redirection

WSOP 2021 - Rubriques - À la une

Good Morning Vegas! : un départ en douceur

WSOP Coverage Bandeau

Tout au long du mois d'octobre, et jusqu'à notre arrivée sur place pour la Grande Messe du Main Event (on croise les doigts), retrouvez chaque jour sur cette page notre récap' des événements marquants de la nuit à Las Vegas. Petites et grandes histoires, anecdotes et polémiques, photos et tweets, sans oublier bien sûr de vous donner des nouvelles des membres du Team Winamax et des Français qui ont fait le déplacement : c'est parti pour votre dose matinale de Sin City. Au programme de cette journée inaugurale, de premiers affrontements high rollers entre têtes d'affiche, un premier Français dans l'argent et une affluence qui pose question.

Le tournoi du jour : HORSE 25 000 $ (Day 1)

Les organisateurs des WSOP étaient semble-t-il pressés. Pressés de nous rappeler que les Championnats du Monde, ce n’est pas seulement des hangars remplis à craquer d’amateurs de coin-flips, mais d’abord une affaire de riches spécialistes : des pros et amateurs fortunés se rassemblant en petit comité pour cramer des fortunes sur des formats désuets qui n’intéressent plus grand monde. La preuve avec cette épreuve de HORSE à 25 000 $ programmée dès le premier jour de la rentrée des classes. Ici, point de confrontations préflop entre As-Roi et deux Dames ni d’overbets sur la rivière : c’est en gentlemen qu’on se relance et sur-relance à enchères fixes en Hold’em, Omaha High-Low et dans trois variations de Stud.

David BenyamineUn très gros buy-in, des formats pointus : c’est logiquement que le field de cet Event #2 n’a pas dépassé les 100 joueurs, et c’est encore plus logiquement que la plupart des fans de poker reconnaitront sans peine les visages au casting. Voyons voir : Shaun Deeb, Daniel Negreanu, Phil Hellmuth, Dan Shak, Robert Mizrachi, Matthew Ashton, Anthony Zinno, Mike Matusow, Eli Elezra… On n’ira pas jusqu’à écrire « ils sont venus, ils sont tous là », mais en l’état il y a déjà de quoi se réjouir quant à l’action qui nous attend au cours des 60 prochains jours.

Un seul Français parmi les 73 participants (chiffres non définitifs car le guichet des inscriptions ne fermera qu’en début de Day 2) et on aurait pu deviner son identité avant de même de consulter le listing : il s’agit bien entendu de David Benyamine (photo). Le plus américain des tricolores (il vit désormais à L.A. après avoir quitté son fief ancestral de Vegas) figure parmi les 47 qualifiés pour le Day 2, avec un stack correct de 243 000. Le chip-leader se nomme Chad Eveslage : le pro de Floride survole la mêlée avec 860 000 en jetons. En bas de tableau avec un starting stack, un nom familier des fans de toute la planète mais dont la présence nous surprend tout de même : Norman Chad, commentateur historique des WSOP. Amis pros, surtout ne laissez pas Norman gagner : il en deviendrait encore plus intenable au micro.

Le Français du jour : Johan Guilbert

Yoh_ViralIl a affolé les compteurs à Chypre fin août en signant deux perfs à plus de 500 000 $ sur le Super High Roller Bowl Europe (victoire sur un 25K et 3e place sur un 100K), avant de régaler ses nombreux followers d'énormes pots remportés aux tables de cash game : Johan Guilbert est arrivé en pleine forme sur ces WSOP et n'a mis que quelques heures à s'illustrer en terre américaine. À peine descendu de l'avion, Yoh_Viral s'est invité au sein du field riquiqui (on y reviendra) de l'Event #3 à 1 000 $, sous-titré Covid-19 Relief Charity Event (10% du buy-in était reversé à des associations d'aide aux soignants), et en a profité pour signer la toute première place payée française du festival. Certes, cette 16e place sur 260, bonne pour 2 253 $, ne changera ni la face de ces World Series, ni la vie du Maltais, mais elle a le mérite de prouver sa confiance et d'ouvrir le compteur tricolore.

La stat du jour : 260

Forcément, pour ces premiers WSOP live de l'ère Covid, on ne pouvait pas faire autrement que de scruter de près les différents chiffres de participation. On rappelle les règles en vigueur : il faut être vacciné pour pouvoir s'inscrire à un tournoi et les Européens doivent toujours observer une quatorzaine dans un pays désigné comme sûr par les États-Unis avant de pouvoir y mettre les pieds. Avec deux tournois inédits sur trois au programme, cette journée n°1 ne fait pas office de meilleur comparatif, mais on peut toutefois évoquer le cas du Casino Employees Event. Épreuve réservée aux professionnels de l'industrie qui ouvre traditionnellement le bal, elle a enregistré une baisse d'affluence de presque 40%, passant de 685 à 419 inscrits.

BoardMais la véritable surprise est venu du Charity Event à 1 000 $. Première épreuve accessible de cet automne, tant au niveau du prix que des prérequis, elle n'a attiré que 260 entrants. Si notre W rouge Adrián Mateos était de la partie pour lancer l'automne vegasien du Team Winamax, ainsi que plusieurs pros connus et reconnus (Ryan Riess, Dylan Linde, Shannon Shorr, Ali Imsirovic, Pavel Plesuv, Ryan Laplante...), force est de constater que le compte n'y est pas, surtout lorsqu'on regarde d'un peu plus près le prizepool : 4 309 $ pour une accession en finale et 54 844 $ pour le futur vainqueur, on est loin des standards d'un tournoi WSOP.

En l'absence de certitude pour expliquer cette entrée en matière décevante, plusieurs raisons peuvent être pointées du doigt. D'abord l'absence d'amateurs européens, qui n'ont sans doute ni la bankroll, ni le temps, ni l'envie de passer 14 jours en dehors du Vieux Continent avant de rejoindre Sin City. La vaccination joue peut-être également un rôle sur la présence d'amateurs américains, à moins que ceux-ci ne se préservent pour The Reunion, le premier gros tournoi low stakes dont les trois Day 1 seront étalés tout au long du week-end. On imagine aussi que le début de l'automne, encore proche de la rentrée, est une période moins propice aux vacances pokeristiques que l'été. Avant que la planète poker toute entière ne se retrouve dans la joie et la bonne humeur lors du Main Event ? On ne peut que l'espérer.

Les tweets du jour

Just walked outside and this is for sure, hands down, 110%, make no bones about it, the GOAT WSOP weather.

— Donnie Peters (@Donnie_Peters) September 30, 2021

Si vous avez déjà eu la chance de jouer les précédentes éditions des WSOP à Las Vegas, entre mai et juillet, une chose n'aura pas manquer de vous frapper, environ dans les 12 secondes suivants votre descente de l'avion : il fait chaud, très chaud. Sauf qu'en octobre, la température extérieure dans le désert du Nevada est bien plus supportable, comme ne manque pas de le signaler notre confrère de PokerNews Donnie Peters. "Je viens de marcher dehors et soyez-en sûr, de très loin, à 110%, sans aucun doute, il s'agit de la meilleure météo de tous les temps pour des WSOP." Voilà qui nous donne encore plus envie d'y être.

Last level of the night. I feel a heater coming pic.twitter.com/OpZdScU9CC

— Joshua Arieh (@golferjosh) October 1, 2021

Les World Series sont de retour et avec elles les randoms photos de jetons balancées sur les réseaux à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Le vainqueur du jour s'appelle Josh Arieh, avec pas moins de sept clichés postés sur Twitter le temps du seul Day 1 du H.O.R.S.E. à 25 000 $. L'été L'automne sera long.

WSOP Prediction:@RealKidPoker and @Naza114_oficial win 3 bracelets between them.@Chris_D_Brewer wins one of the NL High Rollers.

GL everybody playing the series, definitely FOMO not being there. Hopefully see you in November!

— Patrick Leonard (@padspoker) September 30, 2021

Trois bracelets à eux deux entre Daniel Negreanu et João Vieira et un Highroller pour Chris Brewer : telles sont les prédictions de l'Anglais Patrick Leonard pour ces WSOP, qui officialise en même temps le fait qu'il ne viendra pas à Vegas avant, au mieux, novembre. See you there Patoche!

Cuartel general WSOP2021 @BeYourBpoker pic.twitter.com/qzZsMA2D5Y

— Sergi Reixach (@srxakgirona) September 30, 2021

On termine avec un petit tour du propriétaire de la villa de type "pas dégueu" dans laquelle logera l'Espagnol Sergi Reixach et, on imagine, quelques uns de ses potes. "J'ai joué au tennis dans cette maison... je crois," n'a pas manqué de signaler le membre le plus expérimenté de la rédaction. La saison des brags aussi est lancée.

La photo du jour

Highstakes poker pic.twitter.com/we8IhJOQHt

— CALAMUSA Pierre (@LeVietF0u) September 30, 2021

Au cas où vous n'avez pas encore jeté un œil à son vlog mexicain, n'ayez aucun doute : Pierre Calamusa est chaud, très chaud pour ces WSOP. Au point de commencer son automne ce samedi par le tournoi le plus cher de sa carrière : le Highroller à 25 000 $. Good luck Pierrot !

L'article du jour

Notre confrère de PocketFives Jeff Walsh avait un objectif simple en se levant ce jeudi matin : raconter l'histoire de la toute première main de la toute première table des WSOP 2021. Il avait beau être dans les couloirs du Centre de Convention du Rio dès 8 heures, tout ne s'est pas exactement passé comme prévu. Un article (en anglais) tout en fails, auto-dérision et en forme de preuve indiscutable que la machine des World Series est encore en rodage, 806 jours après la dernière édition organisée "en dur". En plus d'être la toute première bad beat story de cet automne. Bonne lecture.

