WSOP 2018 - Juin - 20

Las Vegas : le guide officiel Winamax 2018

20 bons plans en marge des WSOP pour vivre un Vegas différent

Cela fait maintenant trois semaines que Winamax vous raconte jour après jour les World Series of Poker 2018 via Veunstyle, Tapis Volant et Flegmatic, arrivés à Las Vegas par vagues successives. A mon tour de préparer ma valise ! A quelques jours de mon départ, je n’ai pas pu m’empêcher de sursauter en faisant mes comptes personnels : cela sera mon vingtième voyage à Sin City depuis 2004. Point de lassitude à l’horizon, cependant : Vegas est en perpétuel renouvellement et chaque année, j’y découvre de nouveaux spots, et retrouve avec plaisir mes adresses favorites. Vingt voyages à Vegas, cela se fête… avec vingt adresses, garanties hors des sentiers battus.

Jouer les cash-games les plus fun de la ville

Cash Game
D’accord, le Bellagio est un point de passage incontournable pour tout fan de poker, histoire de zieuter (de loin, hélas) les forces en présence dans la Bobby’s Room. En revanche, les parties de poker low stakes sont globalement décevantes, peuplées de regs ou de barres de fer cavant à trente blindes. Pour véritablement s’amuser en cash-game, éloignez-vous du Strip ! Gigantesque et animée 24h/24, une salle de poker comme celle de l’Orleans offre une atmosphère beaucoup moins guindée et tellement plus fun : là-bas, on n’hésite pas à tout envoyer sur un tirage pourri ou une seconde paire…
The Orleans Hotel & Casino, 4500 W Tropicana Ave

Dénicher une installation d’art au beau milieu du désert

Sven Magic Mountains
Le 11 mai 2016, l’artiste Suisse Ugo Rondinone a inauguré sa dernière création, Seven Magic Mountains, à quinze bornes au sud de Las Vegas, au bord de l’Interstate 15. Mesurant neuf mètres de haut chacune, ces sept tours de rochers peints de toutes les couleurs ne devaient décorer le désert que deux ans, mais le bouche à oreille a fait son travail : l’afflux de touristes et de locaux venus instagrammer cette vision psychédélique a pérennisé l’installation.
En sortant de la ville, foncez sur Las Vegas Boulevard en direction du sud pendant une vingtaine de minutes : vous ne pourrez pas louper l’installation sur votre gauche. Parking et visite gratuites.

Acheter un bout du vieux Vegas

Antiquaires
Loin des boutiques de souvenirs cheap du Strip, le quartier des antiquaires (au nord, derrière la Stratosphère) vous permettra de voyager dans le temps pour pas un rond : dans ces capharnaüms poussiéreux tenus par des locaux ayant connu l’époque d’Elvis et Sinatra vous attendent jetons, jeux de cartes, pochettes d’allumettes, revues et autres cendriers aux couleurs de casinos démolis depuis longtemps. De véritables musées dédiés à l’histoire de Vegas !
Sur South Main Street : Vintage Vegas Antiques, Patina Décor, Las Vegas Oddities, et des dizaines d’autres.

Faire le plein de disques et livres Downtown

Big Jig Rig
Triste réalité : à Las Vegas, agglomération de plus de deux millions d’habitants, les magasins spécialisés dans la culture se comptent sur les doigts d’une main. Parmi les rares libraires et disquaires de la ville pas encore reconvertis en Starbucks ou Dunkin’ Donuts, je vous recommande chaudement 11th Street Records et The Writer’s Block, situés l’un en face de l’autre à deux pas de Fremont Street. Juste à côté, vous ne manquerez pas d’halluciner devant Big Rig Jig (photo), une incroyable installation d’art de trente mètres de haut composée de deux camions citernes emboités et debout !
Au croisement de 11th St et Fremont St.

Picoler dans un assommoir local

Dive Bars
Sans âme, souvent chers et grouillant de touristes, les bars des casinos fatigueront vite le buveur expérimenté. Pour partir à la rencontre des vrais « Vegassiens » et se la coller peinard, rien de tel qu’une visite dans un dive bar. Autrement dit : un établissement de nuit jamais très propre, jamais très éclairé, mais où l’on vous sert de la bière à prix modéré sans poser de questions, et où vous pourrez jouer au billard, remettre une pièce dans le jukebox et aller chercher une Royal Flush au video poker jusque très tard. En 2016, Hillary Clinton a largement remporté les suffrages des habitants de Las Vegas, mais une conversation typique au comptoir d’un dive commencera souvent comme ceci : « Vous êtes Français ? Vous pouvez m’expliquer pourquoi vous les Français, vous détestez les Américains ? Ah, vous aimez Obama ? Il a ruiné l’Amérique pendant huit ans, il était temps que Trump arrive pour nous remettre dans le bon chemin. » Ah, le franc-parler typiquement yankee
Money Plays (4755 W Flamingo Rd), The Golden Tiki (3939 Spring Mountain Rd), Double Down Saloon (4640 Paradise Rd)…

S’acoquiner avec la Mafia

Mafia
C’est un fait connu : Las Vegas et le crime organisé Italo-Américain sont intimement liés, les casinos de la ville ayant été contrôlés des décennies durant par des familles mafieuses de Chicago, Kansas City ou New York. Au cœur du Vieux Vegas, dans l’ancien Palais de Justice (un comble !), le Mob Museum explore l’histoire sulfureuse de la Mafia et de ses grandes figures : Bugsy Siegel, Meyer Lansky, Al Capone, Lucky Luciano… Il s’agit d’un des repaires favoris de Michel Abécassis, grand connaisseur du sujet : un signe de qualité qui ne trompe pas.
Mob Museum, 300 Stewart Ave

Ecouter de la bonne musique live à deux pas des WSOP

Sand Dollar Lounge
L’un des bars les plus sympas de Las Vegas est situé à quelques dizaines de mètres du Rio : vous pourrez même vous y rendre à pied, pour peu que vous connaissez l’entrée de service des WSOP. Mais pourtant, rares sont les joueurs de poker qui font le chemin jusqu’au Sand Dollar Lounge. Dommage pour eux : ils loupent une sélection de bonnes bières et whiskies, plusieurs tables de billards, et surtout d’excellents groupes locaux jouant jusque trois heures du matin. Blues, jazz, funk, country, et j’en passe : on peut y retourner tous les soirs de la semaine sans jamais y trouver deux fois la même ambiance !
The Sand Dollar Lounge (3355 Spring Mountain Rd)

