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WSOP 2021 - Main Event - 7

Dans l’antichambre de la plus grosse finale de l’année

On perd sept joueurs durant la première heure et quart Pour nos Français commence une bataille à couteaux tirés Main Event (Day 7) - Level 31 (120 000 / 240 000) BB ante 240 000)

TV
On a assisté à 7 éliminations durant les 75 premières minutes de jeu. Nos Français sont intacts !

Les deux Nico prêts à mouiller le maillot

Nicolas Vayssieres
Deux maillots bleus sur « featured table » secondaire, à 36 left du Main Event. Alors que Nicolas Vayssières et Nicolas Dumont viennent d’attaquer leur 7e jour de combat, le livetard et le grinder ont fièrement revêtu les couleurs de l’équipe de France.

Maillot extérieur pour Nicolas Dumont, arrivé pépère à 15 minutes du début de la finale, escorté par son collègue Louis Linard. Pas d’excitation particulière sur le visage du vainqueur EPT. « C’est la force tranquille, comme toujours » commente Labrik. Un dernier check du poing, puis Nico part ouvrir son sac, rempli de 5,2 millions de jetons, soit 23 blindes.

À sa table, il retrouvera un autre Nicolas. Un peu moins roué au live - même s'il vient de passer une semaine à emmagasiner une tonne d'expérience en accéléré - mais tout aussi redoutable cartes en mains. Nico Vayssières débarque dans la salle avec une concentration maximum, épaulé par ses amis du King 5, Antoine Goutard et Rosalie Petit. Si Chèvre Miel entre sur le terrain comme titulaire, Antoine jouera les Umtiti. Pas de tournois au programme pour « Luxurusein », aujourd’hui il est prêt à porter les bidons de café, donner de la voix, scruter chaque fait et gestes de ses adversaires et rapporter ses analyses lorsque les mains apparaitront sur le streaming. « On est là pour ça aujourd’hui, assure le grinder », presque aussi excité que son copain du KING5. À ses côtés, Rosalie se souvient : "Antoine a coaché Nico pendant un mois. Pour le remercier, Nico lui avait offert le maillot de Mbappe au PSG. Plus tard, Antoine a rendu la faveur en lui offrant le maillot de l'équipe de France au même nom. Et quand on a formé l'équipe KING5, c'est Antoine qui a intégré Nico."

Ce matin, Nico a aussi eu le privilège de recevoir les conseils d’une autre terreur du poker francophone. Un homme qui a déjà fait tomber les millions dans des tables finales à haute tension. « Davidi Kitai a pris quinze minutes pour m’appeler ce matin, confie Nico Vayssières. On a parlé de tout, technique, mental, mais surtout la manière d’aborder une journée comme celle-ci ». Classieux et généreux comme au premier jour, notre Génie à nous.

Le jeune joueur rejoint ses adversaires pour débuter le combat. 6,7 millions, soit 27 blindes, ce n’est pas fou pour démarrer la journée, quand on sait que Nico avait flirté avec les quinze millions hier après midi, mais c’est bien assez pour se défendre. Et la journée commence bien pour Vayssières, qui place un premier 3-bet light et quelques vols de blindes pour passer au-dessus des 8 millions de jetons. Pendant ce temps, Nicolas Dumont a tenté une première ouverture à 500 000, mais a du abandonner en voyant Jesse Lonis envoyant son tapis. Allez les Bleus ! - Fausto

Roongsak ne compte pas faire son sac

Un zoom sur le chiploser du tournoi. Roongsak Griffeth, amateur américain inconnu au bataillon, a l’honneur de vivre un Day 7 de Main Event. Pas favori des bookmakers donc mais l’amateur, lui croit toujours en ses chances. « J’étais complètement down au moment de ranger mes jetons hier soir. J’étais monté à plus de dix millions puis je n’ai plus gagné un coup sur le dernier niveau. Je n’avais plus le moral, j'étais abattu » confie ce double vainqueur des WSOP-C Cherokee.

Mais au moment d’attaquer la journée, Roongsak n’est plus le même homme. Premier joueur à rentrer dans l’Amazon Room, Griffeth semble gonfler à bloc pour renverser la vapeur. « J’ai profité d’un bon massage et les mauvaises ondes sont partis. J’ai pu parler à des amis entre hier soir et ce matin, et ils m’ont aidé à me remettre dans un état d’esprit positif. Maintenant, je réalise la chance que j’ai d’être ici. Avec mon petit stack, c’est le destin qui décidera, mais je suis en paix avec ça » pose l’Américain, tel un phénix qui renait de ses cendres.

Et le destin semble le récompenser. Dès la première orbite, le stack de Roongsak part au milieu. Open 600 000 de Koray Aldemir au bouton et tapis 2 millions chez Griffeth en SB. La parole vient sur Joshua Paige, qui prend cinq plaques jaunes, d’une valeur de 1 million et les envoie au milieu. Koray flaire l’embrouille et laisse la balle d’élimination à Joshua, qui retourne deux rois. Ca sent pas bon pour Roongsak qui tient 97. La table se lève pour assister peut être au premier busto, jusqu’à ce que vienne le flop A5Q.

« Mais oui, c’est maintenant, s’encourage Griffeth, à un trèfle du double up. - Belle main mon ami, elle est pour toi », répond étonnamment Joshua, comme s’il avait déjà perdu.

Visionnaire, le joueur voit le croupier dévoiler un 3 puis un 10 qui offre la flush à Roongsak, qui lâche un enthousiaste « Come-on ! » en levant le poing.

