WSOP 2010 - Main Event - Jour 1B

Day 1B

Deuxième journée de départ du Main Event, intelligemment appelée le Day 1B. L’année dernière, 873 joueurs y avaient pris part, mais c’était un 4 juillet, jour de fête nationale garantissant une faible affluence. Au départ, on retrouvera notamment les pros du Team Winamax Almira Skripchenko, Antony Roux, Ludovic Lacay et Antony Lellouche.

Benjo

Retour sur le Day 1A

766 joueurs sur 1,125 ont survécu à la première journée de départ qui s’est jouée lundi… Parmi eux, douze joueurs français.

Le Top 10

Corwin Cole 228,200
Dwyen Ringbauer 191,125
Michael Mizrachi 142,650
Felix Beliker 136,300
Steven Chao 126,500
Ville Haavisto 124,975
Kevin Mcgowan 120,900
Jakob Karlsson 119,925
Giuliano Cipolla 119,925
Austin McCormick 117,450

Les français

Dimitri Rassam 113,350
Olivier Daeninckx (Local Hero Winamax) 112,500
Paul Pirès-Trigo (Local Hero Winamax) 94,750

Fabien Dunlop 80,690
Thomas Bichon 45,000
Marc Bariller 44,550
Adrien Allain 44,225
Philippe Ktorza 39,275
Kevin Michoud 29,125
William Pastout (Local Hero Winamax) 26,625
Patrick Lechner 20,775
Christophe Pommier 19,750

Le programme du Main Event

Lundi 05/07, midi : Day 1A (766 survivants sur 1,125 au départ)
Mardi 06/07, midi : Day 1B
Mercredi 07/07, midi : Day 1C
Jeudi 08/07, midi : Day 1D
Vendredi 09/07 : Day 2A (Day 1A + 1C)
Samedi 10/07 : Day 2B (Day 1B + 1D)
Dimanche 11/07 : repos et tournoi médias
Lundi 12/07 : Day 3
Mardi 13/07 : Day 4
Mercredi 14/07 : Day 5
Jeudi 15/07 : Day 6
Vendredi 16/07 : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Samedi 17/07 : Day 8 (jusque neuf joueurs)

La structure du Day 1

Tapis de départ : 30,000
Niveaux : 120 minutes

Le plan aujourd’hui est de jouer quatre niveaux et demie. Un pause-dîner de 90 minutes est prévue après trois niveaux.

Level 1 : 50/100
Level 2 : 100/200
Level 3 : 150/300
Level 4 : 150/300, ante 25
Level 5 : 200/400, ante 50

Benjo

Day 1B : un peu (beaucoup) la même chose que le Day 1A
Mais avec des joueurs différents

Coupons court aux introductions inutiles : la deuxième journée de départ du Main Event des World Series of Poker vient de commencer. Peu avant le départ, le pro Phil Gordon est monté sur le podium pour promouvoir Bad Beat on Cancer, l’œuvre de charité qu’il parraine. Les participants au tournoi sont encouragés à reverser 1% de leurs gains à la recherche contre le cancer, en cochant la croix prévue à cet effet sur leur formulaire d’inscription. C’est plus que 3,3 millions de dollars que la communauté a reversé au cours des années.

Puis le Tournament Director Jack Effel a voulu rendre hommage aux croupiers sans qui aucun tournoi de poker ne serait possible. Une employée du nom d’Ashley, elue « croupière de l’année aux WSOP » a pris le micro et lancé la phrase consacrée, « Shuffle up and deal ! » Au même moment, trois coups de cymbales secs se sont fait entendre dans la zone Orange de l’Amazon Room : notre vieil ami « The Devil » (connu des fidèles lecteurs) venait de faire remarquer sa présence diabolique au départ du Day 1B… En table 333, siège 6… Seulement à moitié effrayant, donc.

Benjo

Les joueurs sont un poil plus nombreux qu’hier, mais les superstars n’ont pas encore répondu à l’appel : les Tom Dwan, Phil Ivey and co débuteront plus tard. En revanche, l’élite du poker français est là. Les joueurs du Team Winamax Antony Lellouche et Ludovic Lacay débuteront avec respectivement Sebastien Ruthenberg et Andrew Lichtenberger à leurs tables. Je n’ai reconnu personne avec Bertrand Grospellier, mais « Elky » a déjà perdu un dixième de son tapis, passant un une top paire alors que son adversaire avait placé à une mise supérieure à la taille du pot. Autre joueur du Team n’ayant pas hérité d’un tirage facile : Anthony Roux, qui débutera avec Steven « gboro780 » Gross, un des favoris des reporters Winamax, à sa droite.

Derrière une relance d’un joueur à 275 payée par « gboro780 », j’ai vu Tallix placer un squeeze au bouton pour 1,100. Seul le premier a payé. Le flop est [Kh][2h][4s]. Derrière un check adverse, Anthony mise 1,400 et prend tranquillement le pot.

Les français ayant débuté en couple : Julien Brécard et Christophe Benzimra, ainsi que Ludovic Riehl et Xavier Jacquet, qui partagent la table d’un magicien – on y reviendra. Également aperçus : Cyril Bensoussan, Youcef Benzerfa, Pascal Perrault, Nicolas Poloniato, Oscar Pereira, Sylvain Mazza, Michael Sebban, Eric Sagne, Arnaud Mattern et Magide Kerzazi. Sur la scène internationale, si les plus grands ne sont pas encore de sortie, notons tout de même la présence de Liv Boeree, Gianni Giaronni, Benny Spindler, Dan Kelly, Gavin Griffin, James Dempsey, Annette Obrestad ou encore Gavin Smith.

Harper

Dans la Pavillion Room

37 tables sont ouvertes dans la salle secondaire des WSOP, un chiffre significativement plus élevé qu’hier qui me laisse à penser qu’on devrait atteindre les 1,500 inscrits aujourd’hui. J’y ai vu Arnaud Mattern, sa jambe plâtrée et Régis Burlot assis en table 11. A côté, Gilbert Diaz en table 12. Eparpillés autour des autres tables, j’ai reconnu Michael Martin, Magide Kerzazi, un mec déguisé en Batman, Eric Sfez, Dan Harrington, Chris Bell, Ricky Forenbach…

Benjo

Paco Pics

Paco est arrivé à Vegas. En attendant de découvrir les premières vidéos du Team Winamax aux WSOP, je vous laisse admirer quelques des clichés de notre estimé caméraman (et photographe, donc), capturés lors de la table finale jouée par Ludovic Lacay dimanche soir.

