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WSOP 2013 - Tournois 55 à 60

Daddy’s home
Event 56 - No-Limit Hold’em 2,500$

Allez papa ! Deux mois après la naissance de sa petite fille, Nicolas Levi est de retour sur les tables de poker. C’est à l’occasion de l’épreuve de No-Limit Hold’em à 2,500$ qu’il fait son entrée dans la compétition à une table qu’il partage avec Paul-François Tedeschi. ‹ Croc › a fait fructifier son tapis de 7,500 à 8,700 en ce début de tournoi.

Parmi les 1,200 joueurs déjà inscrits, d’autres représentants du Team Winamax, tous réunis au cœur de la Brasilia Room. Ludovic Riehl est planqué derrière ses lunettes de soleil pendant que Ludovic Lacay récupère péniblement de sa semaine de fête (ne manquez surtout pas son dernier blog, disponible dans le coverage) en compagnie de Tommy Vedes. Manuel Bevand partage la table de Brian Benhamou. Yann Del Rey va lui tenter de tenir un peu plus qu’hier, le record est porté à 1h12 de jeu, tout de même.

D’autres français en piste : Thibaut Guenegou, Jean-Philippe Rohr, Rémi Le Meur ou encore Guillaume Darcourt. Nous suivrons l’évolution de ce tournoi tout au long de la journée.

Dire qu’elle aurait pu faire le Main Event en freeroll depuis 1982 en économisant les injections de Botox…

Un mec dans le public en passant devant Annette Obrestad : « Mais je croyais qu’elle était trop jeune pour participer aux WSOP elle ? » Oui, effectivement, c’était en 2007 alors qu’elle n’avait que 19 ans. Attendez, laissez-moi compter… Ah oui, c’est bien ça, six ans ont passé, elle en a 24 désormais.

Harper

Sur tous les écrans
Event 56 - No-Limit Hold’em 2,500$

L’Amazon Room, il la connait. En 2012, Alban Juen atteignait la 59e place du Main Event et récoltait 128,384$. En un an, le Lyonnais a fait bouger les kilos. « J’ai perdu les kilo-grammes, et gagné les kilo-euros ! » apprécie-t-il, effectivement délesté d’un excédent de poids alors qu’il a récemment atteint la cinquième place de l’ISPT pour 290,000€. Entré dans l’argent à l’occasion de la boucherie du weekend à 1,000$, Alban est décidé à remettre le couvert sur cette épreuve à 2,500$. Chaud d’action, il a également simultanément lancé depuis son iPad l’XTASE et le HIGHROLLER sur Winamax ! Vous pouvez le suivre sous pseudonyme ‹ Poker is EZ ›. Ne vous étonnez pas s’il est souvent sit out, il n’a pas le droit de toucher à sa tablette numérique lorsqu’il est engagé dans une main en live…

Le joueur du Team Winamax ayant pris le meilleur départ ? Yann Del Rey, qui possède un tapis de 13,000 (tapis de départ : 7,500). « C’est facile en touchant des premiums ! » apprécie modestement ‹ DaProd ›. Plus de 1,500 joueurs ont pris part à l’épreuve : le prizepool s’annonce massif !

Harper

Annette elle s’est poutrabilisée non ?

J’ai peur d’avoir compris.

J’hésite à l’inviter en boîte, je sais pas si elle à l’âge.

Si tu veux je peux t’avoir des fausses cartes d’identité hawaïenne au nom de McLovin.

BenjoDiMeo:
Bref, voici un coup plutôt violent, joué par Andy Bloch et deux randoms (appelons les Raymond et Barre, pour faciliter la lecture.) Je suis arrivé au moment ou le flop était déjà retourné.

