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WSOP 2023-Main Event - 1B

Level 1 : plus qu’hier mais moins que demain ?

Level 1 : Blindes 100 / 200 BB ante 200 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Salle pleine

Difficile pour nous de vous parler chiffres en ce début de Day 1B, et ce pour deux raisons. En premier lui parce que l'organisation ne nous a toujours pas fourni les chiffres officiels de l'affluence du Day 1A. Et même si des échos sur le banc de presse parlent d'un peu plus de 1 000 entrants, nous attendront de recevoir l'information dans l'enveloppe cachetée frappée du sceau des WSOP pour vous la transmettre. Dans ces conditions, compliqué pour nous d'estimer si ce Day 1B surpassera le Day 1A... d'autant plus un 4 juillet. Une date sacrée ici pour le commun des mortels, qui va bien au-delà de notre 14 juillet à nous.

Pour marquer le début de l'été et célébrer comme il se doit la proverbiale Land of the Free bon nombre d'Américains choisissent de passer cette journée en famille, avec leurs proches. Les amateurs locaux, qui constituent chaque année un solide terreau à l'affluence du Main Event, devraient donc être en sous-effectif aujourd'hui. À tel point que l'an passé, dans des circonstances similaires, le Day 1B avait été légèrement moins peuplé que le 1A (880 joueurs contre 900), ce qui n'avait pas empêché le tournoi de flirter avec le record de 2006, à la faveur du Day 1D dantesque à près de 4 400 joueurs. Pour l'heure, avec 103 tables installées au coup d'envoi entre les zones Gold, Silver et Red du Horseshoe, on se dirige vers une configuration pas si éloignée de celle de la veille.

Faux départ

Estelle Cohuet

"J'ai perdu 25 000 dès la première main que j'ai jouée." C'est ainsi que nous accueille Estelle Cohuet dans la section Red de la Ballroom du Horseshoe. Pour son tout premier Main Event, la Top Shark espagnole a donc pris d'entrée un petit coup derrière la tête. "J'ouvre As-Roi off en début de parole, payé trois fois. Flop As-5-2, la grosse blinde donk bet, je paie. Turn Roi qui ouvre un flush draw, il mise pot. River brique complète, il envoie 25 000. Je ne suis pas ravie évidemment, mais je me dis qu'il peut avoir donk bet des deux paires moins bonnes, quelques tirages ratées... Je finis par payer et il a 3-4." Un sérieux coup de frein donc, mais qui laisse tout de même dourbie avec plus de 120 blindes (oui, on aime bien rappeler ici la qualité de cette structure).

Et sinon, ce premier Vegas ? "Je suis là depuis une dizaine de jours avec des copines, raconte la Française. On a passé un peu de temps à Los Angeles d'abord, on a fait pas mal de visites. Hollywood forcément, le Grand Canyon et le spectacle Michael Jackson du Cirque du Soleil. Moi qui aime beaucoup le cirque, j'ai été un peu déçu, c'est surtout une comédie musicale en fait." Mais rassurez-vous, Estelle a quand même pris le temps de jouer un peu au poker. "J'ai joué le Mini Main Event, le Monster Stack et envoyé deux bullets dans le Ladies." Sans place payée pour l'instant. Et pour en accrocher une ici, il va désormais falloir cravacher.

Very Bros. Trip

Également venu dans le désert du Nevada pour la première fois, Maxime Manzone vit ce Vegas en famille. "Je suis venu avec mon frère. Il joue aussi, sur des plus petits buy-ins. Ici, on peut jouer n'importe quoi à n'importe quelle heure, c'est complètement fou !" Surtout cette année où même le plus petit Daily à 200 $ de Downtown peut afficher complet. Jokeezy a largement fait sa part, participant à une dizaine de tournois depuis son arrivée le 22 juin. Colossus, Mini Main Event, 3K Freezeout, 5K 6-max, Millionaire Maker et une poignée de Daily Deepstacks : le Top Shark est en mission. "C'est un pur kiff. En plus ça se passe pas trop mal depuis le début," résume-t-il tout en prenant un pot à son voisin de gauche. "Je ne sais pas du tout qui c'est, mais depuis le début de la journée, il s'est fait mitrailler de photos et d'interviews." Après recherche, ce joueur à gros cigare typiquement américain répond au nom de Steven Buckner et s'est semble-t-il taillé une petite réputation après avoir terminé runner-up pour 690 000 $ du WPT Five Diamond à 10 000 $ ici même en octobre dernier, entre Chad Eveslage et Michael Gathy. Prudence donc, même si son tapis est déjà bien entamé.

American Idol

Gaëlle Baumann

À chaque nouvelle édition du Main Event, on reste surpris par la cote de Gaëlle Baumann de ce côté-ci de l'Atlantique dès que le Main Event démarre. Là où les deux écrans géants de l'Event Center du Horseshoe affichaient tout bêtement la clock du tournoi hier, ils diffusent depuis midi les temps forts de moutures passés du Big One. Et on vous laisse deviner qui a été mise en avant la première. Après le cruel coup qui lui a coûté d'être la première femme à se hisser en table finale du plus beau tournoi du Monde, O RLY a pu revivre en intégralité cette fameuse main disputée contre Vanessa Selbst lors du Day 1B de 2017. Et aux premières loges en plus, puisque l'Alsacienne est installée pile en face de l'un des deux dits écrans. Après une grosse heure de jeu, le tapis de notre pro n'a pas progressé mais une bonne nouvelle subsiste : "La table est magique, prend simplement le temps de nous glisser Gaëlle. Maintenant, il va falloir faire monter tout ça."

Louis l'usurpateur

Jason Koon - Louis van Niel

Ah, chouette, un compatriote inconnu de nos services arborant une veste bleu roi floquée "FRANCE". C'est sympa de nous faciliter la tâche en se faisant repérer. "Alors en fait non, je ne suis pas Français." Ah bon ? Tu es sûr ? "Ma mère est Française, mais mon père est Néerlandais et je suis né aux Pays-Bas." Mais la veste alors ? "Ah, c'est juste parce que je l'aime bien !" Tant pis alors, enchanté quand même monsieur... "Louis van Niel. C'est ma première fois à Vegas, je me suis qualifié sur GG Poker." Et le hasard du tirage au sort a voulu qu'il trouve directement à la gauche de l'un des plus gros ambassadeurs du site, l'une des nombreuses stars des Super High Rollers, l'actuel n°5 de la All Time Money List, le toujours très sympathique Jason Koon. "Tu crois qu'il y a une chance que l'on aille en table télévisée ?," demande Louis. Avec une tête connue supplémentaire qui viendrait se greffer durant la journée, ce n'est pas impossible.