Benjo

Un niveau de terminé, plus que quarante à tirer
Level 1

Sur un board [Ah][8c][8d][8h][4s], ElkY mise 3,150 après un check de son unique adversaire. Ce dernier paie après quelques instants de réflexion, sans doutes destinés à maximiser l’impact de son quart d’heure de célébrité devant les caméras d’ESPN, qui ceinturent la table. ElkY montre [Ac][4h] pour un full logique, et remporte le pot.

Quelques français supplémentaires ont été repérés à l’occasion de notre seconde inspection de l’Amazon Room. Dans la zone Orange, on retrouve notre championne du monde Vanessa Hellebuyck et Cyril Bensoussan. En zone Bleue, Albert Gardes est assis à côté de Thomas Kremser, le TD des tournois EPT. Roger Hairabedian est arrivé, et personne à sa table n’aura besoin de s’enquérir de son identité ou de ses origines : le finaliste de l’EPT Monte Carlo arbore fièrement une casquette « Big Roger » avec un énorme drapeau français.

Sur un flop [Kc][Qs][6d], Antony Roux checke et son voisin de gauche mise 850. C’est payé par le cut-off, puis par le joueur du Team Winamax. Turn : [2d]. Anthony checke, et doit abandonner face à une nouvelle mise de 3,300 (le cut-off fait de même).

Tallix pointe à 41,000 après cette main, indiquant que le premier niveau du Main Event lui profitable. « C’est vrai, mais je m’en veux un peu », dit Tall. « J’ai 26,000 quand je trouve [9h][9d] de petite blinde. Il y a deux limpers et une relance à 600. Je paie, et on se retrouve à quatre au flop. [As][9s][3d]. On checke tous, le relanceur initial mise cher : 2,000. Je paie, un des limpeurs paie, il peut avoir n’importe quoi. Turn : [5s]. Sale carte. On checke, l’agresseur mise 3,000, une mise qui veut dire « j’aime pas ce pique mais je veux pas checker ». Je paie en me disant qu’à tous les coups, le limpeur va check/raiser, mais non, il passe. La rivière est un [5c]. Je checke une dernière fois et mon dernier adversaire mise 10,000. Il lui reste 9,000, moi il me reste 12,000. Je ne vois pas d’intérêt à check/raiser à tapis, il ne va me payer avec les As ou le carré de 5, et passer les autres mains. En fait, il avait probablement la seule main avec laquelle je pouvais tout lui prendre : As-5 pour le full runner-runner. »

Comme beaucoup d’entre vous, nous suivons les progrès des pros en course sur Twitter. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Annette Obrestad n’a pas effectué un départ époustouflant. Ses deux premières heures en table télévisée (en compagnie de Gavin Smith) se sont soldées par la perte de plus 50% de son tapis. « Je n’aime pas le Main Event, jusque là », a t-elle commenté, pince sans rire.

Son ami Arnaud Mattern ne s’est pas installé confortablement dans le tournoi non plus. « Je n’ai plus que 7,000 », nous dit le champion EPT par SMS, ajoutant que l’on a déjà bousculé plusieurs fois sa jambe plâtrée : « On me tape dessus à la table et en dessous ! »

Thomas Kremser et Albert Gardes

Benjo

Aces cracked

« J’ai eu les as » me confie Ludovic Riehl avec le sourire. « Seul petit problème : je me les suis fait craquer. » Ah. Premier de parole, un joueur relance à 250. Ludovic, avec [Ah][As], 3-bet en milieu de parole à 750. Seul le premier paie.

[9h][6h][4h]

« Frenchietouch » place un c-bet pour 850. Il est payé et envoie une deuxième salve pour 1,800 sur le tournant [4s]. C’est… (petit suspense)… payé. La rivière ? Un [Ks]. Derrière un dernier check adverse, Ludovic juge sa main suffisante pour prendre de la value et envoie 4,800. Il est immédiatement payé par [Kh][Qh]. Gloups. Monsieur Riehl chute à 19,000.

Deuxième noisettes

Personne n’a oublié l’excellent parcours de Julien Brécard dans le Main Event l’an dernier. « Yuestud » avait terminé 97ème et démarré sa carrière de joueur professionnel, réalisant par la suite de nombreuses places payées sur le circuit. S’il peut toujours espérer récidiver, il va lui falloir rapidement remonter la pente après un mauvais départ.

« J’entre en position derrière une relance avec [Kd][7d]. Je paie ensuite deux mises : une sur le flop [Jd][Td][4s] puis une autre sur le turn [Qh]. Sur la river, un [3d], il envoie 3,000 dans 3,600. Je décide de le relancer à 10,000 et… il m’envoie tapis ! Pour moi, il ne peut avoir que la couleur à l’as dans cette situation, j’ai décidé de passer. » Et voilà notre Yuestud national qui chute à 14,000. A sa gauche, Christophe Benzimra n’a pas bougé, possédant toujours le tapis initial.

Gimme blinds

Almira dans un debriefing du match avec un cousin de Clarence Seedorf

Almira Skripchenko se montre très active à sa table : « Je vais essayer de jouer de nombreux coups » confie la joueuse du Team Winamax. « Pour l’heure, j’attaque les blindes des joueurs faibles et de ceux qui défendent trop. » Un exemple : Almira relance à 250 depuis le cut-off. La grosse blinde défend. Le flop vient [Ac][6d][9h] : « ChessBaby » mise 350 et prend le pot. Une tactique qui paiera peut-être sur la durée car, à l’heure actuelle, Almira est à 28,000, un poil en dessous du nombre de jetons qu’on lui a confié au départ.

