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WSOP 2022-Main Event - 6

Les choses sérieuses commencent

Level 26 : 40 000 / 80 000 BB ante 80 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Salle

Léger changement de décor dans l’Event Center du Bally’s. Les organisateurs ont revu la disposition, espaçant les tables de manière plus aérée pour laisser les caméramans voltiger plus librement sur le parterre rouge de la salle. Elles forment comme une petite galaxie dans laquelle médias et floors tournent comme de petites comètes.

Une nouvelle organisation qui symbolise l’entrée dans une nouvelle dimension, celle du Day 6 d’un Main Event. La tension qu’on sentait déjà monter hier va continuer de grimper, en même temps que l’échelle des prix. À chaque niveau, les coups se feront plus cruciaux, les cartes lourdes de conséquences, les émotions plus vives encore.

Cette journée nous amènera vite sous la barre des 100 survivants puis des 50, perforera le premier palier à six chiffres, avant de trouver les trois dernières tables du tournoi. Les choses sérieuses commencent. - Fausto

La journée charnière

De Almeida

« C’est la journée charnière, d’autant plus qu’on jouera trois niveaux après le diner (contre deux habituellement), commente Pierre De Almeida qui s’apprête à placer ses premiers moves du jour. La moyenne devrait être à 15 millions en fin de journée. Ca fait une bonne mission. On aime bien ce métier »

Malgré la succession des jours, notre qualifié arrive parfaitement reposé et motivé pour les nouveaux combats qui l’attendent. Et il a bien entendu analysé le profil des combattants qu’il croisera dans l’arène.

« Il y a un joueur russe à quelques millions de gains (Rok Gostisa). Le reste a quelques centaines de milliers. J’ai pas l’impression que ce soit tous des regs mais il faut que je prenne le temps d’observer la table, pose le joueur, bien conscient que le combat sera long. On est encore très deep, on ne va pas se jeter avec la structure, il faut prendre le temps ».

La patience, certes, mais lorsque l’occasion se présente, il ne faut pas tergiverser. Juste avant ces paroles sages, Pierre avait placé le premier assaut, avec un move astucieux qui lui permet déjà de fortifier sa position.

Open Stuart Young Hijack 160 000, défendu par Pierre en grosse blinde pour voir le flop J106. Le c-bet 175 000 est payé, puis les deux joueurs check sur la doublette J. Turn K, Pierre check encore et Stuart repart à l’attaque. 375 000 demandé. Pierre prend un temps de réflexion, puis une grosse pile de jetons bleu et l’avance au milieu : check-raise 1,1 million.

« Fuck me ! » Lâche instantanément Young, qui regrette amèrement son bet river. Il se grattera la casquette pendant une minute avant de lâcher sa main. Pierre revient près des 4 millions de jetons. - Fausto

Cavelier désarçonné

Cavelier
10 minutes : c'est le temps qu'a tanké Matteo Cavelier à la river, sur la dernière main avant la pause. Tout commence par une relance du jeune Français en position UTG, payée une fois. En small blind, Jeffrey Farnes envoie une surrelance à 575 000, et seul le Normand reste dans le coup pour voir un flop 3K9. Son opposant envoie 775 000, et Matteo suit pour voir le turn 10. Nouveau parpaing de la SB, qui propose cette fois 1,2 million. Matteo hésite un peu avant de payer. Le pot fait déjà plus de 4,5 millions, soit quasiment le tapis moyen du tournoi... La river est un J qui fait rentrer un bon paquet de tirages. Et Jeffrey, qui couvre le Frenchie, ne met pas longtemps à annoncer all-in ! A ce moment, la pause a déjà commencé... Et Matteo va entrer dans un interminable tank.

TranVisiblement très embêté, le jeune homme va ainsi réfléchir pendant de très longues minutes, cherchant à l'occasion des tells sur un adversaire impassible. "Il peut faire un fucking call avec deux paires, mais pense qu'il a une très bonne main ici, prophétise Kenny Tran, qui a sympathisé avec le Français hier et qui est venu regarder la fin de ce coup. Mais je crois que Jeffrey a AK ici." Finalement, le Français finit par lâcher sa main, se gardant un stack de 3,8 millions. "Good fold," dit Kenny dans le rail. "J'avais As-Roi", avoue Matthieu à un Kenny visiblement étonné, et avec qui il va débriefer ce coup durant la moitié de la pause restante. Jeffrey Farnes passe lui à 9,6 millions. - Rootsah

On ne change pas une équipe qui fait des folies

Rebei

Karim avait annoncé la couleur dès hier soir. Il ne viendra pas pour attendre les paliers, mais pour jouer son poker. Un poker imprévisible, fantasque, déroutant, qui cause des dégâts depuis plus d’une semaine. L’un des chefs de file et grands animateurs du clan français a montré qu’il n’avait pas peur de faire grossir les pots et d’envoyer des pralines, en semi-bluff comme en bluff total. Pour débuter la journée, il construit un premier pot de haute voltige, en payant un tapis de trente blindes avec KQ.

« Je savais qu’il était sur un mauvais as » affirme Rebei, qui jouait en effet un premier flip contre As-Dix. Malheureusement, le tirage carreaux trouvé au flop ne se concrétisera pas. Pas de quoi s’alarmer, il y a encore 6 millions de jetons devant Karim. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Sur le chemin de la salle de tournoi, je me rends compte que j'ai oublié ma carte avec mon seat draw. Je me dis que je me renseignerai sur place... J'arrive dans la salle, et la première table où j'arrive, la première place que je vois, c'est mon sachet ! Ce n'est pas un signe, ça ? " Signé : un Serge Chechin prêt à prendre tous les signaux positifs pour la suite de la journée.

Mikael Guenni, qui avait débuté sur l'une des deux tables secondaires du plateau télévisé, est revenu dans l'aire de jeu principale, avec un tapis de 520 000, soit cinq blindes pour la reprise après la première heure de jeu. "On ne lâchera rien", promet le Parisien, qui avait débuté la journée avec 980 000. "On va doubler ici !"

Salas
Le champion du monde WSOP online 2020, Damian Salas (également finaliste du Main en 2017), a trouvé un double-up assez rapidement. Après une relance au bouton, il 3-bet de petite blinde, avant de voir son adversaire 4-bet shove. L'Argentin call avec deux Valets et gagne contre As-4 pour remonter à 4,5 millions.

0 : soit le nombre de Français éliminés après la première heure de jeu.

La structure du Day 6

Salle
Hier, on a joué cinq niveaux et demi. Ce sera la même chose aujourd'hui, sauf qu'au lieu d'entamer le level 26, on le terminera : il reste une heure de jeu aux blindes 40 000 / 80 000 avant de passer au niveau suivant. Attention au passage du level 28 au level 29, où la petite blinde vaudra subitement beaucoup d'argent...

Level Blindes BB Ante
26 40 000 / 80 000 80 000
27 50 000 / 100 000 100 000
28 60 000 / 120 000 120 000
29 100 000 / 150 000 150 000
30 100 000 / 200 000 200 000
31 125 000 / 250 000 250 000

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

Floor
C'est assez fou pour ceux qui ne sont pas habitués à suivre jusqu'au bout le plus beau tournoi de la planète : il ne reste plus que 1,4 % des 8 663 joueurs au départ (soit 123 rescapés), mais quatre jours seront encore nécessaires pour couronner le Champion du Monde 2022 ! On devrait tomber à moins de trente joueurs à l'issue de la journée. Tout le monde est déjà assuré d'encaisser 62 500 $.

Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B / 2C
Vendredi 8 juillet Day 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

WSOP : le gros reportage Winamax

WSOP : la galerie photo de C. Darcourt

À 100 à l’heure

Level 27 : 50 000 / 100 000 BB ante 100 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Rebei

Beaucoup d'émotions dans ce début de journée. L'entrée dans le nouveau niveau a excité une action déjà bien tendue. Côté français, on a notamment assisté à une désintégration éclair, suivi d'un décollage explosif, causant de nombreux dégâts dans l'Event Center. L'incendie se propage de tables en tables, à tel point qu'il ne reste que 100 survivants, après seulement deux heures de jeu.

Matteo, fin de la chevauchée

Dans le commandement de l’armée française en marche sur ce Main Event, un visage juvénile. Matteo Cavelier, 21 ans et une semaine, venu en solo pour son premier Vegas, franchissait les épreuves avec brio, pour guider la délégation bleue, depuis le haut du chipcount. Il a fait parler ses moves téméraires et sa technique aiguisée pendant de longues journées. Mais sur ce Day 6, la magie a cessé d’opérer.

Matteo 2

En deux coups et dix minutes, le natif de Compiègne chute brutalement et voit son stack s’effondrer, puis disparaître du field, autour de la 110e place. Une grosse moitié de son stack a été emporté sur cet affrontement contre Jeffrey Farnes, puis le reste s’est envolé dans une tentative de squeeze, mal timée.

Open Hi-hjack, call du Cut-off et Matteo trouve 88 en BB. Avec 30 blindes, le jeune homme opte pour le squeeze. L’OR se barre direct, mais pas le cut-off qui réfléchit longuement. « Il a tanké pendant trois minutes alors qu’il avait deux valets » lâche Matteo un brin surpris par ce demi slowroll, mais très peu de déception sur le visage du garçon.

Cavelier

« C’est dommage, je perds l’énorme pot face à l’Américain. Il m’a dit qu’il l’avait donc a priori j’ai fait le bon fold. C’est un peu frustrant, on a toujours envie de faire mieux, surtout quand on arrive à 100 left d’un Main Event, mais c’est un vrai bon résultat. J’en garderai de très bons souvenirs » relativise Matteo. « C’était ma première fois ici et c’est un Vegas vraiment réussi. C’est sur que je reviendrai, mais je vais encore jouer jusqu’à la fin des Series. Il y a encore quelques beaux tournois et je serai aux tables dès demain ».

Rebei ressort le champagne

Un premier tour de montagnes russes pour Karim Rebei. Tombé à 5 millions de jetons après une petite heure de jeu, le Livetard a encore fait des siennes pour retrouver de la hauteur. « J’arrête pas de relancer pour remonter, j’agresse, ils commencent à en avoir marre » commente le Franco-Algérien. « J’ai ouvert la fenêtre et il y en a un qui a décidé de sauter avec moi ».

Une expression maline pour décrire le coup vertigineux qu’il vient de construire. Bataille de blindes entre Karim et Olivier Weis, le Français ouvre à 300 000 avec K9. L’Allemand relance à 1 200 000 et Rebei envoie la sauce : Tapis annoncé pour les presque 5 millions que possède Weis. Snap-call avec 1010 et nous voilà avec un pot à huit chiffres. « Je prendrais le roi sur la river… Ou sur le flop » hésite Karim.

Ça sera sur le flop. K74, Rebei qui saute de joie en direction de son rail posté sur les bords de la salle. La turn A et la river 2 ne changeront rien. Le poker champagne a encore fait des étincelles. Revoilà Karim dans le gang des chipeladers, avec près de 12 millions de jetons.

Ravi d'être venu, content de partir

Guenni

Avec son shortstack, Mikael Guenni savait qu’il allait vite mettre ses derniers jetons dans la bataille. L’occasion s’est présentée après une petite heure… Et malheureusement, il n’y en aura pas de seconde. Face à un open et un call, le Francilien trouve une paire de trois, suffisante pour avancer ses sept dernières BB. Les deux joueurs suivront, l’un d’entre eux isolera le Français sur le board AQ64, mais sa paire de Huit est bien devant celle de Français. Pas de trois river et Mikael sort de ce Main Event en 108e position.

« J’ai kiffé. J’ai fait six jours de rêves, déclare Mikael Guenni. Les émotions de ce tournoi, c’est magnifique. Ça faisait quatre fois que je tentais le Main Event, quatre fois que je sautais en fin de Day 2. Par contre, qu’est-ce que c’est éprouvant. Je suis bien content de faire ça en tant qu’amateur, parce que ce rythme là tous les jours, c’est compliqué » poursuit Mikael, bien content de reprendre l’avion pour retrouver sa famille et sa vie parisienne.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Lampe

On ne l'avait pas encore aperçu, mais Aladin Reskallah est bien présent à 100 left de ce Main Event. Ah non, je mentais, c'est juste Philipp Neiman qui, comme notre Ex-Team Pro, tente d'invoquer le génie de la lampe pour exaucer ses vœux de run good.

500 000 : Comme la valeur des nouveaux jetons, de couleur noir, qui viennent d'être mis en circulation.

On dormira quand on sera morts

Level 27 : 50 000 / 100 000 BB ante 100 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Il nous reste 5 Français en lice dans ce Main Event, et hasard du jeu des cassages de tables, trois d'entre eux se retrouvent quasi côte à côte : siège 1, Antoine Labat, siège 3, Pierre de Almeida, et siège 9, de l'autre côté du croupier, Serge Chechin. Et celui qui se porte le mieux pour le moment semble bien être l'ex-finaliste de ce Main Event WSOP.

Antoine met les bouchées doubles

Labat
Antoine Labat nous confie ainsi avoir doublé son tapis dès le premier niveau. "Je relance UTG+1 avec J10, et je suis payé UTG+2. Sur le flop K83, on check tous les deux. Turn, un 7, je mise 4,5 blindes, il me relance à 10,5 blindes, et je paye. La river est un 9 qui me donne la quinte. Je check, il mise 20 blindes, et je lui demande son tapis. Il paye assez vite avec 7-7 pour brelan... C'était un bon catcher, cette river !" Voilà ainsi celui qui est connu sous le pseudo de "Mpiyavv" de retour à 8 millions, alors qu'il avait déjà atteint les 10 millions plus tôt dans la journée. "Pfiouh, les émotions, souffle t-il. Ce n'est que la deuxième fois que je double dans ce tournoi. Et ça fait plaisir de double-up en règle générale." On veut bien le croire... - Rootsah

Deux mains, deux destins

Chechin
Le poker est un jeu d'ascenseurs émotionnels, d'autant plus dans le Main Event. Ce n'est pas Serge Chechin qui dira le contraire : en deux coups consécutifs, le Français est successivement passé de la confiance à la déception... On commence par la confiance. "Après une relance en middle, je défend ma big blind avec 69. Le flop vient J-J-2, on check tous les deux. Le turn est un K, pareil. La river est un 3, je check et il mise 200 000. Je fais 650 000." Son adversaire va alors réfléchir bien longtemps ; "Il paye tout", affirme Antoine Labat, qui s'attend donc à un call. Mais cette fois, c'est l'exception qui confirme la règle : Monsieur passe un K face up, permettant à Serge de claquer son bluff et un "Yes !" bien sonore. A ce moment, notre homme est au top de la confiance...