Revivre la Guerre Froide

Atomic Testing Museum
L’état du Nevada fut une zone géographique clé de l’affrontement passif entre Russes et Américains : entre 1945 et 1992, le gouvernement US a mené le gros de sa campagne d’essais nucléaires à cent kilomètres à peine de Las Vegas, au beau milieu du désert. D’abord à ciel ouvert (les champignons atomiques étaient visibles depuis les toits des casinos !), puis sous la terre. Situé à deux pas de l’Université de Las Vegas, le National Atomic Testing Musuem vous propose une plongée aussi détaillée qu’angoissante au cœur de ces décennies où le monde entier à vécu dans la trouille de l’hiver nucléaire, avec moult explications techniques, artéfacts et vidéos d’époque, fresques historiques et même… la simulation d’un essai, vécue depuis Ground Zero !
National Atomic Testing Museum (755 E Flamingo Rd)

Faire le vide au sommet de roches millénaires

Red Rock Canyon
Un séjour à Vegas est incomplet à mon goût s’il ne comprend pas un détour par le Red Rock Canyon, accessible à une demi-heure à peine du Strip. Loin du vacarme des machines à sous, le silence est presque total une fois que vous avez atteint la « Scenic Drive », route à sens unique de vingt kilomètres sillonnant au plus près des formations rocheuses à la couleur éponyme, résultat de millions d’années d’érosion. N’hésitez pas à garer la voiture pour vous dégourdir les jambes sur un des nombreux sentiers de randonnée proposés, et prendre de la hauteur pour profiter d’une vue à couper le souffle. Dans le même genre, j’aime décompresser à la Vallée de Feu (une heure au nord-est de Vegas) et sur le Mont Charleston, enneigé même l’été. Toutes ces excursions sont largement faisables en une seule journée et ne nécessiteront qu’entre 30 et 90 minutes de trajet en voiture.
Crédit photo : Guillaume Gleize

Draguer local dans le plus vieux bar de Vegas

Atomic Lounge
Downtown Vegas fut longtemps un repoussoir réservé aux touristes les plus fauchés en mal de divertissements cheap : boutiques de souvenirs craignos, spectacles son et lumière on ne peut plus kitsch, comédiens ratés et cocktails à gerber. Tout ça, c’est fini ! Depuis quelques années, la renaissance du Vieux Vegas est actée : de nouveaux bars, restaurants et rooftops ce cessent d’ouvrir. On saute de l’un à l’autre à pied, sans se presser, dans un périmètre réduit à quelques pâtés de maison décorés à la bombe par des artistes locaux. Cela change des trottoirs étroits et corporate du Strip ! Au milieu des établissements tout neufs, je préfère encore l’original à la copie : l’Atomic Lounge, tout simplement le plus vieux comptoir de bar encore en activité de la ville, amoureusement conservé à l’identique depuis son ouverture en 1952. De nos jours, on y croise une clientèle de jeunes locaux hip et trendy venant décompresser après le boulot. Le plan parfait pour un Tinder date !
Atomic Liquors (917 Fremont St)

Visiter une ville fantôme

Ville fantôme
L’Ouest Américain regorge de villages abandonnés, vestiges du boom économique provoqué par la Ruée vers l’Or au XIXème siècle. Le désert qui entoure Las Vegas n’y fait pas exception : seulement 45 minutes de voiture suffiront pour vous transporter de l’agitation du Strip à la communauté minière de Nelson. Autrefois un endroit violent peuplé de bandits, prospecteurs et déserteurs de la Guerre Civile, Nelson fut active jusqu’en 1945 : aujourd’hui, seules une quarantaine d’âmes y résident encore. Attention : avant de prendre des photos des bâtiments et véhicules d’époque (tous dans un état de conservation remarquable) et de visiter la mine, il est de bon ton de laisser un petit pourboire à la station-service reconvertie en boutique de souvenirs.
Prendre la 515 vers le sud, puis la 95 et la 165. N’hésitez pas à poursuivre votre route sur dix kilomètres pour tomber nez à nez sur une plage et piquer une tête dans le Colorado ! Attention au courant, cependant.

Faire ses courses à cinq heures du matin

Walmart
Vous n’aurez pas véritablement expérimenté ce qu’est le Rêve Américain tant que vous n’aurez pas déambulé entre les rayons d’un mega mall grand comme neuf terrains de football de type Wal-Mart. Cela tombe bien : à Las Vegas, les supermarchés sont ouverts 24h/24. Même aux heures les plus avancées de la nuit, vous y croiserez des strip-teaseuses et des croupiers de black-jack remplissant leurs caddies d’une main experte au retour de leur shift. Alors que vous, vous deviendrez fou à force d’hésiter entre 257 marques de jus d’orange ou 456 types de paquets de céréales, présentés sur des étalages de six mètres de haut. The American Way of Life.
Wal-Mart, 7200 Arroyo Crossing Pkwy, et un peu partout dans toute la ville.

Passer à table avec les locaux

Roma Deli
Ils vous collent une surcharge dès qu’il y a plus de quatre couverts. Ils vous font payer des extras pour n’importe quel side dish, et parfois aussi la sauce ! Depuis peu, ils vous font payer pour garer votre voiture au parking. Eux, ce sont les casinos du Strip et leurs restaurants pour pigeons. Vous l’avez compris : pour manger vrai et à juste prix, je préfère m’éloigner un peu des artères principales (quitte à boucher les miennes au passage). Parmi les adresses que je redécouvrirai avec plaisir cette année : Roma Deli (cantine Italienne ravissante de simplicité et de générosité), Rincon de Buenos Aires (LE resto Argentin de Vegas), Chada Thai & Wine (cave à vin et plats Thailandais), et bien entendu In-N-Out Burger, la meilleure chaîne fast-food de l’univers avec son menu plus du tout secret (commandez un Double Double avec frites animal style).
Roma Deli (5755 W Spring Mountain Rd), Rincon de Buenos Aires (5300 W Spring Mountain Road), Chada Thai & Wine (3400 S Jones Blvd), In-N-Out Burger (4888 Dean Martin Dr, entre autres).

Faire le marché aux puces Latino

Marché aux puces
Cette gigantesque brocante à ciel ouvert au Nord de Vegas rassemble chaque week-end la communauté Latino de Las Vegas. Antiquités, jouets, souvenirs, vêtements, bouffe Mexicaine, le tout en musique et avec moult boissons. Ambiance garantie : n’hésitez pas à venir dès l’aube !
Broadacres Marketplace (2930 N Las Vegas Blvd)

Jouer au craps dans le premier casino de Vegas

El Cortez
Erigé en 1941, le casino El Cortez fête ses 77 ans cette année : ce minuscule établissement du Vieux Vegas est le plus ancien hôtel-casino encore en activité de la ville. Démodé sans être ringard, old school sans être vétuste, El Cortez offre au visiteur un voyage dans le temps vers un Vegas qui n’existe plus : j’aime poser quelques jetons sur les tables low cost de ce casino à l’ambiance cosy et surannée lors de mes journées off. D’autant que les bars hip de Downtown sont à deux pas (voir ci-contre)…
El Cortez Hotel & Casino (600 Fremont St)

