WSOP 2010 - Main Event - Jour 7

Le programme du Main Event

Lundi 05/07, midi : Day 1A (766 survivants sur 1,125 au départ)
Mardi 06/07, midi : Day 1B (1,018 survivants sur 1,489 au départ)
Mercredi 07/07, midi : Day 1C (1,646 survivants sur 2,413 au départ)
Jeudi 08/07, midi : Day 1D (1,716 survivants sur 2,391 au départ)
Vendredi 09/07 : Day 2A (Day 1A + 1C : 1,200 survivants sur 2,412 joueurs au départ)
Samedi 10/07 : Day 2B (Day 1B + 1D : 2,734 joueurs au départ)
Dimanche 11/07 : repos et tournoi médias
Lundi 12/07 : Day 3 (2,557 joueurs)
Mardi 13/07 : Day 4 (1,204 joueurs)
Mercredi 14/07 : Day 5 (574 joueurs)
Jeudi 15/07 : Day 6 (205 joueurs)
Vendredi 16/07 : Day 7 (78 joueurs)
Samedi 17/07 : Day 8 (jusque neuf joueurs)

Le programme du Day 7

L’objectif du septième jour est simple : atteindre les trois dernières tables… Soit 27 joueurs. Cinq niveaux me paraissent suffisants, mais à ce stade, on ne peut jurer de rien.

Level 26 : 25,000/50,000, ante 5,000
Level 27 : 30,000/60,000, ante 10,000
Level 28 : 40,000/80,000 ante 10,000
Level 29 : 50,000/100,000, ante 10,000
Level 30 : 60,000/120,000, ante 15,000

Les français ITM

83e – Jean-Paul Pasqualini 67,422$
125e – Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 57,102$
137e – Michael Maitre 57,102$
351e – Thomas Demaria 36,463$
372e – Damien Rony (Joueur Winamax) 36,463$
382e – Fabien Dunlop 36,463$
396e – Alexandre Luneau 31,647$
406e – Olivier Matillo 31,647$
416e – Anthony Lellouche (Team Winamax) 31,647$
417e – Nicolas Chappuis (Local Hero Winamax) 31,647$
527e – Barbara Martinez 27,519$
528e – Dimitri Rassam 27,519$
562e – Fabrice Soulier 24,079$
569e – Mikael Oestreicher 24,079$
600e - Germain Gillard – 24,079 $
630e - Adrien Allain – 21,327 $
677e – Sylvain Biard - 19,263 $
609e - Julien Lang Van – 21,327 $
695e - Sylvain Mazza 19,263 $
696e - Julien Brahic 19,263 $
708e - Marc Bariller 19,263$

Tableau de bord
78 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 25,000/50,000, ante 5,000
Tapis moyen : 2,815 m.

Benjo

Day 7 : 78 joueurs

Le Top 10 : du lourd !

Theo Jorgensen (Danemark) 9,3 millions
Michael Mizrachi (USA) 7,535 m.
John Racener (USA) 7,2 m.
Jonathan Driscoll (Québec) 6,57 m.
William Thorson (Suède) 6,525 m.
Matthew Jarvis (Canada) 6,125 m.
Edward Ochana (USA) 5,95 m.
Alexander Kostritsyn (Russie) 5,715 m.
Cuong Nguyen (USA) 5,65 m.
Joseph Cheong (USA), 5,555 m.

Notables

  1. Theo Jorgensen (Danemark) 9,3 millions
  2. Michael Mizrachi (USA) 7,535 m.
  3. John Racener (USA) 7,2 m.
  4. Jonathan Driscoll (Canada) 6,57 m.
  5. William Thorson (Suède) 6,525 m.
  6. Alexander Kostritsyn (Russie) 5,715 m.
  7. Matt Affleck (USA) 5,315 m.
  8. Jonathan Duhamel (Canada) 4,295 m.
  9. Eric Baldwin (USA) 2,135 m.
  10. Johnny Lodden (Norvège) 2,105 m.
  11. Pascal LeFrançois (Canada) 1,95 m.
  12. David Assouline (Canada) 1,71 m.
  13. David Baker (USA) 1,635 m.
  14. Tony Dunst (USA) 1,55 m.
  15. Dag Palovic (Slovaquie) 1,375 m.
  16. Hasan Habib (USA) 1,165 m.
  17. Scott Clements (USA) 1,085 m.
  18. Jean-Robert Bellande (USA) 700,000
  19. Peter Jetten (Canada) 675,000

Français

  1. Damien Luis 1,85 m.
  2. David Benyamine (Las Vegas) 1,54 m.
  3. Nicolas Babel (Paris) 1,22 m.
  4. Gabriel Nassif (Paris) 1,125 m.
  5. Pierre Canali (Aix-en-Provence) 655,000

The ultimate test

L’ascension du mont Kilimandjaro. La traversée de l’Atlantique en solitaire. Un match de tennis entre John Isner et Nicolas Mahut. Les 24 heures du Mans. Les cent kilomètres de Millau.