« T’inquiète pas, quand j’aurais gagné on sera bons amis » lâche Roongsak à son voisin, avant de se rasseoir, avec désormais une grosse vingtaine de blindes. - Fausto

Tres barriles

Ramon Colillas
On a pu compter sur Ramon Colillas pour se servir de son gros stack et nous offrir une belle démonstration de force d'entrée de jeu. L'Espagnol relance UTG et se fait payer par Jareth East (MP) et le plutôt short-stack Jack Oliver (BB). À partir du flop, Colillas va envoyer trois salves successives : 510 000 sur J53, 2,6 millions sur 9 et enfin 7,9 millions sur la rivière 4. Cela représente le stack de départ de 131 joueurs, OKLM. Jack Oliver est son seul adversaire après le flop et les écrans de contrôle de l'équipe télé nous permettent de savoir avec précision combien de temps il a pris pour chaque décision : 45 secondes au flop, 44 secondes sur le turn, et.... 4mn50 sur la rivière ! L'Anglais abandonne, on ne verra pas de showdown. - Benjo

Une première heure animée

Jonathan Dwek
On ne s'est pas ennuyés autour du podium télévisé en ce début de Day 7, loin de là, avec 7 éliminations en 75 minutes, rien que ça. On a dit au revoir à Jonathan Dwek (36e, c'était un flip - photo), Ronnie Abro (35e, 22 contre KK), puis Stephen Gerber (34e, K-10 contre As-Roi).
Matija Dobric
Ensuite, Chance Kornuth a fait un beau strike dans un gros all-in préflop à trois joueurs : sa paire de 10 floppe le brelan pour battre le As-9 de pique de Matja Dobric (33e, photo) et le As-Dame de Matthew Schulte (32e). Derrière, Ruslan Dykshteyn et Denys Prydvor les ont suivis au guichet de payout (31e et 30e). Pour le dernier cité, il s'agit d'un bad beat horrible qu'on vous racontera dans l'article suivant. Ça pique pas mal. - Benjo

29 joueurs restants - Tapis moyen 13,75 millions
Prochain payout 198 550 $

Viser la lune ça ne leur fait pas peur

Main Event (Day 7) - Level 31 (120 000 / 240 000 BB ante 240 000)

Ciel
Il ne reste plus que 27 joueurs. Si l’on commence à s’inquiéter pour Nicolas Dumont, on a toutes les raisons de se réjouir pour un Chevre.Miel en pleine phase d’ascension.

Tricky Nic

Table les 2 Nico
Voilà un coup qui sort des sentiers battus… On dirait que Nicolas Vayssieres a sorti le 4x4 du garage, histoire de pratiquer un peu de poker hors-pistes. Quitte à se mettre dans un spot bourbier.

La main débute avec une relance au bouton de notre héros. C’est payé par Alejandro Lococo (vous savez, le rappeur argentin) en grosse blinde. Jusqu’ici rien d’anormal, mais sur un flop K106, Vayssieres va refuser le c-bet, tiens tiens : on passe donc directement au turn, un J sur lequel Lococo prend l’initative, envoyant 575 000. C’est payé par le Français.

La rivière est un J et Lococo revient à la charge avec une mise résolument bourrine : 2,5 millions tout rond. Le désarroi et la nervosité sont palpables chez Vayssieres, qui soupire, souffle, secoue la tête et se met à réfléchir. Décision pas du tout anodine chez notre Français, qui dispose d’une bonne main. Mais de quelle nature ? Après deux bonnes minutes dans le tank à tripoter ses jetons, mettre de côté une pile de 2,5 millions pour vérifier combien il lui resterait en cas de call/muck, on aura la réponse : le vainqueur du KING5 complète la mise. De call/muck il n’y en aura pas car Lococo retourne Roi-Dame pour la top paire : un « value cut » en bonne et due forme car Vayssieres était en tenue de camouflage avec sa pocket paire d’As !

Avec ce coup sournois à souhait, Nicolas Vayssieres remonte à 14 000 millions : le voilà de nouveau dans le club des gros stacks. Il disposera de 50 BB pour attaquer le deuxième niveau de la journée et prendre place autour de l’une des trois dernières tables du tournoi. Miam. - Benjo

Cabrera, le faux footix

David Cabrera,
Un coq bleu à crête rouge en guise de logo ? Voilà qui nous rappelle aux bons souvenirs de 1998. Le dessin de la mascotte apparait sur le gilet d’un joueur assis sur la table 478. Un nouveau joueur français aurait-il fait irruption au Day 7 de ce Main Event ?

Absolument pas. D’ailleurs, ce n’est pas un Footix qui est tissé sur son vêtement, mais un oiseau nommé « Jayhawk », la mascotte historique de Kansas University, l’une des équipes les plus fameuses de la NCAA, la ligue de basket universitaire américaine. « Je suis un fan de l’équipe de basket, je vais très souvent au stade pour les voir jouer » explique ce joueur, pas vraiment concerné par l’épopée de Zizou.

Très expressif, le joueur n’arrête pas de tchatcher avec sa table. Il profite du moment, rigole avec ses adversaires, juste avant de leur prendre un petit pot pour maintenir son stack à flot. Après un 3-bet en SB et un c-bet non payé, il montre gentiment As-Roi à son voisin. « Ma maman m’a dit qu’il fallait que je 3-bet plus souvent, commente le joueur après coup. Le problème, c’est que je suis un gros nit. Je ne joue que As-Roi+ ».

Brouilleur de piste, le joueur doit donc recevoir beaucoup de premiums, puisqu’il entre dans un coup sur trois. Mais au moment où je vois Alex, notre collègue espagnol lui parler dans sa langue natale, je comprends la supercherie. Cet homme n’est autre que David Cabrera, l’un des meilleurs joueurs espagnols de sa génération.

« C’est un top joueur de cash-game qui vit à Playa Del Carmen, au Mexique, précise notre spécialiste Alex. En tournoi, il ne joue quasi que le Main Event. Il donne l’impression d’être un amateur en parlant beaucoup, mais les regs de sa table savent très bien qui il est ». Sacré David.

À l’instant, l’Espagnol vient d’ailleurs de s’engager dans un gros duel face au spécialiste Highroller Koray Aldemir.