L'info en + du jour

Poker Hall of Fame

Comme l'an dernier, le Poker Hall of Fame permet à n'importe qui doté d'une adresse mail de proposer une première série de noms en vue d'une possible intronisation dans leurs rangs lors des semaines à venir. En clair, vous avez jusqu'au 14 octobre pour proposer sur cette page votre ou vos favoris. À la fin de cette consultation, le Poker Hall of Fame Governing Council sera le seul juge pour décider si les dix noms les plus donnés respectent leurs fameux critères d'éligibilité, à savoir : être âgé d'au moins 40 ans, avoir affronté les meilleurs, avoir joué les plus grandes compétitions, avoir résisté aux affres du temps, avoir gardé un niveau constant et gagné le respect de ses pairs et enfin, pour les non-joueurs, avoir contribué de manière significative à la croissance et au succès du poker. Donc non, votre beau-frère qui a gagné trois fois l'After Foot le mois dernier risque de ne pas passer le cut. Au contraire de, par exemple, ce bon vieux Bruno Fitoussi, notre chouchou désigné... À vos votes !

Vendredi 1er octobre : demandez le programme !

En ce vendredi inaugurant le mois d’octobre, le premier Day 1 du bien nommé tournoi The Reunion devrait attirer des hordes de week-end warriors alléchés par son garanti de 5 millions de dollars, accessible contre seulement 500 $ de buy-in. De quoi nous offrir (on l’espère) les premiers clichés des salles Amazon et Pavilion en mode « full house » depuis 2019. En parallèle, on jouera aussi un Omaha High-Low qui devrait attirer infiniment moins de monde malgré son tarif raisonnable de 1 500 $. Le HORSE à 25 000 $ avancera vers les places payées, tandis que les premiers bracelets seront décernés sur le tournoi des employés de casino (50 joueurs restants, le chemin est encore long) et sur le Covid Relief, dont la table finale est déjà prête - on y reconnaît notamment Steve Gross et Jeremy Ausmus.

Flegmatic & Benjo

Crédits photo : PokerNews

Mustapha et Adrián s’en tirent avec les honneurs

Pas (encore) de bracelet pour le Team Winamax, mais des WSOP lancés sur de bonnes bases High Roller 25 000 $ (Finale)

Mustapha Kanit Adrian Mateos
Cinquième place pour Mustapha Kanit, médaille de bronze pour Adrián Mateos : la troisième table finale WSOP de l'histoire du Team Winamax disputée en binôme ne s'est pas soldée de façon aussi réjouissante que la précédente... mais au sortir du premier Highroller des WSOP 2021, on choisira de voir le verre à moitié plein : cette doublette italo-espagnole de rêve permet à l'équipe de lancer cette campagne américaine sur de très bonnes bases.
Table Finale Highroller 25 000 $
C'est Mustapha qui aura le moins profité des spotlights du plateau télévisé : moins de trente minutes après la reprise de la finale avec les cinq derniers prétendants réunis devant les caméras, son AK 3-betté de petite blinde trouvait un flop prometteur, si ce n'est tout à fait sécurisé : QJ6. Le continuation bet de notre moustachu préféré se verra contré par une relance à tapis de Jonathan Jaffe. Après un temps de pause, Mustapha décidera de tenter le tout pour le tout : faisant face à une top paire Q10 lui enlevant une précieuse out, il ne s'améliorera ni sur le turn, ni sur la rivière. "J'avais trop d'équité pour abandonner au flop, et je battais quelques-uns de ses bluffs", réagira Mustapha à chaud avant d'aller collecter un prix de 216 842 dollars.

On dit merci à PokerGo pour ce beau cadeau : le replay intégral de la finale est disponible en accès libre

Ne restait plus qu'un seul logo Winamax visible sur le streaming de PokerGo : tout autant en difficulté numérique que son coéquipier, Adrián défendra ses chances avec la vigueur et le courage qu'on lui connaît, n'hésitant jamais à appuyer sur le bouton "re-raise" et à s'embarquer dans des bluffs osés (voir plus bas). Un volontarisme qui permettra à notre Espagnol de s'installer dans le fauteuil de chip-leader... puis de le quitter suite à trois "call muck" successifs face à Michael Liang puis Tyler Cornell (l'un deux avec deux paires contre deux paires). De nouveau short stack mais pas démotivé, Adrián parviendra à se remettre en selle une fois de plus : un double-up As-4 contre QJ, une quinte chipée sur la rivière, puis encore un double-up, avec J8 contre Q9). Une hyperactivité sur la dernière ligne droite qui ne lui permettra pas d'aller jusqu'à l'ultime duel du tournoi. Peu après 21 heures, Adrián engageait ses 9 dernières blindes avec A9. Mais le chip-leader Tyler Cornell avait shove au bouton avec une main plus que légitime : 99. Moins d'une heure plus tard, l'Américain était déclaré vainqueur au terme d'un heads up sans histoire face à Michael Liang.

Mustapha Kanit Adrian Mateos
Adrián, une réaction à chaud ? "Je suis arrivé à cette finale avec les mêmes attentes que d'habitude : gagner. Je ne réfléchis jamais autrement... même si je savais que cela serait difficile en débutant avec le plus petit tapis. En tout cas, je me sentais super bien. Je pense jouer le meilleur poker de ma carrière, ma confiance est au sommet. Et pour dire vrai, je suis content de la façon dont j'ai joué ce soir. Il s'est passé beaucoup de choses, j'ai même réussi à prendre le chip-lead, avant ce "cooler" [NDLR : deux paires J-5 contre K-5, à 1h27mn sur le replay ci-dessus]. J'aurais pu aller plus loin, c'est dommage de ne pas avoir accroché la victoire, mais d'un autre côté j'ai passé la majorité du tournoi dans la moyenne ou en dessous, donc je ne peux pas me plaindre. C'est un bon résultat, et je vais tout faire pour en enchaîner d'autres."

Et sinon, ces WSOP « post-COVID », ils sont comment en termes de niveau ? Plus durs ? Plus doux ? L’Espagnol estime qu’il est encore trop tôt pour répondre. « On n’a pas joué assez d’évènements. Sur ce High Roller, j’ai trouvé le field assez similaire aux éditions précédentes. Je ne vois pas de changement en termes de difficulté. En revanche, on dirait que pour le moment la participation est un peu plus faibles. Mais cela ne devrait pas changer nos habitudes… »

Nous n’aurons pas à attendre longtemps avant de retrouver le Team Winamax au départ d’un « Big buy-in » : ce mardi soir sera donné le coup d’envoi de l’épreuve de Heads-Up. On nous dit qu’ils sont déjà plus d’une trentaine à avoir acheté leur ticket d’entrée de 25 000 dollars…

Adrian Bluff
"Quand on pose ses couilles sur la table finale, on est généralement récompensé." C'est très bien dit, Maria Ho !

Un immense merci à Delphine pour les très chouettes photos de la finale !

WSOP : le coverage Winamax

Pierre Calamusa effleure le bracelet

LeVietF0u chute sur la dernière marche de sa seconde finale WSOP Event #10 : Super Turbo Bounty NLHE 1 000 $

Pierre Calamusa
Pas encore remis des émotions offertes par Mustapha Kanit et Adrian Mateos en finale du High Roller il y a 24 heures, nous avons encore vibré dès le réveil en ce mercredi, au rythme d'un nouveau deep run du Team Winamax. Là où la paire italo-espagnole s'est distinguée sur une épreuve deepstack au field réduit mais costaud, Pierre Calamusa a tiré son épingle du jeu sur un tournoi bien différent, mais probablement pas plus simple à manœuvrer : le Super Turbo Bounty à 1 000 $ l'entrée. Avec son field dantesque (1 640 joueurs) et des blindes augmentant à toute vitesse (20 minutes par round), cette épreuve Knockout programmée sur une seule et unique journée avait tout d'un test d'endurance, et surtout d'un champ de mines. Durant quinze longues et intenses heures, LeVietF0u est parvenu à les éviter, ces mines... avant de finalement sauter sur la toute dernière.
Pierre Calamusa
C'est sans doute alors qu'il ne restait plus que deux tables que Pierre a commencé à croire véritablement en ses chances, lorsqu'un joueur nommé David Cline lui a offert un cadeau espéré : un bluff à tapis avec hauteur 8 sur un flop Q33, qu'il s'est empressé de payer avec une main virtuellement gagnante à 100 % : deux As rouges. Une livraison digne des meilleurs agents de Chronopost qui lui permettra de s'installer en table finale avec le quasi-chip lead. Las : ces mêmes As, craqués par le 107 d'un Scott Podolsky trouvant une rivière miraculeuse, feront rapidement tomber notre héros de son piédestal. Au poker Turbo encore plus qu'ailleurs, le talent ne suffit pas : il doit impérativement être mixé avec une bonne rasade de chance. Cette chance, Pierre en bénéficiera en recevant les Rois pile lorsque Paul Dhaliwal enverra son tapis avec As-8, puis sur un coin-flip favorable (deux 10 contre QJ) scellant l'élimination de Jeremiah Fitzpatrick en troisième place.
HU Pierre
Le pro du Team Winamax ne le savait pas encore, mais il avait atteint son point culminant : malgré un double-up salvateur lors de l'ultime mano a mano, Pierre n'allait jamais parvenir à reprendre le dessus sur un Michael Perrone en position dominante. C'est peu avant midi, heure de Paris (trois heures du matin à Vegas) que plus de 500 spectateurs francophones ont regardé la dernière main, grâce au téléphone d'un Stéphane Matheu branché sur Instagram Live (mille mercis, coach !) : un As-7 ne tenant pas face à Dame-9.