Mais sur la main suivante, le siège 2 open-shove poir 1,8 millions en position UTG. Muni de deux Dames, Serge ne se fait pas prier pour payer en envoyant un paquet de jetons au milieu. Son opposant retourne 9-9, et tout va bien jusqu'à la river d'un baby board. Sauf que vous l'aurez compris, c'est un 9 qui y pointe le bout de son nez. Suite à ce coup Serge, qui avait débuté le Day 6 avec 3 520 000, retombe ainsi à 1,7 millions, et c'est évidemment un brin déçu qu'il vient nous raconter tout ça dans le rail : "Mais tu as vu, je n'ai pas moufté. Dommage, ça me faisait passer à plus de 5 millions, ça me mettait bien... Finalement, heureusement que je prend le coup d'avant !" En quelques minutes, Serge Chechin a en tout cas véçu un bon aperçu des émotions que peut générer un tournoi de poker. Et n'est-ce pas aussi pour ça que l'on joue le Main Event ? - Rootsah

Rebei-matin

Karim Rebei joue généralement un poker peu académique. Et parfois, comme avec sa flush improbable rentrée avec K3 au Day 5, certains de ses moves lui permettent de chatter de grosses combinaisons de poker ! Karim vient en effet de réussir une quinte flush, éliminant au passage un joueur. "C'est ma première de l'année ! J'ai relancé à 270 000 préflop, il a fait tapis pour 1,4 millions avec As-Dame, et j'ai payé avec 98." On vous donne la suite en images

SF 2
Bon, tapis payé avec 8-9, ça ne s'annonce pas super...

SF 3
Oui la quinte colorée papa !

Straight flush

SF 1
"Heureusement que je l'ai rentrée, car mon adversaire avait la couleur !" Car s'il n'hésite pas à payer des tapis avec des mains marginales, ce que Karim déteste par dessus-tout, ce sont les joueurs qui attendent les grosses mains pour engager tous leurs jetons : "Il dorment tous ici, c’est des dormeurs professionnels. Ils font la sieste pendant deux heures, ils doublent puis ils se rendorment. Pour les bouger, il faut pas attendre les As, il faut que je leur fasse des bad beats pour les réveiller. Moi, je ne laisse personne dormir, je ne l'ai jamais fait." Ses adversaires sont prévenus... - Rootsah, citations Fausto

Ils ont tiré leur chapeau

Smith
La structure n’empêche pas la déconfiture. En un niveau et demi, nous avons déjà perdu un tiers du field. 40 joueurs ont déjà pris la poudre d’escampette. Petite sélection des joueurs phares partis pas trop tard.

Dan Smith quitte le plateau d'entrée, pris dans un duel avec As-Dame contre le As-Roi de Michael Rocco. Zilong Zhang, le fameux trublion qui l’avait fait doubler avec 82o à tapis pré-flop, l’a suivi peu de temps après. Timothy McDermott tombe également dans la première heure, tout comme Gabi Lishvitz. Le Team Pro Pokerstars Chris Dasilva ouvre ensuite le palier à 73 100 € avec sa 98e place. Même gain pour le Russe Rok Gostisa, le Belge Johan Schumacher et le finaliste du Monster Stack 2017 Stanley Lee.

Da Silva Taylor
Chris Dasilva et Andy Taylor avant de partir à tapis dans un duel KQ contre AJ

Da Silva Taylor
Chris Dasilva et Andy Taylor après le coup KQ contre AJ où personne n'a touché

Suite à cette hécatombe, il ne reste que 84 prétendants dans ce Main Event, répartis sur dix tables.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Hier, je me suis posé sur une slot, ce que je fais rarement. J'ai mis 100 balles, et j'ai pris 12k". Signé : un Joffrey Lhote qui vient de rembourser une partie des pertes de son séjour à Vegas, dans le plus grand des calmes. En course sur le Mixed NLHE/PLO à 1 500 $, il nous confie ne viser que la table finale désormais.

Slot
Regardez bien en bas à droite...

Le temps, c’est de l’argent

Level 27 : 60 000 / 120 000 BB ante 120 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

David attend son heure

Rostschild
David Rotschild continue son petit bonhomme de chemin dans ce Main Event, mais ne semble pas pouvoir faire grand-chose d'autre qu'attendre. Au moment de changer de table pour aller sur le plateau TV (il joue désormais à la droite d'Antoine Labat), le Français nous confiait qu'il était "card dead. Je me suis fait suckout en début de journée, alors j'essaie de resister, en gagnant des petits pots. J'ai 3,5 millions." (pour rappel, il pointait à 4 485 000 en début de journée). Son changement de table ne semble pas lui avoir été bénéfique, puisqu'on ne l'a vu entrer dans quasiment aucun coup en une demi-heure. "Il joue en ligne", confirme Antoine Labat. Mais patience : le Main Event est long, et le rush peut pointer le bout de son nez à tout moment. Histoire pour David d'espérer aller encore plus loin... - Rootsah

Pierre de Boulbi

De Almeida
Karim Rebei semble déteindre sur ses voisins de table. Depuis le début de la journée, on assiste à un concours de bluffs. Son opposant américain Robert Minor avait déjà provoqué un coup de tonnerre avec un bet puis re-raise tapis sur un board J8310K pour faire folder un brelan de Rois avant de claquer son AJ, dans un pot monstrueux.

Bluff

"Ce bluff m'a redonné la pêche" s'enthousiasme Robert Minor, qui raconte son coup de fou furieux à ses amis dans le rail

Trente minutes plus tard, c’est Pierre De Almeida qui s’y met, sous les projecteurs de la "featured table". Open 250 000 Antonio Lievano au bouton et 3-bet de De Almeida en SB à 1 million de jetons. L’Américain paie la relance quand vient le flop A78.

Le Français prend son temps, puis envoie une praline à 1,2 million, en se laissant un peu plus du double derrière. Antonio prend deux, trois minutes, jusqu’à se faire timer par son adversaire. Après le décompte de trente secondes, Lievano finira par jeter ses cartes, moment choisi par Pierre pour claquer un superbe… 92 ! Un move que n’aurait pas renié le Duc de Boulogne, ni Karim Rebei, qui lâche un fort et sincère « bien joué ! » à son compatriote.

Jusqu’ici tout va bien, mais la joie de De Almeida sera de courte durée. Une orbite plus tard le Français se retrouve dans un nouveau gros duel, cette fois face à Frank Funaro. Pierre a payé le resteal adverse avec As-Dame. Malheureusement, c’est derrière le As-Roi adverse. Le croupier va alors jouer avec les émotions des protagonistes. Un flop QJ7 place le Français favori. La turn K fait serrer le pong de l’Américain, qui valide le double-up sur la river 5. Pierre retombe à 3 millions de jetons.

Chechin pose son chèche

Chechin
Pas de remontada pour Serge Chechin. Auteur d’un parcours exceptionnel et d’une très belle résistance depuis la fin de Day 5, le Français n’a pas réussi à redresser son shortstack sur ce Day 6. Attendant sagement les spots, il a été assez patient pour prendre le palier de 15 000 $, et valider ainsi sa première perf à six chiffres (101 700 $). Présent depuis près de quinze ans sur le circuit, Serge Chechin réalise son record de gains sur le plus gros tournoi du monde. Mais plus que l’argent, ce sont les sensations qui Serge garde en mémoire.

« C’est un évènement magnifique ! Tout les joueurs qui peuvent se permettre de jouer ce tournoi devraient en faire l’expérience. Au moins une fois. En termes d’émotions, c’est très fort » commente le joueur juste après sa sortie, en 80e position.

Aldemir
Le tenant du titre ne réussira pas le doublé ! Koray Aldemir termine 75e de ce Main Event, mais aura vaillament défendu sa couronne.

