redirection

WSOP 2021 - Rubriques - À la une

Les WSOP déménagent à Paris (ou presque)

Dites au revoir au Rio : à partir de 2022, les WSOP se joueront sur le Strip de Las Vegas

Paris Las Vegas
C'est une vieille rumeur qui s'est enfin éteinte mardi, avec l'officialisation par les organisateurs des World Series of Poker d'une nouvelle pressentie depuis longtemps : les Championnats du Monde quitteront le Rio aussitôt achevée cette édition 2021. Rassurez-vous, le plus ancien et le plus prestigieux des festivals de poker ne part pas bien loin : en 2022, il se contentera de sauter l'autoroute I-15 pour atterrir au beau milieu du Strip, dans une autre propriété du groupe Caesars : le centre de convention situé entre les casinos Paris et Bally's.

Pressentie depuis des mois, voire des années, la fin de l'ère Rio - elle avait débuté en 2005, après le rachat par le groupe Caesars de la propriété intellectuelle WSOP à une famille Binion en faillite - est désormais officielle. C'est Vince Vaughn (acteur hollywoodien légèrement has been mais on lui pardonne car il est responsable de Swingers) qui, en sa qualité de tout nouvel ambassadeur des WSOP, s'est chargé d'annoncer la bonne finale hier sur le plateau télé, juste avant le coup d'envoi de la finale du Main Event.

WSOP déménagementSi les WSOP ne bougent que d’à peine un kilomètre, ne vous y trompez pas : plus qu’un déménagement, il s’agit d’une révolution. Symbolique, dans un premier temps : 51 ans après sa naissance au Binion’s Horseshoe, dans le quartier Downtown, c’est la toute première fois que les WSOP vont se jouer sur le Strip, artère emblématique de la Ville du Vice. Et pas n’importe où : en face de deux des casinos les plus célèbres du monde, le Bellagio et le Caesar’s Palace, et non loin de l’Aria, repaire préféré des joueurs highrollers depuis une dizaine d’années. Ce qui laisse d’ailleurs entrevoir un potentiel souci pour 2022 : le trafic routier. Les habitués de Vegas le savent : le Strip est embouteillé plus ou moins du matin jusque très tard. Les locaux le surnommant même « le plus grand parking de Las Vegas ». Il faudra donc espérer que les joueurs laissent leur voiture au garage et optent de rester dans les hôtels les plus proches afin de faire leur trajet quotidien vers les WSOP à pied. Dans le cas contraire, ils risquent de tilter pas mal ! C’était l’un des plus grands avantages du Rio, casino décati et mal-aimé depuis toujours : ses multiples parkings géants où l’on trouvait toujours une place. Au Paris/Bally’s, cela sera une autre histoire… même si les huiles des WSOP nous ont confié travailler à des solutions sur le sujet. Avec ce déménagement, c’est toute la géographie des joueurs qui va changer d’un seul coup : on peut supposer qu’ils abandonneront leurs villas et hôtels situés à l’ouest du Strip (justement pour éviter d’avoir à le traverser avant et après les tournois) et chercheront désormais un logement à l’est, une zone de la ville réputée comme moins riche. L’avantage, c’est que tout le monde aura désormais beaucoup plus de choix au moment de prendre sa pause-dîner. Une première recommandation de la rédac Winamax : Mon Ami Gabi au Paris, un faux resto français mais un vrai bon plan, avec sa terrasse offrant une vue surnaturelle sur les fontaines du Bellagio.

Concernant la nouvelle maison des WSOP proprement dite, nous avons déjà été rassurés. Pas de panique : il y aura plus de place qu’au Rio ! On nous promet entre autres une Pavilion Room encore plus gigantesque (si cela était possible), avec un nombre de tables multiplié… Miam ! Et puis, pour nous Français, on pourra désormais dire : « Je vais à Paris pour devenir Champion du Monde ! ».

Un dernier mot concernant le Rio, que nous allons quitter d'ici à quelques jours pour ne plus jamais y retourner. On nous l'a juré : non, le futur ex-mari des WSOP ne sera pas détruit… et aucune franchise NBA ne va y ériger un stade sur ses décombres. Vendu pour 516 millions de dollars à un consortium New-Yorkais, Dreamscape Companies, le Rio devrait simplement se transformer… sans que l'on sache encore en quoi.