Harper

Tableau de bord
Des tas des joueurs restants (sur plein au départ du Day 1b)
Blindes : 100/200
Tapis moyen : 30,0000000000001 (environ)

Video : Ludovic Lacay

Le joueur du Team Winamax revient sur sa performance dans l’épreuve de Pot Limit Omaha à 10,000 dollars, la vie à Vegas, et ses attentes pour le Main Event, un an après avoir atteint les demi-finales lors de l’édition 2009.

[video]https://media.winamax.com/coverage/2010_WSOP_LasVegas/Day1.flv[/video]

Le niveau qui vient après le premier
Level 2

France - Angleterre

Le flop est [Qd][2c][2s]. Simon Trumper est de petite blinde, et mise 2,750. Je viens d’arriver à la table et j’ignore s’il s’agit d’un check/raise ou d’un simple c-bet après un 3-bet préflop. Toujours est-il que la mise est payée en position par Antony Lellouche.

Turn [7d]. Trumper checke, cette fois, et Antony mise 4,500. L’anglais paie rapidement.

Rivière [Ts]. Un dernier check de Trumper… Antony fait appel à deux jetons oranges de 5,000, et Trumper ne se fait pas prier pour payer.

Antony montre [7s][7c] pour un full. Trumper secoue la tête : avec son [2h], il était en tête sur le flop.

Trumper tombe à 22,000 tandis que le joueur du Team Winamax grimpe à 44,000.

Rien ne sert de courir

A l’autre bout de l’Amazon Room, Ludovic Lacay affiche un tapis de 30,200 après un niveau, soit un profit de deux grosses blindes. « Hé, si je gagne deux blindes par niveau », fait-il remarquer, « à la fin je gagne le tournoi ! »

Il en faut bien un premier

Le premier éliminé français du jour n’est autre qu’Arnaud Mattern. On aurait aimé que le détenteur d’un titre EPT, ex-pro du Team Winamax et ami très cher (dans l’ordre d’importance) réalise un beau parcours dans cette dernière épreuve des WSOP, mais les Dieux du poker en ont décidé autrement, envoyant Arnaud vers la sortie en début de Level 2.

« J’ai commencé par relancer beaucoup de mains », explique Arnaud, « avec des 3-bet, des 4-bets, pour installer une image agressive. »

Le premier coup crucial arrive au milieu du premier niveau. « Je relance As-Valet, et me fais payer au bouton par un joueur que je sais capable de faire des moves. Flop [Jh][6h][5d] : je mise un tiers du pot, il paie. Turn [Ks]. Je mise 800 et il relance à 2,100. Je paie. Rivière [2h]. Je checke. Il ne mise pas beaucoup, 3,000. Je pense pouvoir faire partir une main comme deux paires si je relance. Je check/raise à 12,500. Il me paie avec 6-5 pour deux petites paires. »

Ensuite, Arnaud va trouver un spot très difficile avec une paire d’As, qu’il sera contraint de jeter sur la rivière d’un board [Qc][9h][5h][Tc]-x. « Q-10, 10-9, K-J, J-8… Je ne battais plus rien, à part As-Dame et Roi Dame. Il mise 6,000 sur la rivière, et je n’ai plus que 7,000… Rien à faire. »

Contre le compatriote Régis Burlot, Arnaud va jouer deux coups qui le feront finalement tomber à douze blindes (deux paires passées sur la rivière contre une couleur évidente, et un semi-bluff avec [As][8s] sur [Ks][3s][3d], payé par paire de 5). Le français envoie ses derniers jetons au hi-jack avec As-10 : le cut-off paie avec une paire de 7, et remporte le coup de pile ou face.

Benjo

Running gag

C’est marrant, ces stars qui arrivent toujours en retard. Je ne connais pas vraiment leur objectif en faisant ça : se faire remarquer ? Prendre l’ascendant sur leur table ? Dormir trois heures de plus ? Parce que pour cela, il y a d’autres méthodes comme : mettre un tutu rose / bien jouer / se coucher plus tôt. Surtout que la scène est vue et revue, mais a priori, elle fonctionne toujours. Démonstration avec Phil Laak.

L’américain arrive tout sourire sous l’œil de deux caméras et lâche : « Ah, désolé, j’ai loupé mon train. » Hop, tout le monde se marre. Il tend ensuite son ticket d’inscription puis dit au croupier : « Attendez, je vais vous montrer mon passeport tout de même. » Là, tout le monde se marre encore. Enfin, il s’assoit et dit : « J’ai loupé une main ? » Bon, là, y’en a carrément un qui frise l’arrêt cardiaque tellement il rigole. J’aurais bien aimé voir la même scène avec Marie-Thérèse en guest star.

On met tout

J’arrive à la table de Ludovic Lacay alors que le croupier vient de donner la rivière d’un tableau [3s][2c][4c][Td][Jc]. Hum, jetons un œil au pot : 10,000. Vu les positions (au bouton pour Ludo et en petite blinde pour Lunettes), cela pourrait vouloir dire que Ludo a relancé au bouton et qu’il a ensuite misé deux fois : au flop et au turn, la petite blinde le payant à chaque fois. Mais ce ne sont que des suppositions. Toujours est-il que sur la rivière, la envoie 3,200. Le joueur du Team Winamax n’hésite pas très longtemps avant d’envoyer son tapis, réclamant 8,000 de plus à son adversaire, qui passe. Cuts grimpe à 46,000.

Harper

Tableau de bord
Plein de joueurs restants
Blindes : 100/200 pendant une heure encore
Tapis moyen : 30,000002

La quatrième heure
Level 2

C’est de la bombe bébé

Arborant fièrement son maillot du Paris Saint-Germain (« je le sors toujours pour les grands évènements », glisse-t-il avec un sourire), Ahmed Debabeche a aujourd’hui pris part au Main Event. Son nom ne vous est peut-être pas étranger : ayant déjà réalisé de nombreux résultats dans les divers cercles parisiens (et également une place payée durant les World Series – c’était en 2007), Ahmed est un joueur confirmé pour qui les cash games arrondissent les fins de mois depuis plusieurs années. Mais c’est en se penchant sur le passé du personnage que son histoire devient intéressante. A l’époque (nous sommes en 1988), Ahmed se faisait appeler « Mr Kast. » A ceux qui ont squatté les bancs de la banlieue parisienne à l’époque, ce pseudonyme ne peut vous être indifférent. Ami de Kool Shen et Joey Starr, Ahmed faisait effectivement parti du Suprême NTM, où il occupait un rôle de choriste. Et puis, en 1998, le groupe se sépara. Ahmed partit de son côté et ne le regrette pas : il fait désormais un formidable papa et est toujours heureux de retrouver son grand ami Bruno Lopes à l’occasion de quelques tournois disputés sur le circuit. Après quatre heures de jeu dans ce Main Event, il pointe à 33,000.

