WSOP 2018 - Main Event - 1C

Level 1, le raz de marée humain

La plus grosse journée de poker de l'année, c'est maintenant Déjà plus de 3 800 joueurs après une heure de jeu Main Event Day 1C - Level 1 (75 / 150)

Pavillon pleine
Une mythologie particulière est attachée à la dernière journée de départ du Main Event... En bien des aspects, cette journée représente le vrai point culminant de l'été des joueurs de poker de Las Vegas. C'est aujourd'hui, en ce 4 juillet, jour de Fête Nationale Américaine, que le Centre de Convention du Rio sera le plus encombré, envahi de hordes de joueurs profitant de leur toute dernière chance de rejoindre la fête. Soit en faisant la queue, 10 000 dollars en main, pour acheter leur ticket d'inscription à la dernière minute, soit en participant à l'un des ultimes satellites, disputés alors que la partie a déjà débuté. Après, il sera trop tard... Et d'ici peu, alors que l'horloge tournera inexorablement, se rapprochant de la deadline fatidique, les plus desespérés se jetteront vers l'un de ces Sit&Go à 1 000 dollars pièce joués en flash. Un seul jeton, une seule main, une chance sur dix de chatter le rêve ! C'est alors que l'on assistera à de ces scènes tragi-comiques qui font le sel des World Series of Poker : le spectacle de ces joueurs effondrés, abbatus, déçus de manquer la partie de poker la plus important de l'année, celle qu'ils attendaient depuis douze mois.

Le dernier Day 1 du Main Event est un jour où tout le monde se sent fièvreux, du côté des joueurs comme des organisateurs. Ces derniers sont prêts au raz-de-marée, et ont à coeur d’éviter le scandale de 2009, lorsqu’ils avaient du refuser du monde sur la dernière journée de départ, faute de place. Cette année-là, ils avaient annoncé : « Plus jamais ça ! » S’il faut jouer en 10-handed pour pouvoir accueillir tout le monde, alors on jouera en 10-handed. Ceci à peu de chances de se produire, ceci dit. Du côté des journalistes, le mal de crâne nous guette aussi, et nous autres écrivaillons préférons vous prévenir tout de suite : avec au bas mot 100 Français en course aujourd’hui (estimation basée sur les éditions précédentes), nous ne pourrons vous proposer qu’un minuscule aperçu de ce qui va se passer, au cours d’une journée appelée à devenir la plus grosse de l’histoire du Main Event depuis sa naissance en 1970.

Chris Moneymaker
Pour lancer le Day 1C, un invité de marque : Chris Moneymaker. L'homme dont le nom est associé à une frontière historique bien définie : dans l'histoire du poker moderne, il y a eu un "avant" et un "après" Moneykamer, un avant et un après le sacre innatendu de ce comptable du Tennesse en 2003, qualifié pour 89$ sur un site de poker en ligne, le premier joueur de l'ère Internet à battre les vieux pros à leur propre jeu. La victoire de Moneymaker a fait entrer le poker dans une autre dimension, faisant réaliser à la planète entière que tout le monde avait sa chance - et la planète entière l'a saisie, cette chance : au cours des années suivantes, l'affluence aux WSOP (et à bien d'autres tournois) a vécu une inflation sans précédent, et les anciens se rappelent encore avec émotion de cet âge d'or où tout le monde jouait au poker, tout de le monde parlait de poker, tout le monde vivait poker.

A 42 ans, Moneymaker est éligible depuis deux ans pour entrer dans le Hall of Fame de notre jeu préféré : cette année, il figure pour la première fois dans la short-list des dix noms éligibles à la promotion 2018, en compagnie de Mike Matusow, Huck Seed, le TD Matt Savage ou encore Bruno Fitoussi. Le jury, composé des membres du HoF encore en vie et d'un panel de journalistes, va t-il faire rentrer directement dans le cercle des immortels l'homme dont le visage rappelera à tout jamais le jour où le poker est devenu cool et mainstream ? Réponse d'ici quelques mois.

Stats ME
Il ne reste plus qu'une case à remplir dans notre tableau... Ce sera quoi qu'il arrive la plus grosse : 45 minutes après le coup d'envoi (11h), le compteur affiche déjà 3 847 joueurs, et les inscriptions sont ouvertes jusque 18h45. On a donc déjà dépassé les 7 100 joueurs : il est fort probable que le Main Event réalise le deuxième meilleur score de son histoire après 2006, année du record absolu (voir ci-dessous).

Qui manque à l'appel ?

Nous avons tenté de dresser une liste des dix joueurs de poker les plus connus n'ayant PAS participé aux premières journées de départ du Main Event. Les stars suivantes vont-elles rejoindre la fête aujourd'hui ? Nous aurons bientôt la réponse :

Phil Ivey
Doyle Brunson
Tom Dwan
Patrik Antonius
Gus Hansen
Viktor Blom
Steve O'Dwyer
Fedor Holz
Dan Colman
Vanessa Selbst

En ce qui concerne d’autres grands noms comme Phil Hellmuth, Daniel Negreanu ou encore ElkY, la question ne se pose même pas : bien sûr, qu’ils seront présents ! Le premier a fait allusion à une nouvelle entrée fracassante (cela faisait quelques années qu’il n’en avait plus fait), promettant des costumes de super-héros et une armée de mannequins en milieu de journée. Le premier est arrivé à l’heure, dès onze heures, prenant place aux côtés d’un certain Davidi Kitai… Ca sent la table TV, tout ça.

Le déroulement du Main Event

Lundi 2 juillet : Day 1A
Mardi 3 juillet : Day 1B
Mercredi 4 juillet : Day 1C (Fête Nationale aux Etats-Unis)
Jeudi 5 juillet : Day 2A et 2B
Vendredi 6 juillet : Day 2C
Samedi 7 juillet : Day 3 (Bulle en fin de journée, en principe)
Dimanche 8 juillet : Day 4
Lundi 9 juillet : Day 5
Mardi 10 juillet : Day 6
Mercredi 11 juillet : Day 7 (Jusque 9 joueurs restants)
Jeudi 12 juillet : Table Finale (jusque 6 joueurs)
Vendredi 13 juillet : Table finale (jusque 3 joueurs)
Samedi 14 juillet : Table finale (de chez finale)

La structure du Day 1

La partie débute à onze heures (le matin, hein), avec 50 000 jetons attribués à chaque joueur. Chaque niveau dure deux heures, avec une pause entre chaque niveau.

Level 1 : 75 / 150
Level 2 : 150 / 300
Level 3 : 150 / 300 ante 25
Level 4 : 200 / 400 ante 50
Level 5 : 250 / 500 ante 75

Le Day 1C se terminera aux alentours de 23h, heure locale (8h en France).

Main Event : l’affluence depuis le début de l’ère Moneymaker

2003 : 839 joueurs (Chris Moneymaker)
2004 : 2 576 (Greg Raymer)
2005 : 5 619 (Joe Hachem)
2006 : 8 773 (Jamie Gold)
2007 : 6 358 (Jerry Yang)
2008 : 6 844 (Peter Eastgate)
2009 : 6 494 (Joe Cada)
2010 : 7 319 (Jonathan Duhamel)
2011 : 6 865 (Pius Heinz)
2012 : 6 598 (Greg Merson)
2013 : 6 352 (Ryan Riess)
2014 : 6 683 (Martin Jacobson)
2015 : 6 420 (Joe McKeehen)
2016 : 6 737 (Qui Nguyen)
2017 : 7 221 (Scott Blumstein)
2018 : Réponse le 14 juillet !

