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WSOP 2022-Main Event - 4

Un nouveau départ

Level 16 : 4 000 / 8 000 BB ante 8 000 Main Event 10 000 $ (Coup d'envoi du Day 4)

Main Event
"Les journées les plus intéressantes du Main Event, elles arrivent maintenant.", estimait Fausto sur le trajet du retour hier soir, au terme d'une bulle nous ayant fait bosser jusqu'à trois heures du matin. Mon jeune collègue n'en est qu'à son deuxième Main Event mais il vise juste : aujourd'hui c'est presque un deuxième tournoi qui commence. Et il sera encore plus intéressant que le précédent. Les 1 299 joueurs restants sont tous payés : beaucoup ne collecteront qu'un min-cash après avoir perdu rapidement les dernières blindes protégées précieusement la veille. Quelques-uns parviendront à se sortir de la zone rouge. Les gros stacks, eux, auront à cœur de continuer leur ouvrage et construire de nouvelles tours de jetons toujours plus hautes. Mais c'est certain : plusieurs de ces chip-leaders exploseront en vol aujourd'hui, après un move mal avisé mettant fin à leur quart d'heure de gloire pokeristique. Entre un joueur évitant les balles et un autre se faisnt hara-kiri, la différence aura souvent à voir avec l'expérience. Une expérience particulière : celle du Main Event, le tournoi le plus long du monde, et en fait le seul tournoi long au monde, le seul où les joueurs ont encore devant eux six jours de poker entiers après en avoir déjà enquillé trois. Aujourd'hui, certains seront forcés d'improviser : ils n'ont jamais été dans cette situation, ils n'ont jamais enchaîné 36 heures qui ne constituent rien de plus qu'un préambule, les premiers kilomètres d'un marathon. En face d'eux, ils affronteront des vétérans qui eux connaissent le chemin par cœur et l'ont couru déjà plusieurs fois, le marathon. A votre avis, quel camp a le plus chances d'aller le plus loin ? Question rhétorique, bien sûr. - Benjo

Le couloir des morts

« C’est le couloir des morts ici ? », s’interroge Emmanuel Nakache. L’amateur a raison. Une ambiance funèbre s’évapore de cette file d’attente qui s’étire le long des murs de la Bally’s Ballroom. Des dizaines de bustos rejoignent chaque minute la fil des damnés, celle des joueurs du Day 3 partis trop tôt, sans avoir eu l’occasion de revenir dans la bataille.

Dans la mythologie, au moment de rejoindre le royaume d’Hadès, les morts ne reçoivent pas un chèque de 15 000 $. Or, dans cette queue, tout le monde est muni d’un petit ticket rose. Un carton qui permettra en effet de rémunérer tous ces valeureux combattants pour leurs efforts.

« En plus j’ai fait un sat, rappelle Rabah Ait Abdelmalek, un des autres Français à rejoindre précocement le rail. J’ai quelques regrets sur la journée d’hier, mais aujourd’hui, on était prévenu, il fallait chatter ».

De quoi ramener un petit cadeau à la famille au moment de reprendre l’avion, se payer un bon gueleton en se remémorant les souvenirs de cette guerre du Nevada… « Y’a le 1 100 $ au Wynn quand même » rappelle Lyor Yiflach, visiblement pas rassasié de ces deux minutes de jeu aujourd’hui. Son A2 est tombé sur As-10 : le temps de prendre le magot, et le voilà déjà attendant un taxi. Tel un gladiateur, le grinder prend son cachet puis s’en va pour une autre arène.

Le ballet mortuaire dure maintenant depuis près de quarante minutes. Tout le monde est arrivé à l’heure, le superviseur Charlie Ceresi a donné les instructions et à midi pile, le coup de feu était lancé. Depuis, on a vu défiler plus d’une centaine de joueurs. Beaucoup de shortstack naturellement, comme Lyor Yflach, Emmanuel Nakache, ou Nicolas Torossian, qui n’a pas réussi à redresser ses 8 blindes.

Dans ce premier wagon, on a repéré aussi plusieurs stars du field. Les champions du monde Chris Moneymaker et Ryan Riess, le double bracelet WSOP et champion du Colossus 2021 Anatoliy Zyrin, le demi-finaliste de l’année dernière et maître festivalier Andreas Kniep

13 heures. 1 100 joueurs au compte. La file commence à désemplir, la tornade des bustos a balayé le terrain et commence doucement à se calmer. On a perdu 200 joeuurs en une heure. - Fausto

Il en faut bien un premier

Emmanuel Nakache
Emmanuel Nakache est le premier tricolore à quitter le Main Event, trois minutes après le lancement du Day 4. Il faut dire que Nakache entamait la journée avec huit blindes... "Et j'ai dû poser la grosse blinde immédiatement, puis la petite blinde. Du coup, j'ai 40 000 quand je passe au bouton. Un joueur min-raise en milieu de parole. Je fais tapis avec As-7. La grosse blinde paie avec As-Valet, le relanceur préflop a deux 10..." Nakache est donc coincé dans une souricière, et ne trouvera pas de sortie miracle sur un board 9-2-Roi-3-9. Un premier Main Event satisfaisant tout de même. "J'ai monté des jetons le premier jour, j'ai monté des jetons le second jour... C'est le troisième qui a été super difficile." Des projets dans l'immédiat ? "J'ai repoussé mon vol de deux jours. Mon vol initial était prévu aujourd'hui à 16 heures !" Merde : il l'aurait eu ! - Benjo

Torossian ouvre son compteur

Nicolas Torossian
Nicolas Torossian atteint lui aussi son premier ITM sur le Main Event. C'était sa seconde participation : " Mais c'est le premier où j'ai 100% de mon action, c'est un satisfaction supplémentaire." Hier, Nico a tout fait pour ne pas louper so premier cash sur le Big One : "J'ai serré les fesses avec 6 blindes pendant deux heures, je me souviens avoir passé As Roi et As-Dame suité... Puis aujourd'hui, j'ai doublé tout de suite pour monter à 100 000. Mais ensuite j'ai un peu de regrets, j'ai défendu Q-J off, le flop est venu J-10-00, j'ai shove mais il y avait deux Rois en face." Nicolas Torossian prend la 1121e place de ce Main Event. - Rootsah

Le Versaillais du Kentucky

Steven Onan
Trois jours que l'on croise un certain Steven Onan dans les classements publiés chaque jour, la mention "FR" imprimée à côté de son nom. Il était temps d'aller le saluer pour la première fois. En entendant notre accent, Onan comprend aussitôt. "Ouais, en fait non... J'habite à Versailles, mais c'est Versailles, état du Kentucky. Tous les jours je me dis que je dois signaler l'erreur aux organisateurs, mais je l'ai pas encore fait." OK Steve, on te retire donc de la liste des Français. Au fait, dans ton Versailles, il y a un château aussi ? "Hé bien oui, figure-toi !" On a cherché sur Google : le Versailles américain n'a pas exactement le même cachet. Avec dix blindes pour attaquer le Day 4, notre faux Français aura fort à faire pour se sortir de la frénésie des bustos du début de journée. Good luck ! - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Hier, Robbi Lew faisait tapis pour même pas neuf blindes après une relance. Le relanceur, trop bon, avait tank pour ne pas éjecter tout de suite la seule joueuse de la table, en espérant que d'autres joueurs soient éliminés entre-temps. Et malgré une côte lui donnant un call facile, il avait fini par gentiment folder... Aujourd'hui, Robbi peut le remercier : elle fait l'argent pour la première fois dans le Main Event. - Rootsah

La structure du Day 4

Main Event Day 4
On rempile pour cinq niveaux de deux heures. Combien de joueurs auront encore des jetons à minuit ? On peut tabler sur environ 60 % d'éliminés au cours des dix heures de jeu du Day 4... ce qui signifierait quelque chose comme 500 joueurs qualifiés pour le Day 5.

Level Blindes BB Ante
16 4 000 / 8 000 8 000
17 5 000 / 10 000 10 000
18 6 000 / 12 000 12 000
19 10 000 / 15 000 15 000
20 10 000 / 20 000 20 000

Téléchargez la structure complète du Main Event

Main Event 2022 : le programme

Main Event Day 4
C'est aujourd'hui que le Main Event entre véritablement dans sa seconde partie. Un nouveau tournoi qui commence, et qui va de plus en plus ressembler à une compétition classique. Terminés, les salles remplies à ras-bord et les kilomètres à parcourir entre des centaines de tables : tous les joueurs restants sont désormais réunis, et le vainqueur se trouve là, quelque part dans la salle de bal du Bally's...

Dimanche 3 juillet Day 1A
Lundi 4 juillet Day 1B
Mardi 5 juillet Day 1C
Mercredi 6 juillet Day 1D
Jeudi 7 juillet Day 2A / 2B / 2C
Vendredi 8 juillet Day 2D
Samedi 9 juillet Day 3
Dimanche 10 juillet Day 4
Lundi 11 juillet Day 5
Mardi 12 juillet Day 6
Mercredi 13 juillet Day 7
Jeudi 14 juillet pause
Vendredi 15 juillet Finale (jusqu'à 4 joueurs)
Samedi 16 juillet Finale (fin)

WSOP : le gros reportage Winamax

WSOP : la galerie photo de C. Darcourt

‹ Grâce à ce bad beat, j’ai trouvé un job ›

Se faire craquer les as à la bulle du plus gros tournoi du monde reste gravé à jamais dans les mémoires d’un joueur. Le coup peut vous dégouter, vous hanter jusqu’à la fin de vos jours… Ou bien, comme Kevin Campbell, vous faire devenir un homme meilleur.

Campbell Torossian

En se baladant entre les tables pendant la bulle du Main Event hier soir, on croise de nombreux joueurs français qui serrent les fesses. Nicolas Torrossian fait partie d'entre eux. Avec une petite dizaine de blindes devant lui, il est prêt à fold toutes les mains, même la plus belle du poker. « Le mec que j’ai deux sièges à ma gauche, c’est le bubble-boy de l’année dernière » informe l’homme vêtu du sweat Zoom. « Il était sorti avec les As, sur un bad beat horrible » poursuit le Français, qui nous remémore une bulle restée dans les mémoires, la dernière dans l’Amazon Room du Rio. Mais s’il y en a un qui n’oubliera pas cette main, c’est bien Kevin Campbell. Parce qu’il a vécu de la manière la plus brutale possible la bulle du plus beau tournoi du monde, mais surtout parce que cette main a changé sa vie.

Bulle 2021

« Le coup est marquant, mais c’est surtout que grâce à cette main, j’ai trouvé un job » lâche le joueur, pendant les longues minutes d’attente du main-par-main. Comment ça ?