Le programme des WSOP 2022 n’est pas encore connu (« on n’a pas encore commencé à y réfléchir », nous dit-on en coulisses), mais vous pouvez d’ores et déjà cocher les dates sur votre calendrier : le rendez-vous est donné du 31 mai au 19 juillet prochain. Chamboulement du calendrier oblige, l’attente sera moins longue que d’habitude ! - Benjo

Une dernière Marseillaise pour Romain Lewis

La Marseillaise a vibré cet après midi à Las Vegas en l'hommage de Romain Lewis Et si c'était la dernière fois au Rio ?

romain lewis winner

Moment émotion comme on les aime aux WSOP pour commencer cette journée du 19 novembre 2021 : la Marseillaise a peut-être retenti pour la dernière fois entre les murs de la Convention Center ! Rien que de l'écrire, ça fait froid dans le dos. Romain Lewis est monté sur le podium situé dans la salle Brasilia, podium sur lequel seuls les champions WSOP sont les bienvenus afin de recevoir de façon officielle son bracelet WSOP. Après un speech qui rappelait les précédentes performances de Romain sur les WSOP, échouant à quelques places du bracelet à chaque fois, le directeur des WSOP Jack Effel a alors appelé le Team Pro Winamax sur scène, non sans écorcher quelque peu son identité ("Please welcome Romain LAwis"), avant que la Marseillaise ne résonne fort dans le Rio, certainement pour la dernière fois de l'histoire.

matheu marseillaise

Elle résonnait si fort que le contingent Français n'était pas vraiment en rythme avec la musique, mais qu'importe, les vibrations étaient là pour Romain : "C'est un chant que j'adore, que j'entonne depuis que je suis tout petit. Et là, chanter devant tout le monde, c'était fort. J'avais envie de chanter moi aussi, d'emmener la salle avec moi. Déjà que c'est un chant un peu morose. Là, c'était une fête, main sur le cœur, ça fera des souvenirs énormes."

levietfou marseillaise

Pour beaucoup, les choses pourraient se bousculer dans la tête dans un moment aussi euphorique. Romain a plutôt essayer de savourer l'instant : "Pendant l'hymne, je regarde les potes, j'essaie de voir tout le monde, il y a bien une quarantaine de têtes que je connaissais, j'essayais d'observer tout le monde... j'essayais juste d'être dans le moment présent. Je ne pensais à plus rien d'autre, j'en ai bien profité."

Romain écrit l'histoire à sa façon, en s'occupant du chapitre final des Français aux WSOP : "Savoir que c'était peut-être, même surement la dernière au Rio, j'avoue que ça rajoute un petit truc en plus spécial. Au moins je sais que j'en ai gagné un ici. Parce que pour moi, l'histoire des WSOP, c'est ici, au Rio. Et avoir mis ma pierre à l'édifice dans l'histoire, ça me fait vraiment kiffer."

Romain Lewis est le 29e français auréolé d'un bracelet WSOP. On attend d'être surpris avec un 30e et dernier inattendu, mais il ne va plus falloir trop trainer, il ne reste qu'une poignée de tournois. L'Event 88, dernier du nom au programme de lundi, est clairement celui qui pourrait sourire une dernière fois au clan tricolore. Après ça, on rentre à la maison !

romain lewis winner Team Pro W

Un jour, un bracelet : Leo Margets est championne WSOP !

Tout simplement incroyable : Léo Margets remporte son premier titre WSOP Le Team Winamax repart avec trois bracelets en quatre jours, insane ! Event#83 : The Closer 1 500$

leo margets

Vous êtes au petit déjeuner, vous découvrez les nouvelles de la nuit du côté de Las Vegas et là... vous apercevez encore un joueur Winamax avec un bracelet dans les mains. Ne reprenez pas une tasse, vous êtes bien réveillé : Léo Margets a remporté ce soir son premier bracelet WSOP dans un scénario de finale totalement fou, ainsi que la bagatelle de 376 850 $, le plus gros cash de sa carrière.