La structure du Day 1

Elle est belle la structure du Main Event, elle est belle ! En fait, c'est bien simple, elle n'a jamais été ni imitée, ni égalée. À tel point que vous pouvez passer la journée avec le stack de départ et attaquer le Day 2 avec 75 blindes. Attention tout de même : dix heures pleines de poker, cela fera forcément des dégâts.

Level Blindes BB Ante
1 100 / 200 200
2 200 / 300 300
3 200 / 400 400
4 300 / 500 500
5 300 / 600 600

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2023 : le calendrier

Le marathon de ce Big One ne fait que commencer. Une fois les jetons placés dans les sacs ce soir, nous n'en serons qu'à la moitié... des quatre journées de départ ! Quant à l'entrée dans les places payées, elle ne se fera qu'en début de semaine prochaine. Pour tous ceux qui entrent en lice aujourd'hui, l'objectif est donc simple : réussir leur entrée, et rien d'autre.

Lundi 3 juillet Day 1A
Mardi 4 juillet Day 1B
Mercredi 5 juillet Day 1C
Jeudi 6 juillet Day 1D
Vendredi 7 juillet Day 2A / 2B
Samedi 8 juillet Day 2C / 2D
Dimanche 9 juillet Day 3
Lundi 10 juillet Day 4 (jour de bulle)
Mardi 11 juillet Day 5
Mercredi 12 juillet Day 6
Jeudi 13 juillet Day 7
Samedi 14 juillet Day 8
Samedi 15 juillet Pause
Dimanche 16 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Lundi 17 juillet Finale (fin)

Level 2 : chauffer le moteur

Level 1 : Blindes 200 / 300 BB ante 300 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Mercedes redémarre

Mercedes Osti

C'est une Mercedes Osti toute guillerette qui est venu nous voir sur le banc de presse jouxtant la zone Silver de l'Event Center. Pourtant, tout n'avait pas très bien commencé. "J'ai été obligé de fold un brelan de Rois, nous raconte-t-elle. J'ai paire de Rois, un troisième arrive au flop et sur la river qui fait rentrer la quinte, mon adversaire, un petit papy américain mise 25 000. Je me suis mis à l'insulter intérieurement, mais j'ai fini par fold." Un peu sonnée d'avoir perdu aussi vite près de la moitié de son tapis, la Française se voit déjà resserrer son jeu pendant les prochaines heures... jusqu'à ce coup rêvé avec une paire de 9. "J'ai sans doute fait une erreur au début de cette main, j'ai payé un 4-bet pour aller voir un flop. Bon, finalement, j'ai eu raison." Le flop en question est effectivement plutôt bon : 10-9-2. Check/call de Mercedes qui découvre une turn encore plus belle, un 2. "J'ai full, je ne suis plus battue que par une paire de 10. Je me dis qu'il peut tout à fait avoir deux Rois ou deux As, alors j'attaque." Une mise qui sera suivie d'une autre sur la river. "Il me reste 25 000, j'ai hésité à tout mettre, mais je me suis contenté de faire 12 500. Il m'a payé avec une paire d'As. Le pauvre, j'avais presque de la peine pour lui. Mais l'autre là, cet espèce d'en***** de f*** de p***, je l'attends au tournant. On est en bataille de blindes, ça va mal se terminer. Ah, je me sens mieux, vous ne pouvez pas savoir à quel point." Le Main, un puissant détonateur d'émotions. - Flegmatic

Derrière l'épaule de Moundir

Moundir

Vous avez pu le suivre le long de quatre épisodes hauts en couleur entre le Main Event et le High Roller du WPO Bratislava. Vous allez désormais pouvoir le retrouver à Vegas. Oui, Moundir est de retour sur la terre de ses premiers grands frissons pokeristiques, le Main Event des WSOP, sur lequel il avait terminé 472e en 2018. Nous avons vu notre WIP en chef parfaitement lancer sa campagne 2023. Il commence par ouvrir à 800 en milieu de parole, pour se faire payer par le cut-off et la grosse blinde. Le Français refuse le c-bet sur le flop 974, pour mieux check/call une mise à 1 000 du CO. Sur le 2 turn, c'est en revanche la BB qui prend l'initiative, à hauteur de 2 200. Seul Moundir reste dans le coup et paie un nouveau barrel à 3 500 sur le 6 river. Bien vu, son T9 est devant le As-7 adverse. - Flegmatic

Chechin taquin

Serge Chechin

Une deuxième hand history dans cet article featuring Serge Chechin, ça vous dit ? Après une ouverture UTG payée par UTG+1, le Français, assis un cran plus loin, fait monter les enchères à 1 700. Tout le monde reste dans le coup, le low-jack s'invitant même à la fête. Ils sont donc quatre à voir débarquer un flop T66. Le 80e du dernier Main Event opte pour une première salve à 3 000, payée une fois, puis une seconde, à 7 000 sur le 8. Il préfère gentiment tapoter sur le 7, pour se voir montrer JJ. "J'avais 74. Une fois que j'ai fait le 7 je ne peux plus bluffer river, nous souffle-t-il après coup. Bon, ça ne part pas très bien." Allez Serge, tu connais le chemin. - Flegmatic

Un tournoi comme un autre

Clément Richez

Le taulier de la team ATM fait son apparition. Cinq jours après un joli deep run avorté sur le 5 000 $ 6-max, Clément Richez s’attaque au plus gros morceau du festival, en compagnie de ces collègues d’équipe Samy Dubonnet et Benjamin Chalot. Une stratégie anticipée ? « Non. Ça fait des années que le débat existe sur quel est le meilleur jour pour s’inscrire. Personne n’a trouvé la réponse. Regarde, c’est censé être le plus dur et j’ai une belle table », commente celui que l'on surnomme bibibibiatchEZ.

Au moment de débuter le plus gros tournoi de l’année, Clément n’en fait pas toute une histoire. « J’essaie de ne pas me mettre de pression particulière. Je garde mes routines habituelles et je me dis que c’est un tournoi comme un autre. Je suis tout à fait prêt à buster dans une heure » affirme Richez, qui en est à son quatrième essai sur le Main Event. « Toujours pas d’ITM pour l’instant. Mais il y a un début à tout ». - Fausto

Kortex (se) joue du Bach

Clément Van Driessche

Un tournoi comme un autre ? « Je ne suis pas sûr que l'on puisse dire ça. C’est quand même un tournoi qui a une saveur particulière, nuance Clément Van Driessche. C’est le tournoi le plus cher pour l’équipe, c’est une structure bien plus longue, c’est un moment un peu particulier. En revanche, c'est vrai qu'il ne faut pas se mettre trop la pression parce que l'on joue le Main Event ».