Paume de mains

Tiens, j’ai réussi à voir un bon paquet de mains sans intérêt durant cette dernière demi-heure. Je vous les mets quand même, ça nous permettra au moins de faire un point sur l’état des tapis des joueurs concernés.

* Derrière une relance à 600 payée par « gboro780 », Anthony Roux paie à son tour. Le tableau [Qh][Qc][Jh][Ac][4c] est alors checké jusqu’au bout… Le relanceur initial, qui n’est autre que le français Hervé Muller, montre [Jd][9d] et s’empare du pot. Il grimpe à 40,000 pendant que notre Tallix se maintient à 43,000.

* En position, Albert Garde place un 3-bet. Là, il y a un mec qui call. Du coup, on a le droit de voir un flop, ce qui est quand même vachement cool. Le croupier nous retourne un bon [Kh][Kc][Ts] des familles. Et puis « calculer » mise 1,250. L’autre passe. Ah faites pas la tronche comme ça, je vous avais prévenu que ce n’était pas terrible. La bonne nouvelle, c’est que le français a un tapis de 45,000.

* Almira Skripchenko arrive sur un turn [5h][Kh][3d][6s]. Elle décide alors de payer une mise de 2,000 dans un pot de 4,000. La river, un [Tc], est checkée. Son adversaire montre Roi-Neuf, tout en criant sur Almira : « Tirage couleur hein ? T’as tirage couleur ? Je suis sûr qu’elle avait tirage couleur ! » OK, merci l’ami. La joueuse du Team Winamax a perdu une succession de petits coups de ce genre : son tapis a fondu à 9,000.

Harper

Quelques chip-counts

Albert Gardes 45,000
Ludovic Lacay (Team Winamax) 42,000
Christophe Benzimra 27,000
Julien Brécard 15,000
Roger Hairabedian 6,700
Liv Boeree, Sam Stein, Jamie Gold : OUT

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur plein de joueurs au départ)
Blindes : 150/300
Tapis moyen : 30,000003

Des joueurs sortent, d’autres non
Level 3

Les inscriptions sont closes depuis la fin du Level 2. Une rumeur fiable indique une participation de 1,489 joueurs pour ce Day 1B. (Rappel : ils étaient 1,125 hier au départ du Day 1A hier)

Slowroll en règle

Anthony Roux arrive en trainant la patte en pause. Ses amis leur racontent tour à tour leurs coups, leurs malheurs, jusqu’à la fatidique question : « Et toi ? » « 16,000 » répond Tall. Une phrase qui a le don de marquer les esprits, ses petits camarades de jeu l’ayant quitté avec trois fois plus. Il poursuit alors son histoire, sous l’oreille attentive de ses camarades : « J’avais une sale image avant le coup et je joue contre un joueur qui n’est pas du genre à lâcher ses mains. Il relance à 600 et je paie en position avec [3d][4d].

[Qs][3c][4h]

Il envoie 650 et je décide de faire 1,800. Il m’envoie alors 5,400. Je sais qu’il ne passera jamais deux rois, deux as, ni même As-Dame ici. Je fais donc tapis en lui réclamant 23,000 de plus. Il hésite quelques secondes puis dit ‹ ‹ Call › ›, tout en attendant que je montre mes cartes. Je m’exécute et il me dit alors : ‹ ‹ Oh, I have you crushed ! › › tout en montrant les dames pour le brelan max ! Mais qu’est-ce qu’il attendait ? Plus drôle encore sur le turn [8d] quand il lâche : ‹ ‹ That’s a good card. › › » Et voilà le joueur du Team Winamax amputé des deux tiers de son tapis.

Il est sorti Elky ?

Une foule de caméras est massée derrière la table de Bertrand Grospellier. Je vois ce dernier se lever de sa chaise et quitter la salle. C’est alors que je commets la boulette : je demande ce qu’il s’est passé à un mec près de la barrière, croyant qu’il est journaliste. En fait, c’est juste un fan. « Ouais, ouais, j’ai tout vu » me dit-il. Ah, génial, raconte-moi. « Le mec fait tapis au turn et là Elky call. Ensuite la river sort et il est éliminé. Par contre, j’ai pas vu les cartes… Mais je crois qu’il était battu. » Ah ouais quand même. Bon, merci. « Et attends, il est où Tom Dwan ? » Je lui réponds qu’il doit surement être chez lui, ou au bord d’une piscine. « Mais il va pas jouer ? » Si, si mais pas aujourd’hui. « C’est quand le meilleur moment pour le voir ? » Quand il joue. « Mais il joue quand ? » Bon, il faut nous laisser maintenant monsieur. Et le pire, avec ses âneries, c’est que je ne sais pas comment Elky est sorti.

Même pas une main

« Je continue de perdre tous les coups » me confie Almira Skripchenko, un brin défaitiste. « Le dernier en date, As-Dame contre As-Huit. Le soucis, c’est qu’il me reste encore trop pour faire tapis. » Avec un tapis de 7,000, il va néanmoins bientôt falloir aller chercher un double up.

Tiens, c’est gratuit et ça ne mange pas de pain, deux petits chipcount : Ludovic Riehl pointe à 13,000 pendant qu’en face de lui Xavier Jacquet est à 50,000.

Harper

Brekkie reprend des couleurs

Julien Brécard vient d’éliminer un joueur avec As-Dame contre As-Valet. Les tapis ont volé sur le turn As-10-3-9. L’adversaire de Yuestud était short-stack avec ses vingt blindes, mais le profit de 5,000 réalisé à cette occasion n’est pas négligeable, vu le début de partie difficile qu’a connu le français, avec une couleur presque max couchée sur la rivière dans un pot énorme. « Il m’a dit ensuite ce qu’il avait », raconte Julien. « S’il raconte la vérité, je me suis fait bluffer par la quinte avec l’As de carreau… » Yuestud remonte à 20,000 après cette élimination. A sa gauche, Christophe Benzimra est stable avec 32,000.

Furax reste calme

Notre Local Hero Winamax du jour pointe à 50,000 après cinq heures de jeu. « Tout se passe bien, j’ai une bonne image de nit », dit-il. Un coup intéressant à raconter ? « Heu… OK, un joueur relance 600 UTG, et « Toyman » paie [un joueur fantasque ayant apporté à la table une malette de jouets et une panoplie de magicien, son activité en dehors du poker, ND Benjo]. Je suis au cut-off : je 3-bet à 2,100 avec [Js][9s]. Ils me paient tous les deux. Flop [Ks][Ts][Td]. Je c-bet à 2,200, et UTG relance à 5,200. Toyman jette ses cartes, je paie. »

Le gros tirage de Furax trouve sa meilleure carte sur le turn : une [Qh] qui lui apporte une quinte bien camouflée. « Il checke, je mise un tiers du pot, et il passe. Toute façon, si je suis payé ce n’est pas très bon signe… »

Le Bandit volé

Sur un turn [Ks][6s][2c][4s], Pascal Perrault mise 5,000. Son adversaire check/raise à tapis pour 7,000 de plus. Pascal s’arrête net, puis dit « I call ». Sa top-paire [Kh][Qc] est carbonisée contre la couleur [Qs][Ts] de son adversaire. La rivière est un [9d] aussi inutile qu’un présentateur de télé-realité, et Pascal tombe à 7,000. Il fera sa sortie quelques minutes plus tard, non sans avoir gracieusement accepté de signer quelques autographes à ses adversaires.

Benjo

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 1,489 au départ du Day 1B)
Blindes : 150/300
Tapis moyen : 30,000004 (environ)

La sauce commence à prendre
Level 3

C’est la débandade

Que se passent-ils pour nos français en cette seconde journée d’introduction ? C’est une véritable débâcle ! Après les sorties de Arnaud Mattern et Bertrand Grospellier, c’est au tour de Yann Brosolo, Michael Sebban, Roger Hairabedian et Julien Brécard de prendre la porte. Christophe Benzimra revient pour nous sur la sortie de Yuestud : « Il relance au bouton avec [7d][5d] et se fait payer par la petite blinde, le chipleader de la table. Le flop est [8s][5c][4d] : la SB lui met 3,000 et il fait tapis pour 17,000. Il est directement payé par [8c][9c] et ne touche rien. » De son côté, l’ami Benzimra pointe à 25,000.

Éric à sens unique

Très actif à sa table, Eric Haik fait partie des français ayant légèrement réussi à décoller : il pointe à 43,000. « Il n’y a que deux joueurs qui m’embêtent vraiment à la table » me dit Eric tout en me montrant Ilya Gorodetskiy et un inconnu. J’ai notamment vu Ilya envoyer 1,200 sur un flop A-A-Q. Eric a payé et un troisième larron a envoyé tapis. Ilya a payé avec As-Neuf, Eric a préféré passer et le troisième, un brin énervé, a montré Dame-Dix. Le tableau n’a rien changé et a permis à Ilya de grimper à 70,000.

Le piège est posé lorsque tout à coup…

Premier de parole, Ludovic Riehl relance. Il est payé par le bouton. Oui, c’est d’un simple coup de poker dont je vais vous parler messieurs dames. La température extérieure était d’environ 19 degrés, le tapis en parfait état et le nombre de spectateurs estimé à zéro. Place au flop : [Ah][Kh][Ad]. Ludo mise 1,100 et est payé. Il checke alors un tournant [Qc] et paie une mise de 1,375. La rivière est un [6s] : Ludo, possédant [As][Kc], checke à nouveau dans l’espoir que son adversaire mise. Il n’en est rien. Ce pot permet à « frenchietouch » de grimper à 13,000 mais pendant que je relis ces lignes (oui, ça m’arrive), je vois Ludo quitter sa table sans le moindre jeton : il est éliminé. M’en fous, z’laisse l’article quand même, d’abord.

Harper

Cuts met la machine en route

J’arrive à la table de Ludovic Lacay (plutôt difficile pour un Day 1, avec David Plastik, « LuckyChewy » et Mark Telscher) et trouve le joueur du Team Winamax avec un tapis de 67,000, bien plus que lors de maJe l’observe relancer au bouton, se faire payer par la grosse blinde, et remporter le pot sur la rivière ([Th][Ts][3d][2d][Qd]) avec une petite mise de 800. Puis Ludovic se lève et je lui demande tout excité de me raconter le gros pot qu’il vient assurément de jouer. « Euh, non », me répond t-il. « Juste des coups de taille moyenne avec plein de belles mains jouables : paires, connecteurs assortis, etc. »

Déçu, j’implore Cuts de me raconter ne serait-ce qu’une main intéressante. « OK, LuckyChewy relance, et je défend ma petite blinde avec [9c][7c]. Flop : [5c][3c][3d]. Je donk 1,400. Il me relance avec 4,200. Beaucoup de fois, il fera ça avec rien. Je paie avec l’intention de check/raiser sur le turn. C’est un [9d] qui ne change pas grand chose à ma main. Je check, il mise 6,600, je relance 15,000, et il passe. » Merci, Ludo.

Antony Lellouche emboîte le pas

Après son joli full contre Simon Trumper (qui a depuis sauté), Antony Lellouche a joué une partie calme durant un niveau entier, avant de finalement s’engager dans un pot énorme contre Sebastian Ruthenberg (un titre EPT, un bracelet WSOP). Laissons le joueur du Team Winamax nous raconter le coup :

« UTG relance à 800. Derrière, j’ai [Ad][Kd] et je paie. Le bouton paie aussi. De grosse blinde, Ruthenberg 3-bet à 3,600. Je paie, les autres passent, il y a 8,000 au milieu, on est en heads-up. Flop [As][Tc][6c]. Il mise 4,200, je relance à 9,200, il 3-bet à 19,600, je fais tapis, il paie, il a As-Dame. »

Bref, un coup simple, une bête histoire de kicker qui se termine très mal pour Ruthenberg, qui n’a plus que 4,000 devant lui. Antony, lui, grimpe à 76,000 et va pouvoir tranquillement naviguer à travers les trois dernières heures du Day 1B.

Jim Collopy (photo) fut l’un des premiers joueurs du Day 1B à dépasser la barre des 100,000, autrement dit plus de trois fois le tapis de départ. N’oublions pas que « MrBigQueso » avait été nominé favori des reporters Winamax au départ des WSOP 2010. Après des tournois préliminaires relativement décevants (beaucoup d’épreuves jouées, mais seulement trois petites places payées), Collopy dispose d’une dernière chance de nous donner raison (et de nous faire gagner un paquet d’argent en paris divers)

Cyril Bensoussan est l’un des nombreux français dont on a pas encore vraiment parlé aujourd’hui. En guise de nouvelles, contentons nous pour l’heure d’un chip-count : 250 millions. Euh, non, c’est pas ça. 42,000. Voilà, c’est ça.

Benjo

*** PAUSE-DÎNER 90 MN ***

On se retrouve vers 20 heures 30, heure locale. Cela correspond à 5 heures 30 du matin chez vous.

Il reste trois heures à jouer

Les joueurs sont de retour dans l’Amazon Room pour terminer le Day 1B. Un niveau et demie et au programme. Pour l’heure, les blindes sont à 150/300, et les ante ont fait leur apparition : 25 par tête de pipe.

Côté Team Winamax, le bilan provisoire est partagé : Antony Lellouche et Ludovic Lacay ont monté de beaux tapis, tandis que Tallix et Almira sont bloqués en dessous du tapis de départ, avec une alerte rouge pour Almira, qui n’a plus que treize blindes.

Benjo

Ventre plein, tapis vide
Level 4 – Blindes 150/300, ante 25

Quelques minutes après la reprise, Anthony Roux est de grosse blinde et voit le bouton relance à 800 après que tout le monde aie passé jusqu’à lui. Le joueur du Team Winamax 3-bet à 2,500. Son adversaire est enclin à voir le flop.

Flop [Ah][Th][5h]. Anthony mise 3,200 et se fait payer.

Le turn est un autre [3c] et Tallix checke. Le bouton mise 3,000. La situation est cruciale pour Tallix, qui n’a plus que 14,000 de tapis. A ce moment, j’ignore encore sa main, et m’imagine qu’il hésite entre jeter ses cartes et faire tapis. Mais Tall me surprend en portant son choix sur une troisième option : il paie.

Rivière : [As]. Tallix checke. De manière plutôt logique, le bouton fait tapis et la balle revient dans le camp du français, qui a le choix entre préserver trente blindes, ou risquer son tapis. Tall possède [Ad][4c], une paire qui s’est transformée en brelan sur la rivière. C’eut été un call facile si le flop n’avait pas été monocolore.

Au bout de trois bonnes minutes de réfléxion, Tallix dit « call » d’une voix ferme. Son adversaire retourne [Kh][4h] pour la couleur max : le joueur du Team Winamax est éliminé. Il se lève, et me rejoint au bord de la table. Son regard traduit une détresse familière, que j’ai pu observer chez Manuel Bevand hier, et tant d’autres joueurs chaque été à Las Vegas. Cette détresse, c’est celle de l’élimination du Main Event.

Un dicton bien connu dit que c’est le pire jour de l’année pour tout joueur de poker qui se respecte, et il y a du vrai dans cette phrase. Tallix n’est pas du genre à s’appesantir des semaines sur ses échecs, mais force est de constater que c’est une élimination plus dure à encaisser que les autres. Il s’agit du plus gros tournoi du monde, après tout. On a qu’une seule chance par an.

Les WSOP d’Anthony Roux sont donc terminées, sans qu’il n’ait pu atteindre une table finale, comme cela avait été le cas en 2009. Sa meilleure chance, Tall l’aura eue dans le Short Handed à 5,000$, ou son parcours s’était arrêté en onzième place après un méchant bad-beat en demi-finales. Une place d’honneur qui lui a permis de collecter son unique place payée de l’été : 33,476 dollars.

Double barrel for value

Sur un flop [Ad][7c][4c], Cyril Bensoussan mise 1,600. Il est payé par le joueur au bouton. Le turn est un [2s], et Cyril renvoie la sauce, pour 3,025 cette fois. Son adversaire passe et Cyril montre un [Ac], en garçon bien élevé.

Benjo

Table après table

Le problème avec la digestion, c’est toute cette énorme phase de latence qu’elle engendre. « Le sérieux, ce symptôme évident d’une mauvaise digestion » disait ce bon vieux Nietzsche. Certes, c’est énorme plat de pâtes aux crevettes était délicieux, mais je dois bien vous avouer être un peu lourd à l’heure d’aller chercher de nouvelles informations. Bon, ce n’est pas grave, je ne suis pas le seul. Depuis mon perchoir, je vois qu’Antony Lellouche a pris un massage qui lui fait le même effet que la prise de trois somnifères. Vous remarquerez d’ailleurs que chaque période suivant une pause repas plonge dans l’accalmie. Nous entendons beaucoup moins de « All in and call » autour des tables : les esprits sont comme calmés, apaisés. J’espère qu’Almira Skripchenko parviendra tout de même à sortir de cette torpeur un peu plus rapidement que les autres : avec son tapis de 5,000, elle n’a plus que dix-sept blindes pour se défendre. Sinon, on a perdu un français de plus : Albert « calculer » Gardes.

Harper

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 1,489 au départ)
Blindes : 150/300, ante 25 pendant une heure encore
Tapis moyen : je sais pas

Winamax : des hauts et des bas
Level 4 – Blindes 150/300, ante 25

Son massage terminé, Antony Lellouche se retrouve désormais seul face à ses huit adversaires du jour. Ayant attaqué le quatrième niveau avec 80,000 jetons, je le retrouve avec moitié moins une heure et demi plus tard. Au rapport, capitaine. « J’ai 5-bet/fold As-Huit » résume Antony. « C’était lors d’une bataille cut-off contre bouton. Il relance à 800 et je décide de faire 2,150. Il m’envoie 7,000 et je sur-relance encore à 18,000. Il fait tapis pour 55,000… J’ai hésité à payer car il me faut du 30% à peine… Mais bon. » Je suis d’accord avec ce « bon », un peu de calme Anto.

Quelques mains plus tard, le joueur du Team Winamax trouve As-Dame et paie une relance. Un joueur dans les blindes fait de même. Le flop est [As][Ts][6c] : le relanceur initial envoie les deux tiers du pot. Anto paie mais pas la grosse blinde, qui passe. Arrivée du turn : un [9c]. Le scénario est identique (enfin, hormis la blinde qui passe, vous l’avez compris). La river est un [4s] : les deux joueurs checkent et Anto s’incline contre As-Six. Il chute à 44,000.

Allons prendre des nouvelles d’un autre français : Ahmed Debabeche. Mais si vous vous souvenez… Mr Kast ! Son tapis est monté à 40,000. « C’est fou ! » me dit Ahmed, « dès que je couche une poubelle, elle se transforme en quinte, full voire carré sur le tableau ! En revanche, avec mes vraies mains, il n’y a rien à faire… » Du coup, Ahmed s’applique à choisir les bons spots pour bluffer. « Il y a notamment cette main où je check-call deux mises sur un flop contenant un tirage couleur. Elle rentre à la rivière et je mise comme si je venais de la trouver… Il passe une paire de dames. Tu te rends compte ce que je suis obligé de faire ? Aller chercher des tirages que je n’ai même pas juste pour les bluffer ! »

Harper

Notre Local Hero Winamax Xavier Jacquet a « perdu tous les coups depuis la reprise » [je cite] pour tomber à 30,000. « Mais ensuite, j’ai repris des coups pour passer à 43,000. Il y a notamment eu un joli coup où mon voisin de gauche relance UTG à 925. J’ai [Kd][Qd], je paie de grosse blinde. Flop [Qs][Ts][7d]. Il mise 1,100, je paie. Turn [7d]. Il mise 2,200, je paie. Rivière [Ac]. Il mise 5,200. Je réfléchis, et paie : il rend aussitôt ses cartes. »

Adios

Pour eux, les WSOP sont terminés : Justin Bonomo, Alec Torelli, Gavin Smith, Joe Sebok, Ivan Demidov, Robert Williamson III…

Benjo

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 1,489 au départ)
Blindes : 200/400, ante 50 après une pause de vingt minutes

Dernières mains en vrac
Level 5 – Blindes 200/400, ante 50

De sa propre estimation, le chip-count de Cyril Bensoussan devrait être d’au moins 15 millions (avec nos 250 de tout à l’heure, on était pas loin). Au lieu de ça, le pote d’Antony et Ludovic possède 35,000, à peine plus que le tapis de départ. Ce n’est pas si mal, quand on songe au gros fold qu’à effectué Cyril au cours de cette main qu’il me raconte :

« J’ai [Qd][Td] et le flop tombe [Ad][Kd][2d]. Comment je pourrais être plus max’, frangin ? Mon adversaire mise 1,300, je relance à 3,800, il paie. Turn : une brique. Il check/call 4,800. Rivière : [Ac]. Il envoie 12,000, je jette mes cartes. Je suis sur que j’ai eu raison. »

Sur un board [6d][5s][7s][6c], Ludovic Lacay paie une mise venue de Mark Telscher, et le croupier retourne un intéressant [4d] en guise de rivière. Telscher vérifie que ses cartes sont toujours les mêmes, et mise 4,625. « Je suppose que je dois payer », dit Ludo en envoyant les jetons au milieu. Pas sur de lui, Telscher retourne [Ah][3d] pour la quinte du dessous et la main gagnante. « Il pensait qu’il bluffait, ou quoi ? », me demande Ludovic en aparté.

« J’ai perdu quinze coups de suite », ajoute Ludo. « J’avais 90,000 il y a une demi-heure, je n’ai plus que 56,000. » Relax, Ludo, c’est une somme largement suffisante pour attaquer le Day 2 aux blindes 250/500, ante 50.

Le flop est [8s][9h][6c], et Antony Lellouche checke de petite blinde. Le bouton (le même contre qui Antony a 5-bet puis fold préflop) mise 1,500, et Antony répond par un check/raise à 3,750. C’est payé. Le turn est un [5d] qui ne provoque pas d’action. Rivière : [9s]. Antony mise 3,250, et se fait payer rapidement. On ne verra pas les cartes du français : il est en plein bluff, et ne prend même pas la peine de les montrer. Son adversaire n’est pas obligé de retourner son brelan [Td][9d] pour remporter le pot, mais s’exécute tout de même.

Enfin, notre Local Hero Winamax Xavier Jacquet va terminer le Day 1B avec moins que ce qu’il avait au départ, ayant récemment perdu un pot de 28,000. « Un joueur relance UTG, on est quatre à payer, je suis au bouton avec [Kd][Qd]. Flop [Kh][9h][9d]. Tout le monde checke, je mise, et suis payé par le short-stack de la table. Turn [2d]. J’envoie une deuxième barrel à 3,000, il paie. Rivière : [Jd]. Il checke, j’hésite, et je fais une connerie : tapis. Il a K-9 dépareillés. Après, je fais doubler le joueur français à ma gauche avec As-Roi contre sa paire de Valets. Il avait 4,800 de tapis. »

Fin de journée à l’aveugle

Pour la toute dernière main du Day 1B, Ludovic Lacay nous a gratifié d’un petit show à l’américaine pour les caméras d’ESPN. J’arrive à la table au moment ou David Plastik annonce qu’il fera tapis sans regarder ses cartes si Ludovic relance à l’aveugle.