Open 600 000 de Cabrera au bouton et depuis la grosse blinde, l’Allemand place le 3bet à 2,1 millions. Cabrera paye et paye le C-bet 1/4 sur le flop Q95. La turn 4 ouvre un deuxième flushraw puis après un temps de réflexion, Koray check. Un move faiblard qui sent l’enfumage. David check derrière lui. Aldemir envoie finalement 2,1 millions sur la river J, snap call par Cabrera qui montre KQ. Pas assez pour battre le brelan QQ de Koray, qui était bien en trap. « J’ai adoré le flop, mais j’étais drawing dead » s’amuse David, qui se garde un stack de 30 blindes. - Fausto

Kornuth a sorti la machette

Chance Kornuth
Le dernier niveau a fait des ravages. 2 heures de jeu seulement pour atteindre le nouveau re-draw. Nos Français sont toujours dans la bataille, avec un stack de combat avoisinant les 30BB chez Vayssières et seulement 14 BB chez Dumont, qui n’a pour le moment pas réussi à tirer son épingle du jeu en table TV principale. Mais pour débroussailler le field, on pouvait faire confiance à Chance Kornuth (photo).

Après sa double élimination du début de journée, l’homme au 8 millions de dollars de gains continue de couper des têtes, sans se soucier de la propreté de la décapitation. J’en veux pour preuve la sortie de Denys Prydvor, abattu sous les projecteurs de la table télévisée de la pire des manières. En bataille de blindes, Denys emmène ses deux as à tapis, payé biensur par le AQ de Kornuth, pour une quinzaine de blindes. La lame tranche net dès le flop : 8103, flush max, drawing dead turn et l’Ukrainien sort brutalement de ce Main Event.

Juste avant lui, le shortstack Ruslan Dykshteyn s’écrasait contre le AJ de Chase Bianchi, qui domine tranquillement le A7 de son adversaire. Après avoir craqué les rois en début de journée Roongsak Griffeth voyait son destin s’arrêter en 29e position sur une rencontre similaire face à Lewis Spencer. Et à l’instant, c’est Matthew Jewett qui vient de sauter sur un flip avec 33 contre le KQ de Jareth Heat, qui trouvait flush sur un board 7A253.

Résultat : les floors ont mis le tournoi en pause, afin de réorganiser les 27 derniers joueurs autour des trois dernières tables. La quête du Graal se poursuit. - Fausto

Faire dans sa couche

Cette main date du Day 6 mais peu importe : elle est absolument immanquable. Si vous vous demandez ce qui pousse Nicholas Rigby à jouer les deux pires cartes du paquet, sachez qu’il s’agit d’une tradition à Pittsburg, son fief. Là-bas, on ne joue pas au jeu du 7-2 (chaque joueur doit payer une BB ou deux à celui qui gagne un coup avec cette main) mais au jeu du 3-2. « Dirty Diaper », les couches sales, est le surnom de cette combinaison. Mais du coup, on ne sera pas étonné d’apprendre que c’est devant sa télé que Rigby suit désormais le Main Event : l’Américain a coulé hier en 52e place. - Benjo

Is this the Bluff of the Year?

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— PokerGO (@PokerGO) November 15, 2021

27 joueurs restants - Tapis moyen 14,8 millions Prochain payout 241 800 $

Collision fratricide

Nicolas Vayssieres élimine Nicolas Dumont en 23e place (241 800 $) Main Event (Day 7) - Level 33 (200 000 / 400 000 BB ante 400 000)

Nicolas Dumont
Régulièrement assis aux mêmes tables depuis le milieu du Day 6, les deux derniers Français du Main Event avaient jusque-là réussi à s'éviter. Pas par calcul ni par entente secrète, bien entendu : au poker, il n'y a pas d'amitié qui compte, ni d'appartenance géographique, et l'esprit de corps est rangé au placard à la seconde où les cartes sont distribuées. Non, si Nicolas Dumont et Nicolas Vayssieres ne s'étaient pas encore réellement affrontés jusqu'ici dans le Main Event, c'est simplement parce que les cartes, la dynamique de la partie et leurs styles respectifs l'avaient décidé ainsi.

Jusqu’à cette main, aux alentours de 17h30, lorsque l’éternel short-stack Nicolas Dumont trouve K9 et décide que cette combinaison est bien suffisante pour mettre ses six blindes et demie au milieu, en position UTG. Derrière, Nicolas Vayssieres soulève une paire de 7. La stratégie à adopter n’est pas bien compliquée non plus : reshove, pour 8,67 millions au total - le vainqueur du KING5 avait auparavant passé quelques open-shove non payés pour se refaire une petite santé.

Les autres joueurs s'écartent du coup, nos deux Français sont levés, les jeux sont retournés : c'est un flip qui va décider de leurs destins, des destins liés depuis qu'ils ont atteint ensemble les demi-finales du plus gros tournoi du monde.

Nicolas Dumont
Le flop J97 sonne comme une sentence irrévocable pour Dumont : le voilà réduit à trouver une improbable combinaison runner-runner. Le turn 6 entérinera définitivement le verdict. Embrassades, cris dans le rail, et marche solitaire vers le bureau des payouts, suivi par les caméras de PokerGO : pour son premier ITM sur le Main Event des WSOP, le vainqueur de l'EPT Monte Carlo a chevauché le tigre jusqu'en 23e place parmi 6 650 inscrits. Une performance au goût d'inachevé, pour sûr, mais une sacrée performance tout de même, qui vient avec un lot de consolation enviable : près de 250 000 dollars.

Nicolas Vayssieres est désormais seul pour représenter le clan tricolore. Muni des jetons de Dumont, il repasse au-dessus de la barre des 12 millions.

