors que 1 270 inscriptions supplémentaires ont été enregistrées entre les deux tournois ? Très simple : en 2006, on observait encore le standard historique de 10 % de places payées. Or, cela maintenant un moment que la proportion est passée à 15 %. Il faut bien aller chercher l'argent quelque part pour rémunérer les 500 joueurs supplémentaires.

C'est bien là que le bât blesse : l'organisation n'a semble-t-il pas respecté la progression naturelle d'une échelle des prix à 15 % de places payées. À la place, ils ont fait rentrer au chausse-pied une première place calculée pile pour être supérieure à celle de 2006 (12,1 m.$ contre 12 m.$ à l'époque). Cela, probablement, dans une optique marketing : si le record d'affluence est battu, il faut aussi battre le record de la première place. Pourquoi pas, mais cela a pour conséquence de rémunérer de 70 buy-ins seulement le joueur ou la joueuse qui échouera en 10e place d'un tournoi ayant rassemblé 10 000 inscrits… Il y avait sans doute mieux à faire.

Le mot final sur le total des inscriptions : 10 043, formant un prize-pool de 93,4 millions de dollars. Caesars Entertainement a récupéré très exactement 7 030 100 $ en rake. - Benjo

Mon chipleader s’appelle Maurice

Juste avant de partir manger, on a dégoté par hasard celui qui ressemble fort au nouveau chipleader de ce Day 2D : Maurice Hawkins. Originaire du Missouri, « Mo » représente la quintessence du grinder américain pur jus. Seulement neuf de ses 346 lignes recensées depuis 2005 ont été enregistrées en territoire du territoire à la bannière étoilée (dont sept entre le Canada et les Bahamas). Surtout, il est le recordman du nombre de bagues WSOP-Circuit, avec pas moins de quinze breloques acquises depuis 2008, principalement dans l’est du pays (Atlantic City, Caroline du Nord, Floride, Indiana…). Au moment de lui demander ce qu’il s’était passé pour passer de 146 600 jetons à 546 000, Maurice n’a pas cherché à nous faire un roman. « J’avais deux As. Un As est venu au flop. Mon adversaire a dit « all-in ». J’ai regardé à nouveau mes cartes. J’ai dit « call ». Il avait As-Roi. J’avais 200 000 jetons à ce moment-là. J’aimerais te dire que j’ai bien joué, ajoute-t-il en rigolant, mais vraiment je n’ai rien eu à faire ! » On sent tout de même une pointe de modestie, mais on s’en contentera. [EDIT : 90 minutes de jeu plus tard, Maurice montait à 900 000 jetons !] - Flegmatic

Kalidou le bâtisseur

Kalidou Sow
335 000 pour Kalidou Sow au retour du dinner break, soit un tapis multiplié par 2,5. « Franchement, je n’ai pas eu de gros coups, rien de vraiment notable à signaler. Simplement, ils sont très passifs à table. » Allez, tu ne vas pas nous la faire à nous : avoue, tu leur marches dessus ? « Je ne sais pas si je peux aller jusque-là, mais en tout cas ça se passe bien. » Et à part ça, comment se fait-il que l’on ne t’ait pas vu avant sur ces WSOP ? « Je suis arrivé dans la nuit juste avant le Day 1D. Je ne pouvais pas arriver avant, j’avais beaucoup de travail. » Car oui, Kalidou est depuis peu un homme doublement occupé. « J’ai fondé mon bureau de contrôle technique dans le bâtiment. On est sur le même marché que des boîtes comme Bureau Veritas ou BTP Consultants, sauf qu’on est spécialisés dans les certifications en économie d’énergie. » Une affaire qui roule, puisque le Francilien compte déjà 25 employés. Nul doute qu’avec 12 millions en poche, il aurait de quoi en embaucher quelques autres. « J’essaie de ne pas regarder les payouts. Mais plus de 10 000 joueurs, c’est complètement fou ! » - Flegmatic

Kevin Pollack

Kalidou Sow compte à sa table l’une des rares « stars » hors poker à venir jouer le Main Event chaque année : Kevin Pollak (éternel second rôle vu notamment dans Usual Suspects ou Casino). Et juste après cette rapide interview, l’acteur doublait miraculeusement avec une paire de 9 contre deux Valets. Valet et 9 au flop… 9 turn ! Dis merci au croupier Kevin.

