WSOP 2018 - Big One for One Drop 1 000 000 $ - Day 1

Du bleu dans les yeux

Dans vingt ans, lorsque l'on me demandera où j'étais le soir où la France a remporté sa deuxième étoile, il y aura sûrement un bref moment de gêne, suivi d'un renvoi en touche : "Hum, je me souviens plus trop. En revanche, je me souviens très bien de la première victoire en Coupe du Monde des Bleus, en 1998. Tu sais, celle qu'on a gagnée alors que Killian Mbappé n'était même pas encore né !"

Hé oui : au risque de faire bondir plusieurs d'entre vous, il me faut être honnête : au moment du coup de sifflet final de l'ultime rencontre de la Coupe du Monde 2018, j'étais en train de ronfler comme un bienheureux depuis plus d'une heure. Sur les rotules après avoir suivi le plus long duel de l'histoire du Main Event (dix heures, montre en main), mais tout de même excité à l'idée de conclure cette interminable journée par un beau et grand moment d'histoire sportive, c'est d'un pas guilleret que j'ai quitté le Rio pour me diriger vers ma voiture, garée dans un parking désormais désert, sous un soleil déjà brûlant à six heures du matin. En sortant de l'autoroute 215, j'ai fait un détour par le Starbucks, histoire de m'armer en munitions pour le coup d'envoi, programmé une heure à peine après la publication de notre dernier article de la journée. Quelques minutes plus tard, j'étais devant la télé branchée sur FOX Sports, avec une bonne cinquantaine de dollars de provisions en caféine, jus d'orange, et patisseries diverses, à destination de moi et de mes deux confrères aussi épuisés que moi.

8am in Vegas: all of those people were still covering the longest #MainEvent final ever until one hour ago... and we are now barely awake, albeit ready to watch our country win the World Cup. One time! I mean, two times!!!!!1 pic.twitter.com/eMifx2unAJ

— BenjoDiMeo (@BenjoDiMeo) 15 juillet 2018

C'était peine perdue : mon corps m'avait laché depuis longtemps, et dix minutes après le début du match, je tournais déjà de l'oeil sur le canapé. J'ai rouvert les yeux une fois, quelques miutes plus tard, pour constater que la France avait ouvert la marque, puis une seconde fois, pour constater que la première mi-temps s'était achevée sur le score de 2 à 0. C'est dans mon lit que j'ai passé la seconde.

Le Team et les Français de Vegas ont vibré eux aussi ! Bravo les Bleus#FRACRO pic.twitter.com/MOpwkoDkrG

— Winamax (@Winamax) 15 juillet 2018

Pendant que le reste des Français de Vegas, pros du poker, touristes et expatriés communiaient dans un ferveur plus modeste que celle observée sur les Champs-Elysées mais tout aussi enthousiaste, je rechargais les batteries pour… revenir au Rio cinq heures plus tard. Oui : les World Series of Poker ne sont pas terminées ! Pas tout à fait. Pour la première fois en 49 ans, un autre tournoi est au programme après la conclusion de l'épreuve principale de l'année.

Il s'agit du tournoi le plus cher de l'été, un tournoi qui n'apparaît que rarement au programme des WSOP, n'aparaissant qu'une troisième fois sur l'agenda depuis sa naissance en 2012 : le Big One for One Drop. Un million de dollars l'entrée, dont une partie est reversée à la fondation One Drop de Guy Laliberté, le grand chef de la troupe multinationale du Cirque du Soleil, et passionné de poker de longue date.

Au moment où je fais mon entrée dans une Amazon Room plus calme qu'elle ne l'a jamais été depuis le 29 mai, seulement 24 joueurs sont assis autour des tables du One Drop. Parmi eux : un pro du Team Winamax qui débute la plus grosse partie de sa carrière, après cinq années passées à tout gagner, ou presque, sur le circuit professionnel. Je vous présente ce field petit, mais très, très costaud dans un prochain article.

Qui est assez fou pour poser un million sur la table ?

24 joueurs ont pris place au cours des cinq premières heures de jeu Une écrasante majorité de pros sont en course Où sont les riches amateurs ? Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Day 1

Big One for One Drop
Lorsque l'on organise un épreuve à un million de dollars l'entrée, le facteur majeur de l'équation est sans aucun doute la participation des joueurs amateurs. Sans la présence de riches récréatifs venus du monde du show-biz, de la finance ou des conseils d'administration de grandes entreprises, très peu de pros se donneront la peine de sortir une telle somme leur poche (et de celle de leurs backers).

Sans baleines, il n'y a pas de requins, et cinq heures après le coup d'envoi du Big One for One Drop 2018, une chose est sûre : les requins sont peu nombreux, et les baleines encore moins. 24 joueurs au compteur à mi-chemin du Day 1 : même si les inscriptions vont rester ouvertes jusqu'au début du Day 2, il sera bien difficile pour cette édition 2018 d'égaler les scores de 2014 (42 joueurs) et 2012 (48 joueurs, le maximum autorisé par l'organisation). Avant de se demander qui manque à l'appel parmi les pros et les amateurs, intéressons nous d'abord à ceux qui sont bel et bien là.