Nicolas Dumont
Grâce à cette très belle démonstration de poker « survivor » - il n’a que rarement dépassé les 30 BB depuis 48 heures - Nicolas Dumont récolte son plus grain en live depuis sa victoire à Monte Carlo en 2018

Nicolas Dumont
22 joueurs restants - Tapis moyen 18 millions Prochain payout 241 800 $

La peur n’empêche pas le danger

Main Event (Day 7) - Level 33 (200 000 / 400 000 BB ante 400 000)

Rail
Ils ne seront que vingt à avoir seulement 75 minutes pour manger : les autres auront tout leur temps, y compris Glynn Beebe et David Cabrera, tous deux éliminés à la fin du Level 33. Ayant manqué un 3-bet et perdu quelques autres bricoles de pots après avoir éliminé Nicolas Dumont, Nicolas Vayssieres reviendra du break avec 6,5 millions, soit 13 blindes. Comme ils disaient dans La Cité de la Peur : c'est bien, mais pas top. Tout pourra aller très vite d'ici une heure et quart... dans un sens comme dans l'autre.

Comment calmer un enthousiaste en une leçon ?

Andreas Kniep
C’est l’un des visages marquants de ce Main Event. Avec ses cheveux longs, coiffés d’un chignon majestueusement dressé sur le crâne, sa moustache ondulée, sa barbiche et sa veste en jean décorées de patchs de motards, Andreas Kniep pourrait déjà se voir décerner le bracelet du style, parmi les derniers survivants de ce Main Event.

En plus de sa dégaine originale, ce fan du Bayern Munich se fait remarquer par sa conversation. Prolixe, énergique, souriant, il alimente la discussion à la table dans un esprit agréable et détendu. Le candidat parfait pour les caméras de PokerGo, toujours à la recherche d'un bon client. Tous les jours, il a droit à son interview, parfois même pendant le jeu, comme à l’instant, où son petit passage face caméra a failli lui couter sa grosse blinde.

Mais c’est surtout sur la main suivante qu’Andreas va se retrouver sous le feu des projecteurs. Ouverture 800 000 d’Arkadi Onikoul au Low Jack, 3-bet par Mitchell Halverson juste derrière lui. La parole arrive sur Andreas en SB qui se pose quelques secondes, puis place le cold-4-bet à 4 millions. Arkadi répond par un 5-bet shove pour ses 15,5 millions de jetons, Mitchell comprend qu’il n’a rien à faire ici, mais Andreas paye dans la seconde, en hochant la tête, l’air de dire qu’il ne peut rien faire d’autre. En effet, il y a deux As chez l’Allemand, contre deux Rois chez Arkadi, le cauchemar du poker, pour créer le plus gros pot du Main Event jusqu'à présent - 35 millions, largement assez pour aller s'installer dans les hauteurs du classement.

Les joueurs se lèvent, les caméras se ruent sur la table et tout le monde retient son souffle pour ce pot monstre. Pas d’inquiétude sur le flop 2Q8, pas plus de sueurs sur la turn 6 et puis… Le drame. Un K sur la river donne le brelan à Onikoul. Enorme coup de massue sur la tête d’Andreas. Tout d’un coup, on ne l’entend plus. - Fausto

Colilas l’a dans l’os

Ramon Colillas
Il marchait sur les tables depuis quelques jours. Chipleader pendant de longs niveaux, navigant systématiquement au dessus des 100 blindes, on pensait Ramon Colillas touché par la grâce du champion. Le vainqueur PSPC, l’homme qui en 2019 a gagné 5,1 millions d’euros en un seul tournoi marchait tout droit vers une nouvelle table finale aux prix délirants. Mais en dix minutes, la chance a tourné.

D’abord sur une rencontre assez classique. Ouverture 800 000 de Koray Aldemir, 3-bet chez l’Espagnol 2 400 000 et 4-bet shove chez Joshua Remitio, qui joue son tournoi pour 8,5 millions de jetons. Fold chez Koray, mais pas chez Ramon qui paye sans trop attendre le tapis de l’Américain.

L’Espagnol tient AK, en flip face au JJ de Remitio. Le flop K610 réduit presque à néant les espoirs de l’Américain, puis le croupier dévoile un 7, puis un 4 qui offre une flush backdoor à Joshua, de retour à 19 millions de jetons.

Une orbite plus tard, l’Espagnol est engagé dans une même séquenc, face à un autre opposant, le Turque Ozgur Secilmis. Open, 3-bet, 4-bet shove 9 millions, payé par Ramon Colilas, qui tient une nouvelle balle d’élimination. Avec plus d’équité cette fois puisque le champion PSPC tient QQ contre AQ. Le flop 810J lui donne même un tirage flush, la turn J ne change rien, puis encore une fois, Ramon se fait poignarder sur une river assassine : K, suite et fin de l’enfilade. Chipleader il y a encore vingt minutes, Ramon Colilas tombe à 15 millions, une grosse trentaine de blindes. Secilmis revient près des 20 millions. - Fausto

20 joueurs restants - Tapis moyen 20 millions
Prochain payout 241 800 $

À une table du Graal

Main Event (Day 7) - Level 33 (200 000 / 400 000 BB ante 400 000)

18 chaises
Seules 18 chaises sont désormais nécessaires pour assoir tous les joueurs restants dans le Main Event

Après un redémarrage poussif - la digestion a fait son taf - deux joueurs ont été éliminés coup sur coup, après 80 minutes d'attente. C'est donc officiel : il ne reste plus que deux tables actives dans le Main Event... et Nicolas Vayssieres sera assis à l'une d'entre elles, ayant réussi à préserver un stack pourtant ultra réduit, grâce à quelques shoves préflop tentés avec le sens timing qu'il fallait. C'est avec six blindes qu'il va tenter de naviger l'avant-finale. Pfiou.

Deux de chute

Retour de dîner fatal pour deux de nos vingt survivants. Un craquage et un flip qui permettent de dessiner les deux dernières tables du plus beau tournoi du monde. Redraw annoncé par les floors, petite pause le temps de brancher le micro des nouveaux joueurs qui auront l’honneur de siéger en table télévisée et le match pourra reprendre. Mesdames et messieurs, place à l'avant-finale de ce Main Event WSOP !