Fidèle à son personnage, Pierre Calamusa a choisi de rester positif au moment de lâcher quelques mots pour les viewers faisant pleuvoir des messages de félicitations dans le chat du coach. « Bon, presque ! Il reste encore une place. C’était très sympathique. » Les tournois Turbo sont définis par leur extrême volatilité : y avait-il mieux à faire lors du sprint final ? « J’aurais peut-être pu prendre un peu plus de risques… Mais j’ai eu Valet-3 offsuit sur chaque main : je ne pouvais ni faire tapis, ni payer mon tapis ». Du coup, mieux valait partir se coucher avec le sourire : « Quatrième tournoi des Series : c’est que le début. C’est top ! » Yep : une deuxième finale WSOP c’est top, deux ans après cet inoubliable run aux côtés de Joao Vieira sur le 5K 6-max. Et si le bracelet devra attendre encore un peu, la récompense n’est pas négligeable : 94 060 dollars, auxquels il faut ajouter un total de 23 bounties à 300 dollars récoltés tout au long de la journée. De notre côté, c’est avec une impatience non dissimulée que l’on attend le prochain vlog du VietF0u : il s’annonce forcément juteux.

Pierre Calamusa

VGG enorme perf :wink:

Wahou, excellente perf :open_mouth:
Dès le début, il win son budget WSOP, donc maintenant, c’est du bénéf’ :wink:

Vgg Pierre :muscle:

Wahou : GG Pierre, tu te fixes un objectif et tu y es presque
Confiance, confiance !!

João Vieira se contente du bronze

Event #18 : Mixed Triple Draw Lowball 2 500 $

João Vieira #1

Et de trois podiums sur le Team Winamax sur ces WSOP ! En seulement douze jours, nos W rouges ont déjà fait mieux dans ce domaine que durant l'ensemble des World Series 2019, à une différence notable près : il manque toujours ce fichu bracelet. Après la troisième position d'Adrián Mateos sur le High Roller à 25 000 $ (accompagné en finale par Mustapha Kanit, 5e), après la place de runner-up de Pierre Calamusa sur le Super Turbo Bounty, João Vieira c'est à son tour incliné à quelques encablures du titre sur l'Event #18, terminant troisième pour 57 558 $, peu avant 1 heure du matin à Vegas.

Une quatrième finale WSOP live autour de laquelle Naza114 a tout connu. Malgré un format de jeu en Limit ne laissant a priori que peu de places aux grosses variations de tapis, ce Triple Draw Lowball combinant Deuce to Seven, Ace to Five et Badugi fut le théâtre d'une jolie session de montagnes russes pour notre Portugais préféré. Avec seulement 8 Big Bets, il n'a que le sixième tapis des sept finalistes, loin derière le chipleader et triple Champion du Monde Brian Yoon. Mais c'est justement contre l'Américain que João va remporter ses plus gros pots, pour passer de short stack en sursis à sérieux prétendant au titre, se chargeant lui-même de lui montrer la sortie en cinquième position.

Table Finale João Coach #1

Le Coach Stéphane Matheu était bien sûr autour de la table pour soutenir son poulain...

Un deuxième scalp à son compteur (après celle de Carlos Rodriguez, 7e), qui marque paradoxalement le début d'une phase compliquée pour le Madérois, qui se met à faire le yo-yo entre la queue et la tête d'un groupe vite réduit à trois suite à l'élimination d'Aaron Rogers. Alors que Venkata Tayi s'envole vers les sommets, João tombe ainsi un temps à 3 Big Bets, avant de remporter coup sur coup deux gros pots contre Tayi en Badugi puis en Deuce to Seven. Au moment du break, peu avant minuit heure locale, c'est même lui qui mène les troupes, d'une courte tête. En un rien de temps, tous les voyants sont repassés au vert.

Malheureusement, cette embellie de courte durée marque le champ du cygne pour Naza, qui ne gagne ensuite presque plus un coup, se faisant tour à tour bluffer, attraper en bluff ou devant tout simplement abandonner en cours de route. Réduit à moins de deux Big Bets, c'est en Ace to Five qu'il dispute son dernier coup, contre Venkata Tayi.

Drapeau Portugal #2

...tout comme le rail portugais, déjà en place avec le drapeau.

"Qu'est-ce que je pouvais bien faire ?" commentera laconiquement après coup João dans le canal WhatsApp du Team Winamax - sans oublier de remercier ses compères du Team, à fond derrière lui à la fois à Vegas et depuis le Vieux Continent, à grands coups de "Nazaaaaaaaaa," lâchés sur le ton de cette intemporelle pub Budweiser. Sa façon à lui de n'exprimer aucun regret sur son jeu aujourd'hui et, pour un compétiteur comme le Portugais, on sait que c'est le plus important.

Avec un planning que l'on imagine forcément chargé jusqu'à fin novembre, dans toutes les variantes possibles et imaginables, les occasions d'aller chercher un deuxième bracelet ne manqueront pas. Après avoir fait parler la poudre en ligne depuis 18 mois, comme il sait si bien le faire, grimpant au passage tout en haut de la All-Time Money List online, João Vieira a aussi profité de ce tournoi pour rappeler si besoin était qu'il reste un adversaire tout aussi redoutable "en dur". Et qu'il ne vienne à personne l'envie d'en douter.

João Vieira #2

WSOP : le coverage Winamax

Same Player Chute Again

Pierre Calamusa nous refait le coup de la finale en mode Super Turbo Bounty Le bracelet devra (encore) attendre : LeVietFou chute en 4e place et encaisse 70 994 $

Pierre Calamusa
Le souvenir est encore tout frais dans nos mémoires : cette matinée de semaine passée à vibrer en distanciel au rythme de la marche ultra rapide de Pierre Calamusa dans l'épreuve Super Turbo Bounty à 1 000 dollars. Deux semaines plus tard, jour pour jour, LeVietF0u nous a joué le film quasiment à l'identique, dans un geste que n'aurait pas renié le météorologue incarné par Bill Murray dans Un Jour Sans Fin. Lancé une épreuve aux paramètres identiques (rounds de 20 minutes et format Knockout, seul le buy-in augmentait un tout petit peu), le pro du Team Winamax est une nouvelle fois passé entre les gouttes d'un field gigantesque - 1 441 inscriptions - au cours d'une unique journée en forme de marathon couru à tempo allegrissimo. Et nous, évidemment, on a encore une fois passé la matinée à détruire notre touche F5 sur WSOP.com et fureter en quête d'un téléphone connecté en visio dans l'Amazon Room - le coach Stéphane Matheu a repris du service sur Instagram, rejoint cette fois par le journaliste Fabien Richard via Facebook.
Pierre Calamusa
Arrivé en table finale avec le chip-lead, Pierre aura été encore une fois victime d'une structure qui ne laissait évidemment que très peu de place à la créativité et la fantaisie. Nous ne disposons pas des détails précis des faits de jeu qui ont précipité la chute de notre héros en quatrième place - les reporters sur place ont semble-t-il été dépassés par la cadence de la partie, se contentant de lister les coups ayant conduit à une élimination - Pierre ne fut impliqué dans aucun d'entre eux. On peut supposer que pour passer d'un tapis de 6,83 millions (24 BB) vers minuit, à l'entame de la finale, à moins de dix blindes au moment de jouer son dernier coup (un As-Roi payé debout sur la table de BB après un shove SB de Karaolis Sereika), Pierre a certainement jeté un grand nombre de mains de poubelles, abandonné ses grosses blindes en grimaçant, peut-être tenté un ou deux vols préflop infructueux... bref, sa marge de manœuvre s'est réduite à toute vitesse, et quand est finalement arrivée une main en béton, les pourcentages l'ont trahi.

En résumé, une prestation en finale assez fantomatique pour le pro du Team Winamax… mais qui se solde une nouvelle fois par une récompense qui n’a rien de spectrale : 65 494 $, auxquels il faut ajouter onze primes d’éliminations, soit 5 500 $. Pas de bracelet (du moins pas encore), mais un gain supplémentaire qui consolide la profitabilité de son premier trip à Vegas depuis 2019 : c’est ce que Pierre choisit de retenir au sortir de sa deuxième table finale WSOP en deux semaines. « Je suis un petit peu déçu, car encore une fois très proche et très loin… Mais je joue bien, mon Vegas se passe bien, et je suis heureux de faire des deep runs, car mine de rien ça paie ! » Allez, on encaisse et on oublie le reste : demain sera un autre jour.

WSOP : le coverage Winamax

Le vietfou est plein de talent, il finira par le chatter son bracelet un jour ou l’autre, il en est ainsi, c’est son destin.

GG le viet fou

c’est vraiment parfait de suivre les aventures du team

[ITW] Florian Guimond : ‹ J’ai fait un gros tout droit ! ›

Guimond
Plutôt habitué aux coups d'éclat en ligne depuis Londres, où il est un membre éminent de la bande des grinders français installés à Wimbledon, Florian Guimond s'est offert son premier gros séjour à Vegas pour disputer les WSOP de l'après-Covid. Il a bien fait : dès son deuxième tournoi à Sin City, l'Arlésien a signé sa meilleure perf' en carrière en montant sur le podium du 800 $ Deepstack devant plus de 2 700 joueurs. Un baptême du feu à cinq chiffres (124 671 $ très précisément) pour celui qui a déjà remporté plusieurs majors sur Wina. Joint par téléphone entre deux tournois, Florian revient sur ce deep run fort en émotions et raconte son séjour à Vegas au sein du clan tricolore.

Sur Wina, on te connait sous plusieurs pseudos successifs : 50KforVegas, miichel59266 et Potamophobe notamment, avec lesquels tu as gagné deux magnums Series, un Main Event et le Sunday Surprise, entre autres. Mais pour ceux qui viennent juste de te découvrir à l'occasion de ces WSOP, faisons d'abord les présentations.