Le Main Event des World Series of Poker, c’est un peu tout cela à la fois. Le tournoi de poker le plus long de l’histoire. Une compétition mettant à l’épreuve toutes les qualités que doit posséder un joueur de poker : endurance, patience, mental, concentration, sang-froid. Le test ultime. L’épreuve définissant LE champion du monde, celui qui sera couronnée pour une année le Roi de la planète poker.

Ils sont 78 à prendre le départ de la septième journée du Main Event, et pour tous, l’exploit accompli est déjà considérable. Ils ont joué plus de cinquante heures de poker six jours durant. Ils sont passés à travers 99% des 7,319 participants. Check, raise, fold, call, all-in : chacune de ces actions familières a été répétée des centaines, des milliers de fois. Il leur a fallu garder la tête basse durant les moments difficiles, prendre des difficiles compliquées sous la pression des millions de dollars et des caméras de télévision. Ils ont vibré, crié, exulté, parfois pleuré.

Six jours : à ce stade, n’importe quel autre tournoi de poker serait déjà terminé, le vainqueur couronné, l’argent encaissé, et les regards tournés vers la suite. Mais pour ces 78 joueurs, la route est encore longue. Deux journées entières les attendent avant la table finale. Il y aura 69 déçus pour neuf élus. Ne pourra atteindre la table finale que celui ayant développé un poker parfait, combinaison de chance et de talent.

Pour l’heure, l’objectif est de rétrécir le field pour lui faire atteindre ses trois dernières tables. Cinq français peuvent y prétendre, avec cependant des tapis en dessous de la moyenne. Parmi eux, le meilleur joueur français du monde. Les pros connus et reconnus sont encore nombreux : Theo Jorgensen, Michael Mizrachi et William Thorson, pour ne citer qu’eux, figurent parmi les chip-leaders.

Benjo

Goodbye, Yellow Hat

Avec un peu plus de vingt blindes pour entamer le Day 7, Gabriel Nassif a rapidement trouvé la main idéale pour tenter de doubler son tapis : As-Roi. L’américain John Armbrust le paie avec une paire de Valets, et l’on a affaire à une bonne vieille coin-flip tout ce qu’il y a de plus classique. Une chance sur deux de gagner pour le français : la pièce va hélas tomber du mauvais côté, et l’éliminer en 72e place. Pour sa septième place payée aux WSOP, Gabriel Nassif empoche le plus gros gain de sa carrière : 94,942 dollars. Félicitations à notre colocataire pour son formidable parcours !

Canal Historique

Quelques minutes après la sortie de Gabriel Nassif, c’est Pierre Canali qui engage ses douze blindes avec la même main : As-Roi. La tâche lui sera encore plus difficile : Pedro fait face aux Rois d’Adam « Roothlus » Levy. Le flop [Qs][5h][2d] ne change rien à la situation. « Ace ! Ace one time ! » crient les français derrière la barrière. Le turn [4d] rajoute quelques espoirs à Pedro, mais la rivière [Td] met définitivement fin à son tournoi. C’est avec le sourire que Pierre va quitter l’Amazon Room, suivi par ses amis du clan tricolore. Car pour sa première participation aux championnats du monde, il peut être fier d’avoir fait mieux que 99% des participants. Il termine en 70e place pour un prix de 114,205 dollars.

  • Autres éliminations observées durant la première heure de jeu : Jean-Robert Bellande (il était short-stack), Mark Meloche (Canada), Adam Etter, Jeff Banghart, Brock Bourne…

  • Nicolas Babel a éliminé un joueur avec deux Dames contre As-Valet. Cela lui permet de passer au dessus de 1,6 millions.

  • Damien Luis est assis en table télévisée aux côtés de Tony Dunst et Alexander Dovzhenko (Russie).

  • David Benyamine partage une table avec Scott Clements et Dag Palovic.

Benjo

Tableau de bord
69 joueurs restants (sur 7,313 au départ)
Blindes : 25,000/50,000, ante 5,000
Tapis moyen : 3,182 millions

Nos meilleures chances européennes

David Benyamine a rejoint la table 376 pour s’installer directement à la gauche de Theo Jorgensen. Les deux européens jouent actuellement un poker de classe mondiale. Proprement effrayant. Le pauvre Eric Baldwin est hors de position face à ces deux géants, rendant sa tâche très difficile. Les trois constituent un virage redoutable, avec au moins un joueur engagé dans chaque main.

Jorgensen fut le premier joueur à passer la barre des dix millions. Quinze minutes d’observation à sa table m’ont permis de le voir gagner tous les pots dans lesquels il s’est engagé. Par exemple avec cette mise de 550,000 sur le turn [3s][5c][3h][2d]. Devant une telle pression, Eduardo Parras et son petit tapis sont obligés d’abandonner.