Lewis Spencer
C’est d’abord Lewis Spencer que le destin a décidé d’éjecter. Le jeune Anglais trouve un bon spot pour faire doubler ses dix blindes. Deux barbus, payés par le A9 de Vasu Amarapu. Le public se lève pour réclamer un as et une nouvelle élimination : un souhait aussitôt exaucé. Le flop A3Q touche sévèrement Lewis, et la turn A met le Britannique à terre. Il est achevé après une rivière 4. Le parcours de Spencer s’arrête en 20e position. Jusque-là, sa meilleure perf en live lui avait apporté 2 800 $. Ce soir, il repart avec 241 800 $.

À peine le public a-t-il le temps de se rasseoir qu’on entend des clameurs sur la « secondary featured table ». Jung Woo vient d'envoyer ses vingt blindes au milieu avec deux 10 face au chipleader Koray Aldemir. L’Allemand a payé avec AJ et la pièce est tombée du côté d’Aldemir, le board 62J93 donnant une top paire à Koray, suffisante pour éjecter l’Américain.

Rembobinons pour revenir sur une élimination pas encore détaillée dans ce fabuleux reportage [NDLR : c'est bien vrai] [NDLR2 : oui bon, ça va les chevilles ?] : celle de David Cabrera. Après avoir trouvé une rivière salvatrice pour doubler sur Ramon Colilas, Joshua Remitio se charge d’éliminer l’autre Espagnol de la table. Cette fois, c’est lui qui tenait deux Dames, et cette fois, ça a tenu face au AJ du spécialiste de cash game. Tombé à 8 millions de jetons en milieu de journée, Joshua Remitio passait ainsi la barre des 40 millions de jetons pour former avec Koray Aldemir et Arkadi Onikoul un solide trio de chipleaders. - Fausto

God Save the grinders

English Lads
Derrière l’armada habituelle de joueurs Américains, qui représente la moitié du field restant, ce sont les Anglais qui comptent le plus gros contingent. À 18 joueurs resstants, Jarreth Eath et Jareth Lewis caressent toujours l’espoir d’une victoire sur le plus beau du monde, 21 ans après Mansour Matloubi, premier joueur britannique (et premier joueur non-américain) à remporter le Main Event des WSOP. Et les Anglais sont même plutôt bien placés.

Le plus célèbre d’entre eux, ou du moins le moins inconnu, répond au nom de Jareth East. Présent sur le circuit depuis près de 10 ans, le Britannique a déjà joué des FPS, des EPTs, et des Main Event WSOP, qu’il a d’ailleurs deep-runé en 2015, en parvenant jusque’au Day 4. Mais la plus belle perf’ de sa carrière est bien plus récente. Grindant assidument depuis sa maison de Bournemouth, ce fan d’Arsenal a profité du confinement pour se monter une belle bankroll en ligne. Et à l’occasion du WPT Online Championship, il a même pété les scores, en remportant le tournoi à 1 000 $ pour 557 patates. Avec ses traditionnelles lunettes bleues, et son logo 888 floqué sur le cœur, Jareth mène le contingent anglais avec un beau stack de 20 millions de jetons.

Juste à sa gauche, c’est un autre fan des Gunners qui a la position sur lui. Jack Oliver n’a pas la même expérience que son voisin, mais depuis deux ans, il connaît une progression fulgurante dans le monde du poker. En 2018, il partait en freeroll pour son premier Vegas, grâce à un ticket pour le Millionaire Maker remporté sur un Championnat étudiant. Habitué des tournois réguliers du Casino Grosvenor de Coventry, Jack obtenait à cette occasion son premier ITM sur le circuit international.

« C’est après ce voyage qu’il s’est mis au poker à plein temps, me commente Chris, qui a atterri ce matin à Las Vegas avec ses Euan, Paul et Chris, pour encourager leur copain. On est potes depuis longtemps et on partage cette passion ensemble. On ne pouvait pas rater ça ». En bon anglais, le rail est bien évidemment armé de pintes pour soutenir le copain, en passe de réaliser un exploit magnifique.

Engagé cette année sur le premier Main Event de sa carrière, Jack Oliver a dores et déjà explosé son record de gains. Il y a deux ans, il avait remporté sa première grande victoire sur un DeepStack Extravaganza au Venetian, mais cette semaine, le jeune Britannique est en train de franchir un nouvelle étape dans sa jeune et prometteuse carrière. - Fausto

18 joueurs restants - Tapis moyen 22,11 millions
Le payout du reste de la soirée :
10e et 11e : 585 000 $
12e et 13e : 470 000 $
14e et 15e : 380 050 $
16e et 18e : 305 000 $

Le Main Event, avant c’était plus classe

Andreas Kniep apportait un peu de style aux demi-finales : il faudra désormais compter sans lui Main Event (Day 7) - Level 34 (250 000 / 500 000 BB ante 500 000)

Andreas Kniep
Cravate en bois, maillot du Bayern de Munich, veste en jean cousue à ras-bord de patchs de toutes les couleurs, on en passe et des meilleures : de ce bric-à-brac digne des Puces de Clignancourt, Andreas Kniep arrivait à en sortir un style bien à lui, qui détonnait - en bien - avec les t-shirts décatis, pantalons de jogging et autres vestes à capuche de ses adversaires. On en parle au passé, car l'Allemand a joué, et perdu le flip de trop face à une autre personnalité atypique du cru 2021 du Main Event, le rappeur argentin Alejandro Lococo.

Pour sa dernière main, Kniep a tenté de la jouer masqué, se contentant de limper sa petite blinde avec une paire de Valets rouge. Assis à sa gauche, Lococo ne se fait pas prier pour mordre à l’hameçon et relancer : et pour cause, il a lui trouvé un AQ éminemment valable.