Check d'Andy Bloch de grosse blinde. Raymond mise 3,500 et Barre relance à 10,500. Andy réfléchit avant de check/raise à 30,000 – oui, c'est beaucoup. Raymond se barre, tandis que Barre se raye, il se coince comme un vieux disque, oui, Barre patine et demande le compte avec une voix brisée par la peur, bref, Barre est chocolat, Barre est passé à tabac. Mais Barre reste, Barre paie, Barre fixe, Barre part à l'aile même, c'est collé.

Turn : un .

Andy Bloch réfléchit un moment, c'est du lard ou du bar ? Il finit par miser 52,000, soit la moitié de son tapis. Barre demande le compte, il se rend compte qu'on lui demande une barre, c'en est trop, il se casse, et Andy Bloch récolte le pot.

Harper et Benjo


frederic8389:
Il s'est pas amusé seul j'éspère ça en serait presque triste


Pourquoi ? Le mec son métier c'est d'être entouré en permanence de centaines de personnes, j'imagine que de temps en temps ça doit faire du bien de se retrouver seul.
GrandFada:
J'hésite à l'inviter en boîte, je sais pas si elle à l'âge.


Si tu veux je peux t'avoir des fausses cartes d'identité hawaïenne au nom de McLovin.

Le pire c'est que j'ai une anecdote véridique là dessus, en 2009 ou 2010, on est rentrés avec Annette en boîte à Vegas (en compagnie de quelques autres joueurs Allemands et Francais) grâce à un gros pourboire glissé dans le passeport.

Pecheux et Guez trahis par les 7
Event 53 – No-Limit Hold’em 1,500$ (Day 3)

Partis tous les deux avec peu de jetons en cette troisième et dernière journée de la boucherie numéro 53, Erwann Pecheux et Jonathan Guez auront tenu bon une bonne heure à la même table avant de finalement sortir presque simultanément aux portes des demi-finales.

Les deux jeunes Français possédaient la même main : une paire de 7. Celle de Guez s’est heurtée au As-8 de David Vamplew (en BB) : Jonathan possédait 12 blindes au bouton, rendant la confrontation inévitable. Un 8 sur la rivière a scellé son sort en 20ème place.

Une minute plus tard, Pecheux s’engageait à son tour : il tombe contre [As][Kh], et le croupier retourne 4 coeurs sur le tableau.

Félicitations tout de même aux deux joueurs, qui collectent un prix de 19,046 dollars chacun. Jonathan disputait son premier tournoi WSOP cet été, étant arrivé à Vegas il y a quelques jours à peine.

Benjo

Le chant du Sung
Event #52 – 6-max NLHE 25,000$

Hier soir, on vous avait laissé en plan avec trois joueurs restants dans le super relevé tournoi de 6-max à 25,000 dollars… L’épreuve s’est terminée au beau milieu de la nuit par la victoire de Steve Sung face au légendaire Phil Galfond. Pour ceux qui ne situent pas, Sung est un joueur pro Américain qui avait déjà remporté un bracelet en 2009, dans un tournoi d’un genre différent : une gigantesque boucherie à 1,000 dollars qui avait rassemblé 6,012 joueurs. Là, Sung n’a eu besoin de se débarrasser que de 174 joueurs seulement, mais pas des moindres, prouvant au passage qu’il sait naviguer à travers tous les types de fields, les petits comme les gros, les « fishy » comme les « sharky ». Bien joué monsieur Sung.

Classement des finalistes
Le mec qu’a gagné : Steve Sung (USA) 1,205,324 dollars
Le mec qu’a pas gagné : Phil Galfond (USA) 744,841$
Un autre mec qu’a pas gagné : Dani Stern (USA) 509,473$
Un Rosbif qui a loupé le podium : Stephen Chidwick (UK) 353,780$
Un Teuton qui passait par là : Maxi Lehmanski (Allemagne) 249,291$
Le premier à sortir de la finale, il avait pas le temps : Richard Lyndaker (USA) 178,261$

Photo : PokerNews.com / WSOP.com

Voila un classement original pour pas tomber dans la routine :laughing:

One for the good guys
*Barny Boatman remporte le premier bracelet de sa carrière
*