Au bouton, Eric Baldwin relance à 120,000. David Benyamine défend sa grosse blinde, et check/call 180,000 sur le flop [Kd][7h][3s]. Le turn [Ks] et [5h] sont checkés : David montre [7c][6h], la main gagnante. Le meilleur joueur français du monde défendant sa blinde avec [7c][6h] ? Admettons.

Dès la main suivante, Baldwin revient à la charge avec une nouvelle relance à 120,000 au cut-off. Theo Jorgensen 3-bet à 320,000, et Baldwin paie après un moment d’hésitation. Le flop est [9d][7s][3h]. Baldwin checke. Jorgensen c-bet 375,000, et Baldwin paie. Turn [Qs]. Les deux joueurs checkent. La rivière est un [2h] : Baldwin avance une grosse pile de jetons verts (valeur 25,000) et Jorgensen dit « CALL » avant même que le croupier aie eu le temps de compter le montant (environ 500,000). Baldwin pensait value-bet avec sa paire de 10, mais Jorgensen est au dessus avec ses Rois.

En deux mains, Baldwin a perdu plus de 1,5 millions. David Benyamine, lui, a joliment fait progresser son tapis durant les deux premières heures du Day 7, passant à plus de 2,3 millions. C’est encore en dessous de la moyenne, mais à observer Benyamine, on devine qu’il ne compte pas s’arrêter là.

Cela ne fait pour moi aucun doute : sauf accident majeur, Theo Jorgensen sera en table finale du Main Event 2010. Le danois a l’expérience nécessaire pour gérer la pression inhérente aux derniers jours du plus gros tournois du monde. Il ne commettra aucune erreur, il ne tiltera pas, et continuera de rendre la vie dure à tous ceux qui se dresseront devant lui. Trois mois après sa victoire au WPT de Paris, Theo Jorgensen est au sommet de sa forme.

En vrac

  • La prochaine augmentation des blindes voit le franchissement d’un palier important : les ante vont en effet doubler pour passer de 5,000 à 10,000. Voilà qui devrait faire progresser l’agression d’un cran supplémentaire.

  • Damien Luis a chuté à 700,000 en table télévisée. Je ne dispose pas d’infos supplémentaires pour le moment. Situation inverse pour Nicolas Babel, qui pointe désormais à plus de 3 millions, et semble motivé comme jamais pour revenir demain

Benjo

Tableau de bord
65 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 30,000/60,000, ante 10,000
Blindes : 3,5 millions
Prix garanti : 114,000$

La France a peur
Ils ne sont plus que deux tricolores en course

MJFDM = OUT

Sacrebleu ! Le Main Event vient de perdre le meilleur d’entre nous. Tombé à 1,4 millions juste avant la pause (moins de 25BB), David Benyamine aura patienté une bonne heure avant de finalement s’engager avec [Qs][Ts]. Il fait face au [Ah][Jh] de Pascal LeFrancois (le québécois détenteur d’un bracelet remporté cet été), et le flop [9h][Th][3h], qui n’a plus qu’une maigre chance de s’en sortir, sous la forme d’un full runner-runner. Le miracle n’arrivera pas : le turn [4h] et la rivière [As] scellent l’élimination de David Benyamine en 58e place.

Le français remporte 138,285 dollars pour son deuxième deep-run consécutif lors du Main Event, améliorant sensiblement son résultat de 2009 (102e pour 40,000$) et lui permettant de revenir à jeu après des WSOP désastreux (une seule place payée malgré une dizaine de tournois à 10,000$ disputés).

Eric Baldwin n’aura pas resisté à la combinaison dévastratrice David Benaymine / Theo Jorgensen. Tombé à cinq blindes, « Basebaldy » réussit à doubler avec As-Dame contre [Ah][Th], mais s’engage ensuite avec une main dominée : [Kd][8d] contre la paire [9s][9d] de Pascal LeFrancois, et l’apparition d’un 9 au flop règle son cas (bon, Baldwin trouve une gutshot sur le turn, mais si je commence à raconter tous les détails, je vais y passer la journée)

En vrac

  • Theo Jorgensen a tenté un bluff à un million sur la rivière. Une opération vouée à l’échec quand l’adversaire possède un brelan d’As.

  • Jooles de CardPlayer me rapporte une main perdue par l’un des deux derniers français en course : Nicolas Babel 3-bet à 610,000 après une relance et un call. C’est payé une fois. Le flop est 6-6-2. Nicolas c-bet à 620,000 et se fait payer. Le turn K et la rivière Q sont checkés : Nicolas retourne hauteur As, et son adversaire l’emporte avec ses Valets. Après cette main, Nciolas retombe à 2,3 millions.

  • Très mauvais début de journée pour Michael Mizrachi. Parti avec le second tapis, « The Grinder » a rapidement perdu la moitié de son stack. Mizrachi n’a plus « que » 3,465 millions à l’heure actuelle.