La réponse de Kniep est logique et ne se fait pas attendre : tapis, pour 32 BB au total. Lococo demande le compte… et décide d'investir les 14 millions demandés, plus de la moitié de son stack.

Andreas Kniep
Au showdown le suspens sera bref : un A se pointe dès le flop. La Dame sur le turn donnera des portes de sortie supplémentaires à Kniep sous la forme d'une ventrale, mais la rivière est un inutile 3.

Et c'est comme ça que l'on est tombé à 17 joueurs, plus ou moins tous habillés de façon tout à fait banale.

Le KING5 trahi par K-5

Nicolas Vayssieres éliminé en 17e place (305 000 $) Un an après la Top Shark Academy, sept mois après avoir remporté le KING5, le grinder de 28 ans écrit la plus belle page de sa jeune carrière Main Event (Day 7) - Level 34 (250 000 / 500 000 BB ante 500 000)

Nicolas Vayssieres
On espérait vous l’annoncer le plus tard possible. L’heure du verdict a malheureusement sonné : Il n’y a plus de Français dans ce Main Event. Après sept jours de swings, de grind, de sueur, et de larmes, Nicolas Vayssières aka Chevre.Miel est éliminé en 17e place du Main Event WSOP.

Toute la journée, il aura fait les montagnes russes. Un pic à 15 millions au moment du redraw à 27, une glissade dangereuse autour des douze blindes après un enchainement de spots malheureux, un bol d’air après le duel fratricide qui cause l’élimination de Nicolas Dumont… Mais lors de l’ultime descente, le grinder a glissé, sans parvenir à se relever.

« J’ai beaucoup fluctué sur les derniers niveaux, confirme le joueur, naturellement sonné par cette élimination aux portes de la table finale. Au niveau des émotions, c’est dur à gérer arrivé à ce stade du tournoi. Mais ça montre que je n’ai pas eu peur de jouer des mains. Puisqu’il n’y avait pas de paliers avant la 18e place, j’ai pris les coups les uns après les autres, comme si c’était un tournoi comme les autres. ».

Ces coups ne lui ont malheureusement pas été favorables. Plusieurs petits pots perdus, un call/muck pour retomber sous les dix millions, Papo MC qui lui passe un joli bluff… En deux niveaux, Chèvre Miel a fondu pour descendre sous les trois blindes ! Comme un symbole, il sortira sur une rencontre à la fois étonnante et anodine : Le KING5 lui a permis de vivre cette aventure, le King-5 se charge aussi de la terminer. Envoyant ses derniers jetons sur une relance Hi-jack de Sean Ragozzini, Nicolas Vayssières voit son A9o se cracher contre… un Roi et un 5. Cela ne s'invente pas. L’Australien touchera même un full sur le board AK3K5. La boucle est bouclée.

Started from a freeroll now we're here

Nicolas Vayssieres
La tristesse de Nicolas est palpable au moment de rejoindre ses potes qui se pressent pour le congratuler. C’est toujours le cas lors d’une élimination en demi-finale d'un MTT. Ça l’est légèrement plus sur le Main Event WSOP, à quelques places d’une table finale légendaire et de 8 millions de dollars. « J’ai besoin de vingt minutes pour respirer, boire de l’eau et être tranquille » explique le joueur, alors que ses potes proposent déjà d’aller fêter ça dans les bars du Resorts World. « Il faut boire au moins au moins 3 litres d’alcool ce soir ! » recommande un membre du rail, visiblement prêt à embrayer sur les festivités. Une bonne bière aidera surement à faire passer la déception. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne laisse place à la fierté.

Durant sept jours, Nicolas a porté haut les couleurs du poker français, avec un run magnifique qui a démontré tout le talent de ce joueur de poker, sans aucun doute promis à une fabuleuse carrière. Il nous a fait vibrer, il nous a fait hurler, il nous a fait rêver sur le plus beau des tournois du monde. Son parcours est récompensé par une perf' stratosphérique à 305 000 $. Pas mal pour ce qui avait débuté comme un freeroll.

L'heure de la digestion

Nicolas Vayssieres
Cette récompense vient conclure une année épique pour le grinder français. Une 3e place sur la Top Shark Academy en janvier, où le joueur se présentait aux yeux du poker français. Des braquages en série sur les rooms online, ponctués par une victoire sur le KING5 avec ses amis de grind. Cette aventure collective lui a donné le droit de s’envoler pour Vegas, de prendre le départ de ce Main Event et de percer le tournoi jusqu’à cette 17e place. C’est toute cette épopée qu’il faudra avoir en tête au moment de porter un regard sur cette superbe performance.

Après ce Vegas fou, Nico filera bientôt au Guatemala, où sa copine l'attend depuis quelques jours. Il avait une bonne raison d'être en retard. Sous le soleil guatémaltèque, et avec un bon verre de Ron Zacapa, il se rendra compte qu’il a réalisé quelque chose d’énorme. Bravo Nico. - Fausto

Sortons les dossiers du placard

Mai 2018. En plein milieu du SISMIX à Marrakech, Harper tourne un tutoriel beer-pong pour Winamax TV. Devinez qui est son cobaye pour l'affronter devant la caméra ?

Décembre 2020. Nicolas se soumet à l’une des épreuves les plus redoutées de la Top Shark Academy : la vidéo de présentation. Il s’en tire avec une bonne note et en nous faisant marrer. Un mois plus tard, il atteint l’ultime épreuve du concours de recrutement annuel du Team Winamax, mais ne peut rien faire contre un On_The_Road ayant tout dévasté tout sur son passage.