J'ai commencé le poker grâce à des amis pendant mes études en école d'ingénieur. Cela fait deux ans que je suis passé professionnel et je suis maintenant coach sur Spinforwin. Concernant mon activité de joueur, je fais trois ou quatre sessions en ligne par semaine en moyenne, seulement en MTT : je joue les plus gros buy-ins du .fr, et sur le .com je grind les MTT de 50 à 1 000 $. Je pratique uniquement le Texas Hold’em : mes potes ont essayé de me faire jouer le Deuce to Seven Triple Draw des WSOP il y a quelques jours, mais je reste concentré sur le Hold’em... Pour les variantes, on verra plus tard.

Et c’est donc en Hold’em que tu t’es illustré dès ton arrivée aux Championnats du Monde, en atteignant la troisième place de l'Event #33.

En fait, j'étais arrivé deux jours plus tôt, pour prendre possession d'une villa avec des amis. Il y a Maxime Chilaud, Matthieu Rodriguez, François Pirault, et deux joueurs de cash-game, Ulysse Harry et Thibault Letort. Ce 800 $ était un très beau tournoi, et tout s’est très bien passé, même si au dinner break du Day 1 il ne me restait que 15 blindes. Mais après, j’ai fait un gros “tout droit” ! Je n’ai pas perdu un coup à tapis, j’ai fini le Day 1 avec deux fois la moyenne, et c’était pareil au Day 2 jusqu’à trois joueurs restants. Là, c’est devenu complètement fou, car la phase en 3-handed a été très longue : il y a eu plusieurs all-in and call où à chaque fois le short stack doublait. À la fin, j'ai un peu manqué de réussite pour aller chercher le bracelet : j’ai perdu un coup avec As-Roi contre Dame-Valet pour 80% des jetons… Alors le soir même, j’étais un peu déçu, c’était très dur et frustrant car il y a une énorme différence en termes de gains [la première place valait 269 478 $, NDLR] mais aussi en terme de reconnaissance. Mais dès le lendemain, j’étais content, j’ai reçu plein de messages de félicitations, et 124 000 dollars c’est tout de même une très grosse somme. On est sorti fêter ça avec mes colocs !

Guimond5Tu as déjà perfé sur quelques tournois live depuis le début de ta carrière, notamment sur le circuit français. Mais on imagine que tu n’avais jamais rien vécu d'aussi exaltant à une table de poker.

Ça n’a rien à voir. C’est mon premier gros deep run sur un tournoi international, avec le bracelet au bout et beaucoup d’argent à gagner... Après c’est un peu dommage, on devait terminer le Day 2 à cinq joueurs restants, puis jouer la finale sur la table TV principale en direct sur PokerGO le lendemain. Sauf que le tournoi s'est achevé le soir même, à l’arrache. Il y avait une bonne dizaine de mes potes pour me soutenir dans le rail, mais on jouait sur la table annexe au plateau télé…

Pourquoi avoir décidé de tenter l'aventure à Vegas cette année ?

J'étais déjà venu il y a deux ans, j’avais gagné un package en ligne. Mais je n’étais resté que quinze jours et j'avais très peu de bankroll. Depuis, j’ai progressé, mon capital aussi, et c’est donc la première fois que je viens en tant que pro. En ce qui concerne la quarantaine hors de l'Europe, j’étais presque content que ce soit obligatoire : je me suis fait deux semaines de vacances au Mexique avec des amis. J’ai vraiment kiffé, j’ai visité plein d’endroits cools. Nous ne sommes pas restés à Playa del Carmen comme l’ont fait la plupart des joueurs français. D'ailleurs, on a tout de même un gros contingent de Français à Vegas, entre les expats maltais, londoniens et cambodgiens. On peut faire un très bel été. Il y a aussi quelques joueurs amateurs, mais pas beaucoup, seulement ceux qui pouvaient se permettre de prendre deux semaines de vacances avant les WSOP.

Justement, l'absence d'une partie du pool européen a-t-elle un impact sur le niveau global aux tables ?

Pour l’instant, je n’ai fait que deux tournois, le 800 $ et le Monster Stack [interview réalisée mercredi soir, NDLR], et le niveau est extrêmement faible. Mais apparemment, rien n’a changé par rapport aux années précédentes. Les fields sont peut-être un peu plus beaux en moyenne car il y a moins d’Européens, mais je ne pense pas que cela fasse une grosse différence. Il y a beaucoup d’amateurs américains. J’ai été briefé par mes potes qui ont plus d’expérience à Vegas, et c’est vraiment un monde à part, différent des fields online ou live en Europe. Il faut vraiment s’adapter et c’est compliqué : la plupart des joueurs vont être hyper tight, mais t’en a toujours un ou deux qui seront complètement fous, sans oublier les craquages possibles de ces mecs serrure, qui vont se lancer dans un bluff de malade sans savoir pourquoi. C’est très dur à analyser, c’est là que des joueurs très forts en poker live comme Alex Réard, Sonny Franco ou Ivan Deyra font la différence.

Guimond masquéComment se passe la vie à Vegas en ce moment ? On peut profiter à fond de la ville malgré les restrictions sanitaires ?

Ils sont hyper stricts au niveau des masques dans le casino : ils sont obligatoires partout, sauf quand on est assis à table. Moi et la plupart de mes potes jouons d'ailleurs avec le masque, c’est bien pour dissimuler des tells, et comme en plus la clim' est fraîche ce n'est pas plus mal ! Je n’ai eu vent d’aucun cas de Covid ici, tout le monde est vacciné, je pense que les risques sont minimes. Sinon, on a fait les magasins, et il faut aussi porter le masque dans le centre commercial. Les boîtes de nuit sont ouvertes, et là on peut y enlever le masque à l’entrée.

Quelle est la suite de ton programme ?

Je reste presque un mois à Vegas, jusqu’au 22 novembre. À la base, je devais jouer les tournois entre 500 et 3 000 $, plus mon premier Main Event, ça faisait environ 50 000 $ de buy-in, en incluant les très beaux tournois annexes au Wynn et au Venetian. Mais je pense que je vais me croustiller le 6-Max Championship à 10 000 $, qui va être incroyable. J’ai vraiment hâte aussi de faire le 3 000 $ 6-Max. On ne se rend pas forcément compte, mais jouer sur Winamax donne vraiment beaucoup d’edge aux Français sur ce format. On sera plus à l’aise sur les ranges, sur les 3-bets au bouton, dans les pots 3-bets en général, sur les défenses depuis la grosse blinde… Plein de micro-détails sur lesquels on est plus expérimentés. Sinon, je vais aussi faire des petites activités annexes : j’ai bien envie d’aller à l'Atelier de Joël Robuchon, de tester le golf. Mais soyons honnêtes, mon programme restera très focalisé sur le poker !

Après cette première grosse perf', comment vois-tu la suite de ta carrière, du haut de tes 27 ans ?

Ce n’est que le début, mais je compte continuer à mon rythme et mes buy-ins actuels, avec quelques tournois à 10K. Franchir l’étape au-dessus est très compliqué et exigerait énormément de travail, de bankroll, de rigueur… de tout ! Je préfère exceller dans des buy-ins jusqu’à 5K ou 10K, sans jouer les 25K et les 50K, et profiter aussi un peu de ma vie à côté. Avoir une vie uniquement axée sur le travail nécessaire pour jouer ce type de tournois Highroller n’est pas mon ambition. Pour l'après-Vegas, ce sera peut-être l’EPT Prague, si j’ai encore faim de live. Et l'année prochaine, je compte faire le package classique du joueur de poker : circuit EPT plus les WSOP !

On souhaite bonne chance à « La Twice » en espérant qu’il continue sur sa lancée à Sin City !

Suivez les Bleus aux WSOP avec le coverage Winamax

Réard, tout sauf un hasard

Alexandre Réard remporte l'Event 47 des WSOP Un 21e titre en live pour le parisien, et un 25e bracelet pour le poker français

Alexandre Réard
Une victoire propre, nette, sans bavures. À l'image du personnage, en somme. Pour sa première finale live sur les World Series of Poker, Alexandre Réard n'aura eu besoin de que deux petites heures pour venir à bout de ses quatre derniers adversaires. Respecté de tous pour un palmarès qui n'a jamais cessé de gonfler depuis dix ans, craint sur tout le circuit pour son style de jeu complet et tout-terrain, mélangeant les excellentes lectures des vieux routards de l'ancienne école et la rigueur mathématique des nouvelles générations formées sur Internet, le francilien a remporté mercredi soir sa 21e victoire sur un tournoi live. La plus belle de toutes, assurément... non seulement parce qu'elle est la plus lucrative de sa longue carrière - plus de 420 000 dollars - mais surtout car elle vient accompagnée du trophée ultime pour tout joueur de poker, un qui manquait encore à l'appel sur une étagère à trophées pourtant bien remplie : le bracelet de Champion du Monde.

Lorsque fut donné le coup d'envoi la troisième et dernière journée de l'Event 47, un No-Limit Hold'em à 5 000 dollars l'inscription ayant attiré 421 joueurs, Réard comme ses (nombreux) soutiens massés derrière les cordons de sécurité savaient que la balle était dans le camp tricolore. Il ne restait plus que cinq joueurs assis autour d'une table finale et avec un stack de 73 blindes, notre héros reprenait le combat largement en tête et avec l'avantage de la position face au dangereux Daniel Strelitz, 44 BB et 4,7 millions de dollars de gains au palmarès. Réard était favori, donc… mais ce statut était logiquement accompagné d'une certaine pression : c'était bien lui qui avait le plus à perdre au cours du sprint final.