  • Je me suis aventuré sur le podium ESPN pour tenter d’apercevoir Damien Luis. L’amateur semble avoir repris des couleurs avec presque deux millions devant lui. J’arrive juste à temps pour apercevoir l’ex chip-leader Tony Dunst doubler d’une manière dramatique qui fera le bonheur des spectateurs lors de la retransmission télévisée. A tapis avec deux Dames contre As-Roi (une confrontation dont même ma grand-mère connaît les probabilités), Tony voit avec horreur un Roi tomber sur le flop. Le turn est une brique… mais la rivière est une Dame ! « Bond18 » remonte ainsi à 1,9 millions.

  • Le Top 10 selon www.wsop.com :

John Racener (un pro discret mais efficace) 10,210 millions
Theo Jorgensen 9,5 m.
Filippo Candio 9,3 m.
Patrick Eskandar 8,6 m.
Joseph Cheong 8,5 m.
Gabe Costner 8 m.
William Thorson 7,3 m.
Matthew Bucaric 7 m.
David Assouline 6,28 m.
Brandon Steven 6 m.

Benjo

Tableau de bord
55 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 30,000/60,000, ante 10,000
Tapis moyen : 3,920 millions
Prix garanti : 138,285 dollars

Vu à la TV

Les deux derniers français du Main Event sont désormais assis autour des deux tables télévisées mises en place. Celle de Damien Luis est particulièrement relevée… Voici la disposition des sièges :

1/ Damien Luis 1,4 m.
2/ John Racener 10,1 millions (3e en chips)
3/ Hasan Habib 910,000
4/ Tony Dunst 1,44 m.
5/ William Thorson 10,6 millions (chip-leader)
6/ Un random
7/ Michael Mizrachi 1,85 m.
8/ Un random

Comme vous le voyez, tout le monde est short, mis à part les très dangereux John Racener et William Thorson. Ce dernier applique une pression maximale sur Michael Mizrachi, dont le tapis s’est récemment réduit à trente blindes.

Sur la seconde table télévisée, Nicolas Babel évolue en compagnie de Alexander Kostritsyn et un certain… Jon Randomson. Oui, notre chouchou scandinave découvert à Copenhague il y a un an et demi est toujours en course, et nous pouvons désormais lui donner un vrai nom et une origine : Jakob Toestesen, du Danemark. Mais par souci de continuité, et par fidelité à un sobriquet auquel nous sommes venus à nous attacher, je vais continuer de l’appeler Jon Randomson. Non mais.

EPT Copenhague, février 2009

Main Event des WSOP, juillet 2010

Il n’a pas beaucoup changé, si c n’est pour l’addition de quelques logos sur ses vêtements. Hé oui, il faut savoir que nous sommes arrivés à un stade du tournoi où chaque joueur se voit courtisé par les grandes salles de poker en ligne, qui distribuent les dollars comme des bonbons en espérant miser sur le bon cheval, celui qui ira jusqu’au bout et passera un maximum de temps devant les caméras de télévision avec leur logo sur la poitrine.

Difficile de rêver mieux que la dernière heure vécue par Pascal LeFrancois, qui a éliminé coup sur coup Eric Baldwin, David Benyamine et un troisième joueur pour se propulser parmi les chip-leaders. Le québécois a remporté l’une des premières boucheries des WSOP au début du mois de juin, empochant 568,974 et le bracelet tant convoité. Je me rappelle qu’il s’était mis à poil pour la photo officielle, et j’enrage de ne pouvoir remettre la main sur le cliché.

Benjo

Tableau de bord
52 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 40,000/80,000, ante 10,000
Tapis moyen : 4,222 millions

Allez Papa !
Les français se battent

Déplacé à une nouvelle table où figurent notamment Jon Randomson et Scott Clements, Nicolas Babel ne semblait pas soucieux outre mesure : « C’est une table parfaite pour un petit tapis comme moi. Beaucoup de relances sont payées : je vais avoir de nombreux spots de squeeze. » Moins d’un tour plus tard, NicBab met ses propos à exécution. Derrière une relance à 200,000 de Jon Randomson payée par un joueur dont je ne connais pas l’identité, Nicolas envoie son tapis pour 2,145 millions depuis la petite blinde. Jon (on se permet de l’appeler par son petit nom maintenant) passe, mais pas le second qui, après un rapide décompte, paie avec [Tc][Th]. Ce sont finalement les cartes qui ont poussé Nicolas à s’impliquer dans cette main : il possède [As][Kd].

« L’as tout de suite ! » appelle Guillaume Cescut. Il faut dans un premier temps attendre que les caméras d’ESPN arrivent. Une longue minute s’écoule. Imaginez-vous un peu à la place de NicBab… Voilà une semaine que vous vous battez dans le plus important tournoi du monde et vous n’êtes désormais plus maitre de votre destin, ayant investi votre tapis dans un coup à pile ou face. Et il vous faut attendre que des caméras se mettent en place ! C’en est trop pour Nicolas qui se lève et se prend la tête à deux mains.