Treize ans qu’il attendait ça. Membre fondateur du clan Hendon Mob en compagnie de Ram Vaswani, Joe Beevers et de son frère Ross, Barny Boatman a ouvert son compteur de gains en 1998 mais n’a jamais réussi à remporter la moindre breloque. C’est désormais chose faite grâce à sa victoire dans l’Event #49, une épreuve à 1,500$ où il empoche 546,080$. Signant par la même occasion la première victoire britannique de l’été, Barny a eu droit à la cérémonie la plus émouvante de l’été. C’est son frère (« et meilleur ami ») Ross Boatman qui lui a remis le précieux bracelet. Les larmes n’ont pas tardé à envahir les yeux de Barny à l’heure où a résonné God save the queen, repris en cœur par des dizaines d’anglais (sobres, certes, mais les types restent anglais - et chantent donc très fort). C’est au milieu des hourras et des bras de ses amis qu’il a finalement brandi son bracelet. Bravo Barny !

Deux autres bracelets ont été remis dans le même temps : à Ben Volpe, vainqueur de l’Event #45 (1,500$ Ante Only)…

…et à Kristen Bicknell, victorieuse du Ladies Championship 1,000$. Eux n’ont pas eu le droit à leurs hymnes respectifs (américain et canadien). On les a sûrement déjà trop entendus cet été du côté du Rio.

Harper

Ils taillent une bavette
Event #54 - No-Limit Hold’em 1,000$ (Day 2)

La boucherie du dimanche est particulièrement appréciée par les joueurs professionnels parce que, pour mille balles, vous savez rapidement si vous allez gagner de la maille ou non (l’argent est atteint dès la première journée) et, surtout, parce qu’il parait que tout le monde est nul. Les joueurs de poker aiment bien dire ça, que leurs adversaires sont nuls. Et bien là, le dimanche, ils sont encore plus nuls. Parait que c’est grâce aux texans à chapeau qui viennent dépenser l’argent de leur retraite.

Des 2,200 entrants, ils ne sont plus que 126 après un jour et demi de compétition, tous assurés de prendre un minimum de 2,854$, mais lorgnant surtout sur les 454,207$ de la victoire. Côté français, Gabriel Nassif (qui a vu la vierge du flip sur notre photo) possède le tapis moyen (60,000) tandis que Philippe Ktorza a lui le double à sa table. J’ai également repéré un petit gars représentant nos amis de PokerSphère : Jonathan Therme, avec un tapis de 70,000. Antoine Maurice (65,000) et Emile Petit (45,000) sont aussi dans le coup.

Harper

David Baker et David Baker sont sur un bateau
Poker Player’s Championship 50,000$ (Day 2)

Les inscriptions sont closes dans le tournoi le plus « skillé » des WSOP, le Player’s Championship à 50,000 dollars. Chiffre officiel de la participation : 132. Un bon chiffre, comparé aux 108 de l’édition 2012 – en fait, il s’agit de la meilleure affluence depuis 2008 et 2007, où un record avait été établi avec 148 participants.

Parmi les joueurs ayant opté pour une « registwacheune » à la dernière minute (PokerNews nous indique qu’ils sont un total de neuf) en début de Day 2, on compte Shaun Deeb et Gus Hansen, dont, contrairement à une croyance tenace, les papas ne s’appellent ni Freddy, ni Thor.

Les deux premières heures du Day 2 ont été plutôt calmes, avec juste une poignée d’éliminations dont celles de David Baker et David Baker (oui oui, il y avait bien deux mecs s’appelant « David Baker » parmi les participants, en fait 1,51% du field s’appelait David Baker, alors que les Doyle Brunson, tout prestigieux qu’ils soient, ne représentaient que 0,75% du field – les Jean-Pierre Chevenement, eux, pointant aux abonnés absents avec 0%)

Rappelons qu’à l’entame de cette journée, c’est Jonathan Duhamel qui se targue du rôle de chip-leader (où plutôt, « commandant-jeton », comme disent surement les Québécois), et que les participants Français ne sont que deux, leur identité ne surprendra personne : Nordine Bouya et Jean-Paul Pasqualini. Euh, non, je me suis trompé de fiche. Ah, oui : David Benyamine et ElkY.