J'ai compté un total de 4 amateurs parmi ces 24 joueurs. Au niveau des nationalités, le field se décompose comme ceci :

USA : 14
Allemagne : 4
Canada : 2
Royaume-Uni : 2
Espagne : 1
Biélorussie : 1

Pour la forme, j'ai classé la liste des participants par ordre décroissants de gains de carrière, en prenant bien sûr la base de données Hendon Mob comme référence.

Daniel Negreanu (Canada)

Pro - 39,7 millions de dollars
Pour le numéro 1 de la « All Time Money List » du poker de tournoi, manquer cette épreuve constituerait un aveu de faiblesse.

Erik Seidel (USA)

Pro - 34,6 millions de dollars

Justin Bonomo (USA)

Pro - 33 millions de dollars
Sans aucun doute parmi les pros les plus frais du field : 14 des 33 millions de Bonomo ont été accumulés rien que sur l'année 2018 !

Antonio Esfandiari (USA)

Pro - 27,7 millions de dollars
Est rentré dans l’histoire en remportant le tout premier One Drop en 2012. Avant cela, il avait déjà gagné un bracelet en 2004, et deux titres World Poker Tour. La passe de deux, cela ne sera pas pour cette année : Antonio a quitté le tournoi durant le Level 5, suite à une confrontation As-Roi/KK avec Jason Koon.

Fedor Holz (Allemagne)

Fedor Holz
Pro - 26,55 millions de dollars
A notre connaissance, il s'agit du premier tournoi de Fedor au Rio cet été, à l'exception, peut-être, du 100K$ ayant inauguré l'édition 2018, mais à ce stade, notre mémoire est trop cramée pour se rappeler s'il était bien là ou pas.

Phil Ivey (USA)

Dieu - 26,3 millions de dollars
Après quelques années à hanter les gros cash-games d'Asie (et à se battre en justice avec un casino de Londres, et un casino d'Atlantic City, tous deux l'accusant de les avoir filoutés sur les tables de baccarat high-stakes), celui que l'on considère encore comme le meilleur joueur de poker de l'histoire est de retour sur le chemin des tournois.

Bryn Kenney (USA)

Pro - 25 millions de dollars

David Peters (USA)

Pro - 21,7 millions de dollars
Le premier éliminé du jour ! C’est un certain Adrian Mateos Diaz qui l’a sorti… On vous en parle dans un prochain article.

Dan Smith
Dan Smith (USA)

Pro - 21,1 millions de dollars
L'un de nos favoris du jour (OK, on dit ça surtout à cause du chapeau)

Jason Koon (USA)

Pro - 20,5 millions de dollars
A manqué de peu la finale du High Roller à 50 000 dollars hier (11e) : un bon entraînement pour le One Drop !

Jake Schindler (USA)

Pro - 19,6 millions de dollars

Isaac Haxton (USA)

Pro - 19 millions de dollars

Christoph Vogelsang
Christoph Vogelsang (Allemagne)

Pro - 18,6 millions de dollars

Stephen Chidwick (UK)

Pro - 17,4 millions de dollars

Nick Petrangelo (USA)

Pro - 16 millions de dollars

Adrian Mateos Diaz (Espagne)

Pro - 15,6 millions de dollars
Le tout premier membre du Team Winamax à tenter sa chance sur l'épreuve la plus chère du monde. Après cinq années passées à raser le circuit High Roller international, l'Espagnol est plus prêt qu'il ne l'a jamais été. D'ailleurs, à l'heure où j'écris ces lignes, Adrian est déjà chip-leader. On vous raconte cela prochainement.

Dominik Nitsche (Allemagne)

Pro - 15,3 millions de dollars
Le débonnaire Allemand s'essaie lui aussi pour la première fois à un buy-in à six chiffres, et sa participation fait l'objet d'un documentaire produit par son sponsor, la room 888.

Cary Katz (USA)

Amateur (businessman dans le secteur des médias) - 15,3 millions de dollars
Katz n'est autre que le CEO de la plate-forme payante de streaming PokerGO, que nombre d'entre vous ont décrié tout au long de l'été, en raison, notamment, des plages horaires hasardeuses de diffusion du Main Event (deux heures par-ci, une heure par-là, et souvent : rien).

Mikita Badziakouski (Biélorussie)

Pro - 10,8 millions de dollars
C'est en 2018 que Mikita a remporté le plus gros gain de sa carrière jusqu'à présent : une victoire à 2,5 millions de dollars à sur le High Roller des Triton Poker Series, face au Franco-Chinois Rui Cao.