« One time ! » continue d’appeler le clan français. Il est temps de retourner le flop : [9c][5s][8s]. Aucune aide. « Deux piques ! » demande Rémy Biéchel. Mais le turn est un [9d]. Il ne reste que six cartes dans le paquet pour aider Nicolas. 13% de chances de gagner ou bien il sera éliminé de ce Main Event. C’est sous les hourras du clan français que la rivière va se retourner : un [Ah] ! Nicolas coure vers ses amis qui le congratulent : il vient de doubler à 4,6 millions, un tapis le replaçant dans la moyenne !

Harper

J’ai passé une petite demi-heure en table télévisée, histoire de regarder un peu comment Damien Luis résiste à la pression des caméras. Malheureusement, mon compte-rendu au sujet du français sera bref : Damien n’a joué qu’une seule main. Une main gagnante, ceci dit : un 3-bet à tapis pour 1,035 millions au bouton après une relance du cut-off. Ce dernier abandonne rapidement, et et Damien se maintient avec une quinzaine de blindes.

Comme d’habitude, c’est soudé que le clan Mizrachi progresse dans le tournoi. Michael est soutenu par sa ravissante épouse et ses trois frères. Eric, Donny et Robert ont tous les trois terminé dans l’argent. Michael, lui, avait entamé le Day 7 en seconde position, mais plusieurs mauvais coups lui ont fait perdre les trois-quarts de son tapis en deux heures de jeu. En table télévisée, Michael continue de subir des revers.

Je le vois 3-bet une ouverture du très actif William Thorson. Derrière, John Racener 4-bet, forçant les deux joueurs à passer. Il ne reste plus que quinze blindes à Mizrachi quand il envoie son tapis au milieu, après une relance de Racener suivie de deux calls (David Baker et Thorson). Racener passe, et Baker fait de même, mais la cote est trop belle pour le suédois, qui dispose d’une excellente main contre la range de Mizrachi : [9d][Td]. C’est payé, et le Grinder retourne [Ac][Jh]. Il s’agit presque d’un coin-flip, que Mizrachi va remporter après un board As-7-5-J-As.

La famille a le sourire : voilà Michael qui double son tapis à presque quatre millions.

Thorson et Mizrachi attendent le verdict du croupier

Nous ne sommes plus qu’à seize éliminations de la fin du Day 7. Une pause-dîner est prévue dans une heure. Le rythme des sorties a été plutôt soutenu durant la dernière heure, et l’on est rapidement tombé à cinq tables. Tony Dunst, Jacobo Fernandez, notre chouchou Alexander Kostritsyn, et Peter Jetten nous ont quitté, entre autres. Ah, et puis il y a David Assouline. Très solide performance du québécois ! Généralement, les chip-leaders du Day 2 tombent rapidement dans l’oubli, mais Assouline a réussi à surfer sur la vague de son « good run » initial jusqu’en 44e place. Il remporte 206,395 dollars.

Benjo

Tableau de bord
42 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 40,000/80,000, ante 10,000
Tapis moyen : 5,227 millions
Prix garanti : 206,395$

*** PAUSE DÎNER ***

Très peu d’action durant les 45 dernières minutes. Aucune élimination à déplorer. Damien Luis s’est refait une belle santé à coup de 3-bet et 4-bet à tapis.

Nicolas Babel 3,6 millions
Damien Luis 2,35 millions

On se retrouve à 20 heures 30, heure locale, soit 5 heures 30 chez vous.

Tableau de bord
42 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes après le dîner : 50,000/100,000, ante 10,000
Tapis moyen : 5,227 millions

On tient un nouveau chip-leader

Je lis sur PokerNews que Theo Jorgensen a perdu la majorité de son tapis juste avant la pause après une sanglante confrontation contre un joueur nommé Cuong Nguyen. Les tapis ont volé sur le flop [Kc][9c][5h], créant un pot de 19,5 millions (!), le plus gros du tournoi à ce stade ! Les mains qu’ont retournées les deux joueurs n’étaient pas exactement en adéquation avec la taille du pot et l’enjeu de l’épreuve :

[Kh][Jc] pour Nguyen, soit la top paire et pas grand chose d’autre.
[Ac][3c] pour Jorgensen, soit le tirage couleur max et les As, au cas où.

J’ai tué le suspense dès la première phrase : le norvégien, chip-leader au départ du Day 6, va tomber à 2,3 millions après que le turn et la rivière aient « briqué ». Dans le même temps, ce Cuong Nguyen dont je ne sais rien encore passe énorme chip-leader. Un nouveau Darvin Moon ? Pour l’instant, le jury reste indécis.

