WSOP 2010 - Main Event - Jour 1C

Day 1C

Troisième jour du Main Event (à partir de 21 heures en France). Guillaume de la Gorce, Alexia Portal et Davidi Kitai y représenteront le Team Winamax.

Le programme du Main Event

Lundi 05/07, midi : Day 1A (766 survivants sur 1,125 au départ)
Mardi 06/07, midi : Day 1B (1,018 survivants sur 1,489 au départ)
Mercredi 07/07, midi : Day 1C
Jeudi 08/07, midi : Day 1D
Vendredi 09/07 : Day 2A (Day 1A + 1C)
Samedi 10/07 : Day 2B (Day 1B + 1D)
Dimanche 11/07 : repos et tournoi médias
Lundi 12/07 : Day 3
Mardi 13/07 : Day 4
Mercredi 14/07 : Day 5
Jeudi 15/07 : Day 6
Vendredi 16/07 : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Samedi 17/07 : Day 8 (jusque neuf joueurs)

La structure du Day 1

Tapis de départ : 30,000
Niveaux : 120 minutes

Le plan aujourd’hui est de jouer quatre niveaux et demie. Un pause-dîner de 90 minutes est prévue après trois niveaux.

Level 1 : 50/100
Level 2 : 100/200
Level 3 : 150/300
Level 4 : 150/300, ante 25
Level 5 : 200/400, ante 50

Benjo

Retour sur le Day 1B

1,018 joueurs sur 1,489 ont survécu à la seconde journée de départ.

Top 10

James Danielson 201,050
Filippo Candio 167,300
Robert Miller 155,225
Jason Dewitt 149,950
Balazs Botond 147,500
Filip Verboven 146,595
Jacob Petersen 143,625
Gabriel Walls 141,050
Kyle Brossia 136,625
Alex Michaels 133,150

Les français du Day 1B

Alex Bonnin 127,275
Joseph Berrebi 97,975
Thomas Demaria 96,800
Christophe Pereira 70,500
Michael Moutarde 64,700
Leon Cohen 61,800
Antony Lellouche (Team Winamax) 61,500
Ludovic Lacay (Team Winamax) 59,075

Jean-Paul Pasqualini 56,475
Kevin Martinet 46,150

Sébastien Hoyez 45,100
Christophe Benzimra 44,125
Julien Drochon 40,050
Alexandre Viard 39,225
Ahmed Debabeche 36,025
Julien Ragosa 33,525
Youcef Benzerfa 32,750
Dan Ghouzi 32,675
Vanessa Hellebuyck 31,825
Nicolas Poloniato 27,500
Cyril Bensoussan 27,500

Sylvain Mazza 27,300
Eric Sagne 26,175
Xavier Jacquet (Local Hero Winamax) 23,350
Jacques Zaicik 22,525
T.G. 14,200

Les français du Day 1A

Dimitri Rassam 113,350
Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 112,500
Paul Pirès-Trigo (Local Hero Winamax) 94,750

Fabien Dunlop 80,690
Thomas Bichon 45,000
Marc Bariller 44,550
Adrien Allain 44,225
Philippe Ktorza 39,275
Kevin Michoud 29,125
William Pastout (Local Hero Winamax) 26,625
Patrick Lechner 20,775
Christophe Pommier 19,750

Benjo

L’effervescence
Une tonne de français à l’assaut du Day 1C

Vous vouliez de la folie ? Du rêve ? Une furieuse embellie ? Alors vous allez être servis avec cette troisième journée d’introduction du plus grand tournoi du monde ! Aujourd’hui, plus de 2,000 joueurs vont se réunir à travers la Pavillon et l’Amazon Room. Je dois bien vous avouer qu’avec la demi-finale de la Coupe du Monde, il est très difficile pour l’instant de se concentrer sur le tournoi. D’ailleurs, les « Oooh » qui émanent de la salle sont à la suite d’occasions (on dénombre une majorité de supporters espagnols) plutôt que pour un bad beat. Entre deux actions, j’ai néanmoins été vous dénicher les joueurs français au départ…

Parmi eux, Patrick Bruel ! « Je suis parfaitement positionné » sourit Patrick, qui a une vue direct sur l’écran plasma diffusant le match. « J’ai déjà fait un petit bénéfice de 5,000 en plus. Avec Roi-Dix de trèfle en main, j’ai trouvé une couleur et un joueur a tenté de me bluffer. Il est plutôt mal tombé ! » Trois autres joueurs du Team Winamax sont en course : Alexia Portal, Davidi Kitai et Guillaume de la Gorce, qui devra lutter avec Robert Mizrachi à sa gauche, mais aussi Julien Van Lang trois crans à sa droite.

Un paquet d’autres tricolores sont en course : Claire Renaut, Léo Truche, Hugo Lemaire, Marc Inizan, Pedro Canali, Guillaume Cescut, Franck Ruet et Laurent Gauter qui partagent une même table, Germain Gillard, François Tardieu, Renaud Desferet, André Maillard, Fabien Perrot, Antonia Alomar, Alain Roy, Clément Thumy… Attendez là, il faut qu’on respire. Pourquoi ils ont tous choisi ce Day 1C nos français ? Après tout, c’est leur choix, c’est peut-être le simple fruit du hasard. Continuons : Lucille Caily, Alexandre Luneau, Julien Claudepierre, Mercedes Osti, Fabrice Soulier ou encore le très sympathique Stéphane Souffir, découvert du côté d’Evian. Et encore, il y a une belle bande de français qui se sont qualifiés durant des épreuves du PPT que je connais pas. Certains les appellent les joueurs de casinos, d’autres les livetards. Vu leur nombre aujourd’hui, il est très possible qu’un « Allez Papa ! » surgisse dans l’Amazon Room.

Sur la scène internationale, Jonathan Aguiar, Lauren Kling, Terrence Chan, Antonio Esfandiari, Daniel Alaei, Leo Margets, Lex Velduis, Huck Seed, Yevgeniy Timoshenko, David Pham, Shaun Deeb, Joe Cada, ou encore David Williams sont de la partie. Son Twitter nous indique que Tom Dwan aussi, mais je ne l’ai pas encore aperçu. Durrrr a 26,000 et nous confie « avoir une bonne table. »

Harper

Vamos !
Level 1 – Blindes 500/100

Le fait marquant de ce premier niveau du Day 1C ? Le but de l’Espagne à la 73e minute, soulevant une vague d’enthousiasme chez tous les joueurs de poker ibériques présents dans l’Amazon Room. Les espagnols étaient rivés aux écrans depuis le coup d’envoi, et l’ouverture du score par Carles Puyol est venue comme une délivrance pour Carlos Mortensen, Leo Margets, Maria et Juan Maceiras, et des dizaines d’autres espagnols. J’en ai vu quitter leur siège précipitamment pour former un cercle au milieu de l’Amazon Room, crier, chanter, exulter : l’Espagne affrontera les Pays-Bas le 11 juillet, et quoi qu’il arrive, c’est un nouveau champion du monde qui sera couronné.