Photos et articles par Benjo & Tapis Volant

Level 2, un tel field, c'est vertigineux

Plus de 4 300 joueurs au compteur, et ça continue de grimper Main Event Day 1C - Level 2 (150 / 300)

Saderne, ça gagne

Jérémy Saderne
Si Julien Martini est actuellement le Français comptabilisant le plus de gains cumulés depuis le début de ces WSOP (403 203 $ exactement, on s'occupe de tout recenser par ici), saurez-vous trouver celui qui a signé la meilleure perf' sur un seul tournoi cet été à Vegas ? Non, ce n'est ni le coutumier du fait Antoine Saout, ni le finaliste du 25K$ PLO David Benyamine, ni même notre Romain Lewis national, mais bien le vainqueur du Winamax Poker Tour 2017 Jérémy Saderne. On vous en parlait il y a une dizaine de jours, le Marseillais a terminé runner-up d'un tournoi à 1 600 $ au Venetian pour 364 573 $, le plus gros gain de sa jeune carrière ! "C'était une journée incroyable, avoue l'intéressé. J'ai toujours eu un gros tapis, je n'ai jamais perdu de coup qui aurait pu me mettre en difficulté, le pied."

Dans la foulée du plus gros résultat de sa carrière, et après une journée marathon qui s'est achevée autour de quatre heures du matin, Jérémy a choisi de la jouer tranquille, profitant du repos de celui qui sait qu'il a d'ores et déjà réussi son été. "Honnêtement, j'ai passé les trois quarts de mes journées dans ma chambre au Palms Place (qu'il partage notamment avec ses potes Arthur Conan et Quentin Roussey NDLR) à prendre des bains !" Jérémy est donc frais, même au lendemain d'une Coupe du Monde de foot des joueurs de poker qui ne s'est pas exactement passée comme prévue, avec une élimination dès les poules. "On a notamment perdu contre les Brésiliens, qui ont ensuite sorti l'autre équipe de France. Le match était tendu, ils ont joué les truqueurs. Si j'en ai un à ma table, je vais le slowroll je crois."

Une légère amertume qui n'entame en rien sa bonne humeur... et son efficacité sur ce tournoi ! Alors qu'il avait déjà fait grimper son tapis à 65 000 après un niveau de jeu, Jérémy a poursuivi sur sa lancée pour monter jusqu'à 100 000. La machine est lancée, et tentera de faire mieux que sa 1 041e place de l'an passé. "J'avais sauté juste après l'entrée dans les places payées, quelque chose comme dix minutes après le lancement du Day 4. Cinq niveaux à jouer en une journée, physiquement, ça va. C'est sur les journées qui vont suivrent qu'il va falloir trouver le bon ryhtme, ne pas se coucher trop tard notamment." On souhaite bien évidemment à Jérémy beaucoup de journées à vivre encore sur ce tournoi.

King on the river

JPBet
À peine débarqué au Rio aujourd'hui, je croise mon ancien collègue Jean-Pierre Besançon dans le couloir du Rio. Ça roule JP ? "Je suis tilté, je suis allé faire un tour, explique notre ancien trader. J'ai perdu un gros coup avec deux As contre deux Rois, le mec a fait le Roi river. Bon, ça s'est surtout joué postflop, il me reste encore 30 000, mais ça saoule un peu." Une petite frayeur de courte durée puisque, au moment de passer prendre la photo ci-dessus, "JPBET" était déjà remonté au niveau du tapis de départ. C'est déjà une nouvelle journée qui commence.

Vous ici ?

Valentin Messina
Hier, nous avions fait glisser dans ce coverage un tweet de Valentin Messina laissant entendre que celui qui avait fait 15e de ce Main Event l'an passé pour 450 000 $ ne comptait pas prendre le chemin du Big One cette année. Notre surprise fut donc totale au moment de décrocher Valvegas tranquillement installé dans la zone Purple de l'Amazon Room. "Ils se sont un peu level les joueurs de poker sur ce coup !, plaisante le Maltais. Bon, j'ai supprimé mon tweet depuis, parce que ça a un peu dégénéré dans les commentaires." Pour reprendre un meme bien connu des Internets, well that escalated quickly. Autant dire que si Valentin souhaitait passer incognito sur ce tournoi, c'est rapé. Surtout, j'ai moi-même grillé sa couverture auprès de tous ses voisins de table. "Guys, on a une célébrité avec nous !," s'est écrié un joueur à sa droite au moment où je prenais la photo. Oups.

"Il" est de retour

adrian mateos

Après un début d'été tonitruant en terme de résultats poker, puisqu'il a déjà remporté près de 700 000$ sur les tournois de l'Aria et des WSOP, Adrian Mateos s'est accordé une pause bien méritée du côté de son Espagne natale : "J'avais besoin de couper, je pense qu'il est indispensable de couper, tu ne peux pas donner le meilleur de toi même si tu n'es pas en forme. Je suis rentré à Madrid, mais aussi à Alicante. Là, j'ai pu profiter de mes amis, du beau temps et des grosses soirées. Mais c'est terminé tout ça, et je suis bien décidé à remporter ce Main Event !"

Inutile de vous parler de sa motivation, de sa concentration et de son implication à table, vous savez maintenant qu'on ne l'appelle pas "La maquina" pour rien. Compté à 57 000 à la première pause de la journée, l'Espanol du Team n'a pas chômé pour mettre les jetons au milieu de la table. Adrian gagne mais perd aussi parfois. Ça s'est d'ailleurs vérifié en deux mains consécutives, les deux mains disputées juste avant ce break. Sur la première, il squeeze en SB et trouve un payeur, le relanceur initial. Puis sur T9843, les deux joueurs vont check le flop, puis Adrian va payer une mise de 2 800 à la turn et 6 500 sur la rivière. Son adversaire retourne Roi-Dame, attrapé par le sergent Garcia Mateos Diaz, avec une paire de Sept. La main suivante, ces deux mêmes joueurs se sont affrontés. Et après l'ouverture du même joueur, Adrian décidait à nouveau de relancer, de 400 à 2 200. Payé monsieur. Puis sur un board 86544, Adrian va se faire check/raise au flop, de 1 200 à 3 200, puis il va call 4 000 à la turn et 7 000 à la river. Sauf que son adversaire a trouvé le moyen de montrer mieux qu'une paire d'As, avec un magnifique 97, qui avait rapidement trouvé la quinte au flop. Rien de catastrophique pour Adrian, avec lui, ça monte, ça descend, puis ça monte monte monte, et ça ne redescend plus, il y a donc juste à attendre un peu.