Pour évacuer cette pression et arriver dans les meilleures conditions, le joueur de la Team Nutsr a lui aussi conservé ses routines. Sport, chill, en ajoutant tout de même une petite spécificité. « Avec l’équipe, on a regardé un bout du Day 1 sur PokerGo, histoire de se mettre dans l’ambiance. C’est pour se mettre en jambes, faire monter un peu la gnaque ».

Son pote Léo Soma a attendu hier le dernier niveau pour monter des pions, Kortex, lui, démarre d’entrée avec un joli 3-barrel sur la tête de David Bach. Pour Clément comme pour moi, ce nom ne nous disait rien, mais ce joueur pèse tout de même 16 tables finales WSOP, 3 bracelets et 3,5 millions de dollars de gains rien que sur les World Series, essentiellement acquis en variantes. Vêtu d’un grand chapeau de cow-boy blanc, Bach est également habillé d’un de ses trois bracelets. Il s’apprête à faire la rencontre de Kortex, avec un 3-barrel bien pesé du joueur Nutsr.

Sur un duel CO contre SB, Clément envoie 700 sur le flop 8J3, 2 700 sur la turn J et 6 600 sur la river 3. L’Américain mettra à chaque fois un peu plus de temps à payer mais s’acquittera tout de même de la somme, avant de muck ses cartes après que Van Driessche a montré son beau A3. Full-house. L’homme qu’on avait vu deep run ce tournoi il y a deux ans est déjà à 75 000 jetons. - Fausto

Statistiques, anecdotes et citations à la con

16 : comme le nombre de titres collectés par Joey Chestnut au concours du plus gros mangeur de hot-dogs, qui se tient chaque 4 juillet. L'Américain d'1m90 pour 105kgs en a dévoré 62 en l'espace de 10 minutes. Burps.

"Nan mais tu es canonissime !" Signé un joueur français qui sait trouver les bons mots pour s'attirer les faveurs de notre photographe.

Yoh Viral

Le début de tournoi de Yoh Viral ? C'est carré. Carré d'as précisément. Bon, difficile de prendre gros. 72 000 tout de même pour le futur DJ.

Level 3 : Pas de round d’observation

Des niveaux de deux heures, une profondeur unique au monde... Ça n'empêche pas certains de swinguer d'entrée. Dès le troisième niveau, on a vu plusieurs de nos tricolores engager tout leur tapis... avec succès.

Level 1 : Blindes 200 / 400 BB ante 400 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Pas de prise de tête

Alexandre Amiel

Alexandre Amiel est bien entré dans son Main Event. C'est avec un tapis de 100 00 jetons que nous le retrouvons dans la section Red de la Ballroom du Horseshoe. "J'étais à une première table composée uniquement d'Américains, et on m'a changé pour celle-ci, avec quatre joueurs asiatiques. Grosso modo, les meilleurs spots sont les plus proches de moi," précise-t-il en désignant les trois joueurs... américains à la cinquantaine bien tassée qui l'entourent. Son ascension vers les six chiffres s'est faite grâce à un coup-clé. "Un joueur ouvre à 900 UTG+1, je paie en position avec K9 et le siège 1 en small blind squeeze à 3 100. J'ai d'abord pensé à fold et puis j'ai fait un call que je ne fais jamais. C'est le Main Event, on est deep, pourquoi pas. J'ai bien fait." Le flop vient effectivement 995, et là tout s'emballe. "Il c-bet 4 100, je relance à 10 100 pour l'attraper, et telle n'est pas ma surprise de le voir surrelancer à 28 000. J'ai 68 000 au début du coup, je peux évidemment me contenter de call, mais il y a pas mal de scary cards turn et il peut tout à faire me payer avec deux Rois ou deux As. Au final, il a tank toute sa vie et fold. Il devait avoir entre paire de 10 et paire de Dames."

Engager tout son tapis dès le deuxième niveau du Main Event des WSOP, une expérience toujours stressante. "J'avais bust niveau 2 de mon tout premier Main en plus ! Mais ici, je pense qu'il n'a jamais ni As-9, ni paire de 5. Mais bon, je n'étais pas content pour autant." Avec déjà l'expérience de trois Big One accumulée, Alex commence à avoir un peu de bouteille. "C'est un tournoi sur lequel il faut se faciliter la vie, il y aura toujours des spots plus simples. Tout à l'heure, j'ai perdu de la value en ne relançant pas river avec deux paires max, alors que mon adversaire avait exactement la main sur laquelle je le mettais. Mais je n'avais pas envie de me faire relancer. Et l'an dernier, à deux tables d'ici d'ailleurs, j'ai fait un énorme fold avec brelan en gardant 17 000 alors que le pot faisait 100 000. J'ai eu raison, et j'ai terminé la journée à 90 000. Et aujourd'hui, si je finis avec le tapis que j'ai maintenant, ça me va très bien." Une partie du chemin aura alors été faite pour tenter de faire mieux que sa 554e place de 2018, et pourquoi pas franchir la barre du million de dollars de gains. - Flegmatic

Cécile, le baptême de feu

Cécile Ticherfatine

Elle sillonne le circuit depuis plus de dix ans… Pourtant, elle a attendu 2023 pour jouer son premier Main Event WSOP. Plutôt habituée au circuit africain, Cécile Ticherfatine avait mis le poker entre parenthèses pendant un temps, avant de faire un retour remarqué, notamment avec ce presque doublé dans son casino maison, à Dakar, lors des derniers WSOP-C. « Je m’étais fait une idée sur le Main Event, explique Cécile. Je pensais que c’était un tournoi très dur, avec que des bons joueurs, que je n’avais pas le niveau. Puis j’ai parlé à des joueurs qui m’ont dit “Non mais tu blagues” ».

La grindeuse s’aligne enfin sur le plus beau tournoi du monde… Et en découvre vite les sensations de swings. « Il a mal commencé ce premier Main Event » informe Ticherfatine. « J’étais descendu à 20 000 en me faisant craquer les As sur un spot cher, et j’ai même eu le temps de jouer mon tournoi à tapis couvert au deuxième niveau ». Avec brelan de Dames sur un flop Q107, la joueuse voit son adversaire lui demander le tout avec AJ. Heureusement, aucun trèfle ne viendra écourter sa première.