En hommage aux espagnols, une petite photo de Leo Margets, qui a débuté son Main Event dans la zone Bleue de l’Amazon Room. Margets fut la meilleure joueuse classée lors de l’édition 2009 : sa 27e place lui avait remporté 352,832 dollars.

Sur un board [Qc][8c][6d], Daniel Negreanu checke et son adversaire mise 1,550. Daniel réfléchit, et paie. Le turn est un [4c]. Daniel s’arrête trente secondes, le temps pour moi de me décaler pour me glisser dans le champ de vision de la caméra d’ESPN qui ne quitte pas Negreanu d’une semelle. Finalement, Negreanu checke et son adversaire fait de même. La rivière est un [Ks]. Un dernier check de Negreanu est suivi par une dernière mise à 3,650 du joueur qui lui fait face. Deux bonnes minutes sont nécessaires à Negreanu pour prendre une décision, durant lesquels je m’efforce de ne pas mettre les doigts dans mon nez tant que la caméra est braquée sur moi et Negreanu. Le canadien ne peut se résoudre à passer sa paire de Dix, et paie. Il se voit montrer [Jc][9c] pour une couleur – un Roi ou une Dame aurait suffi.

Choses observées dans la zone Orange de l’Amazon Room : Evelyn Ng faisant un Sudoku sur son Ipad (catégorie « très difficile »), un mec regardant la dernière saison de « Lost » à l’aide du même appareil, et un type déguisé en Indien d’Amérique de la tête au pieds.

Benjo

C’est optimal

Voici notre qualifié Winamax du jour : Jessy « j.m.optimise » Marillaud. Et pour optimiser, il optimise le garçon ! S’étant inscrit à un tournoi à 20 dollars sur Winamax, il s’est qualifié pour un 320$. Il s’est alors demandé : « pourquoi ne pas tenter sa chance sur un satellite pour le Main Event ? » C’est ce que Jessy a fait, et le voici désormais à Las Vegas en train de disputer le tournoi principal des championnats du monde ! S’il s’agit de son premier Main Event aux World Series, Jessy n’est néanmoins pas un rookie, s’étant déjà qualifié pour l’EPT Prague et la finale du France Poker Tour, où il n’avait pas atteint l’argent. « J’ai la chance de débuter à côté d’un Dieu » apprécie Jessy, assis à côté de Robert Macadam. Enfin, ça c’est le mec à sa droite, je crois qu’il disait surtout ça pour Carlos Mortensen, présent à sa gauche. Après deux niveaux, Jessy pointe à 32,000.

Aussi bien tactiquement que techniquement

Un rectangle de six tables nous permet d’observer six joueurs français différents. Il est marrant d’observer leurs attitudes différentes en début de tournoi. Claire Renaut, Guillaume Esquevin et Alexia Portal n’ont formé qu’une seule pile avec leurs jetons : on peut imaginer qu’ils se montrent relativement sages et ne jouent pas énormément de coups.

En revanche, Marc Inizan, Laurent Gauter et Pedro Canali ont déjà une tonne de jetons de 25 devant eux. Pedro confie : « l’objectif pour moi en ce début de Main Event est de voir un maximum de flops à petit prix en position. Enfin, je peux le faire car j’ai une table faible. » Ensuite, son but est de mettre la pression sur ses adversaires au flop. Une tactique qui n’a pas encore porté ses fruits : Pedro pointe à 26,000.

Harper

Early movers, early bustos
Level 2 – Blindes 100/200

On appelle cela un « setup »

Après la première pause du Day 1C (vingt minutes pendant lesquelles les couloirs s’emplissent de joueurs racontant des histoires de bad-beat au téléphone), je reviens dans l’Amazon Room au moment où Jack Effel lance le Level 2. Dans la zone Orange, le siège de Patrick Bruel est à l’abandon. Je m’enquiers de la situation auprès de Julien, un jeune joueur québécois qui avait entamé la journée à la table de P14B.

« Oui, il a sauté sur la dernière main avant la pause », m’informe t-il. « Au moins je pourrai dire que j’ai joué avec lui ! » Que s’est-il passé ? Julien pointe du doigt le joueur assis à sa droite, qui me raconte le coup en me tendant sa carte d’identité : « Écris correctement mon nom dans le reportage ! »

Le bourreau de Patrick Bruel s’appelle donc Arnold Spee. Tous deux ont trouvé une quinte identique avec J-10 sur le turn [Ah][Qh][3d][Kd], et l’argent est rapidement parti au milieu après une succession de relances et sur-relances, chacun étant persuadé d’avoir la meilleure main. Le problème, dans le cas présent, c’est que Patrick était assorti à trèfle, tandis qu’Arnold possédait deux carreaux en main. Muni d’un tirage couleur, l’américain était donc en freeroll, avec aucune chance de perdre le coup, mais neuf outs pour rendre inutile la main de Patrick. A l’inverse, Patrick avait tout à perdre, et pas grand chose à gagner, si ce n’est un split pot.

Vous l’avez deviné, la rivière est un carreau, et le joueur du Team Winamax est éliminé du Main Event après deux heures de jeu, sans rien avoir à se reprocher. Je retrouve Patrick quelques minutes plus tard. « C’est brutal, juste brutal… Je n’ai rien pu faire. » Je demande à Patrick s’il compte rentrer à la maison immédiatement. Réponse négative : de belles parties sont en cours dans la Bobby’s Room du Bellagio : « On joue en PLO et NLHE, et les montants sont plus raisonnables que d’habitude. J’ai gagné trois soirs de suite : je vais rester dans le coin quelques jours de plus. »

Tight is right ?

Restent donc trois W en course dans ce Day 1C. Parlons de Guillaume de la Gorce, pour qui le premier bilan est loin d’être rassurant : Johny001 a perdu plus de la moitié de son tapis durant le premier niveau. « Cette année », commente Guillaume entre deux mains, « je suis arrivé avec en tête de jouer plus serré que d’habitude. C’est un tournoi qui se gagne sur la durée, ça ne sert à rien de jouer trop loose dès le premier jour. Résultat des courses : j’ai passé les deux premières heures à perdre avec deux paires contre deux paires, avec quinte contre couleur runner-runner… »

Johny interrompt son récit pour payer au bouton une relance à 800 venue d’un joueur en milieu de parole. Julien Lang Van (qui avait limpé) complète aussi. Le flop est [Js][Jd][Ts]. Lang Van checke, et l’agresseur c-bet à 1,200. Johny paie, mais Lang Van check/raise à 3,200. L’agresseur paie et Johny abandonne. Les deux joueurs restants checkent le turn [5d] et la rivière [6c]. L’agresseur montre deux As, et Lang Van jette ses cartes. Un gros tirage manqué, peut-être ?