Steffen Sontheimer (Allemagne)

Pro - 8,7 millions de dollars
L'un des pros les moins connus du field (tout du moins auprès du public), Sontheimer a signé quatre perfs à 900 000 dollars et plus sur l'année 2017.

Rick Salomon (USA)

Amateur - 6,4 millions de dollars
Est surtout connu pour ses relations amoureuses : Shannen Doherty, Pamela Anderson, Paris Hilton… (La fameuse sex-tape de l’héritière Hilton, c’était lui !) Au poker, Salomon a aussi atteint la finale du One Drop en 2014 (4e), puis de la version « spéciale amateurs » à Monte Carlo en 2016 (3e).

David Einhorn (USA)

Amateur (milliardaire, gestionnaire de fonds d’investissements) - 5,2 millions de dollars
A terminé 18e du Main Event en 2006, et 3e de la première édition du Big One for One Drop en 2012. Tous ses gains au poker sont reversés à des oeuvres caritatives. C'est bon pour le karma !

Talal Shakerchi (UK)

Amateur (finance) - 4,5 millions de dollars
Ce grand requin de la Bourse roule sa bosse sur le circuit du poker depuis dix ans, et a récolé pas mal de succès en ligne et en live.

Matthew Siegal
Matthew Siegal (Canada)

Mystère - 0,0 millions de dollars
Pas de fiche Hendon Mob, pas de résultats sur les WSOP : le Canadien est LE grand mystère de l’édition 2018 du One Drop. Tout au plus avons nous trouvé un compte Instagram où l'on peut constater que le monsieur voyage beaucoup. C’est ce qu’on ferait aussi, si on était le genre de mecs pouvant mettre un million sur la table pour disputer une partie de cartes.

Une structure aussi « big » que le buy-in

Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Day 1)

One Drop
L'organisation du Big One for One Drop est aussi carrée que le prestige du tournoi laisse imaginer. Les joueurs sont installés dans le coin le plus eloigné de l'Amazon Room. Les fans peuvent zieuter l'action, mais à une distance raisonnable. Un buffet est à disposition des joueurs, avec boissons fraîches, boissons chaudes et snacks divers en libre service. Les derniers tournois deep stack et low cost se déroulent dans d'autres zones de l'Amazon Room, et dans le calme : les amateurs jouant pour 225$ ne dérangent aucunement les baleines et les requins.

Quant à la structure… Hé bien : elle est du genre costaud.

Buy-in : 1 000 000 $
8% de chaque inscription est reversé à la fondation One Drop.
Rake : zéro !
Re-entry : non !
Tapis de départ : 5 000 000 (500BB)
Niveaux : 60 minutes
La Big Blind Ante et Shot Slock sont en place.
L’épreuve est « cappée » à 48 joueurs (plus d’infos là dessus dans un prochain article).

Dimanche 15 juillet : Day 1 - coup d'envoi à 11h le matin
10 niveaux joués
20 minutes de pause tous les 2 niveaux, 75 minutes de pause-dîner après le niveau 6.

Lundi 16 juillet : Day 2 - 11h
On joue jusqu'à qu'il ne reste plus que six joueurs.
20 minutes de pause tous les 2 niveaux, et pause-dîner à discretion de l'organisation.

Mardi 17 juillet : Table finale - horaire à déterminer
Et après ça, les WSOP 2018 seront vraiment terminés.

Progression des blindes sur le Day 1
(La BB ante correspond toujours au moment de la BB)

5 000 / 10 000 BB
6 000 / 12 000 BB
8 000 / 16 000 BB
10 000 / 20 000 BB
12 000 / 24 000 BB
15 000 / 30 000 BB
20 000 / 40 000 BB
25 000 / 50 000 BB
30 000 / 60 000 BB
40 000 / 80 000 BB

Imaginons un joueur n'ayant pas réussi à faire progresser son stack durant le Day 1 : avec 5 millions intacts, il disposera de 50BB pour le Day 2.

PokerGo et ESPN/ESPN2 diffuseront le tournoi à partir du Day 2.

Adrián Mateos Diaz n’a jamais été aussi prêt

Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Day 1)

Adrian Mateos Diaz
Il a fait irruption sur le devant de la scène dès 19 ans, en battant Fabrice Soulier en heads-up de l'un des plus gros tournois européens de l'année 2013, le Main Event des WSOP-E organisé à Enghien-lesBains. 18 mois plus tard, il a enchaîné avec le titre European Poker Tour le plus convoité, le plus prestigieux de la saison, celui de Monte Carlo. Un an plus tard, lors de sa deuxième visite à Las Vegas, il a remporté un second bracelet, et commencé à fréquenter la salle High Roller de l'Aria, à quelques pas du Rio. En 2017, il a enchaîné neuf performances en tournoi valant 250 000 dollars au moins, sur trois continents différents, collectant au passage un troisième bracelet - jamais un joueur aussi jeune n'avait réussi cet exploit. Son total de gains pour 2018 dépasse déjà les 3,3 millions de dollars, son total de gains de carrière a récemment franchi la barre des 15 millions, et il vient de remporter le SISMIX, le "petit" tournoi organisé par son sponsor.

