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WSOP 2021 - Main Event - 5

C’est reparti sur 33 tables

Main Event (Day 5) - Level 21 (12 000 / 24 000 BB ante 24 000)

HARD
Le poker, c'est parfois hard, et c'est pour ça qu'on l'aime

Pas de dégâts à signaler dans le clan Français durant la première heure. On en a vu gagner des jetons, on a vu d'autres en perdre... Oui, je sais, c'est à peine croyable : au beau milieu d'un tournoi de poker, nous avons assisté à du poker.

Adam dur

Jean-Luc Adam
Il était temps que l'on s'intéresse au cas de Jean-Luc Adam, qui jusqu'ici a vécu (dans ces colonnes s'entend) dans l'ombre des Nicolas Vayssieres, Clément Vandriessche, Julien Milliard et autres jeunes grinders tricolores en pleine ascension dans ce Main Event. D'autant que le super sénior (et vainqueur du tournoi WSOP du même nom il y a trois semaines) n'a pas à rougir de sa prestation en comparaison des gamins cités plus haut, ayant entamé le Day 5 en 98e position parmi les 292 derniers joueurs. Un capital qu'il s'est empressé de faire fructifier dès les premières orbites de la journée, suite à un coup où, pour nous spectateurs, le mystère restera entier.

La main débute avec une relance à 50 000 venue d’UTG, l’Américain Hayden Fortini. C’est payé uniquement par Adam de grosse blinde. Le Français va ensuite check/call un premier c-bet de 45 000 sur le flop J4K (après un temps de réflexion) puis un second bet de 135 000 sur le turn 8 (immédiatement, cette fois). La rivière est une Q et cette fois c’est Adam qui va prendre l’initiative avec un donk-bet de 226 000. Pas assez pour mettre Fortini à tapis, mais presque. Ce dernier abandonne rapidement. Beaucoup de jetons gagnés, zéro carte montrées : c’est bien joué. - Benjo

Ace on the River

En table 450, Arnaud Mattern paie en position une relance à 50 000 venue du début de parole, chez le bien stacké Alex Goulder. C’est payé aussi par la BB, David Coleman. Le flop tombe 1063. Un c-bet est envoyé, seulement payé par Arnaud. K sur le turn. Goulder revient à la charge avec une mise de 150 000. Arnaud ne va nulle part. Rivière : un A forcément pas anodin… mais qui va stopper le coup puisque les deux joueurs tapotent la table. Goulder montre une main qui a probablement eu besoin de la rivière pour passer devant : As-Dame. Arnaud rend ses cartes au croupier. Inutile de dire que ce n’est pas le départ rêvé pour le Français, qui avait entamé le Day 5 avec 38 BB. - Benjo

Le rail le plus long du monde

Bayonne
Quentin, David et François sont arrivés en dernière minute à Las Vegas avec un seul objectif : soutenir leur pote Nicolas Vayssieres. On aimerait tous avec des amis comme ça, prêts à se taper 36 heures de voyage depuis Bayonne juste pour offrir un soutien moral. « C’est marrant », glisse David en zieutant le matériel utilisé aux WSOP, « pour mon anniversaire on m’a offert des répliques de ces jetons. Cet été on a joué un tournoi à la maison, j’ai éliminé Nico avec deux As contre deux Rois. Je lui avais dit, ça te fait un entraînement pour Vegas. » Et David de nous raconter une seconde anecdote, impliquant un Chevre.Miel passant une soirée de type chargée dans le bar que possède David, avant de, le lendemain, gagner le Purple sur Winamax en pleine gueule de bois. « On le voit moins souvent depuis qu’il est à Malte… » Mais ils ont fait plusieurs milliers de kilomètres pour le voir deep run le plus beau tournoi du monde. Bravo les mecs. - Benjo

Martinet mal reveillé, Strehl met le coup de pelle

« J’ai pas bien dormi, confesse Johan Martinet. Avec leur stores de m**** qui filtre pas la lumière, j’étais de bout à 7h00. Mais bon, ça reste génial d’être là » rassure le Français. Johan semble en effet moins énergique que les autres jours. D’habitude, on le voyait tout fringuant, envoyant des gros parpaings d’entrée pour asseoir sa domination sur la table. Mais tombé à 1 500 000 en fin de Day 4, le Français semble un peu moins à l’aise. 60 blindes, ça reste correct non ? « C’est pas alarmant non plus, mais je vais moins pouvoir jouer. Avec ce stack, dès que tu te fais 3-bet, tu as une décision. Je vais prendre mon temps aujourd’hui », assure celui le pote de Jeremy Malod. Une stratégie « catenaccio » à l’italienne pour aujourd’hui ? Ca n’est pas dans les habitudes du bonhomme. Et le naturel revient au galop.

Christophe Strell
Dès la main suivante, Johan Martinet flat un open UTG de Christoph Strehl (photo). Le flop vient 669 et l’Autrichien C-bet 50 000. Martinet prend une belle pilasse de jetons verts et l’avance au milieu du tapis. Ca fait 325 000, re-raise x6. Prendre sont temps qu’il disait.

Son adversaire ne se dégonfle pas et paye la relance du Français. Martinet se calme par la suite et check-back sur la turn 4 et river 7. Strehl montre deux as, Martinet muck et continue sa marche arrière. Pour Christoph, c’est l’embellie.

Cet Autrichien n’est pas inconnu de nos services. C’est un ami d’ami, le collègue de Jean-Baptiste Dequengo. Le Français a rencontré Christoph dans les casinos de Salzbourg lors de son séjour en Autriche. Eliminé brutalement en milieu de Day 4, notre first timer germanophile a rejoint le rail aujourd’hui pour soutenir son pote Christoph, ainsi que Maximilien, un autre reg de Salzbourg, lui aussi toujours en place sur ce Main Event. « C’est mon 5e Vegas, mais mon premier Main Event, précise le braqueur » de l’Austria Poker Tour. Pour l’instant, ça se passe bien pour cette presque première fois : 1 700 000 jetons. En revenant de son brunch, c’est JB qui va être content. - Fausto

Anecdotes, statistiques et citations à la con

1 : le nombre de reporters Winamax s’étant fait attaquer par un chien à la sortie du petit déjeuner. Le Rottweiller, gigantesque et remonté comme un coucou, a bondi par la fenêtre ouverte d’une voiture arrêtée sur un parking. Rassurez-vous : aucun bobo à signaler chez Caroline Darcourt (puisque c’est d’elle qu’il s’agit), juste une belle frayeur au moment de se faire encercler par la bête.

Aperçu au bureau des payouts durant la première heure : Chris Moneymaker. Un temps chip-leader durant le Day 3, le Champion du Monde 2003 avait entamé le Day 5 avec moins de 30 blindes, et il ne lui en restait plus que quinze au moment de jouer son dernier coup, un flip avec As-Valet contre 66. Eux aussi n’ont pas passé le premier niveau : Matt Waxman, Dan Heimiller et Steve Zolotow. En tout, on a perdu une trentaine de joueurs en soixante minutes. Le rythme se ralentit mais reste soutenu.

261 joueurs restants - Tapis moyen 150 000
Prochain payout 38 600 $

On connaîtra un nouveau champion mercredi

Les derniers anciens vainqueurs du Main Event encore en course ont tiré leur révérence Main Event (Day 5) - Level 21 (12 000 / 24 000 BB ante 24 000)

Joueur WSOP
Avec l’élimination de Qui Nguyen, il ne reste plus aucun joueur en course sachant ce que ça fait de gagner le Main Event. On a aussi perdu le premier membre du clan Français…

Qui va à la chasse…

Qui Nguyen
Information officielle et importante en ce début de Day 5 : mercredi, les WSOP couronneront un tout nouveau Champion du Monde de poker en 2021. Si vous avez suivi ce coverage attentivement, vous comprenez donc qu’on va vous causer de l’élimination de Qui Nguyen. Après Chris Moneymaker, c’est Qui Nguyen qui a disparu durant le premier niveau. Son destin s’est également disputé sur un coin flip, AQ contre 88 chez l’américain Jesse Lonis. Beaucoup de personnes critiquaient le Champion du Monde 2016, notamment à cause de son jeu un poil fantasque. « Lui, c’est sur, on ne le reverra jamais », a-t-on pu entendre, ou encore « il a épuisé son stock de chance pour 10 ans ». La preuve que ces médisances ne sont pas tout à fait justifiées. - Veunstyle

Il en fallait bien un premier

Ivan Deyra
Aïe, la première mauvaise nouvelle de la journée, dès le premier niveau du Day 5 : Ivan Deyra est éliminé du tournoi, il est le premier tricolore à déposer les armes aujourd’hui. Le Bordelais s’est fait setup, ça arrive malheureusement. C’est toujours plus embêtant quand cela se produit sur le Big One. Dommage, car après avoir commencé à la table de Stephen Chidwick, il avait réussi à se faire déplacer sur une table qui semblait un peu plus abordable.