Faire une after au calme

Peppermill
Cinq heures du mat’ : la boîte de nuit vient de fermer, vous voilà foutus dehors sans ménagement. Pour continuer à vous ambiancer, vos options sont limitées : le Drai’s After Hours (c’était mieux avant), ou un strip club (ce n’a jamais été bien). Pourquoi ne pas calmer un peu le jeu, et vous diriger vers le Peppermill. Situé derrière le Wynn, ce légendaire bar lounge (avec restaurant attenant) ouvert 24 heures sur 24 depuis 1972 offre une atmosphère unique, et un rien kitsch : vous avez peut-être déjà pu l’apercevoir dans des films comme Casino ou Showgirls.
The Peppermill Restaurant & Fireside Lounge (2985 S Las Vegas Blvd)

Partir en tilt sans perdre un centime

Pinball Hall of Fame
A Las Vegas, il n’est pas obligatoire de faire un trou dans son PEL pour jouer et s’amuser. En témoigne le Pinball Hall of Fame : Tim Arnold, l’un des plus grands collectionneurs de flippers du monde, a rempli un hangar près de l’aéroport avec 200 machines de sa collection privée - il en possède cinq fois plus chez lui ! L’entrée est gratuite, et chaque machine accessible moyennant deux ou trois pièces de 25 cents. Depuis les premiers classiques de Glottieb jusqu’aux dernières machines de guerre de Stern, en passant par les classiques de l’âge d’or (Addams Family, Twilight Zone, Medieval Madness), toutes les époques sont représentées dans un joyeux vacarme. Cerise sur le gâteau : l’intégralité des bénéfices sont reversés à l’Armée du Salut du Nevada. Un endroit unique au monde, idéal si vous êtes venu à Vegas avec les gosses.
Pinball Hall of Fame (1610 E Tropicana Avenue)

Faire du shopping dans un conteneur

Container Park
Une raison de plus de passer du temps dans le Vieux Vegas : Container Park, un nouveau centre commercial composé (vous l’aviez deviné) de conteneur de transports. Loin des outlets bondés, vous pouvez y boire et manger après avoir visité l’une des quarante boutiques ouvertes, dont le fameux Gamblers General Store.
Downtown Container Park (707 Fremont St)

Se casser la voix dans un karaoké cradingue

Dino's
« Getting Las Vegas drunk since 1962 » Le slogan a tout dit : chez Dino’s, on oublie que le ridicule ne tue pas et, tous les soirs du mercredi au samedi, on avale son verre cul sec avant de monter sur le podium pour massacrer un tube classic rock ou une ritournelle de Sinatra.
Dino’s Lounge (1516 S Las Vegas Blvd)

Passer dire bonjour aux reporters Winamax

WSOP
Les WSOP en Français, c’est tous les jours sur Winamax jusqu’au 17 juillet ! Comme chaque année depuis 2008, nos équipes sont sur le pont durant l’intégralité du festival, depuis les premiers tournois préliminaires jusqu’au Main Event et le One Drop à un million de dollars l’entrée. N’hésitez pas à venir faire coucou à Flegmatic, Veunstyle, Tapis Volant ou moi-même dans l’Amazon Room : nous y campons jour 24 heures sur 24, ou presque…

Benjo
Initialement publié dans le numéro 101 de Poker 52 (toujours en kiosque !)

Mercredi 20 juin : demandez le programme !

Red Rock Canyon
Les bracelets vont pleuvoir au Rio ce mercredi soir ! En effet, pas moins de quatres finales sont au programme. Mais, faute de Français à observer, c'est surtout sur les Day 2 que nous allons concentrer nos efforts : Alexandre Réard et Guillaume Diaz sont au second tour du Shootout, tandis que Michel Leibgorin, Bruno Fitoussi ont franchi le Day 1 du tournoi "Big Bet" en compagnie d'un certain Joao Vieira...

11h (20h en France) : Event #41 - Limit Hold'em 1 500 $ (Day 1)

Vous commenciez à vous habituer aux traditionnelles boucheries à 1 500 $ en Texas Hold'em « sans limite de pot » ? Ce mercredi, on reprend le même principe, toujours avec des niveaux de soixante minutes, mais avec une cadence beaucoup plus lente puisque l'on va jouer en Limit. Autant dire qu'on ne devrait pas forcément y voir nos grinders français habituels, même si nous comptons tout de même quelques tricolores parmi les spécialistes de ce format (dommage que certains ont pris leur retraite du poker, n'est-ce pas Gabriel Nassif ?). L'an passé, un certain Shane Buchwald avait dominé les 615 autres joueurs du field, se mettant 177 985 $ dans la poche, pour ce qui était à l'époque, et est encore maintenant, sa seule place payée sur un tournoi WSOP.

11h : Event #36 - Super Seniors NLHE 1 000 $ (2 joueurs restants)

Ils ont beau avoir plus de 60 ans, ils tiennent bon : au terme des dix niveaux prévus sur le Day 3, deux joueurs étaient encore en train de s'affronter. La trève a été sifflée : les Américains Robert Beach et Farhintaj Bonyadi vont donc revenir aujourd'hui au Rio pour terminer le travail, et déterminer qui remportera le bracelet old school et la somme de 311 451 dollars.

Midi : Event #34 - Double Stack NLHE 1 000 $ (Day 4 et Finale)

On ne va pas se mentir : cette épreuve a perdu une grande partie de son intérêt (pour nous) après l'élimination du demi-finaliste KING5 Olivier Nagel en 56e place (9 758 $ de gains après une qualification acquise pour… zéro euro !) Parmi les 20 joueurs restants, pas beaucoup de grands noms à se mettre sous la dent. Nous avons reconnu le pro Américain Matt Stout en 5e place, et le chip-leader se nomme Keith Ferrera. Le vainqueur du premier format « Double Stack » de l'histoire des WSOP prendra 644 224 dollars, et le bracelet bien sûr.
Double Stack NLHE 1 000 $ : le chip-count complet du Day 4

Midi : Event #37 - NLHE 1 500 $ (Day 3 et Finale)

Passer de 1 330 à 20 joueurs en seulement vingt heures de jeu : on ne s'ennuie pas, sur les boucheries No-Limit des WSOP ! Le dernier Français a chutté en 22e place : bravo, Damien Le Goff, pour ce deuxième ITM de l'été valant 9 513 $). Parmi les derniers prétendants au titre, on recense Jay Farber (l'amateur qui avait atteint la deuxième place du Main Event avec Sylvain Loosli en 2013 après avoir été stacké par Dan Bilzerian), JC Tran (lui aussi finaliste du Main la même année, tiens tiens), le runner-up du dernier EPT Prague Jason Wheeler (c'était contre Kalidou Sow), ou encore Ryan Laplante, vainqueur sur le PLO à 565$ lors de l'édition 2016 des WSOP. Au bout du chemin : 319 580 dollars, et une breloque.
NLHE 1 500 $ : le chip-count complet du Day 3