Allez, on va de ce pas se régaler de quelques coups épiques de Stud High-Low.

Benjo

A la conquête de l’Amérique
Event 56 - No-Limit Hold’em 2,500$ (Day 1)

Lucille Cailly, c’est 1,5 millions de dollars de gains en tournoi dont… 7,711$ remportés sur le sol américain. Un maigre total qu’elle va tenter d’améliorer à l’occasion de cette 44e édition des World Series of Poker. Débarquée sur Las Vegas il y a une petite semaine, ‹ SoMuchB › dispute son second tournoi des Series après un Ladies rapidement expédié. En confiance (toucher de beaux jeux à l’Ultimate Hold’em, ça motive), Lucille a déjà presque triplé sa cave de départ (20,000 jetons, tapis original : 7,500).

D’autres français ont pris un bon départ : Rémi Le Meur (22,000), Christophe Benzimra (15,000) ou encore Paul-François Tedeschi (16,000), qui a doublé avec deux rois contre deux as à la table d’un Nicolas Levi qui lutte avec un tapis de 25 blindes (5,000).

Fort d’une victoire dans un tournoi à 350$ du Caesars Palace (pour 16,347$), le membre de Poker@Lyon Joffrey Lhotte s’est offert un plaisir en participant à cet Event #56 (20,000 de tapis après cinq heures de jeu).

Le railbirder professionnel vient toujours avec sa chaise sur les épreuves. M’étonnerait pas qu’il quémande des tickets sur Winamax, c’lui-la.

Harper

Dans la matrice du poker pro
Poker Player’s Championship 50,000$ (Day 2)

On vous répète tout le temps que le Poker Player’s Championship est un tournoi à part, mais on ne vous explique jamais pourquoi, si ce n’est pour les facteurs évidents à caractère tautologique.

Oui, bien sur, le prix d’entrée est de 50,000 dollars, et c’est une très belle somme. Quoique pas aussi impressionnante qu’en 2006, lorsque le tournoi avait été mis pour la première fois au programme des World Series of Poker. Depuis, les tournois « High Roller » se sont multipliés en Europe et à Macau, et on s’extasie moins qu’avant devant ces somme à cinq chiffres. Mais tout de même : 50,000 dollars, cela reste suffisant pour faire de n’importe quel tournoi un tournoi particulier. Soit.

Après, seconde évidence qui découle de la première : forcément, la quantité de joueurs prêts à participer à ce genre d’épreuve est limitée. C’est un petit club de joueurs, une grosse centaine tout au plus. Des joueurs talentueux, des joueurs pensant être talentueux, des joueurs dont on pense qu’ils sont talentueux, des joueurs riches, voire très riches, des joueurs ayant beaucoup gagné dans le passé, des joueurs gagnant encore beaucoup aujourd’hui, des joueurs ayant suffisamment de connaissances sur le circuit pour se faire financer l’inscription, rayez les mentions inutiles, chacun des 132 participants remplit deux ou trois de ces conditions, très peu les remplissent toutes.

Une fois sorti de ces deux clichés – c’est cher ! C’est élitiste ! – il faut aller chercher dans les détails, il faut se saisir d’une loupe, et zoomer, pour saisir ce qui fait le sel de cette épreuve.

J’ai par exemple remarqué que dans le Poker Player’s Championship, on appelle les superviseurs par leur prénom, avec une voix forte, et à travers toute la salle. Quand un arbitrage est demandé, ce n’est pas le croupier qui crie « floor », mais le joueur lui-même. « Robbie ! Ramène toi, y’a des cartes marquées. » Un petit détail qui en dit long sur le niveau de confort de ces joueurs, sur l’égo un poil gonflé qui définit nombre des professionnels du circuit.