Sa dernière main, Ivan l’a disputée en début de parole, muni de AJ, payé par un joueur en MP, payé en BB. Puis sur un tableau K23TQ, Ivan a envoyé 45 000 au flop (just call par MP), 140 000 sur la turn et 350 000 et tapis river. On a quinte quand même ici monsieur ! Pas de chance, son adversaire pédalait depuis le flop et a fini par rentrer la couleur rivière avec son A2.

« Déçu, comme à chaque fois que tu bust du Main Event, mais en vrai, je suis quand même satisfait de mon parcours ». Ivan s’incline officiellement à la 245e place de ce tournoi pour 38 600$, de quoi parfaitement finir le séjour et disputer les quelques derniers tournois de l’automne en freeroll. - Veunstyle

C’est qui le patron ?

Nicolas Vayssieres
Comment va le KING5 ? Ça va merci, la chèvre roule sur le miel ! Installé sur la table la plus proche du rail et de l’entrée de l’Amazon Room, Nicolas Vayssières en profite pour faire le spectacle. Le popcorn est super cher, on est à Las Vegas, alors on va juste se glisser derrière la barrière, debout et sans rien à grignoter, et on va admirer tout ça.

Un joueur open à 61 000, payé deux fois (dont Nicolas) avant que Mark Zullo, depuis sa BB, ne squeeze à 315 000. Chevre.Miel est le seul à payer. Puis sur 42A, l’Américain place son continuation bet à 300 000. Payé monsieur… Sur la turn 8, l’adversaire du Français ralentit et check. Nicolas saute sur l’occasion et propose une mise à 620 000… payé monsieur. La river est un 7, et après un nouveau check de Zullo, le Français va prononcer les mots magiques, « All in ». Maladie chez adversaire, qui réfléchira un petit moment avant de rendre ses cartes. Le croupier pousse les jetons vers le Français… qui claque alors 33 sur la table ! Messieurs Dames, le vainqueur du KING5 pointe maintenant à plus de 4 millions de jetons. - Veunstyle

Le plus important, c’est de finir devant

Arnaud Mattern
"All in & call, table 450"

Mais, mais, mais c’est la table d’Arnaud Mattern ça ? Vite ! Le Français a tout mis avec AJ, payé par AQ chez Michael Nugent. Détendu comme jaja, l’Américain assiste au déroulé du board par le dealer, ça sent l’élimination française à plein nez tout ça. Croupier ?

T886J Et merci croupier pour cette river magique ! L’aventure se poursuit pour Arnaud, qui repasse au-dessus du million de jetons. - Veunstyle

Pique et call et Cole est grand

Cole Ferraro
Il a 22 ans, il vient d’obtenir son diplôme et il y a un mois il arrivait à Las Vegas avec 5 000 balles dans la poche en guise de bankroll, un an et demi seulement après avoir découvert le poker sur son ordinateur. C’est là que la vie de Cole Ferrero a pris un virage. Un virage en forme d’embardée, pied au plancher vers la gloire et la fortune : runner-up de l’Event 22 (un NLHE à 1 000 $) devant plus de 1 350 joueurs) puis le bracelet, déjà, sur le Deepstack Champion à 600 $, devant 3 915 joueurs. En l’état, cela suffirait largement à faire de cette première visite à Vegas un trip réussi. Sauf que Cole Ferraro ne s’est pas encore endormi de ce rêve éveillé : l’Américain a entamé le Day 5 de son tout premier Main Event en douzième position au classement. Pincez-le ! - Benjo

Anecdotes, statistiques et citations à la con

« Plusieurs filles me demandent en ami sur Facebook… » - Signé : un Irlandais toujours en course dans le Main Event avec un gros tapis. Si vous vous posez la question : oui, en plus de ça il est plutôt beau gosse.

Nicolas Dumont & Ivan Deyra
Ils n’ont pas la même taille de maillot mais ils ont la même passion : Nicolas Dumont et le récent éliminé Ivan Deyra

240 joueurs restants - Tapis moyen 1,63 million
Prochain payout 38 600 $

Chaud, chaos chaos

Main Event (Day 5) - Level 22 (15 000 / 30 000 BB ante 30 000)

Alors qu’on se rapproche de la barre des 200 joueurs, on recense deux éliminations supplémentaires au sein du clan tricolore.

Quinze secondes de gloire

Pierre de Almeida
Dans les années 60, Andy Wahrol disait que l’avènement des médias de masse permettrait à chaque individu de profiter de son quart d’heure de gloire. Du côté de Pierre De Almeida, on parlera plus tôt de quinze secondes de gloire : déplacé en table télévisée avec un tapis de 500 000 (moins de 20 BB), le membre du Staff PMU a aussitôt trouvé deux Dames avec lesquelles il min-raise à 60 000. Faisnt face à un 3-bet à 150 000, sa décision n’en est pas moins automatique : tapis, pour 500 000. Sauf que De Almeida était attendu de pied ferme par deux As. « Tu sais, c’est comme quand tu regardes à la télé : j’ai ouvert cette paire, je me suis dit « huuum ça sent bon tout ça »… et puis comme à la télé, il avait vraiment deux As ! »

Si De Almeida est arrivé en table télé avec un stack si réduit, c’est parce qu’il avait auparavant subi un premier setup contre l’un des joueurs les plus terrifiants encore en course, Nick Petrangelo. Une histoire (racontée sur wsop.com) se terminant par un cyring call du Français avec une paire de 10 sur un board 10-8-7-2-6 : l’Américain retourne 109. Éliminé en 232e place, Pierre De Almeida récolte 38 600 dollars sur ce Main Event qu’il avait direct buy-in suite à une bonne année en ligne. Il bat ainsi un high score assez ancien, une 4e place sur un tournoi Unibet au Portugal en 2013. - Benjo

Cao sème le chaos

Yuming Cao
Atmosphère électrique en table 456. La tension se fait sentir dans les coups comme dans les conversations, qui dérivent parfois vers le trashtalk, plus ou moins amical. C’est d’abord avec un joli coup de poker que Yiming Cao va animer la table.

Ouverture 52 000 de Jonas Kronwitter, au hijack. Payé par un certain Ronnie Abro au bouton, payé par Jason Koon en SB et la parole arrive sur Yiming Cao. Le jeune américain prend un temps de réflexion et annonce le 3-bet. 212 000 annoncés. Apparemment, ça ne fait peur à personne. Payé, payé, payé, et nous voilà avec un pot à un 880 000 avant le flop A56. Yiming réfléchit un temps et envoie la sauce. Tapis annoncé pour ses derniers 350 000 jetons.

Snap fold chez Kronwitter et la parole vient sur Ronnie. L’heure du spectacle commence. L’Américain se prend la tête, puis revient immobile, enlève ses bras de la table, fait mine de pousser son tapis, puis revient dans sa position initiale. Le numéro dure près de trois minutes, jusqu’à ce qu’un joueur demande le time.

Le floor arrive, et à peine a-t-il le temps d’ouvrir la bouche que Ronnie couche sa main, non sans montrer son agacement. Jason fold instantanément derrière en montrant son 77. Fin de la séance poker face pour Yiming qui commence à jubiler en ramassant ses jetons. Les autres insistent pour voir des cartes et dans l’euphorie du moment, Yiming montre… Un 7. La table est circonspecte. Le jeune amateur du Massachusetts, lui, ramasse les jetons. Un plus que double up sans showdown, la belle affaire. - Fausto

« Pour être honnête, je n’aime pas la manière dont tu parles »

Joueur
Si le coup précédent a permis à Yiming Cao d’augmenter substantiellement son stack, il a également eu pour effet d’augmenter la température d’une table déjà assez chaude. Après son « one man show » gênant du dernier coup, Ronnie Abro (photo ci-dessus) va gratifier la table d’un nouveau numéro tout aussi détestable.

Open de Ronnie en MP et ça fold jusque’à Jose Wong qui défend sa grosse blinde. C-bet 105 000, 3/4 pot envoyé par Ronnie sur le flop Q86, sur lequel José rebondit : 230 000 dans la tronche de l’Américain, qui prend une trentaine de secondes avant de payer.