99
Quand tu viens de payer un tapis avec 8-8 et que ton adversaire retourne 9-9

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Barry Greenstein, one time !" Signé : un joueur à tapis avec As-Roi contre deux Rois, et qui espérait voir tomber un "Ace on the river" commme le titre du livre de ce bon vieux Barry.

"Les champions du monde passent leur temps debout. Regardes Koray Aldemir en table TV, il est tout le temps en train de marcher. Ryan Riess aussi. Bon, lui, c'est surtout pour aller chercher des bières." Signé : un Antoine Labat qui passe beaucoup de temps à tourner autour de sa table entre les coups, pour dit-il "observer les joueurs sur les angles différents. J'ai aussi trouvé un betting pattern qu'il font tous à table quand ils ont du jeu, mais je ne peux pas le révéler."

"L'avantage de la table TV, c'est qu'on aura toujours la solution quand on ne voit pas les cartes des joueurs." Signé : Antoine Labat, encore, qui n'est pas un rookie des plateaux TV.

"Tu vois, il payent toujours, le théorème se vérifie." Signé : Antoine Labat, toujours, qui a vu un joueur payer une grosse mise sur la river d'un tableau K3259 avec une simple paire de 4, quand son adversaire détenait AK. GG !

"Il a fait des mathématiques quantiques. Il a même craqué le serveur de la DGSE à 11 ans", avance le cousin de Karim Rebei, qui présente son héros aux spectateurs nouvellement arrivés.

"Non, c’était celui de l’armée française", rectifie l'intéréssé.

Un random brag sur les bords de la featured table d’un Main Event WSOP, par Karim Rebei, aussi doué en informatique qu’à tapis pré-flop.

Perdre ses particules

Level 28 : 100 000 / 150 000 BB ante 150 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Deux de nos quatre français éjectés sur ce dernier niveau. L’un juste avant, là juste après le dîner. Deux hommes qui se sont découverts sur ce Main Event, en partageant de longs moments aux tables, en échangeant les vannes et les coups de poker. Leur destin était lié jusqu’à la fin, David De Rotschild et Pierre De Almeida voient leur beau parcours s’arrêter en 70e et 64e position.

Quand la chance manque d'endurance

De Almeida

Pour parvenir jusqu’en finale d’un Main Event, il ne faut pas seulement être chanceux. Il faut être chanceux pendant dix jours ! Un seul Day sans, et impuissant, vous verrez vous jetons vous quitter en un rien de temps. Pierre De Almeida peut en témoigner. Le vent dans le dos durant près d’une semaine, le grinder a connu une journée terrible pour se faire emporter en deux set-ups.

Juste après son bluff hardi, Pierre perdait un gros tiers de son stack sur une rencontre As-Dame contre As-Roi. Trois quarts d’heure plus tard, le Français se retrouve à nouveau dans une grosse rencontre pré-flop. Open UTG 240 000, la parole arrive sur Pierre au bouton. Notre qualifié découvre AK et envoie le tapis pour 2,5 millions de jetons. Les deux blindes fold et UTG retourne instantanément son AA en posant le jeton du call.

De Almeida

Aux côtés de son rail initié par le copain Eliott Kessas, Pierre trouve un peu d’espoir sur le flop KQ10. Mais ni la turn 6, ni la river 6 ne permettront de valider le bad-beat. Pierre quitte ce Main Event en 70e position, pour 121 500 $.

« Je ne peux pas me plaindre. Au bout d’un moment, les choses ne sont plus entre tes mains, ce sont les cartes qui décident. J’aurais pu sortir au Day 1, et je fais un superbe run d’une semaine, c’est magnifique » réagit le joueur en s’éloignant du spot télévisé.

Pour la deuxième fois en deux ans, le joueur vient de deep run le plus beau tournoi du monde, alors qu’il démarre sa carrière de joueur professionnel. « Je ne pouvais pas mieux terminer mon Vegas qui n’avait pas très bien commencé. Ça fait plaisir et ça fait beaucoup de bien au moral, surtout que ça fait que trois mois que je me suis lancé comme pro. J’ai une femme et deux enfants, donc je n'ai pas vraiment le temps de jouer en Live. Ce genre de voyages, c’est juste pour le kiff, quand j’ai l’occasion de me qualifier sur des belles destinations ».

Et on lui souhaite de remporter bien d’autres tickets pour nous faire vibrer sur d’autres évènements du circuit.

Destins liés

De Almeida De rotschild

Si vous demandez à Pierre De Almeida avec quel compatriote il garde le plus de souvenirs de ce Main Event, le qualifié Winamax vous répondra David De Rotschild, à n’en pas douter. Lors du Day 4, l’ex-staff PMU a vu le jeune amateur arriver à sa table, qu’ils ont rasée ensemble, tour à tour. Ils ont échangé les vannes, les bières et les bonnes values afin de se construire un stack pour la suite de l’aventure.

Le lendemain, il se retrouvait encore au milieu de l’Event Center. Au cours d’une bataille acharnée, les deux hommes ont entrecoupé leurs discussions de quelques bras de fer tendus, à l’image de ce check-raise massif de Rotschild dans un pot 3-way, qui obligera Pierre à coucher sa double paire sur un board A107Q. Pierre avouera ensuite qu’il a profité de son image sérieuse pour lui placer un petit bluff, que Pierre garder quelque temps en travers de la gorge.

Rien de grave, les deux hommes passent encore une fois l’épreuve du jour pour se retrouver au Day 6 d’un Main Event. Ce mardi, David et Pierre n’ont pas eu l’occasion de bavarder ni de boxer. Mais pas besoin d’être à la même table pour lier son destin. Tandis que Pierre quittait le tournoi sur l’ultime main du niveau 21, Rotschild imitait son compatriote au retour du diner-break, pour sortir six places plus loin, pour exactement le même gain.

Rotschild, la banqueroute

Pierre a connu les ascensions éclaires et la chute vertigineuse. Pour David de Rotschild, la trajectoire fut moins mouvementée. Une lente descente, pénible et continuelle, jusqu’à ce que se retrouver dans la zone rouge. « J’étais card-dead toute la journée, explique David. J’ai fait deux - trois petits bluffs pour me maintenir, j’ai gagné une bataille de blinde et sinon rien ».

Rotschild

Tombé à une douzaine de blindes au moment de diner, David trouve enfin une main à défendre sur un open MP. Avec KJ, il touche même une paire sur le flop KQ6. C-bet de Tom Kunze et tapis annoncé par le Français, qui se fait payer dans la seconde. En effet, l’Allemand tient KQ et domine complètement Rotschild, qui doit trouver une quinte ou un full backdoor pour survivre. La turn 8 anéantit tout espoir. David Rotschild est éliminé de ce Main Event.

« C’est un run magnifique, mais forcément quand t’arrives au Day 6, tu espères mieux. Je suis un peu dégouté, mais c’était une belle expérience » analyse David sur le chemin du bureau des pay-outs.

Rotshild

Pour un gars qui était venu pour les vacances entre deux stages d’étude, revenir au bercail avec une perf à 121 500 € ça reste pas mal, non ? « Je suis très heureux. Je ne suis pas vraiment habitué aux tournois Live, c’est mes premiers WSOP, mon premier ITM dessus. Là, ça tombait parfaitement entre mes stages et mes études (dans le secteur du Machine Learning), mais je pense que je reviendrai l’année prochaine et sur d’autres beaux évènements ».