« Le coup ou j’ai quinte contre couleur est assez sick. J’ai 10-7 sur le flop [Jd][8c]-X, je paie une mise de 200. Le turn est un [9d], je me vois bien… Mon adversaire check/call une mise. Rivière : [Kd]. Bonne carte, je pense, il peut avoir fait deux paires, maintenant. Il mise un tiers du pot, je relance. Difficile de le mettre sur une couleur, vu le flop. Mais il me paie avec [Qd][8d].

Sur Twitter

Quelques nouvelles en provenance des joueurs rendant compte de leur progression sur Twitter :

  • David Williams est sans conteste le meilleur grimpeur de ce début de Day 1C, possédant déjà 127,000 après deux heures trente de jeu seulement. Je rappelle que chaque joueur a débuté avec 30,000.

  • Après avoir doublé à 60,000 sur un « cooler » (paire de 10 en main contre paire de Rois sur 6-6-5-10), François Balmigère a raté un bluff contre un joueur âgé dont il n’a pas encore réussi à cerner le style de jeu : maboul complet, serrure ou génie ?

  • Neil Channing est tombé à 10,000 après avoir perdu avec As-Roi de trèfle et les Valets à deux reprises. L’anglais est assis à une table très active où l’on 3-bet et 4-bet beaucoup.

  • D’après Liz Lieu, il fait frisquet en table 36 de la Pavillion Room. Oui, et c’est comme ça depuis le début des WSOP, tout le monde le sait, mais tout le monde continue de s’en plaindre au lieu de, je sais pas, ramener un pull, par exemple. C’est pourtant simple.

Benjo

Squeeze and go

Derrière ses écouteurs, Davidi Kitai semble bien calme aujourd’hui. Son tapis n’a d’ailleurs pas tellement fluctué lorsque je le vois enfin entrer en action. Un joueur en milieu de parole relance à 400 (deux fois la blinde) et est payé par le bouton. Depuis sa BB, Davidi décide de squeezer pour 1,800. Il est payé deux fois.

[Td][9h][2c]

Le belge poursuit son offensive en envoyant 2,200 et fait fuir ses adversaires. Voilà du poker de début de tournoi simple et efficace : le joueur du Team Winamax possède un tapis de 31,000.

Mauvaise sélection de table

Alexia Portal n’est pas vraiment satisfaite de sa place de départ : « la table est très compliquée » confie-t-elle. « Il y a deux calling station américaines mais en dehors, tout le monde est sérieux. Il y a notamment un joueur qui ne cesse de placer des squeezes et est très usant. » Alexia est ensuite revenu sur une main qu’elle a eu à disputer. « Derrière un limp, je relance à 750 avec une paire de dix. Deux joueurs, dont un dans les blindes, paient. Le flop est 6-8-9 : je décide d’envoyer 2,100. C’est alors que la grosse blinde décide de me check-raise à 7,500. J’ai préféré passer. » Après trois heures de jeu, Alexia possède un tapis de 26,000.

La nuit des sosies

Tiens, regardez qui est présent dans le public : Chris Ferguson en personne ! Bon, je mens un peu : c’est juste son sosie. Voir ce clone de Chris a bien fait marrer la table d’Antonio Esfandiari, qui s’est lancé dans un petit défi. Contre une certaine somme d’argent, Antonio doit aller parler à cet individu comme il irait parler au vrai Chris Ferguson ! Malheureusement, les pourparlers sur les montants engagés (la somme des mises n’excédait pas les 165$) ont duré trop longtemps : le faux Chris s’est barré sans même qu’on est le temps de s’en apercevoir.

Harper

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur plus de 2,000 au départ du Day 1C)
Blindes : 100/200 pendant deux heures
Tapis moyen : 30,000 et des brouettes

C’est difficile de trouver un nouveau titre à chaque fois
Level 2 – Blindes 100/200

Le flop est [Tc][4c][3s], et Antonia Alomar a checké sa grosse blinde. Un joueur en fin de parole mise 2,700. Je suppose qu’il s’agit d’un pot 3-bet avant le flop, mais je ne saurais en être certain. Toujours est-il que la petite blinde paie la mise. La parole revient à Antonia, qui check/raise pour 8,000 au total. Cela fait fuir l’agresseur initial, mais pas la petite blinde, qui paie, ne lui laissant que 1,200 derrière (six grosses blindes). Le turn est un [Kc] et les 1,200 partent au milieu (cela aurait été plus logique de faire tapis au flop, mais bon). Antonia paie, bien sur, et retourne un brelan de 10 peu surprenant. La petite blinde a trouvé son (chanceux) tirage avec [6c][3c], et la rivière est un [8h] sans importance. Antonia tombe à 23,000, et laisse transparaître son mécontentement avec une petite claque sur le rebord de la table.

Prendre des coups, c’est notre métier

« Un coup, ça te dit ? » Hein, un coup à boire ? Ah, un coup de poker ? Mais bien entendu. Je suis là pour ça. « Alors, un joueur plutôt faible relance à 525 en milieu de parole », commence Clément Thumy. « Je suis au bouton avec 6-5 dépareillés. J’isole avec une relance à 1,325. La petite blinde paie… Ce n’était pas prévu. L’autre joueur passe. Flop [9c][9d][2c]. La petite blinde donk-bet à 2,000. Ça veut dire paire de 4, 5, 6, 7… Je relance à 5,100 pour continuer de représenter une grosse main. Il paie. Turn : une Dame. Il reste 20,000 de tapis à mon adversaire. Si je mise 10,000 et qu’il paie, c’est terminé, je n’ai plus de fold equity. Je préfère miser 7,500 et ensuite décider si cela vaut la peine d’envoyer le troisième « barrel » sur la rivière. Mon adversaire passe. »

« J’avais une paire de 4 », coupe le joueur en question, un américain qui a compris de quoi nous sommes en train de parler (j’espère que sa compréhension du français en est restée au niveau rudimentaire, cependant). « Oui, il n’y avait pas d’autre solution », répond Clément sans pour autant révéler sa main. Pour sa première expérience des WSOP, le bilan de Thumy est relativement satisfaisant, si ce n’est empreint de quelques regrets : deux demi-finales dans deux des tournois les plus difficiles des WSOP : le Pot-Limit Hold’em à 10,000$ (44,000$ de gains) et le Short Handed à 2,500$ (23,000$ de gains) Clément possède 38,000 de tapis à l’heure actuelle.

Preums

Sur un flop [Jh][6d][3h], Pedro Canali mise 800 au cut-off. Il y a trois joueurs dans le coup et Pedro se fait payer par un joueur hors de position. Turn : [8d]. Check de l’adversaire de Pedro : notre français mise 1,600, et obtient un fold. Le voilà à 36,000. Pour l’animateur de Club Poker Radio, c’est l’été des premières : première visite à Las Vegas, premier contrat de sponsoring, et premiers championnats du monde.