En clair, et sans chiffres rébarbatifs, l'Espagnol Adrián Mateos Diaz est tout simplement le joueur le plus enthousiasmant à avoir fait son apparition sur le circuit pro au cours des cinq dernières années. Un jeune compétiteur au talent fou, prouvant, si besoin en était, que la valeur n'attend pas le nombre des années, et aussi un travailleur aussi précoce qu'acharné, ayant obtenu en un temps record le respect de ses aînés.

Sa présence sur le Big One for One Drop, son tout premier tournoi à un million de dollars, constitue une évidence, moins d’un an après son recrutement au sein du Team Winamax. Le Madrilène était prêt depuis longtemps, fréquentant régulièrement les tournois chers de l’Aria depuis plus de deux ans, ces tournois où l’on retrouve fréquemment les pros Américains au départ du « Big One » aujourd’hui. Ces joueurs-là, il les connaît bien, ils le connaissent bien, il les respectent, ils le respectent.

Peu avant le coup d'envoi, Adrian se confiait auprès d'Alex, notre reporter Espagnol, pour une vidéo publiée sur le tout nouveau compte Youtube en langue Espagnole. Pour ceux d'entre vous qui, comme moi, ne comprennent guère les subtilités de cette belle manque (il faudra bien que l'on s'y fasse, cependant : les tables de Winamax ont vu débarquer il y a peu les joueurs de la péninsule Ibérique), sachez que l'on y apprend plusieurs choses intéressantes.

D’abord qu’Adrian a pris une journée de pause hier, à la veille d’un coup d’envoi, dans le sens où il n’a pas joué au poker… Ce qui ne l’a pas empêché de suivre avec attention la retransmission de la finale du Main Event. Ensuite, Adrian a dormi huit heures : « A Vegas, c’est beaucoup pour moi. » Pour le reste, le plus gros tournoi de sa vie n’a pas fait l’objet d’une préparation particulière : en soi, jouer les High Roller à 25 000 ou 50 000 dollars organisés presque quotidiennement à l’Aria, de l’autre côté de l’autouroute I-15, constituait déjà la même préparation qui soit : les joueurs y sont les mêmes. Est-il un peu plus aguets du fait que ce tournoi est quatre fois plus cher que le plus gros tournoi qu’il avait jamais disputé auparavant ? Sans doute un peu. Mais dans le fond, il s’agit d’une partie de poker comme les autres, avec le même but qu’Adrian poursuit le reste de l’année : non pas jouer, mais surtout gagner.

Adrian faisait partie de la poignée de pros qui étaient dans l'Amazon Room dès le coup d'envoi (en compagnie de Daniel Negreanu et Phil Ivey, entre autres), un coup d'envoi donné avec une trentaine de minutes de retard. L'Espagnol n'a pas perdu de temps avant de faire parler la poudre : la première élimination de la journée, celle de David Peters, c'est lui qui l'a provoquée.

Voici le coup en entier, tel que raconté par PokerNews :

David Peters défend sa blinde face à une relance de 40 000 d’Adrian, qui c-bet ensuite 40 000 sur le flop 1069. Peters check/raise à 160 000 : c’est payé par Adrian. Le turn 4 n’est pas misé. Sur la rivière, un 4, Peters checke une dernière fois, mais c’est pour mieux partir à tapis pour 2 millions après la mise de 150 000 de l’Espagnol. Ce dernier prendra son temps avant de se décider à payer avec K9 : une couleur gagnante face aux deux paires 109 floppées par Peters et transformées en bluff sur la rivière. Peters est éliminé après moins de deux heures de jeu : PokerNews ajoute avec une ironie piquante que son tournoi lui a coûté 8 500 dollars par minute.

Le huitième niveau du Day 1 se termine doucement, dans un calme olympien - les conversations sont très rares. Bientôt, il ne restera plus que deux heures à jouer et le compteur des inscrits reste bloqué à 24 joueurs. L'affluence est donc presque deux fois moindre que lors de la dernière édition du tournoi en 2014. Nous aurons l'occasion de nous intérroger sur les raisons de cette désaffection, mais sachez que si vous souhaitez faire gonfler les chiffres, vous avez jusqu'à demain matin pour collecter un million de dollars en cash et vous inscrire.