« Je suis rentré chez moi, et je me suis dit “fuck this” ! Je viens de paumer 10 000 $ avec un tournoi de poker. Qu’est-ce que je vais dire à mon gosse, à ma famille ? Que c’est à cause du run bad ? Ce n’est pas possible » explique le joueur, qui a donné à sa vie un autre tournant.

« Ça m’a fait comprendre qu’il fallait que je me trouve un vrai job. On m’avait proposé il y a quelques années un boulot à l’hôpital, pour accueillir les gens souffrant d’addiction. Je suis un ancien accro à l’héroïne, je suis passé par la case prison, j’ai connu tous ces mauvais engrenages » raconte Kevin, qui souhaite désormais apporter quelque chose de positif.

« Ça fait presque vingt ans que je joue au poker pour gagner ma vie, que je fais du cash game online et un peu partout, mais l’arrivée de mon garçon m’a fait changer de vision. Je voulais me sentir responsable, avoir un vrai métier, parce que cette vie ne me rendait pas heureux ».

Vivant à Bayonne dans le New Jersey, Kevin Campbell a pris le job dans l’hôpital non loin de sa ville pour accueillir et accompagner les personnes souffrant d’addiction. « Je ne me suis jamais senti aussi libre, aussi plein que depuis que j’ai commencé ce métier » conclut Kevin, qui arbore un T-Shirt imprimé d’une photo de son fils avec la légende “mini-moi”. Un changement de vie qui ne l’empêche pas de revenir aux cartes de temps à autre… Surtout quand on a un ticket gratuit pour le plus gros tournoi du monde.

Le destin semble récompenser le changement de vie de Kevin. Sept mois après ce craquage d’As, le revoilà à la bulle d’un Main Event, avec un stack confortable. Mais cette fois, pas de bad beat. Kevin se contente de tchatcher, de trinquer quelques bières et le voilà dans l’argent. De quoi ramener quelques nouvelles histoires à la maison, agrémenté même de quelques cadeaux pour sa femme et son fils.

Sous la barre des 1 000 joueurs

Level 16 : 4 000 / 8 000 BB ante 8 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Première pause de la journée. L’occasion d’un premier état des lieux des dégâts : on a perdu 372 joueurs en deux heures. Wow. 3,1 par minute ! Il n’aura donc fallu qu’un niveau pour passer sous la barre des 1 000 joueurs… Parmi les premiers sortants, on compte Emmanuel Nakache (qui a ouvert le bal des bustos tricolores), Lyor Yiflach, Nicolas Torossian, Julien Loire, Ludovic Sultant, Florian Ribouchon, et Ludovic Periaux. À l’international, on a déjà dit « adios » à Adrian Mateos. Fausto vous racontera le spot dans le prochain article…

Loire veut battre le fer tant qu’il est chaud

Julien Loire
Les 29 blindes de Julien Loire ont fondu en deux spots plutôt classiques. Après ne pas avoir fait la queue pour récupérer son ticket de gain (il y a désormais beaucoup moins de monde qu’en début de journée), il prend le temps de nous les raconter, 'un un débit rapide mais sans oublier aucun détail technique. « Sur le premier spot, UTG open à une table de 9, je flat 77 de SB. Flop 6-5-2 dépareillés, il c-bet 40 %, son montant standard d’après ce que j’avais observé, je paie. Turn 8, check/check, rivière 6, je fais un blocking bet, il paie avec deux Valets. J’ai l’impression d’avoir perdu le minimum sur ce coup-là ! » Derrière, Loire n’a plus que 13 blindes qui partiront de SB avec Dame-10 dépareillés : la BB complète avec Roi-Valet, et ce fut

Loire est avant tout un joueur de poker online, mais il éprouve tout de même une affectation particulière pour les parties estivales de Las Vegas. « Il y a beaucoup de volume, on peut enchaîner tous les jours. Les autres festivals durant l’année, c’est différent. Devoir se mobiliser quatre ou cinq jours pour ne pouvoir jouer qu’un 1 000 euros et trois 500 euros, c’est moins intéressant. »

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que cette élimination du Main Event ne sonne pas la fin de l’été de Loire. « Il y a un WPT à 2 400 $ au Venetian, j’y vais de suite ! J’espère qu’il n’y aura pas trop de monde aux taxis…. » Car pour Loire, il serait impensable de ne pas tenter sa chance sur tous les tournois au programme jusqu’au dernier jour des WSOP. « Il y a beaucoup de trucs à jouer, et je pense qu’arrivé à ce stade, il y a beaucoup de joueurs qui ne sont plus très bien mentalement. Il y a vraiment de bonnes chances que les derniers tournois soient très beaux. Il faut en profiter ! » C’est un peu comme à la fin d’un marathon : arrivé à ce stade des WSOP, beaucoup continuent à jouer avec des crampes… au risque de se casser la gueule sur la dernière ligne droite. - Benjo

Ribouchon, lui, a eu sa dose

Florian Ribouchon
« Le Venetian ? Ah non, t’es fou, laissez-moi tranquille ! » lâche Florian Ribouchon, septième français éliminé de la journée, qui a déjà bien pensé son programme. « Je ne vais absolument rien faire de la journée. Ça fait trois jours, et plus de trente heures de jeu quand même. Je serai pas millionnaire aujourd’hui, c’est chiant de pas être millionnaire » poursuit le joueur qui s’en va rejoindre sa piscine. - Fausto

Sultan quitte le palais

Ludovic Sultan
Un K9 qui ne reste pas en tête contre Roi-2 : ainsi s’est achevé le Main Event de Ludovic Sultan, qui avait envoyé ses huit dernières blindes depuis la SB. « En plus, le joueur en BB parle français, je lui ai dit ‹ T’es pas obligé de me payer ! › » Le premier ITM à Las Vegas de Sultan depuis 2011 (!) se solde par une 997e place. pour bonne 17 000 $. - Benjo

En eaux troubles

Adrián Mateos laisse Romain Lewis et Gaëlle Baumann derniers représentants du Team W Quelques Français se retrouvent dans des situations difficiles Level 17 : 5 000 / 10 000 BB ante 10 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Mateos tombe sur un os

Mateos
Un premier Team Pro à l’eau. Parti avec une trentaine de blindes au départ du Day, Adrián Mateos a eu le temps de se faire un joli tour de montagne russes sur la première heure de jeu. Malheureusement, la dernière descente lui aura été fatale.

« Le gros, c’est contre Talal Shakershi. Il open en MP, je paie KJo au CO et la BB complète, raconte l’Espagnol, qui était remonté près du demi-million de jetons. Le flop vient 744, les deux joueurs check, je fais 20 000, Talal call. Turn Q, il check, je fais 90 000 dans 100 000, payé encore. River 3 qui complète la quinte, je fais tapis pour 260 000 et il call avec les As ».

Un attrapage en règle, qui provoque l’élimination de notre Team Pro autour de la 1 000e place. « Je suis déçu forcément, mais je suis habitué au tournoi. Il faut jouer chaque main du mieux que l’on peut, c’est le plus important. Je pense que le bluff est bon » affirme l’Espagnol, qui n’en a pas fini avec son Vegas. « Il reste encore une semaine de tournois, je vais m’aligner sur tous les gros tournois, » annonce le Madrilène, qui a notamment le dernier High Roller à 50 000 $ en tête. Adrián n’a pas dit son dernier mot. - Fausto

Ali bad beat

Adrian rejoint donc la liste des grands noms du field sortis dès les premiers paliers. On y retrouve Benny Glaser, Robert Mizrachi, Upeshka Da Silva, Maria Konnikova, Anthony Denove, JC Tran ou encore Bryn Kenney. Un nom qu’on associe ces derniers temps avec un certain Ali Imsirovic, pour des accusations de triche qui ont remué la scène high stakes ces derniers mois.

José Alberto López
Pour le Bosnien, le début de Day 4 se passe un peu moites, puisque Ali vient de gagner deux 10 contre les deux Rois… de Jose Alberto Lopez (photo), notre seul qualifié espagnol ayant pris part au tournoi. « Je suis très content d’avoir fait l’ITM. Il fallait passer beaucoup de coups pour aller loin, la chance doit te sourire sur ce genre de tournoi » commente l’Espagnol peu après sa sortie. En l’occurrence, la chance l’a quitté sur ce board 9JQ84. Le joueur ibérique se contera d’un ITM à 19 000 $. Pour son premier Main Event, joué avec 250 $ d'investissement, c’est déjà très bien. - Fausto

Rêver plus grand

Bechahed
Il nous avait échappé hier : il faut dire que Samy Bechahed est recensé en tant qu'Américain sur les chipcounts WSOP. La raison ? "Je vis entre Los Angeles et Paris. Mais j'aimerai bien avoir le drapeau français !" En attendant que les WSOP le notent en ressortissant tricolore, Samy fait son bonhomme de chemin dans ce tournoi, ayant démarré le Day 4 avec 484 000, un peu au dessus de la moyenne. "Je suis fatigué, mais je tiens avec l'adrénaline, précise ce fan du PSG. Ma table est belle, il y a trois gros stacks avec moi au milieu, et des shortstacks... Ça va être une bataille." En temps normal, Samy, qui joue son premier Main Event, combat sur les tournois américains, et un peu aussi sur Wina, "pour le fun."

En live, c'est une autre histoire : "En fait, je joue au poker depuis 2008, deux ans avant d'ouvrir mon compte sur Wina dès que j'ai eu 18 ans. J'ai un métier dans le milieu en parallèle, qui me prend deux jours par semaine. Mais en décembre, j'ai décidé d'arrêter de jeter l'argent par les fenêtres. J'ai pris ce qu'il y avait sur mon compte épargne pour me constituer une bankroll, et je m'y suis mis sérieusement. Ça a été la grosse décision de ma vie. Aujourd'hui, je me considère comme semi-pro." Les résultats n'ont pas tardé : "J'ai remporté une bague WSOPC à Los Angeles début décembre, explique celui qui compte aujourd'hui 118 000 $ de gains en live. Je joue les tournois entre 400 $ et 1 000 $. Je joue sans pression, car ce n'est pas ma seule source de revenus." En attendant de rentrer en France, ce qu'il fait six ou sept fois par an, Samy espère en tout imiter (un peu) son club de cœur (son frère est ultra) en terminant champion de ce tournoi, pour lequel il s'est qualifié sur Winamax via un satellite à 250 € : "Mais les valeurs du club se sont perdues ces dernières années", déplore Samy. À lui de porter haut les couleurs rouges et bleues sur ce Main Event ! - Rootsah

Balade sur Brémond Street

Bremond
"J'ai peut-être ma plus belle table de Vegas". Ces paroles sont signées Romain Brémond. Nous sommes pourtant au Day 4 du Main Event. "Mais je manque de réussite, déplore le Français. J'ai perdu deux flips pour passer de 450 000 en début de journée à 160 000, As-4 contre 10-9 chez un short, et deux Dames contre As-Roi. J'aurai pu être à 850 000, au moins." Avant de faire ce Main Event, Romain, joueur de cash game online en temps normal ("Je joue tout à partir de la NL 200"), s'est chauffé sur le Milly Maker et des tournois au MGM. "L'essence même de Vegas, c'est plutôt de jouer des tournois, c'est ça qui fait vibrer."