Y’a pas le feu

A la table de Guillaume de la Gorce (tombé à 7,000 durant la dernière heure), Julien Lang Van affiche un air serein, et un tapis de 42,000. « C’est un tournoi très long, il n’y a pas besoin de se presser. J’essaie de jouer doucement, sans prendre de risques. Pour l’instant, je n’ai pas joué de gros pot. J’ai trouvé une couleur presque max un peu plus tôt, mais je me suis contenté de payer sur la rivière. Il ne faut pas être trop gourmand. »

Désormais libéré de la lourde tâche de diriger l’une des plus importantes puissances internationales, l’ex président George W Bush dispose d’une quantité infinie de temps libre, qu’il utilise notamment pour disputer le plus gros tournoi de poker du monde. Ah, on me fait signe dans l’oreillette qu’il ne s’agit pas de Deubeuliou mais du professionnel Steve Brecher. J’imagine donc que ce n’est pas Barrack Obama que j’ai aperçu à une table de Omaha High-Low $10/$20 dans la Pavillion Room…

Benjo

A ne pas faire chez soi

Allons les enfants, nous vous avons déjà prévenus, c’est écrit en gros sur tous les tickets d’inscriptions : « NE TENTEZ EN AUCUN CAS DE BLUFFER LES CALLING STATION AMERICAINES ! » Bruno Launais n’a donc pas la moindre excuse. Sur un flop [2s][Qs][3d], le montpelliérain décide de placer un check-raise de 1,450 à 3,450. Il est très rapidement payé. Le tournant est un [4s] : Bruno envoie une nouvelle salve à hauteur de 4,000. De nouveau, il est payé dans les vingt secondes. La rivière arrive : une [Qh]. Bruno, qui possède [Ac][4c], tente sa chance une dernière fois en envoyant 7,000. C’était bien mal connaître l’américain de croire qu’il allait passer. Bien que la couleur soit rentrée et que la dame ait doublée, il a décidé de payer avec une paire de rois. Un call finalement payant qui fait chuter Bruno à 15,000.

Bête sizing

« J’ai fait un bon call » sourit Alexia Portal. « Sur [Kd][Kc][Ac][7c][6c], mon adversaire envoie très rapidement 4,775 dans un pot contenant à peine plus. J’ai trouvé ce montant et la façon dont il a misé très bizarre. Avec [Kh][Jh], j’ai décidé de payer. Cela s’est avéré payant : il possédait As-Six. » La suite fut un peu moins sympathique : « Top paire contre deux paires, brelan contre full… » Difficile de lutter. La joueuse du Team Winamax conserve un tapis de 31,000.

Un brelan ? Ça suffira

Sur une rivière [8c][6h][Th][Qc][2s], Clément Thumy fait face à une mise de 2,100, à peu près la taille du pot. Il hésite près d’une minute avant de payer. Son adversaire révèle alors [Th][Tc] pour un brelan et « clem2511 » est obligé de jeter sa main à la défausse.

Mer il et fou !

Tiens, Daniel Negreanu dans un coup. « Bon, ça peut être intéressant », me dis-je. Vous allez le voir : je n’étais pas au bout de mes surprises ! Sur un flop [8h][5c][5h], Daniel Negreanu, déjà auteur d’une relance avant le flop, place une mise 850. Il est payé par la grosse blinde. Le turn est un [Kc] et Daniel envoie le second barrel pour 1,800. De nouveau, il est payé.

La river ? Un [Js]. La BB checke et Daniel envoie une nouvelle mise : 2,300. Fait inattendu : la grosse blinde check-raise à 5,800. Le canadien va alors longtemps hésiter… Puis va de nouveau relancer, à 11,200 ! Trois minutes passent sans que Daniel ne montre la moindre expression. Son adversaire finit par passer et Daniel révèle… [3c][4d] ! « C’était une bataille d’air ! » rigole le canadien. « Oui, t’as raison, j’aurais du envoyer tapis » répond le second. « Tu as failli le faire » ajoute Daniel, « je me suis dit : ‹ ‹ oh non, encore un bluff raté ! › › » Au contraire, ce fut une grande réussite : il pointe désormais à 36,000.

Petit amour

Je retrouve Antoine Amourette au milieu de la Pavillon Room. Il me fait alors un signe vers le bas, puis un autre vers le haut, et finalement un « Chting ! » comme pour me montrer où il est désormais. Cette hauteur se place à 40,000. « J’avais 15,000 après trois mains » se marre Solody. « Mais la table est parfaite. Non pas pour recevoir des livraisons mais pour tranquillement grinder. » Craig « HU4ROLLZ » Bergeron, qui vient de débarquer trois crans à sa gauche, devrait rapidement lui faire changer d’avis.

Harper

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur plus de 2,000 au départ)
Blindes : 150/300 pendant deux heures
Tapis moyen : Un peu plus de 30,000

Video : Nicolas Levi

Devant la caméra de Paco, le joueur du Team Winamax revient sur son été à Las Vegas, avec notamment sa table finale dans l’épreuve Shootout à 5,000 dollars.

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day2_3.flv[/video]

Des news en veux-tu en voilà
Level 3 – Blindes 150/300

Changement de carrière

En juillet 2008, elle couvrait le Main Event à mes côtés pour Winamax, parcourant les allées à la recherche de coups fumants, passant des nuits entières à rédiger des compte-rendus sur le banc de presse, de sa plume fine mais bien aiguisée. Deux ans plus tard, c’est en tant que joueuse que Lucille Cailly est revenue à Las Vegas. Finie l’observation passive : Lucille a franchi le pas qui la séparait du poker professionnel. La voilà assise à la table, au départ du Day 1C. Nous avons perdu une rédactrice de talent, mais nous n’y perdons pas au change : cartes en main, Lucille sait se montrer très, très dangereuse.

A sa table, un bon joueur dont j’ai oublié le nom, qui relance à 900 en fin de parole. Le bouton (une dame d’âge moyen) paie, et Lucille défend sa grosse blinde. Le flop est [As][9s][Qh] et le bon joueur dont j’ai oublié le nom (appelons le BJDJOLN, ça sera plus simple) c-bet à 1,100. Le bouton paie, et Lucille aussi. Le turn [5s] fait rentrer la couleur, et personne ne mise. La rivière est un [Jd], et le BJDJOLN mise 3,250. Ses deux adversaires féminines paient très vite. Le BJDJOLN révèle [Ts][6s] pour la couleur.