La turn est un nouveau 8 et le Péruvien envoie le tapis, pour les 280 000 pions restants de Abro. Ronnie n’a pas l’air content mais finira par mettre tout ses jetons au milieu en annonçant un « tu m’as eu » un peu défaitiste. Son adversaire montre J10, pour un semi-bluff en bien mauvaise posture face au Q10 de l’Américain. « Not good » commente Abro, qui se lève de sa chaise en demandant au croupier de ne pas mettre de 9. Son souhait est exaucé et Ronnie part pour une nouvelle scène.

« Prends ça ! Regarde comment je reprends mes jetons » s’enflamme tout seul le joueur qui se lève d’un coup en se tapant dans les mains. Il est tellement excité qu’il en oublie même de donner ses jetons à la croupière pour le comptage. « Je me souvenais de toi, j’ai une mémoire photographique » poursuit l’Américain, toujours aussi agressif.

Jason Koon
La table observe le cirque sans broncher, puis Jason Koon se permet un commentaire. « Pour être honnête, je n’aime vraiment pas la manière dont tu parles. C’était méchant dans l’intention. C’est juste un jeu ». La parole du sage éteint quelque peu les ardeurs de l’amateur. S’il pouvait le calmer avec les cartes dans la foulée… - Fausto

Le dernier chant du Martinet

Johan Martinet
Il aura été l’un des solistes de rang au sein de la troupe bleue pendant près de quatre jours. Mais sur le cinquième acte, la symphonie a pris fin. Après quelques fausses notes en début de journée, Johan Martinet a perdu le rythme jusqu’à ce dernier coup, où le grinder a été réduit au silence.

Open en début de parole, 3-bet du cut-off et Johan ouvre AQ en SB. Il opte pour leb cold-call. La parole revient à « l’original raiser » qui envoie le 4-bet-tapis, couvrant les 800 000 de Martinet. Le hijack lâche l’affaire et Johan réfléchit quelques temps… Pour enfin décider qu’il ne lâchera pas l’affaire. « C’est une énorme connerie. Quand il fait ça il a tout le temps mieux » analyse Johan après coup. Et en effet : il tombe face à un AK et la meilleure main pré-flop le restera sur un board sans frissons.

Déçu de cette main et de son bust, Johan garde tout de même de superbes souvenirs de ce tournoi. « J’ai très bien joué pendant les premiers jours, j’étais très à l’aise quand j’avais un gros stack et j’ai connu de belles sensations. L’élimination de Justin Bonomo, c’était fort, surtout que c’était sur un vrai coup de poker, pas sur un set-up » se rappelle Johan, faisant référence à son hero-call inspiré face à l’un des meilleurs joueurs du monde.

Cette élimination n’altère en rien ses ambitions dans le monde du poker. Pâtissier dans une autre vie, l’ancien amateur de cash game a sérieusement travaillé les MTT ces dernières années, avec l’espoir d’accomplir de belles choses. « L’objectif, c’est vraiment de perfer en tournoi » confesse Johan, qui compte joueur d’autres grosses compétitions, jusqu’à 10K de buy-in. « On risque de me revoir. Maintenant, je suis dedans ! ». Et c’est avec plaisir qu’on l’observera de nouveau envoyer de beaux et gros parpaings. - Fausto

Marle Cordeiro
As-Roi contre deux Dames : c’est le plus banal des coin-flips qui a mis fin au parcours de Marle Cordeiro. L’ex-mannequin devenue pro de poker encaisse ainsi son plus gros gain en live : 34 000 $

Ils ne l’emporteront pas au paradis

Main Event (Day 5) - Level 22 (15 000 / 30 000 BB ante 30 000)

WSOP
Quatre heures de jeu sont derrière nous. On a franchi le cap des cent éliminations, tout en passant sous la barre des 200 joueurs restants. On va probablement tomber en dessous de 100 joueurs avant la fin de ce Day 5, puisqu'il reste encore six heures entières à tirer. Et les organisateurs se sont même laissé la possibilité d'ajouter deux heures de plus au programme, au cas où le rythme des éliminations ne s'avèrerait pas assez satisfaisant...

Une journée en enfer

Clément Van Driessche
Les mouchoirs sont de nouveau de sortie, le clan tricolore a perdu un soldat supplémentaire : Clément Van Driessche est éliminé bien trop tôt par rapport aux ambitions qu'il affichait encore ce midi. Le grinder membre de l'équipe "NutsR" est devenu au fil du temps un joueur craint sur Winamax et ailleurs. Technique jusqu'au bout des ongles, il lui aura manqué une chose déterminante pour aller le plus loin possible dans un tournoi de poker : un poil de réussite.

"Catastrophique cette journée... j'ai perdu absolument tous les coups, l'enfer !", réagissait-il à chaud, quelque peu assommé par cette élimination précaire. Car oui, quand on démarre 27e au général, on n'envisage pas de terminer sa journée après deux niveaux. "Ce n'est même pas comme si j'avais fait des erreurs, je ne peux même pas m'en vouloir. En vrai, ce scénario n'allait quand même pas souvent arriver vu mon tapis"... sauf que la réalité l'a entièrement rattrapé. Démonstration de ce run à l'envers avec sa dernière main dans le tournoi : il a tenté le tout pour le tout avec A3 pour tomber contre... AA et KK ! Quand ça ne veut pas... Avec la sortie de "Kortex", le clan français se compte désormais sur les doigts d'une main : Jean-Luc Adam (le pouce), Arnaud Mattern (l'index), Nicolas Vayssières (le majeur), Julian Milliard (l'annulaire) et Nicolas Dumont (l'auriculaire). - Veunstyle

Quand les dieux du poker s'en mêlent

Nicolas Vayssières
On vous le racontait en début de journée, Nicolas aka Chèvre.Miel est installé sur une table au bord du rail... et il en donne pour leur argent aux spectateurs. On vous a parlé aussi de cette paire de 3 tout à l'heure qui a fait du bruit, on dirait bien que personne ne l'a oublié à sa table : "Je viens de 3-bet un joueur avec deux As, et là deux types de la table me disent "ah tiens, tu as encore paire de 3 ?", mon image est celle de quelqu'un d'agressif, mais ils ne savent plus quand j'ai rien ou quand j'ai deux As."

Puis vient cette main : Fernando Rodriguez relance à 65 000 et Nicolas Vayssieres clique à 205 000. L'Américain regarde alors le Français, et lui dit en souriant, "Tu as encore paire de 3... i'm all in", pour environ 1,5 million. De l'extérieur, en qualité de spectateur de ce coup, j'ai eu beau imaginer 36 scénarios, impossible de voir une main en bluff chez Rodriguez. La question était plutôt de savoir si on jouait contre deux As noirs ou deux As rouges. Apparemment, c'est aussi la réflexion que s'est fait Chevre.Miel, qui a pris un bon moment pour réfléchir... avant de tout mettre au milieu lui aussi. Snap call de l'Américain, oups, comme prévu !

Rodriguez retourne fièrement AA et attend avec impatience de découvrir la main du Français : QQ ! "Je savais qu'il avait une premium, je l'ai interprété comme ça directement quand il m'a fait son acting, à cause de ma paire de 3 tout à l'heure. Mais je n'allais pas fold, parfois il fait ça aussi avec As-Roi."

Les caméras de télévision débarquent dans tous les sens, le moment est intense, tous les joueurs sont debout ou presque, quand le croupier déroule un flop. Il sort trois cartes de sa main et pose sur la table... T4Q. Les spectateurs n'en reviennent pas, une paire d'As craquée, certains sont venus au Rio juste pour voir ça. La turn 9 et la river 3ne changent plus rien à l'histoire, le KING5 poursuit sa longue route en avant, avec désormais un Nicolas Vayssieres compté à 6,2 millions de jetons ! Largement assez pour le propulser dans le Top 10, alors qu'il ne reste plus que 195 joueurs au compteur après deux niveaux. - Veunstyle

Gros pouls de poker

Pouls
Le poker est-il un sport ? Roman Valerstein vous répondra surement que oui. En tout cas, il joue son Main Event comme un tennisman jouerait Roland Garros. Banane dans le sac à dos, bouteille d’eau, sponsor sur le T-shirt et tout l’attirail pour optimiser sa performance. Mais avant l’analyse, il faut de l’action !