Ce petit club de joueurs est confortable, c’est une bande, une famille, et comme dans toute famille qui se respecte, tout le monde n’aime pas forcément tout le monde. On se parle, on rigole, on évoque des anecdotes à voix basse, pour ne pas que le fouille-merde portant un badge marqué « média » ne puisse saisir ce qui se dit, on se tait lorsqu’il approche.

Nombre des participants se font livrer leurs repas directement à table. Tous commandent auprès de la même enseigne, un cuistot ayant trouvé le filon et bâti un petit empire culino-pokérien au cours des deux derniers étés aux WSOP. Tous se font livrer leurs plats chauds au pas de course par une petite brunette en pantalon stretch noir qui fait tourner une centaine de têtes à chaque passage. Juste un autre signe d’appartenance au club… moi, je paie 25 dollars pour me faire livrer en courant par une nymphette, pendant que toi, tu fais la queue à la Poker Kitchen avec 200 autres blaireaux pour bouffer un hot-dog dégueulasse.

Ils jouent tous le même tournoi, et ils jouent tous à côté, parce qu’ils ne sont jamais rassasiés de jeu. Paris sur la couleur des flops, poker Chinois sur la tablette, en réseau, paris sportifs en direct via les écrans de télévision retransmettant les grands évènements, disposés un peu partout dans la salle. Ils s’échangent des pourcentage, règlent des dettes à la volée à coups de liasses de billets bien repassés.

C’est finalement ça qui place ce tournoi à l’écart de tous les autres. La familiarité. Forcément, autour de la quinzaine de tables, tout le monde se connaît, ou presque, On est à l’opposé des centaines tables des boucheries du week-end, où plusieurs milliers de joueurs entament leur tournoi seuls dans le hangar rempli à craquer, livrés à eux-même, confortablement protégés de leurs voisins par un anonymat finalement pas différent de celui offert par les salles de poker en ligne.

Non, dans le Poker Player’s Championship, chaque joueur a une relation particulière avec chacun de ses 131 adversaires. Il serait fascinant de dresser un organigramme du field, de tirer des traits à la règle entre tous les joueurs, de caractériser la nature de leurs relations sur un grand tableau noir d’écolier avec des craies de toutes les couleurs. Bleu pour les amis, rouge pour les ennemis, vert pour les querelles de pognon, rose pour les histoires de cul : les possibilités sont infinies.

Tiens, par exemple : le businessman, là-bas, celui qui a fait fortune dans la fibre optique, hé bien figure toi qu’il a perdu deux millions contre Ivey à l’Aria en juin. Une grosse partie de Pot-Limit Omaha aux blindes 1000/2000, ça a duré 48 heures non-stop. Et, ce vieux pro fatigué, là, il doit 1 million à une jeune gloire du poker online, 1 million y paraît, et ça fait déjà un moment, le mec s’impatiente. Et le Russe, là-bas, celui qui fait la gueule avec sa sacoche en cuir à l’épaule, il paraît qu’il finance tous les joueurs d’Europe de l’Est engagé dans le tournoi. Tu le verras accroché à la barrière toute la semaine en train de surveiller ses poulains, et, au besoin, de les admonester durant les pauses.

Pendant ce temps, le siège 2 de la table 1 est engagé dans une partie de Poker Chinois sur son iPad, avec le siège 4 de la table 12, le siège 8 de la table 5, et le siège 1 de la table 9. D’après ce que j’ai entendu, le siège 4 de la table 12 a déjà gagné plus de 200,000 balles sur les trois autres, ils n’auront qu’à rajouter ça sur leurs notes respectives.