La table d'Adrian

1/ Talal Shakerchi (UK)
2/ Jason Koon
3/ David Einhorn (USA)
4/ Dan Smith
5/ Adrian Mateos Diaz
6/ Christoph Vogelsang
7/ Rick Salomon
8/ Stephen Chidwick

Big One for One Drop et Guy Laliberté : un historique (2012-2018)

Epreuve de poker au prix d'entrée le plus élevé de la planète, le Big One for One Drop est l'enfant du businessman québécois Guy Laliberté. Pour le grand public, le Québécois de 58 ans est avant tout un ancien artiste de rue qui a créé en 1984 l'une des franchises d'entertainment les plus rentables de la planète, le Cirque du Soleil, dont les acrobates sévissent en tournée dans le monde entier, et tous les soirs dans plusieurs casinos du Strip de Las Vegas, avec des spectacles proposant une surenchère de cascades spectaculaires et de costumes extravagants : Ka ! (MGM), O (Bellagio), Zumanity (New York New York), et j'en passe.

Guy
Guy Laliberté en finale du WPT Bellagio 25 000 $ (2007)

Pour les joueurs de poker, Laliberté est tout autre chose : un généreux bienfaiteur. Car lorsque cet éternel ado s'est pris de passion pour le poker aux alentours de 2007, il n'a pas fait les choses à moitié, s'installant directement aux tables offrant les enjeux les plus élevés, en l'occurence la Bobby's Room du Bellagio, la section "High Stakes de Full Tilt Poker, et des émissions de cash-game très chères comme High Stakes Poker.

On ne saura jamais vraiment combien de millions de dollars Guy Laliberté a distribués aux pros de Vegas et d'ailleurs au cours des douze dernières années, mais en coulisses, la chose est connue : nombre de joueurs que vous connaissez bien lui doivent leurs carrières. Et Guy Laliberté, dont la bonne humeur à table est légendaire, s'en fiche pas mal, de ces millions : il pourrait passer le reste de sa vie à perdre dans la Bobby's Room qu'il serait toujours le joueur le plus riche de la table. En 2018, sa fortune personnelle a été estimée à 1,37 milliard de dollars !

Laliberté est tellement indifférent à l'argent qu'il peut se permettre de raser David Benyamine de plus de 600 000 $… et lui rendre l'argent aussitôt le coup terminé !

Forcément, avec autant de pognon, il y a de quoi rigoler. Au fil des années, Laliberté a ainsi multiplié les folies. En 2009, il est devenu le premier "touriste dans l'espace", passant 10 jours et 10 nuits à bord de la mission Soyuz TMA-16 / TMA-14 en compagnie d'astronautes de métier. Deux ans plus tôt, il s'est carrément payé un atoll entier en Polynésie-Française. Le but ? "Mettre ma famille et mes amis à l'abri en cas de catastrophe globale, comme une guerre ou une épidémie." Brrr. Au milieu de ces dépenses spectaculaires, le milliardaire a aussi pensé aux autres, avec de multiples oeuvres de charité comme la fondation One Drop. Cette fondation, c'est bien le prétexte qui a amené 24 joueurs de poker à mettre un million de dollars sur la table aujourd'hui.

Présidée par Guy Laliberté, la fondation One Drop est une ONG visant à prendre à bras le coeur l'un des challenges majeurs du siècle : l'eau potable et son accès pour les populations les plus en difficulté du globe : celles qui subissent la guerre, celles qui subissent la famine, celles qui subissent la sécheresse. En annonçant en 2011 la création du tournoi de poker Big One for One Drop, Laliberté conciliait ainsi deux de ses hobbies, la philantroprie et le jeu, et en appelait à la générosite des pros à qui il avait tant donné au cours des cinq années précédentes : sur chaque ticket d'entrée, 8% du million de dollars investi serait directement reversé à la fondation One Drop.

2012 Esfandiari
2012 : Antonio Esfandiari triomphe lors de la première édition

Organisée durant l'édition 2012 des World Series of Poker, le Big One for One Drop suscita son lot de controverses. Les puristes rechignèrent quant à la petite taille du field, donnant l'occasion aux joueurs de poker les plus riches de « s'acheter » un bracelet. En réponse à cela, les WSOP avaient fixé un quota minimum de 22 inscriptions, sans quoi aucun bracelet ne serait distribué. Les défenseurs de l'intégrité du jeu s'inquiétèrent des dérives potentielles d'une épreuve aussi chère : qui pouvait vraiment se permettre d'investir une telle somme ? Forcément, la plupart des pros (si ce n'est la totalité) allaient se retrouver à vendre des parts de leur action à d'autres pros, certains figurant eux aussi sur la liste des partants.

Pour vous donner une idée, Daniel Negreanu avait annoncé lors de l'édition 2012 qu'il ne jouait que pour 44% de son action : il avait vendu 50% de parts de son entrée de un million à plusieurs investisseurs, et échangé (« swap ») 6% avec d'autres participants au tournoi. Si le joueur de poker le plus titré parmi tous les participants ne joue que pour 44%, qu'en est-il de tous les autres ? En outre, une rumeur persistante disait que Guy Laliberté lui même avait sorti le chéquier pour inscrire nombre de ses amis pros. Qu'allait-il se passer si un ou plusieurs d'entre eux se retrouvait à la même table que son généreux donateur ?

