Level 6 : les cash-gameurs sortent du bois
Level 6 : 400 / 800 BB ante 800 Main Event 10 000 $ (Day 2A/B/C)
Même remixée à la sauce électro, la ritournelle western d'Ennio Morricone qui accueille chaque matin les joueurs du Main Event ne se démodera jamais. Parmi les 2 641 qui reprennent le combat aujourd'hui, un paquet de bons, pas mal de brutes, et sûrement une poignée de truands. À nous la charge d'identifier qui est qui au cours des dix heures que durera ce Day 2A/B/C. Un qui n'a pas réussi à dégainer son Colt assez rapidement sur son premier duel de la journée : Guillaume Diaz. Avec moins de 12 blindes dans son barillet, le pro du Team a manqué sa cible avec As-Roi : la paire de Rois adverse, elle, a fait mouche en plein cœur.
Vador Phil, Enselme du côté obscur
Le Day 2 ABC a commencé depuis à peine dix minutes quand soudain, la musique de Star Wars retentit dans la TV Room du Ball'ys. Les journalistes s’arment de leurs iPhones en se ruant vers les barrières bordant la salle, une attaque se prépare… Bam ! Les portes de la régie s’ouvrent d’un coup d’un seul en faisant apparait une silhouette funeste : Dark Vador est là.Il mesure près de deux mètres et avance d’un pas déterminé, perçant la horde de médias pour rejoindre la Bally’s Ball Room. Serait-ce JungleMan en train de refaire son cinéma ? Absolument pas, le jeu d’acteur serait bien meilleur et le costume bien moins grand. Pas de doute, c’est bien la légende Phil Hellmuth.
Cette entrée théatrale est à l’image du personnage : Excessive, clivante. Quelques fans applaudissent la performance en criant « The Greatest ! », mais une grande majorité de spectateurs huent l’homme aux seize bracelets. Sans trop de mauvais esprit, cependant : c'est juste pour le troll.
Dark Vador parvient jusqu’à la galaxie Blue, vole entre les tables pour et s'arrête devant son vaisseau, numéroté 410, où l’attendent une armée de photographes. Phil s’assoit aux postes de commandes, au siège 1 et débute la partie. « Je ne peux pas voir mes cartes ! » s’exclame le joueur, visiblement perturbé par la noirceur du déguisement. Jungleman avait conservé son personnage de la première à la dernière minute lors de sa victoire historique sur le Poker Players Championship. Phil Hellmuth, lui, fait tomber le costume dès la première main.Au siège 2, un homme a vu débarquer une légende du poker déguisée en Dark Vador, atterrir juste à côté de lui. Et il ne l’a pas regardé un seul instant. Arnaud Enselme a en effet hérité du siège voisin de Phil Hellmuth, mais il est davantage préoccupé par son stack que par l’arrivée de la star. Avec 11 400 jetons au moment de démarrer la journée, le Team Pro Unibet n’est pas frais et il doit vite trouver les spots pour retrouver de la hauteur.
Sur la main suivant l’entrée de Helmuth, Arnaud envoie d’ailleurs le tapis au cut-off. La SB paye les 11 000 et retourne As-Dame. Arnaud retourne d’abord son 9, seule carte qui semble pouvoir le sauver puisque le Français possède lui aussi un As, dominé. Mais c’est une dame qui tombe au flop, et même un full qui aux dames par les as qui mettra fin au parcours de Enselme, après seulement dix minutes de jeu. - Fausto
Le Main Event, un tournoi taillé pour les cash-gameurs ?