Midi : Event #39 - Shootout NLHE 1 500 $ (Deuxième Sit&Go)

Le premier tour, qui a vu 908 participants se lancer à la quête du bracelet, fut plutôt court. Parmi les 100 joueurs ayant tous remporté un Sit&Go (10 ou 9-handed) chacun, on compte deux Français: Guillaume Diaz et Alexandre Reard. En remportant leur table, ils se sont tous deux assurés d'un billet minimum de 5 227$, plutôt correct quand on sait qu'aucun tournoi ne paie aussi bien pour un premier palier de gains. Ce mercredi, l'objectif sera on-ne-peut plus simple : remporter un Sit&Go supplémentaire, pour accèder immédiatement en table finale du tournoi ! Vous connaissez un moyen plus rapide d'arriver comme ça au bout sans trop forcer ? Parmi les qualifiés du jour, citons au hasard Vlad Darie, Gavin O'Rourke, l'ancien champion du monde Martin Jacobson, le dernier champion du monde Scott Blumstein, Matthew Waxman, Christopher Audrain (qui s'est débarassé d'Arthur Conan lors du Day 1 après cinq heures de bataille) ou encore Jesse Sylvia, Phil Hellmuth et Shannon Shorr. Pour tous les finalistes, le prix minimum sera à hauteur de 15 180 $ alors que le vainqueur amassera 236 438 $.
Shootout NLHE 1 500 $ : les 100 joueurs du second tour

14h : Event #38 - Stud Championship 10 000 $ (Day 3 et Finale)

Dernière journée du plus gros tournoi de Stud de l'été (et de l'année en fait, puisque la période des WSOP représente à peu près le seul moment de l'année où l'on peut jouer un tournoi de Stud en live). Ils ne sont plus que huit à pouvoir prétendre au bracelet et au premier prix de 236 238 dollars, dont Yaniv Birman (chip-leader), Jesse Martin (2nd), Ben Yu (3e), le pro old school Lee Salem (5e), et un seul joueur non-Américain, l'Australien James Obst.
Stud Championship 10 000 $ : les 8 finalistes

14h : Event #40 - Mixed Big Bet 2 500 $ (Day 2)

Seulement 205 joueurs au total : de façon assez surprenante, cette épreuve rassemblant tous les formats de poker No-Limit et Pot-Limit imaginables n'a guère séduit. Pas grave : le casting des 51 joueurs qualifiés pour le Day 2 est tout à fait réjouissant. En vrac, on retrouve Dario Sammartino (2e), l'incontournable John Hennigan (4e), Jeff Lisandro (6e), John Racener (8e), Mike Matusow (11e - ah, tiens, il est là lui ?), Shaun Deeb (16e). Pour représenter le Team Winamax, on retrouve un Joao Vieira short-stack (42e) mais motivé comme jamais. Deux Français sont en course, on peut les placer sous la bannière « Team ACF », tant ils furent des figures incontournable de feu le cercle des Champs-Elysées : Michel Leibgorin et Bruno Fitoussi (22e et 23e). 31 joueurs seront payés : autant dire que la bulle est imminente !
Mixed Big Bet 2 500 $ : le chip-count complet du Day 2

15h : Event #42 - PLO High Roller 25 000 $ (Day 1)

La Rolls-Royce des tournois de Pot-Limit Omaha. Une épreuve qui ne rassemblera que la crème des amateurs de jeu à quatre cartes, dont, on l'espère, un Sylvain Loosli qui tentait hier de gagner sa place via un satellite après son élimination prématurée du Shootout. Les 200 entrées avaient été dépassées en 2017, permettant au très musculeux James Calderaro de remporter 1 289 074 $, au terme d'une table finale relevée où se trouvaient notamment Esther Taylor-Brady, Dario Sammartino et Dan Smith. La crème, on vous dit !

Mini WSOP : mises limitées pour plaisir infini

Mini WSOPComme à Vegas, les tournois à l'affiche des Mini WSOP ce mercredi vous demanderont de sortir de votre zone de confort en NLHE, pour faire parler la poudre en Pot-Limit Omaha et en Limit Hold'em. Si, avec son prix d'entrée costaud de 250 €, le premier est davantage conseillé aux grosses bankrolls, le second ne vous en coûtera que 15 €. Pas cher pour tenter de remporter un vrai bracelet de champion.

Mini WSOP : le programme quotidien

Deuxième round d’observation

Le second tour démarre en douceur pour Guillaume Diaz et Alex Reard Event #39 - Shootout NLHE 1 500$ (Day 2)

Annoncé dans l'Amazon Room, le deuxième tour de ce tournoi Shootout a finalement été déplacé dans la Brasilia, dans la même zone qu'hier. De quoi nous offrir non seulement le spectacle rare d'une Amazon à moitié vide (voir plus bas), mais aussi donner un côté encore plus intimiste à ce tournoi, réduit ce midi à dix tables de dix joueurs. Un bon moyen également de rendre encore un peu plus proche ce fameux bracelet. Car, rappelons-le pour les deux du fond qui ne suivent pas, les dix joueurs qui sortiront vainqueurs de leur table respectives seront immédiatement qualifiés pour la finale, qui aura lieu demain. Tous les autres, qu'ils se fassent sortir en premier ou après un épique heads-up de six heures, recevront 5 227 $.

Scott Blumstein - Guillaume Diaz

Un Volatile et un Champion du Monde qui regardent dans la même direction : est-ce un cygne ?

Premier soulagement à l'heure de découvrir le seat draw du jour, cette finale pourra accueillir deux joueurs français, Guillaume Diaz et Alexandre Reard ayant hérité de deux tables. Je n'ai reconnu qu'un nom à la table de notre Volatile national, mais quel nom : celui du Champion du Monde en titre himself, Scott Blumstein.

"Je ne l'avais jamais joué avant ce tournoi, avoue le Grenoblois. On s'est déjà cherché un peu aujourd'hui. Pour l'instant, ça fait 2-2." Pas de quoi, pour l'instant, mettre notre Pro en danger immédiat, lui qui pointe autour des 50 000 après deux niveaux d'une heure, sur ses 64 000 de départ. "Ça devrait durer maximum huit heures aujourd'hui, prophétise Guillaume. C'est vrai qu'on partait avec plus de cent blindes chacun mais, après le premier break, la moyenne va tomber à 50 BB." Espérons que Volatar saura tirer profit de ce changement de dynamique pour déployer ses ailes et prendre son envol.

Pour l'heure, peu de sortants à signaler et encore moins parmi les têtes connues, à l'exception de l'Irlandais Gavin O'Rourke, qui n'aura tapé le carton que quelques minutes ce mercredi.

Alex Reard - Dylan Linde

Qui d'Alexandre Reard ou de Dylan Linde boira l'autre ? Si l'Américain a pris le meilleur départ et bénéficiera de la position sur notre Frenchie, on connaît trop bien le talent d'Alex pour s'inquiéter pour si peu.