Controverses mis à part, la première édition du Big One for One Drop fut un succès, la totalité des 48 places disponibles ayant été vendues, et la partie se concluant avec la victoire d'un des visages les plus reconnaissables auprès du grand public, Antonio Esfandiari. Après son sacre, Esfandiari avait visité le continent Africain afin de constater de ses propres yeux les investissements réalisés avec les donations des joueurs de poker.

2014 Colman
2014 : Dan Colman gagne, mais sans jouer le jeu

Deux ans plus tard, en 2014, le Big One for One Drop est revenu au calendrier des WSOP en 2014, avec de nouvelles controverses à la clef : après sa victoire, le jeune pro Internet Dan Colman s'était fait remarquer en refusant toute les traditionnelles interviews post-sacre, expliquant que pour lui, le poker était quelque chose d'aussi dangereux que l'alcool, la drogue ou le tabac, et que le sujet ne méritait donc aucune interview avec la presse grand public. Peut-être, mais quelle pub pour la fondation One Drop ! En outre, les retours mitigés des riches amateurs ayant disputé l'épreuve (plusieurs se sont plaints du comportement de certains pros, et notamment de « tanks » à rallonge otant pas mal de fun à la partie) ont causé la mise au placard du One Drop de Las Vegas, qui fut brièvement remplacé en 2016 par une version exclusivement reservée aux amateurs, organisée à Monte Carlo.

Malgré les critiques, malgré les controverses, la franchise One Drop a fleuri aux World Series of Poker. Chaque édition voit désormais se tenir une version « low cost » à 1 111 dollars avec des recaves illimitées, et lors des années sans « Big One » se tient une version High Roller à 111 111$ « seulement ».

One Drop : un historique

Guy Laliberté
Big One for One Drop - 2012
48 inscrits - Prize pool 42 666 672 $
Vainqueur : Antonio Esfandiari (USA) 18 346 673 $

High Roller for One Drop - 2013
166 inscriptions (re-entry inclus) - Prize pool 17 891 148 $
Vainqueur : Anthony Gregg (USA) 4 830 619 $

Big One for One Drop - 2014
42 inscrits - Prize pool 37 333 338 $
Vainqueur : Dan Colman (USA) 15 306 668 $

High Roller for One Drop - 2015
135 inscriptions (re-entry inclus) - Prize pool 14 249 925 $
Vainqueur : Jonathan Duhamel (Canada) 3 989 985 $

High Roller for One Drop - 2016
183 inscriptions (re-entry inclus) - Prize pool 19 316 565 $
Vainqueur : Fedor Holz (Allemagne) 4 981 775 $

Monte Carlo One Drop Extravaganza - 2016
28 inscriptions (plus 2 re-entries) - Prize pool 27 437 564 $
Vainqueur : Elton Tsang (Hong-Kong) 12 248 912 $

High Roller for One Drop - 2017
130 inscriptions (re-entry inclus) - Prize pool 13 722 150 $
Vainqueur : Doug Polk (USA) 3 686 865 $

Phil Ivey, l’homme en forme de la journée

Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Day 1)

One Drop
Cinq : c'est le nombre de joueurs ayant subi l'élimination au cours du premier tour du tournoi le plus cher des WSOP 2018, le Big One for One Drop. Un chiffre bas, mais logique au vu de la structure (500 blindes pour commencer la partie) et du nombre de joueurs s'étant pointés avec un million en poche (24 seulement, moitié moins que lors de la dernière édition du tournoi en 2014.

Comme j’écris ces lignes avec trente minutes d’avance sur la fin de journée, il se peut que ce chiffre augmente, mais le constat reste le même, pour nous autres journalistes : quel pied, après treize jours d’un Main Event à 7 900 joueurs ayant rempli quatre salles de balles, que de couvrir un tournoi au format « home game », avec seulement trois tables formant un club exclusif des joueurs les plus riches et les plus skillés de la planète.

Nous avons déjà abordé les éliminations de David Peters et Antonio Esfandiari, survenues durant la première moitié de la journée. Au retour du dîner, nous avons perdu trois joueurs supplémentaires, tous Américains. Deux d'entre eux sont tombés aux mains de Phil Ivey, clairement l'homme en forme de ce Day 1.

Phil Ivey
L'ex-retraité des tournois s'est d'abord débarassé de Bryn Kenney, ayant trouvé une quinte avec J8 sur un turn 1094Q : en face, Kenney avait fait tapis avec une main légitime (A10), mais qui ne s'améliorera pas sur la rivière.

Peu après, Ivey a rayé de la liste Jake Schindler, avec un As-Roi restant en tête contre QJ. Auparavant, on a assisté à l’élimination d’Isaac Haxton, défait par l’un des cinq amateurs du field, le media tycoon Cary Katz.

