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WSOP 2009 - Main Event - Jour 6

Reportage par Benjo

Le programme du Main Event

Vendredi 3 juillet : Day 1A (821 survivants sur 1,116 partants)
Samedi 4 juillet : Day 1B (655 survivants sur 873 au départ)
Dimanche 5 juillet : Day 1C (1,106 survivants sur 1,696 au départ)
Lundi 6 juillet : Day 1D (1,816 survivants sur 2,809 au départ)
Mardi 7 juillet : Day 2A (607 survivants sur 1,476 participants)
Mercredi 8 juillet : Day 2B (1,436 survivants sur 2,924 participants)
Jeudi 9 juillet : repos
Vendredi 10 juillet : Day 3 (789 survivants sur 2,044 participants)
Samedi 11 juillet : Day 4 (407 survivants)
Dimanche 12 juillet : Day 5 (185 survivants)
Aujourd’hui - Lundi 13 juillet : Day 6
Mardi 14 juillet : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Mercredi 15 juillet : Day 8 (jusque 9 joueurs)

Et, beaucoup plus tard :

Samedi 7 novembre : Day 9 (jusque 2 joueurs)
Mardi 10 novembre : Tête à tête final

La structure du jour

Midi - Level 21 : 8,000/16,000, ante 2,000
14h30 - Level 22 : 10,000/20,000, ante 3,000
17h – Level 23 : 12,000/24,000, ante 3,000
19h00 - Pause-dîner
20h30 - Level 24 : 15,000/30,000, ante 4,000
23h00 – Level 25 – 20,000/40,000, ante 5,000

Day 6 : chip-counts officiels

Le top 10

  1. Waren Zackey (Afrique du Sud) 4,872,000
  2. Kasper Cordes (Danemark) 4,352,000
  3. Darvin Moon (USA) 3,218,000
  4. Tom Schneider (USA) 3,168,000
  5. Berhnard Perner (Autriche) 3,022,000
  6. Miika Puumalainen (Finlande) 2,894,000
  7. Matt Affleck (USA) 2,882,000
  8. Charlie Elias (Australie) 2,780,000
  9. James Akenhead (UK) 2,692,000
  10. Steven Begleiter (USA) 2,621,000

Les 8 français

  1. François Balmigère (Toulouse) 1,871,000
    24. Ludovic Lacay (Toulouse, Team Winamax) 1,817,000
  2. Fabrice Soulier (Las Vegas) 1,663,000
    60. Julien Brécard (Paris, Team Manager Winamax) 1,211,000
  3. Bertrand Grospellier (Londres) 973,000
  4. Antoine Saout (Saint-Marin) 893,000
    95. Loic Degrou (Lille, Qualifié Winamax) 801,000
  5. David Benyamine (Las Vegas) 764,000

Les joueurs notables

  1. Tom Schneider 3,168,000
  2. James Akenhead 2,692,000
  3. Eugene Katchalov 2,544,00
  4. Noah Boeken 2,338,000
  5. Dag Palovic 1,896,000
  6. Theo Tran 1,707,000
  7. Phil Ivey 1,380,000
  8. Nasr El Nasr 1,329,000
  9. Blair Hinkle 1,284,000
  10. Jeff Shulman 1,266,000
  11. Antonio Esfandiari 1,227,000
  12. Joe Serock 1,014,000
  13. Joe Sebok 992,000
    83. Peter Eastgate 927,000
  14. Kenny Tran 752,000
  15. Karl Marenholz 731,000
  16. JC Tran 720,000
  17. Prahlad Friedman 715,000
  18. Thierry Van den Berg 703,000
  19. Chris Bjorin 693,000
  20. South Cole 670,000
  21. Salvatore Bonavena 596,000
    137. Joe Hachem 540,000
  22. John Monnette 531,000
  23. Michael Greco 518,000
  24. Alex Jalali 505,000

Tableau de bord
185 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 8,000/16,000, ante 2,000 au départ du Day 6
Tapis moyen : 1,050,000

Les tables de départ de nos français

Table B16
1/ David Benyamine (France) 764,000
2/ Alex Jalali (Allemagne) 505,000
3/ Harry Kazazian (USA) 501,000
4/ Alex Prendes (USA) 1,661,000
5/ Billy McMahon (USA) 515,000
6/ Adam York (UK) 572,000
7/ Jordan Morgan (USA) 1,202,000
8/ Phil Ivey (USA) 1,380,000

Table B26
1/ Michael Merichko (USA) 667,000
2/ Mark Ader (USA) 611,000
3/ Randy Propson (USA) 1,326,000
4/ Marc-Etienne MacLaughlin (Canada) 1,881,000
5/ Antoine Saout (France) 893,000
6/ Edward Teens (USA) 421,000
7/ Frank Rusnak (USA) 903,000
8/ Aaron Coulthard (Canada) 901,000
9/ Karl Mahrenholz (UK) 731,000

Table B30
1/ Fernando Gordo (Argentine) 1,052,000
2/ ElkY (France) 973,000
3/ Seth Thomsen (USA) 302,000
4/ Steve Levy (USA) 1,278,000
5/ Alex Gurevich (USA) 674,000
6/ Scott Cook (USA) 1,365,000
7/ Don Tran (USA) 516,000
8/ Joe Sebok (USA) 992,000
9/ Fabrice Soulier (France) 1,663,000

Table B34
1/ Carter Swidler (Canada) 542,000
2/ François Balmigère (France) 1,871,000
3/ José Manuel Gomez Rebenaque (Espagne) 1,260,000
4/ Rifat Palevic (Finlande) 571,000
5/ Jake Adballa (USA) 571,000
6/ Mark Abrantes (Canada) 656,000
7/ Julien Brécard (Team Manager Winamax) 1,211,000
8/ Danny Smith (USA) 214,000

Table B40
1/ Michael Greco (UK) 518,000
2/ Bob Lauria (USA) 405,000
3/ Brennan Hanson (Canada) 1,288,000
4/ Loic Degrou (Qualifié Winamax King5) 801,000
5/ Jamie Brown (UK) 1,109,000
6/ Scott Bohlman (USA) 893,000
7/ Pual Baron (USA) 249,000
8/ Brent Catalano (USA) 413,000
9/ Kasper Cordes (Danemark) 4,352,000

Table G153
1/ Brian Hansen (USA) 549,000
2/ John Martin (USA) 673,000
3/ Bolivar Palacios (USA) 444,000
4/ Ian Woodley (UK) 1,005,000
5/ Ludovic Lacay (Team Winamax) 1,817,000
6/ Adam Bilzerian (St-Kitts) 1,056,000
7/ Joel Patchell (USA) 1,701,000
8/ Hamid Nourafchan (USA) 1,664,000

Outcast

J’ai l’habitude de faire mon entrée dans l’Amazon Room par la porte de service… Me faisant atterrir directement au milieu des tables de la Zone Bleue, où va se dérouler l’essentiel de l’action aujourd’hui. A peine avais-je poussé la porte ce matin, trente minutes avant le départ de la partie, qu’un employé d’Harrah’s venait à ma rencontre : « Euh… L’accès sera restreint aujourd’hui. Pas de « badges rouges » [médias non-officiels] autour des tables. On vous a aménagé un périmètre autour de la Zone. » Si je vous pouvoir observer les joueurs de loin, il me sera en revanche difficile de noter les flops et les hauteurs des mises.

Ainsi, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à la fin du Main Event, je ne serai plus en mesure d’observer l’action comme je le souhaite. Les trois dernières journées de mon reportage aux World Series of Poker 2009 se baseront surtout sur les entretiens que je pourrai avoir avec les joueurs durant les pauses.

Bref. A midi pile, le Day 6 commençait. Au micro, Jack Effel accueillait les joueurs en annonçant que la table finale serait atteinte autour du niveau 34 ou 35. Présentement, nous en sommes au niveau 21. Les trois prochaines journées s’étaleront donc sur quatre à six niveaux.

Retranché derrière les barrières, j’ai pu observer de loin quelques coups. David Benyamine à la table de Phil Ivey, misant gros sur le turn A-5-6-4. Son adversaire snap-fold et David montre [Ks][Jc] pour un bluff total. A côté, Fabrice Soulier à la table d’ElkY, misant lui aussi cher, 180,000, sur le turn [Kc][Qs][3h][Jc]. Son adversaire paie, et les deux joueurs voient tomber la rivière [Kh]. Fabrice checke. Son adversaire mise 150,000. Cinq bonnes minutes de réflexion du côté de Fabrice, qui finit par passer.

Un superviseur me laisse rentrer dans le périmètre quelques minutes, le temps de prendre quelques clichés de nos français. Je ne dispose que de quelques précieux instants, et la plupart de mes photos sont ratées. Peu importe.

Je retourne derrière la barrière, et vois Ludovic jouer un gros pot. Mais je ne dispose pas d’un angle de vue suffisamment bon pour comprendre quoi que ce soit à ce qui se passait.

Après une heure de jeu, 22 des 185 joueurs du Day 6 ont sauté. Nos huit français sont toujours en course.

Sur la table télévisée principale : Phralad Friedman. Sur la seconde : les deux dernières compétitrices féminines encore en course.

Julien Brécard : allez collègue !

Tableau de bord
163 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 8,000/16,000, ante 2,000 pendant une heure
Tapis moyen : 1,195,000

Les deux premières heures

Allez hop, je vous livre brut les infos que j’ai pu accumuler durant le Level 21 :

En début de Day 6, Antoine Saout a rapidement trouvé une situation idéale pour engager son tapis, payant une sur-relance all-in avec As-Roi. Il joue contre une paire de Valets, et remporte le coin-flip pour passer à 1,5 millions. Antoine a depuis trouvé une nouvelle table, assis à la droite du plus célèbre joueur en course (et aussi le plus dangereux) : Phil Ivey. Malgré ce tirage de table malheureux, Antoine positive : « C’est le premier joueur vraiment connu que j’affronte en six jours. »

Une table de la mort près du rail : JC Tran (vainqueur d’un second bracelet cette année), Nasr El Nasr (l’ami allemand du Team Winamax que nous avons interviewé en milieu de festival), Denis Phillips (finaliste du Main Event en 2008), Joe Hachem (champion du monde 2005) et Peter Eastgate (rien de moins que le tenant du titre). Wow, je ne comprends pas pourquoi cette table n’a pas été choisie pour figurer sur le podium ESPN.

Julien Brécard a démarré son tournoi tranquillement, volant les blindes à plusieurs reprises, puis éliminant un joueur short-stack avec KQ contre AT à tapis avant le flop, le faisant passer à 1,45 million. Plus tard, la table de Yuestud casse, et le voilà désormais en compagnie de deux joueurs hollandais de renom : Noah Boeken et Thierry Van Den Berg.

Ludovic Lacay est assis à une table « complètement folle », selon ses propres termes. Ses adversaires ne sont pas des stars du circuit, mais n’hésitent pas à jouer de gros pots avec des mains parfois surprenantes. Cela convient parfaitement à Ludo, qui est taillé dans le même. Pour preuve, ce gros bluff qui lui fait perdre 500,000 sur un board [Ks][Kc][3s][Kd][6s] : Ludo fait tapis sur la rivière hauteur 7. Son adversaire paie avec une couleur [Qs][9s], une bonne main, certes, mais qui ne peut battre qu’un bluff complet sur ce tableau !

Plus tard, Cuts rentabilise l’image qu’il s’est ainsi constituée en sur-relancant avec QQ. Son adversaire n’hésite pas une seconde avant de 4-bet à tapis avec 77. Ludo snap-call, bien sur, et remporte le pot. Il possède désormais 2,1 million.

Fabrice Soulier a perdu 400,000 d’entrée de jeu, mais a ensuite bataillé ferme pour remonter, et termine le premier niveau de la journée avec 2 millions. Il possédait QJ sur le coup tendu raconté dans le post précédent, soit deux paires au turn, et a sans doute pris la bonne décision en jetant ses cartes avec l’apparition du second Roi sur la rivière.

Enfin, notre qualifié Winamax Loic Legrou n’a guère bougé, avec 850,000 de tapis à la pause. Il a récemment vu arriver David Benyamine à sa table, avec un tapis similaire. Ses quatre co-équipiers du King 5 sont là pour soutenir leur ami.

François Balmigère est toujours en course : aucun de nos joueurs français n’a sauté pour l’instant, alors que le field est passé de 185 à 146 joueurs en deux heures de jeu. C’est bon, tout ça !

Tableau de bord
146 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 10,000/20,000, ante 3,000
40,288$ pour le prochain sortant
Tapis moyen : 1,334,000

Cooler ? Cool !

Roméo et Juliette, Harry et Sally, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, paire de Rois contre paire d’As : il y a des rencontres qui sont inévitables. Et au poker, il est bien entendu toujours agréable de se trouver du côté chanceux de la confrontation. C’est ce qui vient d’arriver au joueur du Team Winamax Ludovic Lacay durant les premières mains au retour de la pause.

C’est l’ami du Team Brice Cournut qui est venu à ma rencontre en courant pour me raconter comment s’est passé ce coup crucial de chez crucial :

« Un fish limpe en début de parole. Un autre relance à 70,000. Au cut-off, Ludo 3-bet à 225,000 avec sa paire d’As. De petite blinde, un quatrième joueur envoie le tapis pour 1,8 million. Les autres passent, et Ludovic paie, bien sur. Le coup était presque gagné d’avance : le relanceur initial a jeté As-Roi. »

Et c’est ainsi que Ludovic remportait l’un des plus gros pots du tournoi à ce stade, avec plus de 4 millions au milieu.

Peu après, Cuts voit arriver à sa droite un joueur au tapis encore plus imposant que le sien : le Texan Tom « DonkeyBomber » Schneider, avec plus de 5,5 millions de tapis.

Notre français manque quelques bluffs, perdant quelques centaines de milliers, puis récupère un morceau en value-bettant As-Valet sur la rivière [9s][7s][4c][Qd][Ah]. Tom Schneider paie, et muck en voyant la main de Ludo.

Nos huit français sont toujours en course, mais certains commencent à souffrir. L’un des équipiers de Loic Degrou m’a confié que le lillois est tombé à 500,000, soit 25 blindes : « Tout va très vite, maintenant. Tu manques un flop, tu passes après un 3-bet, ca suffit pour perdre beaucoup. »

ElkY est dans la zone rouge absolue avec dix blindes. Le bloggeur de PokerStars m’a raconté qu’il avait perdu avec As-Roi contre 55 sur un board K-5-3-3-8. Un autre joueur dans le coup possédait aussi As-Roi. Le joueur qui détenait le full n’a pas misé à la rivière !

Fabrice Soulier et Antoine Saout font partie du club des multi-millionaires avec 3 millions et 2,5 millions, respectivement. Fabrice a « run good », remportant une grosse coin-flip AK contre JJ, puis éliminant un joueur avec QQ contre AJ.

Je n’ai pas d’infos concernant Julien Brécard, David Benyamine et François Balmigère pour le moment : leurs tables sont hors de ma vue. J’essaierai de les trouver pendant le break – bon courage en ce qui concerne Benyamine.

Le second niveau de la journée se termine. On a perdu plus de soixante joueurs en quatre heures. Le rythme devrait se ralentir progressivement durant les prochaines heures, surtout quand on passera sous la barre des 100 joueurs.

Tableau de bord
120 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : bientôt 12,000/24,000, ante 3,000
Tapis moyen : 1,623,000

Les brèves du break

Quelques bouts d’info glanés durant la seconde pause de la journée. En direct du patio, où les températures crèvent le plafond… 42 degrés Celsius au bas mot.

Loic Degrou : est remonté à 1 million. « On est là pour durer. »

Fabrice Soulier : 3,2 millions. « J’ai joué un coup difficile avec [Ks][Kc]. Je relance, un mec me sur-relance. Je me contente de payer. Je n’aime pas le flop Q-9-2 car il pourrait bien avoir deux Dames. Je checke, il mise 200,000, je paie. Check/check sur le turn. La rivière est une brique : je value-bet 200,000, et suis payé par As-Dame. » Fabrice a gagné le maximum sur ce coup.

Julien Brécard : 1,5 millions. « J’ai relancé tous mes boutons. Au bout de la septième fois, la petite blinde me 3-bet. Je shove avec A-7 dépareillés. Payé par deux Dames. Pas de miracle : je tombe à 900,000. Après, je défends ma blinde contre deux joueurs avec [Th][8h]. Flop 8-3-2. Je check/call 100,000. Check/check sur le turn K. Rivière : 8. Pas mal. Je mise 150,000, je suis payé, et je gagne. Après, j’élimine un petit tapis avec Q-T contre A-J – il y avait 15 grosses blindes au milieu. »

Ludovic Lacay : 4,1 millions. « Je viens de prendre 1,3 million à Tom Schneider. Un joueur limp. Tom relance à 75,000 au bouton. De petite blinde, je sur-relancer à 250,000 avec [7d][3d]. Le limpeur passe. Tom paie. Flop 6-3-3. [rires]. Je mise 430,000, il paie. Turn : 6. Je checke, il mise 650,000. Je check/raise à tapis : il passe, un peu trop vite à mon goût. Pourquoi j’ai fait tapis sur le turn au lieu de payer ? Parce que je ne veux pas montrer ma main au showdown. Je préfère tout envoyer, pour garder le mystère de ma main s’il passe, et pourquoi pas me payer avec une overpaire. En plus, s’il bluffe ici, il ne fera pas de nouvelle tentative sur la rivière. Il n’y a donc rien de plus à gagner s’il n’a pas un gros jeu. »

David Benyamine, François Balmigère et Antoine Saout sont toujours en course, mais je ne dispose pas de plus d’infos pour le moment.

On va bientôt passer sous la barre des cent joueurs, et le champion en titre Peter Eastgate est toujours en course, de même que Joe Hachem, vainqueur de l’édition 2005 des WSOP. Aussi là : Phil Ivey, Joe Sebok, Antonio Esfandiari, Noah Boeken…

Fin du rush pour ElkY, éliminé en 122ème place (40,000 dollars de gains environ). Le meilleur joueur de tournois français termine dans les places payées du Main Event pour la deuxième année consécutive. La dernière main ? AK contre KK alors qu’ElkY était tombé à quinze blindes

Tableau de bord
117 joueurs restants
Blindes : 12,000/24,000, ante 3,000 pendant deux heures
Tapis moyen : 1,665,000

Fin de règne

Quelques clichés montrant à quoi ressemble l’Amazon Room en cette antépénultième journée des World Series of Poker 2009…

Les fantômes de l’Amazon Room hantent encore les Zones Orange et Rouge, désormais complètement vides.

Au fond, le banc de presse où j’ai travaillé ces 48 derniers jours

La Zone Bleue abrite les dernières tables du Main Event. Les spectateurs sont venus nombreux pour soutenir famille, amis et joueurs stars, comme…

… Phil Ivey, actuellement installé autour de la table télé secondaire…

… que voici

Sur le podium ESPN principal, joli casting avec Peter Eastgate, Joe Hachem et Dennis Phillips

Le reste des tables sont désormais interdites aux médias non-officiels. PokerNews étant en ce moment tombé en rade, victime de son succès, le public n’a que peu de news à se mettre sous la dent. Pas de site pour les médias officiels, pas d’accès pour les médias non-officiels : personne ne peut bosser. Ah, ironie, quand tu nous tiens.

La table de Ludovic, squattée en permanence par les caméras d’ESPN. Je ne peux pas m’approcher plus près.

Ludovic sérieux et concentré

Tableau de bord
110 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 12,000/24,000, ante 3,000
Tapis moyen : 1,771,000

Bon cru pour les français au Main Event

On vient de perdre le meilleur joueur français du monde. Une minute de silence, s’il vous plaît. Quelqu’un aurait un mouchoir ?

Pendant que je sèche mes larmes, rafraichissez vous la mémoire avec la liste des joueurs français ayant atteint les places payées au Main Event

  1. David Benyamine – 40,288$
  2. Bertrand « ElkY » Grospellier – 40,288$
  3. Estelle Denis – 36,626$
  4. Patrick Hanoteau – 32,963$
  5. Quentin Lae – 29,911$
  6. Antoine Dugast – 29,911$
  7. Rémy Biechel – 29,911$
  8. Antoine Amourette – 27,469$
  9. Mathieu Jaqmin – 27,469$
    428. Patrick Bruel (Team Winamax) – 27,469$
  10. Romica Mihailov – 23,196$
    547. Alexandre Roos (Staff Winamax) – 23,196$
  11. Luc Viry – 21,365$
    604. Anthony Roux (Team Winamax) – 21,365$

Ceux-là sont encore en course, et sont à une place du Top 100 :

Ludovic Lacay (Team Winamax)
Loic Degrou (Qualifié Winamax)
Julien Brécard (Team Manager Winamax)

Fabrice Soulier
François Balmigère
Antoine Saout

Temps mort

Après trois niveaux remplis d’action, il est temps de marquer un temps d’arrêt, avec une pause de 90 minutes arrive à point nommer pour calmer les estomacs vides tels celui de votre serviteur.

Six français sont toujours en course dans le Main Event après les éliminations des deux plus gros gagnants de l’histoire du poker tricolore, ElkY et David Benyamine. L’action s’est considérablement ralentie à l’approche du Top 100. Pour la première fois depuis le début de l’épreuve, dix minutes entières se sont passées sans que l’on assiste à une élimination. Un laps de temps qui s’allongera à mesure que l’on se rapproche des grosses sommes.

Ludovic a perdu plusieurs coups successifs pour tomber à 2,8 millions. Julien Brécard bataille dur pour se maintenir à 1,8 millions. Le tournoi devient de plus en plus difficile, et les choses n’iront pas en s’arrangeant, loin de là. Hé, personne n’a dit que gagner le plus gros tournoi de poker du monde était facile, après tout. Sans que personne ne fasse trop gaffe, Antoine Saout se rapproche de plus en plus des leaders avec cinq millions. Fabrice Soulier continue sur sa belle lancée. François Balmigère et Loic Degrou sont toujours là.

A très bientôt !

Tableau de bord
101 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 15,000/30,000, ante 4,000 au prochain niveau
Tapis moyen : 1,928,000

Copycat
Yuestud et Cuts jouent la même main - avec des résultats différents

J’en ai vues, des choses improbables durant mes cinq années passées à observer des tournois de poker professionnels. Mais je n’avais jamais été témoin d’une pareille scène. « C’est comme si le sort avait voulu se faire un kif », a commenté l’un des protagonistes peu après.

Quelques minutes après être revenus de pause-dîner, mes deux amis Julien Brécard et Ludovic Lacay étaient tous les deux à tapis à cinq minutes d’intervalle. Couverts tous les deux, risquant le tournoi le plus important de leur vie.

Tilt ? Fatigue ? Rush d’adrénaline causé par l’afflux de sucres et de graisses dans le sang ?

Non. Ils avaient tout simplement trouvé une paire de Rois, la deuxième meilleure main de départ au Texas Hold’em. Largement suffisant pour s’engager à tapis avant le flop.

Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’ils faisaient face à une paire d’As.

Vous avez bien lu : deux des trois joueurs du Team Winamax encore en course dans le Main Event avec moins de cent joueurs restants (sur 6,494 au départ) se sont retrouvés « all-in » presque simultanément, dans des confrontation en tous points identiques.

Ludovic, d’abord. L’action fut d’une extrême violence. Un joueur relance. Ludovic sur-relance, et cinq secondes à peine plus tard, les tapis étaient au milieu et les jeux retournés. Il y avait plus de 5,7 millions au milieu du tapis.

Debout, le pro du Team Winamax a attendu que les caméras d’ESPN arrivent pour filmer la scène. Son tournoi allait probablement se terminer là. Depuis le rail, la confusion régnait, chacun essayant de discerner ce qu’il se passait. Mais les Brice Cournut, Antoine Dugast et autres Antoine Amourette qui observaient la scène savaient bien que la situation était des plus désespérées en observant le visage dépité de Cuts. « Deux Rois contre deux As », souffle t-il. « J’ai passé un Roi », dit un autre, retournant le couteau plus profond dans la plaie.

Mais le clan français garde espoir. « Le Roi, allez ! » crient-ils en coeur. Au signal des producteurs, le croupier commence à retourner lentement les cartes communes. Une carte, deux cartes, trois cartes, quatre cartes, et aucun changement. Puis, la dernière. « OOOOOH » Commotion générale autour de la table. Ludovic fait brutalement volte face, puis se prend la tête entre les mains. Une réaction qui ne veut dire qu’une seule chose. La carte qui vient de tomber n’est pas celle à laquelle il s’attendait : le dernier Roi restant dans le paquet. Une carte qui fait la différence entre une élimination à la 98ème place, et l’accession au poste de chip-leader.

Ludovic n’en revient pas, et le clan français non plus. Les supporters de Cuts exultent. Ce dernier n’en revient pas. Il secoue la tête, un large sourire aux lèvres. Julien vient lui donner l’accolade. Il faudra cinq bonnes minutes au croupier pour compter le tapis de Ludovic, et lui remettre son bénéfice miraculeusement acquis.

A peine ais-je le temps de foncer jusque l’ordinateur pour mettre à jour le compte Twitter du Team Winamax, que celui de Manuel Bevand clignote : « Yuestud est à tapis ! » A toute vitesse, je fais le chemin en sens inverse.

Sur le visage de Yuestud, je lis la même expression que cinq minutes auparavant. Quelques secondes après avoir embrassé Ludovic, Julien s’est rassis à sa table, et a retourné deux Rois. Comme Ludovic, il s’est retrouvé à tapis, contre deux As. Mais cette fois, le croupier ne jouera pas le rôle de sauveur. La logique est respectée, et la deuxième meilleure main de départ reste en seconde place au terme des cinq cartes du tableau commun. Mon collègue et ami n’a plus qu’une poignée de jetons devant, qu’il engage quelques secondes plus tard, en vain. Dans un mouvement symétrique à celui observé juste avant, Ludovic vient donner l’accolade à Yuestud, qui ne peut retenir ses larmes.

J’ai eu l’occasion d’être témoin de dizaines et dizaines de moments similaires au cours de mon aventure sur le circuit pro. Tous les joueurs éliminés m’ont fait part du même sentiment. Durant tout le tournoi, on flotte sur un nuage, au dessus de tout le reste. On est complètement immergé, intensément concentré sur la partie. L’élimination survient comme une chute brutale, un retour à la réalité. On est stoppé dans son élan. Le rêve s’arrête net. Il faut plusieurs heures pour reprendre ses esprits, chasser de sa tête la déception, et finalement réaliser la portée de l’exploit qu’on vient d’accomplir. Celui d’un amateur éclairé qui a disputé pour la première fois les championnats du monde, et à battu près de 6,400 joueurs pour terminer dans le top 100. Bravo, mon pote.

Ainsi, Ludovic et Julien ont risqué leur partie à quelques minutes d’intervalle. L’issue fut fatale pour l’un d’entre eux. Cuts poursuivra désormais son parcours en solo. En position de chip-leader, avec seulement 81 joueurs restants dans le plus gros tournoi du monde.

Tableau de bord
81 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 20,000/40,000, ante 5,000
Tapis moyen : 2,400,000

King 5 : un succès pour les NPC All Stars !

Loic Degrou est le dernier français éliminé en date, tombé en 87ème place, après un move à tapis qui s’est heurté à une paire de Valets. Loic était totalement relax, pas le moins du monde remué, quelques minutes à peine après la fin de son parcours de six jours dans le tournoi. « C’est pas bien grave. Il fallait bien que quelqu’un sorte en 87ème place », rigole t-il. « C’était vraiment une belle aventure. »

En effet. Les cinq équipiers sont restés unis tout au long du tournoi, et se partageront la somme de 57,991 dollars, ayant tout décidé avant le départ de l’épreuve que, quoi qu’il arrive, leurs gains seraient mis en commun. Félicitation à tous. Et peut-être à l’année prochaine ?

Les « Npc All Stars », vainqueurs du King5 version 2009, triomphant à Vegas : Vivien Guihard, Michael Loublier, Loic Degrou, Emerick Mineau, et Geoffrey Doco

Quatre français passent le sixième tour
Record absolu aux WSOP

Il est une heure du matin à Las Vegas : le Day 6 du Main Event des World Series of Poker vient de se terminer avec 64 joueurs restants. A une exception près, les cinq éditions précédentes du plus gros tournoi du monde avaient vu le dernier français en course tomber bien avant ce stade. Rien de tout cela ici : ils sont encore quatre à pouvoir prétendre à l’exploit. Un quatuor de professionnels, avec ça, dont un joueur du Team Winamax.

Tous ont survécu à six longues journées qui ont vu 99% des 6,494 partants tomber les uns après les autres. Pour Ludovic Lacay, Fabrice Soulier, Antoine Saout et François Balmigère, la table finale n’est plus un mirage lointain. Dans deux jours, elle pourrait bien se transformer en réalité.

Le prix de la journée la plus folle revient sans aucun doute à Ludovic Lacay. Le toulousain a fait tourner la tête à ses adversaires, relançant et sur-relançant à tour de bras sans jamais baisser le rythme. Quelques fois, il avait du jeu. Le reste du temps, pas vraiment. Et surtout, il y a eu ce coup sensationnel, à tapis avant le flop avec paire de Rois contre paire d’As, un tourbillon d’émotions qui s’est soldé dans la liesse avec l’apparition d’un Roi sur la rivière, quelques minutes avant que Yuestud ne dispute exactement la même main – avec des résultats funestes.

Fabrice Soulier est depuis presque dix ans l’un des joueurs emblématiques du poker français. Son septième (!) cash des World Series 2009 sera quoi qu’il arrive le plus beau de tous. J’ai plus m’entretenir quelques minutes avec Fabrice – ses impressions seront postées un peu plus tard.

Enfin, Antoine Saout et François Balmigère, les deux révélations de ce Main Event. Pour tout vous dire, je n’ai guère pu observer le second, restrictions médias obligent. Le premier a livré une prestation tout à fait impressionnante, réalisant quelques coups fumants, notamment un très gros call avec cinquième paire contre Cuts.

Et le reste des survivants, alors ? Le chip-leader Darvin Moon est un amateur complet ne jouant jamais dans les casinos, ne jouant jamais en ligne, se contentant de disputer une partie hebdomadaire dans un club d’anciens combattants. Incroyable, mais vrai.

Dans le top 10, deux stars du poker, des vraies : Phil Ivey et Antonio Esfandiari. Ivey, bien sur, voudra terminer ses WSOP de manière spectaculaire après avoir déjà remporté deux bracelets. Avec 6,345 millions de tapis, difficile de le placer à une autre position que celle de favori. Une victoire au Main Event entérinerait définitivement la légende. Esfandiari, lui, peine à faire tourner la machine depuis quelques années, après de nombreux succès au WPT et aux WSOP au début de la vague « poker » de 2003/2004.

Après l’élimination du tenant du titre Peter Eastgate, Dennis Phillips est le dernier joueur en course a avoir déjà disputé la finale de l’édition précédente des WSOP. Le comptable du Missouri avait adéchainé les passions dans les médias traditionnels américains : on peut imaginer le nombre d’articles qui serait écrits s’il pouvait rééditer son exploit. Définitivement une bonne chose pour le poker.

Parmi les autres personnalités, on notera aussi la présence de Joe Sebok (le beau-fils de Barry Greenstein, type en or et fondateur de l’excellent site PokerRoad.com) et Tom Schneider (joueur de l’année aux WSOP 2007 avec deux bracelets remportés cette année là)

Pour finir, une pensée pour Julien ElkY, David Benyamine, Julien Brécard et le qualifié Winamax Loic Degrou, tous les quatre tombés aujourd’hui.

La septième journée du Main Event débutera mardi à midi, heure locale. L’objectif du jour : atteindre les trois dernières tables, soit 27 joueurs. Combien de français en feront partie ? Voici les candidats :

Ludovic Lacay (Team Winamax) – 5,965,000

Antoine Saout – 5,195,000

Fabrice Soulier – 3,025,000

François Balmigère – 2,025,000

Tableau de bord
64 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 25,000/50,000, ante 5,000 au départ du Day 7
Tapis moyen : 3,000,000

Les chip-counts officiels

Top Ten

1/ Darvin Moon (Oakland, USA) 9,745,000
2/ Billy Kopp (Erlanger, USA) 8,245,000
3/ Phil Ivey (Las Vegas, USA) 6,345,000
4/ Steven Begleiter (Chappaqu, USA) 6,315,000
5/ Ludovic Lacay (Toulouse, Team Winamax) 5,965,000
6/ Antonio Esfandiari (Las Vegas, USA) 5,430,000
7/ Antoine Saout (Saint-Martin des Champs, France) 5,195,000
8/ Ben Lamb (Las Vegas, USA) 4,975,000

Quatre français

5/ Ludovic Lacay (Toulouse, Team Winamax) 5,965,000
8/ Antoine Saout (Saint-Martin des Champs) 5,195,000
29/ Fabrice Soulier (Las Vegas) 3,025,000
45/ François Balmigère (Toulouse) 2,025,000

Les joueurs notables

3/ Phil Ivey (USA) 6,345,000
6/ Antonio Esfandiari (USA) 5,610,000
12/ Jeff Schulman (USA) 4,745,000
24/ Eugene Katchalov (USA) 3,300,000
34/ Tom Schneider (USA) 2,895,000
43/ Dennis Phillips (USA) 2,305,000
48/ James Akenhead (UK) 1,655,000
56/ Joe Sebok (USA) 1,000,000
60/ Prahlad Friedman (USA) 840,000

A noter qu’il ne reste que deux joueurs scandinaves en course au départ du Day 6 : le danois Benjamin Jensen, avec un tapis de 1,5 millions, et le finlandais Miika Puumalainen, avec 3,2 millions.

Composition des tables françaises

Table B4
Deux français, et le meilleur joueur du monde : croisons les doigts pour que cette table soit filmée par ESPN ! Ludovic possède heureusement la position sur le meilleur joueur du monde en question : des coups passionnants nous attendent.

1/ Ludovic Lacay (Team Winamax) 5,965,000
2/ Marco Mattes (Allemagne) 3,470,000
3/ Scott Sitron (USA) 1,330,000
4/ Christopher Bach (USA) 2,765,000
5/ Manuel Labandeira (USA) 765,000
6/ Tommy Vedes (USA) 5,430,000
7/ Fabrice Soulier (USA) 3,025,000
8/ Phil Ivey (USA) 6,435,000

Table B6
1/ Miika Puumalainen (Finlande) 3,200,000
2/ François Balmigère (France) 2,025,000
3/ Dennis Phillips (USA) 2,305,000
4/ Joseph Cada (USA) 3,880,000
5/ Steve Sanders (USA) 3,360,000
6/ Joe Sebok (USA) 1,000,000
7/ Nick Maimone (USA) 4,900,000

Table B7
1/ Antoine Saout (France) 5,195,000
2/ Bradley Craig (USA) 2,445,000
3/ Corrado Montagna (Italie) 860,000
4/ Jeff Duvall (UK) 3,935,000
5/ Michael Jansen (USA) 820,000
6/ Gabriel Vezina (Canada) 1,250,000
7/ Prahlad Friedman (USA) 840,000
8/ Eugene Katchalov (USA) 3,300,000