Winda, ça rime avec sympa

Winda
Pas si fréquents sur les contenus poker intéressants sur Instagram. Parmi ceux qui vont plus loin que les sempiternels selfies avec le stack à chaque pause, il y a Loïc Debregeas. Dès le début de son contrat de Team Pro (2022-2023), le Top Shark s'est révélé être un influenceur-né. Memes malins, quizz rigolos, auto-dérision : _Winda sait jongler sans forcer entre les différents codes propres aux réseaux sociaux. En fin de Day 1D, Loïc a partagé en story une histoire irrésistible.

Ayant passé la journée entière à la même table, il a fini par faire connaissance avec tous ses adversaires. S'étant pris de sympathie pour l'un d'entre eux, un amateur américain un peu âgé, le jeune pro a pris le temps, en fin de journée, de lui révéler un tell évident qu'il avait décelé au cours du Day 2. Je ne sais pas combien de likes a reçu ce récit, mais je dois imaginer que le score est élevé.

« Mais, tu sais que derrière on a discuté trois heures sur Whatsapp ? » me dit Loïc aujourd’hui. « Trop sympa ! En revanche, il a pas kiffé que le décrive comme un papy dans la story ! »

Au retour de la pause-dîner, _Winda est assis derrière un stack de 165 000. « C’est stable par rapport au début… mais attention, j’ai pas arrêté de faire des swings ! » - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Ebony KEnney
D’ordinaire rasée de près, Ebony Kenney est passé chez le perruquier pour se faire un look à la Cardi B

Kool Shen Antonin
Déjà qualifié lors du Day 2ABC, Kool Shen est venu encourager le poto Antonin Teisseire
Alexandra Botez
Cela fait quelques mois que la joueuse d'échecs Alexandra Botez essaie de se faire une place sur le circuit pro du poker

Level 10 : on entend les poils qui se hérissent

Level 10 : blindes 1 000 / 2 000, ante 2 000 Main Event 10 000 $ (Day 2D)

Tom by Chris

Tom Dwan

Tom Dwan sur ce Day 2D, c'est encore son voisin de table Christopher Marcadet qui en parle le mieux. "Il run comme Jésus, c'est incroyable !, démarre le Français. Bon bien sûr, il est aussi très fort... Mais qu'est-ce qu'il a touché !" Et Chris de nous égréner quelques hand histories bien gratinées. Comme cet open/call bouton contre grosse blinde avec 3-2 suité. "Ça vient 2-3-5 au flop, 3 turn et il vole tout." Une petite deuxième ? "Il défend Q6 sur un open UTG. Flop Dame-6-3. Il check/raise de 4 000 à 14 000. Turn Dame, il mise 18 500, payé. River brique. Il fait 35 000. L'autre à 43 000 et il just call avec As-Dame. Il pensait sûrement l'attraper, il est mal tombé." Allez, une petite dernière ! "Deux 5 contre deux Valets, il fait le 5 tout de suite. Mais ce qui m'impressionne, c'est le nombre de photographes qui sont passés. Ça n'arrête pas. Ah oui, et ça fait quatre heures qu'il se fait masser. Je pensais que ça allait arrêter, mais non. Enfin voilà quoi, le mec n'était pas là en début de journée et il a déjà 350 000. C'est une dinguerie."

Le Français aussi s'est heurté au mur durrrr. "On s'est rendu coup pour coup, mais c'est lui qui a gagné les deux gros pots. J'ai call/muck deux fois, notamment un coup où je me suis sûrement un peu level. En fait, il a la moitié de ses combos en value et l'autre moitié en bluff, mais je ne pense qu'il bluff pas assez dans ce spot. Bref, je pense pas avoir bien joué." Rien de dramatique non plus pour l'ancien président du club d'Orléans, qui attaquera le dernier niveau avec 150 000 jetons, après avoir pas mal swingué au retour du dinner break. "J'aimerais bien terminer autour des 200 000," conclut-il. Voilà qui le mettrait en bonne position pour entamer le sprint final vers les places payées, et ce pour son premier Main Event, après s'être qualifié sur un satellite live lors du Day 1B. - Flegmatic

Daughter on the rail

Amal Bounahra
Sur le Main Event des WSOP, le spectacle est aussi dans les gradins, et derrière le rail. Parfois la tentation est trop forte : il nous faut demander à Caroline Darcourt d'exercer son talent pour capturer un cliché qui nous sortira l'espace d'un instant des joues mal rasées, des bedaines mal cachées par des t-shirts froissés, et des combos claquettes-chaussettes.