« J’avais As-Valet », me dit Lucille après coup. « Je sais que j’ai la main gagnante contre la joueuse, et l’autre n’arrête pas de bluffer et de montrer des hauteur As ou Roi au showdown. Ceci dit, quand j’y pense, vu le timing, c’était peu probable qu’il bluffait à nouveau. »

Je ne me fais pas de soucis quant à la carrière de Lucille dans le monde du poker pro… C’est l’une des grandes différences entre le poker et le monde du sport : on ne verra jamais un commentateur de football annoncer qu’il compte passer de l’autre côté de la barrière. Au poker, cela arrive sans arrêt. Regardez John Eaton : l’ancien reporter de PokerPages passé pro il y a trois ans a manqué de très peu le bracelet dans le Triple Chance à 3,000 dollars. La plupart de nous autres « couvreurs » foirons lamentablement dès que nous nous asseyons à une table, et c’est pour cela que nous nous cantonnons sagement à notre rôle de journaliste. Lucille, elle, a définitivement fait le bon choix en franchissant le pas.

Un bien joli move

François Balmigère relance de grosse blinde à 1,400 après deux limpeurs (milieu de parole, et SB). Seul le joueur au milieu complète. Le flop est [Ts][7d][2h]. « Balmix » c-bet à 2,100 et se fait relancer à 5,200. Son adversaire semble nerveux, des tics lui parcourent le visage. Quelque chose semble louche, et Balmix paie avec son [Ad][Qd] [note : j’ai vu le coup en entier, puis consulté le Twitter de Balmix où il a révélé ses cartes). Turn [Kd]. Le nerveux mise 7,000. Désormais muni de deux tirages, Balmix répond en envoyant son tapis pour 17,500 supplémentaires. Nous sommes à la limite de la fold equity mais la lecture de Balmix rend ces considérations caduques : son adversaire passe, comme prévu.

Clément Thumy a été déplacé à la table Johny/Lang Van/Mizrachi. Je l’observe relance à 1,125 en début de parole. C’est payé par Mizrachi de grosse blinde, et par le joueur UTG, qui avait limpé.

Flop [8d][6h][2s]. Thumy c-bet à 2,200, et Mizrachi paie. C’est à ce moment que je constate que le frère de Michael s’est déjà monté un joli tapis de 80,000. Le turn est un [Ah] et Clément envoie la deuxième cartouche. 5,025 qui suffisent à faire passer Mizrachi. Clément possède 28,000.

Benjo

Pavillon de complaisance

Près de cinq heures de jeu se sont écoulées, je pense que l’heure est venue de faire un petit point sur ce qu’il se passe dans la Pavillon Room. C’est que tous nos joueurs Winamax et les trois quarts des français se sont massés dans l’Amazon… En bonnes feignasses que nous sommes (la Pavillon est loin, au moins trente mètres), nous avons donc laissé cette salle annexe de côté. Enfin, voilà, c’est réparé. On est pardonnés ?

L’attraction s’appelle T.D. Hein ? Ah, non, pas Turbo Diesel. Quoi que ce n’est pas loin. Il s’agit de Tom Dwan. L’américain est suivi par deux caméras, trois preneurs de sons, une bonne demi-douzaine de journalistes, vingt-quatre poches de silicones et quarante spectateurs. Autant vous dire que c’est un beau bordel pour espérer l’approcher. Bravant nos craintes, nous l’avons fait. Et là, oh, surprise, Tom était dans un coup. Après avoir relancé premier de parole, il fait comme à son habitude, observant d’abord les réactions de son adversaire avant de regarder le flop. Ici, il s’agit de [Ad][3s][Th]. Tom mise 1,425 et est payé. Même schéma visuel sur le turn [4s]. Cette fois, les tarifs augmentent à 3,450. Et Tom est de nouveau payé. Alors, on tremble ? Non, non, il envoie 7,525 sur la river [4d]… Et son adversaire accepte enfin de passer, laissant Tom derrière un tapis de 40,000. Allez, il est temps de repartir. Excusez-moi Madame, j’aimerais passer. « C’est mademoiselle. » Et bé.

Vous connaissez ce garçon ? Il s’agit d’Alexandre Luneau, le garçon dont le pseudo dit qu’il s’envole pour la lune. « Alexonmoon » a pris un très bon départ, pointant à 70,000. « Je n’ai pas vraiment de mérite » confie le joueur de cash games High-stakes, « j’ai fait un carré et trouvé une quinte dans un pot 4-bet… » Hé, c’est le Main Event : il faut chatter. Et pis c’est tout.

Ce passage dans la Pavillon fut également l’occasion de voir celui qui semble être l’actuel chipleader de ce Day 1C : David Williams (déjà 1,5 millions de dollars de gains en 2010 après sa victoire au WPT Five Star Classic) est assis derrière un impressionnant tapis de 130,000.

Harper

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur plus de 2,000 au départ)
Blindes : 150/300 pendant encore 38 minutes
Tapis moyen : je vous le dirai pas

Video : Pendant ce temps, sur le Central

C’est la seconde passion de tout le Team Winamax, presque en passe de supplanter le poker… Découvrez les images de l’affrontement au sommet entre CrocMonsieur et Manub sur les courts de Las Vegas.

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day2_2.flv[/video]

De toute façon personne ne lit les titres en haut de page
Level 3 : Blindes 150/300

Quelques minutes après avoir déclaré « vivre son pire jour de l’année », Davidi Kitai a quadruplé son tapis. C’est Joel Benzinou, son grand ami belge, qui nous raconte : « Dav’ s’est retrouvé avec une paire de cinq à tapis avant le flop et deux joueurs ont payé. Le flop est venu [Qh][2h][3s]. Un joueur a misé et l’autre l’a relancé. Le premier a passé une dame… et le second a révélé [Ah][Th] ! La main de Davidi a tenu. » C’est donc de manière inespérée que le joueur du Team Winamax s’est retrouvé derrière un tapis de 15,000. Il en profite alors pour se remettre en action, relançant troisième de parole Roi-Sept assortis. Seule la grosse blinde défend. Le flop [6c][Ad][6h] est checké. Sur le turn [Js], la BB mise 1,200. Davidi paie. La river est un [5s] et le belge fait face à une nouvelle mise de 3,200. Alors qu’il possède une simple hauteur roi, il va hésiter plus de quatre minutes, avant de finalement passer. Son adversaire pense alors montrer un bluff en révélant [5c][2h]… Il n’en est rien ! Davidi a évité de faire un hero call qui lui aurait fait se mordre les lèvres.

Et si on faisait un point sur nos amis Weakners ? Réunissant quelques-uns des meilleurs joueurs bretons, cette communauté compte dans ses rangs Anthony Lorieu, Ronan Collet, ou encore Marc Inizan, dont on va prendre quelques nouvelles. Comment ça va, Locsta ? « Plutôt pas mal… J’étais à 80,000 mais je viens de perdre un pot énorme. » Explications.