Moins de 24h après son compatriote Adrian Mateos, et trois jours après Romain Lewis, Leo Margets rapporte un nouveau trophée pour son pays et pour le Team Winamax. Une joie comme on n'en voit que trop peu désormais, une fois la dernière river du tournoi posée par le croupier sur la table. La sympathique Leo pouvait sauter de joie dans les bras de ses proches, Borja Gross et Alex Hernando les premiers, coach Stéphane Matheu ensuite. Excitée comme jamais, Léo ne réalisait pas immédiatement ce qui venait de lui arriver : "Je n'y crois pas. J'étais déjà ravi de faire un petit deeprun, tout aussi ravie de pouvoir faire encore une table finale comme en 2018, mais alors là... le bracelet ! J'ai pas mal fait les montagnes russes dans ce tournoi, ce qui offre encore un peu plus de plaisir. Je suis monté haut... mais je suis aussi tombée très bas, j'aurais pu sauter depuis longtemps, c'est pour ça que même si j'avais perdu, je n'aurais pas été déçue. Un moment donné j'avais 4 millions quand il avait 43 millions en tête à tête !"

alex_kulev
Alex Kulev, ultime adversaire de Léo Margets

Scénario improbable et petit coup du destin, c'est suite à une grosse erreur de sa part que Leo a bien failli disparaitre du tournoi. Bien failli seulement, puisque les Dieux du poker refusaient de se séparer d'elle aujourd'hui : "Je suis revenu dans la course grâce à une grosse bêtise de ma part. J'ai fait tapis en pensant que j'avais 2,5 blindes, et après décompte, il s'avérait que j'avais plutôt 7,5 BB. J'ai 9-4 à ce moment-là, et je me retrouve face à A-9. Et j'ai trouvé le quatre et ça m'a totalement lancé dans ce tête-à-tête. Les erreurs ça arrive, je ne voulais pas me torturer l'esprit avec ça, mais après cette bêtise, je me suis concentré à 200% et ça m'a presque plus aidé. "

leo margets

Très proche de Borja Gross, un joueur que vous connaissez surement sur Winamax, sous le pseudo Timotyy, le premier vainqueur de la Top Shark Academy espagnol et grand spécialiste de l'Expresso, Leo s'est retrouvée comme un poisson dans l'eau une fois le field de cette finale parfaitement écrémé : "Quand on est tombé à trois puis à deux joueurs restants, je me sentais très à l'aise. J'ai beaucoup travaillé le jeu Expresso ces dernières années et je savais que mon adversaire à la fin n'allait pas être préparé à ça. Et puis j'ai run good dans les coups à tapis, forcément, ça aide un peu. En 2018, je perds deux flips décisifs pour gagner le bracelet, aujourd'hui c'est un juste retour des choses."

Ça pourrait en étonner quelques-uns, mais demain ce n'est pas exactement la main sur le cœur que Leo Margets devrait vivre son hymne nationale. Ce chant, en tant que Catalane, elle ne le porte pas plus que cela dans son coeur : "Ce n'est pas que je me moque de l'hymne national qui sera diffusé demain, mais je suis beaucoup plus fière de rapporter un bracelet pour moi-même et pour l'équipe Winamax, que pour mon pays. Si j'avais le choix entre l'hymne de mon pays et l'hymne Winamax, s'il existait bien sûr, je ne choisirais pas l'hymne de mon pays."

leo margets

Non loin de là, dans le tournoi à 100 000 $, Adrian Mateos s'est levé quelques instants de table pour venir féliciter sa collègue du Team Winamax: "Je suis super content pour elle, pour le Team, pour l'Espagne. La persévérance, c'est important à ce jeu. Je sais que Leo n'a jamais rien lâché pour en arriver là, elle vient tous les ans depuis des années, et elle a beaucoup travaillé son jeu. Elle mérite de gagner, cette année, c'est pour elle. C'était un gros tournoi, et je sais que c'est compliqué de gagner de gros tournois"

Hormis la gagnante du Ladies Event, aucun autre vainqueur de ces tournois WSOP n'est une femme. Leo Margets vient de réaliser un petit exploit qu'on n'oubliera pas. 12 après ses premiers pas aux WSOP et cette 27e place sur le Main Event, elle est de retour plus affuté, plus précise, plus prête pour le genre de mission qu'elle vient d'accomplir : "Je vois des millions de différences entre la jeune femme que j'étais en 2009, et aujourd'hui. Je suis beaucoup plus calme, beaucoup moins anxieuse. Je découvrais le poker à l'époque, j'avais beaucoup de faiblesses, beaucoup de choses à améliorer c'est évident. Là où ça me rassure, c'est qu'en 2021 j'ai toujours cette rage de gagner, la même qu'à l'époque, et je pense que c'est le jour où je perdrai cette rage de vaincre que j'arrêterai le poker."