"Mais tu sais qui c'est au moins, Benjo ?" me demande Caroline après avoir papoté avec madame, une certaine Amal. J'aimerais bien pouvoir dire oui. "C'est l'épouse d'Antonio Esfandiari !" Ne croyez pas, cependant, qu'Amal occupe le rail en tant que femme de joueur. Cela fait des années que son mari a déserté les WSOP. Non, Amal est venue soutenir son papa. Lui aussi un pro. Un pro qui appartient à l'histoire du Main Event : en 2011, Badih Bounahra a atteint la septième place du Big One et remporté 1,3 million de dollars.

Amal Bounahra et Badih Bounahra
Sans Badih, Amal n'aurait probablement jamais croisé le chemin d'Antonio. Puisque c'est bel et bien lors de la finale disputée par papa que la fille a rencontré son futur mari. Elle était dans les gradins à applaudir. Il était dans la cabine à commenter. À un moment, ils se sont rencontrés. - Benjo

Guichard de retour au guichet

Paul Guichard
"C'est fini, plus jamais je le louperai ! Je veux revenir chaque année." C'est vrai que Paul Guichard a quelque peu boudé le Main Event ces dernières années... "J'ai manqué deux éditions de suite. Mais c'est vraiment un tournoi à ne pas rater." Le Sudiste passe un bon Day 2, avec un stack ayant step up de 105 000 à 250 000. "Je dois me rappeler le mot d'ordre : la rigueur. Pas de calls borderline ! En début de journée, j'ai fait des calls préflop un peu limite... Il faut pas." - Benjo

Yaya, c'est pro

Notre clan de qualifiés a pris un sérieux plomb dans l'aile sur ce Day 2D. Heureusement, on peut compter sur Yannick Cardot pour tenir la baraque. "C'était stable jusqu'au dinner break et ensuite, j'ai décollé à 280 000, raconte Yayapro. Le coup clé, ça part d'un open 3 500 du hi-jack, payé une fois. Je squeeze à 12 000 au bouton avec une paire de 10, et la small blind shove pour 29 000 avec As-Dame. C'est mon seul coup avec showdown," précise Yannick, qui a donc remporté moult mains sans avoir besoin de montrer ses cartes, preuve ultime de petits pots grattés ça et là aux dépens d'adversaires démunis, bien en peine de lire son jeu. Du travail de professionnel en somme. "Je n'avais jamais eu autant de jetons en trois Main Events, ajoute-t-il. Au mieux, j'étais monté jusqu'à 200 000 quand j'avais fait Day 3, avant de bust à 300 places de l'argent." L'objectif est donc tout trouvé : faire mieux, pour signer une première place payée sur le Big One. - Flegmatic

Il nous reste un peu de photos, je vous les mets quand même ?

I Don't Have Jacks

Ça tombe bien, moi je n'ai pas les Dames.

Jetons
Et le prix du meilleur rangeur de jetons de la journée est attribué à...

John Cynn

Nicholas Rigby
Pendant ce temps sur le plateau télévisé, Nicholas 'Dirty Diaper' Rigby continue de distribuer les cadeaux empoisonnés à ses voisins de table. Chipleader au départ de ce Day 1D avec plus de 400 000 jetons, il caracole toujours en tête avec 956 000 pions. Tout en continuant à jouer chaque main où il reçoit sa fétiche, 3-2 off.

Il était le seul vainqueur de ces dix dernières années à ne pas avoir encore montré sa tête au Horseshoe. Le très discret John Cynn - six places payées seulement depuis son sacre en 2018 - a attendu ce Day 2D pour se joindre à la fête. Et avec succès puisqu'on l'a vu assis devant un tapis de plus de 250 000.
Jose Elpayaa
Toute la rédac Winamax est debout pour applaudir le stakhanovisme du professionnel Joseph Elpayaa, actuellement en compétition pour la plus belle chemise, le plus beau chapeau, et les plus beaux poils. Bravo !
John Cynn
C'est qui qui qui s'est barré du Day 2D ? C'est Qui. Qui Nguyen, vainqueur de l'édition 2016

Les présentations sont faites

Les journées d'introduction sont terminées Les 3600 survivants d'un field de 10 000 joueurs vont désormais tenter d'entrer dans les 1507 places payées Un premier objectif à atteindre dès dimanche soir, avant de se mettre en quête d'un premier prix de 12,1M$ Plus de 120 Français seront au Day 3 Main Event 10 000 $ (Fin du Day 2)