23 avril 2021 : Après deux mois de compétition en équipe, la finale du KING5 est annoncée. Chevre.Miel y marque le but en or qui permet aux shérifs - c’est le nom de leur formation - de partir à Vegas pour disputer le Main Event des WSOP en freeroll. Un à un, les visages des vainqueurs apparaissent en visio au milieu du direct spécial de Winamax TV et Chevre.Miel est porté aux nues par ses coéquipiers : « Il a déroulé ! C’est le MVP : il nous a fait gagner au Stade 3, au Stade 4, et ce soir ! » dixit Antoine. « C’est la première fois que j’étais stressé depuis le début du KING5 » Sept mois plus tard, Nicolas Vayssieres peut fièrement brandir un nouveau titre de MVP : celui du clan français sur le plus gros tournoi de poker du monde.

Terre de contrastes

Des profils et des tapis disparates en finale du Main Event La partira reprendra mardi à 16h (01h en France)

Finalistes Main Event WSOP 2021
On y regrettera l'absence de nos deux derniers protégés, Nicolas Dumont et Nicolas Vayssieres, éliminés sur la dernière ligne droite. On n'y trouvera guère de noms véritablement établis, puisque Chance Kornuth et Ramon Colillas ont chuté après avoir été en possession de très gros tapis. Mais on la suivra tout de même avec la plus grande des attentions. Car cela faisait deux ans qu'on n'avait pas été invités à voir de près ses projecteurs, ses caméras, et ses gradins bondés et bruyants. Car son échelle des gains bizarroïde a déjà fait beaucoup jaser et ne manquera pas de continuer à susciter le débat. Car on retrouve à son casting des écarts de tapis dingues et des profils résolument hétéroclites. Elle, c'est la table finale du plus beau et du plus gros tournoi du monde, le Main Event des World Series of Poker. Qui pour la gloire éternelle, le bracelet, et le magot de huit millions de dollars ? En attendant son coup d'envoi, programmé mardi à 16 heures (1 heure du matin en France), on vous déroule la liste des neuf soupirants qui aimeraient bien rouler une grosse pelle au Big One au cours des deux prochains jours.

Siège 1 : Jareth East (UK) 8 300 000 - 10 BB

Jareth East
Lanterne rouge de la finale après avoir tutoyé les 20 millions durant les demi-finales, Jareth East aura fort à faire avec à sa gauche directe un chip-leader possédant 17 fois plus de jetons. Pour s'en sortir, le joueur de Bornemouth pourra compter sur dix ans d'expérience sur le circuit. Quoi quo'il arrive, son high score réalisé à l'occasion d'un WPT Online organisé pendant le confinement - 557 000 $ - sera largement battu. - Benjo

Siège 2 : Koray Aldemir (Autriche) 140 000 000 - 175 BB

Koray Aldemir
Le plus beau palmarès de cette table finale. Assurément le plus experimenté aussi. Certainement le plus complet techiquement. Ah, et le plus gros stack aussi, et de loin. Bref, l'immense favori de ce Main Event. - Fausto

Siège 3 : Jack Oliver (UK) 30 400 000 - 38 BB

Jack Olivier
Un autre Britannique cherchera à rejoindre Mansour Matloubi dans le club des vainqueurs du Main Event originaires de la Perfide Albion, avec un stack dans la moyenne. Lui aussi est fan d'Arsenal, mais ne dispose pas de la même expérience : ce n'est qu'en 2018 qu'il a découvert Vegas après avoir gagné un freeroll pour étudiants. Un voyage qui l'a poussé à devenir professionnel, mais ce n'est qu'en 2021 qu'il a tenté l'aventure du Main Event pour la première fois, deux ans après une grosse victoire sur un DeepStack du Venetian. Cette fois c'est confirmé : sa carrière est bien lancée. - Benjo

Siège 4 : Ozgur Secilmis (Turquie) 24 500 000 - 31 BB

Ozgur Secilmis
Il est à notre connaissance le premier citoyen Turc atteignant la table finale du Big One : on peut supposer que la vie d'Ozgur Secilmis est sur le point de changer radicalement. Habitué depuis 2013 des compétitions organisées à Chypre, il semblerait qu'il disputait pour la première fois les WSOP, avec cinq ITM enregistrés au Rio depuis le 22 octobre, mais aucun auparavant. Sa place dans le cénacle, il la doit en partie à un gros bad beat infligé à Ramon Colillas à 20 joueurs restants, lorsque son As-Dame s'est amélioré contre les Dames de l'Espagnol. - Benjo

Siège 5 : George Holmes (USA) 83 700 000 - 104 BB

George Holmes
Le dernier représentant des joueurs purement amateurs est un véritable miraculé : en début de demi-finales, il tombait à tout juste une blinde ! Quelques mains plus tard, il parvenait à quintupler son stack et deux heures plus tard, il était de retour dans la moyenne. À peine croyable, et cette dose d'émotions doit probablement être décuplée par le fait que George Holmes s'est qualifié pour 50 dollars en ligne, et n'a jamais atteint les places payées d'un tournoi auparavant. Cerise sur le gâteau : il est l'un des deux seuls joueurs qui entameront la finale avec un stack supérieur à cent blindes. - Benjo

Siège 6 : Chase Bianchi (USA) 12 100 000 - 15 BB

Chase Bianchi
Seul joueur encore en lice à avoir déjà gagné un bracelet WSOP, Chase Bianchi dispose d'une expérience du live aussi impressionante que sa barbe. Sa particularité ? "Timer" ses adversaires après une minute de jeu, ce qui lui permet de se faire beaucoup d'amis dans le public et sur les tables. Le méchant qu'on aimerait bien voir vaincu, mais qui est si fort qu'on ne peut esperer le battre que sur le dernier niveau du jeu. - Fausto

Siège 7 : Joshua Remitio (USA) 40 000 000 - 50 BB

Joshua Remito
Ce joueur de Cash Game natif de l'Arizona s'est installé récemment à Las Vegas. Il en a profité pour jouer le premeir Main Event de sa carrière. Et puisqu'il était au Day 7, il en a profité pour inviter tous ses potes d'Arizona, qui ont presque réussi à égaler le rail français en termes de décibel. - Fausto