Brèves de Brasilia

pons salas
Mince, Nicolas Pons a disparu ! Mesbah Guerfi, que s'est-il passé pour le jeune Français ? "Rien, ne t'en fais pas, ils l'ont simplement déplacé en table télévisée." Ouf ! Ce sera donc sur la table TV qui a servi à PokerGo tout l'été, dans la Brasilia, que Woody All In évolue désormais. Qui d'autre autour de cette table ? Pas la plus grande star de la planête, mais un joueur qui avait tout de même permis d'avoir un rail bien animé l'an passé, il s'agit de l'Argentin Damien Salas.

mike takayama
Pendant ce premier break, Jack Effel en a profité pour distribuer l'un des derniers bracelets WSOP de l'été à son vainqueur, Mike Takayama, qui nous vient tout droit des Philippines, et qui s'est adjugé le tournoi Super Turbo Bounty disputé en un jour malgré un field affolant (2 065 joueurs). Ses fans étaient plutôt très nombreux dans le rail et pour cause, il s'agit du tout premier bracelet de l'histoire de son pays.

yehoram houri
Seconde apparation seulement pour Yehoram Houri, qui n'avait participé jusque là, qu'au tournoi à 888$. Le runner up d'un event des WSOP en 2015 semble plus frais du coup, forcément, et parfaitement d'attaque pour aller deeprun ce Main Event.

cliff josephy joseph cheong
On dit souvent que lors du Day 1, on croise beaucoup de touristes/qualifiés/joueurs perdus... mais pas que ! Sur cette table, on retrouve non pas un mais deux November Nine d'un coup, ayant tous les deux terminé en troisième place lors d'éditions différentes. Cliff Josephy et son magnifique T-shirt avec drapeau Américain imprimé dessus (2016), et Joseph Cheong, tout à droite de la photo (2010). Et moi, quand je vois Joseph Cheong, je ne peux pas m'empêcher de repenser à ce gros bad beat encaissé... et de la réaction de son adversaire ! Sur le Main Event, des nerfs solides sont une condition sine qua non.

david williams
On ne l'a pas vu de l'été, mais comme souvent, l'Américain David Williams ne rate que rarement le tournoi qui a changé sa vie. Runner up en 2004 derrière Greg Raymer, David Williams n'est jamais parvenu, mais il avait tout de même empocher 3,5 millions de dollars à cette occasion.

Vojtech Ruzicka
Encore et toujours des November Nine, cette fois, il 'agit de Vojtech Ruzicka. Lui, c'est en 2016 qu'il avait réussi à atteindre l'ultime table de ce tournoi, pour finalement s'incliner en 5e position, pour réaliser la seconde perf' la plus lucrative pour un joueur Tchèque, avec ses presque 2 millions de dollars, juste derrière Martin Stazko, runner up en 2011 pour 5,4 millions de dollars.

vanessa selbst
Elle était dans notre liste des gens qu'on était surpris de ne pas avoir encore croisé. On peut la rayer de cette liste, Vanessa Selbst est bel et bien dans ce tournoi en 2018. J'ai vérifié, Gaëlle Baumann n'est pas dans les parages, ça devrait un peu mieux se passer pour elle cette année...

Miranda, t'es vilaine

Miranda Room
La Miranda Room est un peu la salle "vilain petit canard des WSOP". Elle n'est que rarement utilisée pour les tournois "à bracelet" : on y joue plutôt des satellites ou des boucheries low-cost. D'abord parce qu'elle est minuscule (25 tables à peine), et aussi parce qu'elle jouxte la cafétéria des WSOP : seule une mince cloison sépare les joueurs des cuisines des WSOP. Résultat : les narines des joueurs sont en permanence embaumées d'un délicieux (sic) fumet mélangeant quantité de viandes diverses et variées à l'arôme plus que douteux. Pas le cadre idéal pour démarrer le plus gros tournoi du monde, mais la fin justifie les moyens : c'est ça ou rien.

Je suis entré dans la Miranda Room avec l'objectif de croiser un joueur en particulier, mais il n'était pas là, tout du moins pas encore (voir plus bas). J'ai tout de même croisé Chris Bell, le Suédois Peter Ecchart, Erik Lindgren, David Levi.… Que des vieux de la vieille. Et aussi :

Vivian Saliba
Star montante du poker au Brésil (et ailleurs), Vivian Saliba est en quête d'un deuxième ITM consécutif sur le Main Event...

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Kathy Liebert
… Si besoin, Vivian pourra demander des tuyaux à Kathy Liebert, l'une des compétitrices les plus expérimentées de l'histoire du poker de tournoi. La statistique donne le tournis : depuis 1994, Kathy a signé 351 ITM en tournois ! Et encore, ce chiffre ne comprend que les performances enregistrées par la base de données Hendon Mob. Vu l'ancienneté de son palmarès, il est fort probable que pas mal de résultats enregistrés dans les années 80 et 90 se soient perdus en route. Quand on creuse cette fiche à 6 millions de dollars de gains, on trouve un bracelet WSOP (Shootout en Limit, 2004), une victoire à un million de dollaRs sur la croisière Party Poker (hé oui : en 2002, on pouvait jouer de maxi tournois sur un bateau sillonnant les Caraibes - l'auteur de ces lignes n'a jamais connu cette époque bénie, snif), et une quantité industrielle de finales et victoires sur tous les types de buy-in. Le bilan de Kathy sur l'édition 2018 est modeste en dollars, mais riche en lignes de palmarès : 6 ITM, tous en No-Limit Hold'em.

Pierre Merlin
Aux côtés d'un joueur qui ne pourrait véritablement prétendre gagner notre concours du plus beau patriote (il va falloir faire mieux que ça), un Pierre Merlin incognito.

Antonin Teisseire
Antonin Teisseire : « J'ai joué 12 ou 13 tournois cet été… Je n'ai fait qu'un ITM, dès le début, sur le Seniors, et après plus rien ! » Je demande au sudiste s'il s'est bien amusé en dehors de la table, au moins. « Non ! J'ai été sage… »

Manuel Bevand, ou pas
Une bouteille de jus d'orange pleine, une salade à moitié mangée, un café, une banane et un sac à dos : pas de doute, Manuel Bevand a pris place à table pour son premier Main Event depuis 2014. Sauf que l'ancien pro du Team Winamax avait pris la poudre d'escampette au moment de notre visite en Miranda, en milieu de Level 2. Nous ne manquerons pas de revenir le saluer, et l'interroger sur ce qui ressemble au come back joyeux d'un ancien pro vivant désormais une nouvelle carrière hors des tables, mais pas étrangère au poker...

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Patriot

Croisé justement à la table de Valentin Messina, un patriote tout de Star Splanged Banner vêtu.

Happy Treason Day
Beaucoup moins patriote, ce joueur que l'on imagine Anglais, qui n'a toujours pas digéré la sécession des treize colonies américaines en 1776, signant l'acte de naissance des États-Unis d'Amérique. C'était il y a 242 ans, dude : il est temps de passer à autre chose.

Hot Dog Contest
Pendant ce temps, la salle de presse a le droit au légendaire Hot Dog Eating Contest, fièrement diffusé sur ESPN2. Le dinner break a beau approcher, j'ai bizarrement d'un coup perdu tout appétit.

bet perdu
Quand tu as perdu un gros pari (enfin j'espère pour lui) mais que tu assumes comme un homme... de te déguiser en femme toute la journée !

us tie
La cravate de ce 4 juillet 2018 est signée de Kevin, floor des WSOP depuis les temps immémoriaux. Nice tie, bro !

Level 3, ça fait beaucoup de monde sous un même toit

Plus de 4 400 joueurs, ça continue de grimper Main Event Day 1C - Level 3 (150 / 300 ante 25)

Pourquoi le Day 1C est le meilleur jour ?

Aurélie Reard
Question, pour deux Snickers et un Nuts : quelle est la meilleure journée de départ pour faire son entrée sur le Main Event ? La réponse la plus censée et à laquelle nous n'avions pas du tout pensé avant, nous est venue d'Aurélie Reard. "Le Day 1C bien sûr !" D'accord, mais pourquoi ? "Parce que si tu joues avant, si tu sautes, personne ne le sait, et tu te tapes ensuite deux jours pendant lesquels tout le monde va te demander : "Et toi, tu joues quand le Main ?"" Un raisonnement absolument imparable.