Caubet : l'effet bœuf

Truiton
Qui l'eût cru : le chip leader tricolore à l'issue des deux Day 2, et de loin, est un joueur qui n'a dormi que quatre heures la nuit dernière après avoir fait la fermeture du piano bar du Harrah's. Un gambleur invétéré qui ne respecte pas franchement les tableaux de ranges préflop ; un amateur semi-éclairé venu à Vegas davantage pour prendre du bon temps que pour monter des piles : vous avez forcément reconnu Grégory Caubet, qui boucle ce Day 2 avec 566 000 jetons. "C'était une bonne journée, admet Truiton31. Je ne me suis pas fait beaucoup 3-bet, ce qui toujours une bonne chose pour un joueur actif comme moi. Et mes tables du jour n'étaient pas beaucoup plus difficiles que celles du Day 1." Passé à 330 000 après avoir notamment fait un carré de Rois, il a connu lors du dernier niveau le genre de coup qui peut vous changer un tournoi.

"Ça commence par une erreur de ma part en plus. On est sur 1 000 / 2 000, je ne vois pas que le joueur en MP a ouvert, donc je pense que c'est le bouton qui open à 4 500, alors qu'il a juste call. Je l'avais vu ouvrir pas mal de ses boutons, donc je décide de 3-bet à 14 000 avec 9-8 off. Je me fais payer deux fois. Le flop est magique : Roi-9-8 avec deux piques. Je c-bet 12 000, MP fold et le bouton paie. Turn incroyable : 9. Je décide de check pour check/raise de 25 000 à 60 000. River 2. Je shove pour ses derniers 100 000 et il me snap call avec 65. Je n'ai pas trop compris, parce que c'était un bon joueur, très solide." Greg aurait même pu terminer la journée en beauté si son voisin lui avait donné un peu plus d'action sur la dernière main, alors qu'il avait 3-bet avec... deux As. "Je les ai attendus toute la journée en plus !" Dommage, ça ne fera que... 226 blindes pour attaquer son premier Day 3 de Main Event. Et le programme de la soirée alors ? "Il faut que je vois avec David [Susigan] ce qu'il a envie de faire." Après tout, pourquoi changer une stratégie qui fonctionne ? - Flegmatic

Kitbul, dans l'ombre du Kid

Kitbul
Dans la salle principale du Main Event, aux murs recouverts des portraits de tous les vainqueurs du Main Event, Davidi Kitai est resté douze heures durant dans l'axe d'un des plus mythiques d'entre eux. "J'ai passé la journée à regarder Stu [Ungar]... Voilà un mec dont le style était taillé pour le Main Event. Exploitant par excellente." N'imaginez pas Kitbul en train de se comparer au triple vainqueur du Main Event, pionner du style ultra-agressif en No-Limit dès 1980. "On ne se ressemble pas. Mais le Main Event, c'est LE tournoi pour l'exploitation pure. Et ça, j'adore. J'arrive à table, je joue le joueur. Au bout d'une heure, je les ai tous cernés, et j'ai une stratégie pour chacun."

Le Belge a commencé à fréquenter le Main Event en 2006. Il n’en a loupé aucun depuis. Jusqu’à en faire le but ultime de sa carrière. « Le Main Event c’est plus qu’un rêve : c’est un objectif. Je donne ma vie sur chaque coup. » De là à dire que c’est le tournoi où il fait tout bien, Davidi ne franchit pas le pas. « Non, je fais encore des erreurs, sur chaque journée. Il y a la fatigue, un manque de jugement… Tout à l’heure, je slowplay les Rois post-flop, et je n’arrive pas à trouver le fold rivière contre un full… »

« Elle va me manquer cette table », poursuit Davidi en rangeant ses jetons. Son tapis n’a guère progressé : de 126 000 à 156 000, qui représenteront tout de même 60 blindes dimanche. « Je n’ai pas réussi à les avoir… » Du coup, on fait quoi pour la suite ? Hors de question pour le triple vainqueur WSOP d’attendre les places payées : la bulle, il connaît par coeur. Il sait qu’il faut l’atteindre avec le pistolet chargé. « C’est important d’avoir des jetons avant les places payées. Demain, je vais essayer d’attaquer direct. Pour me donner la chance de construire un bon stack. » - Benjo