Léo a promis qu'elle resterait sur ces même buy-in de tournoi à l'avenir, l'argent ne lui fera pas tourner la tête. Parfait ça, demain il y a un petit 5 000 $ qui débute.

À demain pour un nouveau bracelet Winamax ? Comment on a dit, non ?

adrian_leo_borja
Cette doublette espagnole aura laissé une grosse empreinte sur les WSOP 2021

Résultats de la table finale Vainqueur - Leo Margets (Espagne) 376 850 $ Second - Alex Kulev (Bosnie) 232 920 $ 3e - Stephen Song (USA) 172 855 $ 4e - Arturo Segura (USA) 129 460 $ 5e - Marc Lange (Allemagne) 97 865 $ 6e - Cherish Andrews (USA) 74 680 $ 7e - Aleksandr Shevliakov (Russie) 57 524 $ 8e - Chris Moorman (UK) 44 740 $ 9e - Benjamin Underwood (USA) 35 131 $

leo margets

Léo, comme chez elle au Rio

Leo Margets a reçu cet après midi son bracelet WSOP des mains de Jack Effel À l'endroit précis où son histoire avec les WSOP a commencé

leo margets

Job is done, Leo Margets peut désormais porter son bracelet de champion WSOP !

La salle de la Brasilia n'étant désormais plus qu'un souvenir d'une autre époque, les chaises et tables étant pliées, rangées, les câbles électriques emmêlés un peu partout, c'est au beau milieu de l'Amazon Room que Jack Effel a remis son bracelet à Leo Margets cet après midi. Nous sommes à la pause du dernier tournoi WSOP de ces Series 2021, le 5 000 $ 8-max, avec un parterre de joueurs rêvant secrètement d'imiter l'Espagnole et de faire l'ultime braquage de cet automne avant de rentrer. Mais nous sommes aussi et surtout devant le setup de table télévisée.

Pourquoi est-ce un endroit si spécial pour Leo ? Car c'est un peu ici que sa carrière a débuté, il y a 12 ans déjà, lorsqu'elle fut désignée "last women standing" sur le Main Event (27e place). Jack Effel est comme tous les Américains, il adore ce genre de belles histoires et n'a pas manqué de rappeler qu'il était déjà là pour voir ça. Plus d'une décennie après leur première rencontre, il a enfin pu lui décerner son premier bracelet WSOP.

¡ viva España !

leo margets
Comme disait un vieil aventurier de Koh Lanta : Pawwwww !

leo margets
Dommage, il manquait LevietFou. Où est Pierre Calamusa ?

leo margets
En compagnie de Jack Effel et toujours avec ce grand sourire qui ne la quitte pas

leo margets
On ne s'en lasse pas en fait !

stephane matheu
Ça devait arriver : Stéphane Matheu s'est fait coincer par Grégory Chochon, l'un des directeurs des WSOP. "Ça suffit les bracelets en fin de festoche quand tout le monde est déjà parti..."

Adieu le Rio, à bientôt les WSOP

Job is done baby, les World Series of Poker 2021 sont officiellement terminés, le rideau sur le Rio est lui définitivement tiré à tout jamais.

Ce dernier marathon aura duré plus d’un mois et demi pour les plus endurants, s’étalant sur 88 tournois au total, récompensant des milliers de personnes de centaines de millions de dollars (on s'y perd vite avec tous ces chiffres), il est désormais l’heure de rentrer à la maison et de se détendre un peu. Cette 52e édition des championnats du monde aura été disputée dans un esprit très particulier, on le savait, très covid et forcément moins international que par le passé, mais nous avons tout de même pu jouir de notre jeu préféré pendant quelques semaines à Las Vegas, et pour la dernière fois dans les murs de ce mythique casino du Rio. Le jeu en valait la chandelle, si si.

amazon room

Bientôt, tous les souvenirs créés ici depuis si des années partiront en fumée. Parait-il que tout sera rasé, la Convention Center, le Casino, l'hôtel du Rio. Pour y mettre quoi à la place ? On parle d’habitations, on parle aussi d’un stade gigantesque pour la future équipe NBA qui devrait voir le jour dans les prochaines années. On parle beaucoup surtout ici.