Muni d’une paire de cinq, Marc relance et voit les deux blindes payer. Le flop est [8c][7h][6c]. Marc décide de checker après que ses deux camarades de jeu aient fait de même. Le turn est une [Qh]. La grosse blinde mise alors 2,000, tout en gardant 6,100 derrière. « Je le pense tout à fait capable de miser une dame et de la passer derrière une relance » confie Marc, qui prend donc l’option de relancer à 7,000. Fait inattendu : la petite blinde paie, alors qu’elle n’avait pas encore investi le moindre jeton. Comme prévu, la grosse blinde passe. « Je pense que la SB a souvent deux paires dans ce scénario » confie Marc. La river est un [Tc] et la petite blinde checke. « Je n’aurais pas bluffé sur une carte anodine » avoue Marc, « mais là, si elle a deux paires, c’est trop beau. » Loscta envoie donc 13,000… Mais il ne tarde pas à être payé par la SB qui n’avait pas double paire, mais [Kh][9h] pour une quinte. Il chute à 66,000.

Autre membre de la communauté : Laurent « apo-G » Gauter. « Je fais le yoyo ! » s’amuse Laurent. « Je suis d’abord monté à 58,000 avant de tomber à 32,000… » De quoi s’inquiéter ? « Pas vraiment, ma table est très faible. Il y a des limps dans tous les sens et je n’ai pas vu le moindre 3-bet sans une main béton. Il reste à grinder pour remonter tout ça ! »

A l’autre bout de la salle, Guillaume de la Gorce tente tant bien que mal de remonter son tapis. Néanmoins, après sa relance au cut-off à 725, il voit Robert Mizrachi immédiatement le 3-bet pour 2,250. Il passe sagement et reste à un tapis de 13,000. Plus tard, Johny va tomber à 6,000 après que sa couleur floppée se soit fait crucifier sur la rivière par un full (l’argent est parti sur le flop)

A sa table, Julien Lang Van se porte très bien avec 50,000. Poursuivons notre tour Winamax avec Alexia Portal, actuellement à 26,000. Enfin, notre qualifié Jessy Marillaud pointe à 28,000.

Harper

*** PAUSE-DÎNER ***

Après six heures de jeu, il est temps pour les joueurs (et pour nous) de souffler un peu, et pourquoi pas manger un morceau. Personnellement, je vous conseille d’éviter la Poker Kitchen près de la Pavillion, c’est cher et c’est pas bon. Dans le casino, on aime le Café Martorano (italien) et si on nous force, on ne refusera pas un All American Bar Grill. Autour du Rio, Pasta Mia (Flamingo West) et In-N-Out (Dean Martin Drive) restent nos options préférées. En ce qui me concerne, pour ce soir, ce sera une petite diète.

Rendez-vous vers 20 heures 20 (5 heures 20 en France) pour les trois dernières heures du Day 1B.

Benjo

C’est reparti
Level 4 - Blindes 150/300 ante 25

Et on y retourne ! Après un excellent diner pris en compagnie du Team à Little Buddha (un excellent japonais du Palm’s), nous voilà repartis pour un niveau et demi. Les blindes sont de 150/300 auxquelles il faudra rajouter un petit ante de 25 avant chaque coup, non mais.

Sinon, on a reçu les chiffres officiels de la participation. Alors, c’est bon ou pas ? Hé bien ouais, c’est même carrément bon. On dénombre 2,314 joueurs au départ de ce Day 1C, portant le nombre d’entrants de ce Main Event à 4,928. Selon les experts, on devrait donc allégrement dépasser le chiffre de 6,494 atteint l’an dernier. Souper !

Harper

Avis de tempête pour le Team W
Level 4 – Blindes 150/300, ante 25

Une heure en enfer

Le Team Winamax revenait de la pause diner plein de bonnes intentions. Davidi Kitai me confiait son désir de quadrupler, et avait même déjà établi un plan : « Cela débutera par une rencontre avec ma paire de valets et As-Sept… Et puis, ensuite, un joueur ne lâchera pas As-Dame quand j’aurais deux as. » Cette prophétie ne se matérialisera pas, hélas. Moins de trois minutes après avoir rejoint sa table, Davidi trouve [Ac][Kh]. La suite, c’est le croupier de sa table qui nous l’explique : « Le flop est [Th][6h][2h] et Davidi check-raise à tapis. Il est payé par [Ts][Td]. » Aucun cœur ne vient aider le belge, éliminé dès le Day 1 de ce Main Event.

Il fut rejoint quelques instants plus tard par Guillaume de la Gorce. Au cut-off, Johny001 relance à 800 et est 3-bet par Robert Mizrachi à 2,400. Muni de [Kc][Qc], Guillaume décide de payer. Le flop est [6s][7s][Ks] : le pro Winamax va alors placer un check-raise de 3,200 à 10,000 et tapis. Robert paie dans l’instant avec [Ac][As] et trouve un nouveau pique pour lui assurer de remporter la main. « C’est bizarre » commente Guillaume. « Il m’a sur-relancé de nombreuses fois… Mais j’en viens à me demander s’il n’avait pas tout le temps une main. Il a déjà montré les as trois fois au showdown ! »

Cela ne va guère mieux pour Alexia Portal. Derrière une relance d’une joueuse première de parole payée par son voisin, Alexia va squeezer à 2,300 depuis sa grosse blinde. Les deux paient. Le flop est [Td][7c][6h]. Neechee Girl opte pour un continuation bet à 3,500. La joueuse à sa gauche va alors hésiter trois longues minutes et puis, subitement, annoncer « raise », pour 7,500. Le troisième s’éclipse et la parole revient à Alexia, qui passe après quatre-vingt dix secondes allouées à la réflexion. Elle garde 17,000 de tapis.

Ça, c’est le nombre de caméras qui se réunissent lorsque Monsieur Tom Dwan part à tapis. Je pense que dans cette situation le pot a déjà été 3-bet lorsque Durrrr annonce « All-in », pour environ 13,000. Son adversaire hésite (j’aurais fait pareil devant toutes ces caméras) puis passe, permettant à Tom de revenir à 16,000.

Pendant la pause-dîner, Tom Dwan offrait 10,000$ à quiconque voulait « book » son action à 100%… « Booker » l’action d’un joueur dans un tournoi, c’est s’engager à égaliser de sa poche tout ou une partie de ses gains eventuels. Dans le cas présent, si Dwan saute avant l’argent, on gagne 10,000 dollars. Mais s’il gagne le Main Event (par exemple), on lui doit huit millions de dollars ! Avec seulement 25 blindes pour reprendre la partie, l’offre était tentante, et je suis sur que pas mal de pros se sont jetés sur l’occasion.

Dans la catégorie infos-en-vrac : Clément Thumy est éliminé. « Hé ouais, il ne sait pas lâcher une paire de dames ! » s’est moqué un de ses amis. Sympas les potes.