Siège 8 : Alejandro Lococo (Argentine) 46 800 00 - 59 BB

Alejandro Lococo
Le roi du freestyle sud-américiain fait vibrer depuis sept jours des millions de fans en Argentine et partout dans le monde. Porté par tout un peuple, il a l'audace et le stack pour brouiller les pistes et rebattre les cartes de ce Main Event. L'outisder qui peut créer la surprise. - Fausto

Siège 9 : Hye Park (USA) 13 500 000 - 17 BB

Hye Park
Chipleader du Day 7, le joueur du New Jersey a dégrind toute la journée pour boucler la journée avec deux fois moins de jetons qu'au départ. Amateur de variantes, Hye a préservé l'essentiel, une place en table finale sur le plus beau tournoi du monde. Techniqument affuté et conaissant la pression des grosses tables finales du circuit américain, Park a les capacités pour reprendre sa marche en avant. - Fausto

L'échelle des prix (à dormir debout)

Bracelet WSOP
C'est une tradition sur les WSOP depuis une quinzaine d'années : chaque finaliste du Main Event doit en repartir millionnaire... et il faut que la première place soit ultra giga costaud. Résultat : les deux derniers joueurs vont se battre pour presque 4 millions de dollars, tandis que l'écart entre les quatre premiers éliminés ne dépasse pas le demi-million. Rappel utile : les deals ne sont officiellement autorisés par les organisateurs.

Vainqueur : 8 000 000 $
Runner-up : 4 300 000 $
3e : 3 000 000 $
4e : 2 300 000 $
5e : 1 800 000 $
6e : 1 400 000 $
7e : 1 225 000 $
8e : 1 100 000 $
9e : 1 000 000 $

Une fin de journée en accéléré

Main Event WSOP
6 650 joueurs dans l’arène, 70 heures de combat, il n’en reste plus que neuf. Peu avant 3 heures du matin, le Main Event WSOP cuvée 2021 trouvait ses neuf finalistes. En tête d’affiche, et loin devant tous les autres autres figurants du casting, Koray Aldemir attaquera la table la plus importante de sa riche carrière dans la peau de super-chipleader. Derrière l’Allemand, trois regs américains, un rappeur argentin, deux jeunes anglais et un amateur Turque complètent le casting.

Pour se forger cette avance substantielle, il faut dire que Koray a fait le ménage, en remportant un coup clef contre l’autre Ark Onikul. Les deux gros stacks se sont entrechoqués dans une bataille de blindes dramatique.

Sur le niveau 300 000 - 600 000, l’Américain open 2 millions pour engager le duel avec Koray Aldemir. Le flop vient Q98. Avec sa gutshot et sa backdoor, Ark opte pour le check call, pour 1,8 millions de jetons. La turn 7 le conforte dans ses projets. Sur le bet 5,8 millions d’Aldemir, Onikul riposte par un check/raise, payé dans la douleur par Koray. L’Américain trouve la flush sur la river 8, mais est confronté à une décision lorsqu’Aldemir lui envoie le tapis pour 20 millions supplémentaires. Il paye avec sa couleur, insuffisante pour battre le full de Koray, qui a trouvé la « money card » avec son Q8. L’Allemand s’envole dans la stratosphère de ce Main Event, tandis que plusieurs de ses concurrents voient leur tapis raser le sol.

Ramon Colillas
Avant ce coup clef, plusieurs shortstacks avaient rendu les armes. Le Turque Ozgur Secilmis s’est chargé successivement de Mitchell Halverson puis de Ramon Colillas (photo), éliminés en cinq minutes d’intervalle. Son AQ tient face au KJ de Mitchell puis le Q10 de Ramon se crash sur le KQ de Secilmis dans un duel bouton contre grosse blinde.

Chance Kornuth
Chance Kornuth (photo) se faisait emporter dans un set up AK contre deux as chez George Holmes. Le beau parcours de Vasu Amarapu s’arrête en 13e position, après un flip crucial pour ses 20 dernières blindes face au jeune Anglais Jack Oliver. Le qualifié GG Poker, davantage habitué aux Daily de Las Vegas qu’aux hautes sphères des 10k se consolera avec 470 000 $, après un parcours de rêve.

Sean Ragozzini
Aussi solide sur les tables que sympathique en dehors, Sean Ragozzini voit la chance le quitter sur un duel de blindes inévitables. Avec 15 BB, l’Italo-Américain limp ses deux dames pour attraper Papo MC dans son piège. Le rappeur envoie le tapis, snap call par Sean Ragozzinni mais Aljeandro est bien vivant avec son A10[img=img_heart. Un peu moins sur le flop KQ5, mais Alejandro trouve un magnifique J sur la river pour faire sauter brutalement l’Américain en 11e position.

Réunis en table finale non-officielle, les dix derniers survivants se sont accrochés pendant une heure, le temps pour Koray Aldemir d’abuser de son stack pour écraser les multiples shorts de la table. Il finira par attraper les cinq blindes de Demosthenes Kiriopoulos dans un duel A3 contre le Q10 du joueur greco-canadien. - Fausto

Les demi-finalistes
10e - Demosthenes Kiriopoulos : 585 000 $
11e - Sean Ragozzini : 585 000 $
12e - Ark Onikul : 470 000 $
13e - Vasu Amarapu : 470 000 $
14e - Ramon Colilas : 380 050 $
15e - Mitchell Halverson : 380 050 $
16e - Chance Kornuth : 305 000 $
17e - Nicolas Vayssières : 305 000 $
18e - Andreas Kniep : 305 000 $

Rendez-vous à une heure du matin pour le coup d'envoi de la finale. Oui, on sait, ça fait tard.

VGG les gars :clipperton_island: :clipperton_island:

Wtf le prizepool ils ont bu ou quoi ? Aldemir est pas autrichien sinon