Trois semaines après son deep-run sur l'Event 33, une 11e place à 42 000 $ en 6-max qu'avait racontée Flegmatic, nous retrouvons Kenny Deffrasnes au Bally's. Pourtant pas un monstre d'expérience en MTT, le Lyonnais expatrié à Cancun se retrouve de nouveau dans une position enviable, ici celle d'un joueur très bien classé au départ du Day 2 du Main Event des WSOP. Ses inscriptions à des tournois live se comptent encore sur les doigts des mains, mais Kenny est parvenu à monter un stack de 154 000 durant le Day 1. Au Mexique, le Français se concentre surtout le cash-game, aux limites 5/10$ et 10/20$, et c'est là que s'arrête le paradoxe : avec ses 300 blindes de départ et ses niveaux de deux heures, le Main Event des WSOP est bel bien un tournoi taillé pour les cash-gameurs. Régulièrement, des experts de la discipline y brillent, battant les vieux routards du MTT qui se retrouvent souvent perdus sur des spots deep turn ou rivière super deep qu'ils n'ont pas l'habitude de jouer sur les tournois à 1 500 $ des WSOP. Côté Français, il y a au moins un exemple célèbre : Sylvain Loosli, qui avait découvert les WSOP en 2013 après des milliers d'heures de vol en CG online : sa 4e place avait amorcé une transition très profitable vers le terrain du MTT.Venu à Las Vegas avec d'autes potes de Cancun pour disputer son tout premier Main Event, Kenny entame le Day 2 avec un autre expert en cash-games assis à sa droite, mais moins bien stacké celui-là : Sergi Fernandez, héros de la saison madrilène des Winamax Live Sessions et muni d'un tapis de 47 700. - Benjo
« L'occasion ou jamais »
Un autre « primo-accédant » au Main Event ayant vécu un joli Day 1 : Bruno Mandagaran. En temps normal, le Parisien travaille dans un secteur très chargé durant la période estivale, ne laissant que peu d'opportunités pour s'échapper plusieurs semaines à Vegas : la restauration. « Mais, récemment, j'ai pris un congé sabbatique. Ma boîte a été cool avec moi. La période du Covid, ça n'a pas été facile, j'ai dû tenir la boutique dans un contexte compliqué. Alors avec ma copine, on s'est donné plusieurs mois pour beaucoup, beaucoup voyager. » Et sur le tracé de ce voyage, il y avait Las Vegas. « Je n'ai jamais été pro, mais j'ai toujours été fanboy ! J'ai été biberonné aux vidéos des WSOP. Aux coverages de Winamax aussi, d'ailleurs. Alors en étant à Las Vegas pendant le Main Event, ça aurait été dommage de ne pas le faire. Je suis plutôt un joueur de cash-game. Mais c'était l'occasion ou jamais.… »Après avoir joué des tournois moins chers comme le Colossus et le Tag Team, la première expérience de Bruno sur le Main Event vécue autrement qu'en spectateur se passe merveilleusement bien jusqu'à présent. « Sur les trois premiers niveaux du Day 1, il ne s'est pas passé grand-chose. Puis j'ai gagné quelques coups sans showdown, et là la dynamique s'est inversée. J'ai commencé à jouer plus large, et au Level 5, je me suis mis à sur-relancer avec des mains de merde. En fait, sur le dernier niveau, je suis passé de 80 000 à 150 000. Alors qu'au dîner, j'avais moins de 50 000 ! Mes tables n'étaient pas nulles, contrairement à que semblent vivre pas mal d'autres joueurs sur le Day 1. Mais je n'ai pas l'impression d'avoir été à la rue… »
Bruno n'est pas un pro des cartes, mais son entourage en comporte plusieurs. « On est une bande de 8 ou 10 potes, dispersés dans les hôtels de Vegas. Il y a Julien Sitbon, Nicolas Nogueira… » L'amateur programmé son vol retour le 10 juillet, suivant une tactique bien connue des habitués des WSOP. « Le 10 juillet, on sera dans l'argent : à ce moment-là, changer mon billet d'avion serait le cadet de mes soucis… » Un menu problème qu'on lui souhaite de vivre d'ici trois jours. - Benjo
L'expat' de Medellin
Lorsque vient le Main Event, de nombreux expats français sautent dans un avion pour rejoindre Las Vegas. Depuis la Californie, Mannathan ou Seattle comme Alexandre Servies, ceux qui ont fait carrière sur le sol Américain rejoignent la ville où tous les rêves sont permis, au beau milieu du désert du Nevada. Mais d’autres expatriés venus des Amériques, profitent de l’occasion pour traverser la frontière américaine.