Thomas Boivin - Connor Drinan
Une semaine après un détour lucratif par le Wynn qui lui a rapporté près de 150 000 $, Thomas Boivin est de retour au Rio pour tenter de décrocher sa première finale WSOP de l'été. Notre voisin belge devrait trouver à qui parler aujourd'hui, avec un Connor Drinan assis deux crans à sa gauche.

Martin Jacobson - Shannon Shorr
Autre virage à gros bras en table 409, celui composé du Champion du Monde 2014 Martin Jacobson et de Shannon Shorr.

Phill Hellmuth
Si la table de Phill Hellmuth - et du sosie de merde de Steven Van Zadelhoff - vous intéresse, sachez que c'est celle qui a été choisie pour faire office de feature table. Le streaming avec cartes dévoilées débutera à partir de 15 heures, heure locale (minuit en France), sur la chaîne Twitch de Poker Central.

Amazon Room Vide
Pendant ce temps, l'Amazon Room pleure en silence ses joueurs disparus.

Tel fils, telle mère

Mère du triple vainqueur de bracelet Farzad Bonyadi, Farhintaj Bonyadi remporte son premier titre WSOP Event #36 - Super Seniors NLHE 1 000 $

Farzad - Farhintaj Bonyadi

Crédit photo : PokerNews

Décidément, pour la deuxième journée de suite, les belles histoires viennent de là où on ne les attend pas : du tournoi Super Seniors. Car non seulement Farhintaj Bonyadi est devenue la première femme à remporter un bracelet cette année - ce qui n'est déjà pas un mince exploit, quand on sait qu'elles représentent environ 3% des entrants sur l'ensemble des WSOP -, dominant 2 100 autres joueurs pour se mettre 311 451 $ dans la poche, mais elle a en plus accompli un haut fait d'un genre complètement nouveau : devenir la première mère de vainqueur WSOP... à remporter un titre WSOP (des bracelets ayant déjà été gagnés entre père et fils et au sein de la même fratrie ).

Pour ceux qui suivaient les World Series au carrefour des années 1990 - 2000, le nom de Bonyadi est plutôt associé au prénom de Farzad, qui a accroché trois bijous à son poignet entre 1998 et 2005, en Deuce to Seven, Limit Hold'em et No-Limit Hold'em. Au total, c'est plus de 4,1 million de dollars qu'a empoché le fiston en tournois live de 1994 à 2018, se classant même huitième du Championship de Deuce to Seven cet été, juste derrière Doyle Brunson.

Mais cette semaine, Farzad s'est donc fait voler la vedette par sa maman, plus habituée à jouer les fameux Daily Tournaments du Rio - sa page Hendon Mob vaut le détour - que des tournois WSOP. Farhintaj n'y comptait d'ailleurs qu'une seule place payée avant aujourd'hui, décrochée en 2011 sur le Seniors Event. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que son premier bracelet ne fut pas facile à aller chercher. Accusant jusqu'à un retard de cinq contre un lors du heads-up final, l'Américano-Iranienne n'a rien lâché, faisant durer l'ultime duel à tel point qu'un quatrième jour de jeu, non prévu au programme, fut nécessaire pour plier l'affaire.

"Je suis resté près d'elle pendant 20 heures pour essayer de l'aider, mais elle a tout fait toute seule, a expliqué Farzad à nos confrères de WSOP.com. Je lui ai dit d'être patiente, même quand elle était short, et elle l'a fait. Je suis sûr qu'elle a eu un peu de chance pour remonter son retard, mais elle a très bien joué. Je suis très fier d'elle." Car si dans la majorité des familles, les parents transmettent leur savoir aux enfants, chez les Bonyadi, c'est Farzad qui a enseigné l'amour du jeu à sa mère. "Elle veut me rattraper maintenant !," conclut Farzad. Vivement le prochain home game à la maison.

Joao Vieira loupe le coche

Le Portugais est éliminé à 4 places de l'argent Les Français ne sont pas au mieux non plus Event #40 - Mixed Big Bet 2 500 $ (Day 2)

joao vieira

Toujours pas. Joao Vieira est plein de bonne volonté sur ces WSOP, il est appliqué, concentré et méticuleux, mais les résultats peinent à suivre. Certes sa situation serait classée dans le rayon "standard" dans le monde du poker de tournoi, puisque les pros vous diront qu'on juge un joueur sur la longueur et pas sur quelques tournois, mais tout de même.

En vieux loup de mer du circuit qu'il commence à devenir, le coach du Team Stéphane Matheu reste globalement positif face à cette situation : "On a tout vu avec le Team Winamax tu sais, il y a 3 ou 4 ans, on était sur une quarantaine de tournois sans le moindre ITM. J'ai déjà vu tous les cas de figure et la situation de Joao est loin d'être despérée. Pour le moment le Team run pas trop mal, bien qu'il s'impose un volume important, mais même si Joao n'a réalisé qu'un ITM sur tous les tournois qu'il a joué depuis le début, et bien ce n'est pas grave, ça arrive. Mais c'est vrai qu'il ne run pas good. Ce qui est sur, c'est qu'il n'est pas terminé. Là par exemple, il s'est mis direct dans le 1500$ Limit. Il m'a dit "Maintenant, c'est ennuyeux, il va falloir être patient, mais je reste motivé." Les résultats tardent à venir, ce n'est pas le départ idéal, c'est le test mental depuis le début des WSOP pour lui ! Et il s'en sort plutôt bien."

Arrivé shortstack aujourd'hui pour ce jour 2, 42e au classement sur 51 joueurs restants, Joao savait qu'il lui fallait une petite succession de bons coups pour espérer, d'abord entrevoir l'argent, ensuite se battre pour le bracelet. Rien de tout cela ne s'est déroulé comme prévu, et après une belle bataille à la reprise, Joao Vieira a finalement rendu les armes, juste avant les places payées. Son dernier coup, c'est dans la variante du Deuce-to-Seven Triple Draw que le Team Pro Winamax l'a disputé. Et quand on voit ce qu'il possédait, on peut comprendre qu'il s'est senti à l'aise pour investir ce qu'il lui restait de jetons à ce moment là, ce qui image un peu plus le run bad actuel, décrit par le coach Matheu. Joao avait 87652, une main plutôt décente à ce jeu. Mais mauvais timing, puisque Jerry Wong détenait un jeu un poil meilleur, 86432, suffisant pour éliminer Joao.

joao vieira matheu
Stéphane Matheu est passé pour soutenir son poulain Portugais, pas toujours la partie la plus facile du boulot. Next Joao !

sammartino
Joao était entouré de deux Italiens, Dario Sammaratino au siège 1 et Max Pescatori, en face. Pas de secret, on reconnait toujours les mêmes visages, une fois loin dans un tournoi.