Open 60 000 d’un joueur UTG payé par Brian Frasca au Low Jack. Juste derrière lui, Valerstein augmente les enchères : 235 000 pour suivre, montant dont s’acquittent les deux autres joueurs pour former un joli pot pré-flop. Le croupier dévoile 73K et Roman place le C-bet à 175 000. Assez pour faire fuir le joueur UTG, mais pas Frasca. La river A ajoute un peu de piment et Roman ajoute un peu de jetons : 285 000, payé encore une fois par Brian. River 8, 1 700 000 au milieu, tapis 700 000 de Roman, couché dans la demi-seconde, et voilà un beau pot qui se dirige vers le double finaliste Seminole Hard Rock Poker Open.

Juste après le coup, les deux opposants discutent amicalement et Roman lui présente l’un de ses derniers outils de pointe pour contrôler son jeu : Fitbit. Sur son portable, un encéphalogramme prend son pouls en direct, grâce à la montre connectée accrochée à son poignet gauche « Tu vois, ça s’est quand j’étais all-in », commente le joueur, en montrant à son voisin une courbe colorée qui passe du vert au jaune, pour monter jusqu’à 125 battements par minute. « Heureusement, tu as foldé rapidement donc ça redescend vite ». Un moyen original de dire à son adversaire qu’il vient de lui mettre un gros bluff. - Fausto

Dumont prend un léger coup de bâton

Nicolas Dumont
Après avoir visité les hauteurs du chipcount, Nicolas Dumont revient dans des altitudes plus humaines. « J’ai perdu plein de petits coups, explique le vainqueur EPT. Ah ! Et j’ai aussi tenté un petit bluff. C’est pas passé ».

Open A6 de Nicolas en début de parole, payé quatre fois. Un tirage flush apparait sur le flop Q34 et tout le monde check. Iyer Abhinav passe à l’attaque en petite blinde sur la turn J et Nicolas paye les 6 blindes demandées. La river 8 complète quelques projets, mais pas celui de notre Français. Une bonne raison de bluffer selon Dumont, qui met son adversaire à tapis après le check adverse. « Avec 12 blindes, je me doutais qu’il allait payer », analyse Nicolas après coup. L’Indien mettra tout de même deux bonnes minutes avant de parler mais décide en effet de jouer son tournoi sur cette main. Sa double paire QJ est bonne. Nicolas redescend à 1,9 million, la moyenne. - Fausto

Pendant ce temps à Vera Cruz

On reste concentrés sur le Main Event - pas trop le choix vu l'intensité de l'action - mais il ne faut pas oublier qu'après quelque jours de pause, le temps d'évacuer les Day 1 et Day 2 du Big One, les Events WSOP ont repris à pleine balle. Little One for One Drop, Mixed PLO/NLHE, Crazy 888... Les organisateurs en foutent partout sur la dernière ligne droite avant la conclusion du festival.

Borja Gross
Sur l'épreuve de Pot-Limit Omaha Knockout à 1 500 $ l'entrée se terminant à quelques mètres de nos ordis dans l'Amazon, on félicite le Top Shark espagnol Borja Gross pour sa 14e place parmi 860 inscrits. Il reste actuellement dix joueurs : nous sommes aux portes de la finale et un Français bataille pour en faire partie : Mourad Amokrane. Un joueur encore inconnu de nos services... - Benjo

195 joueurs restants - Tapis moyen 2 millions
Prochain payout 44 200 $

Au Malheur des Dames

Main Event (Day 5) - Level 23 (20 000 / 40 000 BB ante 40 000)

Croupiste
On a assisté à une grosse échauffourée France contre France juste avant la pause-dîner, qui offrira aux 162 derniers joueurs 75 minutes pour se restaurer.

À l'envers, à l'endroit, à l'envers

Arnaud Mattern et Nicolas Dumont
Arnaud Mattern risque d'avoir bien du mal à digérer le comité d'accueil qui lui a été réservé par Nicolas Dumont à son arrivée en table 471. Plutôt que d'échanger de plaisantes banalités à propos de leurs palmarès EPT respectifs (victoire à Prague en 2007 pour le premier, Monte Carlo 2018 pour le second), les deux se sont immédiatement lancés dans une guerre de relances aussitôt Mattern assis. 80 000 chez Dumont en début de parole, 3-bet à 240 000 chez Arnaud, tout le monde passe sauf Dumont qui opte pour le move absolu : tapis pour 1,8 million, soit 45 BB. Avec sa paire de Dames, Mattern ne trouve pas le bouton "fold". Sauf que Dumont, qui dira ensuite avoir senti que Mattern avait une grosse main, avait appuyé sur la détente avec la meilleure main de départ possible. Ses As resteront en tête, laissant Mattern exsangue avec tout juste 115 000, à peine de quoi payer le prochain tour de blindes et ante. "Ouais, c'est fini...", soupire Arnaud. "J'aurais peut-être pu juste payer. Je viens d'arriver, je ne connais pas la table..."

De fait, ce n’était pas « fini ». Enfin, pas tout à fait. Car - et c’est assez cruel quand on y songe - Mattern recevra deux mains plus tard cette même paire d’As contre laquelle il venait de se fracasser… et doubler contre, c’est à peine croyable, une paire de Dames ! Il retrouvait un peu d’oxygène, mais pas assez : c’était reculer pour mieux couler. Quelques minutes plus tard, on le retrouvera sur la rivière d’un board 8K866. Mis à tapis par son unique adversaire en petite blinde (400 000 environ), Arnaud prendra tout le temps de la réflexion. De longues minutes aux termes de lesquelles il décidera d’engager son stack. Immédiatement, son adversaire retournera 89 pour le brelan : le KJ du Français était battu. Coïncidence : avec cette 167e place bonne pour 44 200 dollars, Mattern manque d’un cheveu de battre son high score sur le Main Event, une 164e place acquise en 2014. - Benjo

Objectif 5 millions

Julian Milliard
Discret à nos yeux, puisque planqué sur une table télévisée, dans une zone où nous ne sommes pas autorisés à aller, Julian Milliard continue son petit bonhomme de chemin en toute discrétion et avec pas mal d’idées derrière la tête : « Mon ambition, c’est de monter à 5 millions avant la fin de la journée. » Le projet est costaud, mais Julian se donne les moyens de ses ambitions. Avec 3,5 millions de jetons, au beau milieu de ce niveau, il se veut rassurant : « J’ai perdu un peu, mais là je suis de retour. J’ai passé un gros bluff, et derrière j’ai même fait carré. Je pense que tu devrais là voir à la télé. J’ai ouvert avec une paire de 8, payé par le joueur en BB avec Roi-Neuf. Il avait environ un demi million de jetons. Et tout est parti sur un flop 983. Il a check, j’ai misé une blinde soit 40 000, et il m’a directement fait tapis, 400 000. Sur la turn, j’ai même trouvé carré ! ».

Milliard Dragana Lim
Julian Milliard a établi un profil parfait de chacun de ses adversaires, et n’attend plus que les bonnes confrontations pour bouger. « Je veux être en place pour le Day 6, mais vraiment bien en place. C’est possible de faire quelque chose avec 5 millions de jetons… même si je dois me méfier de l’Américaine Dragana Lim [joueuse inconnue il y a une semaine mais figurant dans le Top 10 au chip-count depuis trois jours, NLDR]. Elle joue beaucoup de coups, et ça peut vite devenir dangereux. » - Veunstyle

Cadeau d’anniv’, plaisir et Chamois Niortais

Jean-Luc Adam
C’est peut-être LA révélation de ces WSOP. Jean-Luc Adam, 69 ans, amateur de longue date, s’est présenté au poker français (et même mondial) en remportant le bracelet du Senior à 1000 $. « C’est mon fils, qui joue beaucoup au poker, qui m’a offert le voyage et le ticket pour mon anniversaire début Octobre » raconte le vétéran de la délégation française. Un cadeau bien rentabilisé. Avec une win à 255 000 $, Jean-Luc a vécu le kiff d’une vie, tout en gonflant considérablement sa bankroll. De quoi s’offrir le plus beau de tournoi de sa carrière.

« C’est tellement fabuleux. J’étais déjà venu à Vegas cinq ou six fois mais je ne jouais que les petits tournois. Je n’avais pas de bankroll, déclare l’amateur. Mais maintenant que j’ai gagné le Senior je n’ai aucune pression. Je ne fais que prendre du plaisir ! ».

