Une semaine loin du poker
Par Ludovic « Sir Cuts » Lacay
Note de Benjo : pour des raisons techniques, il ne nous est pas possible de publier de nouveaux articles sur le blog du Team Winamax lorsque nous sommes en déplacement, comme c’est le cas en ce moment et ce jusqu’à la fin du mois de juillet. Pour ne pas vous faire attendre, nous publions dès maintenant dans nos colonnes ce nouveau billet de Ludovic Lacay (qui nous a bien fait rire) Il sera bien entendu re-publié ultérieurement sur le vrai blog du Team. D’autres articles écrits par les joueurs du Team suivront dans les jours qui viennent.
A un peu plus de mi-parcours de ces World Series of Poker 2013, les tendances commencent a s’affirmer. Certains ont dores et déjà assuré leurs vacances a Ibiza, et se préparent physiquement et mentalement en allant au XS, au Hakkasan ou encore au Light. D’autres eux voient les rêves d’un été profitable et paisible s’assombrir, et la perspective de passer deux mois sur la plage a été remplacée par celle de grinder l’XTASE, l’XPERT et le Cocktail à leur retour en Europe.
Quid de votre serviteur? Et bien je ne rentre dans aucune de ces deux catégories ! La raison est simple, j’avais tout prévu et pour une fois, ça a plutôt bien fonctionne. Je me doutais bien qu’après 20 jours de grind intense et potentiellement infructueux, j’allais ressentir de la lassitude et surtout de l’agacement quand a la tournure des évènements. J’avais donc programmé à l’avance une petite semaine de break en plein milieu des WSOP : elle est arrivée juste à temps.
Du coup, on fait quoi pendant une semaine de break a Las Vegas ? Eh bien, ce n’est pas une problématique si compliquée que cela, vous vous en doutez. Il suffit de se laisser aller a faire tout ce que cette ville vous pousse a faire, enfin avec modération hein, pas question de finir en Very Bad Things ou Leaving Las Vegas.
J’ai donc profité du passage de toute la crème mondiale des DJs pour aller faire un tour dans le désert pour le festival Electric Daisy Carnival. L’occasion pour Boyz Noize de me retourner le cerveau une fois de plus (qu’est ce que ca tape) mais aussi de réaliser que la musique électronique avait enfin fini par atteindre la côte Ouest des États-Unis. Je me souviens encore de mes premières sorties au Pure il y a six ans, la seule boite dans laquelle le DJ avait le droit de passer vingt minutes de house durant toute la soirée, pas plus, le reste du temps c’était du Usher et du simili-Usher, avec après encore un peu de Usher.
Mais les Américains, dans leur modération habituelle, ont fini par plonger la tête la première dans le grand bain de la musique électronique, qui s’est transformée en un rien de temps en un business massif. Les promoteurs d’Hakkasan ont engagé Calvin Harris, Deadmau5, Tiesto et Steve Aoki pour 65 millions de dollars chacun, et désormais, si tu ne portes pas un T-shirt « COMME des FUCKDOWNS », des baskets vertes édition limitée, et des croix jaune fluo scotchées sur les tétons, tu n’as rien à foutre à Vegas. A croire que Tristan Clémençon a été élu maire de la ville.
Je me suis donc éclaté dans le désert au milieu des petits jeunes, les regardant bouffer de la « molly » par sachets entiers à chaque entrée de DJ, et je rentré à l’aube, rincé de cette expérience qui sonnait tout de même un peu faux et puait le phénomène de mode, comme si on avait mélangé la clientèle de l’Amnésia du Cap d’Agde avec les hipsters de Berlin.
Bref. Après avoir récupéré de cette soirée, j’ai pu passer à une nuit typique de Vegas : celle des vieux touristes friqués. Je suis donc allé au MGM voir KA, mon spectacle préféré parmi tous ceux du Cirque du Soleil installés en ville, puis j’ai dîné à l’Atelier de Joël Robuchon avant de perdre un peu d’argent à la roulette. A noter que trois jours plus tard, un dramatique accident se produisait en pleine représentation de KA, une danseuse Française de 31 ans faisant une chute mortelle de 15 mètres après que son harnais de sécurité ait lâché. J’ai entendu pas mal d’histoires sur de prétendus accidents durant les répétitions du Cirque du Soleil, mais c’était la première fois que cela se produisait en public. Quoi qu’il en soit, je ne vais pas me lancer dans une réflexion sur les risques pris par ces artistes pour remplir les poches de Guy Laliberté, ça fait un peu trop discussion de comptoir et je ne connais rien à leurs routines.
Quant à Joël Robuchon, le cuisinier du siècle, il a quand même changé un plat sur son menu depuis l’année dernière (L’oeuf), très bien, on commençait un peu à s’ennuyer. Non, je déconne, c’est toujours aussi bon, je vous conseille particulièrement les huitres, la langoustine et la caille. Oui, Lacay aime la caille. Non, on me l’avait jamais faite, ha ha.
Après la soirée « djeunz », après la soirée « quarantenaire qui pue le fric », place à la soirée « VEGAS BABY !!! » et « WHOOOO GIRLS ». Mais si, vous savez, tous ces Ricains qui débarquent par parquets de douze à Vegas pour le week-end, et qui veulent tellement profiter au maximum qu’il commencent leur soirée dès 13 heures à la piscine en commandant la bière par seaux entiers en hurlant toutes les cinq minutes « Vegas Baby ! » ou « Whooo » (selon leur sexe), et se retrouvent dès 23 heures pétantes alignés en rang d’oignons devant les boîtes de nuit, tous habillés pareil : chemise qui pendouille, jeans et chaussures de ville de plouc pour les mecs, et robes minimalistes moulantes datant du lycée pour les filles.
Bon, vous vous en doutez, quand je décide de participer à ce genre de soirée, je saute le passage cliché par la piscine, et je me rends directement à la boîte sur le coup de minuit et demie, comme une personne civilisée. Je ne fais pas la queue parce que tout de même, je suis Ludovic Lacay, et je m’habille classe, parce que la classe à Vegas, tout ça.
J’ai pu découvrir le Light, la nouvelle boîte du Mandalay Bay (rien d’original dans le nom, c’est comme ça que s’appelait la boîte du Bellagio il y a quelques années avant d’être rebaptisée The Bank). D’après ce que j’ai compris, ce Light a été décoré en collaboration avec le Cirque du Soleil mais rassurez-vous, les seules chutes auxquelles j’ai pu assister ont eu lieu sur la piste de danse, et tout le monde s’en est sorti plus ou moins indemne. La aussi, la programmation faisait la part belle à la musique électronique, si bien que je commence à me demander à qui Usher va bien pouvoir refiler ses prochaines merdes.
Toutes les bonnes choses ont une fin : cette semaine et ce blog se terminent, il est temps pour moi de retourner au Rio pour me remettre au boulot. Après tout, comme ils disent ici, I’m just a kid with a dream.
Ludovic Lacay