À chacun son style

Level 28 : 100 000 / 150 000 BB ante 150 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Tranquille comme Karim

KarimBon, même si les quatre mousquetaires français ont perdu deux de leurs membres, deux sabreurs luttent encore vaillament pour aller décrocher le Graal : Karim Rebei et Antoine Labat. Et visiblement, les deux ne vivent pas tout à fait le même tournoi depuis le dinner-break. Karim, comme à son habitude, affiche une totale confiance. En même temps, il pointe derrière un tapis de 17 millions qui en fait le chipleader de sa table, qu'il aime plutôt bien : "C'est ma table ! Je voudrais dormir ici, elle est magnifique. Depuis le dinner-break, j'ai bien grind." On parle tout de même d'une table comportant Damian Salas notamment et un joueur possédant un stack d'environ 16 millions. Mais Karim affirme qu'il est déjà satisfait de son tapis, alors qu'il reste encore plus de 4 heures de jeu dans ce Day 6 : "Moi, entre 14 et 20 millions pour demain, ça me va !" Mais quand on connait les tendances gamble du bonhomme, soutenu par quelques amis dans le rail, on sait que tout peut encore arriver. - Rootsah

Labat est dans son match

LabatConcernant Antoine Labat en revanche, plus question de nous abreuver de bons mots quand nous allons l'interroger. L'ancien finaliste du Main Event semble ultra-concentré avec ses écouteurs, complètement dans son tournoi. Il faut dire que tout ne semble pas se passer comme prévu depuis le retour du dinner-break, puisque le tapis d'Antoine a chuté à 5 200 000. On l'a cependant vu passer un squeeze pour près d'un million de jetons il y a quelques minutes... Antoine est toujours bien dans le game. - Rootsah

France 2, Espagne 0

SpaniardOn dit adios au dernier représentant du poker espagnol : Lander Lijo, qui termine à la 64e place de ce Main Event pour 121 500 $ et n'imitera donc pas Fernando Pons, dernier finaliste ibérique de ce tournoi en 2016 (9e). Tua133 a relancé en milieu de parole, et voit sa big blind défendue par Austin Wilson. Ce dernier va check-call une première mise sur un tableau Q93, avant de check-raise all-in sur la mise adverse, un turn 4 Lander décide de payer avec AQ, mais est crush par Q-9. Aucun As ne tombe ou coeur à la river et nos collègues espagnols vont donc devoir se contenter de suivre des joueurs étrangers dans cette fin de Main Event. Et pourquoi pas les Français, tiens ? - Rootsah

CaméraSi vous voyez ce type à côté de vous, faites gaffe : de nombreux crânes ont déjà été brisés par cette caméra XXL, notamment pendant la bulle de ce tournoi. Notre photographe Caroline en sait quelque chose

Couple
Un couple, brisé lui aussi : Chris Da Silva (à droite) a été éliminé il y a longtemps

Espen
Rester assis toute la journée pendant des jours, ce n'est pas spécialement bon pour l'organisme. Alors n'hésitez pas à faire quelques étirements !

Etirement 2

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Cedrric Trevino, le chipleader du Day 1A, aura poussé le bouchon jusqu'à la 66e place de ce Main Event, pour 120 500 $. De quoi lui permettre de doublé ses gains en tournois live, et même plus. Et confirmer le dicton qui dit que le chipleader d'un Day 1 ne gagne jamais le tournoi...

Poker plaisir

Level 30 : 100 000 / 200 000 BB ante 200 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Ansi va Levy

Levy
Il y a quatre ans, je croisais Tzur Levy à l’occasion de mon premier coverage sur un 200 € à Rozvadov. Avec 10 000 $ de gains, le jeune grinder n’attirait pas (encore) les lumières et les couvreurs. Mais dans cet océan de randoms slovaques, tchèques et biélorusses, il était le seul drapeau français flottant dans le chipcount. Au moment de lui parler à la pause du tournoi, je m’en vais donc prendre des nouvelles de Tzur… Qui ne comprend rien à ce que je lui dis. Et pour cause, ce supposé joueur français ne parle absolument pas la langue de Molière.

Il n’est tricolore que de papier, ayant acquis la nationalité par son père, mais à part ça, Tzur a toujours vécu en Israël. Pour converser avec lui, c’est donc dans la langue de Moïse, ou de Shakespeare.

Les années ont passé depuis ce GP Germany à 200 €. Quatre ans plus tard, c’est sur le plus gros tournoi du monde que je recroise le jeune Israélien. « Je suis devenu pro à plein temps » m’informe ce fan du Real Madrid, qui en quatre ans, a eu le temps de gonfler sa bankroll ainsi que ses épaules.

En 2019, il a notamment remporté le High Roller CEP de Barcelone, pour son premier gain à six chiffres. L’année suivante, il prenait une jolie win au King’s Casino pour 40 patates sur un massif 600 € et une 2e place à 40 briques lors des WSOP Online.

Pour son deuxième Vegas, Tzur a enchaîné les ITMs entre le Venetian, le Paris ou le Golden Nugget. Mais sur ce Main Event, le tournoi le plus cher de sa carrière, Levy entre dans une autre dimension. D'ores et déjà assuré de battre son record de gains, il vient même de s’emparer du chiplead, à 60 left de ce Day 6.

Rail 2

Déjà bien stacké, Tzur s’engage dans une bataille de raise pré-flop face à Seungmook Jung. Open du Coréen, 3-bet de Levy, 4-bet de Jung et l’Israélien entre dans le tank. Pendant de longues minutes, il ne saura pas quoi faire de sa paire de 9, mais finit par payer le tapis adverse. Mauvaise nouvelle : Jung tient deux Barbus.

Rail

On parle beaucoup du rail brésilien, français... Mais en termes de nombre et de décibels, le rail israélien n'est pas mal non plus.

Le kop israélien pousse derrière les barrières… Et explose sur le flop 974. Tzur vient de trouver le brelan pour éjecter Seungmook et trouver un presque double up massif après les turn 2 et river 3. Avec 22 500 000 jetons, le jeune grinder prend les commandes du tournoi. - Fausto

Le réveil de Salas

Salas
Koray Aldemir est sorti, mais il reste toujours un vainqueur Main Event dans ce tournoi. Shortstack depuis deux jours, Damian Salas survit malgré la montée des blindes, et vient même de se relancer avec un double-up. Open 300 000 de Karim Rebei, 3-bet shove de Danny Hannawa pour 1 475 000 et l’Argentin paie avec un tapis quasi équivalent. Rebei laisse les deux hommes s’expliquer entre eux.

K9 chez l’Américain, AQ pour l’Argentin qui trouve la top paire tout de suite sur le flop A7K. Le rail argentin exultera une première fois, soufflera sur la turn J puis explosera sur la river 5. En plus de Lococo, un autre héros de Main Event poursuit son numéro.

"Qu’est-ce qu’il est chat... ! commente Karim Rebei. Le mec joue une main par heure et double. Ça devrait être interdit de jouer comme ça" poursuit l’amateur, plutôt adepte d’un VPIP plus élevé.

- C’est peut-être comme ça qu’il a gagné la première fois, souffle-je à Karim.