Alexandre Réard
Mais de chute sur la dernière haie, il ne sera point question pour celui qui est resté chip-leader durant l'intégralité de la finale. Réard appliquera d'entrée de jeu une stratégie offensive sur ses derniers adversaires et cimentera son avance en signant la première élimination, celle de Qing Liu, avec un A4 restant en tête contre 97. C'est en observateur passif qu'il assistera ensuite aux sorties de Conrad Simpson puis Ren Lin, des mains d'un Daniel Strelitz se positionnant dans le rôle que l'on pressentait de lui depuis la veille : celui d'ultime rempart entre Réard et le bracelet.

Cet affrontement au sommet, entamé à armes égales, il aurait pu s’éterniser. Il aurait pu tester la patience du Français, peut-être même le faire vaciller, pour à la fin le reléguer dans l’histoire des WSOP à un rôle de second maintes fois endossé par ses compatriotes dans le passé. Mais Alexandre Réard ne manquera pas son rendez-vous avec l’histoire, assénant dès l’entame du duel un 3-barrel bulldozer sur un board 97410Q, forçant Strelitz à abandonner sans voir le showdown et après avoir lâché quantité de jetons. Déjà, l’écart était creusé. L’Américain n’allait pas réussir à le combler. Moins de trente minutes plus tard, son J9 ne s’améliorait pas contre le K8 de Réard. Le clan bleu-blanc-rouge pouvait savourer, et surtout hurler sa joie : la France venait de remporter le 25e bracelet WSOP de son histoire.

Alexandre Réard
Comme ils nous avaient manqué, ces clichés remplis de visages rigolards et familiers !

"Quand j'ai vu la rivière tomber, la sensation était indescriptible. Je voyais ma femme [l'ex Team Pro Aurélie, NDLR] et tous mes potes crier et exulter dans le rail. C'est un moment tellement fort et pur !" Lors de son interview à chaud, Réard saura mettre en perspective cette victoire avec le reste de sa carrière, et aussi des accomplissements tricolores dans l'histoire du poker. "Ce bracelet, je le voulais, j'en avais besoin. Ce n'est pas une finalité, mais plutôt une nouvelle étape, magnifique, dans ma carrière. J'espère en avoir beaucoup d'autres. Cela fait un moment que la communauté des joueurs français grandit et monte en puissance. Aujourd'hui la victoire est pour moi, mais aucun doute que d'autres vont suivre rapidement. C'est pour vivre ces moments et ressentir ces émotions que l'on vient ici." On n'aurait pas pu mieux le dire.

WSOP : le coverage Winamax

Vraiment une performance exeptionnelle,et en plus il à l’air sympa.

J’espère qu’il a bien arrosé sa victoire le frenchy, ses amis sa famille doivent être fier de lui, c’est le graal de tout joueur ce qu’il a accompli.

Énorme !!!
Un gros vgg :muscle:

Mini WSOP : Little One deviendra grand

Mini WSOP

À Las Vegas, on commence à peine à y voir plus clair sur le désormais emblématique tournoi de charité des WSOP, le Little One for One Drop : le Day 2 est en cours et il reste encore 260 joueurs sur les 3 797 inscrits. Dans les Mini WSOP de Winamax, la dotation du Little One à 10 € l'entrée ne rivalise guère avec celle de son grand-frère joué au Rio (50 000 € contre 1,8 million de dollars), mais au moins on connaît déjà l'acquéreur de notre réplique du fameux bracelet. Il s'agit de Lio7Dios, sorti indemne d'une table finale jouée avec peu de profondeur et où il a longtemps nagé sur la ligne de flottaison des 20 blindes. Joué à armes égales contre 0nly_Fario, son duel final monopolisera à lui seul la moitié de la TF. C'est un call rivière très cher mais très judicieux (main #137) qui fera basculer définitivement le match.

En Stud Hi-Lo, Biribibae77 décroche son premier logo après être passé tout près lors des Series de septembre 2021 et 2021 (6e sur un 100 €, 5e sur un 10 €) au terme d’une finale remplie de pseudos familiers : cabrooooon, Cuantico, BEATthelo… Sur le PLO Knockout à 15 €, jojojoestar a parfaitement manœuvré un stade mastodonte au départ de la finae (130 BB, hé bé), mais aura tout de même eu besoin de 134 mains pour boucler l’affaire.

























Event Dotation Vainqueur
#68 - Little One 10 €
REPLAY
49 554 € Lio7Dios - 7 502 €
#69 - Stud Hi-Lo 6 Max 15 €
REPLAY
4 000 € Biribibae77 - 947 €
#71 - PLO KO 15 €
REPLAY
11 880 € jojojoestar - 1 877 €

Un seul tournoi de No-Limit Hold'em au programme de ce beau week-end mais non des moindres, avec un Crazy Eights à 8 € promettant pas moins de 50 000 € de dotation minimum et se déclinant sous ses Day 1B (vendredi 20h), C (samedi 20h), D et E (dimanche 16h et 20h). Pendant ce temps, les amoureux de variantes n'auront que l'embarras du choix avec une épreuve mixte dès ce vendredi soir mélangeant NLHE et PLO (15 €, 5 000 € garantis), le Championship de Stud Hi-Lo samedi (100 €, 8 000 €) et un 8-Game à 25 € dimanche (8 000 €).

Mini WSOP : des tournois tous les soirs jusqu'au 22 novembre

Des sensations pures

Mourad Amokrane remporte l'Event #71 (Pot-Limit Omaha Bounty 1 500 $) Un 28e bracelet WSOP surprise pour le clan Français, remporté par un fan absolu du jeu

Mourad Amokrane
Aujourd'hui la Marseillaise a retenti au Rio. Et en arrivant dans la Brasilia Room en ce dimanche peu après 14 heures, attendant que le vainqueur ne monte sur le podium pour recevoir son bracelet, je me suis fait la réflexion que c'était la première fois que j'étais là pour l'entendre en personne, l'hymne bicentenaire de Rouget de Lisle. Des victoires françaises, j'en ai bien observées quelques-unes à Vegas au cours des quinze dernières années. Mais cette cérémonie de remise du bracelet en musique, une tradition établie en 2009 (si ma mémoire ne me trahit pas), j'avais toujours réussi à y échapper. Merci, Mourad Amokrane : grâce à toi j'ai enfin pu saisir un spot pour chanter l'hymne de mon pays. Bon, j'ai quand même du Google les paroles en scred' juste avant que les premières mesures ne sortent des hauts-parleurs.
Mourad Amokrane
Sensation étrange, la veille à 23 heures, au moment d'approcher Amokrane après sa victoire surprise sur l'Event 71. Ayant passé la journée de samedi la tête dans le guidon alors que le Main Event entamait cette ascension du Tourmalet qu'est le Day 5, nous n'avions prêté que peu d'attention à la table finale de ce Pot-Limit Omaha Bounty à 1 500 dollars l'entrée. Quelques bribes d'informations nous parvenaient çà et là de Gaëlle Jaudon. La seule journaliste française membre de l'équipe des journalistes officiels des WSOP venait nous voir pour nous parler de ce mec portant veste du PSG et lunettes fumées et qui était, à en croire Gaëlle, en train de détruire à coups de hache la dernière table, allant même jusqu'à se retrouver avec 80 % des jetons devant lui alors qu'il restait encore trois joueurs. Mis à part ça, c'est un reporter parfaitement au courant de rien et plus qu'un peu penaud qui est venu à la rencontre du vingt-sixième vainqueur WSOP français de l'histoire, quelques minutes après le plus court des heads-up (une main !) face à Matt Mamiya.

En temps normal, les vainqueurs que j’interviewe ne savent pas grand-chose de moi (voire rien), alors que moi j’en sais déjà un peu sur eux (voire beaucoup). Avec Mourad Amokrane, c’était exactement l’inverse. En à peine cinq phrases, le francilien m’avait déjà déballé une dizaine de mots-clés familiers (« Club Poker Radio », « Harper », « Winamax Series », « Dans la Tête d’un Pro », « coverage », etc), reproché une phrase écrite à son sujet il y a cinq ans lors de la finale du Winamax Poker Tour (« Vous avez mis que j’avais dilapidé mes jetons, j’ai trouvé ça un peu exagéré ! »), et révélé qu’il était parfaitement au courant des dates de mon séjour à Las Vegas. « Ben oui, tu les avais postées sur le Club Poker avant de partir, comme moi. » Avant la soirée d’hier, le poker ne connaissait pas Mourad Amokrane. Mais Mourad Amokrane connaissait le poker sur le bout des lunettes. Tout le poker. « Je suis dedans depuis 2006. Tu peux me tester, je connais toutes les histoires, tous les joueurs, tu n’imagines même pas. Je suis un grand consommateur de poker. » On dirait plutôt, pour employer un terme certes banal mais un poil moins grossier : un passionné, un vrai.

Mourad Amokrane
Mais sinon, qui est Mourad Amokrane ? Le vainqueur, qu'on devine tchatcheur, ne dit pas non pour passer quelques minutes sous les feux des projecteurs... mais ne se laisse pas pour autant aveugler par la lumière. "Je suis un amateur, un joueur isolé dans mon coin, et ça me va très bien. Les pros, je les connais tous, mais je n'en ai rencontré aucun." Et être passionné de poker, cela ne signifie pas forcément être à table tous les jours ou tous les week-ends, l'auteur de ces lignes peut en témoigner. "Je ne suis pas tout le temps en train de jouer au poker, car j'ai un travail, j'ai une famille, j'ai des amis que je n'ai pas le temps de voir suffisamment en temps normal. Il faut faire la part des choses. À Paris, je ne vais pas souvent dans les clubs, car mon truc c'est surtout le PLO et il n'est joué qu'en cash-game, moi je préfère les tournois. Sur Internet, j'ai mes périodes, mais j'ai un gros défaut : j'aime bien ouvrir des tables en rentrant de soirée. Le meilleur moyen de dilapider ses gains !" Et Amokrane de s'autoriser un brag, révélant trois titres Winamax Series inscrits à son palmarès (pseudo : Amokris), tous en Pot-Limit Omaha, dont le prestigieux Championship à 250 € l'entrée. Avec au passage quelques anecdotes savoureuses, comme ce tournoi de 8-game dont il s'absente pour aller aux toilettes alors qu'il reste six joueurs. "Je reviens, je n'avais plus rien : ma fille était en train de taper sur le clavier, elle a cliqué sur 'bet' 'bet' 'bet' 'bet' en Deuce to Seven. Je lui avais expliqué que l'As est la meilleure carte..."