Comme un déclic, cette victoire applaudie par la communauté française a donné des ailes à Jean-Luc, qui joue désormais totalement libéré. « Il faut juste résister à la fatigue, parce que j’ai quand même 69 ans, rappelle Adam. Mais j’ai des signaux très positifs. Je trouve des mains au bon moment, j’arrive à remonter mon tapis. Ça file la pêche ! ». Et ce n’est ni l’enjeu, ni l’enchainement des jours qui vont altérer la forme de notre vétéran.

« La compétition, je connais bien : j’étais gardien de but des Chamois Niortais quand j’étais jeune. Bon, ça remonte à 50 ans, je jouais avec Alain Giresse, Bernard Lacombe, tous ces joueurs-là, se remémore Jean-Luc. Mais cette expérience me permet de mieux gérer des évènements comme celui-là »

Et en effet, le vétéran se débrouille comme un chef sur ce Main Event, avec un tapis plus que confortable en ce milieu de Day 5. « J’étais même monté à 4 millions et demi, précise Jean-Luc. Un gars m’a sur-relancé en batailles de blindes. Puis a misé deux fois sur K895. Moi j’étais bien, j’avais deux rois ! ». Le vétéran a ensuite connu un passage un peu plus compliqué, pour redescendre à 2 millions et demi. Les planètes se réalignent depuis quelques orbites. Entre deux petites discussions, le Français se permet même un overbet sur un board 789J2, qui met en maladie le raiseur initial. « Pourquoi si cher ? » demande son adversaire, qui prend les 280 000 demandés en main, avant de les poser devant lui. Jean-Luc retourne A2, les nuts et son adversaire voit ses jetons filer vers le tapis du Français. 3,3 millions pour lui ! - Fausto

Le dernier carré tricolore

Nicolas Vayssieres 6,4 millions
Julian Milliard 3,9 millions
Jean-Luc Adam 2,72 millions
Nicolas Dumont 1,7 million

162 joueurs restants - Tapis moyen 2,42 millions
Prochain payout 50 900 $

Des rouages indispensables

Ils sont préparateurs de commandes, agents de sécurité, techniciens télé, croupiers ou superviseurs : ce sont eux qui font les World Series of Poker jour après jour, nuit après nuit. Ils ne comptent pas leurs heures, sont souvent mal compensés, mais sans eux il n’y aurait aucun tournoi possible. Les voici devant l’objectif de Caroline Darcourt.

Croupière
Serveur
TV
Sécurité
Superviseurs

Dégueulasse Vegas

Main Event (Day 5) - Level 24 (25 000 / 50 000 BB ante 50 000)

Retour de dinner break difficile pour les reporters Winamax qui ont commis un péché typique de Vegas : on a mangé gras, et trop. Résultat, après cette visite au TGI Friday du Gold Coast - ribs, burgers, chicken wings et autres Philly cheese steaks, j’ai la nausée rien que d’y repenser : on écrit au ralenti, et nos photos sont floues. Ce qui est problématique si l’on considère que dans l’Amazon Room, ça bastonne sec. 35 joueurs ont été éliminés durant le niveau qui a suivi le dîner, dont un des nôtres…

Adam chassé de l’Eden

Adam
C’est l’une des belles histoires des WSOP 2021, de celles dont on aurait aimé qu’elles s’étirent sur quelques chapitres de plus. Malheureusement, le héros Jean-Luc Adam a tourné la page Main Event en 140e place, comme un coda prestigieux à une saga Vegassienne qui l’a vu devenir à 69 ans le 25e champion WSOP Français de l’histoire. « Je suis surtout déçu pour tous ceux qui me soutenaient », nous confiera Adam après avoir collecté un ticket de gain valant 50 900 dollars. « Ils avaient prévu de venir si je tenais plus longtemps. » Et de fait, nous pensions qu’Adam était effectivement parti pour durer sur le Main Event, semblant rajeunir à vue d’œil à mesure qu’il faisait croître son tapis et enchaînait les journées sur ce marathon réputé peu tendre envers les joueurs les plus âgés. Au milieu des profils de type « jeune grinder qui en veut » de ses compatriotes, Jean-Luc offrait une alternative rafraîchissante : celle de l’amateur venu surtout là pour se faire plaisir, mais se retrouvant soudain braqué sous les feux des projecteurs, plus riche de 250 000 dollars et membre du club des champions du monde de poker.

La dernière main du vainqueur du Super Seniors ? Un slowplay qui a mal tourné… et s’est transformé en l’un des plus gros pots du tournoi jusqu’à présent. Adam reçoit As-Roi en position de petite blinde et voir le joueur UTG - Koray Aldemir min-raise à 100 000. Le Français opte pour un 3-bet à 235 000. Il se fait payer et, malgré un flop favorable (As-2-3 sans tirage couleur), il décide de ne pas miser. Aldemir check aussi et le turn est un 9. Là, l’action s’emballe rapidement : 175 000 chez Adam, 590 000 chez Aldemir, tapis pour 2 millions chez Adam. « J’étais sûr qu’il avait un As aussi et que j’étais au-dessus. Quand il a payé tout de suite, j’ai su que j’étais mal », nous dira-t-il ensuite. Car avec sa pocket paire de 9 ayant trouvé le turn parfait, Aldemir ne pouvait pas payer plus vite : dans ce pot de 5,6 millions, Adam était déjà drawing dead.

Voyons le côté positif : après dix ans passés à fréquenter les épreuves à petit buy-in en marge des WSOP, Jean-Luc Adam a écrit son nom dans le Livre d’Or des Championnats du Monde, et sera maintenant et pour toujours un visage familier au sein du clan tricolore. « J’ai reçu des messages sans arrêt, j’ai reçu beaucoup de soutien ici, les organisateurs ont été très sympas avec moi. C’est ça aussi qui est bien dans le poker, cette camaraderie… » Rendez-vous est pris l’année prochaine pour une nouvelle paire de deep run en mode Seniors ou Main Event ? - Benjo

Milliard ? Essayez plutôt un million

Comme il est loin cet objectif des cinq millions à la fin de la journée : Julian Milliard vient de subir la foudre espagnole au retour de ce dinner break, sa survie dans le tournoi est désormais assez remise en cause. Le vainqueur du PSPC Bahamas Ramon Colillas a disputé un pot plutôt conséquent contre le Français, on vous laisse juger par vous-même.

Ouverture du joueur ibérique à 110 000, défendu par Julian Milliard. Un croupier déroule difficilement un flop T34, et c’est une action des plus classiques qui arrive, avec une mise de continuation à 125 000, payé par Julian. C’est plutôt par la suite que ça devient intéressant : Ramon Colillas envoie 225 000 et va se faire très vite relancer à 575 000. Après un court temps de réflexion, Colillas paie. La river 2 n’est pas du tout une brique puisqu’elle complète le tirage couleur et l’Espagnol choisit de nouveau un sizing tout petit, 175 000. Une fois encore, le Français ne va pas hésiter longtemps avant de relancer à 800 000, en se gardant un bon million derrière.

Ramon Colillas scrute son adversaire, semble embêté, mais finit tout de même par payer. « Sixes », dit Julian à voix haute. « Montre ton jeu alors », semble vouloir dire l’Espagnol avec ses mains. Et après avoir en effet découvert 66 chez le Français, Colillas peut retourner son jeu… AA.

Julian chute à 1,2 million, alors que l’espagnol s’envole à 8,5 millions de jetons. Autrement dit, c’était un peu le pot à ne pas perdre pour se faire distancer… c’est raté. - Veunstyle

"Je vais les massacrer !"