"Comment ça ? Il a gagné un Main Event lui ?" demande le Franco-Algérien, avant que je ne lui montre la photo de Damian placardé à l’autre bout de la salle. - Fausto

Player just wanna have fun

Li
"Il y a un mec à ma table, là, il est complètement fou." Si Antoine Labat ne peut pas trop faire bouger les masses en ce moment, ce rôle revient à Victor Le, pour qui le titre de champion du monde n'est visiblement pas quelque chose de très sérieux. "L'autre fois, il a raise blind UTG à 400 000. [comprenez : avant de recevoir ses cartes] La grosse blinde a dit : 'On joue blind ? Ok, j'y vais', sauf qu'en fait, elle avait vu ses cartes. Le mec lui a proposé de checker blind sur un flop 732, elle a accepté. Et elle a envoyé trois millions dans un million sur le turn 2 ! Et là, le mec lui fait tapis pour 5,6 millions ! Elle avait J10, et lui, 53. Il perd une tonne dans ce coup. Après, il a dit : 'Il faut du fun de temps en temps !'" Nous sommes quand même à 50 joueurs restants du titre le plus prestigieux du poker mondial, et Victor ne semble pas avoir eu de résultats probants sur le circuit... En voilà un qui aura pris du plaisir, quoi qu'il arrive. - Rootsah

Rosa bonheur

Rosa
Un petit carré au level 30 du Main Event des WSOP, ça fait plaisir ou pas ? C'est le moment de kiff qu'à vécu Jonathan Rosa, qui semble être un joueur amateur. Nous arrivons à la river d'un tableau 1010A94, où un certain Cameron Blazevich vient de miser 700 000. Jonathan place une relance à 2 400 000, et Cameron envoie la couscoussière.

"Tu as bien dit all-in ?" demande Cameron, qui paye dans l'instant avec 1010 et gagne facilement contre A4, devenant par la même l'un des gros tapis de ce tournoi avec 15,5 millions, alors que son adversaire tombe à 1,4 million, soit 7 maigres blindes. "Tu as perdu, mais tu as gagné mon respect," conclut un autre joueur de la table, Dingxiang Ong. Et surtout, un gros moment de kiff. - Rootsah

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Sabat
Eddie Sabat, gros régulier du circuit américain comptant moult tables finales WSOP à son actif, signe son plus beau deep run dans le Main Event pour sa 4e place payée de l'été : il termine 59e pour 145 800 $, avec un sourire qui ne l'a (presque) pas quitté de la journée.

"Mais qu'est-ce que c'est que ces coinflips ?" Signé : notre reporter Fausto après avoir assisté à l'élimination de Robert Minor par John Eames. A tapis préflop avec K10 contre 99, l'Américain voit le croupier dérouler un terrible board 2210K... 9. John Eames passe à 12 500 000 : voilà un finaliste EPT à surveiller de près.

"Ça va mieux quand ça monte que quand ça descend". Signé : Antoine Labat, peu avant de perdre un coinflip à 4 millions, pour chuter à 4,5 millions.

En phase ascendante

Level 31 : 125 000 / 250 000 BB ante 250 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Le Main Event, c'est souvent un tournoi de phases. Des périodes où vous ne voyez rien pendant des heures, et d'autres où vous vous mettez à gagner des gros coups, comme par magie. Pour nos deux Français encore en course dans le tournoi, on est récemment passé dans la deuxième catégorie.

Antoine reprend des couleurs

Labat
Antoine Labat, tout d'abord. Depuis plusieurs heures, le Parisien ne parvenait pas à faire décoller son tapis. Jusqu'à ce qu'il défende sa big blind après un open UTG d'un joueur autrichien. Le flop vient J56, et Antoine check, laissant son adversaire placer son c-bet à 350 000. "Mpiyavv" décide alors de check/raise à 1 million. C'est payé. Le turn est un 10, et après réflexion, Antoine ralentit et tapote la table. Son opposant décide de reprendre le lead, en envoyant 1,4 million. Le Français réfléchit, et avance la somme demandée. La river est un 8. Antoine fait alors un move plutôt inattendu : tapis pour ses 2,8 millions restants ! Son opposant jette ses cartes... "Je n'ai jamais tanké aussi longtemps de ma vie sur une turn. Mais je ne peux pas révéler ma main ici", nous explique Antoine. Nous, on parie sur 97... En tout cas, Antoine remonte à 8,5 millions après ce coup et se rapproche de la moyenne, d'environ 11 millions. - Rootsah

Esprit Rebei

Rebei
27 millions de jetons. Quand on découvre le chipcount actuel de Karim Rebei, on ne peut s'empêcher de penser à ce qu'il nous disait tout à l'heure : "Je serai content de terminer entre 14 et 20 millions." Mais Karim n'est pas homme à attendre tranquillement que les jetons se montent tout seuls. Sur une première main, il avait ainsi grimpé à 21 millions. "J'ai fait une horreur à un mec." Avec A-3, Karim explique avoir relancé à 2,5 millions préflop, et avoir envoyé 3 barrels sur un tableau K-J-4-3-3, à chaque fois pour un montant de 2,7 millions, avec le dernier à tapis."C'était calculé comme ça, justifie Karim. Je pensais qu'il avait les Dames ou les Dix, et il a montré les Dames."

Et sur la première main au retour de la pause, le voilà qui relance à 625 000, provoquant un all-in chez Rudy Cervantes en BB, pour 4,2 millions. Le Français paye immédiatemment avec Q10, et va jouer un coinflip contre 66 : il le remporte à l'issue d'un board où il frappe une Dame en door card. Karim, tout récemment débarqué à une nouvelle table, se repositionne parmi les chipleaders de ce tournoi. Où s'arrêtera t-il ? - Rootsah

Des requins de toutes les mers

Level 30 : 125 000 / 250 000 BB ante 250 000 Main Event 10 000 $ (Day 6)

Beaucoup d’observateurs s’étonnent de voir un field si “randomish” à 40 left du plus beau tournoi du monde. Il est vrai que le casting manque d’une superstar, d’un nom clinquant, d’un visage (très) connu. Pour autant, le field restant ne manque pas de requins, venu de mers nordiques, britanniques ou des côtes australiennes. En guise de repérage, présentons quelques-uns de ces squales plein de dents et de jetons, à l'entame de la dernière chasse du jour.

Super Jorstad

Espen Jorstad

Les Scandinaves sont peu représentés en cette fin de Main Event. Depuis le début de cette journée, Espen Jorstad est même seul pour défendre l’honneur viking. Il le fait plutôt bien puisqu'il vient même de faire son entrée dans le gratin du chipcount. Mais qui est donc ce grinder norvégien au stack aussi large que ses épaules ?

Le natif de Steinker, petite commune située dans le comté de Trøndelag, au milieu du pays, a mené son parcours de grinder online jusqu’aux hautes limites. En août dernier, il atteignait la finale du Main Event GG Poker WSOP Online, pour un gain de 603 058 $. En Live, il n’avait pas encore trouvé de perf notoire… jusqu’à ces WSOP où Espen a remporté son premier bracelet sur le Tag Team Event, associé à Patrick Leonard. Un ami de longue date ?

Espen Jorstad

« Pas vraiment. On se joue online sur le même genre de tournois, aux mêmes limites. On avait déjà discuté de temps à autre, mais on ne faisait même pas partie des mêmes groupes WhatsApp ou ce genre de chose, explique Pads. J’avais posté un message Twitter deux heures avant le début du tournoi pour savoir qui voulait être mon partenaire, et je l’ai choisi, parce que c’était le meilleur de tous les postulants ».

Après avoir porté son partenaire jusqu’à la victoire, Patrick s’est mêlé au rail norvégien pour encourager son partenaire… qui se débrouille plus que bien.