À peine, remise en selle, Cécile perd un nouveau gros spot flush contre flush. « J’ai une table très compliquée, affirme la joueuse. Ça 3-bet énormément, donc les pots sont plus chers, les ranges sont différentes… J’ai l’impression de jouer un Day 4 au Day 1 ». Un bon entrainement avant lundi prochain, où on espère retrouver Ticherfatine, sur le véritable Day 4 cette fois. - Fausto

Fabrice "big-pots"

Fabrice Bigot

« Je n’avais jamais autant swingué sur un Day 1 » commente Fabrice. Sur les deux précédents Main Event, où on l’avait vu à chaque fois traverser les jours, Bigot nous avait habitué à monter des pions lentement, sûrement, faisant parler son edge et son sens de l’exploit sans prendre de risques inconsidérés. Sur ce Day 1, les choses ne se passent pas comme prévu.

« Je suis rentré trois fois dans brelan avec “top paire” » explique Yepaki, qui a tout de même réussi à ne pas perdre tous ses jetons. « C’est le Main Event ! je fais attention au sizing, je joue small-ball » poursuit Fabrice, qui lui aussi rebondira en investissant l’intégralité de ses jetons, dès le deuxième niveau.

Cette fois, pas de sueurs, son adversaire avait 0%. « Ca fait open HJ, call bouton et je paie A9 en BB. Flop 99J, je donk 1 000 (dans 3 000), payé HJ. Turn A, je check, il fait 3 000, je check-raise 7 500, et il me fait tapis 30 000. Payé ». Le 108 adverse n’avait aucune chance d’abattre le full de Bigot, qui respire un petit coup… Avant de se reprendre un brelan dans la figure. 47 000 pour Fabrice. - Fausto

Petite excursion pour grands espaces

Adrien Delmas

En six venues à Las Vegas depuis 2017, Adrien Delmas commence à avoir vu du pays autour de Sin City. Arrivé le 5 juin, l'ancien membre du Team Winamax a pris deux jours pour s'éloigner des tables avant de faire son entrée sur le Main Event. Deux jours pour se ressourcer dans la nature, loin de l'agitation de la ville. "On est allés à Bryce Canyon en passant par la Valley of Fire et retour via Zion, déroule-t-il. On a beaucoup roulé, quelque chose comme dix heures, mais c'était vraiment magnifique. Le coucher de soleil sur le chemin du retour, avec une lune rouge au-dessus, c'était incroyable."

Que conseille-t-il alors à un pauvre hère qui n'a qu'une journée pour tenter de s'évader et ne goûte que très peu à une randonnée sous 40°C. ? "Valley of Fire c'est magnifique mais tu n'y vas pas du tout marcher. Il y a juste deux routes avec quelques parkings qui donnent sur des points de vue. Red Rock c'est sympa et c'est plus près, mais il peut faire très chaud. Le mieux c'est encore d'aller au Mont Charleston. C'est vingt minutes après Red Rock à l'ouest, tu es dans la montagne donc il fait beaucoup plus frais, et il y a des super chemins de randonnée à faire." N'en jetez plus, votre serviteur vient de trouver où il va partir recharger les batteries lors de son prochain day off. Ah oui, et à part ça, ce tournoi ? "Je viens de faire carré, donc ça se passe bien. J'ai pris 18 000 sur ce coup, pour monter à 80 000." Objectif : passer ce Day 1B pour s'offrir deux nouvelles journées de repos avant le Day 2. - Flegmatic

Level 4 : première tournée de sacoches

Level 4 : Blindes 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Y aller fort sur le Martini

Julien Martini

Avec des niveaux de deux heures et une profondeur abyssale, difficile de créer des écarts. Malgré tout, un stack français se distingue de la masse. Par sa taille naturelle comme par celle de son stack, qui dépasse déjà les trois startings à l’entame du quatrième level. Julien Martini mène le clan français, après un début de tournoi de rêve. Et pourtant, le Corse n’est pas en forme.

« On m’a forcé à me lever à 8h pour aller faire du karting » souffle Martini, qui a en effet dû participer à la course organisée par Greg Ceran-Maillard, le team Pro Manager de l’écurie PMU. « Je crois qu’il a fait exprès pour que je sois totalement crevé et que je ne bluff pas aujourd’hui ». poursuit Julien. La stratégie de Greg n’a pas marché. Dès le premier niveau, Julien mettait tous ses jetons au milieu avec de la caille.

Open UTG 800, call de SB et Julien se joint à la partie avec 44 en BB. 356 sur le flop. Check SB, Julien lead 700, UTG quitte le coup, mais pas la BB qui check-raise à 2 000. Pas assez au goût de Julien : relance 7 000 ! Payé.

Turn 8, check SB et nouveau parpaing de Julien pour 13 000, payé encore. River Q, check SB et Julien envoie la sauce : All-in ! Cette fois, c’en est trop pour la SB qui abandonne ce gros pot au Français.

Cette main a un double effet positif : remporter beaucoup de jetons, et sérieusement tilter l’adversaire en question, qui donnera le reste à Julien quelques coups plus tard. Sur ce coup, nul besoin de bluffer.

Open de Monsieur au CO et Julien paie les 1 100 avec 88. Le flop est plutôt bon : 558, pour un full. CO envoie 800 et Julien monte les enchères à 3 200. Le pot commence à grossir. Un peu plus encore sur le second barrel du Corse, pour 7 000 jetons sur la turn 3. Et de manière déraisonnable sur le tapis 55 000 river 3. Un tapis deux fois le pot qui provoque un long tank de son opposant, le temps de bien murir l’action avant de payer… A10. Hauteur As, oui monsieur. Malheureusement insuffisant pour battre le full floppé de Julien, qui prend un pot monstre. « C’était un récréa, je voyais qu’il jouait le tournoi de sa vie, et il a complètement craqué » conclut Martini, désormais assis devant 190 000. - Fausto

Jilano en cavalier solitaire

Quentin Guivarch

Lui aussi avait l'habitude de porter le blason de PMU. Cette année, c’est en solo que “Jilano”, l'ex vainqueur de la Pro Dream, débarque dans la capitale du jeu, pour un séjour plus court, mais tout aussi dense. « L’année dernière, j’avais fait deux mois. Cette fois, j’ai décidé de prendre que deux semaines, les deux dernières. C’est le moment où les gens sont le plus fatigués, tiltés, et un certain nombre de regs sont déjà partis », explique Quentin Guivarch.