31 joueurs se tapotent sur les doigts à la bulle, puisqu'il ne manque plus qu'une élimination avant de sortir le champagne et de célébrer ça. Maria Ho est la dernière joueuse éliminée à l'heure actuelle.La photo du dessous devrait vous donner quelques indices concernant le chipleader de ce tournoi. Il est grand, il est blanc, avec le même coup de cheveux qui sylvaon Loosli

bruno fitoussi
Du côté des Français, il ne reste plus que Bruno Fitoussi, après l'élimination express de Michel Leigborin, qui a perdu un gros pot en PLO face à John Hennigan (encore lui !) dès la reprise. L'ancien boss de l'ACF tremblait il y a quelques minutes, avant de remporter un pot intéressant en NLHE. Le voilà à 100 000 à la bulle, pour une moyenne à 80 000.

eli elezra
Quelle fraicheur ces messieurs : Eli Elezra, John Hennigan et Jeff Lisandro passent leur temps à papoter, alors que tous attendent de voir la bulle éclater

barry greenstein
Parmi les visages connus encore présent, on retiendra évidemment celui de Barry Greenstein, en route pour un 8e ITM sur ces WSOP 2018 (ou pas puisqu'il fait partie des plus shorts)!

Vainqueur : 122 138 $ 6e : 16 329 $ 31e : 3 777 $

Shooté

Sorti en cours de journée, Guillaume Diaz est privé de table finale C'en est fini des espoirs français sur ce tournoi Event #39 - Shootout NLHE 1 500$ (Day 2)

Guillaume Diaz

Il n'aura pas eu l'occasion de vibrer longtemps aujourd'hui Guillaume Diaz. La première main au retour de la deuxième pause de ce Day 2 lui fut fatale, un banal lancer de pièce perdu avec une paire de 9 contre As-Roi, alors que Volatile n'avait plus que 40 000 jetons devant lui, aux blindes 1 200 / 2 400. "J'ai fait un gros fold juste avant, rage le Grenoblois. J'ai presque envie de retourner dans la salle demander au mec ce qu'il avait."

Avec 70 000 pions au moment où démarre le coup, Guillaume défend Dame-10 off de grosse blinde et ils sont trois à voir un flop 10-4-3, avec un flush draw à carreau. Après un bon continuation bet des familles, ils sont toujours trois dans le coup quand débarque un deuxième 10 au turn. "Je donk un tiers du pot, soit 12 000 dans 36 000, en me laissant 40 000 derrière. Le relanceur initial paie et un J arrive river. J'ai check/fold." Après sa huitième place au Venetian la semaine passée, Volatile encaisse cette fois 5 227 $ et n'accrochera donc pas de deuxième table finale à son palmarès cet été. Mais il lui reste encore près d'un mois pour y parvenir.

L'élimination prématurée de notre Volatar faisait d'Alexandre Reard le dernier représentant du clan tricolore... avant qu'un autre de nos compatriotes ne fasse irruption sur notre radar de manière impromptue, en la personne de Joseph Sabe. Une joie qui fut de courte durée, puisque les deux hommes ont pris la porte à quelques minutes d'intervalle, peu de temps après notre Pro. C'est un doux euphémisme, ce mercredi 20 juin 2018 n'était pas le jour des Français aux WSOP.

Dylan Linde

Pendant que les tricolores déchantent, tout se passe bien pour Dylan Linde, qui construit tranquillement sa petite muraille de jetons. Juste après cette photo, l'ex voisin d'Alex Reard s'est occupé de récupérer les 20 blindes d'un joueur short stack, son Valet-9 passant devant As-9, alors que tout est parti au milieu sur un flop hauteur 9. Avec seulement cinq joueurs restants à sa table, on a bien envie de faire de l'Américain l'un de nos favoris pour une accession en table finale.

Jesse Sylvia

Si Connor Drinan, Martin Jacobson, Vlad Darie, Shannon Shorr ou encore Scott Blumstein ont rendu les armes les uns après les autres cet après-midi, le runner-up du Main Event 2012 Jesse Sylvia poursuit son petit bonhomme de chemin, et n'était pas loin du chiplead de ce table au moment de notre passage. Après quatre petites places payées sur ces WSOP, on imagine qu'il ne dirait pas non à une première finale cet été.

Omaha, bitch!

Le tournoi de PLO le plus cher de l'été a démarré avec un casting prestigieux Sylvain Loosli lance véritablement ses WSOP Event #42 : Pot-Limit Omaha High Roller 25 000 $

Enfin de l'activité dans la zone Purple de l'Amazon Room ! Et pas n'importe quelle activité, puisque les joueurs qui sont à table ont dû débourser la bagatelle de 25 000 $ pour récupérer un siège et se voir distribuer quatre cartes. Une somme que les grands habitués de l'Aria connaissent bien, puisqu'on y trouve presque chaque jour à ce prix un tournoi de Hold'em, mais qui reste très inhabituelle pour une épreuve de Pot-Limit Omaha. Exactement comme pour les Razz, Stud et autres Deuce to Seven, c'est aux WSOP et nulle part ailleurs que se jouent les tournois de variantes les plus chers et les plus attirants de la planète.

Sylvain Loosli

Sylvain Loosli ne s'y trompe pas et regarde haut, très haut sur cet Event. Il faut dire que le Toulonnais connaît déjà le goût de la victoire sur un tournoi de PLO à cinq chiffres. C'était à Barcelone l'an passé, où il avait devancé 110 joueurs pour remporter, après deal, 236 400 €. Deux jours après son voyage mouvementée vers Las Vegas, perturbé par plusieurs problèmes d'avions, et au lendemain d'une journée marathon qui l'a vu enchaîner une défaite en heads-up sur le Shootout et la presque bulle d'un satellite pour ce 25K (17e pour 11 tickets), Sylvain va évoluer aujourd'hui au sein d'un field "petit mais costaud", comme le veut l'expression consacrée. Pas de quoi faire peur à celui qui est devenu, à mesure des années, LA référence du Team Winamax dans cette variante.

Après un peu plus de quatre niveaux d'une heure disputés, la clock du tournoi affichait déjà 148 entrées. Avec un enregistrement tardif possible jusqu'à la fin du douzième niveau - soit en début de Day 2 - et un re-entry possible par joueur, on peut penser que le chiffre de 205 inscriptions de l'an passé sera dépassé.

James Calderaro - Anthony Zinno

En parlant de l'an passé, le champion en titre James Calderaro a fait son entrée dans le tournoi pile au moment où je mettais les pieds dans l'Amazon. L'homme qui s'était mis 1 289 074 $ dans la poche après trois jours d'effort a salué son poto Anthony Zinno, avant de récupérer son tapis de 125 000 jetons et de s'asseoir... juste à la gauche de Sylvain Loosli. Pas le plus beau des cadeaux pour notre Pro.