À l’instant, il vient même de prendre une belle masse de jetons à son voisin Andres Jecklen. Open de l’Argentin 500 000, 3-bet du Norvégien 2 millions, payé et les deux joueurs voient le flop 1084. Check-check et sur la turn 3, Jorstad envoie 1 625 000... relancé par Jecklen à 3 500 000. Espen paie, puis check sur la river 7. Andres préfère check back, puis abandonne le pot après que le Norvégien a retourné J10 pour une top paire.

Le petit Super Mario qui trône sur son stack depuis plus d’une semaine peut donc prendre de la hauteur.

« J’ai un ami qui collectionne les figurines de Mario, explique l’intéressé. Il me l’a donné en me disant que ça me porterait chance. Jusque-là, ça ne marchait pas trop, mais sur celui-là, Mario a fait du bon travail ». 28 millions pour Espen, qui prend place dans le trio de tête du tournoi. - Fausto

L’autre Adrian

Adrian Attenborough

Un colosse portant le nom d’Adrian, chipleader de sa table à 50 left d’un des plus grands tournois du monde ? Hélas, on ne parle pas de notre Team Pro espagnol. Cette fois, cet Adrian nous vient d’Australie. Grinder de longue date, Adrian Attenborough a fait ses classes Live au casino de Melbourne, où il remportait notamment les Hall of Fame Classic des Aussie Millions Championship en 2014. Mais c'est surtout en ligne que le natif de Brisbane a monté sa roll. Sur les tables de cash games High Stakes plus précisément, même si le joueur se plaît à jouer quelques tournois sur les rooms comme lors de ses voyages poker.

Lors de son premier séjour à Vegas, Adrian ponctuait son voyage par une 3e place sur la Bellagio Cup pour 361 patates, le plus gros score de sa carrière.

Le deuxième séjour d’Adrian se passait nettement moins bien. Un seul ITM en plus d’un mois, pour un min-cash sur un Freezout 1 000 $… jusqu’à ce deep run sur le Main Event. Assuré de plus de 200 briques, Attenborough est en bonne position avec plus de 19 millions de jetons, soit une moyenne et demi. - Fausto

Citoyen du monde

Souki
Nous sommes au Day 6 du Main Event, mais on peut toujours avoir des surprises. "Il se pourrait que Philippe Souki soit Français", nous informe ainsi Benjo dans le tchat de la rédaction. Quoi, un joueur tricolore qu'on n'aurait pas encore repéré en déjà six jours de tournoi ? Après vérification, Philippe, un prénom orthographié à la française, en effet, nous explique qu'il détient bien la nationalité : "Mes parents sont Français, mais je joue sous passeport britannique. J'ai aussi des ascendances libanaises." Il nous raconte qu'il pratique "un petit peu" la langue de Molière, "mais pas assez pour une interview."

Après avoir vécu à Paris durant un an, il réside en ce moment à Londres, et informe être joueur professionnel depuis cinq ans, après avoir commencé le poker il y a quinze ans. "D'ailleurs, je connais bien Antoine Labat, avec qui je joue parfois à Londres, et aussi Julien Sitbon." Mais il fait aussi des tournois, avec réussite : 4e d'un tournoi des Wynn Summer Classic il y a trois semaines pour 102 000 $, il deeprun avec brio son 4e Main Event, où il a atteint l'argent l'an passé. Philippe fait actuellement partie du clan des chipleaders, avec 17 millions en sa possession à une heure de la fin de la journée. - Rootsah

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Lievano

Lorsqu’ils reniflent l’odeur des jetons, les requins n’hésitent pas à s’attaquer entre eux. Les plus gros prédateurs n’ont pas hésité à dévorer les plus faibles, ou les moins chanceux. Dans le dernier niveau, on a ainsi perdu l'Américain Antonio Lievano (photo), Jorge Hou, Frank Funaro ou encore David Levine.

Rêver plus grand

Un coup de poignard pour achever cette journée. Nos deux derniers représentants tricolores se sont expliqués en un contre un au cours d’une main critique, accouchant d'un craquage effroyable. Il ne restera qu’un Français pour le Day 7 du Main Event 2022. Un joueur atypique, insaisissable qui n'a pas quitté le groupe des chipleaders depuis une semaine. Et Karim Rebei en fera encore partie demain, à 35 left de 10 millions de dollars.

Main Event 10 000 $ (Fin du Day 6 - 35 joueurs restants)

Rebei

Fratricide

À chaque éditon, le Main Event produit des histoires magnifiques. Des qualifiés parachutés à Vegas qui transforment un satellite de quelques centaines d’euros en des sommes affolantes, après une épopée héroïque. Pierre De Almeida nous en a encore fourni l’exemple aujourd’hui.

Des livetards qui vivent le run de leur vie comme Serge Chechin ou Mikaël Guenni, des premières fois subjuguantes comme celle de David Rotschild ou Matteo Cavelier. Mais le Main Event comporte également son versant sombre, son chapitre noir. Des histoires qui font mal et laissent à jamais des cicatrices sur ceux qui les endurent. Celle à laquelle nous venons d’assister nous rappelle que parfois, ce jeu peut être brutal, infâme, cruel.

Labat

Il est alors 2 heures du matin à Vegas. Trente-sept joueurs bataillent dans l’Event Center, pour se faire une place au Day 7 du Main Event WSOP. Ils combattent depuis plus d’une semaine et attaquent la neuvième heure de jeu de la journée. Parmi les survivants, deux Français. D’un côté Karim Rebei, le livetard impétueux, imprévisible qui roule sur le tournoi avec une insolente réussite, et un stack toujours plus démentiel. De l’autre Antoine Labat, joueur pro chevronné, respecté, discret. Depuis de nombreuses orbites, celui qui termina 9e du Main Event 2018 résiste aux assauts des gros stacks, et fait parler sa science du jeu pour gratter les précieuses blindes nécessaires à sa survie.

Lors de l’ultime redraw, Karim Rebei rejoint la table de son compatriote. Avec son style caractéristique, il ouvre de nombreuses mains, met la pression sur la table, et n’hésite pas à construire de gros pots. Antoine, lui, attend le spot qui lui permettra de reprendre de la hauteur. Le voilà qui arrive.

Rebei

Open de Karim UTG à 675 000 sur les blindes 125 000 / 250 000. Tout le monde fold jusqu’à Labat. En SB, Antoine découvre deux As rouges et place le 3-bet à 1 750 000. La big blind se couche et presqu’aussi rapidement, Karim annonce « All-in ». Antoine ne l’entend pas tout de suite mais comprend la chose quand la croupière pose le jeton associé devant le stack de Rebei. Labat avance alors son tapis, de près de 7 millions de jetons, tout de même, et dévoile ses deux As sur le tapis. En face, il y a KQ.

« Bien joué » commente Karim, tout en prévenant qu’une Dame viendra sur le flop. Tous les joueurs se lèvent, les caméras courent vers la table, on va voir un flop à 14 millions de jetons.

Karim avait raison. Un flop Q96 lui donne une paire. Premier soupir, quelques sueurs et puis soudain, l’effroi. Une deuxième Q sur le turn offre le brelan à Rebei. Antoine ne bronche pas. Et ne bouge pas plus lors que le 10 river met fin à son aventure. Sur les visages des observateurs, de l’ahurissement, du dégoût.

Labat

Pour ne rien arranger, un ami de Karim hurle un énorme « YEEEAAHHH » aussi incontrôlé qu’inapproprié. Labat ne dit mot et rejoint le bureau des paiements, complètement sonné. 214 200 $ l'attendent, mais pour l'heure, aucun chèque ne pourra le consoler.