Un Mini Main Event en guise d’échauffement, auréolé d’un petit ITM, et deux jours plus tard, le “Big One”, déjà. Un tournoi sur lequel Jilano a quelques sensations. Pour son dépucelage, Quentin était parvenu jusqu’au Day 5 du tournoi, après quelques grosses batailles face aux regs internationaux. Des gros joueurs, il en retrouve d’ailleurs dès sa première table, avec un Patrik Antonius en tête d’affiche. « Il y a Patrik, mais tout le reste ce n'est que des regs. C’est pas grave, on sait faire » lâche Quentin, qui a perdu son logo, mais pas ses ambitions. « Je suis dégouté pour PMU. Je vais gagner le bracelet, mais il n'y aura pas le patch, dommage ». - Fausto

Patrik Antonius
Patrick Antonius, lui, n’a toujours pas perdu son logo. Une promotion de son projet de réseau social de poker, qui porte toujours aussi bien son nom.

Un qualifié qui n'a pas froid aux yeux

"Je me suis retrouvé à tapis en bluff au niveau 1 !" Voilà qui n'est pas banal sur un tournoi à la structure aussi profonde que le Main Event. C'est pourtant ce qui est arrivé à Yoan Seban, qualifié Winamax de son état via un simple Expresso. "J'en ai joué deux, je sais que je suis un énorme chattard," avoue l'intéressé, qui en profite pour faire son premier séjout à Las Vegas, treize ans après avoir commencé à jouer. "Je fais très peu de live, poursuit-il. Ça faisait 3-4 ans que je n'avais pas touché de cartes." Pour se préparer au grand événement, Yoan s'est donc échappé sur quelques tournois, dont le 300 $ du Orleans, devenu un immanquable pour chaque jour off au sein de la #TeamCouvreurs.

Et ce gros bluff alors ? "Mon voisin de droite ouvre et je 3-bet A6 depuis le cut-off. Flop Valet-5-4 avec le Valet de pique et un flush draw. Il check/raise et je call. Je joue les backdoors quinte et flush. Turn T. Il pot et je call. Soit je touche et je peux lui prendre une tonne, soit je ne touche pas et je peux toujours bluffer. River Dame offsuit. Il check et je shove environ deux fois le pot." Son adversaire le met visiblement sur As-Roi puisqu'il abandonne en montrant une paire de 5. Monté un temps à 95 000 avant de redescendre à 40 000, Yoan s'est stabilisé autour des 50 000. "La table était facile au départ, mais elle s'est bien durcie." À cause peut-être de l'arrivée d'Alan Goasdoue, assis deux crans à la droite de notre qualifié.

John nada

Huit places payées depuis cinq semaines sur des tournois entre 300 et 2 000 $, mais rien de mieux qu'une 22e place sur un 800 $ du Venetian. Présent depuis le coup d'envoi de ces WSOP, où il a d'ailleurs joué le Tournament of Champions en sa qualité de vainqueur de bracelet online sur un 315 $ Turbo Bounty en septembre dernier, Jonathan Therme continue d'enchaîner les deep runs avortés à Vegas. Et ce début de Main Event est à l'image de son été : compliqué. "Dès le début de la journée, j'ai perdu un pot 4-bet avec une paire de Rois. Le mec fait flush river. Ensuite j'ai pas mal navigué entre 20 000 et 30 000. Et là j'ai 18 000." La route vers le premier ITM sur le Big One s'annonce donc semée d'embûches pour John. - Flegmatic

Statistiques, anecdotes et citations à la con

"Hey, listen to this crazy hand." Signé, un joueur en train de parler à un de ses potes par téléphone au milieu de la zone de tournoi. Après avoir vu sa paire de 2 se transformer en Valet sur Roi-Valet-2-2-Roi, il envoie le reste de son tapis river. En face, son adversaire met de longues minutes avant d'abandonner face up... As-Roi. "J'ai gagné la main, mais j'étais en tilt !" On le serait à moins.

"J'ai fold une paire de Rois sur une relance sur un flop hauteur 10. Toute la table était impressionnée et j'ai eu raison : il y avait deux 10 en face." Signé un Alexandre Amiel qui continue d'appliquer sa stratégie sérieuse et patiente.

Greg Raymer

2 : le nombre de Champions du Monde croisés pour l'instant aujourd'hui. Outre Greg Raymer, confortablement assis non loin du banc de presse avec un tapis flirtant avec les six chiffres, a également rejoint ce Day 1B le décuple vainqueur de bracelet et double lauréat du Main Event (1987/1988) Johnny Chan.

Level 4 : faim de lion pour une Top Shark

Level 4 : Blindes 300 / 500 BB ante 500 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Estelle à grands coups de pelle

Estelle

On avait laissé la Top Shark espagnole dans une situation bien fâcheuse. Au bout de deux mains, Estelle Cohuet avait perdu les deux tiers de son stack ! Ne vous en faites pas, ça va bien mieux pour notre Team Pro. En deux heures, Estelle a littéralement désossé sa table pour monter un tapis titanesque. Et avec la manière.

Estelle a trouvé les ressources, et les cartes, pour ressouder son stack. Quelques petits pots pour revenir au-dessus des 50 000, puis Cohuet envoie l’artillerie lourde. Voyez par vous-même : Open bouton, 3-bet 64 en SB (et pourquoi pas ?). C-bet sur le flop 3Q8 (et pourquoi pas ?), 2-barrel turn 5 et 30 000 sur la river 7 (maintenant, vous voyez pourquoi ?). Avec la meilleure combinaison du poker, Estelle a le plaisir d’entendre son adversaire annoncer “re-raise”, pour 30 000. Et bien tapis Monsieur, pour 42 000 total. 12 000 de plus, c’est déjà trop pour son opposant qui préfère lâcher l’affaire.

Estelle a gonflé les pneus. Désormais, elle peut rouler sur ses adversaires. Un gros coup 3-way remporté avec deux Rois pour passer les 150 000 et tandis que j’arrive au bord de sa table, Cohuet augmente encore la vitesse.

Open EP, défense BB et le flop vient 986. Premier barrel à 2 500 dans 3 200, payé. Turn 8 Second baaaaaar à 5 000, payé. River 10, “How much you’ve got ? All-in!”. Payé la mort dans l’âme avec K7. Monsieur avait bien senti, Estelle tenait un monstre. 99, full-house et nouvelle élimination. Main suivante, 3-bet sur la tête de Paul-François Tedeschi, qui s’est assis en début de soirée pour observer la démonstration Cohuet. Le Corse foldera sur un c-bet d’Estelle. « Slow down, please, slow down » supplie son voisin de gauche. « Never slow down » répondra sobrement Cohuet, désormais montée sur 190 000 jetons.