POKER@VEGAS

Julien - Fatima
Parmi la cohorte de nos qualifiés Expresso, nous avons trouvé Julien, assis juste en face de la médaillée olympique de hockey sur gazon Fatima Moreira de Melo. Contrairement à ce que nous avons pu voir jusque là du côté de nos cliqueurs de boutons favoris, les gestes sont assurés, la voix claire et la détermination intacte. Et pour cause, Julien n'est pas tout à fait un rookie de Vegas, pour être "déjà venu ici en 2015. J'avais joué quelques petits tournois, mais c'est ma première fois sur le Main Event." Habitué de nos festivals live, celui qui officie en tant qu'agent de joueurs de football est également un éminent membre de la sympathique communauté POKER@LYON, qu'il ne manque évidemment pas de saluer, à commencer par son président Jay Bee. Pour l'heure, Julien est bien rentré dans son tournoi, avec un tapis de 66 500 après deux heures de jeu.

Champion et gambleur à tout heure

christian pham
Pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas que nous parlerions de Christian Pham aujourd'hui. Nous avons déjà assez de Français sur la planche. Mais ce monsieur est un personnage vraiment à part, et un homme plutôt très gentil au demeurant. Après plus d'un mois passé à Las Vegas, quelques anecdotes sont venues remplir sa fiche. Avant 2018, Christian Pham, c'était déjà un énorme deeprun sur le Main Event en 2018 (19e), un bracelet WSOP à son poignet (en 2015, sur un Deuce-to-Seven à 1500$), un titre WSOP Circuit (et donc une bague au doigt) décroché en 2014... et, c'est ce qui nous amène à lui aujourd'hui, un petit DailyDeepstack à 200$ remporté au tout début de l'été ! Votre serviteur (Steven) disputait ce tournoi en compagnie de Pham. Je l'ai fait doubler sur sa première du tournoi, et c'est lui qui a fini par avoir ma peau des heures plus tard, avant de remporter ce tournoi, pour 5 263$. Et depuis ? Une machine ! Christian a enchainé 9 ITM sur ces WSOP, avec uniquement des min cash, certes, mais dans tous les tournois dans lesquels j'ai pu le croiser, il avait cette facilité pour monter des jetons tout le temps. Je n'ai pas encore cerné un quelconque génie en lui, mais le monsieur tient les cartes, qu'on se le dise. Aujourd'hui, il va croiser un autre Français dans ce tournoi, et ce ne sera pas moi, mais Michel Gaffari, l'un des qualifiés Winamax du jour. Et sans surprise, Pham a déjà monté des jetons, présentant un tapis de plus de 80 000. Sera-t-il capable d'effectuer un nouveau deeprun d'anthologie sur ce Main Event ? Réponse d'ici une (grosse) semaine.

La Touil pour Louis Vial

muskan sethi louis vial
Quelques instants avant la fin du niveau 2, on a surpris Louis Vial dans un pot assez conséquent, et il ne fut pas innocent à tout ça. Suite à un open UTG à 900 et un call de Harry Touil, l'un des nombreux frères Touil, Louis Vial va alors appuyer sur le bouton "sacoche", pour proposer 4 500. Pas effrayé, ses deux adversaires l'ont payé pour découvrir un flop A49. Louis Vial a c-bet à 7 000 et n'a trouvé qu'un payeur, le relanceur initial. La turn 8 apparait sur la table et à la vitesse de la lumière, les deux joueurs s'accordent sur un check pour entrevoir la rivière : 5. Cette fois, l'adversaire de Louis reprend les devants et propose une belle sacoche de 22 000. Louis compte son stack, il doit lui rester quelque chose comme 56 000. Il réfléchit un long moment, avant de finalement rendre ses cartes au croupier. Son bon début de tournoi vient gentiment de partir en fumée, il faut tout refaire !

Le pélérinage annuel de Skualos

damien cayet
Croisé tout au fond de l'Amazon Room en compagnie de l'Américain Thomas Cannuli, November Nine en 2015, le Français Damien Cayet profite de ce tournoi pour faire l'une de ses rares apparitions en live. "J'ai disputé très peu de tournois sur ces WSOP jusque là, mais j'ai quand même réussi à décrocher l'ITM sur le tournoi à 888$ (il termine 1 028e pour 1 460 dollars)". Prochaine mission : décrocher l'ITM sur le plus beau tournoi du monde, chose que Damien n'a encore jamais réussi. Mais surtout, sa nouvelle vraie mission sera de s'intégrer de nouveau à la vie "normale", puisqu'après avoir quelques années en Nouvelle Calédonie, Damien est de retour à Paris : "Et crois moi, je vais vite en repartir !" C'est qu'on s'habitue vite et bien à cette vie là, alors forcément le retour sur terre près de la Tour Eiffel piquote un peu.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"- Putain, 7 700 joueurs sur le Main ! Tu imagines si il n'y avait qu'un seul Day 1 ? - Le tournoi durerait moins longtemps, mais il faudrait une Pavillion Room trois fois plus grande... - On utiliserait des trotinettes pour aller d'un bout à l'autre de la salle... - Et pour la photo souvenir de fin de journée, on réunirait les 150 Français restants... - ...Et on leur demanderait de faire une chenille." - Signé : deux couvreurs ayant abusé du thé glacé durant la pause dîner.

"Je suis trop gentille avec les gens." Signé : une confrère qui a accepté de prendre en photo un random joueur américain, puis d'envoyer ledit cliché... à sa mère. "C'est bien parce que c'est le Day 1 et que je suis cool !"

"Treasure your family and friends" Signé : le random fortune cookie reçu par un membre de l'équipe de reporters Winamax avec son repas pris chez Panda Express. Ok, mais ils attendront la fin du Main Event.

Forrest Gump

Quand on vous dit que la planète toute entière joue ce Day 1C : même Forrest Gump est là !

Forrest Gumpa Movie
Incroyable mais vrai ! On dirait bien qu'il a rajeuni depuis son petit footing à Monument Valley, il y a plus de vingt ans

Jonathan Duhamel
Un Champion du Monde à table, ça attire forcément les grosses caméras d'ESPN. Pas de quoi décontenancer Jonathan Duhamel : le vainqueur du Main Event 2010 (et du One Drop à 111 111 $ en 2015) est plus qu'habitué à être sous les feux de la rampe.

Team Italie
A défaut d'avoir une équipe en Russie pour le mondial de foot, l'Italie se rattrape comme elle peut avec une équipe à Las Vegas, pour ces championnats du monde. Vay vay vay !
mr muscle
On est sauvé, monsieur Muscle est dans les parages ! [NDLR : Il a deep run le Main Event l'an dernier, non ?] Juste à côté de lui, on a croisé Sonny Franco, presque choqué : "J'ai vu un mec qui a fait tapis pour ses 10 000 derniers jetons avec Dix et Trois !" Sonny a l'habitude des plays fantastiques parfois réalisés au Maroc : lui, au Main Event, il joue solide, et a réussi à extirper quelques jetons à ce joyeux gambleur avant qu'il ne disparaisse définitivement, pour faire monter tout doucement son tapis à hauteur de 55 000.