Nicolas Vayssières
Nicolas Vayssieres est énervé, attention ! Durant le dinner break, certains en profitent pour s’envoyer un bon petit restau en 75 minutes. Lui a préféré foncer dans une chambre du Rio pour aller faire une sieste de 20 minutes : « je pense que cette pause m’a fait un bien fou, je me sens parfaitement en forme maintenant. » Dommage que les cartes ne prennent jamais de pause, elles. Après une relance du bouton, Chevre.Miel découvre KQ depuis sa SB et décide de call. La parole arrive sur son voisin qui pousse alors ses 21 blindes. Le relanceur initial s’efface, mais pas Nico qui paie très vite… pour découvrir T7. La croupière va poser un roi sur la table… mais également quatre piques, offrant donc flush à son adversaire. « Mais qu’est-ce qu’il a fait ? Je n’ai pas compris, ça y est, ils m’ont énervé, je vais les massacrer » finit-il par lancer, avant de retourner s’assoir au combat. Néanmoins, avec 6,1 millions, il lui reste encore pas mal de marche de manœuvre. - Veunstyle

Dumont c’est tout bon

Le troisième et dernier tricolore en course tourne toujours à peu près bien : avec 2,5 millions de jetons, Nicolas Dumont n’est pas parmi les chipleaders, mais il n’est pas totalement à l’agonie non plus. Il nous a glissé une nouvelle hand history intéressante, la seule main un peu sexy disputée depuis la reprise, sur laquelle il défend A Q derrière une relance de l’Américain David Coleman, un peu short. Et sur un tableau 9 7553, Nicolas et son adversaire ont check le flop, avant que le Français ne paie un barrel de 250 000 turn et 205 000 river. « Il avait 600 000 derrière cette mise, bizarre non ? Il m’a montré Valet-Dix au showdown… » Nicolas est « débarrassé » de la présence d’un Français directement sur sa gauche (Arnaud Mattern, voir post précédent), et va donc pouvoir se concentrer sur le reste du monde. - Veunstyle

Boxe entre poids lourds

Jacob Millstein
On enfile les gants sur la table 484 ! Dans le ring de l’Amazon, on vient d’assister à un duel de colosses entre entre Ehsan Amiri - bourreau de Davidi Kitai lors du Day 2 - et Jacob Millstein (photo), qui a terminé par un KO debout.

Ca commence par un Open 100 000 d’Ehsan Amiri UTG, flat de Jacob Millstein au cut-off, payé par la grosse blinde. Les trois joueurs découvrent un flop 65K et Amiri place un premier crochet à 125 000. Jacob accepte le duel et se retrouve en seul à seul avec Ehsan après le fold de la grosse blinde.

Les deux joueurs retournent dans leur coin sur la turn 6 puis l’assaut repart sur le troisième round Q. Un direct de l’UTG à 375 000, Jacob esquive puis renvoie une droite puissante dans l’arcade de l’Australien : 1 100 000.

Ehsan reste immobile un temps, se redresse puis met tout ce qu’il a dans un ultime uppercut : Tapis, pour les 800 000 restants de son adversaire. Mais Jacob avait tout vu : call avec QQ, K10 en face, Ehsan est sonné. Etait-ce un bluff, une value ? En tout cas, l’Australien perd un bras, tandis que l’Américain gagne un combat à 5 millions et se replace dans la quête à la ceinture WBO au bracelet WSOP. - Fausto

127 joueurs restants - Tapis moyen 3,1 millions
Prochain payout 50 900 $

Un bon flop brut pour les truands

Main Event (Day 5) - Level 25 (30 000 / 60 000 BB ante 60 000)

Dernière salve de news avant que retentisse le gong annonçant la fin du Day 6 ! Il reste 108 joueurs dans l’Amazon Room, et on vient de vous dégotter une personnalité des plus atypiques en provenance d’Amérique du Sud.

Un rappeur dans le gang des chipleaders

Kool Shen l’a prouvé depuis longtemps, le rap et le poker peuvent s’accorder harmonieusement. Si le Team Pro Winamax a été éliminé peu après l’argent dans ce Main Event, il nous reste son alter ego argentin. Dans le chipcount, il est identifié comme Alejandro Lococo, mais du côté des Andes, on le connaît sous le nom de Papo MC aka, « la Bestia Del hardcore » (la bête du Hardcore). C’est un lyriciste accompli, mais contrairement à NTM, lui ne s’est pas fait remarquer pour ses albums ou ses titres légendaires. Son truc, c’est le freestyle.

Alejandro Lococo
Dans des « Open Mike » de quartier ou des arènes débordant de fans, Papo MC excelle dans l’art du clash et de l’improvisation. Il a notamment participé à plusieurs éditions de « La Batalla de Los Gallos », équivalent sud-américain des Rap Contenders, avec beaucoup plus de médiatisation et d’argent. Ses performances ont conquis le public rap hispanophone, au point de devenir une légende de la discipline freestyle.

Sur scène il est capable de découper du rappeur par ses rimes incisives. Et sur les tables, il est également capable de tabasser des grinders à coups de raises et de tapis. Vous aurez compris quelle est la deuxième passion d’Alejandro. Habitué du casino de Buenos Aires, Papo MC compte quelques petites perfs à son compteur, surtout sur les étapes sud-américaines du Partypoker Live, avec un record à 36 briques à Rio en 2019. Mais sur ce Main Event, le joueur rappeur est déjà sur de battre son record de gains.

À l’instant, il vient d’ailleurs d’ajouter un nouveau million et demi à son tapis déjà bien garni pour culminer désormais à 5,7 millions.

Open de Nick Petrangelo UTG pour 100 000 jetons, payé par Papo avec deux huit au cut-off et complété par la grosse blinde. Un joli flop K98 tombe et Nick envoie le c-bet, qui ne fait fuir personne. Sur la turn 7, Petrangelo fait donc un peu plus cher : 425 000. Ca ne marche pas non plus. Deux nouveaux calls pour voir la river 3. Cette fois, les trois joueurs check. La grosse blinde montre K10, Nick muck et le rappeur encaisse un joli pot.

Ah ! Et pour ajouter un peu de couleur à ce joueur atypique, ce Papo MC est venu dans ce Day 5... Avec un costume-pyjama de vache. « Je ne sais pas pourquoi mais je me sens bien dans ce costume, le confie l’Argentin. Et pour l’instant ça me réussit bien ». Un rappeur qui joue le Main Event déguisé en vache. Kamoulox ! - Fausto

Chevre.Miel chauffe le rail tricolore

Rail tricolore
Les supporters bleus commencent à se faire entendre autour des barrières de l'Amazon Room. Ulysse Harry, Florian "La Twice" Guimond et d'autres membres de la colloc Wimbledon s'enflamment à chaque nouveau pot remporté par Nico Vayssières aka Chèvre Miel. Le jeune grinder multiplie les aller-retour vers son camp pour profiter de leurs conseils, encouragements et blagues à la con. Pour qu'ils augmentent encore un peu les décibels, Nico les abreuve en Red Bull, disponibles gratuitement pour les joueurs de l'Amazon Room. Et au moment où je termine ces lignes, nouvelle jubilation dans le rail : Chèvre miel vient encore d'ajouter une victime à son tableau de chasse.

Open UTG de Joshua Paige, payé par Nico Vays derrière lui. Le cut-off prend le spot de squeeze pour ses quinze dernières blindes. Joshua se couche, mais pas Vayssières, qui décide de payer avec AJ. Il est en flip face au 77 de son opposant. Un J dès le flop, pas de brelan et Nico ramasse les jetons. Avec 6,3 millions devant lui, Chèvre Miel est de retour dans le gang des gros stacks ! - Fausto

Keep cool bro

Nicolas Dumont ne bouge pas ou presque, tout en contrôle au milieu de ce dernier niveau : "On m'appelle la force tranquille", lâchait-il à Gilles Huet, venu le saluer dans le rail et qui lui conseillait de rester calme. Un peu plus de deux millions de jetons, c'est ce que propose Nico à une bonne heure de la fin de cette journée. "Chaque coup prend quatre minutes minimum, c'est fou". Debout derrière sa table une grande partie du temps, parce que "assis toute la journée, ce n'est pas possible pour moi", l'animal est plus proche du double mètre qu'autre chose, il observe tous les coups déroulés par ses adversaires, et ne rate pas moindre info. "La table n'est pas facile, mais je vais m'accrocher". - Veunstyle

Tout près d'exploser

Juste derrière lui, Julian Milliard est dans un état différent. Très concerné et très concentré, il n'en reste pas moins à deux doigts de complètement éclater : "Je peux te dire que si je gagne un coup, si je double là, toute la salle va m'entendre." La trentaine de blindes est de nouveau atteinte, grâce à l'élimination d'un shortstack sur un flip un peu moustache (son adversaire n'avait que 10bb) et bien que son objectif initial était de monter à 5 millions, il a su changer son fusil d'épaule en fonction de la situation : "Finalement, si j'arrive à 3 millions au moment de ranger les jetons, ce sera très bien." La table est "magnifique" de ses propres dires, ne reste plus qu'à réaliser les plus belles combinaisons de poker très vite, car la journée est bientôt finie ! - Veunstyle

108 joueurs restants - Tapis moyen 3,63 millions
Prochain payout 50 900 $

Il reste 96 joueurs : faisons les présentations

Notre duo français fera face à un centurion de joueurs étrangers. Quelques tauliers des Highrollers, des visages bien connus du circuit, des joueurs qui ont déjà connu l’or et la gloire et bien sur, un beau paquet de randoms, principalement Américains, car le Main Event, c'est avant tout ça : la possibilité pour des milliers d'anonymes de vivre le one time d'une existence. Petit tour d’horizon en images de ceux qui peuvent encore prétendre au Graal.