Amokrane le passionné avait faim de cartes, et c’est naturellement qu’il est arrivé à Vegas pile au moment où les frontières américaines ont rouvert pour les voyageurs en provenance d’Europe. « C’est mon loisir. J’ai des revenus, j’en mets une partie de côté tout au long de l’année, pour me payer un tournoi de temps en temps. » Mais c’est seul que l’opticien de 42 ans basé à Vitry s’est posé à McCarran le lundi 8 novembre. « Le séjour était prévu depuis longtemps avec un ami. Juste avant le départ il a appris une très mauvaise nouvelle, il n’a pas pu partir. » Après avoir échoué à se qualifier pour le Main Event (« il est beau mais trop cher ») et joué le Little One for One Drop, Amokrane s’est mis en quête d’un tournoi dans sa variante préférée. Il n’a pas eu à chercher bien loin.

L’Event 71 a attiré 860 inscrits, une solide affluence pour une épreuve de PLO. Chip-leader à la fin du Day 1, co-leader à la fin du Day 2 parmi les 15 derniers joueurs : sa domination avait débuté bien avant la table finale. Mais à quel moment a-t-il véritablement commencé à croire que le bracelet était à sa portée ? « On était encore 14 : là, j’ai été béni des Dieux. » L’intervention divine ? Une énorme confrontation préflop contre deux joueurs et une rivière qui lui donne le carré alors que l’un des deux autres avait virtuellement le pot déjà dans sa poche avec le full max sur le turn. Une séquence irréelle qui poussera Amokrane à commettre un geste aussi inimaginable que généreux. « Je leur ai rendu leurs bounties à ces deux joueurs [500 $ chacun] ! C’était tellement incroyable, je ne me voyais pas faire autrement, j’avais de la peine pour eux. D’ailleurs, je ne sais même pas combien j’ai gagné de bounties en trois jours, je dois en avoir 40 dans mon sac à dos ! » Arrivé en table avec un tapis gigantesque, Amokrane a pourtant dû gérer un fort vent de face d’entrée de jeu. « J’avais 7 millions : en trois coups, je suis retombé à 1 million. » Tout était à refaire. « J’ai fait le dos rond. J’ai respiré. Je ne bougeais plus. Je me suis rappelé que sur le Day 1, j’étais tombé à 10 BB avant de quadrupler derrière. »

On peut être un récréatif et avoir quelques orientations stratégiques bien arrêtées : c’est avec une panoplie de moves bien huilés que le Français est venu affronter les Américains dans un format qui n’est généralement pas considéré comme leur spécialité. Florilège de la méthode Amokrane : « On parle tout le temps de position, d’accord, mais d’abord : il faut analyser les joueurs. Au PLO c’est sur le flop que tout se décide. Ici, ils ne jouent que les As, et ils tiltent dès que ça perd. Les As après le flop, c’est plus rien ! Les pros disent qu’il faut mixer ses ranges : c’est encore plus vrai en PLO. Les mains suited, les mains double suited… J’ai beaucoup montré mes cartes, pendant le tournoi. Mais attention : je le fais seulement si j’ai intérêt à le faire. C’est psychologique. Je te montre une merguez, je te montre une top main, je te montre une merguez : après tu ne sais plus quoi faire. Aujourd’hui ils n’ont fait que folder ! Les paliers étaient trop importants, j’ai joué à fond l’ICM et ils n’ont pas su varier leur jeu, changer de vitesse. »

En écoutant parler Amokrane, on devine en lui deux émotions contradictoires. La première : cette victoire est exceptionnelle, dans le sens où « elle n’était pas censée [lui] tomber dessus ». La seconde : cette victoire, il est allé la chercher, et en réalité elle ne lui est pas exactement tombée dessus comme par miracle. « Je ne pense pas avoir mal joué. Mais en même temps, je ne suis qu’un amateur, et quand je vois comment les pros ils galèrent… Je connais l’environnement du poker, la notion de GTO. Moi je n’y arrive pas, mais je sais que certains y travaillent toute la journée, toute l’année. Alors moi qui gagne un bracelet, soyons honnêtes, c’est un délire ! Je ne réalise pas. Gagner un bracelet, c’est inimaginable. Ma femme est restée debout pour suivre sur Internet, elle n’a pas dormi de la nuit. » Et Amokrane de rendre hommage aux deux joueurs figurant au sommet de son panthéon personnel. « Alex Réard et Sonny Franco, ce sont les deux meilleurs pour moi. Pourquoi ? Parce qu’ils maîtrisent les fields où tous les joueurs sont mélangés. Ils s’adaptent en fonctions de tous les profils qu’ils rencontrent. Pour moi, savoir faire ça, c’est plus impressionnant que savoir dominer un Highroller. Je sais ce qu’est la théorie du poker, mais la pratique est pour moi 1 000 fois plus importante. »

Mais fi des considérations techniques. Le dernier bracelet WSOP en date va orner le poignet d’un amoureux transi du poker, et des émotions qu’il sait si bien provoquer. « Les trucs que l’on ressent quand le tapis monte, le stress quand on redescend… Dans les deux cas, le palpitant il bat à 8 000 à l’heure ! » Des sensations pures, pour une victoire pure.

Mourad Amokrane
Mourad Amokrane
Mourad Amokrane

WSOP : le coverage Winamax

Aveuglés par les spotlights

Main Event (Day 7) - Level 32 (150 000 / 300 000 BB ante 240 000)

Table TV
Nos deux Français sont réunis pour la première fois sur la table télévisée principale diffusée sur PokerGO.com. Mais malgré les projecteurs braqués sur eux, les deux Nicolas voient leur avenir s’assombrir depuis deux heures.

La main dans le pot de miel

Nicolas Vayssieres
Comme il fut interminable, ce premier niveau passé par Nicolas Vayssieres sur le podium télévisé. Malgré le soutien bruyant d’un rail qui grossit à vue d’œil, le vainqueur du KING5 a enchaîné les déconvenues et les showdonws perdants. On récapitule son chemin de croix.

Chevre.Miel relance d’abord à 625 000 en milieu de parole. Alejandro Lococo défend sa grosse blinde. Le flop tombe AJ5 et Lococo check/call un premier bet de 475 000. Rebelote sur le turn, un 7 : le rappeur argentin check/call 1,8 million. C’est sur la rivière, un 3, que la main va tourner au vinaigre pour le Français, qui voit son adversaire prendre l’initiative et envoyer une salve valant 4 millions. Vayssieres abandonne sa main : le voilà qui retombe sous la barre des 10 millions.

Avançons de quelques mains, et retrouvons Nicolas au moment où il relance à 600 000, cette fois en position UTG. C’est payé en position par Vasu Amarapu, ainsi que par Chase Bianchi depuis la BB. L’action s’emballe aussitôt retourné le flop A36 : c-bet de Vayssieres (575 000), relance d’Amarapu (1,275 million) et fold de Bianchi. Le Français réfléchit… et complète pour voir tomber un turn 8. Ralentissement : personne ne mise et l’on passe directement à la rivière, un 2 qui sera tapoté aussi. Amarapu montre une paire de 7. Bizarrement relancée au flop, cette pocket n’en est pas moins la main gagnante. Vayssière chute encore, à 7,9 millions.

Troisième et dernière main de cette trilogie du désastre : une bataille de blindes où Chase Bianchi complète sa SB. Vayssieres check son option et les deux joueurs voient apparaître un flop burné : AKK. Vayssieres paie une mise de 400 000, avant que le turn 2 ne soit checké. Encore une fois, le joueur de Bayonne va jouer une rivière très couteuse, misant 600 000 sur la Q puis payant le check/raise de 2,3 millions proposé par Bianchi. Ce dernier retourne un K9 ayant trouvé un flop en béton.

En l’espace de vingt minutes, Nicolas Vayssieres a chuté de 13 à 4,6 millions. Cela ne représente plus que 15 blindes à ce stade : il va falloir se bouger, et vite. - Benjo

King-5, ça marche aussi pour les autres

Nicolas Dumont
On s’apprêtait à rédiger un paragraphe tout aussi peu lumineux à propos de l’autre Français du Day 7, Nicolas Dumont. On allait expliquer que son stack continuait de fondre lentement mais sûrement, étant récemment passé sous la barre des 10 BB. C’était sans compter sur un double up aussi réjouissant qu’inespéré reçu peu avant la pause, avec un K5 trouvant un 5 au flop pour battre le KQ de Chase Bianchi, et rester en vie dans le Main Event. Peut-être Dumont a-t-il été aidé par la peluche qu’il a dégainée de son sac à dos en arrivant en table TV ? « C’est le doudou de ma fille. J’ai dû insister pour le prendre dans mes bagages ! Chaque fois que je l’appelle, la première question c’est : ‹ Et Doudounette ? › ». Mademoiselle Dumont, 3 ans, n’a plus maintenant qu’à se brancher sur le stream pour prendre des nouvelles de Doudounette… et bien sûr de son champion EPT de papa. Mais avec 4 millions pour bientôt attaquer le niveau de blindes 200 000 / 400 000, la situation du francilien reste précaire. - Benjo

MC Papo dans le bon tempo

Rail Argentin
Le rappeur-grinder joue juste en ce début de Day 7. 10 fois plus de jetons que son nombre d’abonnés Instagram, déjà conséquent, puisque le freestyler et ambassadeur de Pokerstars est suivi par 2,6 millions de followers.