Le Top 10 selon www.wsop.com

Cuong Nguyen 19,52 millions
William Thorson 12,29 m.
Pascal LeFrancois 10,3 m.
Filippo Candio 10,22 m.
Jonathan Duhamel 10,015 m.
John Racener 9,275 m.
Bryn Kenney 7,4 m.
Matthew Jarvis 7,305 m.
Robert Pisano 6,865 m.
Patrick Eskandar 6,865 m.

Benjo

On est dans l’avion
Les tricolores aux WSOP, c’est fini

Les espoirs français dans ce Main Event 2010 se sont rapidement brisés dès la fin de la pause-dîner : coup sur coup, Damien Luis et Nicolas Babel ont quitté le tournoi vaincus.

Sur le podium ESPN, je suis arrivé juste à temps pour voir trois joueurs debout : Damien, Hasan Habib et William Thorson. Tous les jetons sont partis avant le flop, et les cartes étaient déjà retournées :

Une paire de 4 pour Damien
As-Roi pour Hasan
As-Dame pour Thorson

Le français possédait le plus petit tapis des trois, suivi de Hasan Habib. Thorson couvrait les deux.

Après une minute d’attente qui en a paru dix, le croupier a retourné le flop :

[Ad][9d][3h].

De léger favori, Damien venait de passer largement derrière. Hasan Habib était en tête, et l’est resté après un turn [6h] et une rivière [5s].

Ainsi se terminait le formidable parcours de Damien Luis, l’un des tous derniers joueurs amateurs en course. Le français échoue loin de la table finale, mais la récompense de 206,395 dollars qu’il emmènera avec lui en France devrait aider à attenuer la déception. Félicitations à Damien ! C’est quoi, la suite ? Retour dans la vie civile, ou percée sur le circuit du poker professionnel ? L’avenir nous le dira.

Benjo

Pourtant, il était revenu du diner avec de bonnes intentions… « J’essaie de ne pas m’impliquer dans de gros pots » me confiait Nicolas Babel après avoir jeté As-Dame derrière une sur-relance. Mais à force de se faire 3-bet, il a craqué.

Premier de parole, le parisien relance à 225,000 avec [Td][Th]. Depuis le bouton, le très actif Joseph Cheong place un 3-bet (comme deux à trois fois par tour) pour 665,000. Nicolas a affaire une première décision : doit-il passer ? Payer ? Relancer ? Alors qu’il possède un tapis de 3,6 millions, aucune des solutions ne paraît ridicule. C’est la seconde qu’il choisira : payer.

Le croupier retourne alors le flop : [Qs][9c][6c].

Nicolas n’a amélioré sa main et décide de checker. Joseph va alors placer une mise de continuation : ce sera à hauteur de 685,000. A-t-il touché une dame ? Est-il en carnaval ? Pourquoi ne mise-t-il que la moitié du pot ? Autant de questions qui traversent l’esprit de Nicolas. Et puis, après trente secondes, l’historique prend le dessus : Joseph est trop actif pour avoir une main systématiquement. NicBab envoie alors son tapis pour 3 millions. Moins de deux secondes plus tard, Joseph paie en annonçant « Kings. » Nicolas secoue la tête et retourne sa main : face à [Kd][Kh], il ne joue plus qu’une éventuelle quinte ou un dix. C’est peu. Dans le clan français, c’est la consternation. « Dix » lâche timidement Jean-Paul Pasqualini. Mais il n’y croit plus trop. Nicolas non plus. Les caméras sont en place : il est déjà l’heure de retourner le turn. C’est un [Ah]. Aucune aide. Rapidement, la river est donnée : il s’agit d’un [9d] qui sonne son élimination. Le meilleur français de ce Main Event 2010 s’appelle donc Nicolas Babel : pour sa 38ème place, il remporte 206,395$. Félicitations !

« Dix ! Dix ! Dix ! » a-t-elle appelé de toutes ses forces

Harper

Le Poster-Boy Scandinave nous quitte

Après les sorties de nos français, un pot énorme se développe à l’ancienne table de David Benyamine, désormais dominée par Cuong Nguyen et Pascal LeFrancois. Les gros stacks de la table n’ont cependant rien à voir dans ce coup, qui commence avec un limp de Brandon Steven. Derrière, Jakob « Jon Randomson » Toestesen envoie directement son tapis (25 blindes). De petite blinde, Jonathan Driscoll snap-call (24BB). La parole revient à Steven qui paie « debout sur la table », retournant deux Rois.

« Javla Visk Knarka Nag ! », murmure Randomson dans sa barbe (ce qui, je crois, se traduit en français par « Je suis vraiment un putain de donkey ! »). Son move est standard, mais son [Ac][Jd] est dominé. Steven aussi, avec son [Ad][Kd].

Chaque joueur possède 25 blindes, et n’a donc rien à se reprocher, vu le déroulement du coup.

Le flop que va retourner le croupier est dramatique, un régal pour les caméras d’ESPN :

[Qd][9d][4d].