Il vient de subir l’une des sorties les plus infâmes que l’on peut vivre, sur le plus grand des tournois de poker. « Tu n’imagines pas à quel point » confirme à demi-mot Antoine avant de récupérer son ticket. Il reste stoïque puis s’en va en lâchant une dernière phrase aussi courte que parlante : « Sans commentaire ».

Insaisissable Rebei

Rebei

L’horreur de cette sortie n’enlève rien à la performance de Karim Rebei. Le livetard continue de surfer sur la vague, avec toujours autant d’insouciance et de réussite. Depuis sept jours, il n’a pas quitté le haut du chipcount, malgré son style acrobatique. Insaissisable, il ouvre toujours autant de mains et fracasse toujours les adversaires qui essaient d’entraver sa marche victorieuse.

« Il y en a qui pensent que je joue n’importe comment, que j’entre dans trop de mains. Je leur réponds alors que s’ils veulent jouer au short-deck, ils peuvent. Moi, je joue au poker avec 52 cartes » ironise Karim pour évoquer son style de jeu. « Pendant dix ans, j’ai perdu. J’ai beaucoup payé, j’ai beaucoup donné, mais tout ça m’a permis d’emmagasiner de l’information et de la classifier, explique l’entrepreneur en développement informatique. Je pense avoir un style déroutant, une bonne capacité à lire les adversaires. J’ai eu de la chance, j’ai “badé” quelques adversaires, comme ce coup contre Antoine Labat, mais cela fait partie du jeu ».

Rebei

Ce mercredi, il sera le dernier représentant français sur ce Main Event, avec un stack conséquent de 31,5 millions de jetons, à 35 left de 10 millions de dollars. « Pour me faire monter les palpitations, c’est très difficile. C’est juste beau d’arriver jusque-là. C’est le rêve de tous les joueurs de poker. Je ne sais pas si c’était mon rêve à moi mais avec tous les messages que je reçois et l’engouement, je réalise que c’est magnifique ».

Un dangereux nid de guêpes

Si Karim abordera le Day 7 parmi les gros tapis, il devra cependant veiller à ne pas se faire piquer par un essaim certes dénué de reines-mères internationales, mais infesté d'excellentes ouvrières qui abattront à n'en pas douter un boulot de qualité pour tenter de faire grossir leur ruche.

Farnes
On commence avec le chipleader Jeffrey Farnes, en pleine bourre avec 37,825 millions (photo ci-dessus), mais aussi à son dauphin Brian Kim (33,875 millions, ci-dessous). Constamment dans le haut du chipcount toute la journée, il sera certainement un adversaire redoutable : il dispute rien de moins que son 11e Main Event consécutif ! "Ce Day 6 s'est déroulé bien mieux que je n'aurai pu l'imaginer, nous a expliqué l'Américain, exténué à l'issue de cette longue journée, comme il nous l'a avoué.

Kim
"J'ai gagné presque tous les coups à tapis que j'ai joués, sauf le dernier. Mais n'importe quel joueur aurait fait aussi bien que moi avec les cartes qui m'ont été distribuées aujourd'hui. Je me sens très chanceux de revenir avec un tel stack, en espérant continuer sur ma lancée demain."

Eames
Derrière les deux meneurs, on retrouve également une nuée de profils menaçants, comme le prouvent leurs pedigrees : on pense au solide Philippe Souki (3e), qui s'est envolé en fin de journée, au finaliste EPT John Eames (10e, photo), au double vainqueur WPT Aaron Merleinstein (12e), à l'expérimenté Kenny Tran (20e), au champion du monde Damian Salas (29e) ou encore au top reg WSOP Marco Johnson, 35e et shortstack officiel.

Le Top 10 pour le Day 7

Jeffrey Farnes (USA) 37 825 000 Brian Kim (USA) 33 875 000 Philippe Souki (UK) 32 475 000 Karim Rebei (France) 31 475 000 Espen Jorstad (Norvège) 31 175 000 Matija Dobric (Croatie) 29 550 000 Adrian Attenborough (Australie) 28 625 000 Andy Taylor (UK) 23 900 000 Michael Duek (USA) 22 575 000 John Eames (UK)

Litsou
Efthymia Litsou, last woman standing de ce Main Event

Le chipcount complet pour le Day 7

Le seat-draw pour le Day 7

Des bleus aux corps

Rothshild
Si Karim Rebei représentera fièrement les chances françaises ce jeudi, ce serait mentir de dire qu'on n'espérait pas une plus grande colonie bleue au moment de bagguer les jetons : à 123 joueurs restants en début de Day 7, ils étaient tout de même sept joueurs en course ! Outre Antoine Labat (38e, voir ci-dessus), c'est David Rotschild (photo) qui s'en est le mieux sorti, résistant jusqu'au retour du dinner-break pour échouer en 65e place à l'issue d'une journée où il n'aura pas pu faire grand-chose, voyant son tapis fondre inexorablement. Pierre de Almeida (70e), qui marchait sur l'eau depuis quelques jours, a vécu un scénario similaire dans un Day 6 cauchemardesque.

Chechin
Cela s'est en revanche plutôt bien passé pour Serge Chechin (80e),qui a gagné quelques coups de cartes décisifs pour gratter quelques paliers avec un tapis souvent réduit. Plus inattendue fut la sortie de Matteo Cavelier (110e) après même pas quatre heures de jeu, tant le petit Français avait donné l'impression de maîtriser son sujet depuis plusieurs jours. Il remporte tout de même 62 500 $ pour fêter son anniversaire, lui qui a eu 21 ans il y a deux semaines à peine. Quant à Mikaël Guenni (113e), il aura livré une véritable démonstration de jeu shortstack durant la majorité du tournoi, pour terminer à une très belle 113e place dont sera certainement très fier son frère Jacques. Alors, bravo messieurs, et merci : vous avez fait vibrer tout le clan tricolore.

Les éliminés français du Day 6 38e : Antoine Labat 214 200 $ 65e : David De Rothshild 121 500 $ 70e : Pierre de Almeida (Qualifié Winamax) 121 500 $ 80e : Serge Chechin 101 700 $ 110e : Matteo Cavelier 62 500 $ 113e : Mikael Guenni 62 500 $

Lococo
Alejandro Lococo (photo), auteur du coup du tournoi hier, n'aura pas réussi à surfer jusqu'au bout de la vague : il coule en 37e position, pour un gain de 214 200 $. Parmi les autres noyés du jour, on retrouve aussi le reg américain Eddie Sabat (59e), le dernier Espagnol en lice Lander Lijo (64e), le désormais ex-tenant du titre Koray Aldemir (75e), le protégé de Michael Gathy Johan Schumacher (90e) ou encore la star Dan Smith (121e).

Retrouvez la liste complète des éliminés sur le site des WSOP

Dernier rush avant le Jour J

Fin
Ce Day 6 a fini tard, sous les coups de 3 heures du matin. Du coup, les organisateurs ont décidé de repousser à 14h (23h en France) le coup d'envoi du Day 7. Au bout d'une journée qui devrait là aussi se prolonger tard dans la nuit, 26 joueurs auront été éliminés et nous connaitrons l'identité des neuf finalistes de ce Main Event des WSOP 2022. Les 35 candidats au titre suprême sont déjà assurés d'une très belle somme : 262 300 $, avec un prochain palier à 323 100 $ distribué à partir de la 27e place. Des gains de finalistes pour n'importe quel tournoi au buy-in similaire... Sauf qu'au Big One, ce seront des millions de dollars qui seront en jeu lors de la TF. On se retrouve dans quelques heures pour découvrir qui seront les nouveaux July Nine !

Fausto et Rootsah