Pendant ce temps, Adrian Mateos Diaz souffre, après avoir pourtant vécu un très bon début de journée. En dessous du stack de départ depuis des heures, l'Espagnol du field vient de trouver de l'air grâce à un Roi-Dame poussé à tapis après une relance et un call. Adrian se fait payer par As-Valet, et parvient à doubler après un board à rebondissements : As-Roi-10-7-Valet.

19 joueurs se qualifient pour le Day 2

Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Fin du Day 1)

Le premier tour du tournoi le plus cher de l'été (et de l'année) s'est terminé peu après minuit dans l'ambiance détendue caractéristiques des parties de poker high-stakes. Ces joueurs se connaissent tous et en ont vu d'autres : ce n'est pas un buy-in à sept chiffres qui risque de les troubler, d'autant que la plupart (si ce n'est la totalité) d'entre eux ont revendu une tonne de % de leur action à droite et à gauche.

Le compteur d'éliminations est resté bloqué à cinq, soit 20% des 24 entrants. Lundi, l'objectif du Day 2 sera d'atteindre la table finale à six joueurs. On ne connaît pas encore la répartition des prix (les inscriptions sont encore ouvertes, voir ci-dessous), mais si l'on devait s'amuser à deviner, on pourrait prédire un chiffre de 4 ou 5 places payées.

Sans plus attendre, découvrons le casting du Day 2… Le chip-leader est un joueur amateur !

Rick Salomon
Ouais, j'ai ch** dans la colle : la seule photo de Rick Salomon que j'ai prise aujourd'hui est complètement floue, et en plus il a un air idiot

Rick Salomon (amateur) 11 445 000
Phil Ivey 10 365 000
Daniel Negreanu 8 100 000
Matthew Siegal (amateur) 7 900 000
Dan Smith 7 735 000

Daniel Negreanu
Le joueur le plus célèbre et le plus titré du field franchit le Day 1 avec le troisième plus gros stack

Erik Seidel 6 835 000
Talal Shakerchi (amateur) 6 745 000
Dominik Nitsche 6 550 000
Jason Koon 6 540 000
David Einhorn (amateur) 6 110 000

Jason Koon
Jason Koon sera au Day 2 avec un tapis dans la moyenne : 65BB

Christoph Vogelsang 5 680 000
Nick Petrangelo 5 300 000
Cary Katz (amateur) 5 230 000
Steffen Sontheimer 5 150 000
Mikita Badziakouski 4 725 000

Nick Petrangelo et Dominik Nitsche
Nick Petrangelo et Dominik Nitsche compostent eux aussi leur ticket pour le second tour

Justin Bonomo 4 715 000
Stephen Chidwick 4 550 000
Fedor Holz 3 220 000
Adrian Mateos (Team Winamax) 3 100 000

Justin Bonomo
Justin Bonomo disposera de 47BB pour tenter de se qualifier pour la finale, et améliorer encore un peu plus son ordinaire au milieu d'une année 2018 pesant pour le moment 14 millions de dollars

Blindes au départ du Day 2 : 50 000 / 100 000, BB ante 100 000
A noter : aucun des cinq amateurs engagés sur le Day 1 n'a été éliminé.

Les cinq éliminés du Day 1

20e : Jake Schindler (USA)
21e : Bryn Kenney (USA)
22e : Isaac Haxton (USA)
23e : Antonio Esfandiari (USA)
24e : David Peters (USA)

Un arrivage de dernière minute est-il envisageable ?

Avec seulement 24 joueurs au départ (contre 48 en 2012, et 42 en 2014), cette édition 2018 du Big One for One Drop est très certainement une déception pour les WSOP et pour la fondation One Drop. Cependant, les inscriptions vont rester ouvertes jusqu'au début du Day 2, programmé lundi à midi (21h en France).

Peut-on espérer quelques inscriptions en toute dernière minute ? En fin de journée, la rumeur prétendait qu'une célébrité allait rejoindre le field : Gabe Kaplan. Le comédien, rendu célèbre durant les années 70 par ses spectacles stand-up et « Welcome Back, Kotter », un sitcom que personne ne connaît en Europe mais qui a cartonné aux Etats-Unis à l'époque, est un fou de poker que vous connaissez forcément : il fut le commentateur de High Stakes Poker durant de longues années. S'il venait à disputer le One Drop, il ne s'agirait pas de sa première apparition, et on peut s'attendre à ce qu'il joue sérieusement : Kaplan a accumulé près de 2 millions de dollars de gains depuis… 1979 (!), et dispute encore aujourd'hui des High Rollers à l'Aria et au Bellagio. Un amateur fortuné et éclairé, en somme.