Steven exulte : il vient de prendre un avantage décisif, quasiment imbattable avec cette couleur floppée. Randomson est déjà drawing dead. Le turn [Qh] va faire espérer Driscoll le temps d’une minute, avant que le [5s] ne tombe à la rivière, éliminant coup sur coup Randomson et Driscoll.

Quelle main ! Le genre de coup qui me rappelle pourquoi j’aime tant le Main Event, surtout les phases finales : public en délire, bad-beats improbables, caméras de télé piétinant autour de la table, et des dizaines de journalistes gribouillant l’action sur leur calepin. Voilà du poker comme on l’aime : beau, cruel, et tellement, tellement imprévisible et hasardeux.

Pour terminer cette heure extrêmement riche en action (sept éliminations, c’est énorme à ce stade), on perd le double finaliste EPT Dag Palovic.

Benjo

Tableau de bord
35 joueurs restants (sur 7,319 au départ)
Blindes : 50,000/100,000, ante 10,000
Tapis moyen : 6,270,000

Day 7 : On tient les demi-finales

Je vais devoir être obligé d’employer l’expression fatiguée des journalistes en mal d’imagination, mais qu’importe :

« Quelle journée ! »

A la fois palpitant et décevant, le Day 7 n’a pas été avare de surprises, retournements de situations, et frustrations.

Frustrations ? Il nous faut commencer par le sujet qui fâche : les français. En effet, il faudra attendre un an avant d’espérer voir émerger un nouvel Antoine Saout : aucun tricolore ne sera au départ des demi-finales. On ne peut pas vraiment leur en vouloir, à nos joueurs : ils nous auront fait vibrer deux semaines durant. Gabriel Nassif, Pierre Canali, le meilleur joueur français du monde David Benyamine, Damien Luis et pour finir Nicolas Babel : félicitations à vous, les amis. Vos tapis n’étaient pas bien gros aujourd’hui, mais votre combativité fut en tous points admirable. Merci, et à la prochaine.

Retournements de situation ? Jugez-en par vous même en comparant le sommet du classement au départ et à la fin de la journée. A midi, Theo Jorgensen était chip-leader. A 22 heures, il collectait un chèque de 255,242 après son élimination en trentième place. En seconde place, Michael Mizrachi avait chaussé ses lunettes de soleil, tant son avenir semblait rayonnant. Las, un début de journée catastrophique l’a fait descendre dans les profondeurs du classement, et ce n’est qu’au prix d’une bataille titanesque que le vainqueur du Player’s Championship a pu survivre au Day 7, et finalement se qualifier pour les demi-finales avec un stack en dessous de la moyenne, mais fort jouables. Autres victimes à déplorer parmi les chip-leaders du jour : Edward Ochana, Jonathan Driscoll, et notre favori Alexander Kostritsyn.

Les têtes de séries fut nombreuses à nous quitter… Jean-Robert Bellande a fait sauter son petit tapis dès les premières minutes, et fut rapidement suivi par Eric Baldwin (complètement dépassé par les évènements assis à la droite de Benyamine et Jorgensen), et Peter Jetten. Plus tard, Tony « Bond18 » Jetten, Jacobo Fernandez, David Assouline et Dag Palovic allaient eux aussi s’incliner durant la seconde partie de la journée.

Alors, qui pour tenter de se qualifier en finale ? Au sommet, on retrouve Joseph Cheong (déjà bien classé au départ du Day 7) et Cuong Nguyen, qui a disputé la main la plus discutée de la journée : un pot de 20 millions avec une simple top-paire qui allait déclencher l’explosion en vol de Theo Jorgensen. Derrière, Pascal LeFrancois, fort d’un bracelet gagné en début de festival, et Jonathan Duhamel. On dirait bien que les québécois vont terminer de manière spectaculaire un été déjà fantastique à Las Vegas. A la manière de ces chauvins de commentateurs sportifs français, nous allons donc nous approprier leurs succès, sur le thème « puisqu’ils parlent français, ils sont un peu français, leur victoire est donc un peu la notre ».

Malgré les sorties de Theo Jorgensen et « Jon Randomson », les scandinaves sont encore bien représentés avec la présence de William Thorson, Johnny Lodden, et Mads Wissing. Certes, les nordiques ne sont pas super bien placés au classement, mais il ne faut jamais, au grand jamais sous-estimer un jeune blond portant sweat à capuche et Ray-Ban.

Parmi les têtes de série américaines, on compte Scott Clements et son regard de tueur fou, Hasan Habib avec un short-stack (le seul joueur du field ayant déjà participé à une table finale du Main Event, c’était en 2000, l’année de la victoire de Chris Ferguson), et David Baker (pas « Bakes », l’autre).

La der des der : Day 51

Après cinquante (cinquante !) journées à parler, manger, écrire, bouffer, dormir poker presque 24 heures sur 24, l’heure de la libération est arrivée : la dernière journée des World Series of Poker 2010.