Et en table 10 ? Le siège 1 déteste le siège 2, une sombre histoire de slowroll lors d’un tournoi à Los Angeles en 2009, les rancunes sont tenaces, et le siège 2, lui, respecte les talents au poker du siège 3, qui aimerait bien coucher avec la copine du siège 4, il en parlé au siège 5 lors de leur dernière virée au Spearmint Rhino, ce soir où le siège 6 s’était tellement mis minable qu’il a été escorté dehors par la sécurité, il est sorti de la boîte sans que ses pieds touchent le sol.

Ce pro a casquette que vous voyez en train de tripoter son Blackberry en table 6, il a longtemps été financé par ce multiple détenteur de bracelets, mais ce dernier a fini par jeter l’éponge avant le début des Series. Trop de pertes, pas assez de rendement. Mal lui en a pris : la casquette a opéré un come-back fulgurant dès la deuxième semaine, empochant un bracelet et un demi-million de dollars. Ce qui ne veut pas dire qu’il est tiré d’affaire : ses mauvaises décisions sur les trois derniers championnats NBA ont fait pousser les dettes comme des champignons un peu partout dans Vegas. Enfin, je n’en sais rien, mais c’est ce qui se dit. Il paraît.

Et ce mec avec un petit tapis en table 3, celui que vous avez déjà vu à la télé mais qui n’a plus rien gagné depuis le dernier mandat de George W Bush ? Coké à mort, le nez dans la poudre du matin au soir, d’ailleurs tiens, le voilà qui se lève à nouveau pour filer aux toilettes. Tout le sait, personne ne dira rien.

L’Asiatique court sur pattes qui vient de relancer sur la dernière carte d’un coup de Stud High-Low ? Surveillez le bien, c’est un tricheur, tout le monde le sait. Le grand dadais en Marcel blanc ? Un baiseur de malade, pas une serveuse du Bellagio ne lui résiste, tout le monde le sait. Le chevelu avec le casque qui écoute sa musique à fond ? Un génie autiste, je ne sais pas ce qu’il fait de sa vie à part jouer aux cartes, probablement rien, tout le monde le sait.

132 joueurs, et dix fois plus d’histoires. Très peu de héros, pas mal de fils de pute. Des personnages hauts en couleur. Des histoires, encore et encore… Des histoires dont, pour la plupart, vous n’entendrez jamais parler autrement qu’en rumeurs exagérées et anecdotes apocryphes. Ça aussi, tout le monde le sait.

Benjo

Les Français dans le coup
Event 54 - No-Limit Hold’em 1,000$ (Day 2)

A peine le temps de tourner la tête pour mater les épreuves environnantes que, depuis notre dernier article, la moitié des joueurs a été éliminée sur la boucherie du weekend. Si Philippe Ktorza a rendu les armes en 62e place, quatre français restent en course à 50 restants. Parmi eux, Jonathan Therme, un membre de la bande de joyeux drilles de Poker Sphère (parmi lesquels Yann Roudaut, un des directeurs des étapes du Winamax Poker Tour). Le bordelais possède un tapis dans la moyenne (160,000) pour ce qui s’agit de son premier tournoi sur les World Series of Poker. Emile Petit (150,000), Philippe Clerc (155,000) et Gabriel Nassif (150,000) naviguent également autour de la moyenne ! Bon, vous la jouez cool et vous qualifiez tous les quatre pour la finale ?

Harper

Destins opposés
Les Français dans le Poker Player’s Championship 50,000$ (Day 2)

Assis à la table d’un très calme Phil Hellmuth (on ne sait pas si on doit crier « remboursez ! » ou être soulagé), ElkY prend son mal en patience avec un capital de 100,000 environ. C’est 33% de moins que la cave de départ, et une somme à protéger car le « big bet » (la mise minimum en Limit après les 2 premiers tours d’enchères) se négocie désormais à 8,000.

David Benyamine vit une partie plus heureuse pour le moment, avec un stack dépassant allégrement les 350,000. Peut-être que le pensionnaire vénérable de la Bobby’s Room possède un peu plus d’expérience en Mixed Games (ou ptete qu’il chatte comme un goret, c’est possible aussi).