Oui, Jérôme, c’est lui

Jérôme Finck
Nous vous en avons parlé durant tout le Day 1D sans jamais vous montrer sa photo, alors profitons de ce dernier article du jour pour réparer cette erreur : leader du clan français ce midi, Jérôme Finck passe également l’épreuve de ce Day 2D, mais avec un stack qui a fondu de 275 000 à 158 000. « Je suis monté à 330 000 dès le premier niveau, rembobine l’Alsacien, mais ensuite je n’ai fait que prendre des horreurs. Ah si quand même, je suis fier de moi, j’ai passé un hero call avec hauteur Dame. Ça t’intéresse ? » Un peu que ça m’intéresse !

« On est sur 600 / 1 200, le cut-off open à 2 400, je fais 8 000 au bouton avec une paire de Dames et la small blind 4-bet à 24 000. Le cut-off fold et je paie. KK5, il mise 15 000, je paie. Turn A, check, check. River A et là il mise 25 000. Là j’ai besoin de réflexion, je préviens même les autres joueurs que je vais devoir prendre mon temps. Je finis par me dire qu’il n’a presque que des carrés en value. En plus je bloque As-Dame. Après deux minutes de réflexion, je vois sa carotide qui continue de pulser à fond. Bien sûr, ça peut aussi être de l’excitation, mais ça finit de me convaincre. Call. » Bien vu Davidi Kitai, en face il y avait une paire de Valets. « C’était contre le meilleur joueur de la table en plus, il était bien dégoûté et les autres assez impressionnés. » Toujours bon pour la confiance. - Flegmatic

Brèves de Day 2D

Leo Margets
Barbotant dans un stack en dessous de la moyenne tout au long de la journée, Leo Margets fut l'une des dernières éliminées de la journée

Jonathan Pastore
Deux de nos jeunes grinders préférés n’ont pas été à la fête aujourd’hui : Jonathan Pastore termine le Day 2 avec… deux jetons, pour un total de 26 000 (10 BB)…

Nicolas Vayssieres
... et Nicolas Vayssieres fait à peine mieux avec 30 000. La journée s'est achevée peu-après minuit : Chevre.Miel pouvait commencer à fêter son anniversaire. Son âge ? 30 ans, évidemment.
Camille Brown
Solide journée de grind chez Camille Brown : l'Américaine a transformé 40 000 (50 BB) en 260 000 (104 BB)
Mark Newhouse
Il est l'auteur d'un exploit unique du Main Event : atteindre la finale et sauter le premier... deux années consécutives ! Mark Newhouse sera au Day 3 avec 100 000 (40 BB)
Jonathan Fhima
De 72 000 à 160 000 : pas la pire des journées pour Jonathan Fhima, qui pourrait bien signer un deuxième ITM consécutif sur le Big One
KING5
Trois au départ, trois à l'arrivée : aucune élimination à déplorer aujourd'hui chez les Winteractivity, vainqueurs du KING5 2020. Florent (photo) mène les troupes avec 204 500. Il aura plus de facilités à se mouvoir que Loïc (63 000) et surtout Thibaud (24 000)

Alexandre Servies
Journée compliquée pour Alexandre Servies, qui reviendra demain avec 55 000 jetons. Ingénieur en informatique chez Expedia du côté de Seattle, le Français, plutôt spécialiste de cash game live que de tournoi, visera un deuxième ITM pour son troisième Main Event consécutif.
Joe Hachem
"Tiens c'est marrant, hier Joe Hachem avait l'air d'avoir 200 ans, et ce soir il pétait la forme." Entre le coup d'envoi d'un Day 1 et la fin d'un Day 2, il semble y avoir tout un monde...

Barry Greenstein
Ils seront aussi au Day 3 (sous réserve d'une élimination de dernière minute, c'est rare mais ça arrive) : Paul Guichard (326 000), Kalidou Sow, Christopher Marcadet, Mesbah Guerfi, Chris Moneymaker, Tom Dwan, John Cynn, Barry Greenstein (photo), Chris Moorman, JC Tran, Cliff Josephy, Maria Konnikova, Ebony Kenney, Jason Mercier, William Kassouf...
Phil Hellmuth
Hellmuth, Ivey... Il ne faisait pas bon s'appeler Phil aujourd'hui. Il ne faisait pas bon s'appeler Alejandro Lococo non plus, de même qu'Alexane Najchaus, Marc Inizan, Dan Smith, Ana Marquez, Qui Nguyen, Chino Rheem, Benny Glaser, Fedor Holz, VIctor Blom...

Les places payées dès dimanche ?

WSOP
Ce sont donc un peu plus de 3 500 joueurs - sur un total de 10 043, un record absolu - qui ont réussi à s'extirper du Day 1 et/ou du Day 2. On écrit "et/ou", parce que l'on en connaît pas mal qui n'ont pas joué le Day 1... ayant choisi de s'inscrire durant le Day 2, comme cela était permis par le règlement. Au grand dam du décidément jamais content Mike Matusow.

Les présentations sont désormais terminées. Vous avez fait connaissance avec les acteurs de la pièce. Maintenant, il va être temps de mettre l'intrigue véritablement en route. 1 507 des 3 500 survivants entreront dans les places payées. Quand ? Peut-être dès dimanche, à la fin du Day 3… ou alors lundi, tout au début du Day 4. C'est littéralement un coin-flip : en regardant les archives, on a constaté que le taux d'élimination au Day 3 tournait autour de 53 %.

Peu importe ce qu'il se passe dimanche, on sera là pour vous le raconter. Nous aurons plus de 120 Français à suivre (estimation à la louche), six pros du Team Winamax, et une avalanche de top regs internationaux. Une journée excitante de plus sur le plus beau tournoi du monde !

Benjo & Flegmatic

PS : restez branchés : le classement officiel du Day 2D sera publié en fin d'après-midi. Bon dimanche !

1 661 joueurs franchissent le Day 2D

Day 2D : 1 661 restants (dont 38 Français) Day 2ABC : 1 877 restants (dont 85 Français)

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2D
CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 2ABC

Jetons
Top 10

Maurice Hawkins (USA) 941 000
Nicholas Rigby (USA) 921 500
Jeffrey Shapiro (USA) 878 000
Jacob Mitich (USA) 660 000
Matthew Adams (USA) 620 000
Carols Leiva (Argentine) 612 000
Kwanghwan Park (Corée du Sud) 610 500
Liran Betito (USA) 604 000
James Obst (Australie) 593 000
Nai Hu (Taiwan) 577 500

38 Français

Kalidou Sow
14. Grégory Caubet 566 000
26. Kalidou Sow (photo) 497 000
60. Malcolm Franchi 403 500
140. Paul Guichard 326 000
163. Jean Lhuillier 315 000
168. Mesbah Guerfi 311 000
258. Antoine Delorme 268 500
272. Anthony Kazgandjian 263 500
302. Lionel Lesur 253 000
317. Yannick Cardot (Qualifié Winamax) 248 000

Adrien Guyon
446. Christopher Marcadet 213 500 456. Loïc Debregeas 211 000 489. Florent Lequoy (Vainqueur KING5) 204 500 519. Erwann Pecheux 199 000 562. Clément Cure 191 000 702. Julien Perouse 163 000 729. Jérôme Finck 158 500 783. Leo Lombardozzi 150 000 805. Jonathan Fhima 146 000 818. Adrien Guyon (photo) 144 000
Antonin Teisseire
849. Tristan Forge 141 000 892. Benny Taieb 134 000 1067. Patrick Sacrispeyre 108 000 1077. Antonin Teisseire (photo) 106 500 1085. Leandry Ainonkpo 105 500 1257. Louis Leboisselier 79 500 1377. Loïc Fringant (Vainqueur KING5) 63 500 1458. Lucas Heulot 54 500 1459. Jordan Pailha 54 500 1462. Cédric Danneker 54 000
Adel Naoun
1485. Alexandre Servies 51 000 1490. Rubens Sellam 50 500 1517. Eric Yam 47 000 1535. Pierre Joubert 44 500 1607. Adel Naoun 31 500 1617. Nicolas Vayssieres 30 000 1634. Jonathan Pastore 26 000 1638. Thibaud Zeien (Vainqueur KING5) 24 000

Reste du field (sélection)

Sergio Aido
18. Rene Lazaro (Espagne, Qualifié Winamax) 549 500 37. Chance Kornuth (USA) 449 500 45. Tom Dwan (USA) 426 500 47. Sergio Aido (Espagne - photo) 424 500 137. Joe Hachem (Australie) 328 000 160. Chris Moneymaker (USA) 317 000 195. John Cynn (USA) 297 500 271. Barry Greenstein (USA) 263 500 746. Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 156 000 763. Scott Blumstein (USA) 153 000

1128. Jason Mercier 99 000

Day 1A : 1 038 joueurs (officiel) / 720 restants (dont 32 Français) Chipleader : Yehuda Dayan (Israël) 389 900

Day 1B : 1 118 joueurs (officiel) / 819 restants (dont 32 Français) Chipleader : Jean-Pierre van der Spuy (Afrique du Sud) 287 000

Day 1C : 3 077 joueurs (officiel) / 2 326 restants (dont 93 Français) Chipleader : Christopher Brammer (Royaume-Uni) 386 100

Day 1D : Environ 4 100 joueurs / 3 202 restants (dont 65 Français) Chipleader : Nicholas Rigby (USA) 408 800

Level 12 : Shut up and play

Level 12 : blindes 1 500 / 3 000, BB ante 3 000 Main Event 10 000 $ (Day 3)

C'est pas parce qu'on rien à dire qu'il faut fermer sa gueule

Gaelle Baumann
Il ne reste plus que 35 000 à Gaëlle Baumann, soit 12 BB, lorsqu'elle open-shove au cut-off. C'est payé très rapidement par le joueur assis à sa gauche. La petite blinde tank un moment, de même que la grosse blinde, mais en fin de compte c'est en heads-up qu'O RLY va jouer sa survie.

Gaëlle retourne 88. Son voisin révèle A10.

Un coin-flip ? Oui, mais un flip où Gaëlle n’est pas favorite… Pourquoi ? Parce que la petite blinde s’exclame : « Ha ben tiens, j’avais deux 8 aussi ! »

Pause calculatrice : sur le papier, lors d’un coin-flip entre 88 et As-10 avec des « suits » différentes pour chaque joueur, la paire de 8 est favorite à 55,69 %. Mais, dès lors que l’on sait qu’il ne reste plus aucun 8 dans le paquet, alors la pocket paire chute à 46,73 %.

9 % : voilà ce que « coûte » à Gaëlle cette remarque qui, dans le feu de l’action, ne présentait guère d’utilité.

Après l’apparition d’un A sur le flop, Gaëlle sera déjà debout. À la table d’à côté, Bruno Fitoussi soupire. « Mais quel enfoiré, celui-là, avec ses deux 8. Il peut pas se taire ? »

Pas de nouveau deep-run pour Gaëlle sur son tournoi préférée. Plutôt résignée que déçue, elle se tourne déjà vers l’avenir : une épreuve à 2 500 $ qui débutera demain. « De toute façon, j’ai galéré tout du long. En début de journée j’ai fait As-Roi contre deux As… » On oublie, et on passe à la suite. - Benjo

Ma que bello move Giuseppe !

« Hey Giuseppe, ça va tranquille ?

  • Ah non, pas tranquille du tout !

    A ces mots, je sens que le joueur vient de sortir d’un coup plein de tension. « C’était sur la dernière main avant la pause. Toute la table est déjà en train de se lever, et il y a ce mec avec plein de jetons (Patrik Zidek) qui relance. Puisque c’est juste avant le break, je me dis qu’il est souvent light. J’ai Q4 et je le re 3-bet à 20 000, il call. Turn 5, je fais 38 000, il call. River 4, je check, il fait 60 000, je call et il montre K10 ».

    Olé ! Joli coup Signore Zarbo. « Avec la force que j’ai représentée avant, ou il a le valet, ou il a rien » explique le Franco-Italien, qui a le plaisir de retrouver son ami Dario Sammartino à table, assis juste à côté d’Eli Elezra. 310 000 pour Zarbo. - Fausto

    Fallait pas laisser chatter Fournier

    Greg Fournier
    A 1h de la fin du Day 2, Greg Fournier possédait très exactement 24 000 jetons. Après le premier niveau du Day 3, “Greygoose” en affiche 310 000. Que s’est-il passé ?

    « J’ai eu un beau coup de chatte » confesse le reg parisien. « J’open A10 avec 23 blindes. Call du joueur au chapeau (William Frymer) et 3-bet de l’Indien au siège 5 (Nishant Sharma). Il est compétent, je le sentais capable de 3-bet light, donc je décide de 4-bet shove… Et il avait AQ ».

    Vous l’aurez compris, Greg ne s’est pas fait sortir sur ce 70-30. Il a même trouvé un board assez magique pour s’offrir une seconde vie. AK8 sur le flop, Q… Et J river. La « Quintapapa » pour Greg qui revient dans la course, et prend même le chiplead de sa table dans la foulée.

    « Ce coup m’a mis en confiance. J’ai bien grind derrière, j’ai 3-bet un peu light, j’ai bien joué et j’ai eu de l’action quand je touchais ». Après un premier deep run sur le Millionaire-Maker, « Greyg » s’offre déjà un parcours dantesque sur ce Main Event et un stack très intéressant à l’aube du niveau 12. - Fausto

    Plata o plomo

    Theo Devidal
    Il ne fait pas de bruit assis dans un coin de la zone Gold de l’Event Center, mais avec près de 400 000 jetons ce midi, Théo Devidal fait partie des leaders du clan tricolore. C’est donc le moment d’en apprendre plus sur cet énigmatique grinder affichant un drapeau colombien sur sa page Hendon Mob. "Oui, ça fait 2-3 ans que je vis à Medellín, confirme l’intéressé. Je joue pas mal en cash game online, mais je gère aussi une laverie là-bas."

    Venu en compagnie de la Team PMU il y a une dizaine de jours, Théo a décidé de prolonger sur ce Main Event. « Celui-ci est trop beau, j’étais obligé de le jouer. » Trop beau, comme son Day 2. « J’ai foldé pendant quatre heures et j’ai quintuplé mon tapis en trente minutes à partir de 50 000. Après ça, je leur ai monté dessus. Ils étaient tous très fatigués à la fin de la journée. » Ne reste plus qu’à reproduire ça aujourd’hui pour atteindre pour la première fois les places payées dès son deuxième Big One. - Flegmatic

    Plan anti-Foxen activé

    Corentin Quertelet
    Pas beaucoup de mouvement dans ces deux premières heures aujourd’hui pour Corentin Quertelet, qui navigue toujours autour des 300 000, assez nettement au-dessus de la moyenne. « Mais ça va, même si les mauvais joueurs sont partis très vite, la table est plutôt bonne, précise le qualifié KING5. Enfin, sauf lui. » Lui, c’est son voisin du siège 1, un certain Alex Foxen, ancien n°1 GPI, multiple vainqueur de High Rollers (dont le 250K ici même l’an passé), près de 30 millions de dollars de gains au compteur, et qui a déjà glané 300 000 jetons pour culminer autour des 650 000.

    Foxen
    « Il ne me dérange pas, ajoute Corentin, j’ai une stratégie contre lui. J’en ai discuté avec mon coach : il faut que je joue plus tight, et que je n’hésite pas à caper ma range. » Reproduire en quelque sorte ce qui lui a plutôt bien réussi lors du Day 2. « J’avais une table full regs, des joueurs assez agressifs. Je me faisais beaucoup 3-bet, donc j’ai resserré mes ranges et ça s’est mieux passé. Ah oui, et j’ai aussi vu le plus gros bluff de ma vie. » Raconte, raconte ! « Open UTG d’un reg, 3-bet d’un fish agro en BB, 4-bet size et call. Flop 10-8-brique rainbow. C-bet small, payé. Turn Roi. Deuxième barrel mi-pot, click back du fish, payé. River brique et le fish shove l’équivalent d’un pot sized bet. Le reg a tank pendant dix minutes et fold. À ce moment-là, l’autre joueur demande à toute la table de trouver ce qu’il a et il finit par retourner… Dame-Valet off. » Et figurez-vous que ce monsieur a même passé la journée ! On vient décidément de tout sur ce tournoi. - Flegmatic

    Kenny Hallaert

    On conseille également à Corentin de se méfier de son nouveau voisin de gauche, qui vient de débarquer depuis le Paris, le November Nine 2016 Kenny Hallaert. - Flegmatic

Bruno Soutavong

"J'ai vu Bruno Soutavong doubler avec carré de 6 floppé ! Son adversaire lui a tout donné river avec deux As. Il a 450 000." Merci au Team Manager de chez PMU Greg CRM pour cette info de tout premier ordre.

Anedotes

« J’ai fait un call hauteur As, alors qu’il bluffait avec quatrième paire. Ça m’a rendu fou ! Dans l’idée, c’était bon, mais pas dans les jetons » - Paul Guichard

3114 Gaelle Baumann FR 55,000 Horseshoe / 490 / 7