Ils peuvent nous enlever les murs, ils ne nous retireront pas les souvenirs. Et il y en a beaucoup... Heureusement, Internet fourmille de photos/vidéos/blogs qui permettront de ne jamais oublier tout ce qui a bien pu s'y dérouler. Depuis le premier coverage de Benjo pour Winamax, en passant par les vidéos de Tapis Volant, celles d'Harper désormais, les Dans la Tête d'un Pro... allez vous perdre sur tous les liens à côté, et vous passerez une bonne journée.

Dans cette arène qu'était le Rio, des légendes ont inscrit leur nom dans le temps, des carrières ont été créées, des heroe call de mutant ont été fait, des vies ont changé à tout jamais, des qualifiés Winamax ont bien grandi, beaucoup d'alcool a coulé sur le toit du Voodoo, les billets ont volé, des larmes ont coulé, de la joie, de la peine, des instants de vie qui resteront gravés à tout jamais. Comment ne voulez pas partir avec une tonne de nostalgie dans la valise ?

Il nous sera absolument impossible d'étaler sur papier toutes ces incroyables aventures vécues ici, sauf si vous avez envie de lire un romain épais là tout de suite, alors plutôt que de parler du passé désormais derrière nous, tentons plutôt de nous tourner vers ce bel avenir, que l'on espère tout aussi radieux et sans la climatisation à fond (par pitié).

Un nouveau casino (même deux, le Paris et le Bally's), des murs sans histoires, un futur à écrire, les WSOP 2022 auront évidemment un goût totalement différent, un goût de renouveau complet, et même s'il est déjà l'heure de partir d'ici, le cœur chargé d'émotion, personne ne cachait son excitation à l'idée d'aller s'installer désormais très vite sur le strip. Et oui, dans 6 mois, tout redémarre ici !

Et vous, en serez-vous bientôt ? Veunstyle

2021, un bon millésime

wsop2021

Quelle dernière cuvée ! Pour la dernière dans le domaine du Rio, ce Vegas 2021 restera parmi les plus beaux. Pour le poker Français comme pour la Team Winamax, cette édition fut une formidable bacchanale. Petit flashback pour revenir sur les moments champagne du festival.

LeVietF0u tire le premier

En ouverture de banquet, c’est Pierre Calmusa qui allume le premier pétard. Au lendemain d’un High Roller à 25 000 $ un peu court, LeVietF0u recharge la bankroll sur un… 1 000 $ Super Bounty Turbo. Le Team Pro réalise un tournoi magnifique, mais passe à un cheveu du bracelet, en s’inclinant face à Michael Perrone lors du heads-up final. 94 briques pour cette première TF, qui lance le festival du Team Winamax.

Quelques jours plus tard, le frisson viendra d’un français un peu plus random. Jeremy Malod perce un field de 1 450 joueurs sur le 1 500 $ 6-max, mais se fait renverser dans l’ultime duel par Bradley Jansen. Première perf à 6 chiffres pour le clan tricolore (193 711 $) et deuxième médaille d’argent. Le moteur commence à chauffer.

Hellmuth continue d’écrire sa légende

phil hellmuth

Pendant la deuxième semaine, les Français et les Team Pro se font plus discrets. Quelques grands noms du poker mondial attirent la lumière et commencent à compléter leur collection de bracelets. Anthony Zinno claque le doublé sur le Seven Stud Championship puis le 1 500 $ H.O.R.S.E, Jason Koon chope son premier titre WSOP sur le prestigieux 25 000 $ Heads-up, Chance Kornuth prend son troisième bracelet sur le Short Deck à 10 000 $ et Michael Addamo continue d’atomiser les hauts plateaux du jeu, en enlevant le High Roller à 50 000 $ face à Justin Bonomo.

Mais parmi les légendes du poker qui se sont signalées sur cette édition 2021, comment ne pas parler de Phil Hellmuth ? Le vieux crocodile a encore croqué les fields et gouté aux saveurs d’un bracelet WSOP : 7 tables finales (record sur une édition), trois heads-up et un titre, le seizième de sa carrière sur le 1 500 $ Deuce To Seven. Fidèle à lui même, Hellmuth continue de pulvériser les records, et d’animer les plateaux télévisés par ses réactions épidermiques, parfois à la limite du fair play, comme lors de ses finales perdues face à Anthony Zinno et Jeremy Ausmus.

phil hellmuth

Il n’en reste pas moins un champion hors norme, un Livetard comme on en fait plus, qui fait rêver les passionnés de ce jeu, dont il est tombé amoureux il y a plus de trente ans. L’idylle continue toujours.