Récemment, j’ai pu observer « Degenyamine » faire parler la poudre en Stud Hi-Low :

Montrant un [Ad] en « door card », David a la parole et relance. Il est payé par un joueur que je ne reconnais pas ([4c]) et Jon Turner alias « PearlJammer » ([Ac]).

Benyamine ([Ad]) – [Qc] : mise encore
Random ([4c]) – [9c] : payé
Turner ([Ac]) – [4c] : payé

Benyamine ([Ad]) – [Qc] [5c] : mise
Random ([4c]) – [9c] [Jc] : fold
Turner ([Ac]) – [4c] [8c] : fold

« Ace-Queen », annonce David, faisant référence, je suppose, aux deux cartes privatives reçues lors du premier tour d’enchères.

Vous noterez qu’après six ans je n’ai pas encore trouvé le moyen optimal de présenter un coup de Stud dans un reportage.

Séparés à la naissance

Les sosies sont secs :

Benjo

Les sacoches des W
Event 56 - No-Limit Hold’em 2,500$ (Day 1)

Le lundi à Las Vegas, c’est un peu mort. Les gens se remettent doucement de leur weekend et, cette semaine, attendent patiemment le 4 juillet pour faire la plus grosse teuf de l’année (fête nationale américaine, toussa toussa). Du coup, pas d’excuse pour ne pas lâcher un billet de 2,500 balles afin de jouer au poker. Au total, ils sont 1,736 à avoir participé à l’épreuve, et 198 d’entre eux seront payés. Le vainqueur va se mettre bien en empochant 730,756$. Si Manuel Bevand et Yann Del Rey ont quitté la partie, trois joueurs du Team restent dans le coup : Nico Levi (25,000), Ludo Riehl (12,000) et Ludo Lacay (16,000) - moyenne : 18,000. Hé, si on parlait de poker, tiens, cela fait longtemps qu’on ne vous a pas balancé une main de No-Limit Hold’em, votre jeu préféré (enfin, on croit).

Sur des blindes 200/400 ante 50, Ludovic Riehl se contente de payer au bouton. Il venait de voler la main précédente et voulait peut-être éviter de relancer deux fois consécutivement. Toujours est-il que la petite blinde complète et qu’ils sont trois à voir un flop [Kd][6c][3c]. Après deux checks, Ludo Riehl envoie 1,150 et est payé par la petite blinde. Avance rapide sur le turn, un [9c], puisqu’il est checké par les deux joueurs. La SB envoie alors 1,725 sur un [Ah] à la rivière. ‹ mikedou › hésite alors trois minutes avant de payer mais ne peut montrer mieux que le [6d][4h] de son adversaire. Ne me demandez pas d’analyse, je n’ai rien compris.

Allons-voir Nicolas Levi. Alors que ‹ Croc › me confiait qu’il lui fallait absolument éviter les buffets durant les pauses repas (à tendance boulimique quand on lui met des sushis sous le nez, le Croc), il trouve As-Dame premier de parole et relance à 800. Trois types paient. Il met alors 2,200 sur un flop [Qs][Jc][2c] et fait face à une relance à 4,600. Pas le temps de passer, Nicolas pousse son tapis pour 10,825. Payé par [Qc][9c], il évite les balles après un turn [Jh] et une rivière [7s].

Je tenais à vous montrer la superbe nuque de Flavien Guénan, qui a déboursé 80$ afin de se faire couper les cheveux au Bellagio. Oui, oui, 80$. Franck Provost doit se retourner dans sa tombe. Comment ça il n’est pas mort ? Afin de bien rentabiliser sa coupe de cheveux et de se faire prendre en photo par le plus de médias possible, Flavien a monté des jetons dans le tournoi et possède un tapis de 35,000. C’est autant que Nazim Guillaud, et plus que Rémi Le Meur (25,000).

Harper