En outre, le casino MGM a organisé il y a deux jours un tournoi à destination de ses plus gros joueurs de craps, roulette, black-jack, etc, mettant en jeu un siège pour le Big One for One Drop. Nous ne savons pas exactement s'il s'agissait d'un freeroll, ou d'un tournoi payant à 10 000$ l'entrée, mais toujours est-il que le gagnant de ce tournoi, William Barth (il a une bonne tête de mec qui perd une tonne en casino), ne s'est toujours pas pointé. A t-il bénéficié de l'opportunité de revendre, ou donner son siège ? On ne le saura peut-être jamais : les voies des High Stakeurs sont impénétrables.

The $1,000,000 buy-in #bigone starts tomorrow @WSOP and William Barth just won his entry in the MGM International Invitation-Only satellite

Adrian Mateos Diaz : 31BB, 100% de confiance

L'Espagnol du Team Winamax franchit le premier tour du plus gros tournoi de sa carrière Event #78 : The Big One for One Drop 1 000 000 $ (Day 1)

Adrian Mateos Diaz
Même s'il n'a pas vécu une journée rêvée, Adrian Mateos Diaz peut partir se coucher avec la satisfaction d'avoir atteint un premier objectif : après dix heures de poker dans le plus gros tournoi de poker de sa carrière, le Big One for One Drop à un million de dollars l'entrée, l'Espagnol du Team Winamax valide son ticket pour le Day 2. Adrian se place tout à la fin du classement, en 19e position, mais son tapis de 31 blindes lui laisse sufisamment de munitions pour espérer remonter la pente lors du Day 2.

« Grosso modo, j'ai eu quatre heures qui se sont très bien passées, puis cinq ou six heures qui se sont très mal passées », résumait Adrian après avoir « bag » son tapis de 3,1 millions, un montant inférieur à la cave de départ (5 millions). Ces deux phases ne correspondent pas à la qualité des adversaires qu'il a affrontés : « Ma première table était très dure, mais j'ai trouvé de belles mains, gagné plein de coups, et éliminé un joueur. Après, je me suis retrouvé à la meilleure table, celle avec trois des cinq joueurs amateurs : là, j'ai perdu tous les coups ! »

Interview en langue espagnole pour notre toute nouvelle chaîne Youtube, Winamax España

Quelques heures après le coup d'envoi, Adrian caracolait même en tête, avec onze millions de jetons. Mais à une poignée de mains de la fin du Day 1, c'est un tapis de moins de 20BB qu'il envoyait au milieu avec en main un Roi et une Dame : Adrian a trouvé une quinte pour battre As-Valet.

Malgré les déconvenues, Adrian a passé une bonne journée, et ne regrette aucunement sa décision de disputer une épreuve à un million de dollars l'entrée. « Ce tournoi est plus beau que je l'aurais imaginé ! Je m'attendais à une quarantaine de joueurs, avec seulement six ou sept amateurs. Au final, il y a cinq amateurs en course, mais le field ne représente que 24 joueurs : c'est un très beau ratio ! »

Au milieu des meilleurs joueurs du monde, quelles erreurs commettent les riches amateurs en course ? Adrian résume les choses de façon simple : « Certains jouent trop sérré, d'autres pas assez ! » Son coup le plus difficile de la journée est survenu très tôt, lorsque David Peters a envoyé son tapis avec deux paires floppées sur la rivière d'un board contenant trois piques et une paire : Adrian possède la couleur au Roi. Un call loin d'être évident, semble t-il : « Il a misé très cher. Mon plan, c'était de miser, et de payer une petite relance. Là, il overbet, ce n'est plus aussi simple ! J'ai utilisé un 'timebank' avant de payer [avec la shot clock, les joueurs disposent de plusieurs jokers leur permettant de réfléchir au-dela des trente secondes autorisées par la structure, NDLR], je ne pouvais pas me permettre de réfléchir trop longtemps, car ma main était excellente pour attrapper un bluff. D'autant plus que Peters était dans une mauvaise dynamique : il avait perdu beaucoup de coups, j'avais une carte qui bloquait le full… » Ce call gagnant lui a permis de signer la première élimination de la journée.

Adrian Mateos a eu l'occasion de discuter de la main contre David Peters avec les reporters de PokerNews (interview en Anglais)

Le Day 2 du Big One for One Drop débutera à midi, heure locale (21h en France). Pour la première fois depuis le début des World Series of Poker 2018, il s'agira du seul et unique tournoi à suivre au Rio. Hé oui : finis, les tournois annexes, terminées, les boucheries : même les deep-stacks à 200 balles ont disparu du programme ! L'Amazon Room va être très, très calme... Mais l'action sera néanmoins passionnante à suivre, avec 19 joueurs tentant de décrocher l'un des 6 sièges disponibles pour la finale. Bonne journée à tous !

Benjo

Bonjours

Quelles serait l’échelle des gains si les inscriptions en restaient là ?

Entries: 27

PAYOUT STRUCTURE

1st = $10,000,000
2nd = $6,000,000
3rd = $4,000,000
4th = $2,840,000
5th = $2,000,000