Day 5 : 292 joueurs au départ / 96 restants (dont 2 Français) sur un total de 6 550 joueurs
Chipleader : Koray Aldemir (Autriche) 14 235 000

Top 10

Koray Aldemir
1. Koray Aldemir (Autriche) 14 235 000 (178 BB)
L’un des plus beaux palmarès encore en course dans ce Main Event. 12 millions de gains en carrière, des titres WPT, Triton, des finales WSOP, PCA… Tout ce qu’il manque à Koray Aldemir, c’est un bracelet WSOP. Pourquoi pas le choper sur le plus prestigieux des tournois ? Ça tombe bien, le gars est chipleader du Day 6. En plus du tas de jetons, il a l’expérience, la technique, la sérénité… Sans se mouiller, le favori naturel des bookmakers.

  1. Ramon Colillas (Espagne) 12 000 000
Jonathan Dwek
3. Jonathan Dwek (Canada) 10 125 000 (127 BB) Le Canadien a tenu sa réputation de patron. Il a démarré la journée dans le ciel du chipcount, il termine dans la stratosphère. Jamais rassasié de jetons, le top reg, qui avait déjà sérieusement touché le stack d’Ivan Deyra en début de journée, termine son Day 5 en détruisant celui de Julian Milliard. Il reviendra demain avec un tapis monstre de 10 millions de jetons.
  1. Zachary Mcdiarmid (USA) 9 700 000

  2. Jesse Lonis (USA) 8 995 000

  3. Roongsak Griffeth (USA) 8 925 000

    Andreas Rayo Kniep
    7. Andreas Kniep (Allemagne) 8 515 000 (106 BB)
    Difficile de ne pas remarquer l’Allemand dans ce Main Event. Avec sa coupe fantasque, son jeton fétiche du Bayern Munich et sa parlotte incessante, Andreas attire les regards, et les caméras de Poker Go. Il a d’ailleurs passé toute la fin de journée en « Featured Table ». Mais Andreas est aussi un aimant à jetons. Le fan bavarois a chauffé la Mercedes en milieu de Day pour rejoindre la tête de course et a continué de creuser l’écart une fois arrivé sur le streaming. Dores et déjà assuré de battre son record de gains, le finaliste du WPT Rolling Thunder 2018 reprendra la bataille avec plus de 100 blindes.

  4. Tonio Roder (Allemagne) 8 000 000

  5. Alejandro Lococo (Argentine) 7 805 000

  6. Stephen Gerber (USA) 7 700 000

    2 Français

    15. Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) 6 610 000

  7. Nicolas Dumont 1 175 000

    Le reste du field (sélection)

    Nick Rigby
    29. Nicholas Rigby (USA) 5 210 000 (65 BB)
    « On t’aime Rigby ! Les reporters t’aiment, tout le monde t’aime ! » scandent les copains de Nick, prêts à enjamber la barrière qui les sépare de la table télévisée. Leur pote de Pittsburgh a en effet passer la fin de soirée sous les projecteurs, porté par un rail enivré et enivrant. « C’est vraiment un bon gars ! Un mec positif, un good dude, il mérite vraiment de gagner » argumente le bon copain entre deux chants avinés. Et face à la caméra, le croupier de Pennsylvanie ne s’est pas démonté. En grimpant jusque’à 5,2 millions de jetons, Nick Rigby s’est installé dans le bon wagon.

    Tyler Cornell
    59. Tyler Cornell (USA) 3 065 000 (38 BB)
    Il n’est pas du genre à faire l’intéressant à table. Peu bavard, discret, Tyler Cornell laisse sa technique parler pour lui. Sur ces WSOP, elle a déjà fait de sacrés dégâts. Vainqueur du 25 000 $ High roller, Cornell a montré qu’il n’avait peur de rien, et qu’il était capable de se frotter aux meilleurs. Illustration sur les derniers niveaux, où il a chèrement défendu sa peau, avant d’envoyer un 4-bet tapis dans les dents de Philippe Pinto sur l’avant-dernière main de la journée pour remonter à 3 millions de jetons.

    John Morgan
    70. John Morgan (USA) 2 500 000 (31 BB)
    Abandonné par Jean-Luc Adam en fin de journée, John Morgan représentera désormais seul le clan des vétérans. Pas de quoi alarmer ce vieux pirate, qui ne sera impressionné ni par l’enjeu ni par l’adversité. Habitué à jouer des Highrollers avec les meilleurs joueurs du monde dans les plus belles rooms de Vegas, le doyen a tenu en respect les jeunes loups désireux de croquer dans son stack. Avec une grosse trentaine de blindes pour reprendre le Day 6, le doyen n’a pas dit son dernier mot.

    Timothy Cramer
    Timothy Cramer (USA) 1 930 000 (24 BB)
    Dix ans qu’il roule sa bosse sur le circuit américain. Dix ans qu’il fait des résultats. Un homme capable de transformer 300 € en 351 000 $ sur un tournoi de 10 000 joueurs. Un Américain d’expérience qui a joué des 10k dans toutes les places fortes du pays. Un joueur qui connait l’ambiance des finales WSOP. Et en plus, un gars sympa. Timothy Cramer aura seulement 15 blindes pour revenir demain mais une chose est sur, n’enterrez pas trop vite l’Américain.

    Nick Petrangelo
    92. Nick Petrangelo (USA) 1 000 000 (13 BB)
    L’un des deux mastodontes encore en course, avec Stephen Chidwick. Nick Petrangelo, l’homme aux 20 millions de dollars de gains en carrière, a creusé son trou dans ce Main Event. Souvent short stack, le top reg de High Roller refuse de mourir. À chaque fois, Nick a trouvé les ressources pour ressurgir des enfers. Retombé à un million, Petrangelo devra encore batailler, mais pour l’instant, personne n’arrive à achever le champion.

    Et aussi…
    20. Chance Kornuth (USA) 5 920 000
    26. Dragana Kim (USA) 5 555 000
    48. Stephen Chidwick (UK) 3 710 000
    72. Jon Shoreman (UK) 2 200 000

    Dragana Lim
    L’un des profils les plus atypiques de cette fin de Main Event : la Croate Dragana Lim. Récemment installée à Las Vegas, la détentrice d’un diplôme en pharmacie et ancienne tradeuse tentait pour la première fois l’expérience du Main Event. Elle termine une troisième journée consécutive avec un gros stack !

And then there were two

Seulement deux Français dans le Top 100 du Main Event On a perdu sept représentants aujourd'hui Main Event (Fin du Day 5)

Nicolas Dumont & Nicolas Vayssieres
L'un est un amateur de type très éclairé, un joueur de live ayant accédé à la postérité de façon classieuse en 2018 en remportant la plus belle étape EPT du circuit, celle de Monte Carlo. L'autre est un grinder en ligne aux appétits de jeune loup, qui a manqué de très peu d'intégrer le Team Winamax en début d'année, avant de se consoler de la plus belle des manières en remportant le KING5, le freeroll par équipes de Wina, en compagnie de ses potes Rosalie, Nicolas, Cédric, et Antoine. Pour représenter le clan Français sur le plus beau tournoi du monde, il ne nous reste plus que deux Nicolas... aux profils asymétriques mais aux motivations identiques : confirmer les excellentes dispositions affichées durant les premiers jours et confirmer, tandis que nous entrons dans le money time du Main Event, avec moins de cent joueurs encore en course sur les 6 650 au départ.

Avant de les observer dimanche à partir de midi (21 heures en France) au départ du Day 6 - à la même table s’il vous plaît, faisons le bilan des neufs joueurs que nous n’avons pas quittés des yeux aujourd’hui.