Romain, qui est déjà venu deux fois à Sin City, dont une fois avec ses parents, s'est donc inscrit au Main Event grâce notamment à un swap, qui lui a permis d'encaisser une grosse somme : il détenait un pourcentage sur les gains d'un ami qui a gagné gros. "C'était un beau billet, je me suis fait plaisir. J'ai pris un mois de vacances pour venir. Je l'avais déjà joué en 2015, en gagnant un ticket via un satellite live." Oui, nous n'avons pas affaire à un rookie du live, en témoigne le soin qu'il prend à compter et recompter son stack entre chaque main. En quelques minutes, nous l'avons aussi vu 3-bet shove à deux reprises sans être payé. "Tu me portes chance", rigole Romain, qui dans le civil est employé dans une entreprise de... bikinis, à Playa Del Carmen au Mexique, lieu de résidence de nombreux grinders. "Je suis arrivé il y a sept ou huit ans, bien avant tous les groupes de joueurs. Je ne les connais pas trop, et je ne vais que rarement au casino local... Mais depuis que je suis arrivé, la population de la ville a triplé !" Ce Main Event pourrait être une excellente occasion de se faire un nom dans la station balnéaire. - Rootsah

RobinDesNOiX veut crever l'écran

Cisterna
Il est l'un des tout meilleurs grinders de MTT sur Winamax depuis de nombreuses années : Mesdames et Messieurs, RobinDesNOiX est dans la salle. Vainqueur de tout ce que notre site compte de tournois high-stakes (dont l'incroyable High Five des Series du premier confinement d'avril 2020, qui lui avait rapporté plus de 110 000 euros), Sylvain Cisterna joue pourtant son premier Main Event WSOP : "Je préférai attendre d'avoir une bonne bankroll pour le faire, j'en connais trop qui le jouent alors qu'ils n'en ont pas les moyens." Mais s'il est donc déjà ITM dès son premier essai, son début de journée ne s'est pas déroulé comme prévu. "J'ai perdu deux Rois contre deux Huits, je n'ai pas gagné une main... Je suis à 200 000 [il avait démarré le Day 4 avec 492 000, NDLR]. Mais la table est magnifique, alors qu'hier paradoxalement j'ai monté des jetons à une table plus difficile. C'est tout droit !"

Comme beaucoup de grinders, le Brestois d'origine est installé à l'étranger. Mais pour lui, pas question de Londres, de Malte ou de Playa del Carmen : "Il y a quatre mois, j'ai emménagé en Equateur, à Quito, la capitale, dans le quartier de Cumbaya. J'ai habité au Maroc pendant deux ans, et ma petite amie marocaine avait envie de bouger du pays. Pour des questions de visa notamment, nous avons atterri ici, après avoir fait quatre escales en Turquie, en Colombie et au Panama, pour y arriver. On avait huit valises, et en plus, on en a perdu une, la plus importante évidemment, avec tout mon matériel informatique." Une fois récupéré son set de grinder, qu'il avait emmené avec lui car cela coûte beaucoup plus cher en Amérique du Sud, RobinDesNOiX a ainsi pu reprendre son activité sur Winamax avec des horaires de bureau : "Nous sommes très bien installés, c'est parfait, je joue de 9 ou 10 heures du mat' jusqu'à 18 heures, avec le décalage horaire. Je peux même aller au resto le soir après ma session !" En espérant décrocher de quoi se payer un petit Robuchon à Vegas avant de rentrer... - Rootsah

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"La pression, c'est juste dans un verre !" Signé : un Alexandre Girardin décidément en mode détente depuis le début de ce tournoi, et qui joue à la table de RobinDesNOiX. Son tapis de 450 000 n'a pas fluctué depuis le début de la journée.

"Ils m’ont mis avec un stack de 620 000 sur Pokernews, alors que j’ai sauté hier, tu le crois ça ? J’ai tous mes potes qui m’envoient “Ah tu es un menteur tu as pas sauté on t’a vu sur le chipcount", raconte Jeremy Palvini, qui se balade durant sa pause entre les allées de la Bally’s Ballroom. Malheureusement, le Marseillais n'a pas pu re-entry, évidemment : il s’agit bel et bien d’une erreur, qui aussi involontaire qu’elle soit, ne fait que remuer le couteau dans la plaie. "Déjà quand Jeremy Saderne avait gagné le bracelet, ils avaient écrit Palvini sur Pokernews ! J’ai plein de copains qui m’ont appelé pour me féliciter." Pour l’instant, ni ITM dans le Main Event, ni titre WSOP pour le Marseillais, qui tente présentement d’aller chercher le bracelet sur le Lucky 7’s à 777 $.

Petits triomphes, grandes frustrations

Level 17 : 5 000 / 10 000 BB ante 10 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Quelques jetons, une chaise

Mickael Guenni
On vous en a parlé plusieurs fois dans ce coverage, mais connaissez-vous bien Mikael Guenni ? Frère de Jacques, autre joueur de live bien connu et fort en gueule, Mika est en revanche beaucoup plus discret, en tout cas à une table de poker. Son style de jeu ? Une chose est sûre, il maîtrise à la perfection les phases shortstack, pouvant tenir des heures avec un petit tapis. Et c'est encore le cas dans ce Main Event, puisque Mika n'a jamais véritablement décollé mais est encore bien là à 700 joueurs restants. Il s'agit de son premier vrai deep run dans le plus beau tournoi de la planète, lui qui restait sur une 51e place au Main Event du dernier EPT Monte-Carlo en avril. La plus belle des 57 places payées en tournois live de ce joueur expérimenté ? Il faut remonter à 2010 et une 4e place au WPT Grand Prix de Paris pour 187 825 €, rien que ça, sans oublier une seconde place au FPS Paris à Enghien-les-Bains pour 100k, au top d'une Hendon Mob à 688 000 $ de gains (ses premiers résultats datent de 2009 tout de même). Pour faire mieux, il lui faudra terminer dans le Top 53 de ce Main Event... Il en est bien capable, même sans beaucoup de jetons... - Rootsah

Susigan, c'est frustrant

David Susigan
Déception palpable chez David Susigan après sa sortie en 922e place. Avec 72 blindes à midi, le sudiste espérait évidemment mieux, et confessait être quelque peu passé à côté de son Day 4. "J'ai dégrind pendant deux heures... Puis j'ai un peu déjoué. Mon avion devait partir aujourd'hui, il a fallu gérer le report en catastrophe, on a peu dormi, je suis crevé..." Bientôt Susigan retrouvera femmes et enfants à Narbonne auréolé d'un second ITM sur le Main Event. Le premier remontait à 2013 ! - Benjo

Plantée par deux flèches

Rosalie Petit
Certes, Rosalie Petit n'avait que neuf blindes au moment de jouer son ultime coup du Main Event... Mais quand bien même : quelle que soit la hauteur de tapis, se faire craquer les AA n'est jamais chose agréable. Tellement abasourdie était la Française qu'elle a cru avoir perdu contre une paire de Valets : en fait, c'est QJ qui a causé son trépas. Il est vrai que le board 8Q3JK donnait la main gagnante à n'importe laquelle de ces deux combinaisons. Pour son deuxième Main Event, Rosalie transforme l'essaie avec un ITM de prestige, et voit donc le verre à moitié plein : "J'ai crié "Non, pas ça !!" au moment du board. Mais j'ai gagné deux paliers, c'est déjà très bien." - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Paul Amsellem
Dix blindes à midi, mais toujours là 17h30 : Paul Amsellem se débat comme un beau diable en ce Day 4

720 : le nombre de joueurs affichés sur la clock après deux niveaux. Cela représente 579 éliminations en quatre heures… soit 2,4 par minute !

« On a fait de très beaux coups de poker. On a fait des quintes. » - Signé : un Romain Lewis qui s’est propulsé à 900 000 durant les deux premiers niveaux. On fait remarquer que les quintes, c’est bien mieux que les couleurs car les joueurs vont plus souvent folder quand une couleur est possible que lorsqu’il y a une quinte possible. « Surtout quand l’autre en face a quinte », rigole Romain. Situation tout aussi agréable du côté de Gaëlle Baumann, qui a officiellement rejoint le club des millionnaires. On vous en parle dans le prochain article.

« Blindes 4 000 / 8 000, j’ai 160K (20BB), open K10 lowjack, hijack call, flop Q88, je check il bet 1/3 pot, je raise 3x il shove avec KQ. Je pense que c’est OK mais sur ce field et ce tournoi le check/call pour ensuite check/call ou raise turn est mieux. Dommage.… » - Signé : Simon Wiciak, résumant son bust via Whatsapp.

Gabriel Devidal nous avoue qu’il préfère rester « focus » sur son tournoi plutôt que de tailler le bout de gras, ce qui lui réussit bien : il a fait passer son stack de 466 000 à 850 000 en quatre heures de jeu

Alexandre Girardin
« Ce tournoi m’a déjà financé mon mariage. » Signé : un Alexandre Girardin shortstack mais déjà assuré d’un gain de 21 000 $, qui a convolé en justes noces il y a un mois (au passage, félicitations !) et qui s’est pour rappel qualifié pour peanuts. Ne reste plus qu’à grimper encore les paliers pour payer la lune de miel…

100 000 : la valeur des nouveaux jetons bleu ciel introduits dans ce Day 4.

« Ce tournoi est tellement exceptionnel que même mon ex m’a souhaité bonne chance. » Signé : un Adrien Guyon qui a carrément demandé à ses followers d’arrêter de lui envoyer des messages d’encouragements. "On est à 700 left, t’imagines ce que ce sera à 200 ?"

Les deux premiers paliers de gains : un bilan partiel

Ils remportent 17 000 $

918e : JC Tran (USA)
922e : David Susigan (France)
939e : Robert Mizrachi (USA)
960e : Benny Glaser (UK)
987e : Simon Wiciak (France)
993e : Adrian Mateos (Espagne)
997e : Ludovic Sultan (France)
1 014e : Shannon Shorr (USA)
1 036e : Bryn Kenney (USA)
1 038e : Florian Ribouchon (France)
1 053e : Julien Loire (France)

Simon Wiciak
Une terreur de Winamax transforme l’essai en live : le premier Main Event de Simon « LURAKEN » Wiciak se solde par un top 1 000

Ils remportent 15 000 $
1 085e : Maria Konnikova (USA)
1 104e : Rabah Ait Abdelmalek (France)
1 121e : Nicolas Torossian (France)
1 182e : Ryan Riess (USA)
1 198e : Chris Moneymaker (USA)
1 217e : Cyril Peralez (France)
1 245e : Ludovic Periaux (France)
1 247e : Lyor Yiflach (France)
1 267e : Emmanuel Nakache (France)

Rabah Ait Abdelmalek
Rabah Ait Abdelmalek : 1 104e pour 15 000 $

Cyril Peralez
Cyril Peralez : 1 217e pour 15 000 $

Le Team refait son jardin

Deux Team Pros seulement après la tornade des bustos. Pas grave, Gaelle Baumann et Romain Lewis prennent leurs responsabilités et sortent le gros jeu pour rejoindre la locomotive du tournoi.