Harper

Paroles et paroles

Claire Renaut : « J’ai pris un départ catastrophique… Je me suis fait craquer les As. Là, j’ai 23,000 après être tombée à 12,000. J’ai passé un gros bluff, et à part ça, je n’ai jamais trouvé mieux que la top-paire. Je reste patiente. Mon heure viendra, j’en suis convaincue ! C’est la beauté du Main Event… »

Guillaume Cescut : « J’ai 23,500. Les gros jeux que j’ai eu, j’ai du les jeter… Par exemple cette main contre le joueur français agro et bon en siège 1. Je relance [Kh][Qh], je suis payé deux fois. Flop [Kc][Qc][9c], je mise 1,500, seul le français paie. Turn [2h]. Plutôt une bonne carte, non ? Je mise 3,500. Il me relance à 8,500. J’ai 17,000, le spot est casse-tête, je passe. Depuis le dîner, j’ai gagné plein de petits coups. »

Benjamin Pollak : « Oui, j’ai chatté… Deux As contre deux Rois au niveau 150/300 ! Un pot de 300 blindes, un As au flop pour ne pas souffrir, Papa est content. J’ai 60,000, maintenant. J’étais monté à 72,000 mais j’ai reperdu un peu. »

Guillaume me confirme ce que je craignais après un détour vers sa table : Lucille Cailly a été éliminé. « Deux Rois contre deux Valets, préflop je crois », dit Benjamin. Non loin, Arnaud Esquevin est tranquille avec 42,000.

Benjo

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 2,314 au départ du Day 1B)
Blindes : 150/300 ante 25 pendant une heure
Tapis moyen : Un peu plus de 30,000

Busts en pagaille
Level 4 – Blindes 150/300, ante 25

Il nous en informe via Twitter : François Balmigère n’est plus. « Balmix » nous avait offert l’une des meilleures performances françaises lors des WSOP 2009 (25e place) a perdu de nombreuses mains contre des donks (je cite), avec notamment un brelan de neuf battu par une quinte max. Des mains qui l’ont fait tomber à 14,000. Sa sortie se fera quelques heures plus tard : après être descendu encore un peu plus, François trouve une paire de 8 (sa première main potable, à l’en croire) et engage tous ses jetons. Il tombe contre une paire supérieure – les Valets – et ne s’améliore pas.

D’autres sortants… Neil Channing, Phil Hellmuth, Jerry Yang… Si la sortie du champion du monde 1989 fut saluée par des applaudissements, personne n’a remué le petit doigt pour celle de Yang. Certes, on se demande encore si les applaudissements envers Hellmuth saluaient le bonhomme, ou son élimination. Ce qui n’est pas la même chose.

Germain Gillard est l’un des 2,457 français dont on a pas encore parlé aujourd’hui. Promis, l’année prochaine Winamax enverra cent reporters à Vegas pour couvrir l’intégralité des progrès des tricolores. Bref, tout se passe bien pour le débonnaire pro online, qui pointe à 66,000 après quatre niveaux et demie. « Je n’ai joué que des petits coups », dit Germain, « à part cette main contre Evelyn Ng. Je la 3-bet avec [5h][3h]. Je trouve le tirage couleur et quinte sur le flop, puis la quinte se matérialise sur le turn. Elle m’a check/call trois fois. »

Yang et Hellmuth nous ont quitté, mais il reste encore (au moins) un ancien champion du monde en course dans ce Day 1C : Johnny Chan. L’Orient-Express figure parmi les chip-leaders

Benjo

La liste des éliminés français s’allongent. Meilleur endroit pour s’en apercevoir : le couloir, où les tricolores se réunissent afin de se raconter les horreurs qu’ils ont pris. Parmi eux, on peut retrouver François Balmigère, Lucille Cailly ou encore Bruno Launais. Marc Inizan est également en petite forme, ayant décidé d’engager l’intégralité de son tapis avec une paire de neuf sur un flop T-7-3. C’était mal vu : son adversaire possédait deux as. Résultat : Locsta tombe à 5,000. Notons aussi la sortie d’Alain Roy, qui s’est retrouvé à tapis avant le flop avec une paire de dix contre deux dames pour ses trente dernières blindes.

Le poker peut parfois être d’une redoutable simplicité. L’action la plus compliquée d’Alexia Portal dans cette main ? Ramasser tous les jetons pour les empiler. Car avant cela, deux joueurs étaient partis à tapis. Alexia a ouvert une paire d’as, et n’a eu qu’à payer. En face : une paire de rois et une autre de valets. Au flop apparaît immédiatement un as, histoire de rassurer la joueuse du Team Winaamx, désormais assise derrière 27,000.

Enfin une bonne nouvelle : on tient un français avec plus de trois fois la cave de départ ! Il s’agit de Franck Ruet, assis derrière un tapis de 100,000. Connu dans la région lyonnaise sous le pseudo de Zikaba, Franck est un joueur de sit-and-go aux moyennes limites. Je l’ai vu disputer un coup où, pour être franc, je n’ai pas tout compris. Il relance premier de parole et est payé deux fois, notamment par la grosse blinde.

[Qs][9s][4s]

Franck envoie 1,350 et est relancé à 4,000. Très vite, il envoie une nouvelle sur-relance pour 10,700. Et tout aussi vite, il est payé. Le turn est un [Jd] : Franck continue son offensive en misant 8,200. Son adversaire répond en avançant son unique pile de jetons au centre de la table, synonyme d’un tapis pour 19,300 et, dans la seconde suivante, Zikaba passe. OK, c’est simplement un bluff raté, me dis-je… Mais non, Franck me dit avoir « couché bottom set ! » Soit une paire de quatre ayant touché brelan. N’avait-il pas les côtes pour faire le full ? Fallait-il ne pas sur-relancer le flop ? Checker le turn ? Autant de questions qui restent en suspens alors que Franck chute à 80,000.

Harper

Fin du Day 1C
Pareil que les Day 1A et 1B, mais en plus gros

Le traditionnel ballet de fin de journée est en cours, et suit un programme bien défini. Au micro, le superviseur en chef commande les opérations. D’abord, il faut annoncer les cinq dernières mains. Pendant ce temps, les sous-fifres amènent des sacs en plastique autour des tables. Quand ils ont terminé, les joueurs comptent leur tapis, notent le montant sur un formulaire dupliqué en trois exemplaires, accompagné de leur nom, ville et pays d’origine. Les joueurs reçoivent immédiatement leur convocation pour le Day 2, avec table et position à la table. Avant de s’en aller, le superviseur leur rappelle pour la douzième fois que c’est bien vendredi qu’ils doivent revenir (ben oui, il y a deux Day 2, le A et le B). Une fois la salle vidée de ses joueurs, il reste encore beaucoup à faire : rassembler les centaines de sacs de jetons, les classer par ordre décroissant, rentrer les montants dans l’ordinateur pour constituer une liste à destination des médias, mettre en sécurité les sacs, et enfin nettoyer la salle du passage de 2,000 joueurs de poker.