Nicolas Vayssieres (Vainqueur KING5) : 6 610 000 (110 BB)

Nicolas Vayssieres
De 0€ l’entrée à un rêve de 8 millions de dollars à gagner, il n’y a qu’un pas complètement fou que l’un des membres de la version 2020 du KING5 espère franchir. Nicolas Vayssieres décroche ce soir le titre honorifique de meilleure performance ever pour un vainqueur de cette compétition. Attention, ne croyez pas qu’il se contentera simplement de cela : « J’ai déjà discuté avec Antoine Saout, je crois qu’il connait bien ce tournoi. J’ai également discuté avec Davidi Kitai et Romain Lewis. Ces gens-là ont de l’expérience, c’est important de les écouter. Je veux aller le plus possible… mais mon prochain objectif, c’est déjà de mettre des jetons dans un sac pour le prochain Day. Les millions, on verra ça plus tard. »

Si peu d’expérience (c’est son premier Main Event) et pourtant si détendu, au moins en apparence. « J’ai bien chauffé les mecs aujourd’hui, je me suis régalé. Il y a eu ce bluff avec la paire de 3 au début de journée, puis ce QQ contre AA qui m’offre une Dame en door-card… beaucoup d’émotions aujourd’hui. » Pour surmonter cette épreuve, Nico peut compter sur le soutien de ses amis dans le rail : « Tu parles de ceux qui sont venus me voir tout à l’heure ? Ah non mais eux c’est parce qu’ils ont quelques % chez moi ! » Taquin, il sait que la force que lui apporteront ses proches dans les prochains jours pourra être très importante. « Je réalise doucement ce qui se passe, parce que quand je me lève, et que je regarde autour de moi, je vois tout de même de moins en moins de tables. » Particulièrement bien fourni en jetons, Nico ne s’énerve pas pour autant : « Avoir 100BB tout le temps, quel plaisir. Après, ça demande beaucoup d’effort aussi. » Il faudra encore fournir trois journées à ce même rythme pour pouvoir commencer à envisager des choses encore plus incroyables. « Ne parle pas de tout ça ! Je vis au jour le jour, on verra bien ce qui se passera… » - Veunstyle

Nicolas Dumont : 1 175 000 (15 BB)

Nicolas Dumont
"La dernière fois que ma femme était enceinte, j’ai gagné l’EPT… si je te dis, c’est parce qu’elle est de nouveau enceinte ! Oui j’y crois !"

Nicolas Dumont cherche tous les signes possibles indicateurs d’un nouveau destin de légende sur un tournoi majeur… LE tournoi majeur en fait. La seule différence avec son EPT Monaco, c’est qu’il est cette fois beaucoup plus shortstack. Sa quinzaine de blindes pour le Day 6 sera-t-elle suffisante ? « Tu rigoles ! C’est ma zone de confort, ça. Je peux aller au bout du tournoi avec 15 blindes tout le temps s’il le faut. » Optimiste malgré les hauts mais surtout les bas de sa journée, Nicolas Dumont veut continuer de rêver encore un peu. « C’est vrai qu’au début, c’était sport. J’ai bien fait gonfler mon tapis en début de journée, de 2 à 3 millions très vite, sans showdown, à coups de 4-bet etc, puis j’ai rechuté à 1 million. » Jusqu’à se battre dans les derniers instants afin d’avoir au moins la chance de mettre dans jetons dans un sac. "Tu sais, tant que je suis en vie dans ce tournoi, c’est vraiment bien le principal "

Pour la suite, Nico ne veut pas de mettre pression inutile. Il fait partie des joueurs qui ont pris le choix d’attendre le dernier moment pour venir disputer ce tournoi, puisqu’il est arrivé le 8 novembre, dès que les frontières ont rouvertes. Avec donc comme seul point de chute, ce tournoi et pas un autre. Maintenant, il va falloir faire preuve d’encore plus de patience peut-être « Ce sera encore très long. Je suis du genre à divaguer un peu, avoir la tête en l’air, parfois même rêver des millions de dollars. Mais dès je reviens en table, c’est le focus avant tout. » Pour prouver un peu plus la beauté de ce tournoi, (par rapport à sa structure), il faut savoir que Nicolas Dumont n’aura été à tapis couvert qu’une seule fois de tout le tournoi, c’était en début de journée, et il a survécu. Depuis, plus rien, on protège la baraque bien fermée à double tour. - Veunstyle

Julian Milliard : 102e pour 50 900 $

Julian Milliard
Quelle fin de soirée cauchemardesque pour Julian Milliard. Le Français est pourtant si focus… et puis patatras. En deux coups seulement, son tapis a volé en éclats, pour qu’il ne reste finalement plus rien à 23 minutes de la fin. Ce sera une belle 102e place pour 50 900 $. Sur le premier coup, Julian a squeeze derrière un open puis un call, et quand la parole est revenue sur le relanceur initial, celui-ci a annoncé tapis. Au showdown, Julian Milliard n’a pu montrer mieux qu’un faible A5, un peu trop juste à ce moment du tournoi. Il faisait face à AQ et n’a jamais réussi à trouver de miracle. Tombé à 700 000, soit un peu moins de 12 blindes, il aura tenté sa chance une dernière fois avec A4… pour apercevoir le joueur en BB, le Canadien Jonathan Dwek (3e au général ce soir) se réveiller avec une paire de Dix. Déçu, Julian Milliard n’a pas tardé à s’éclipser de la salle rapidement. S’il améliore son meilleur score (il avait terminé 334e en 2019) on imagine que la déception était grande. Ce Day 6, il le voulait, des rêves, il en avait plein la tête… alors peut-être à l’année prochaine. - Veunstyle

Jean-Luc Adam : 147e pour 50 900 $

Jean-Luc Adam
Enjoué, volontaire et vaillant cinq jours durant malgré les courtes nuits et le poids des années, le vainqueur du Super Seniors pourra se vanter d’avoir quitté le Main Event en ayant joué le plus gros pot de la journée : le slowplay d’un As-Roi trouvant l’As au flop et permettant à son adversaire, Koray Aldemir, de trouver le brelan au turn avec sa pocket paire de 9.

Arnaud Mattern : 167e pour 44 200 $

Arnaud Mattern
Arrivé au Day 5 avec 38 BB, Arnaud Mattern aura dans un premier temps bénéficié d’un joli coup de pouce du destin, améliorant son As-Valet de cœur pour battre As-Dame et franchir la barre du million en jetons. Mais après le coup de pouce viendra le coup de batte, lorsqu’il arrivera à la table de Nicolas Dumont et recevra, en guise de cadeau de bienvenue de la part du Français, une confrontation deux Dames / deux As qui le laissera avec trois blindes. Malgré un double up obtenu trois minutes plus tard (avec exactement les mêmes mains, mais à l’envers !), le champion EPT ne parviendra pas à construire une remontada : son deuxième ITM sur le Main Event se concluera par un hero call manqué.

Clément Van Driessche : 210e pour 44 200 $

Clément Van Driessche
Une journée en enfer. C’est ainsi que nous avons résumé le Day 5 du membre de la Team Nutsr, pourtant engagé à midi avec un stack massif de plus de cent blindes, bon pour la 27e place au classement parmi les 292 derniers joueurs. Ayant perdu « absolument tous les coups » aujourd’hui, Clément Van Driessche va voir ses piles fondre comme un cône Ben & Jerrys posé sur un radiateur, avant de jouer son va-tout avec un A3 tombant contre deux As et deux Rois.

Johan Martinet : 228e pour 38 600 $

Johan Martinet
Il a fait « une énorme connerie », dira-t-il pour décrire le coup qui a précipité son élimination après trois heures de jeu, lorsqu’il décida de payer son tapis avec As-Dame de pique après un 4-bet à tapis adverse. Mais on ne jugera pas la prestation de l’ancien pâtissier devenu grinder, excellente cinq jours durant, à l’aune de cette dernière décision regrettable. Johan Martinet gardera des souvenirs forts de son premier Main Event, comme d’avoir éliminé l’un des meilleurs joueurs du monde, Justin Bonomo, avec un hero call digne des plus grands. Des sensations uniques qu’il a hâte de revivre sur le circuit live, qu’il prévoit de fréquenter assidument au cours des prochains ois.

Pierre De Almeida : 232e pour 38 600 $

Pierre De Almeida
Une minute, il aura duré une minute… le passage de Pierre De Almeida en table télévisée, où il s’est promptement faire servir une paire de Dames… qui entrera en collision frontale avec les As. Avant de se faire sortir devant les caméras du stream, le cadre de la room PMU aura lâché beaucoup de jetons lorsque son brelan de 10 se fit craquer par la quinte trouvée rivière par Nick Petrangelo. Financée par une bonne année en ligne, sa première participation au Main Event se solde tout de même par un high score de carrière.

Ivan Deyra : 245e pour 38 600 $

Ivan Deyra
Le tout premier deep run d’Ivan Deyra sur le Big One s’est brutalement terminé durant le premier niveau du Day 5, lorsque la rivière lui a apporté la quinte max… et la couleur pour son adversaire.

Go go go les gars :clipperton_island: :clipperton_island: