Dernières mains en vrac
Level 5 – Blindes 200/400, ante 50
De sa propre estimation, le chip-count de Cyril Bensoussan devrait être d’au moins 15 millions (avec nos 250 de tout à l’heure, on était pas loin). Au lieu de ça, le pote d’Antony et Ludovic possède 35,000, à peine plus que le tapis de départ. Ce n’est pas si mal, quand on songe au gros fold qu’à effectué Cyril au cours de cette main qu’il me raconte :
« J’ai [Qd][Td] et le flop tombe [Ad][Kd][2d]. Comment je pourrais être plus max’, frangin ? Mon adversaire mise 1,300, je relance à 3,800, il paie. Turn : une brique. Il check/call 4,800. Rivière : [Ac]. Il envoie 12,000, je jette mes cartes. Je suis sur que j’ai eu raison. »
Sur un board [6d][5s][7s][6c], Ludovic Lacay paie une mise venue de Mark Telscher, et le croupier retourne un intéressant [4d] en guise de rivière. Telscher vérifie que ses cartes sont toujours les mêmes, et mise 4,625. « Je suppose que je dois payer », dit Ludo en envoyant les jetons au milieu. Pas sur de lui, Telscher retourne [Ah][3d] pour la quinte du dessous et la main gagnante. « Il pensait qu’il bluffait, ou quoi ? », me demande Ludovic en aparté.
« J’ai perdu quinze coups de suite », ajoute Ludo. « J’avais 90,000 il y a une demi-heure, je n’ai plus que 56,000. » Relax, Ludo, c’est une somme largement suffisante pour attaquer le Day 2 aux blindes 250/500, ante 50.
Le flop est [8s][9h][6c], et Antony Lellouche checke de petite blinde. Le bouton (le même contre qui Antony a 5-bet puis fold préflop) mise 1,500, et Antony répond par un check/raise à 3,750. C’est payé. Le turn est un [5d] qui ne provoque pas d’action. Rivière : [9s]. Antony mise 3,250, et se fait payer rapidement. On ne verra pas les cartes du français : il est en plein bluff, et ne prend même pas la peine de les montrer. Son adversaire n’est pas obligé de retourner son brelan [Td][9d] pour remporter le pot, mais s’exécute tout de même.
Enfin, notre Local Hero Winamax Xavier Jacquet va terminer le Day 1B avec moins que ce qu’il avait au départ, ayant récemment perdu un pot de 28,000. « Un joueur relance UTG, on est quatre à payer, je suis au bouton avec [Kd][Qd]. Flop [Kh][9h][9d]. Tout le monde checke, je mise, et suis payé par le short-stack de la table. Turn [2d]. J’envoie une deuxième barrel à 3,000, il paie. Rivière : [Jd]. Il checke, j’hésite, et je fais une connerie : tapis. Il a K-9 dépareillés. Après, je fais doubler le joueur français à ma gauche avec As-Roi contre sa paire de Valets. Il avait 4,800 de tapis. »
Fin de journée à l’aveugle

Pour la toute dernière main du Day 1B, Ludovic Lacay nous a gratifié d’un petit show à l’américaine pour les caméras d’ESPN. J’arrive à la table au moment ou David Plastik annonce qu’il fera tapis sans regarder ses cartes si Ludovic relance à l’aveugle.
« OK », dit Ludo. Le croupier donne la main finale, et Ludovic relance en milieu de parole. David Plastik… jette ses cartes, ouh le vilain menteur. Mark Teslcher paie au bouton.
« Je vais regarder mes cartes, maintenant, » dit Ludovic.
« Ah, tu avais vraiment pas regardé ? », répond Telscher, interloqué.
Flop [8h][6h][3h]. Ludovic checke, et Telscher mise 1,600. Ludovic complète en disant : « De toute façon, j’avais une main pour relancer préflop. »
Le turn est un [3d] et les deux joueurs checkent.
Rivière [4d]. Ludovic mise 5,000.
Telscher est éberlué : « Mais avec quelle main bonne pour relancer préflop tu peux miser sur un tel board ? » Telscher parlotte quelques instants, les caméras ne perdent pas une miette de la scène. L’anglais ne consent à jeter ses cartes qu’après s’être assuré que Ludo montrerait les siennes.
Cuts montre d’abord un [3s] qui lui donne un brelan. « Quoi ? Un 3 ? Mais ce n’est pas une main pour relancer ! » Cuts retourne ensuite le [5s], pour [5s][3s] : « Ben si, tu vois que c’est une main pour relancer ! »

Annette Obrestad et les WSOP 2010, c’est terminé… Le phénomène norvégien nous a quittés après la pause-dîner. Rares sont les joueurs qui avaient suscité autant d’attentes cet été. Le bilan ? Décevant, forcément, tant les espoirs placés sur Annette étaient grands : quatre modestes places payées, et une demi-finale dans l’épreuve Shootout à 1,500 dollars.
Benjo
Il prend de la valeur

Tiens, Nicolas Poloniato. Nous n’en avions pas encore parlé aujourd’hui. Il faut dire que le français a effectué un parcours des plus discrets, se maintenant en permanence autour du tapis de départ. Je l’ai vu remporté une main en fin de journée. Sur un flop [6s][6c][Qh], il décide de check-call une mise de 2,000. Le tournant, un [8s], est alors checké. C’est sur la rivière [2c] que Nicolas va passer à l’attaque : il envoie 3,600 et est payé dans les vingt secondes suivantes. Il révèle alors [Kc][Qh], la main gagnante et termine la journée avec un tapis de 27,500.
L’échappé français
Nous ne l’avions pas repéré jusqu’à maintenant : un français a réussi à se hisser dans les hauteurs du classement. Il s’agit du membre de Club Poker Alex « Opus » Bonnin qui termine à 127,275. On se rattrapera dès samedi en publiant sa photo et une petite présentation, c’est promis. Un tricolore qui a eu moins de chance : Eric Haik, éliminé durant le dernier niveau.
Harper