Lu dans la presse locale

Journal
Une info what the fuck comme l'Amérique nous en sort régulièrement : la juste yankee a condamné les services postaux américains a payer la somme de 3,6 millions de dollars à l'artiste Robert Davidson. Pourquoi ? En 2010, le US Postal Service a sorti un timbre commémorant la Statue de la Liberté. Problème : sans s'en rendre compte, ils ont reproduit le design de la statue installée devant le casino New York New York de Las Vegas, qui est différent de celui la vénérable Lady Liberty de Manhattan ! Du coup, la machine judiciaire s'est mise en branle : abus de propriété intellectuelle, copyright bafoué, procès, clac. Lorsque le bon Robert s'est inspiré du visage de sa belle-mère pour concevoir la réplique durant les 90's, il n'avait aucune idée du paquet de pognon que cela lui rapporterait vingt ans plus tard...
Journal
L'histoire pas banale de Maria Konnikova continue de passionner les médias généralistes. Née à Moscou, naturalisée Américaine à l'âge de 4 ans, Maria est sortie de Harvard avec deux diplômes (psychologie et écriture) et a ensuite publié plusieurs nest-sellers. C'est par le biais d'Erik Seidel qu'elle s'est intéressée au poker : à la base, Maria avait pour projet de disséquer l'intellect supérieur du champion New-Yorkais, afin de déterminer les facteurs lui ayant permis de rester au sommet sur une si longue durée. Au final, son immersion dans l'univers des cartes aux jetons s'est révélée aussi addictive que lucrative : en deux ans, Maria a déjà collecté 177 722 dollars de gains sur le circuit live, en remportant notamment un beau side event aux Bahamas en janvier dernier. Résultat : la date de sortie du bouquin ("The Biggest Bluff") a été repoussée ! Maria a terminé le Day 1B avec 33 500.
Tesla
Les conducteurs de Tesla, une voiture Américaine fonctionnant à 100% à l'électricité, sont de joyeux drilles.

Level 3, je reprendrais bien du foie gras

Plus de 4 500 joueurs, les inscriptions vont bientôt fermer Main Event Day 1C - Level 3 (150 / 300 ante 25)

La tête et les yeux

pierre de almeida
Quand la passion des cartes est plus forte que le handicap, cela donne un duo magique, qui évolue en ce moment dans la zone "Tan" de l'Amazon, une partie de la salle où nous n'avons repéré qu'un seul Français, Pierre De Almeida, à la gauche du couple qui nous intéresse ici. Ils s'appellent Daniel Grytten et Steven Iglesias et participent à ce Main Event ensemble. Ensemble ? C'est pas interdit, ça ? Attendez : Steven est bien celui qui a dépensé 10 000$ pour participer au Main Event. Daniel est là pour lui donner un coup de main : Steven est en effet atteint d'un problème aux yeux depuis trois ans (il avait 25 ans), une maladie que les spécialistes appellent la "Neuropathie optique de Leber", qui lui a d'abord fait perdre l'oeil droit, avant que la maladie n'atteigne ensuite l'autre oeil. Son ami Daniel est donc là pour lui souffrer les cartes qu'il reçoit, les flops, turns et rivières, et toute autre information que Daniel ne peut saisir seul. "L'an passé, nous avons fait deux ITM sur trois tournois", me confirme Steven. "J'ai le meilleur partenaire possible pour m'aider à continuer ma passion du poker."

Du côté de Pierre De Almeida, la partie a plutôt mal commencé puisqu'il a rapidement perdu pas mal de jetons dans une confrontation où sa couleur s'est fracassée contre un full. Il lui restait encore 33 500 jetons, ce n'est pas le moment de s'inquiéter.

Expatriée de l'amour

Ness Kourdourli
Quand nous l'avons croisée pour la première fois, il y a bien des années de cela, elle s'appellait Ness Kourdourli et était l'une des figures de proue de l'Aviation Club de France sur les Champs-Elysées. De nos jours, on l'appelle Ness Reilly, et c'est aux Etats-Unis que l'on peut la croiser disputer des gros tournois de poker, en tant que professionnelle à plein temps.

Que s’est-il passé entre les deux ? Rien de moins que la plus belle chose du monde. « C’est notre anniversaire aujourd’hui », sourit Ness entre deux coups dans la Pavillion Room. « Six ans, jour pour jour ! » Pas besoin d’avoir fait Saint-Cyr, donc, pour deviner que sa rencontre avec celui allait devenir son mari, Tim Reilly, s’est faite à Las Vegas, durant l’édition 2012 des World Series of Poker.

Lui aussi un joueur pro, Tim est originaire de Boston : c’est donc là que les deux ont vécu un bon moment, avant de finalement décider de se déplacer vers la ville idéale pour exercer leur profession : Las Vegas, bien sûr. « Pour jouer à Boston, il fallait faire au moins deux heures de route, pour aller à Foxwoods. Un endroit génial, mais situé au milieu de nulle part. A Vegas, on a tout le poker qu’on veut à disposition ! D’ailleurs, je suis devenue flemmarde à cause de ça : j’ai plus de mal à voyager pour jouer au poker. Maintenant je suis plus du genre à rester à la maison avec mes deux chiens. Pour l’instant, on est installés dans un appartement, mais on va bientôt bouger à Summerlin [un très joli quartier résidentiel à l’ouest de Vegas, NDLR], histoire d’être plus près des montagnes.  »

Ness admet tout de même faire une exception pour les casinos de Floride : « J’adore ! C’est beau, avec la mer à proximité… » Et de belles perfs, qui plus est : le dernier gros résultat de Ness a eu lieu là-bas. Une quatrième place à 182 000 dollars sur une épreuve du World Poker Tour. Ness a hâte de rentrer en France pour revoir sa famille, mais la chose ne va pas se produire tout de suite : « Je suis entre deux Green Card », explique t-elle. Le premier titre de séjour Américain dure deux ans seulement, le second dix ans. « Le temps passe vite, mais c’est quand je rentre en France que je m’en rends compte vraiment, en retrouvant mes soeurs et le reste de la famille. »

Ness vit désormais aux USA à 100%, mais garde tout de même un oeil sur ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. « Vous avez des destinations variées en Europe ! Le SISMIX, c’est chouette, non ? » Après six heures de jeu dans le Day 1C, Ness pointe à 81 000. Un bon départ, trois ans après sa meilleure perf’ sur le Main Event : 244e sur 6 540, pour 34 157 dollars.

Davidi s’éclate en table TV

Davidi kitai
On ne l’a pas vu de l’été, et même quand il vient jusque là, on n’a pas le droit de l’approcher. Davidi Kitai aurait-il changé ? Mais non, du tout, le Belge dispute simplement sa journée d’ouverture du Main Event sur la table télévisée principale de ce tournoi, difficile d’accès pour le public et les journalistes (en revanche, si on se branche sur ESPN2, la vue est impeccable).Si les Américains ont choisi cette table, c’est probablement parce que Daniel Negreanu y est installé depuis le début du Day 1C. Et pourtant, le Canadien n’est pas forcément l’animateur de la table. Ce rôle est plutôt à trouver du côté de Davidi et son voisin Damien Le Goff, un autre Français qu l’onn a déjà pu suivre tout l’été dans ce coverage.

« J’ai 3-bet As-Dix dès le début tout à l’heure, et un type avec As-Neuf a fold. Ça m’a tilté, je me suis dit qu’il fallait que je les 3-bet plus souvent, et pour le moment, ça marche pas mal. Au dernier break j’avais 80 000 et là j’en suis à 75 000. Je pense que je suis celui qui joue le plus à ma table, et après ce doit être le Français. Negreanu ? Non pour le moment, il parle plus qu’il ne joue. »

Spot bourbax

Parmi les joueurs du Team Pro qui ont choisi le jour 1C de ce Main Event pour faire leur apparition, on peut ajouter Ivan Deyra à la liste. Après avoir pris un bon départ, faisant grimper son stack aux alentours de 75 000, Ivan a disputé un coup un peu particulier. Dans un 3-way, et sur un board qui affichait 928AA, Ivan a donk-bet le flop à 1 200, avant de check call un overbet à 6 700 sur la turn. Sur la river, Ivan a tenté la spéciale « bet petit » en posant 1 700 sur la doublette de l’As. Réponse de son adversaire : tapis pour 37 225.

Ivan est entré dans le tank si longtemps qu’un joueur a alors appelé le floor. Ivan Deyra a fini par prendre sa décision avant le décompte des 30 secondes et a rapidement muck lorsqu’il a découvert la main de son adversaire, A2 pour full house. Hop hop hop Ivan, la règle c’est de montrer ses cartes lorsqu’au moins un joueur est à tapis. La croupière a donc juste eu le temps d’attraper les cartes avant qu’elles ne mélangent dans le muck : K9, pour une simple paire trouvée river.

« J’ai fait de la merde, je suis un gros fishou », me lâche-t-il sans son légendaire sourire. « En fait, quand il overbet turn comme ça, sa range c’est quand même souvent un draw. » Cette fois, Ivan s’est planté, même s’il a rapidement récupéré quelques jetons dans la foulée, et contre le même joueur. « Pas besoin de s’énerver, avec les niveaux de heures, tout peut arriver. » La plus belle merguez du circuit n’est pas encore cuite, mais la pause va le plus grand bien d’ici quelques instants.

Like a boss

william kassouf
L’Anglais William Kassouf est de retour en ville, sur ce tournoi qui l’avait fait connaitre aux yeux du monde entier en 2016, de par sa performance (17e pour 338 000$) et sa personalité. Peu de joueurs sont capables d’imposer de nouvelles expressions « poker ». « Nine high like a boss », « You got the nuts, I got the coconuts » : l’Anglais l’a fait, à plusieurs reprises, tout au long de son deep run. Malgré un capital sympathie évidente, sa grande bouche lui a valu quelques embrouilles en table télévisée, pour culminer avec une dernière main que l’on pourrait titrer « L’arroseur arrosé ». L’un des moments les plus épiques de l’histoire des WSOP !

Question pour une Championne

aurelie reard
Top : je suis une femme, mariée à un joueur de poker Français qui marche plus vite sur l’eau que Jesus cette année, je suis une ancienne Team Pro Winamax, si on prend les premières lettres de mes noms et prénom, ça nous donne AQ, une très belle main de poker, je suis gelée mais je suis quand même heureuse d’être au Rio pour participer à ce tournoi sur lequel j’avais déjà atteint l’argent l’an passé, je suis ? je suis ?! Aurélie Reard bien sur !

Le concours du plus beau patriote

Adam Owen
Désolés, messieurs les Américains : le plus beau patriote du jour est… Britannique. Bravo, Adam Owen !

Tour de Babel

Matt JAcobson
Le site 888 a fait les choses bien pour ses qualifiés et joueurs pros, en leur remettant des sweats aux couleurs de leurs pays respectifs. On espère que nos patrons ne nous en voudront pas de rendre hommage à un concurrent, mais il faut avouer que le résultat est plutôt agréable à l’oeil, par exemple avec Martin Jacobson (ci-dessus), ou…

Brésil
Un joueur Brésilien qu’on ne connaît pas

Russie
Une joueuse Russe (qu'on aimerait bien connaître, soyons honnêtes)
Niall Farrell
Nial Farrel (qui avait semble t-il un peu trop chaud)

Anecdotes, statistiques et citations à la con

"Il paraît que Negreanu a dit que le niveau de la table TV était plus relevé l'année dernière." - Signé : un Tapis Volant ne manquant pas la moindre opportunité de nous rappeler qu'il a joué le Main Event l'an passé, en direct sur ESPN.

"Ca vous fait pas bizarre de me voir assis à côté de vous, alors que l'an passé vous me voyiez dans la TV ?" - Signé : bon maintenant ça suffit, Tapis Volant.

Thi Nguyen - Dietrich Fast

Thi Nguyen n'a pas tiré le siège le plus évident du field, avec le redoutable Allemand Dietrich Fast deux crans à sa gauche. Le tapis de la Française s'en ressent, tombé sous les 15 000 unités.

Jack Sinclair
Lunettes fumées, grosse montre et pilosité apparente : le so British November Nine 2016 Jack Sinclair est prêt pour le remake d'Amicalement Vôtre.

Dzmitry Urbanovich
Toujours pas de bracelet au poignet pour Dzmitry Urbanovich, mais le jeune Polonais a enfin débloqué son compteur de finales à Vegas, avec une deuxième place sur un Razz à 1 500 $ et une huitième place, toujours en Razz mais sur le Championship à 10 000 $

Spidercam
Docteur Octopus a fait son entrée sur le Main Event ? Non, il ne s'agit que d'un caméraman d'ESPN, arnaché comme un personnage de comics avec un attirail dont on n'ose imaginer combien il pèse
Yoh Viral
Yoh Viral vient de nous gratifier du blocking bet le plus riquiqui de la journée : 300 dans un pot de plusieurs milliers (il y avait au moins un jeton de 5 000 dans le pot) sur la rivière d'un board 3-2-2-8-9. Bien vu : son adversaire s'est contenté de payer avec deux Rois, et Johan a montré un 9-8 assortis, une main battue, mais "à pas cher".
Marcel Luske
Un joueur emblématique de l'ancienne école Européenne dans la Pavillion : Marcel Luske. A en juger par le coup de soleil, le Hollandais Volant n'a pas fait que jouer au poker durant son séjour à Las Vegas
MAGA
La politique ne fait que rarement irruption durant les WSOP. Tony Cousineau en est l'une des exceptions, portant la tristement célèbre casquette "MAGA" dont on ignore si elle représente un trait d'ironie, ou une véritable déclaration partisane
Matt Savage
Il fut l'arbitre en chef des WSOP à la grande époque du Binion's (c'est là qu'il avait demandé la main de sa femme, devant les caméras d'ESPN !) avant de devenir le grand manitou du circuit World Poker Tour : Matt Savage fait partie des dix joueurs éligibles à la promo 2018 du Hall of Fame

Notre réaction face à cette entrée d'un goût certain signée Phil Hellmuth. On vous laisse juger par vous-mêmes :

My LIVE @WSOP Grand Entrance on ESPN2 a few minutes ago. I’m Thor, w 14 Wonder Women models. #PHWSOPGrandEntrance pic.twitter.com/aV1c6revYs

— phil_hellmuth (@phil_hellmuth) 5 juillet 2018

Level 4, il y a beaucoup de monde à abattre

4 569 joueurs ont participé au Day 1C Main Event Day 1C - Level 4 (200 / 400 ante 50)

Salle pleine
Les inscriptions pour le plus gros tournoi du monde sont désormais closes. A partir de maintenant, et jusqu'au 14 juillet, le nombre de joueurs en course ne va évoluer que dans un seul sens : vers le bas ! Les chiffres officiels de l'affluence au Main Event 2018 ne sont pas encore connus, mais a priori, un total de 4 569 joueurs sont arrivés aujourd'hui. L'affluence totale dépasserait donc 7 800 joueurs, avec une dotation totale avoisinant les 78 millions de dollars ! On attend maintenant les dernières décisions des organisateurs concernant la réparition des prix : vont-ils offrir 10 millions au vainqueur ?

Un come back qui fait plaisir

Manuel Bevand
Manuel Bevand est toujours installé à sa table de départ du Day 1C, au find fond de la Miranda Room. L'ancien pro du Team Winamax (2008-2014, une belle longévité et une popularité jamais démentie auprès de la communauté) est désormais retraité du poker pro, mais pas du poker tout court, puisqu'il travaille désormais pour PokerStars sur l'Ile de Man, à l'étage où l'on s'échine à concevoir de nouveaux formats de jeu tordant un peu le cou aux règles classiques des Texas Hold'em et autres Omaha. Une sorte de retour aux racines pour celui qui fut, avant de découvrir le poker, concepteur de jeux pour une boîte Lyonnaise.

« C'est mon premier Main Event depuis 2016. Je n'ai pas joué depuis, même pas online. » Je jette un oeil aux adversaires de Manub : je ne reconnais personne, mais tous ont des têtes de joueur de poker. Au risque de tomber dans le délit de faciès : cette table n'a pas l'air d'être une de ces tables faciles vantées jadis sur Twitter par Pierre Grinder. « En fait, elle est plus facile qu'il n'y paraît », sourit Manub avant de me profiler brièvement chaque joueur : « Lui, il est pas mal, lui il est bon mais son style est pas du tout adapté au Main Event, alors ça va. Et lui, oh là là, c'est un gros fishMais il a réussi à me bluffer, c'est ridicule ! » Ah bon ? « Ouais, j'ai floppé le top set et je me suis retrouvé à folder rivière… »

« Sinon, j'ai éliminé un joueur qui avait 20, 25BB, c'était drôle. Je limpe UTG+1 avec 107, j'aime bien limper avec ces mains pour qu'il y ait du monde sur le coup. On est quatre, avec le bouton et les blindes. Flop Q-9-3 avec un coeur. Je mise le premier, bien sûr, vu que je suis le premier limpeur. Le bouton paie. Turn : 3. Je check, il check aussi. Rivière : J, j'ai la couleur. Je mise 3,300. Il fait tapis pour 9,300 ! Mais qu'est-ce qu'il peut avoir ? Un carré ? Dame-3 assortis ? Il n'a pas A3 en tout cas. Bon, il ne peut rien avoir en fait. Je paie. En fait, il avait 10-8 assortis, il avait trouvé la quinte rivière ! Il était sûr d'avoir gagné, il n'avait pas gagné un coup depuis longtemps… »

Sinon, ça fait quoi de retrouver le Main Event ? Pas trop dur ? « C'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas ! Et puis, les sensations procurées par le Main Event sont uniques. Il y a tellement de profils différents, c'est un plaisir que d'essayer de s'adapter à chacun en fonction ce qu'ils font. C'est super stimulant. Au bout de six heures passées avec les mêmes joueurs, j'ai l'impression de les connaître par coeur ! Enfin, pas tous… Il y en a qui varient très bien leur stratégie. »

Manuel Bevand pointe à 71 000 en milieu de Level 4.

Le Moldave et Lamagnère

Lamagnere - Plesuv
Dans notre fichier ultra complet - et surtout Top Secret - recensant tous les qualifiés via notre merveilleux site, Matthieu Lamagnère fait figure de joueur à part, puisqu'il a payé son buy-in pour ce Main Event avec… ses Miles Winamax. Nul besoin de vous faire un dessin pour vous expliquer que SixCoups a dû jouer quelques tournois assez chers pour rassembler la somme nécessaire. Arrivé à Vegas il y a un bon mois, Matthieu tentera d'accrocher sa deuxième place payée de l'été sur un tournoi WSOP, après sa 205e place sur le Marathon Event. Le Français a en tout cas trouvé un sacré client en face de lui : Pavel Plesuv (en gris, au milieu). Si son nom et son visage vous sont inconnus, sachez que le Moldave (numéro 1 de la All Time Money List de son pays) s'est notamment offert il y a quelques jours le très convoité Main Event à 3 500 $ des Deepstack Championship Poker Series du Venetian pour 640 000 $. Un homme en forme donc, dont il s'agirait de se méfier.

Lavis, ça glisse

Lorenzo Lavis
Parmi les acteurs Français de ce Day 1C, on retrouve un joueur bien courageux, qui a pris l'option de se coucher sur les coups de huit heures ce matin, soit trois heures avant le coup d'envoi du Main Event. En voilà une curieuse idée, n'est-ce pas Lorenzo Lavis ? « Non mais je ne l'ai pas fait exprès : hier j'ai joué le 600$ du Venetian, avec près de 500 joueurs, et j'ai bust à 6h30 ce matin en table finale : quatrième pour près de 19 000$ ! Le temps de dormir deux heures et me voilà pas frais du tout pour ce Day 1. »

Pour le moment, Lorenzo swing pas mal dans ce tournoi. Un coup bien up, un coup bien down, il remonte, il retombe, les aléas d'un tournoi de poker, en somme. Exemple avec ces deux coups qui lui ont brisé les ailes deux fois déjà dans la journée.

Sur le premier, il défend sa BB depuis un open du joueur UTG+1, puis sur KT6AQ, il check raise de 800 à 2 900 au flop, avant de miser 5 900 à la turn et de check fold sur une mise de 9 000 à la river.

Sur le second coup, il se retrouve multiway avec As-Dame sur un flop J32. Sa voisine mise tout petit et il est le seul à payer. Sur la turn, il trouve une Dame et check call, avant d'ajouter une troisième Dame à sa collection sur la river. Même séquence de mise, sauf que mademoiselle lui retourne une pocket paire de 3 pour un full ! « Ouais, fais chier, sale runout. » Heureusement, Lorenzo est du côté positif de la force, et a bien compris qu'il n'était pas encore l'heure de tilter. Juste de se battre comme un animal pendant encore deux nivreaux.

Labat mobile

Antoine Labat
Lui, on ne l'a pas vu du séjour, mais si on devait faire une shortlist des joueurs Français qui seraient susceptibles de deeprun le Main Event, ce ne serait pas une mauvaise idée de l'inclure dedans. Lui, c'est Antoine Labat. Frais et pimpant, l'ancienne terreur du poker online en France, à une époque où les rooms étaient légion, participe à ce tournoi avec grand plaisir, ça se sent et ça fait plaisir à voir : « C'est dur quand même ! », me glisse-t-il, alors que son tapis a déjà évolué dans le bon sens, puisqu'il présente déjà un bon 80 000. « J'imagine qu'il y a des tables plus compliquées, mais la mienne n'est pas forcément évidente. De toute façon, la stratégie est simple, on ne prend pas de risques aujourd'hui, on verra ça pour le Day 2. »

Pendant ce temps, à la TV

Davidi TV
Davidi Kitai a relancé préflop au bouton : c'est payé par Monsieur Bond de BB : ce dernier va ensuite check/raise au flop, et aura la surprise de se faire 3-bet par Davidi ! Le Belge va ensuite améliorer sa main de fort belle manière, et envoyer deux barrls supplémentaires. Il ne se fera pas payer sur la rivière, cependant…

Table TV
Daniel Negreanu est peut-être le premier joueur de l'histoire à réussir un photobomb... à plus de cinquante mètres de distance de l'appareil photo. Félicitations, Kid Poker !

Venez comme vous êtes

Petite tour d'horizon des différents looks observés dans une moitié de la Brasilia Room, histoire de prouver qu'il existe autant de façons de s'habiller pour un tournoi de poker que de joueurs de poker.

Smoking

Certains la jouent classe, avec un costume pas forcément bien taillé mais qui fait quand même son petit effet.

Ski Mask
Certains optent pour le package "grinder du Grand Nord", avec un combo casquette, masque de ski et écharpe. En ce qui concerne le hoodie Titi et Grosminet en revanche, on cherche encore.

Hoodie Moche
D'autres ont fait travaillé la machine à coudre, en piquant dans les rideaux de grand-maman.

Chemise John Hesp
Quelques-uns enfin, comme Adrian, sont potes avec John Hesp, et adoptent la tenue officielle de l'équipe de soutien au July Nine Britannique.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

43,75 millions : la hauteur du tapis moyen du Main Event... lorsqu'il ne restera plus que neuf joueurs, le 12 juillet prochain ! Chacun a débuté avec 50 000 unités : il va falloir bosser un peu avant de pouvoir songer à la finale.

"Comment ça, y'a pas de match demain ? C'est vraiment des feignasses, à la Coupe du Monde. Et c'est seulement tous les quatre ans, en plus. Tu imagines, si les WSOP fonctionnaient comme ça ? On ne foutrait jamais rien." - Signé : un couvreur mécontent en apprenant que pour la deuxième matinée consécutive, il ne pourra se régaler avec une nouvelle rencontre dès le réveil.

Ce matin, nous avions dressé la liste des dix joueurs de poker les plus célèbres (à notre goût) n'ayant PAS disputé le Main Event cette année, sur les Day 1A et 1B. Maintenant que les inscriptions sont closes, nous avons relevé les compteurs, il ne comporte que peu de surprises. Mais tout de même : où est passé Steve O'Dwyer ?

Official results of my @WSOP #MainEvent Day 1C Bingo Card

[X ] @philivey
@TexDolly
@TomDwan
@Patrik_Antonius
@GusHansen
@ViktorBlom
@steveodwyer
@CrownUpGuy
[X ] Dan Colman
@VanessaSelbst

— BenjoDiMeo (@BenjoDiMeo) 5 juillet 2018

Level 4, on s’amuse encore plus qu’au théâtre

Main Event Day 1C - Level 4 (200 / 400 ante 50)

A sky full of stars

Gus Hansen

Quand on est une véritable star de ce jeu, on ne se pointe pas au Rio à 11 heures comme le pécore moyen. On attend le tout dernier moment pour faire son apparition, le temps de se faire désirer et de faire monter la sauce. Prenez Gus Hansen par exemple. Le Danois fait partie des tout derniers entrants du jour, lui dont la dernière place payée sur le Main Event remonte à... 2008. Autant dire il y a une éternité. D'ailleurs, pour la petite histoire, l'ami Gustav n'a pas atteint les places payées d'un tournoi depuis l'EPT Vienne 2014. On l'excusera en se disant qu'il ne joue plus qu'une toute petite poignée de tournois par an.

Patrik Antonius

Bon appétit Patrik Antonius ! Visiblement, le Finlandais n'a pas attendu de recevoir sa barquette All American Dave pour se régaler sur ce tournoi. En plus de s'être fait un pote à table, qui était visiblement tout heureux d'avoir eu ses quelques minutes de gloire sur ESPN, le grand Pat' figure actuellement dans les hauteurs du chipcount, avec un tapis tout juste au-dessus des 200 000.

Jonathan Duhamel - Phil Ivey

Pour la première fois depuis très longtemps, Phil Ivey est venu taper le carton au Rio dès le début de ces WSOP. La surprise aurait donc été énorme de ne pas voir l'ex Tiger Woods du poker prendre part au Big One cette année. Fidèle à son habitude, Phil a fait son entrée sur le gong, et a été envoyé directement à la table d'un Champion du Monde, Jonathan Duhamel (photo, au premier plan). Malheureusement, nous n'étions pas sur les lieux au moment où Ivey a récupéré son siège, pour savoir s'il a cette fois reconnu le Canadien, contrairement à ce jour de printemps 2010, sur un High Roller à 100 000 € de l'EPT Monte-Carlo (merci à notre confrère espagnol Álex pour nous avoir rappelé cette pépite).

Tout sourit à Loosli

fabsoul loolsi

Autre membre du Team pro Winamax en lice aujourd'hui, Sylvain Loosli. Problème, pour le trouver, il faut avoir de bonnes chaussures et pas mal de courage, le November Nine 2013 étant installé au fin fond de la Pavillion Room. Et pour être tout à fait juste avec vous, je crois même que ce sont nos premiers pas de l'été dans cette zone du Rio, où il ne se passe normalement pas grand chose en lien avec les WSOP. Sauf qu'à journée exceptionnelle, environnement spécial, et certains joueurs se sont retrouvés obligés de disputer ce tournoi ici. Histoire de ne pas laisser Sylvain tout seul tout au fond, on lui a collé un petit Fabrice Soulier face à lui, en pleine forme, ou presque. Quand je l'aperçois, il n'a plus que 12 000 devant lui : "Tu connais ce sentiment ? Tu sais, quand tout le monde te prend pour un paillasson ? Et bien c'est moi aujourd'hui." C'est à ce moment que je me rends compte que le tapis Sylvain Loosli est légèrement mieux fourni : "Ah ba forcément, il fait brelan à chaque fois", insiste Fabrice.

C'est alors à ce moment là que j'observe Sylvain Loosli défendre sa BB sur un open de son voisin UTG. Et sur T98, Sylvain a check/call 1 200, avant de faire la même chose sur une turn T. Lorsque la rivière Aarrive, Sylvain check et son adversaire l'imite tout aussi vite. Au showdown, Sylvain retourne... 88 pour un brelan floppé qui se termine en full house. Fabrice Soulier s'est levé de table pendant le coup, et n'est revenu qu'après pour constater : "T'avais quoi, brelan encore ? Oui ?? Ah, tu vois je te l'avais dit !" Sylvain Loosli est désormais compté à 91 000.

Statistiques, anecdotes et citations à la con

1 : le nombre de types qui roupillent en salle de presse, à deux heures de la fin de ce Day 1C. Courage, il ne reste plus qu'une dizaine de jours à tenir.

2 : le nombre de joueurs du Team Winamax qui ne verront pas la couleur du Day 2. Après Guillaume Diaz sur le Day 1A, Ivan Deyra a rendu les armes à son tour aujourd'hui. Une sombre histoire de set over set avec une paire de 6 contre une paire de Dames sur un flop Dame-6-4 a mis fin prématurément au tournoi de notre merguez préférée.

Davidi Q8

Forcément, si le croupier commence à servir des "Dame-ouitre" à Davidi Kitai, il ne faut pas s'étonner que le Génie marche sur sa table. Pour l'heure, Kitbul est le seul joueur en table télévisée assis devant un tapis à six chiffres.

Cyclope
Pendant que Phil Hellmuth fait le malin déguisé en Thor, un vrai super-héros tape le carton dans un coin de l'Amazon Room, Cyclope des X-Men.

gilbert diaz
Et alors Gilbert Diaz, il est ou ce tapis ? Aaah, mais il y a déjà un jeton de 25 000 au milieu de tout ça, le piège. "Ouais, j'ai 37 000, mais j'avais 95 000 tout récemment... Mais bon, on est jamais mort dans ce tournoi, pas vrai ?!"

mike takayama
En début d'après midi, Mike Tayakama se voyait remettre le premier bracelet WSOP pour un joueur des Philippines. Quelques heures plus tard, on retrouve ce même Tayakama installé derrière une montagne de jetons, équivalent à 180 000 environ. "Mouais, ça va, je run plutôt good", a-t-il simplement glissé pour justifier la taille de son tapis.

elvis
Les années passent et la légende d'Elvis perdure malgré tout, grâce à la présence, comme tous les ans, de son sosie de merde officiel chez les croupiers.