Level 7 : Team W qui rit, Team W qui pleure
Level 7 : blindes 500 / 1 000, ante 1 000
Main Event 10 000 $ (Day 2ABC)
Deux Days, deux ambiances
Comment ça va,
Gaëlle Baumann ? Bien mieux que sur le Day 1 ! Le premier tour tout en souffrance d'O RLY semble désormais loin derrière. Récupérant ce matin un stack amputé de moitié (24 600), Gaëlle est parvenue à le booster en un rien de temps. C'est assise derrière 136 000 que je la retrouve trois heures après la reprise.
« C’est tout droit aujourd’hui, on dirait. Tout passe. J’ai réussi un gros bluff, et j’ai gagné plein de petits coups. » Est-ce une meilleure table, ou des meilleures cartes, qui expliquent cette bonne dynamique ? « La table est pareille. Mais hier, j’ai été card dead pendant très longtemps. J’ai joué tellement de coups contre les nuts. »
Gaëlle n’a pas eu à patienter très longtemps pour trouver le double up propice à redémarrer le moteur : « Sur Q-9-3-x, un joueur me check/raise avec As-9, j’ai As-Dame. » Voilà de quoi redonner la banane à celle qui a par deux fois raflé le titre de Last Woman Standing sur le Main Event. - Benjo
The French Aussie
Il faisait partie des (plutôt) gros stacks français qui nous avaient échappé sur le tout premier jour de tournoi. Pourtant, Anthony Cierco est loin d’être un inconnu. D isons qu’il évolue plutôt loin de nos contrées… « Je suis né à Alabi, mais je vie depuis cinq ans en Australie. Et avant, j’étais en Thaïlande pendant deux ans » explique ce grinder globe-trotter.
Il fut un temps où Anthony était plus proche de notre circuit national. Multiple finaliste Pro Dream, il était notamment dans les petits papiers de PMU il y a de ça huit ans. « J’ai failli être Team Pro. Au moment où Erwann Pecheux et Brian Benhamou sont arrivés, j’étais dans le bureau » confie le joueur, qui dit ensuit s’être « éclipsé » pendant quelques années.
À l’autre bout du monde, Cierco a poursuivi sa carrière, passant un temps par le cash-game, avant de faire la transition vers les MTT à partir de 2018. Depuis deux ans, le grinder revient à Vegas, réalisant même un gros deep run sur le Million Dollar Bounty (38e sur plus de 14 000 joueurs).
Cette année, le joueur focus le Main Event, sur lequel il réalise pour l’instant un excellent départ. « Le Day 1 était très bien, très calme. Mes tables étaient assez faciles, j’ai pu jouer un style tight agressif et j’ai déroulé toute la journée. J’ai notamment eu un beau spot pour passer près des 140 000. Open UTG + 1, call LJ, call CO et je paie KJ au bouton. Le flop vient Q910, magnifique, et l’OR c-bet 1/3, call, call et je call aussi. Turn 5, 2-barrel 3 500, call, call et cette fois, je fais 14 500, seul l’OR call. River 3, j’envoie all-in, pour à peu près le pot et il me paie avec 1010 ».
Anthony poursuit sur la même pente, tout en tranquillité. Après un petit pique à 170 000, le grinder de Gold Coast s’est stabilisé autour des 150 blindes, à l’entame du septième niveau. - Fausto
Pas de cartes, pas de remontada
Il était venu short, il est resté short et il est reparti. Volontaire et appliqué,
Romain Lewis n’a pas pu remonter la pente descendue lors du Day 1. Notre Team Pro a pourtant joué de patience sur sa première table, descendant près des 10 000 jetons avant d’envoyer une première fois le tapis. Un duel de blindes K
6
contre J
9
, ça tient et Romain conserve ses chances de retour. Card-dead pendant une heure, il est finalement envoyé au Horseshoe, puisque le Paris se vide peu à peu de ses tables du Main.
Dans la nouvelle salle, Romain s’accroche comme un diable et trouve quelques spots pour se maintenir autour des 20 000 jetons. Le spot de la remontée se présente enfin. Tapis avec A-Q, payé par J-J… Et rien. Le flip de l’espoir sera finalement celui du busto.
Romain aura encore quelques occasions d’aller chercher une perf sur cette édition, en mode short-handed, avec notamment un 3 000 $ PLO, pour se rappeler aux bons souvenirs des tournois WSOP à quatre cartes. Et bien sûr, le 10 000 $ 6-max du bouquet final. - Fausto
LaWatch manque une balle de chiplead
« J’ai perdu un pot pour monter à 400 000 » s’alarme Thomas Eychenne, qui m’arrête tandis que je passe à côté de sa table. Voilà des chiffres bien affolants sur des blindes 500 - 1 000. « On était dans un pot 4-bet, j’ai J-J et ça vient J109. Je check-raise tapis et il me paie avec deux Rois, sans carreaux. Turn K ! ». Une turn bien répugnante, qui laisse tout de même de nombreuses possibilités de partage, mais son adversaire terminera en full sur la river 9.
Heureusement, LaWatch avait eu la bonne idée de grinder pas mal de jetons sur les premiers niveaux du jour. Retour à 225 000, soit le stack avec lequel il avait démarré la journée. - Fausto
Murmurer à l’oreille du couvreur
Giuseppe Zarbo, raconte-nous une belle histoire ! Du genre de celles que tu nous racontes chaque été sur ce qui est clairement ton tournoi préféré, celui où tu t’appliques plus que nulle part ailleurs… avec une
clean sheet d’ITM sur quatre éditions consécutives (2011 à 2014) et un
money finish supplémentaire en 2022. En guise de réponse, l’Italien me montre son téléphone, et les messages envoyés à un ami. « J’ai esquivé un bon coup », peut-on y lire. Une histoire d’As-Dame assortis joué doucement préflop - pas de 3-bet - et qui trouve un flop Dame-5-3 : Giuseppe parvient à perdre une douzaine de blindes seulement contre un brelan de Dames.
On range le téléphone et on cesse de discuter, car le croupier nous rappelle à l’ordre : une nouvelle main vient de débuter. Giuseppe Zarbo y défend sa grosse blinde face à une ouverture du bouton (c’est payé aussi par la SB). Flop AK3 : Giuseppe check/call un c-bet de 2 000. Le turn 8 est checké. Rivière : un autre 8. Cette fois, c’est Giuseppe qui mise, et pas qu’un peu : 10 000. Il obtient un fold rapide.
En rangeant ses jetons, il me demande : « Tu avais vu ma main ?. » Non, surtout pas : je ne regarde jamais les mains des joueurs. Giuseppe chuchote : « As-2 off. » Je le quitte alors qu’il range un tapis de 108 000, plus de 100 BB. - Benjo
Abby, toute sorte d’ABI
Hier, elle jouait le Media Event, un freeroll où le vainqueur repart avec 500$ de goodies et un sac à dos WSOP. Aujourd’hui, elle joue le Main Event, un tournoi où le vainqueur repart avec 10 000 $ et le titre de champion du monde. Mais, qui est donc Abby Merk, cette grande blonde dont le sourire illumine les fields de freerolls comme ceux des tournois high stakes ? « Normalement, je joue des tournois moins chers. C’est mon premier Main et c’est le plus grand tournoi que j’ai jamais joué », confie la native de Chicago qui s’est lancée comme pro depuis six mois.
Avant ses perfs, c’est pour ses vidéos autour des tables de poker que Merk s’est fait connaître. « Je crée du contenu, des vidéos face caméra pour Pokernews, et sur ma chaine AbbyPoker. C’est surtout sur Tik Tok qu’on peut voir ce que je fais ».
Pour l’instant, les jetons décollent moins que les vues. Mais rien d’alarmant, Abby dispose toujours du tapis de départ à l’approche du niveau 8. - Fausto
Dabou se remet vite debout
Il n’a pas doublé, il n’a pas triplé… Il a décuplé son stack en une heure. Tombé dans la zone rouge, avec moins de 19 000 jetons au moment de démarrer le niveau 500 - 1 000, Maxime Parys a profité du poids de sa chute pour rebondir et décoller dans le ciel du tournoi.
Un premier double-up avec A-J contre A-10, une petite flush bien valorisée pour repasser au-dessus du tapis de départ et derrière, voilà le spot de folie.
« Je défends 9-9 en grosse blinde sur un open UTG + 1 et ça vient 985. Il fait 1 700, je fais 6 000, il call. Turn A. Normalement, je dois check, mais contre ce profil, asiatique un peu CS, j’envoie 12 000, il call. River Q, ça fait rentrer J-10, mais je pars pour value. 27 000 et il tank-call-muck ».
Une séquence savament menée par « Dabou » qui revient des enfers pour s’installer déjà sur un petit nuage de deux averages. - Fausto
Anecdotes, statistiques et citations à la con
Entre deux mains, Arnaud Mattern nous envoie quelques soumissions pour le concours de la plus belle chemise
On sait que vous mourriez d'impatience à l'idée de découvrir quelle célébrité un peu has been les WSOP ont réussi à recruter pour la cérémonie de présentation du bracelet. L'an passé, ils avaient dégoté Vince Vaughn. Un acteur dont les meilleurs films sont derrière lui depuis longtemps, certes, mais quand on a fait "Swingers", on peut se permettre de ne plus faire grand-chose derrière. Cette année, c'est Guy Fieri qui s'est chargé de la présentation. Guy Fieri ? Un chef cuistot ultra-médiatique aux Etats-Unis... mais guère réputé pour la qualité de ses établissements, plutôt portés sur le gras qui tâche. On vous laisse lire cette critique gastronomique du New York Times pour vous faire un avis.