Avec ses stats exceptionelles, on pouvait penser que Phil se consolerait de ses deuxièmes places avec le titre "WSOP Player of the year", qui manque toujours à son palmarès. Et bien non. La légende du poker américain est devancé par Josh Arieh, auteur lui aussi d'un festival hors norme.

Un premier titre au bout de trois semaines sur le 1 500 $ PLO, pour 204 766 $, une table finale dans la foulée sur le Poker Players Championship à 50 000 $, un deuxième bracelet sur le 10 000 $ PLO8 puis quatre top 10 dans la dernière ligne droite. L’Américain a roulé sur le festival et pour s’adjuger, devant Phil Hellmuth, le titre « Player of The Year ». Et tel qu’on connaît Phil, il ne se satisfera absolument pas de cette nouvelle deuxième place.

Alex Réard, le champion récompensé

Pierre Calamusa, encore 4e d’un Super Bounty pour 65 briques, et Jeremy Malod nous offraient les premières palpitations. Alex Réard lui, nous donnent le premier orgasme. Après trois semaines de festival, l’ambassadeur Unibet remporte le premier bracelet tricolore, sur un magnifique 5 000 $ 8-max. Le taulier français a bataillé pendant trois jours, abattu un field de 421 concurrents et maitrisé sa finale d’une main de maître pour remporter son premier titre WSOP et 428 694 $. Voilà pour la signature Alex Réard.

reard

Respecté pour ses nombreux exploits passés, mais aussi pour sa personnalité appréciée de tout le circuit français, Alex s’offre à Vegas le titre le plus marquant et le plus juteux de sa carrière. Une victoire méritée, qui en appellera bien d’autres et qui a ouvert la voie à un remarquable quadruplé français.

Adam et Amokrane, from random to Hero

Le sacre du pro a donné des idées aux amateurs. Venu à Vegas grâce au cadeau d’anniversaire de son fils, qui lui offrait un billet d’avion et un ticket pour le 1 000 $ Super Seniors, Jean-Luc Adam vit un rêve éveillé pendant quatre jours et s’impose devant 1 893 joueurs. Le vétéran français, ancien gardien des Chamois Niortais, se fait un nom en validant le deuxième bracelet bleu, pour un gain de 255 623 $.

En pleine confiance, Jean-Luc prolonge le kiff en s’alignant pour la première fois sur le Main Event, atteignant même le jour 7, pour ajouter un autre beau billet à son butin.

jean luc adam

Un nouvel éclair français s’abat sur l’Amazon Room une semaine plus tard. Arrivé en solo à Vegas, Mourad Amokrane joue le feu sur le PLO 8-handed à 1 500 $ et arrive sur l’ultime table avec un stack écrasant. La finale ne sera qu’une formalité, l’amateur décroche un titre inouï, 132 844 $ et le troisième bracelet bleu de ces WSOP !

Koray Aldemir, le talent a parlé

koray_winner

Les belles histoires à la Chris Moneymaker, les illustres inconnus qui percent le plus beau tournoi du monde pour prendre la couronne et les millions, ça ne sera pas pour cette année. En 2021, le destin a choisi de récompenser l’expérience, la technique et le talent de Koray Aldemir. Le champion allemand, déjà auteur de moult performances sur le circuit High Stakes ajoute à sa collection le plus prestigieux des trophées pokeristiques, et une perf monstrueuse de 8 millions de dollars. Et sa victoire ne souffre d’aucune contestation.

koray aldemir

Koray a parfaitement négocié son tournoi, du premier jusqu’aux derniers jours, où il entamait la table finale dans la peau de chipleader. Sachant mettre la pression mais aussi faire preuve de patience, il a attrapé au meilleur des moments Papo MC, le rappeur argentin, pour presque s’assurer sa place en heads-up. Dans le duel final, Aldemir a vu l’étonnant George Holmes revenir sur lui, jusqu’à même s’emparer du chiplead. L’amateur d’Atlanta, l’organisateur de home-games, qui ne joue que le Main Event en tournoi officiel, a fait vibrer l’Amérique tout le long de cette finale. Tenant la dragée haute au pro Allemand, George Holmes s’incline finalement face au talent de Koray Aldemir, auteur d’un bon call, qui le fait entrer au panthéon du poker allemand.