Avant la table finale du Main Event qui se déroulera en novembre, il nous faut régler un détail : la constitution du casting des finalistes parmi une assemblée de 27 joueurs. C’est ce que l’on observera samedi à partir de midi (21 heures en France). Ne manquez pas ce grand moment, parce qu’après, il n’y aura plus de nouveau reportage avant au moins six mois. Ah, mais à qui je vais faire croire ça ? Nous serons de retour dans moins de six semaines. Mais je m’avance un peu. Bonne journée à tous, et à ce soir.

Benjo

Les 27 « November Nine » potentiels

Joseph Cheong (USA) 24,490,000
Cuong Nguyen (USA) 23,100,000
Pascal Lefrançois (Canada) 15,780,000
Jason Senti (USA) 13,550,000
Matthew Jarvis (Canada) 13,300,000
Matt Affleck (USA) 12,515,000
Jonathan Duhamel (Canada) 10,520,000
John Racener (USA) 10,470,000
Filippo Candio (Italie) 10,020,000

Benjamin Statz (USA) 9,885,000
Robert Pisano (USA) 8,060,000
Michiel Sijpkens (Pays-Bas) 7,765,000
Duy Le (USA) 7,255,000
Scott Clements (USA) 7,250,000
David Baker (USA) 6,825,000
Michael Mizrachi (USA) 6,300,000
Brandon Steven (USA) 6,045,000
Adam Levy (USA) 4,745,000

William Thorson (Suède) 3,680,000
Redmond Lee (Grande-Bretagne) 3,315,000
Mads Wissing (Danemark) 3,070,000
Ronnie Bardah (USA) 2,525,000
Matthew Bucaric (USA) 2,270,000
John Dolan (USA) 2,175,000
Patrick Eskandar (USA) 1,655,000
Johnny Lodden (Norvège) 1,560,000
Hasan Habib (USA) 1,510,000

18 américains, 3 canadiens, 6 européens (1 italien, 1 néerlandais, 1 danois, 1 suédois, 1 anglais, 1 norvégien)
Blindes 60,000/120,000 ante 15,000
Prix assuré : 317,161$

Le programme du Main Event

Lundi 05/07, midi : Day 1A (766 survivants sur 1,125 au départ)
Mardi 06/07, midi : Day 1B (1,018 survivants sur 1,489 au départ)
Mercredi 07/07, midi : Day 1C (1,646 survivants sur 2,413 au départ)
Jeudi 08/07, midi : Day 1D (1,716 survivants sur 2,391 au départ)
Vendredi 09/07 : Day 2A (Day 1A + 1C : 1,200 survivants sur 2,412 joueurs au départ)
Samedi 10/07 : Day 2B (Day 1B + 1D : 2,734 joueurs au départ)
Dimanche 11/07 : repos et tournoi médias
Lundi 12/07 : Day 3 (2,557 joueurs)
Mardi 13/07 : Day 4 (1,204 joueurs)
Mercredi 14/07 : Day 5 (574 joueurs)
Jeudi 15/07 : Day 6 (205 joueurs)
Vendredi 16/07 : Day 7 (78 joueurs)
Samedi 17/07 : Day 8 (27 joueurs)

Le programme du Day 7

La dernière journée des WSOP s’arrêtera une fois atteinte la table finale de neuf joueurs. Ces derniers reviendront en novembre pour disputer la partie de poker la plus médiatisée de l’année.

Level 30 : 60,000/120,000, ante 15,000
Level 31 : 80,000/160,000, ante 20,000
Level 32 : 100,000/200,000, ante 30,000
Level 33 : 120,000/240,000, ante 30,000
Level 34 : 150,000/300,000, ante 40,000
Level 35 : 200,000/400,000, ante 50,000
Level 36 : 250,000/500,000, ante 50,000

Les français ITM

38e – Nicolas Babel 206,395$
41e – Damien Luis 206,395$
58e – David Benyamine 138,285$
70e – Pierre Canali 114,205$
73e – Gabriel Nassif 94,942$
83e – Jean-Paul Pasqualini 67,422$
125e – Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 57,102$
137e – Michael Maitre 57,102$
351e – Thomas Demaria 36,463$
372e – Damien Rony (Joueur Winamax) 36,463$
382e – Fabien Dunlop 36,463$
396e – Alexandre Luneau 31,647$
406e – Olivier Matillo 31,647$
416e – Anthony Lellouche (Team Winamax) 31,647$
417e – Nicolas Chappuis (Local Hero Winamax) 31,647$
527e – Barbara Martinez 27,519$
528e – Dimitri Rassam 27,519$
562e – Fabrice Soulier 24,079$
569e – Mikael Oestreicher 24,079$
600e - Germain Gillard – 24,079 $
630e - Adrien Allain – 21,327 $
677e – Sylvain Biard - 19,263 $
609e - Julien Lang Van – 21,327 $
695e - Sylvain Mazza 19,263 $
696e - Julien Brahic 19,263 $
708e - Marc Bariller 19,263$