Level 18 : 6 000 / 12 000 BB ante 12 000
Main Event 10 000 $ (Day 4)

En cinq heures de jeu, on a perdu la moitié du field. Déjà ! La tempête post-bulle a comme d’habitude déblayé le field et emporté nombre de prétendants. Adrián Mateos faisait partie de l’un d’eux, laissant Gaëlle Baumann et Romain Lewis seuls pour défendre les couleurs du Team. Les deux Français, eux, ont su profiter des bonnes rafales pour s’envoler dans les hauteurs du tournoi, voire même dans la stratosphère, en ce qui concerne Gaëlle.

Gaëlle donne le coup de pelle

Gaëlle Baumann
« J’ai eu Deux As contre deux Rois » déclare Gaëlle, comme pour expliquer qu’elle n’y est pour rien. Nuançons tout de même cette modestie puisque si Baumann culmine à 1,7 million après ce set-up, c’est qu’elle avait réussi auparavant réussi deux très bons calls pour retrouver un stack compétitif.

« C’était sur le niveau 4 000 - 8 000. Open BT, flat CO et je squeeze 60 000 en grosse blinde avec KQ. OR fold, bouton call et le flop KJ8. C-bet 39 000, payé. Turn J, je check, il fait 60 000, je call. Turn 6, il fait 120 000, je call, et il montre As-Dame ».

Très bon move de Gaelle qui poursuit sa bonne dynamique du Day 4, jusqu’à ce fameux clash entre les deux meilleures mains du poker, fatal au reg biélorusse Raman Afanasenka. Une petite sueur sur le board d’ailleurs ? « Que-dalle ! » répond Gaelle, avec un sourire malin, certainement expliqué par son superbe édifice nouvellement construit. 150 blindes pour O RLY !

Lewis ratisse

Romain Lewis
Romain Lewis surgit aussi de l’ombre en ce début d’après-midi. « J’ai eu un p***ain de niveau 17 » déclare Romain alors que je viens prendre des nouvelles de son stack. Plein de petits pots grattés, mais surtout un énorme coup de massue sur le crâne d’Alex Keating.

« J’open 910 UTG, bouton call et Keating complète en BB. 853r au flop, tout le monde check. Turn 7, tu vois le début de l’histoire ? » interrompt Romain, qui semble avoir concrétisé ses portes de quinte. « Il fait 25 000, je paie. Et là, le 6 magique. Il bet 60 000, je raise 245 000 ». Après ce raise, Keating sent qu’il s’est laissé prendre dans un piège. Il trouvera presque la main de Romain, en se doutant à voix haute d’un éventuel “9-10 suited”, mais même après trois minutes de tank, impossible de se défaire de sa quinte au 9. Il paie, et Romain remporte un pot massif, pour passer la barre du million de jetons. Dans ce gratin français, on retrouve également Max Chilaud (1,6 M), Pierre De Almeida (1,3 M) et Julian Milliard (1,1M).

Rebelote pour Eliott

Kessas
« La seule main de la journée, je trouve deux dames,je tombe contre deux As en grosse blinde ! Mais c’était encore une super expérience, réagit à chaud Eliott Kessas, qui signe un deuxième ITM consécutif en deux participations. J’ai eu l’occasion de jouer avec Mike Matusow, j’ai eu Jean-Robert Bellande comme voisin, j’ai aussi vu Kevin Pollak… Je vais le faire tous les ans ce tournoi ». De magnifiques souvenirs de poker à ramener à Los Angeles, avant de revenir en piste donc l’année prochaine.

Un jeu de rencontres

Level 18 : 6 000 / 12 000 BB ante 12 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Main Event Day 4
Six heures de jeu, 50 % d'éliminés : diabolique, assurément

Les matches, c'est mieux en vrai

Guyon
On est passé à la table d'Adrien Guyon, en train de grinder tranquillement avec un beau stack de 800 000. "J'aime bien, ma table, il n'y a pas de fous-fous, personne n'est dangereux, explique-t-il, malgré la présence du finaliste EPT Sergio Castellucio quelques crans plus loin. "Mais moi, je ne regarde pas les Hendon Mob, assure l'ex-Team Pro Winamax. Je préfère me servir des infos que je peux choper à table, et comme ça j'évite de me mettre une pression inutile. Et tout dépend des stacks : si Phil Ivey à 20 blindes, il ne me fait pas peur ! En tout cas, ce tournoi fait vibrer les gens de malade", conclut Adrien, qui n'a pas encore pris un nouveau billet de retour chez lui après été contraint d'annuler le premier. On lui souhaite de rentrer le plus tard possible. - Rootsah

Qui se ressemble s'assemble

Azout
Un peu comme son pote Mikael Guenni, Laurent Azout a passé pas mal de temps à manier un petit tapis dans ce tournoi, et aussi à attendre les cartes : "Je n'ai rien vu, pas une carte, déplore-t-il. En plus, au début, j'avais une table parfaite : j'étais parmi les chipleaders en jetons avec 300 000, et il n'y avait que des amateurs ! Sauf qu'elle a cassé très vite... Maintenant, il n'y a que des tops regs, et des gros tapis ! Tu vois, là, il y a Danny Wong, Daniel Rezeai, Eddie Sabat... Attends, je travaille mes compos de table ! J'ai fait all-in une fois, sans être payé. Je passe des paliers." Pour l'instant, Laurent est déjà assuré de 21 000 $ et possède encore 10 belles blindes. Il faudra pour cela rentrer dans les 665 premiers.

Zerbib
Laurent semble décidément connaitre un paquet de finalistes du WPT Grand Prix de Paris, puisque après Mikael Guenni, nous l'avons vu serrer la main de Jérôme Zerbib, fameux runner-up du tournoi en 2009 (pour 222 000 €, son plus gros cash en live). Et comme son compère, le Parisien se débat avec un stack réduit. "C'est toujours pareil, glisse Jérôme. En fait, si j'ai 200 000 au Day 5, je serai pas mal !" Arrivé à Vegas il y a huit jours, Jérôme explique qu'il a d'abord grindé en cash game avant de prendre place aux tables du Main Event : "Mais les tables d'Omaha de la Kings Room ne sont pas belles, il n'y a que des regs... " Le Main Event, un tournoi sur lequel il n'avait encore jamais atteint les places payées, et qu'il n'a pas joué tous les ans malgré de fréquents déplacements à Las Vegas : "Avant, on se faisait massacrer au casino, et on n'avait plus d'argent pour jouer le Main ! Maintenant, on est plus matures, on préfère investir nos sous là-dedans qu'au baccarat..." À bon escient, visiblement. - Rootsah

Constant dans l'effort

Constant
Après avoir débuté la journée avec 774 000, Benjamin Constant pointait à un million au début du troisième niveau du jour, grâce à une main en particulier. "Le bouton relance, et je 3-bet avex deux Dames en BB. Il paye et je lead 40% du pot sur le flop K-J-3. Il paye. On check tout les deux le turn 10, et là clairement je ne pense plus qu'il puisse avoir As-Dame car j'ai des blockers, mais plutôt As-Valet. River, un 2, je check et il fait 125 000, a peu près 80% du pot. Je paye et ça gagne." De quoi prolonger le kiff pour le fameux joueur à la casquette Pierre Charron : "Maintenant, le but est d'aller le plus loin possible. J'ai une bonne table, il y a juste un mec aggro à ma gauche, mais j'essaie de ne pas me laisser faire. On joue profond, je prends du plaisir." - Rootsah

"On n'y est pas allé mollo !"

Quentin Guivarch
Vous le voyez sur la photo : Quentin Guivarch a revêtu la tenue de camouflage pour envoyer un bluff monumental. "100 blindes en barrel, pour mon tournoi. On n'y est pas allé mollo !" Pour nous donner plus de détails, Guivarch opte pour la techique moderne, sortant son téléphone pour nous montrer le message envoyé au reste du Team PMU.

On vous retranscrit le langage SMS en le rendant un poil plus lisible :

"Reg au lowjack relance, reg au hijack paie, je squeeze AQ au bouton. Lowjack fold, hijack call.

Flop K86. Je c-bet 1/3, payé.

Turn 9, deuxième barrel 3/4, payé.

Rivière : 8. Jam 130 % pot couvert."

C’est passé… et Guivarch n’a pas résisté à l’envie de montrer justifiant de son exhibitionnisme par le fait que la table est pleine de reg. « J’aurai peut-être plus de calls sur les prochains spot de value.… » On verra, mais en attendant, le nom de Guivarch vient gonfler le club des millionnaires en jetons. - Benjo

La der’ du marathon Saderne

Saderne

Quand on arrive à Vegas, on a mille rêves à l’esprit. Des envies de deep run, de finales, de bracelets. Généralement, ces chimères se heurtent durement à la réalité, plongeant le joueur dans une profonde déception. Jeremy Saderne aussi avait des ambitions au moment de poser le pied à l’aéroport. Mais plutôt que de retenir les performances, à proprement parler, le grinder retient surtout les mille péripéties qui ont balisé son séjour haletant. « C’était un Vegas fort en émotions, un Vegas bien dense », pose le joueur, passé par tous les états durant son aventure.

À peine arrivé au Paris, le joueur vit un deep-run exceptionnel sur l’un des tournois phares du festival, le Monster Stack 1 500 $. Demi-finaliste sur un field de 6 501 joueurs, Jeremy enchaîne par un nouveau numéro au Venetian sur le Deepstack Championship. « J’ai aussi vécu une bulle sur le 3 500 $ de l’Aria », ajoute Saderne, qui ponctue son voyage par un premier ITM sur le plus beau tournoi du monde.

Pour l’obtenir, le Français s’est battu vaillamment. « Contre moi-même surtout, puisque j’étais malade pendant les premiers jours de tournoi » confesse le joueur, qui a fait preuve de patience et de persévérance pour faire décoller son stack bien tardivement. « Je suis déjà très content d’aller chercher l’ITM. Aujourd’hui, j’ai perdu quelques petits pots qui m’ont fait redescendre, puis je perds sur un spot de squeeze avec deux dames contre As-Roi ».

Une nouvelle ligne de choix et 21 000 $ ajouté à son butin du séjour. Le point final d’un Vegas réussi ? Pas tout à fait.