Ce Day 1C fut grosso modo aussi gros que les Day 1A et 1B réunis. Sans surprise, les joueurs français étaient donc très nombreux à suivre. Nous en avons repéré une quarantaine. Plus de la moitié d’entre eux ont passé la journée. Ayons une petite pensée pour les sortants du jour : Marc Inizan, Renaud Desferet, David Jaoui, Lucille Cailly, Alain Roy, Clément Thumy… Pour eux comme pour tant d’autres, les WSOP 2010 sont terminés. Tom Dwan a succombé en toute fin de journée : la communauté high-stakes peut souffler.

Le Team Winamax avait placé quatre joueurs sur la feuille de match aujourd’hui. Patrick Bruel fut le grand malchanceux du jour, victime d’une confrontation absolument inévitable dès le premier niveau. Guillaume de la Gorce et Davidi Kitai ont tous deux pris de mauvais départ, et leurs efforts pour remonter n’auront pas été récompensés.

Alexia Portal est donc la seule joueuse du Team à avoir survécu, pratiquant le nouveau poker agressif qu’on lui connait. « J’ai réussi à monter à 53,000 après une rencontre full contre full » s’amuse Alexia, dont c’était la deuxième heureuse rencontre du jour. « Et ensuite, j’ai eu une mauvaise rencontre où une paire de valets que j’ai 3-bet ne s’est pas avéré suffisante. » Résultat : la pro Winamax termine à 44,900, un tapis qui la placera vraisemblablement dans la moyenne.

Nombre de nos tricolores ont survécu à ce Day 1C avec un bon tapis. Je vous laisse découvrir notre liste constituée durant le dernier niveau. Gardez en tête que la plupart de ces chip-counts sont approximatifs, et que de nombreux noms sont manquants. Pour la liste complète, rendez-vous peu avant le départ du Day 1D.

Alexandre Luneau 105,000
Benjamin Pollak 68,000
Valentin Messina 65,000
Franck Ruet 65,000
Germain Gillard 64,000
Pedro Canali 59,000
Arnaud Esquevin 59,000
Mercedes Osti 50,000
Hugo Lemaire 50,000
Alexia Portal (Team Winamax) 44,900
François Tardieu 40,000
Guillaume Cescut 37,000
Antoine Amourette 33,000
Julien Lang Van 32,000
Claire Renaut 30,000
Julien Claudepierre 28,000
Eric Haber 25,000
Fabrice Soulier 22,000
André Maillard 21,000
Barbara Martinez 17,000
Jessy Marillaud (Qualifié Winamax) 15,000
Patrick Sacrispeyre 13,000
Antonia Alomar 4,000

Moyenne : 42,000 environ

Allez, je vous donne rendez-vous jeudi à midi (21 heures en France) pour la dernière des quatre journées d’introduction du Main Event : le Day 1D, qui sera le plus gros de tous avec déjà 2,000 inscrits à l’heure où nous rédigeons ces lignes. On y retrouvera notamment le joueur du Team Winamax Nicolas Levi.

Benjo et Harper

Français : un bilan partiel

Je viens de passer une heure passionnante à parcourir les 47 pages du classement. Harrah’s a eu la bonne idée (sic) de ne publier que le classement des Day 1A et 1C combinés (formant le Day 2A), au lieu de constituer des listes séparées. Dans cette interminable classement, j’ai déniché pas moins de 44 français. Il se peut cependant que certains noms m’aient échappé (quand par exemple les joueurs sont basés à l’étranger, et indiquent « United Kindgom » ou « USA » comme pays de résidence. Et puis, 47 pages, ça brouille la vue.

Les français du Day 1C

Jean Hemmer 125,875
Alexandre Luneau 95,250
Benjamin Pollak 77,575
Nazim Guillaud 66,900
Valentin Messina 66,550
Germain Gillard 63,225
Olivier Matillo 60,550
Arnaud Esquevin 59,050
Pedro Canali 58,900
Karib Omar 55,625

Franck Ruet 55,225
Fra Ianni (?) 54,725
Hugo Lemaire 54,650
David Colin 52,200
Mercedes Osti 51,975
François Tardieu 46,125
Alexia Portal (Team Winamax) 44,900
Marc-David Delimal 40,325
Julien Claudepierre 39,225
Guillaume Cescut 37,450

Antoine Amourette 35,900
Rémy Biechel 31,925
Claire Renaut 30,775
Joseph Teanotoga 30,075
Christophe Stantchev 27,750
Eric Haber 25,175
Renaud Desferet 24,575
Franck Catois 24,325
Fabrice Soulier 23,925
Barbara Martinez 23,300

Philippe Narboni 22,350
Patrick Sacrispeyre 22,200
Bertrand Reminiac 20,000
Lars Muller 19,050
Emmanuel Suire 18,625
Julien Lang Van 17,800
Imad Derwiche 17,125
Jessy Marillaud (Qualifié Winamax) 16,100
Franck Kalfon 15,950
Vincent Ikael 14,650

Nicolas Babel 13,500
Gillies Pieri 13,200
Patrick Vittet 11,300
Moataz Ahmed 8,975

Les français du Day 1B

Alex Bonnin 127,275
Joseph Berrebi 97,975
Thomas Demaria 96,800
Christophe Pereira 70,500
Michael Moutarde 64,700
Leon Cohen 61,800
Antony Lellouche (Team Winamax) 61,500
Ludovic Lacay (Team Winamax) 59,075

Jean-Paul Pasqualini 56,475
Kevin Martinet 46,150
Sébastien Hoyez 45,100
Christophe Benzimra 44,125
Julien Drochon 40,050
Alexandre Viard 39,225
Ahmed Debabeche 36,025
Julien Ragosa 33,525
Youcef Benzerfa 32,750
Dan Ghouzi 32,675
Vanessa Hellebuyck 31,825
Nicolas Poloniato 27,500
Cyril Bensoussan 27,500
Sylvain Mazza 27,300
Eric Sagne 26,175
Xavier Jacquet (Local Hero Winamax) 23,350
Jacques Zaicik 22,525
Malik Nouri 16,225
T.G. 14,200

Les français du Day 1A

Dimitri Rassam 113,350
Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 112,500
Paul Pirès-Trigo (Local Hero Winamax) 94,750

Fabien Dunlop 80,690
Thomas Bichon 45,000
Marc Bariller 44,550
Adrien Allain 44,225
Philippe Ktorza 39,275
Kevin Michoud 29,125
William Pastout (Local Hero Winamax) 26,625
Patrick Lechner 20,775
Christophe Pommier 19,750

Benjo