Mike Gorodinsky - Brian Rast

Pour compléter cette table au pedigree impressionnant, trônent de l'autre côté le vainqueur du Poker Players Championship 2015 et double détenteur de bracelet Mike Gorodinsky, sorti de la Bobby's Room le temps de quelques jours, et un Brian Rast au bord de l'endormissement en plein massage.

Robert Mizrachi - Christopher Kruk
"Hey Bob, il est où ton frère ?!" Voilà la tête de Robert Mizrachi, après avoir entendu cette question pour la 427e fois de la journée. Si son frangin Michael, titré la veille sur le PPC pour la troisième fois, n'a pas encore daigné faire acte de présence, Bobby a trouvé quelques clients à sa table, à commencer par le high stakeur canadien Christopher Kruk, ainsi que l'Allemand Christopher Frank et la terreur des High Rollers Bryn Kenney.

Esther Taylor-Brady
Elle avait marqué les WSOP 2017 de son empreinte, avec huit places payées, dont quatre finales et une troisième place sur ce même PLO 25K. Esther Taylor-Brady a démarré plus timidement son été 2018, mais on connaît son talent cartes en main.

Justin Bonomo
Lui aussi a prouvé son talent dernièrement, avec plus de 14,7 millions de dollars engrangés depuis le début de l'année : Justin Bonomo est dans l'arène pour tenter un improbable doublé sur ces WSOP, après son titre sur le Heads-up Championship.

Martin Kozlov
Regard glacial plein de détermination du côté de Martin Kozlov, a.k.a. l'homme qui a empêché Davidi Kitai de remporter un quatrième bracelet en 2016 sur le 6-max Championship.

Jason Koon
L'Australien devrait prendre exemple sur Jason Koon, beaucoup plus détendu et souriant en ce début de tournoi.

Ben Lamb
Ben Lamb n'en revient pas : cela fait déjà sept ans qu'il a remporté son seul et unique bracelet à ce jour, sur... un Championship à 10 000 $ de Pot-Limit Omaha. Il n'est pas trop tard pour récidiver.

Ryan Goindoo
Vous voulez briller en société et épater vos amis ? Alors voici messieurs, dames Ryan Goindoo, le numéro 1 de la All Time Money List de... Trinidad et Tobago ! Mais si, vous savez, cette petite île des Caraïbes qui nous a notamment donné le sprinteur Ato Boldon, multiple médaillé aux Championnats du Monde et aux Jeux Olympiques sur 100 et 200 mètres. Toujours pas ? Bon, sachez en tout cas que l'ami Ryan reste sur deux deep runs sur le Main Event, qu'il a bouclé en 179e position en 2017 et 73e en 2016.

Jason Mercier
Et pendant que tout ce beau monde tape le carton, Jason Mercier attend sagement que quelqu'un veuille bien le rejoindre à sa table. Allez, soyez sympas quoi.

Mik22, plus frais que nature

Fraichement débarqué à Las Vegas, la voix off de votre série préférée "Dans la Tête d'Un Pro" s'est gentiment prêtée au jeu de l'interview. Michel Abecassis va effectuer ses grands débuts sur les championnats du monde de poker 2018 dès demain, jeudi 21 juin, mais avant cela, nous sommes notamment revenus sur sa performance lors des derniers championnats d'Europe à Ostende en Belgique. Et qui a gagné à votre avis ? L'équipe de France de Mik22, évidemment !

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L'équipe de France, championne d'Europe de bridge avec Michel Abecassis, Michel Sebel, Philippe Soulet, le capitaine non joueur Eric Gautret (c'est le Steph Matheu de l'équipe, en léger retrait), Guy Lasserre, Philippe Poizat et Alain Levy

Michel Abécassis, bienvenue à Las Vegas ! Tardivement arrivé... mais finalement bien arrivé ?

Merci ! Oui, je ne voulais pas arriver trop tôt cette année. Les jeunes sont comme des fous, moi aussi je suis très excité à l’idée de jouer les World Series, mais quand tu sais qu’on peut être là un mois et demi, tu perds un peu la lucidité, la patience. Cette année, j’ai donc décidé de me ménager au maximum pour essayer de faire quelque chose de bien… et de bien m’amuser déjà !

C’est la première fois que tu arrives aussi tard à Vegas ?

Huuum… ouais. Mais je ne sais pas si on peut dire que j’arrive tard, car la formule des tournois est différente cette année, les organisateurs ont pensé, et je trouve ça très bien, à mettre des tournois pendant le Main Event, du coup je me réserve beaucoup pour cette deuxième moitié. Le plan est toujours le même, ne pas être cramé trop vite.

Un petit programme de tournois prévu ?

Je vais faire deux tournois à 10 000$ en variantes, d’abord le PLO (event #49) samedi 23, ensuite le PLO Hi Lo toujours à 10 000$ (event #60) qui sera la semaine prochaine (29 juin), plus un autre PLO Hi Lo à 1 500$ (event #53), et je ferai également demain (jeudi 21) le 2 500$ en NLHE, car je pense que je suis prêt. Arrivé il y a deux jours, j’ai déjà récupéré du décalage, je suis en forme !

Mais alors pour quelle raison arrives-tu aussi tard à Las Vegas Michel, tu as été retenu ?

Et oui, par le bridge ! Je me suis remis à la compétition récemment, après une pause d’une quinzaine d’années, parce qu’il y avait le poker, parce qu’il y avait winamax. Et là donc ça fait 2-3 ans que je m’y suis remis en jouant un ou deux tournois par an, ce qui n’est pas énorme finalement. Et là, on a monté une équipe, on a gagné la sélection nationale assez facilement, pour représenter la France dans le championnat d’Europe Seniors, et on parti. On avait bon espoir car on était favori, dans mon équipe il n’y avait que des très bons joueurs… et on a gagné très facilement, en étant premier de bout en bout. On était quasiment sûr à 3 ou 4 matchs de la fin et mathématiquement sûr avant le dernier match, donc c’était assez fluide.

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Avec son partenaire de jeu, Alain Lévy

Comment tu expliques que tu es toujours aussi bon, alors que ça fait des années que tu n’avais plus joué ?

Pendant des années, j’ai beaucoup joué, beaucoup travaillé, tout ça a été emmagasiné, j’ai également beaucoup d’automatismes… et puis ça n’évolue pas de la même manière que le poker. C’est tout aussi difficile, tout aussi profond, même plus peut-être, différemment, mais l’évolution n’a pas été la même qu’au poker. Le bridge est un jeu plus ancien, le poker c’est récent. Avec l’apparition du GTO (Game Theory Optimal), des outils statistiques etc, le poker a fait un pas de géant en 10 ans, même en 5 ans, même en 3 ans ! Alors que le bridge c’est différent, il faut travailler avec ton partenaire, pour mettre au point des systèmes, tout le monde n’a pas les mêmes réglages. C’est un peu comme une voiture de Formule 1, t’as le pilote, les mécanos et ingénieurs, et nous on fait les réglages qui nous conviennent, c’est comme ça au bridge. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup travailler, à part avec mon partenaire, j’ai donc pris 15 jours avant la compétition pour bien bosser, et tout s’est bien passé. En plus de ça, j’ai une chance, c’est que le poker m’a beaucoup aidé.