« On va ralentir maintenant, j’ai vécu beaucoup de choses sur ce Vegas. Mais il reste un WPT au Venetian, il me semble ». Un dernier tour de piste princier pour boucler le marathon.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

« Pas mal la petite écharpe assortie au pull. La classe ! » « J’ai déjà prévu une tenue pour la table finale ! » Signé un Laurent Azout répondant à un Jérôme Zerbib qui le chambrait sur sa tenue vestimentaire.

Stitzel
Encore une belle histoire dans ce Main Event : celle de James Stitzel. Pour ses 50 ans, il s’est ainsi offert son premier tournoi live avec ce Main Event WSOP ! Et il est donc ITM, avec des jetons qui plus est. « Je l’ai vu se retrouver à tapis avec deux Rois contre deux As et deux As… Il a fait le Roi ! » assure Benjamin Constant, présent à sa table. Il y a des fois, vous vous demandez pourquoi vous vous embêtez à grinder vos MTT online à 10 balles depuis 15 ans. Jaloux, moi ?

« Attendez, je vous passe ma femme. » Signé un James Stitzel qui n’a pas hésité à appeler sa compagne française en pleine partie pour qu’elle épelle son nom de famille à l’un de vos serviteurs, qui a du mal à capter l’accent américain. Une raison de plus d’apprécier le bonhomme !

Adel Naoun
Deux sorties qui se sont produites hors de notre vue : celles d'Adel Naoun (866e pour 17 000 $ - photo) et Romain Bremond (781e pour 19 000 $)

Quand les chouchous chutent

Level 19 : 10 000 / 15 000 BB ante 15 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Durant le dîner, vos journalistes préférés se faisaient la réflexion que le field de ce Main Event en milieu du Day 4 concentrait un véritable Who’s who de ce qui se fait de mieux en matière de poker Français. Un assemblage dont la quantité et la qualité, inédites, surpasse tout ce que nous avons vu observer au cours des précédentes éditions du Main Event. Au retour du restaurant, coup de tonnerre : en succession venaient de sortir deux joueurs ayant sans le moindre doute leur place dans ce Who’s who virtuel.

Stoppé dans son élan

Romain Lewis
Au sommet de l’escalier de service menant à l’entrée arrière des WSOP se dessine une silhouette familière. Seul, tête baissée sur un téléphone qu’il tripote machinalement, Romain Lewis laisse passer les minutes. Il en a besoin pour reprendre ses esprits après un coup de massue brutal subi juste au retour du dîner. Le coup - As-Roi contre les Dames - est banal et inévitable, mais cela n’atténue en rien la violence du choc reçu. Un lancé de pièce pour 1,75 million de jetons. Un coin-flip pour sa vie dans le tournoi. Un 50/50 pour poursuivre son rêve dans le plus bel évènement du monde.

Même dans le Main Event des WSOP, la vie ou la mort se joue souvent à des coups comme ça, où les humeurs capricieuses du hasard ont seules le dernier mot. Au lieu de poursuivre sa chevauchée avec plus de cent blindes, Romain s’arrêtera là, après un 3-bet à 160 000 envoyé au bouton. En face, le joueur le plus faible de la table, qui avait ouvert au hi-jack, a envoyé tapis pour 800 000. Le cut-off s’est écarté du coup, Romain a payé, et la sentence est tombée. « L’autre joueur avait As-Dame : quand le Roi est tombé dès le flop, c’était déjà mort… »

Le troisième ITM consécutif de Romain Lewis sur le Main Event se solde par une élimination aux alentours de la 550e place - Benjo

Dur Alex, sed lex

Alexandre Réard
Un tapis qui glisse, puis un double up salvateur. Un tapis qui glisse, puis un double up salvateur. Etc. Le Day 4 d’Alexandre Réard s’est joué sur un mode « up and down », comme l’a racontée la confrère Florence Mazet sur le blog Unibet. Au retour du dîner, le yo-yo de Réard a cessé de faire l’ascenseur au bout son fil : son As-4 n’a pas réussi à gagner au showdown contre une paire de 8. Ce n’est pas en 2022 que le Francilien améliora son high-score de 2017, année où il avait atteint la 16e place. - Benjo

Paul vaillant

Paul Amsellem
Revenons en arrière : il nous faut relater plusieurs éliminations tricolores ayant eu lieu juste avant la pause-dîner. C’est d’abord Paul Amsellem que nous avons vu marcher en direction du bureau des payouts. Soyons honnêtes : avec ses huit blindes en guise de starting stack au Day 4, on s’attendait à le voir se lever de sa chaise beaucoup plus tôt. « Non, j’étais bien reparti en fait. Mais la table était horrible. » Son dernier coup s’est joué avec une paire de 4 poussée pour 13,5 blindes depuis le cut-off. Un joueur tente le coup avec As-Valet, et le suspens reste intacte jusqu’à l’ultime carte d’un board Q-8-3-10-9. Pour un premier Man Event, l’expérience reste plutôt concluante, non ? « Oui, je suis content de mon jeu. Aujourd’hui je suis vite remonté à 400 000. » Après avoir collecté les 25 500 $ de sa 588e, quels sont les projets de l’expatrié maltais ? « Pas de poker, non. Là, je vais aller manger. C’est épuisant ce tournoi, un marathon. J’ai la flemme de jouer un autre tournoi et repartir au Level 1, c’est un coup à faire n’importe quoi ! » Bon, mais sinon, que faire avec le blé ? « Oh, l’argent il va payer le Vegas, quoi ! C’est ce qu’on disait l’autre jour, les frais sont très élevés avec l’inflation et le taux de change. On va dire que ça amortit le séjour…. » - Benjo

En vacances du cash-game

KEnny Deffrasnes
619e place et 23 000 $ pour Kenny Deffrasnes après un flip Roi-Valet / paire de 10 joué pour 25 blindes : le pro des cash-games s’est bien amusé pour son tout premier Main Event. « C’est plus marrant que rester devant l’écran ! Les potes, l’ambiance, Vegas : c’est cool. Ça me fait un break du cash-game où parfois j’ai du mal à me motiver pour lancer les tables. » A Cancún, où il s’est expatrié, Kenny a l’habitude d’ouvrir 10 à 12 parties en simultané, aux blindes 5/10 $ ou 10/20 $. Mais tester les gros cash-games du Bellagio ou de l’Aria ne fait pas partie de ses projets : « Je n’arriverais pas à me concentrer sur une seule table, ce serait trop lent. Le Main Event, pas de problème : c’est intense, on regarde les prix sur l’horloge, c’est une compétition… » Kenny ne sait pas trop s’il va tenter d’autres inscriptions avant de quitter Vegas, mais toujours est-il que ce mois passé à Vegas lui laissera des bons souvenirs : en n’ayant joué qu’une poignée d’épreuves, il inscrit à son palmarès une 11e place sur le 3K 6-max des WSOP, et un deep-run sur le plus beau tournoi du monde. « Aujourd’hui je suis passé de 200 000 à 500 000, mais ça été une sale journée. Mais ce n’est qu’un jeu de cartes. C’était cool ! » - Benjo

Giuseppe zarbi

Giuseppe Zarbo
C’est Romain Lewis qui nous a appris l’élimination de Giuseppe Zarbo, sur un énorme pot joué contre Alex Keating et où notre Franco-italien préféré a semble-t-il commis une faute de carre aux conséquences dramatiques. « Il a relancé avec As-Dame, c’est payé. Flop 3-4-6, il c-bet. Turn As, et là il check/raise à tapis pour 60 blindes ! Keating a payé avec As-6… Il était sonné après le coup, ça se voyait sur son visage… » - Benjo

Vous en voulez encore ?

Thomas Eychenne
Cette litanie interminable de mauvaises nouvelles faisant ressembler cette page à une rubrique nécrologique ne s’arrête pas là : nous avons aussi appris les éliminations d’Adrien Guyon, Jérôme Zerbib et Thomas Eychenne (photo), toutes survenues hors de notre vue.

Une faim de sharks

Juste avant la pause-dîner, deux de nos Frenchies ont gagné un coup importantissime.

Nicolas Vayssières
Tout d'abord, on retrouve un Nico Vayssières visiblement encore sous le coup de l'émotion (oui, on peut avoir terminé 17e l'an passé et vibrer comme si c'était la première fois) avec un bon tas de jetons devant lui, juste après l'une des toutes dernières mains avant la pause. "J'ai 4-bet jam 38 BB avec Q-Q, je me suis fait snap par deux As, et la Dame est venue tout de suite en door card", souffle Chevre.Miel. Je croyais que j'allais sauter quand j'ai vu le showdown..." Il faut dire que Nico avait bataillé avant ce setup : "J'ai fait de mauvais débuts dans cette journée, puis je suis remonté à 700 000 au début du troisième niveau, je retombe à 350 000 en perdant avec brelan floppé contre flush. Puis je remonte à 600 000... Au départ du coup, j'avais 480 000 et une assez bonne image, je me maintenais grâce à quelques petits pots..." Voilà Nico qui passe ainsi juste au-dessus de la barre du million de jetons, et a bénéficié d'une pause salvatrice pour digérer ce début de journée plein d'action.