Amorella dans le pré

Adrien Amorella

Dans la famille des regs parisiens, je demande Adrien Amorella. Un nom qui sent bon le Club Circus, où le joueur a ses habitudes, mais aussi le WPO Dublin. Le joueur y avait alors décroché sa première victoire en Live, sur le fameux Sunday Surprise. Le revoilà à Vegas pour son deuxième Main Event WSOP. « L’année dernière, j’avais été éliminé au Day 3, juste avant l’argent. Mais je n’avais pas pris un aussi bon départ ».

Pas de folie chez Adrien, mais une bonne dynamique. « J’ai du faire une ou deux flushs. Et puis j’ai fait un petit hero-call troisième paire aussi » détaille Adrien. Une défense en SB avec 78. Check-check sur J97, bet turn 6 et check-call river 6. Son adversaire montrera Q10, le pot est pour Amorella. Ajoutez un pot 4-bet arraché au flop avec Q-Q contre Antoine Saout, assis deux crans à sa gauche, et ça fait déjà près de 100 000 jetons.

Johnny Bravo

Jonathan Therme

Fin de la disette pour Jonathan Therme. Passé autour de sa table sur la dernière main avant la pause, le Bordelais est face à une décision. Le board AT63T est déroulé et une mise de 26 000 attend le grand pote de Romain Lewis, soit une grosse partie de son tapis. Alors John prend le temps de la réflexion. Tellement de temps même que la clock est appelée contre lui. À trois secondes de la fin de la sentence, il finit par lancer un pion au milieu en signe de call. Son adversaire retourne alors A2 pour une top paire mal kickée qui cherchait un tirage couleur max. Avec KQ, Jonathan a pris la bonne décision. Le voilà qui remonte à hauteur du tapis de départ, pour s'offrir un dernier niveau beaucoup plus tranquille.

Freaking Amazing! MSG Sphere the World’s Largest LED screen in Las Vegas lights up for the 1st time on 4th of July. There are about half an hour of different visuals. Looks epic in person! pic.twitter.com/dLzkhg6ju9

— Attractions 360° (@SoCal360) July 5, 2023

Pendant ce temps en dehors du Horseshoe, le spectacle était moins au niveau du Strip pour le traditionnel (et décevant) feu d'artifice, que du côté de la MSG Sphere (pour Madison Square Garden, qui a financé le projet à hauteur de 2,3 milliards de dollars). Une demi-heure de son et lumière pour une impressionnante inauguration.

Level 5 : un dernier tour et puis s’en vont

Level 5 : Blindes 300 / 600 BB ante 600 Main Event 10 000 $ (Day 1A)

Opération Vegas

Boris Berthomet

Après la qualification de Léo Soma lors du Day 1A et en attendant l'entrée en lice de Jean-Robert Autran mercredi ou jeudi, le Team NutsR se dirige vers un 100% sur ce Day 1B. Tandis que Clément Van Driessche continue de naviguer autour du tapis de départ, Boris Berthomet navigue... autour du tapis de départ. "On se dirige vers une journée pour rien, lâche-t-il dans un grand sourire. Mais bon, c'est le seul tournoi où on est content de bag le tapis de départ." Venu l'an dernier avec femme et enfant, lebordelaii a préféré laissé cette fois la petite famille à la maison, pour se faire un gros Vegas en solo. "Je suis là depuis fin mai, et ce n'est pas facile évidemment d'être séparés aussi longtemps. Mais avec les enfants, ce n'était pas de tout repos non plus, j'étais debout très tôt." La maman du Team Winamax Gaëlle Baumann ne dirait pas autre chose : entre poker et famille, l'important est de trouver un équilibre qui convienne à tout le monde. "J'ai quelques amis militaires, poursuit Boris, et quand ils doivent s'absenter pour une longue période, ils parlent d'"opération". Donc voilà, ici, c'est un peu mon opération." Une opération ITM également, puisque pour sa quatrième participation au Big One, Boris cherche ensuite sa première place payée.

Tilté par le plus beau flop du monde

Rosalie Petit

« Je suis en tilt, j’ai fait full contre carré » s’emporte Rosalie Petit. La joueuse sort en effet d’un coup lunaire. Un duel blinde contre blinde, un flop avec de l’espace As-As-As, un c-bet bien chérot, payé par Rosalie avec KJ, check-check sur la turn J et sur la river 4, Petit envoie 13 000. Punition immédiate : raise 30 000. « Je ne pensais pas qu’il puisse miser autant au flop, je ne sais pas si je dois fold en bataille de blindes » rumine 4Bettencourt, qui avait quand même bien monté en début de journée. 67 000 pour Rosa.

Le fameux 4-bet de papi ricain

« C’est dur, déclare Mehdi Ferrah, qui lâche la poker face au moment de se lever de table. Ça fait dix heures qu’on joue à cette table, il n'y a pas eu un busto. Ca limp, limp, limp… C’est génial, sauf que j’ai foldé toute la journée. Il y a ce joueur, il n'a pas joué une main de la journée en six heures. Je me dis “Waw, la patience qu’il a”. Enfin, il iso 2 000 après un limp 600. J’ai deux Rois, je fais 6 000, et il me fait tapis 50 000 ».

La serrure était tellement verrouillée que Mehdi a troué le bouton fold. « Et ce n'est pas une caméra cachée, il y a celle de Yoh qui tourne depuis le début » reprend le joueur, en me montrant Hadrien qui tient comme toujours la caméra du Youtubeur français.

Le monde du poker est là

Nous avons beaucoup parlé des tricolores aujourd'hui dans ces colonnes, mais le Main Event attire bien sûr des joueurs des quatre coins du globe, dont bon nombre de têtes d'affiche. Voici une petite sélection de celles que nous avons pu croiser aujourd'hui.

Jason Koon

L'ambassadeur GG Poker Jason Koon a sans surprise fini par être déplacé devant les caméras de la table télévisée.

Martin Kabrhel
Il faut bien le brouhaha du Main Event pour parvenir à tempérer l'insupportable Martin Kabrhel.

Scott Seiver
Incroyable mais vrai : la meilleure perf' de Scott Seiver sur un Main Event WSOP a été réalisée... à Cannes, en 2012, pour une 10e place. À la maison, l'homme aux 25 millions de dollars de gains ne compte qu'une seule place payée.