En quoi le poker peut-il t’aider ici ?

Dans l’attitude mentale, la relation aux autres, ça m’a beaucoup aidé au bridge. Quand j’étais plus jeune, je ressentais beaucoup plus la pression par exemple… là, avec l’habitude du poker, je n’ai plus cette pression. Tout ce qu’on a travaillé dans le Team, avec les différents coachs, Stéphane Matheu ou Pierre Gautier, ça m’a beaucoup aidé. D’ailleurs Pierre Gautier, qui est mon coach mental au poker, l’est également au bridge, j’ai fait appel à lui, on se parlait pendant mon championnat. Et pour ce qui est de la résistance, le poker est beaucoup plus fatiguant quand tu joues 12 heures par jour. Alors que là, quand on jouait au bridge, on jouait peut-être une moyenne de 6 ou 7h par jour, ce n’est rien du tout. Et puis tu n’as pas le couperet du poker : au bridge, il n’y a pas un coup qui va te faire perdre définitivement. C’est une addition de points, beaucoup moins cruel qu’au poker. Et puis il y a un autre facteur important : quand tu passes 8h à une table de poker, tu peux t’ennuyer énormément, si jamais t’es card dead par exemple. Alors qu’au bridge, il n’y a jamais de temps mort ! T’es toujours concentré et tu ne vois jamais passer le temps. Et la pression est beaucoup plus soutenable qu’au poker.

"On a une bonne chance de gagner le mondial"

C’est quoi la suite maintenant ?

En gagnant le championnat d’Europe, on s’est qualifié pour les championnats du monde. Et on a une bonne chance de gagner le mondial là bas. On va partir parmi les deux ou trois favoris. Les autres favoris, ce sont les Américains. Ils ont deux équipes, mais à priori on en rencontrera qu’une, car elles sont dans le même bracket, la même partie du tableau.

Tu nous disais que le poker t’avait aidé pour gagner au bridge… alors en quoi cette victoire au championnat d’Europe de bridge va-t-elle t’aider à devenir champion du monde de poker ?

Alors là c’est une autre histoire ! Champion du monde de poker, il ne faut pas rêver non plus. J’ai beaucoup moins de chances de gagner un titre WSOP qu’un titre au bridge. Mais bon, ça m’aide quand même parce que j’ai fourni beaucoup de travail. Je sais que là, j’arrive en forme sur ces WSOP, physiquement et mentalement, et super heureux de retrouver tous les potes du Team à la villa. On peut le dire, je suis très heureux d’être là, et j’ai vraiment hâte de jouer !

T’as prévu d’autres petites folies ?

Ah mais on va jouer au craps bien sur ! Quand t’auras Romain, « Binome » (Ludovic Riehl), Kool Shen, Antonin Teisseire, LeVietFou, Victor Choupeaux, Volatile, et qu’on sera tous autour de la table en train de chanter, ce sera génial ! Et ça, ça aide aussi, parce que l’ambiance du groupe en dehors des tables de poker est juste géniale.

mik22
Il n'y a pas d'âge pour faire du sport

Il y a quelques jours, je suis retombé sur une vidéo réalisée par Madeinpoker à Las Vegas il y a quelques longues années, sur une villa Winamax avec toi, Eric Koskas, Alexis Portal etc… aujourd’hui l’équipe Winamax a totalement changé, sauf toi car tu es encore là, quel regard portes tu sur ces petits jeunes ?

Le milieu s’est véritablement professionnalisé, dans le bon sens du terme. Tous, grâce à Stéphane Matheu, grâce à un esprit général et a une émulation, le groupe est super et je crois qu’à l’époque, c’était beaucoup plus dilettante. Aujourd’hui c’est beaucoup plus sérieux, en tout cas la plupart d’entre eux et la plupart du temps. Quand on voit les performances de Romain ou Guillaume cet été, ça n’a rien d’étonnant. Ils ont beaucoup travaillé avant d’en arriver là. Ils ont capitalisé beaucoup de connaissances, beaucoup de travail technique qui maintenant, paie. C’est formidable. Mais tu fais bien de parler de ça, car en effet, c’était un autre temps.

Comment vois-tu ta place au milieu de cette équipe toi Michel ? T’es le professeur ? T’es le papa ? Qui est tu ?

Ils m’appellent "le Parrain" ! Bon, après ils me charrient sur mon âge, mais c’est bien, je suis content. Moi je connais ma place dans cette équipe. Je joue beaucoup mieux qu’il y a 15 ans et pourtant, à l’époque, j’étais dans les très bons joueurs Français. Aujourd’hui, je suis nul part, bien qu’ayant beaucoup travaillé. Mais c’est parce qu’autour de moi, tout le monde a beaucoup progressé, que je ne fais pas forcément tout le travail technique nécessaire. En plus de ça, leurs objectifs sont très différents des miens. Ils veulent être numéro 1 mondial, gagner des bracelets, gagner beaucoup d’argent… alors que moi, disons que mon avenir ou ma vie ne dépendent pas de mon prochain résultat dans un tournoi, donc c’est différent. Techniquement, je n’ai peut-être pas assez travaillé, mais mentalement, je suis bien mieux préparé qu’avant. Et puis il y a le côté physique. Je suis en super forme, mais globalement, si je devais deeprun le Main Event qui dure 8 jours, je sais que ce serait difficile. Je dors assez mal ici et probablement qu’à un moment donné, je ferais une erreur. J’attaque bien évidemment chaque tournoi comme si j’allais le gagner, mais ce n’est juste pas pareil. Le niveau a vraiment augmenté, il faut être honnête.

Pour finir Michel, j'ai besoin que tu te transformes en devin... quel membre du Team sera le premier à ramener un bracelet cet été ?!

Difficile cette question, ils sont tous capables d’en gagner un ! Je ne veux pas faire de pronostics, car ça voudrait dire qu’il y a une espèce de préférence etc, alors qu’ils ont tous des possibilités. Adrian Mateos, on en parle pas, il est hors concours, mais disons que Joao Vieira est assez hallucinant : il a un volume de jeu énorme, une technique exceptionnelle, il peut très bien gagner un bracelet aussi. Mais je pense aussi que les autres peuvent le faire, Romain, Volatile, Gaëlle, tous peuvent le faire. Mais bon, tu sais bien ce que c’est, le deeprun c’est une chose, gagner en est une autre.

Merci Michel et bonne chasse aux bracelets cet été !

mik22 team W
Le parrain, entouré d'une partie des résidents de la villa Winamax à Vegas cet été, dont Kool Shen, sur son transat', qui vient lui aussi d'arriver sur place