Matteo Cavelier
Juste avant, c'est le petit jeune du clan français, Matteo Cavelier, qui joue à la gauche du médaillé de bronze de 2016 Cliff Josephy, qui a pris son envol : "J'avais déjà monté 1,2 million en gagnant notamment deux As contre 9-7 suité, dans un pot 4-bet, explique le Normand. Puis j'ai continué à grinder." Et surtout Matteo a donc bénéficié d'une énorme livraison. Il relance, et le bouton 3-bet. C'est payé par Matteo avec deux Neufs, et le croupier est plutôt sympa en sortant un flop 9-8-8. Matteo va ensuite laisser son adversaire faire tout le travail : 80 000 au flop après une minute de réflexion, 225 000 sur une turn As qui fait rentrer une flush, et enfin 660 000 et tapis sur une river 3. Matteo ne pouvait pas payer plus vite avec son full floppé, et remporte ainsi un monster pot contre un K-J off complètement paumé qui le fait grimper à 2,4 millions. Les mains trembotantes au moment de ranger sa nouvelle pyramide de jetons, Matteo devient par la même l'un des chipleaders de ce tournoi. - Rootsah

Les sorties récentes (extraits)

Ils remportent 23 000 $ 610e : Greg Merson (USA) 617e : Adrien Guyon (France) 619e : Kenny Deffrasnes (France) 633e : Jérémy Saderne (France) 647e : Jérôme Zerbib (France) 662e : Noah Boeken (Pays-Bas)

Andre Akkari
Ils remportent 21 000 $ 673e : Phillip Hui (USA) 675e : Anton Wigg (Suède) 677e : Mike Matusow (USA) 689e : Andre Akkari (Brésil, photo du haut) 722e : Elliot Kessas (France) 726e : Sergio Castelluccio (Italie, photo du bas)

Sergio Castellucio
Ils remportent 19 000 $ 781e : Romain Bremond (France) 785e : David Peters (USA) 787e : Xuan Liu (Canada) 824e : Rosalie Petit (France) 825e : Leo Fernandez (Argentine) 862e : Kenny Hallaert (Belgique)

Ils remportent 17 000 $ 866e : Adel Naoun (France)

Gaelle DLTDP
Durant le Day 2D, on vous présentait Tony Le, un joueur canadien qui nous confessait son amour pour Dans la Tête d’un Pro en VO sous-titrée. Avance rapide deux jours plus tard : le Canadien est toujours en course dans le Main Event, et évolue désormais aux côtés d’une joueuse qu’il n’a eu aucun mal à reconnaître…

À la recherche du happy end

Quelques tapis surgissent au retour du dîner tandis que d'autres, plus petits, veulent juste passer le dernier niveau du Day 4 Level 19 : 10 000 / 15 000 BB ante 15 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Scotti aime la casta(i)gne

Scotti

Ils sont arrivés à la même table ce matin. Auteur d’un Day 3 costaud, Rémi Castaignon comptait près d’un million de jetons devant lui, soit plus de 120 blindes pour attaquer la journée. Deux places à sa droite, Timothée Scotti arrivait beaucoup moins frais. 113 000, une quinzaine de blindes pour résister au carnage annoncé. Quelques heures plus tard, celui qu’on connait sur les réseaux sous le nom de Rital9Zero trône devant plus d’un million de jetons. Son compatriote, lui, a disparu. C’est même Scotti qui s’est chargé de l’éliminer.

Castaignon

« Castaignon a eu une journée en enfer. Je lui ai fais un peu mal, mais il a perdu ses jetons contre à peu près toute la table, résume Timothée, aux premières loges pour assister à la descente de son opposant. Je paie 88 dans un duel bouton vs BB contre Rémi. Il c-bet cher sur KJ8, puis 2-barrel turn 6 et river 7, il abandonne le coup, mais ça me permet de bien remonter » raconte le natif de Belfort.

Quelques heures plus tard, le Cpiste donnera le coup de grâce, sur un duel As-Roi contre deux Valets, pour passer à son tour la barre du million. Qualifié sur Winamax pour sa première en 2018, Scotti avait transformé l’essai avec un Day 5 pour 42 briques, sa meilleure perf en carrière. Quatre ans plus tard, c’est encore dans la peau d’un qualifié que TImothée avance sur ce Day 4, via satellite live cette fois, puisque le joueur a “farm” les sats pour gagner sa place sur un 580 $. - Fausto

Léo construit son château

Soma
Léo Soma n’en a pas fini avec ces WSOP. Le champion du Monster-Stack 6-max entreprend un chantier d’envergure sur ce Day 4. Parti avec 300 000 jetons, il a érigé niveau par niveau de nouvelles tourelles pour s’installer dans le donjon du chipcount.

« J’ai grindé progressivement jusqu’à 500 000 jetons, puis j’ai décollé avec un pot 4-bet avec A9 ou j’ai touché brelan de 9 au flop, raconte le Valentinois. J’ai réussi à le faire bluff turn, il s’est calmé sur la river. Ensuite, j’ai déroulé. Je gagnais tous les coups dans lesquels je rentrais, c’était n’importe quoi » s’enthousiasme le jeune prodige de NutsR, qui trône désormais devant 2 millions.

« Je m’étais notamment chauffé avec un joueur sur plusieurs coups, puis il me 3-bet une nouvelle fois et je paie avec 109. Ca vient 678 au flop, il c-bet 65 000, je raise 150 000 et il fait tapis 600 000 avec deux Dames ». Pour son premier Main, le jeune Léo entamera le dernier niveau du Day 4 avec un stack correct de 130 BB. - Fausto

Dupuy attend le beau temps

Dupuy
C'est un Guillaume Dupuy souriant que nous retrouvons en table, malgré un stack de 20 BB et une journée où il ne semble pas avoir pu développer un bon poker : "Je suis card dead depuis ce matin, explique celui qui avait débuté la journée à 450 000 et joue avec Noah Schwartz. J'attends un bon spot, on a le temps. Et même si je reviens demain avec 300 000, je suis content. Je peux encore tenir quelques jours de plus comme ça !" Fowan est déjà assuré de son second plus gros gain en live, 31 900 $, alors qu'il reste 466 joueurs en course. - Rootsah

Plus d'un tour dans son sac

Herzali
Souriante, Sarah Herzali l'est aussi, assise derrière un tapis de 500 000, après avoir débuté le Day avec 218 000. "C'est mon highest point ever dans ce tournoi ! J'ai eu de petites variations aujourd'hui, mais j'ai surtout doublé deux fois quans j'étais shortstack : avec J-J contre 8-8 quand il me restait 11 BB, puis avec 8-8 contre 7-7 quand il m'en restait 12." En forme après avoir bien dormi cette nuit, Sarah espère surtout maintenant "ne pas faire d'erreur. L'objectif sera de mettre des jetons dans le sac." Après cela, la Marseillaise pourra certainement penser à battre son record de 2017, qui est aussi son record de gains en carrière : une 254e place dans ce Main Event, assortie d'une récompense de 37 019 $. Pour cela, il lui faudra terminer au pire 350e de ce tournoi. - Rootsah

Jouer des coudes

"Tu as vu ce coup ?" C'est un Laurent Azout satisfait, et qui pointait à 475 000 quelques secondes auparavant, qui nous raconte une main qui vient de se dérouler : "Je relance avec 5-5 au cut-off, le bouton et la small blind payent. Je c-bet à 40 000 sur le flop 2-7-K, et la SB suit. La turn est un As, je fais tapis, il passe. Parfois, il faut juste jouer au poker." Et hop, le voilà de retour au dessus de la barre des 30 BB. - Rootsah

Imbustable

Girardin
Tiens, mais c'est encore Alex Girardin ! Celui qui nous disait tout à l'heure, avec un stack très réduit, qu'il était déjà content de son parcours, a encore gratté un palier en gagnant pas moins de trois coinflips, à tapis préflop. Avec 6-6, 5-5 et A-J contre 9-9 qui fait deux paires, pour remonter à 400 000. "Deux double-ups et je revient au tapis moyen !" - Rootsah

Thi, la tasse de trop

Thi
Dans la catégorie des gros stacks de début de journée qui se sont effrondés, on déplore la sortie de Thi Nguyen. Son style téméraire et variancé avait fait très mal pendant ces quatre premiers jours. Mais en milieu d’après-midi, la machine s’est enrayée. Tombé à 20 blindes, Thi tentera un 3-bet SB avec As-8, avant de se faire avaler par la grosse blinde, qui se réveille avec deux Rois. Superbe run tout de même pour la joueuse de cash game, qui a mené pendant de longues journées le chipcount francophone de ce Main Event. Elle remporte 28 400 $ pour son premier ITM sur le "Big One". - Fausto

La bataille de regs fait des dégâts

On l’observait placer un joli bluff il y a peu pour s’installer parmi les gros stacks. Pourtant, la concurrence à table est terrible avec une flopée de joueurs redoutables. « Siège 1, siège 3, siège 5, siège 6, ce sont tous des regs compétents, qui ont l’habitude de jouer assez cher. C’est une vraie bataille de regs » décrit Quentin Guivarch.

Ici, les jetons volent d’un bout à l’autre de l’arène. On a pas peur de faire grossir les pots. «Il y a beaucoup de 3-bet, 4-bet, la plupart des joueurs sont très agros. Ça oblige à call down beaucoup de mains, et ça injecte bien plus de variance » indique le Team Pro PMU. Si les mains moyennes suffisent à faire monter les enchères, je ne vous parle même pas des batailles des duels de premiums. Et malheureusement, le dernier a tourné en défaveur de Jilano.

Tout se joue avant le flop. Open QQ Guivarch, 3-bet de son voisin en SB, 4-bet tapis et c’est snap-call par les As. Un board sans suspense et le Français perd un pot de 120 blindes. Encore 700 000 jetons tout de même pour Jilano qui doit reprendre la grind à cette table déjà bien chaude.- Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Devidal
« Il me paie le 4-bet avec une merguez il fait flush floppée pour un pot à 4 M alors que j’ai les As ! Désolé j’suis trop en tilt, je veux même pas en parler » Gabriel Devidal, manifestement déçu au moment de sortir du Main Event autour de la 500e place.

Deux 10 contre deux Valets à 500 left d'un Main Event pour 55 blindes ? C'est de l'eau pour Florian "La Twice" Guimond qui trouve un 10 à l'aise pour revenir dans la partie. - Fausto

"Dites, vous pourriez mettre à jour mon chip-count sur le site ? " - Signé : un joueur à qui on a répondu que non, on peut pas.

Les éliminations récentes (sélection)

Ils remportent 28 400 $ 484e : Thi Nguyen (France) 504e : Vladimir Geshkenbein (Suisse) 514e : Rémi Castaignon (France) 525e : Thomas Eychenne (France)

Ebony Kenney
Ils remportent 25 500 $
542e : Romain Lewis (France)
543e : Giuseppe Zarbo (France)
550e : John Cynn (USA)
555e : Marcel Luske (Pays-Bas)
559e : Alexandre Reard (France)
560e : Ebony Kenney (USA, photo)
583e : Jared Jaffee (USA)

Un carnage pour conclure

Le dernier niveau fut une hécatombe pour le clan français Level 20 : 10 000 / 20 000 BB ante 20 000 Main Event 10 000 $ (Day 4)

Ultra rapide tout au long de la journée, le rythme des éliminations n'a pas faibli durant les deux dernières heures du Day 4. Bien au contraire ! On a même eu du mal à tenir le rythme. Jusqu'à la toute dernière seconde du Day 4, aux alentours de minuit, de nouveaux joueurs ont continué d'affluer au guichet des paiements. Et parmi eux, il y en avait pas mal qui nous concernaient. Un peu trop. Beaucoup trop…

Steve Savio
Vainqueur de trois tournois d'envergure en 2022 dans le sud de la France (dont un High Roller WSOP Circuit), Steve Savio a fait tenir son premier deep-run sur le Main Event jusqu'à la 446e place.