Celui qu’on a vu faire une impro hip-hop avec Phil Hellmuth vient même de prendre la 2e place provisoire du classement, à la suite d’un gros duel contre Chase Bianchi.

Open de Papo MC 600 000 en milieu de position, 3-bet de l’Américain à 1 800 000, payé par l’Argentin et le croupier dévoile un flop 732. Premier parpaing 1 200 000 envoyé par Bianchi. C’est payé par Papo. L’Américain allume un deuxième baril sur la turn 3 : 3 400 000 pour suivre. Payé encore par le rappeur. Bianchi stoppe l’agression sur la river 2 et Alejandro check derrière lui avec son J7. Ca muck en face, Papo prend le chipldead de sa table, juste devant Chance Kornuth.

Et puisqu’on parle de lui, notons que l’Américain venait dix minutes plus tôt d’ajouter une quatrième ligne à son tableau de chasse de la journée. Un flip classique avec AQ face aux deux valets de Norbert Koh. Le Singapourien croit trouver son double up sur le board 9210K mais un terrible A sur la river envoie Norbert dans le rail. - Fausto

La bataille du rail est lancée

Rail FR
Les groupes de supporters ont dressé leur camp de base autour des caméras de Poker Go. Beaucoup de joueurs ont annulé leur programme de tournois pour soutenir les copains, en plein deep run sur le plus beau tournoi du monde. Et parmi les différents Kops, le clan français est assurément l’un de ceux qu’on entend le plus.

Puisque les deux Français portent le même prénom, le public soutient deux pour le prix d’un. « Nicoooooo, Nicoooooo, Nico-Nico-Nicoooo » entonne les Ulysse Harry, Antoine Goutard, Louis Linard et autres amis de poker et d’ailleurs. Chaque vol de blindes provoque de nouvelles envolées dans le camp français.

Le seul groupe qui semble concurrencer le public bleu, c’est celui de Joshua Paige Remitio. Une demi-douzaine de potes sont présents et eux aussi hurlent à chaque coup remporté par l’américain. « On commence à se chauffer, mais ce n’est que le début. Plusieurs amis ont pris l’avion d’Arizona ce matin pour renforcer les troupes » me commente un membre du clan Remitio.

Récemment installé à Las Vegas, Remitio n’est pas vraiment habitué à la pression d’un Day 7. « C’est plutôt un joueur de Cash Game, me confie l’un de ses amis. On s’est rencontré sur une 1/3 $ il y a quelques années au Rio. Le Main Event, c’est une première pour lui. C’est même le plus gros tournoi live de sa vie ! ».

Arrivé au Day 7 avec l’un des plus gros stacks du tournoi, Joshua maintient la barque à trois tables left. Pour l’instant, il s’échange quelques torgnoles avec David Cabrera, assez actif depuis le redraw. Un coup c’est l’un, un coup c’est l’autre, et une autre fois, c’est Ramon Colilas, qui mène toujours les débats avec plus de 30 millions de jetons. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

« Veux-tu que je te file dix briques ? » « Ma foi je ne vais pas dire non. » - Signé : un joueur Français à un autre joueur Français. Malheureusement, il ne s’agissait pas d’une distribution d’argent gratuit (on a tenté notre chance sans succès) mais plus probablement d’une banale histoire de stacking ou d’échange de parts.

On a perdu deux joueurs avant la pause : Philipe Pizzari (26e, sorti par un Chase Bianchi muni des As) et… et on sait pas encore qui est le 25e, on avait le dos tourné mais on vous en parle dans le prochain post.

24 joueurs restants - Tapis moyen 16,6 millions
Prochain payout 241 800 $

L’attente en valait la chandelle

À 26 ans, Romain Lewis remporte son premier bracelet WSOP, le 29e de l'histoire du poker français Sa quatrième finale sur les Championnats du Monde fut la bonne

Romain Lewis
Les Américains vont bientôt la connaitre par cœur, et Jack Effel sera une fois de plus ravi de la lancer dans un Français qui s'améliore à mesure que les tricolores défilent sur l'estrade pour recevoir leur bracelet : oui, la Marseillaise s'apprête à retentir de nouveau au Rio, quatre jours à peine après le triomphe de Mourad Amokrane en Omaha. Avec en tête d'affiche la fraicheur d'un jeune homme de 26 ans, enfin Champion du Monde. Après trois podiums lucratifs mais frustrants en 2018, Romain Lewis a réussi à concrétiser ce qu'il convoitait tant dans sa carrière : le trophée ultime de tous les joueurs de poker. En remportant devant 306 inscrits l'Event 76, un Super Turbo costaud à 10 000 $ l'entrée, son palmarès gonfle au passage de 463 885 $, plus huit primes d'élimination valant 3 000 $ chacune. Pour en arriver là, le parcours aura été long malgré son jeune âge, et les déceptions nombreuses, de celles que l'on ressent en chutant sur les toutes dernières marches nous séparant du triomphe. Tout ça est désormais loin derrière.

table finale
Rembobinons un peu l'histoire. À 14 heures, les cinq derniers joueurs sont en place dans la zone Gold de l'Amazon Room. Entamée hier soir, la finale de l'Event 76 peut reprendre. Avec des niveaux de 20 minutes, aucun retard n'est permis : c'est la loi du format Super Turbo. De fait, le sprint final n'aura duré que deux petites heures. Même pas 120 minutes concentrant une intensité rare, comme seules ces tournois turbo peuvent nous en offrir. Des coups à tapis dans tous les sens, des éliminations qui s'enchaînent à cadence accélérée, des joueurs qui se battent avec trois blindes parce que tout est possible. Avec, ce qui ne gâche rien, un casting de rêve : Stephen Chidwick, Dario Sammartino, Yevgeniy Timoshenko... des grosses pointures qui, au final, n'allaient pas être à la hauteur du patron Romain Lewis.

Romain Lewis
Le gamin du sud ouest a bien grandi. Les tournois freeroll qu'il disputait en club à 18 ans semblent bien loin, maintenant qu'il affronte les meilleurs joueurs du monde sur des épreuves à cinq chiffres l'inscription. Et pourtant Romain n'oubliait pas les bases au moment de nous glisser ses premières impressions. "Tu sais, les tournois turbo je les pratique depuis que j'ai 18 ans chez PokerSphere, j'ai l'habitude, j'étais prêt, c'est totalement mon format !" Avec cette victoire, Romain accroche un quatrième titre en live... le quatrième sur un tournoi turbo ! Est-il possible de devenir Team Pro Turbo ? On posera la question à Stephane Matheu, qui n'a pas laissé filer une miette de ce festin offert par son jeune poulain. Avec un rail globalement acquis à sa cause, Romain ne jouait pas seul sur cette finale. Lorsqu'il poussait (souvent) ses jetons au milieu, c'est tout un peuple acquis à sa cause qui se chargeait de remplir l'Amazon Room de décibels.

romain lewis rail
Des jetons poussés au milieu, parlons-en. Ce format de tournoi n'est pas comme les autres. Quel est le move préféré des joueurs de tournoi à moins de vingt blindes de moyenne ? Le resteal à tapis, bien sûr. L'Ukrainien Timoshenko n'aura pas tenu cinq minutes, dans une confrontation 88 contre Sammartino qui détenait QQ... l'Italien qui va ensuite laisser filer les gros sous, après avoir perdu le plus typique des flips, QQ contre le AK de Chidwick.

Romain Lewis
La pression n'a pas le temps de redescendre quand l'Américain Barth Melius est le premier joueur à empocher le premier gain à six chiffres, un joli 103 547 $, après être tombé contre l'Indien Aditya Agarwal... Pendant ce temps, Romain se faisait tout petit. Effacé, il ne le fut pas dans cette finale non : simplement, il attendait le moment opportun pour bondir de sa tanière. "Quand je tombe à 6/7 BB, que je fais tapis et que ça fold, c'est vrai que je suis déjà très content. C'est un Turbo, il faut prendre tous les jetons possibles. Pour la confiance, c'est parfait aussi."

Aucun de ses resteals à tapis n'a été payé... et à chaque fois qu'il mettait la main au milieu, son rail célébrait ça mieux que jamais. D'ailleurs, petit aparté sur cette bouillante sur la section de supporters. "Je tiens à dire que ce rail est très intelligent", nous a soufflé entre deux coups Rob, arbitre en charge de la finale. Un Américain qui complimente un rail Français, ce n'est pas fréquent. "Ils applaudissent et crient quand il faut, ils sont silencieux pendant les mains, c'est très agréable. En revanche, pour contrôler Mustapha, c'est une autre histoire !" Rob est taquin et a noté comme tout le monde ici que le leader des troupes en tribunes s'appelait Mustapha Kanit. "En pression constante !" hurlait l'Italien - en français s'il vous plaît - à chaque fois que Romain envoyait son tapis. Sur une structure comme celle-ci, à chaque fois que l'on récupère les blindes on se rapproche un peu plus de la victoire et les tribunes ont chanté comme il se doit à chacun des vols de leur poulain.

Romain Lewis
À trois joueurs restants le rythme s'est quelque peu calmé. Il semblerait même que l'on ait vu défiler un niveau entier sans élimination. Le joueur indien à plus d'un million de dollars de gains en live Aditya Agarwal contrôlait les débats avec son gros stack, même si la crainte qu'inspirait Stephen Chidwick compensait son déficit en jetons. Dans le rail, tout le monde rêver de voir Romain éliminer Chidwick : pour beaucoup, l'ancien numéro 1 mondial reste le boss final du MTT game. L'Anglais a offert une occasion à Romain, en faisant tapis en bataille de blindes. Il en restait 7,5 chez Romain, alors que l'Anglais en possédait deux de plus. Il a fallu une bonne minute pour que Romain ne prenne sa décision... call avec Q9 quand Stephen Chidwick ne pouvait montrer mieux que... Q8 ! Lecture au laser, croupier qui claque un 9 sur la turn puis un 9 sur la rivière : le petit Lewis venait de faire vaciller un géant, tout en se repositionnant dans la course. "T'as vu ce call contre Chidwick ?! Wouaaah ! Je pense que j'étais obligé de le faire en vrai", nous glissera Romain après la finale.