« OK », dit Ludo. Le croupier donne la main finale, et Ludovic relance en milieu de parole. David Plastik… jette ses cartes, ouh le vilain menteur. Mark Teslcher paie au bouton.

« Je vais regarder mes cartes, maintenant, » dit Ludovic.
« Ah, tu avais vraiment pas regardé ? », répond Telscher, interloqué.

Flop [8h][6h][3h]. Ludovic checke, et Telscher mise 1,600. Ludovic complète en disant : « De toute façon, j’avais une main pour relancer préflop. »

Le turn est un [3d] et les deux joueurs checkent.

Rivière [4d]. Ludovic mise 5,000.

Telscher est éberlué : « Mais avec quelle main bonne pour relancer préflop tu peux miser sur un tel board ? » Telscher parlotte quelques instants, les caméras ne perdent pas une miette de la scène. L’anglais ne consent à jeter ses cartes qu’après s’être assuré que Ludo montrerait les siennes.

Cuts montre d’abord un [3s] qui lui donne un brelan. « Quoi ? Un 3 ? Mais ce n’est pas une main pour relancer ! » Cuts retourne ensuite le [5s], pour [5s][3s] : « Ben si, tu vois que c’est une main pour relancer ! »

Annette Obrestad et les WSOP 2010, c’est terminé… Le phénomène norvégien nous a quittés après la pause-dîner. Rares sont les joueurs qui avaient suscité autant d’attentes cet été. Le bilan ? Décevant, forcément, tant les espoirs placés sur Annette étaient grands : quatre modestes places payées, et une demi-finale dans l’épreuve Shootout à 1,500 dollars.

Benjo

Il prend de la valeur

Tiens, Nicolas Poloniato. Nous n’en avions pas encore parlé aujourd’hui. Il faut dire que le français a effectué un parcours des plus discrets, se maintenant en permanence autour du tapis de départ. Je l’ai vu remporté une main en fin de journée. Sur un flop [6s][6c][Qh], il décide de check-call une mise de 2,000. Le tournant, un [8s], est alors checké. C’est sur la rivière [2c] que Nicolas va passer à l’attaque : il envoie 3,600 et est payé dans les vingt secondes suivantes. Il révèle alors [Kc][Qh], la main gagnante et termine la journée avec un tapis de 27,500.

L’échappé français

Nous ne l’avions pas repéré jusqu’à maintenant : un français a réussi à se hisser dans les hauteurs du classement. Il s’agit du membre de Club Poker Alex « Opus » Bonnin qui termine à 127,275. On se rattrapera dès samedi en publiant sa photo et une petite présentation, c’est promis. Un tricolore qui a eu moins de chance : Eric Haik, éliminé durant le dernier niveau.

Harper

Fin du Day 1B
Des gens ont sauté, d’autres non

Sans surprise, la deuxième journée de départ du Main Event s’est déroulée à peu près de la même manière que la première : il y avait plein de monde au départ, plein de monde a sauté, et à la fin, il en restait quand même encore plein. Vous l’avez compris, le Day 1 n’est pas ma période favorite du tournoi principal des championnats du monde. Moi, c’est le Day 4 que j’attends avec impatience, quand les choses deviennent sérieuses avec l’arrivée des places payées.

Parmi les 1,489 participants au Day 1B, 1,021 ont survécu. Nous avions repéré une quarantaine de joueurs français au départ. Treize d’entre eux nous ont quitté au cours des neuf premières heures de partie, dont ElkY, Julien Brécard, Arnaud Mattern, Pascal Perrault, Roger Hairabedien et Eric Haik. Le Team Winamax aura aussi souffert dans la bataille : Anthony Roux a pris une décision regrettable avec un brelan, et Almira Skripchenko n’a jamais réussi à se construire un tapis.

Nous pouvons vous confirmer le passage au Day 2 de seize tricolores. Il est très probable que des français supplémentaires viendront s’ajouter demain à cette liste, une fois que nous aurons pu consulter le classement officiel. En attendant, voici l’état des lieux provisoire, sachant que le tapis moyen tourne autour de 42,000 :

Alex Bonnin 127,275
Kris Pereira 70,500
Antony Lellouche (Team Winamax) 61,500
Ludovic Lacay (Team Winamax) 59,075

Jean-Paul Pasqualini 51,000
Christophe Benzimra 45,000
Julien Drochon 40,050
Ahmed Debabeche 36,400
Vanessa Hellebuyck 32,000
Nicolas Poloniato 27,500
Sylvain Mazza 27,000
Eric Sagne 26,000
Xavier Jacquet (Local Hero Winamax) 23,500
Jacques Zaicik 22,125
Cyril Bensoussan 17,500
Tristan Guillard 14,000

Devant la caméra de Paco, Ludovic Lacay se demandait hier comment il allait gérer le premier jour du Main Event, deux jours après la déception immense que fut sa quatrième place dans le PLO à 10,000 dollars. Ce n’est pas quand un joueur touche des bonnes cartes qu’il faut le juger, a t-il dit en substance : c’est dans les moments difficiles qu’on peut déterminer son vrai niveau. " Après être passé si près du bracelet, je n’ai aucune idée de comment je vais réagir si je me prends un bad-beat", avouait t-il. Aujourd’hui, Ludovic ne s’est pas pris de coup particulièrement horrible, mais a du faire face à une table difficile où rentabiliser les bonnes mains n’était pas une mince affaire. Le premier objectif – passer le Day 1 – est accompli : Ludovic reviendra au Day 2 avec plus de cent blindes devant lui. Antony Lellouche a terminé la journée avec un tapis similaire, tandis que Xavier Jacquet subissait plusieurs déconvenues durant la dernière heure, le contraignant à emballer un tapis inférieur à celui de départ.

Je vous donne rendez-vous mercredi à partir de midi (21 heures en France) pour le Day 1C. Guillaume de la Gorce, Alexia Portal et Davidi Kitai y représenteront le Team Winamax.

Benjo