Laurent Azout
Au cours du dernier niveau, Laurent Azout nous a gratifié du fold préflop le plus surprenant de la journée : après avoir 3-bet depuis la BB suite à une relance du cut-off, l'amateur se voit demander son tapis par le même joueur. Incroyablement, Azout refuse de jouer le coup à fond malgré un tapis de seulement vingt blindes, attendant le bout du "time" pour abandonner - et au passage montrer - une vraie premium : As-Roi. "Je suis un nit !" justifiera-t-il. Facétieux en diable, son adversaire lui mettra le nez dans son erreur en retournant à son tour ses cartes : As-Dame. "Mais la Dame serait tombée !", a rigolé un Azout pas décontenancé. Les quelques jetons conservés avec ce fold seront mis au milieu quelques minutes plus tard, avec une main perdante à l'abattage, scellant le sort d'Azout en 439e place. "Je ne voulais pas sauter sur un coin-flip. On en voit tellement qui sautent comme ça. Il ne devait pas avoir As-Dame dans ce coup, j'étais serré, tout le monde le savait, il devait avoir deux As, deux Rois...", nous dira-t-il après coup. "Tant pis, je suis fataliste, ça devait se passer comme ça !"
Julian Milliard-Feral
Hier, il faisait partie des premiers joueurs à dépasser la barre du million (il nous avait déjà fait le coup sur les éditions 2019 et 2021 du Main Event) : aujourd'hui, Julian Milliard-Feral a vu ce capital enviable fondre comme neige au soleil tout au long d'une longue journée calvaire. Son supplice s'est achevé avec 8 blindes et un Roi-Dame assortis poussé au bouton : le joueur UTG avait ouvert 3 BB avec 64 (!) et a été récompensé sur la rivière...
Jonatha Fhima
AK contre deux As : Jonathan Fhima n'avait aucune chance de se sortir de cette dernière confrontation. D'autant que le flop a apporté un As et deux trèfles... "J'ai bien démarré, nous glisse-t-il après avoir collecté un ticket marqué "429th place", mais derrière je perds une série de flips. C'est dommage, c'est un beau field pour un 10 000 $." Oui : le plus beau 10 000 $ du monde, on peut le dire sans risque d'emphase.
Leo Soma
Sans doute l'élimination la plus surprenante du Day 4 pour ceux qui ont suivi nos articles toute la nuit : Léo Soma. En effet, dans notre dernière update posée à deux heures de la fin de la journée, on vous annonçait le membre de la Team Nutsr assis derrière un tapis de 130 BB ! Que s'est-il passé ? « Un dernier niveau en enfer. J’ai perdu tous les coups. Des bluffs ratés, des value cut, tous ce qu’on a pas envie de voir. » Voilà comment Soma résumait une fin de journée synonyme pour lui de fin de tournoi, en 383e place. Mais on imagine mal le grinder quitter Las Vegas déçu. Impossible lorsque l'on transporte dans ses bagages un bracelet de Champion du Monde...
Nicolas Vayssières
Peu avant la fin du Day 4, on observait Nicolas "Chevre.Miel" Vayssières chuter à 550 000 après un "call muck" rivière en bataille de blindes. Voyant son voisin de gauche révéler un 34 complétant parfaitement un board 5-2-J-A-K, Nicolas a brièvement flashé ses cartes : deux traîtresses paires J2. Le meilleur Français de l'édition 2021 ne se remettra jamais de ce coup : pile au moment où retentissait le gong de fin, il perdait ses derniers jetons. Chevre.Miel se contentera cette année d'une 382e place valant 36 000 dollars.
Guillaume Dupuy
Enfin, terminons cet article absolument pas réjouissant avec trois éliminations sur lesquelles nous n'avons pas d'infos particulières : celles de Guillaume Dupuy (461e - photo), Timothée Scotti (391e, en toute fin de journée) et Sylvain "RobinDesNOiX" Cisterna (419e), célèbre reg de nos tables online qui faisait ses débuts aux WSOP et que nous avons pris le temps de présenter aujourd'hui dans cet article.

Ils remportent 36 000 $
382e : Nicolas Vayssières (France)
383e : Léo Soma (France)
388e : Toby Lewis (UK)
391e : Timothée Scotti (France)

Ils remportent 31 900 $
419e : Sylvain Cisterna (France)
425e : Cliff Josephy (USA)
429e : Jonathan Fhima (France)
432e : Julian Milliard-Feral (France)
439e : Laurent Azout (France)
446e : Steve Savio (France)
449e : Jason DeWitt (USA)
456e : Martin Zamani (USA)
461e : Guillaume Dupuy (France)
476e : Ugur Secilmis (Turquie)

Ils remportent 28 400 $
481e : Théo Devidal (France)

Touchés mais pas coulés

Présents dans des proportions d'une ampleur inédite au Day 4, les troupes françaises ont essuyé de lourdes pertes aujourd'hui... mais seront tout de même mieux représentées que jamais demain Gaëlle Baumann peut continuer de rêver à surpasser sa performance de 2012 Main Event 10 000 $ (Fin du Day 4)

Day 4
Nombre de vos joueurs favoris ont chuté aujourd'hui... Mais comment pouvait-il en être autrement ? Au lendemain de la bulle, le Main Event a vécu ce dimanche son écrémage le plus massif depuis le coup d'envoi de la compétition il y a huit jours. En dix heures de jeu, nous sommes passés de 1 299 joueurs à seulement 380 survivants. Une amputation de 73 % du field réalisée sans anesthésie, qui a provoqué des torrents de râles et de larmes tout au long d'une journée placée sous le signe des espoirs brisés. Alexandre Réard, Romain Lewis, Giuseppe Zarbo, Julian Milliard, Nicolas Vayssières : autant de joueurs dont l'expérience sur le tournoi le plus long du monde n'a pas suffi à les porter jusqu'à un tour supplémentaire. Tous ont rejoint la sortie en compagnie de rookies du Main Event dont la première participation s'est transformée en un min-cash et de beaux souvenirs : Emmanuel Nakache, Paul Amsellem, Kenny Defrasnes, Laurent Azout...

Lorsque la fumée de la bataille se dissipera et que le classement officiel sera publié, on ne devrait retrouver qu'une vingtaine de Français pouvant encore conquérir le titre suprême et le premier prix de dix millions. Un peu plus d'un tiers des 56 qui étaient entrés dans l'argent hier soir. Malgré l'hécatombe observée aujourd'hui, 20 joueurs restants, cela reste du jamais vu. Et il y a de quoi nourrir de beaux espoirs lorsque l'on regarde le casting, entre un Maxime Chilaud faisant déjà figure de taulier du Main Event, un Antoine Labat en quête d'une deuxième finale sur le Big One plus réussie que la première, une Gaëlle Baumann ayant à cœur de noyer la tragédie de 2012, dernière joueuse française en course en tandem avec Sarah Herzali. Et puis cette cascade de jeunes talents qui éclatent maintenant sur la scène live la plus scrutée au monde : Mathieu His, Igor D'Ursel, Samuel Dray, David Rotschild... Plus, parce que sans eux le casting ne serait pas complet, quelques profils avec des milliers d'heures de live au compteur : Serge Chechin, Mikael Guenni, Karim Rebei... - Benjo

La Folle Journée De Gaëlle Baumann

Gaëlle Baumann
Le moins que l'on puisse dire, c'est que la dernière Team Pro Winamax en lice a vécu des hauts et des bas dans cette journée. Mais n'est-ce pas l'essence même du Main Event des WSOP ? C'est elle qui le dit : "J'ai commencé à 375 000, rembobine-t-elle. Puis je suis partie en dinner-break avec 1,7 million. J'ai changé de table, je me suis retrouvée sur le plateau TV, et je pensais qu'elle était soft, mais en fait c'était horrible, ça jouait bien et ça envoyait des jetons de partout. En fin de journée, j'ai perdu des gros pots, et je termine à 665 000, ce qui fera quand même 30 BB pour demain. Vu comment la journée était partie, c'est cool d'atteindre le Day 5 !" Il y a dix ans, Gaëlle nous avait fait vibrer jusqu'aux portes de la table finale. Étant du genre gourmands, on ne saura se satisfaire de moins pour ce nouveau deep run. - Rootsah

Gaëlle Baumann

Particules chargées

David Rotschild & Pierre De Almeida
Un volume sonore bien plus élevé qu’en début de journée dans la voix de Pierre De Almeida. La faute peut être à ces pintes de Corona qui circulent sur la table depuis le début du fameux “beer level”. Je miserai plutôt sur ces tonnes de jetons posées devant lui, qui engaillardissent notre qualifié, ainsi que son voisin David De Rotschild.

« On a défoncé la table » se réjouit l'ex-staff PMU. « Chacun notre tour. J’ai tenté un 3-bet avec 22, le mec a fini par mettre son tapis avec As-Roi et j’ai tenu. Puis j’ai trouvé une belle value en défendant ma grosse blinde avec AK. J’ai payé un barrel 50 000 sur A76, un deuxième à 100 000 sur la turn 2, puis j’ai donk 300 000 sur la river 10, il a call-muck ». 2 950 000 jetons pour De Almeida, chef de file de la délégation tricolore pour le Day 5.

De son côté, David a réalisé une superbe remontada. Un premier double-up sur son voisin De Almeida avec deux Rois contre Roi-10, deux flips gagnés pour retrouver de la hauteur et quelques petits coups pour boucler la journée avec 1 615 000 jetons. - Fausto

Strike dans le money-time

Fabrice Bigot
« Fausto ! Viens ! J’ai tapis payé-payé » hurle Fabrice Bigot depuis sa table. Un grinder qui se permet d’appeler les couvreurs en plein coup ? Voilà qui est gonflé. En même temps, les deux shortstacks qui doivent parler se sont gardés deux blindes derrière eux, et attendent seulement la venue du prochain palier pour les avancer. Le temps que j’arrive, tous les jetons sont au milieu.

Évidemment, Fabrice est plutôt confiant pour prendre une telle initiative : deux As chez le Français, évidemment en très bonne posture face à QJ et AK. Le board 6102K7 laissera un léger suspense, mais valide le strike.

Dès la main suivante, "Yepaki" enchaîne avec un call JJen position qui accueillera les deux barrels du joueur UTG sur un board 66810 avant de check-back sur la river Q. Sur les dernières minutes, le joueur revient dans les hauteurs du chipcount, et bag 2,4 millions de jetons pour le Day 5. Fabrice fait déjà mieux que l’année dernière, puisque le grinder avait rendu les armes après un superbe parcours en fin de Day 4. Et connaissant le stack, le talent et les ambitions du garçon, Fabrice a ce qu'il faut pour aller plus loin, à n'en pas douter. « Les chiffres font tourner la tête, mais il ne faut pas oublier que ce n’est qu’un jeu, et qu’on a seulement deux cartes » relativise le grinder, pas du genre à s'enflammer.