Galen Hall
Il est temps que la journée se termine pour Galen Hall.

Andy Black
Andy Black, 5e en 2005 et 3e du Super Turbo Bounty à 1 000 $ la semaine dernière.

Kenny Hallaert
Un autre habitué des lieux, Kenny Hallaert, 6e de l'édition 2016.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

Alan Goasdoue

5 : le nombre de joueurs français dont nous pouvons vous affirmer l'élimination avec certitude. C'est ainsi terminé pour le vainqueur du FPS Paris Alan Goasdoue (ci-dessus), le membre du Team Pro PMU Dylan Cechowski, le qualifié Winamax Yoan Seban, le dernier Français en 2015 Paul-François Tedeschi ou encore le Lyonnais Gilbert Diaz.

Dylan Cechowski

Paul-François Tedeschi

Le feu d’artifice attendra

Main Event 10 000 $ (Fin du Day 1B)

Feu d'artifice

Ce tournoi nous a été vendu comme le plus gros du monde… Mais on ne sait absolument pas combien de joueurs sont dedans. Pas de chiffres sur le tableau de bord, pas d’annonce officielle, pas de sites traquant les entrées… Pour l’instant, on est plus sur un Main Event Surprise qu’un Main Event record.

Gaëlle Baumann - Maxime Manzone - Estelle Cohuet - Adrián Mateos

Nous, chez Winamax, nous avons au moins compté les nôtres : 4. Quatre au début, quatre à la fin : Adrián Mateos, Gaëlle Baumann, Estelle Cohuet et Maxime Manzone. Notre carré de Team Pro passe l’épreuve du jour, avec des réussites diverses. Et puisque Gaëlle Baumann est affichée sur toutes les télés du Horseshoe, qu’Adrián a droit à un journaliste personnel avec notre confrère Alex Hernando et qu’Estelle Cohuet a déjà eu les honneurs du coverage, concentrons-nous sur l’autre newbie, notre Top Shark Maxime Manzone.

À l’instar d’Estelle, Jokeezy06 vit sa première sur le plus gros tournoi du monde. Des étoiles dans les yeux, mais les yeux bien en face des trous, le grinder a fait ce qu’il sait faire de mieux : Monter des jetons. 121 200 précisément, un peu plus d’un double stack. Mais le plaisir de la grind s’est doublé d’un autre plus unique : celui de la découverte Main Event.

Maxime Manzone

« C’est une tension incroyable, déclare le joueur, arborant un grand sourire devant ces nouvelles sensations. Tu sens que c’est un jeu de survie, plus que sur n’importe quel autre tournoi. Même sur les petits coups, il y a un focus supérieur. On se bagarre pour le moindre spot ». Avant même le coup d’envoi du tournoi, le Cannois vivait déjà un rêve éveillé. « Vegas en général, c’est un pur kiff'. L’atmosphère de la ville, tu sens que c’est la ville du jeu, la ville du poker, et j’adore ça. C’est la première fois que je peux enchainer autant de tournois sur un festival et dans ces conditions. J’ai envie de rester trois semaines, même plus ! ».

Gaëlle Baumann

Pour commencer, on aimerait beaucoup vous donner des nouvelles de lui pendant les deux prochaines semaines, durée totale du tournoi sur lequel Maxime et ses trois collègues du jour sont alignés. Enchaînons d'ailleurs avec les autres. Après perdu les deux tiers de ses jetons pendant la première heure puis terrassé sa table durant les quatre suivantes, Estelle Cohuet a fini par se stabiliser à 150 200. Gaëlle Baumann a elle aussi connu un départ compliquée, mais la Strabourgeoise n’a pas trouvé les spots pour actionner la marche avant. Les mots « souffrance », « enfer » étaient ceux choisis par Gaëlle pour décrire sa journée. O RLY n’a cependant rien lâché et s’est gardée 26 500 jetons pour poursuivre l’aventure, en espérant un Day 2 plus heureux.

Adrián Mateos

Côté espagnol, la máquina avait bien chauffé le moteur, en montant sereinement les pions au-dessus de la barre des 100 000 jetons. Un affrontement fâcheux sur l’ultime main du jour le fait redescendre sous la barre des 80 000, mais Amadi trouvera tout de même le bon check-back river pour éviter le piège de son adversaire, qui avait trouvé le brelan. « J'ai fini avec un goût doux-amer, car j'étais au-dessus des 100 000 jetons. Je passais jusque-là une journée tranquille. Je reste content d'avoir empoché des jetons et de continuer dans ce superbe tournoi. Les vacances m’ont donné de l’envie et de la force ».

Julien Martini

35 Français recensés en fin de journée selon notre listing maison forcément incomplet et approximatif, cela fait douze de plus que lors du Day 1A. Mais soyez en sûrs : le contingent tricolore sera encore un peu plus fourni au moment de recevoir pendant la nuit le chipcount officiel (il nous en manquait une dizaine hier). Quoi qu'il en soit, personne ne devrait dépasser la figure de proue bleu-blanc-rouge, un Julien Martini absolument intouchable aujourd'hui - et uniquement devancé au chipcount global par un certain Jean-Pierre Van Der Spuy dont le nom a déjà fait le tour du banc de presse. Le triple Champion du Monde a démarré par un bluff à tapis avant de fracasser les boards puis de se faire livrer. Il termine son ascension à 284 000, soit près de cinq tapis de départ.

Clément Van Driessche

Julien Martini 284 000 Estelle Cohuet (Team Winamax) 150 200 Maxime Manzone (Team Winamax) 121 700 Quentin Guivarch 117 000 Benjamin Chalot 100 000 Clément Van Driessche 97 500 Valentin Oberhauser 95 000 Jonathan Therme 94 500 Axel Hallay 91 000 Moundir Zoughari (WIP) 84 700

Antoine Saout

Adrien Amorella 81 200 Alexandre Amiel 76 500 Rosalie Petit 72 500 Adrien Delmas 69 000 Boris Berthomet 66 000 Thomas Cazayous 64 000 Fabrice Bigot 44 800 Antoine Saout 30 000 Meddi Ferrah 26 000 Gaëlle Baumann (Team Winamax) 24 600

Grégoire Auzoux

Clément Kerrien 23 600 Serge Chechin 20 000 Mercedes Osti 20 000 Clément Richez 15 000 Grégoire Auzoux 11 800

Mais aussi... Adrián Mateos (Espagne, Team Winamax) 81 400

Moundir Zoughari

Décidément, le run 2023 de Moundir se poursuit. Vainqueur aux WSOP-C Marrakech, invité à jouer les Triton à Chypre, et héros de son propre spin-off de Dans la Tête d'un Pro, notre WIP passe au Day 2 en ayant réalisé une belle plus-value par rapport au stack de départ.