« J’habite à Medellin depuis deux ans, pose Gabriel Devidal. Mon père est colombien, ma mère est française, j’ai grandi à Lyon mais j’ai bougé en Colombie pour le boulot, je touche à toutes sortes de business. ».C’est la première fois que Gabi met les pieds à Vegas. Il a débarqué avec son pote Romain (Piraux), rencontré au Mexique et lui aussi résident à Medellin, pour vivre l’expérience World Series. « C’est absolument génial. J’aime bien quand c’est long, deep… Je suis plutôt un joueur de cash-game et là, j’ai l’impression de jouer en CG. Mais surtout j’aime bien parce que c’est un 10 000 $ et les gars ne jouent vraiment pas bien » remarque l’amateur, qui a fort bien commencé le tournoi.
« Ma table était trop bien sur le Day 1, pose le Franco-Colombien. J’avais “Poker Bunny”, tu vois qui c’est ? Elle envoyait des moves ultra-agro contre des papys américains, genre deux fois le pot river, et elle se faisait snap-call par deux paires. J’avais genre quatre vieux, un mec qui ouvrait 90% des mains et Poker Bunny. Y’a que sur le Main Event que tu peux avoir une table comme ça ».
Gabriel a monté des jetons progressivement, en connaissant une petite accélération en milieu de journée. « J’ai fait un brelan. Il y avait un brelan en face, mais j’avais un meilleur brelan » raconte Gabriel, révélant par la même occasion le manque de synonyme pour cette combinaison pokeristique. 150 000 pour attaquer le Day 2, mais sur la table du jour, aucun papy en vue. - Fausto
Thi time
« Le Day 1 est passé assez vite » observe Thi Nguyen. Curieux : on connaît la patience de la grindeuse, capable d’attendre des mains pendant des heures aux tables de cash-game, mais avec ses niveaux de deux heures, le Main Event n'est le genre de tournoi qu'on décrit comme rapide. « C’est que j’ai sauté du 10k PLO à 17H. Du coup, j’étais un peu chaude, tu vois, raconte Thi en me faisant un signe de la tête décrivant un état de tilt. Je suis arrivé sur le Main vers 18H et en cinq heures, j’ai monté 2 tapis et demi. ». Efficace.Nguyen a profité d’une table « cool », où elle a pu dérouler son style de jeu agressif sans trop de résistance. « J’ai eu aussi deux As contre deux Rois pour prendre 25 000 d’un coup » ajoute la joueuse. La revoilà aujourd’hui, enthousiaste et bien stackée, en condition idéale pour envoyer les pralines dont elle a le secret. - Fausto
La structure du Day 2
Des blindes un peu plus chères : c'est la seule différence entre le Day 1 et le Day 2. Pour le reste, rien ne bouge : on jouera cinq niveaux de deux heures, chacun entrecoupés de pauses de vingt minutes, sauf la troisième qui durera 75 minutes. Et vers 23 heures 30, tous ceux à qui il reste encore des jetons auront le plaisir de les emballer une nouvelle fois.Level | Blindes | BB Ante |
---|---|---|
6 | 400 / 800 | 800 |
7 | 500 /1 000 | 1 000 |
8 | 600 /1 200 | 1 200 |
9 | 1 000 /1 500 | 1 500 |
10 | 1 000 /2 000 | 2 000 |
Téléchargez la structure complète du Main Event
Main Event 2022 : le programme
Rappelons que ce premier Day 2 rassemble les survivants des trois premières journées de départ. Initialement, seuls les joueurs des Day 1A et 1B devaient revenir aujourd'hui, mais la trop grande disparité entre le field du Day 1D et les trois autres a poussé les organisateurs à anticiper le retour des survivants du Day 1C.Dimanche 3 juillet | Day 1A |
Lundi 4 juillet | Day 1B |
Mardi 5 juillet | Day 1C |
Mercredi 6 juillet | Day 1D |
Jeudi 7 juillet | Day 2A / 2B / 2C |
Vendredi 8 juillet | Day 2D |
Samedi 9 juillet | Day 3 |
Dimanche 10 juillet | Day 4 (jour de bulle) |
Lundi 11 juillet | Day 5 |
Mardi 12 juillet | Day 6 |
Mercredi 13 juillet | Day 7 |
Jeudi 14 juillet | pause |
Vendredi 15 juillet | Finale (jusqu'à 4 joueurs) |
Samedi 16 juillet | Finale (fin) |