Florian Guimond
Après son deux 10 contre deux Valets, Florian Guimond s’est permis une autre sucrerie. Un petit As-Dame contre As-Roi qui trouve sa Dame pour un nouveau double-up dans le meilleur des timings. Tombé dans des eaux bien dangereuses à l’aube du dernier niveau, La Twice surgit avec un stack de 50 blindes, très solide pour un Day 5 de Main Event. - Fausto

Alexandre Girardin
Alexandre Girardin, qui se voyait déjà dehors lors des premiers niveaux de la journée, est pourtant très loin d'en avoir terminé avec son premier Main Event : il bag finalement 920 000, un total qu'on ne l'avait encore jamais vu atteindre dans ce tournoi. "J'aurai dû être éliminé il y a six heures. Au dinner-break, je n'avais plus que 90 000 et j'étais de grosse blinde, je me suis dépêché de revenir alors que d'habitude j'arrive deux-trois minutes en retard..." Il a bien fait : le qualifié Winamax, qui a en plus eu les honneurs d'une des trois tables TV avec le Champion du Monde en titre Koray Aldemir, continue sa route dans ce tournoi. - Rootsah

Guenni & His
Mikaël Guenni a connu une "super journée. Il y a eu des bons coups de poker." Le Français termine avec 1,2 million. "J'ai une grosse pensée pour mon frangin, Jacques, qui me soutient depuis Paris." À côté de lui, Mathieu His a, lui aussi, connu un Day 4 plein d'action, nous expliquant qu'il a notamment envoyé paître Andre Akkari. Cependant, un gros pot perdu en fin de journée contre un joueur au profil très "bluffy" l'a fait chuter à un million. "Je suis fatigué", nous confiait le jeune homme, qui a tout de même accepté la bière de fin de journée offerte par l'un de ses compagnons de table.

Labat ne se laisse pas abattre

Antoine Labat
On l'a entendu à longueur de journée : le Main Event, c'est un tournoi où il faut avant tout survivre. C'est également ce que s'est attaché à faire Antoine Labat : "Il faut rester concentré. J'ai eu des hauts et des bas. J'ai démarré à 800 000, mais j'étais tombé à 500 000 au dinner-break. Je n'ai pas eu de cartes, mais pas d'accident non plus. J'ai tout de même failli glisser plusieurs fois, mais je ne voyais pas leurs mains, alors je ne comprenais pas toujours. Ils avaient l'air sérieux, mais je les soupçonnais de ne pas toujours avoir quelque chose. J'ai notamment dû passer une flush quand un joueur a réussi à me bluffer avec un blocker. On attend demain pour faire mieux !" Le finaliste malheureux de l'édition 2019 (9e sur une confrontation restée dans les annales) était pointé à 1,2 million au milieu du dernier niveau : on vous donnera bientôt son stack définitif. - Rootsah

Le field en images

De Meulder
Tête connue du circuit EPT au début des années 2010, Christophe De Meulder représente la Belgique avec un tapis plutôt ressérré de 750 000 (30 blindes).
Alex Keating
Gare à Alex Keating s'il croise la route de Gaëlle Baumann : elle n'a pas oublié qu'en 2016, l'Américain avait stoppé en 103e place son deuxième deep-run sur le Main Event.
Loni Harwood
Loni Hui (ex-Harwood avant son mariage avec le multiple champion WSOP Philip Hui) pointe en 82e position. Il est encore un peu tôt pour penser au titre de "Last Woman Standing" : il reste encore pas mal de joueuses en course...
Dan Smith
Dan Smith a perdu un gros coup durant la dernière orbite du Day 4 : il reviendra avec tout juste 15 BB
Joueuse ES
Neuf Espagnols se sont qualifiés pour le Day 5. Adrián Mateos s'est crashé en début de journée, mais Lucía Navarro peut encore rêver avec ses 22 blindes.
Papo MC
Deuxième Main Event, et deuxième deep run avec un énorme stack pour le rappeur argentin Alejandro Lococo. 7e en 2021, Papo MC a continué de faire du biff' aujourd'hui, éliinant au passage Farah Galfond (la femme de Phil) sur la dernière main de la journée.
Koray Aldemir
Et que dire qui n'a pas encore été dit à propos de Koray Aldemir ? Le tenant du titre continue de s'accrocher à sa couronne. L'Allemand sera au Day 5 avec plus de 50 BB.
Bubble Boy
Rendez-vous service et foncez lire, si ce n'est pas déjà fait, l'article de Fausto à propos du bubble boy de l'édition 2021 : ce petit drame avait poussé Kevin Campbell a faire le ménage dans une existence troublée. Cette année, la bulle est loin derrière l'Américain, qui reviendra au Day 5 en 262e position au classement.
Benjamin Constant
Benjamin Constant : "Un bon rush en fin de journée : j'ai atteint mon plus haut point à la fin, 1,2 million. Comme les deux jours précédents, en fait."
Ognyan Dymov
Au moins un vainqueur EPT est encore en course : il y a bien des lunes de cela, le Bulgare Ognyan Dimov avait triomphé à Deauville.
Max Pescatori
Omniprésent sur les WSOP à l'époque du boom du poker, le multiple vainqueur WSOP Max Pescatori semble ne pas avoir dit son dernier mot.
Sharkechi
Représentant la perfide Albion avec plus de 60 BB : l'habitué des plus gros Highrollers Talal Sharkechi.
Sparrow
Après quatre jours, il va bien falloir aller trouver le vrai nom du faux Jack Sparrow. Est-ce la plus belle perf' d'un joueur déguisé sur le Main Event ? Il est fort possible que oui.

Les sortants du Day 4

Dealer
Ils remportent 36 000 $ 382e : Nicolas Vayssières 383e : Léo Soma 391e : Timothée Scotti

Ils remportent 31 900 $ 419e : Sylvain Cisterna 429e : Jonathan Fhima 432e : Julian Milliard-Feral 439e : Laurent Azout 446e : Steve Savio 461e : Guillaume Dupuy

Ils remportent 28 400 $ 481e : Théo Devidal 484e : Thi Nugyen 514e : Rémi Castaignon 525e : Thomas Eychenne

Ils remportent 25 500 $ 542e : Romain Lewis 543e : Giuseppe Zarbo 559e : Alexandre Réard

Ils remportent 23 000 $ 617e : Adrien Guyon 619e : Kenny Deffrasnes 633e : Jérémy Saderne 647e : Jérôme Zerbib

Ils remportent 21 000 $ 722e : Elliot Kessas

Ils remportent 19 000 $ 781e : Romain Bremond 824e : Rosalie Petit

Ils remportent 17 000 $ 866e : Adel Naoun 879e : Sami Bechahed 922e : David Susigan 987e : Simon Wiciak 997e : Ludovic Sultan 1 038e : Florian Ribouchon 1 053e : Julien Loire

Ils remportent 15 000 $ 1 104e : Rabah Ait Abdelmalek 1 121e : Nicolas Torossian 1 217e : Cyril Peralez 1 245e : Ludovic Periaux 1 247e : Lyor Yiflach 1 267e : Emmanuel Nakache

380 joueurs franchissent le Day 4

Day 1A : 896 joueurs / 631 restants (dont 18 Français) Chipleader : Cedrric Trevino (USA) 317 800 Day 1B : 879 joueurs / 634 restants (dont 24 Français) Chipleader : Patrick Hagenlocher (USA) 332 800 Day 1C : 1 860 joueurs / 1 376 restants (dont 41 Français) Chipleader : Patrick Clarke (Irlande) 397 200 Day 1D : 4 370 joueurs / 3 294 restants (dont 89 Français) Chipleader : Hao Chen (USA) 580 100 Day 2ABC : 2 789 joueurs / 1 260 restants (dont 49 Français) Chipleader : Gavin Munroe (USA) 1 061 500 Day 2D : 3 749 joueurs / 1 733 restants (dont 58 Français) Chipleader : Muhammad Abdel Rahim (USA) 936 500 Day 3 : 2 993 joueurs / 1 299 restants (dont 56 Français) Chipleader : Aaron Mermelstein (USA) 2 059 000 Day 4 : 1 299 joueurs / 380 restants (dont 20 Français) Chipleader : Taylor von Kriegenbergh (USA) 5 305 000

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Top 10

Main Event 5
Taylor von Kriegenbergh (USA) 5 305 000 Dan Colpoys (UA) 4 835 000 Johan Schumacher (Belgique) 4 600 000 Aaron Mermelstein (USA) 4 285 000 Victor Li (Canada) 4 200 000 Rafael Mota (Brésil) 4 050 000 Carlos Leiva (Argentine) 3 860 000 Shelby Wells (USA) 3 840 000 Jorge Hou (USA) 3 800 000 Dingxiang Ong (Sénégal) 3 630 000

20 Français

Coverage
14. Karim Rebei 3 340 000 26. Pierre De Almeida 2 950 000 59. Fabrice Bigot 2 205 000 89. Maxime Chilaud 1 835 000 109. Serge Chechin 1 635 000 114. David Rotschild 1 615 000 120. Matteo Cavelier 1 580 000 128. Igor D’Ursel 1 500 000 131. Florian Guimond 1 490 000 163. Antoine Lapeyre 1 290 000

177. Benjamin Constant 1 210 000 178. Mikael Guenni 1 200 000 182. Antoine Labat 1 185 000 223. Alexandre Girardin 920 000 276. Mathieu His 730 000 280. Samuel Dray 705 000 288. Gaëlle Baumann 665 000 303. Lois Dufouleur 595 000 330. Quentin Guivarch 500 000 366. Sarah Herzali 265 000

Le reste du field (sélection)

Main Event 517. Alejandro Lococo (Argentine) 3 210 000 50. Damian Salas (Argentine) 2 355 000 52. Ali Imsirovic (Bosnie) 2 340 000 65. Ognyan Dimov (Bulgarie) 2 090 000 76. John Eames (UK) 1 960 000 82. Loni Harwood (USA) 1 900 000 92. Brian Rast (USA) 1 795 000 112. Talal Shakerchi (UK) 1 620 000 121. Andrew Yeh (USA) 1 560 000 124. Ari Engel (Canada) 1 520 000

167. Koray Aldemir (Autriche) 1 285 000 171. Kenny Tran (USA) 1 270 000 173. Noah Schwartz (USA) 1 255 000 195. Jake Schindler (USA) 1 090 000 216. John Juanda (Indonésie) 975 000 222. Ramon Colillas (Espagne) 935 000 234. Jacqueline Burkhart (USA) 875 000 254. Patrick Clarke (IRlande) 820 000 262. Kevin Campbelle (USA) 795 000 274. Christophe De Meulder (Belgique) 750 000

292. Tony Le (Canada) 640 000 314. Lucia Navarro (Espagne) 550 000 307. Max Pescatori (Italie) 580 000 335. Martin Finger (Allemagne) 485 000 354. Dan Smith (USA) 390 000 370. Matas Cimbolas (UK) 225 000 371. William Reynolds (USA) 215 000 372. Victor Ramdin (USA) 205 000 375. Gianluca Speranza (Italie) 123 000 ??? Alex Keating (USA) inconnu