Chèvre Miel, petit grinder devenu grand

Il nous a fait vibrer pendant 9 jours. Nicolas Vayssières, aka Chèvre Miel, a sans conteste été la révélation française de ce Main Event. Qualifié King-5 avec la clique Antoine Goutard, Rosalie Petit, Cédric « IllicoBusto » et CapHaddock, l’amateur de pizza sucré salé a montré à ses adversaires, aux couvreurs et aux caméras de Poker Go le grinder redoutable qu’il était. On connaissait déjà sa technique aiguisée, on a découvert un joueur de Live téméraire, capable de s’adapter à tous les profils et de mettre dans des spots terribles certains des plus grands noms du jeu… Son parcours magnifique s’arrête finalement à la 17e place. A neuf places d’une finale de Main Event, c’est forcément frustrant mais un grand bravo à ce joueur, qui, en plus d’être tranchant à la table, est une véritable crème en dehors. Transformer un freeroll en 305 000 $, c’est déjà pas mal. Pour les trophées, ce n’est qu’une question de temps.

ChevreMiel

On n’oublie pas non plus le champion EPT Nicolas Dumont, la hardiesse de Julian Milliard, la solidité d’Arnaud Mattern, la technique de Clément Van Driessche, l’imprévisible Johan Martinet, le représentant PMU Pierre De Almeida et l’ex team pro Ivan Deyra, qu’on a pris beaucoup de plaisir à suivre durant ces dix jours de Main Event.

ChevreMiel

La razzia du Team Wina

Avant la dernière semaine, la fête était déjà belle. Mais ceux qui sont partis avant ont loupé un bouquet final époustouflant. Et c’est le Team Winamax qui a tiré les dernières fusées !

romain lewis winner

Le premier à faire éclater le W rouge dans le ciel de Vegas répond au nom de Romain Lewis. A 26 ans, le jeune prodige met la main sur le bracelet qui lui avait échappé de peu en 2018, où il s’était contenté de deux podiums à 300 briques. Cette fois, c’est sur un tournoi un peu plus expéditif que le Français a produit la magie : Un 10 000 $ Super Turbo Bounty. Maitrisant à merveille son jeu short stack, Romain Lewis a renversé la vapeur en finale pour écarter Stephen Chidwick avant de retourner Aditya Agarwal. Face à un rail de folie mené par le trublion Mustapha Kanit, Romain Lewis remporte le plus beau trophée et le plus gros gain de sa carrière, 463 885 $.

adrian mateos alex

Dans des sphères un peu plus vertigineuse encore, Adrian Mateos a montré comment dompter les meilleurs joueurs du monde, sur un tournoi à 250 000 $. Appuyant sur l’accélérateur en milieu de Day 2, l’Espagnol a mis une pression maximum sur ses concurrents de renom, pour prendre les rênes du plus cher des tournois du festival. Malgré un flip crucial perdu face à son ultime adversaire, le jeune anglais Ben Heath, Adrian Mateos a dominé la finale, avec la détermination qu’on lui connait pour valider son premier titre sur le plateau Super High Roller et la plus grosse perf’ de sa carrière. Empochant son quatrième bracelet et un gain de 3 265 362 $, Adrian montre, une fois de plus, qu’il est un des meilleurs joueurs de poker sur cette planète. La maquina a encore frappé.

adrian mateos

L’hymne espagnol qui retentit dans la salle Brazilia ? C’est récurrent avec Adrian Mateos. Mais deux fois en deux jours, c’est juste historique. Juste après la victoire de Mateos sur le Super High Roller, sa compatriote et collègue du Team Leo Margets enlève le Closer à 1 500 $ ! Une perf à 376 briques, la plus juteuse de la carrière de Leo, le premier bracelet féminin du festival sur un évènement ouvert et le troisième de la Team Winamax en une semaine.

leo margets

Cet exploit est à l’image de l’équipe mené par Stéphane Matheu : Irréel. « On a pas encore les chiffres exacts mais je peux déjà te dire que c’est l’année de tous les records », commente le coach. En attendant d’avoir le compte exact des ITMs et autres statistiques, on peut déjà affirmer que le Team Pro sur ces Vegas 2021, c’est 10 finales WSOP, pour 3 bracelets. Le meilleur Team du monde vous dîtes ?

wsop2022

pierre calamusa
Pierre, il faut partir maintenant

bonjour

:slight_smile: Matt ATTAKK