Stephen Chidwick
Chidwick n'avait plus que quelques minutes à vivre sur cette finale. Malgré un double up (avec deux blindes, la belle affaire), il sera définitivement mis hors-jeu par Agarwal, avec KJ contre QQ. Son deuxième bracelet attendra : pour l'heure, le dernier duel de l'Event 76 pouvait commencer.

romain lewis HU
Il ne durera qu'une dizaine de mains. Parti en désavantage numérique, Romain paiera un bluff d'entrée de jeu avant de doubler dès la main suivante... mais son adversaire fera de même lors de la troisième main. "Là, je me suis dit 'Oh non, pas encore...pas deuxième'. C'est vrai que j'y ai pensé..." À toi, à moi... Quelques mains que l'histoire ne retient pas sont disputées... jusqu'au moment où les deux joueurs partent à tapis avant le flop, Agarwal mettant la pression maximum sur Romain. Le Français n'a pas tremblé au moment de pousser avec 55... mais n'a juste pas aimé la main qu'il rencontrait, 76. À cette heure-ci, il faut passer entre toutes les balles, et c'est agilité que Romain va slalomer entre les cinq cartes d'un board 94JKA déroulé à toute vitesse par la croupière. Romain serre le poing mais n'exulte pas. Pas encore car son adversaire n'est pas mort, seulement à genoux. Le tête-à-tête peut repartir... avec un Romain ayant désormais le vent dans le dos, avec 15 millions de jetons contre 3,4 millions.

romain lewis HU
Il faut boucler, il faut conclure, le bracelet est là, il l'attend. Romain paie une première fois le tapis de son adversaire avec 87 et découvre avec bonheur 76 chez son adversaire. Une joie de courte durée, puisque les deux joueurs vont split à cause d'un tableau 2K7AQ. C'était reculer pour mieux sauter avec un nouveau all-in préflop joué dans la foulée : T9 chez Romain Lewis contre A3 pour Aditya Agarwal. Le T qui tombera sur le turn scellera définitivement le triomphe de Romain Lewis, sous la bronca d'un rail franco-Winamax.

romain lewis winner
Romain Lewis. Champion WSOP. Aujourd'hui et pour l'éternité. "Ça fait plaisir, enfin ! Cette fois, il ne m'a pas échappé. À chaque fois, j'étais content de mes résultats... mais à chaque fois, je me disais aussi que c'était vraiment dur de gagner un bracelet en fait. Là, c'est bon, je peux enfin ajouter ce petit bijou à ma coloc de Wimbledon. Ivan Deyra, Jeremy Saderne, moi : ça commence à faire quelques-uns tout ça. On a quand même bien vibré sur cette finale, c'est ça le Turbo, j'adore, ça se joue à pas grand chose. Et maintenant, je peux t'annoncer que je vais pouvoir chill sur cette fin de WSOP ! Après un cru 2021 jusque-là sans bracelet, malgré deux tables finales pour un Pierre Calamusa tout proche du bonheur dès le début de ce festival, malgré les tables finales d'Adrian Mateos, Mustapha Kanit, et Joao Vieira, Romain Lewis permet au Team Winamax d'imprimer encore un peu plus sa marque sur le circuit mondial du poker.

romain lewis steph matheu
Avant de partir célebrer avec notre héros, un coup d'oeil au palmarès du vainqueur. Romain dépasse maintenant les trois millions de dollars de gains en tournoi live, une grosse vingtaine d'ITM sur les WSOP version Vegas, quatre tables finales WSOP, une table finale WSOP-Europe, une table finale WSOP-Circuit et désormais un bracelet WSOP. Tout cela à 26 ans seulement. Le futur, que lui réserve-t-il à Romain Lewis ? On a hâte de le découvrir en sa compagnie. - Veunstyle

Retrouvez plein de photos inédites dans notre galerie

WSOP : le coverage Winamax

Joshua pris

Joshua Remitio éliminé en quatrième place (2 300 000 $)... ... non sans avoir enflammé l'Amazon, porté par un rail en délire La première partie de la finale s'achève Main Event (Finale) - Level 38 (600 000 / 1 200 000 BB ante 1 200 000)

Joshua Remitio
C’est un rail fabuleux qui porte Joshua Remitio. Un orchestre impressionnant qui donne de la voix et multiplie les chants pour encourager le gamin de Phoenix. Il rassemble les camarades de l’Université d’Arizona, les potes de grind de Californie (où l’Américain a déménagé pour débuter sa carrière de joueur), les vieux copains d’enfance… Et bien sûr Carmela et Juvi, ses parents, arrivés ce matin pour encourager le fiston.

Joshua Remitio
Au moment de leur demander ce qu’ils ressentent en le voyant jouer une finale de Main Event des WSOP, Carmela, la maman, nous répond très honnêtement. « Je ne comprends pas grand-chose au poker. Il y a six ans, Josh venait de finir un Master en finance et juste après ça, il nous a annoncé qu’il voulait se lancer dans le jeu. J’étais assez inquiète, nous confie Madame Remitio. Nous, nous sommes des gens simples, typiques. On travaille huit heures par jour pour gagner notre vie, on a toujours fait ça. Mais avec le temps, j’ai compris que le poker, c’était aussi du travail et de l’intelligence. Cette histoire de Las Vegas, je ne pensais pas que c’était très sérieux. Mais quand il m’a appelé hier soir, il m’a dit “Maman, j’ai besoin de toi ici”. Alors j’ai posé trois jours pour quitter le travail et j’ai conduit cinq heures pour venir jusqu’ici ».

Joshua Remitio
On imagine que Carmela et Juvi ne regretteront pas d’avoir fait le voyage. Dans une ambiance survoltée, les deux parents assistent en direct au plus grand exploit de Joshua, si on parle de carrière pokeristique. Auteur d’un parcours fantastique, le joueur se retrouve à 5 left du plus beau tournoi du monde. Et il est d'ores et déjà assuré de remporter 2,3 millions de dollars. De quoi rendre les parents fiers.

Joshua Remitio
« Mon jugement sur le poker a changé depuis quelque temps déjà. J’ai appris à respecter le jeu. J’ai compris que ce n’était pas juste du gambling. Quand il rentrait nous voir à la maison, il avait toujours un livre de poker avec lui, il a beaucoup travaillé pour devenir meilleur, explique Juvi, qui s’interrompt quelques secondes pour crier un énorme « Come on Joooooosh !», avant de reprendre la conversation. Dans la vie comme au poker, on a toujours besoin d’un petit coup de chance. Pour Josh, il est arrivé sur ce Main Event ».

À peine a-t-il fini sa phrase que le rail de Joshua s’enflamme de nouveau. Des tapis ont été annoncés, et Joshua court vers les siens pour annoncer. « J’ai besoin d’un As, et c’est gagné » informe le joueur, toujours plein d’ondes positives. Et cette fois, ce n’est pas deux, mais trois joueurs qui sont à tapis !

C’est d’abord Jack Oliver qui pousse ses treize dernières blindes au bouton avec J9. En petite blinde, Joshua Remitio a trouvé AJ et part aussi à tapis, pour 4 blindes de plus. Mais derrière lui, le chipleader Koray Aldemir se réveilles avec QQ. Il a l’occasion de faire un strike, et d’assommer le tournoi, pour se retrouver directement en heads-up !

Tension maximum autour des tables. Les supporters hurlent de tous côtés. Le rail anglais, le rail allemand, le rail américain, tout ce beau monde entre en transe pour appeler, un as, des carreaux, ou des briques. La croupière dévoile un board qui vaut quelques pépettes.

1098, il y en a un peu pour tout le monde. La turn 3 en donne un peu plus pour Jack qui joue désormais la couleur, qui vient sur la coquine river 7. Jack prend le "Main Pot" avec la flush et triple up, Joshua récupère le "side pot" de huit blindes avec une suite et Koray, qui, pouvait s’offrir deux joueurs pour le prix d’un, repart bredouille. Totalement fou !

Joshua Remitio
Mais à peine a-t-on le temps de souffler que de nouveaux tapis sont annoncés. Encore une fois, c’est Joshua et Jack qui sont aux prises. L’Anglais tient l’occasion d’achever définitivement l’Américain sur un quasi flip A2 contre J7. Chacun trouve une paire sur le flop A107, la turn 4 n’apporte aucune aide et la river 2 valide l’élimination de Remitio. La belle histoire de Joshua se termine en 4e position.

Le rail hurle une nouvelle fois à la gloire de son héros : « Joshua ! Joshua ! Joshua ! ». Carmela et Juvi se lève, émus par la performance de leur fils, qui ne montre aucun signe de déception. Il se jette dans les bras de son clan pour partager le moment avec eux.

Joshua Remitio
Mais pas sûr que le Kop ait envie de se taire. Une fois reparti vers les caméras de Poker Go, le public se met à scander le fameux « U.S.A ! U.S.A ! U.S.A ! ». Mais pour représenter la patrie, il ne reste qu’un seul candidat. Soit, les supporters qui hurlaient « Josh ! » il y a quelques minutes semblent avoir trouvé leur nouveau favori. « Georges Holmes ! Georges Holmes ! Georges Holmes ! ». C’est reparti pour un tour. - Fausto