Yoh Viral

L’aventure continue pour la majorité de nos Français, mais pour quelques-uns, l’aventure s’arrête dès le Day 1, de manière plus ou moins brutale. Pris dans un spot brelan contre full avec As-Dame contre 88 sur un flop Dame-Dame-8, Yoh Viral a vu son stack de 90 000 jetons s’écrouler d’un coup d’un seul en milieu de journée. Pendant quatre heures, il a ensuite perdu tous les pots dans lesquels il rentrait, pour dégrinder lentement dans la zone rouge. Johan s’est accroché, Johan n’a rien lâché jusqu’à la toute dernière main du jour… où il se fait achever par deux As (contre deux 8). L’aventure est également déjà finie pour Alan Goasdoue, Gilbert Diaz, Dylan Cechowski, Paul-François Tedeschi et le qualifié Winamax Yohan Seban… Et même si on espère l’avoir seulement perdu de vue après un changement de table, il nous semble bien que ce soit fini pour Cécile Ticherfatine.

Feu d'artifice

Le véritable feu d'artifice qui marquera le lancement de ce Main Event aura-t-il lieu sur le Day 1C ? Au vu de la fréquentation somme toute mesurée de ces deux premières journées de départ, on est en droit de le penser, surtout quand on sait que bon nombre d'Américains préfèrent passer le 4 juillet en famille plutôt qu'à une table de poker. Cette fois-ci, pas sûr que l'Event Center et la Ballroom du Horseshoe suffisent à contenir l'envie des joueurs de la planète pour disputer ce soi-disant plus gros Main Event de l'histoire. Réponse dans quelques heures !

Fausto & Flegmatic

Day 1B : le bilan chiffré

EOTD
Day 1A : 1 038 joueurs (officiel) / 720 restants (dont 33 Français) Chipleader : Yehuda Dayan (Israël) 389 900

Day 1B : 1 118 joueurs (officiel) / 819 restants (dont 29 Français) Chipleader : Jean-Pierre van der Spuy (Afrique du Sud) 287 000

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET ET DÉFINITIF DU DAY 1B

Top 10

Martini
Jean-Pierre Van der Spuy (Afrique du Sud) Julien Martini (France) 286 000 Yuze Ding (USA) 284 500 Gar Cheung (USA) 281 500 Andrew Graham (USA) 277 700 Scott Numoto (USA) 268 200 Patrik Antonius (Finlande) 263 500 Jevon Lam (USA) 243 000 Robert Lofaso (USA) 233 500 Anatoly Filatov (Russie) 231 000

29 Français

Therme
2. Julien Martini 286 000 93. Anthony Cierco 139 200 139. Maxime Manzone (Team Winamax) 121 700 156. Quentin Guivarch 117 400 187. Benjamin Chalot 107 100 240. Valentin Oberhauser 98 500 257. Frédéric Normand 95 900 267. Jonathan Therme 94 200 276. Clement Van Driessche 93 100 294. Axel Hallay 90 100
Cazayous
322. Moundir Zoughari 84 700 348. Adrien Amorella 81 200 390. Alexandre Amiel 76 500 427. Rosalie Petit 70 800 438. Adrien Delmas 69 000 439. Thomas Cazayous 69 000 460. Boris Berthomet 66 000 484. Christophe Pommier 63 100 581. Dorian Melchers 50 000 639. Fabrice Bigot 43 200

Montois
665. Julien Montois 38 500
711. Edouard Mignot Paris 32 500
716. Damien Le Goff 32 100
732. Antoine Saout 30 000
761. Gaelle Baumann (Team Winamax) 24 600
772. Clément Kerrien 23 000
787. Mercedes Osti 20 100
788 Serge Chechin 19 200
808 Gregoire Auzoux Paris 11 800

Le reste du field (sélection)

Chan
16. Johnny Chan (USA) 218 000
17. Daniel Rezaei (Autriche) 216 200
23. Greg Raymer (USA) 201 400
25. Leonard Maue (Pays-Bas) 197 400
48. Christopher Brewer (USA) 173 200
62. Dinesh Alt (Suisse) 155 900
64. Valentino Konakchev (Bulgarie) 155 500
72. Jeff Lisandro (Australie) 149,500
73. Estelle Cohuet (Espagne, Team Winamax) 149 200
81. Andy Frankenberger (USA) 145 500

Haxton
87. Matt Glantz (USA) 142 600
91. Henrik Hecklen (Danemark) 140 000
113. Dietrich Fast (Allemagne) 133 500
150. Gary Benson (Australie) 118 900
191. Lander Lijo (Espagne) 106 600
217. Kenny Hallaert (Belgique) 101 900
230. Isaac Haxton (USA) 100 100
252. Scott Seiver (USA) 96 700
275. John Duthie (UK) 93 300
300. Allen Kessler (USA) 89 500

Kessler
313. Andrey Pateychuk (Russie) 85 900
317. Jason Koon (USA) 85 000
335. Rami Boukai (USA) 83 000
346. Adrian Mateos (Espagne, Team Winamax) 81 400
355. Razvan Belea (Roumanie) 80 400
366. Seth Davies (USA) 79 000
373. Naoya Kihara (Japon) 78 200
411. Georgios Sotiropoulos (Grèce) 72 900
425. Anton Wigg (Suède) 71 000
426. Max Steinberg (USA) 70 900

Lunkin
437. Barry Shulman (USA) 69 000
459. Armin Rezaei (Autriche) 66 100
477. Taylor Paur (USA) 63 400
537. Tony Cousineau (USA) 55 000
538. Vitaly Lunkin (Russie) 55 000
547. David Boyaciyan (Pays-Bas) 54 500
556. James Dempsey (UK) 53 000
612. Donnacha O’Dea (Irlande) 47 000

674. Andrea Dato (Italie) 37 900
703. Aleksejs Ponakovs (Lettonie) 34 500
714. John Eames (UK) 32 400
736. Dimitar Danchev (Bulgarie) 29 500
746. Humberto Brenes (Costa Rica) 28 500

Blindes au départ du Day 2 : 400 / 800, ante 800

Crédit photos : PokerGO.com

WSOP : le coverage Winamax