redirection

WSOP 2009 - Main Event - Jour 1B

Reportage par Benjo dés 21h

Retour sur le Day 1A

Toutes les informations qui suivent ont été trouvées dans le fichier Excel gracieusement envoyé aux médias chaque matin par l’organisation des World Series of Poker. Leur constante aide et sympathie durant l’ensemble du festival doit ici être saluée.

La durée extrêmement courte du Day 1A (quatre niveaux de deux heures, et on en parle plus) couplée à l’excellente structure (300 blindes au départ) ont résulté en seulement 300 éliminations durant le premier jour, sur 1,116 au départ.

Le Top 10 est des plus cosmopolites, avec, c’est une surprise, la présence d’un joueur français dont je n’ai jamais entendu parler :

  1. Eric Cloutier (Canada) 150,750
  2. Lee Redmond (UK) 134,275
    3. Jean Docquier (France) 122,750
  3. Marcucci Gianluca (Italie) 118,000
  4. Peter Buermann (?) 117,400
  5. Ebrahim Mourshaki (USA) 116,025
  6. Balazs Botond (Hongrie) 113,000
  7. Alexander Grishchuk (Russie) 111,875
  8. Jimmie Guinther (USA) 110,425
  9. Arthur Rhea (USA) 109,275

Au total, onze joueurs ont écrit « France » à côté de leur nom et prénom hier soir – le Team Winamax consituant presque la moitié de cette équipe :

  1. Jean Docquier 122,750
    126. Arnaud Mattern (Team Winamax) 62,575
  2. Manuel Bevand (Team Winamax) 60,000
  3. Antony Lellouche (Team Winamax) 55,150
  4. Ludovic Lacay (Team Winamax) 53,425
  5. David Frederic 45,600
    311. Julien Brécard (Team Manager Winamax) 44,375
  6. Nicolas Ragot 44,375
  7. Joel Ranieri 36,775
  8. Otto Richard 31,000
  9. Stéphane Bazin 15,850
  10. Julien Cohen-Solal 9,300

American Dream

Comme disait la prof d’histoire à ses élèves dans le film Dazed and Confused, à propos de la fête nationale américaine, « N’oubliez pas que le 4 juillet, vous célébrez une bande d’aristocrates blancs esclavagistes qui ne voulaient pas payer d’impôts. »

C’est qu’on fête l’indépendance des États-Unis d’Amérique en ce jour férié, ce qui nous empêchera pas de jouer aux cartes durant une bonne partie de la journée, bien au contraire. Après tout, le poker est le passe temps préféré des américains depuis plus d’un siècle, et ils sont quelques uns à voir en les joueurs professionnels d’aujourd’hui les nouvelles incarnations du rêve américain, des « self-made men » obéissant à leurs propres règles, et régissant leur liberté eux-mêmes, descendants lointains des cow-boys du Far West.

Et pour beaucoup, les troubles actuels que subit le poker en ligne sur le sol yankee ces temps-ci constitue une violation des libertés individuelles de chaque citoyen, principe sacré inscrit dans la Constitution signée il a exactement 233 ans aujourd’hui.

Bref, chez les Américains, on ne plaisante pas avec la liberté. Aujourd’hui, ils sont un petit millier à avoir exercé leur droit inaliénable de mettre 10,000 dollars en cash sur la table pour disputer le plus gros tournoi de poker du monde. La deuxième journée de départ du Main a démarré à midi, après l’écoute de l’hymne national, qui a fait lever tout le monde, américains et étrangés mélangés.

En 1971, sous prétexte de couvrir une course de motos organisée par un milliardaire local, Hunther S. Thompson se rendait à Las Vegas en quête du… rêve américain, rien de moins. Cela a donné « Las Vegas Parano ». Le regretté parrain du journalisme « gonzo » en retrouverait-il des traces s’il entrait dans l’Amazon Room aujourd’hui ?

Le programme du Main Event

Vendredi 3 juillet : Day 1A (821 survivants sur 1,116 partants)
Samedi 4 juillet : Day 1B
Dimanche 5 juillet : Day 1C
Lundi 6 juillet : Day 1D
Mardi 7 juillet : Day 2A
Mercredi 8 juillet : Day 2B
Jeudi 9 juillet : repos
Vendredi 10 juillet : Day 3
Samedi 11 juillet : Day 4
Dimanche 12 juillet : Day 5
Lundi 13 juillet : Day 6
Mardi 14 juillet : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Mercredi 15 juillet : Day 8 (jusque 9 joueurs)

Et, beaucoup plus tard :

Samedi 7 novembre : Day 9 (jusque 2 joueurs)
Mardi 10 novembre : Tête à tête final

La structure

Le Day 1 sera plus court que d’habitude, avec quatre niveaux au lieu de cinq (et songez qu’en 2006, six niveaux étaient joués jusque quatre heures du matin !)

Tapis de départ = 30,000
Niveaux = 120 minutes
Midi - Level 1 : 50/100
14h30 - Level 2 : 100/200
16h30 – Pause dîner 90 minutes
18h – Level 3 : 150/300
20h30 – Level 4 : 150/300, ante 25
22h30 – Fin du Day 1

C’est plus ce que c’était

« C’est tellement plat. En cinq ans, je n’ai jamais vu un Main Event avec aussi peu de buzz dans la salle. »

Ainsi parle un vétéran de la presse poker américaine. Ayant assisté aux quatre derniers championnats du monde de poker, je ne peux qu’approuver. Disparue est l’atmosphère de fête et de cirque de l’édition 2006, année du « pic » du poker en ligne, avec 8,600 participants au Main Event. Trois ans plus tard, on dirait bien que le plus gros tournoi de l’année va enregistrer une nouvelle baisse de sa participation – il va être difficile de dépasser les 6,000 inscrits, alors qu’ils étaient 6,350 en 2007 et 6,800 en 2008.

Mon ami superviseur Steve Frezer avait raison : le 4 juillet, l’américain moyen pique-nique en famille, et emmène les enfants regarder le feu d’artifice. C’est un jour férié qui n’est pas consacré au poker, et les effets s’en ressentent dans l’Amazon Room. Avec moins de 1,000 participants, le Day 1B sera sans doute la plus petite des quatre journées de départ.

Ce qui ne veut pas dire que l’on va se tourner les pouces. De nombreux joueurs français sont au en course. Allons-y :

Michel Abécassis a démarré à la table du Champion du Monde 2003 Chris Moneymaker. Photo à venir. Les autres champions du monde au départ sont Amarillo Slim, Doyle Brunson (en table ESPN), Robert Varkonyi, Carlos Mortensen et Him Bechtel. J’ai aussi vu Salvatore Bonavena (le nullissimme vainqueur de l’EPT Prague), Luca Pagano, Andreas Hoivold, Barry Greenstein et Todd Brunson.

Guillaume « Johny 001 » de la Gorce remporte un pot préflop avec AK durant le premier niveau.

Tallix a démarré à la même table que l’ami du Team Winamax Nicolas Babel (photo ci-dessous) Anthony est monté à 30,000 après avoir bien rentabilisé une couleur max.

L’un des quatre bracelets français est de sortie aujourd’hui… Lequel ? Regardez de près la gravure. J’ai vu Patrick relancer à 300 depuis la BB après trois limpeurs, puis check/raiser le flop TT6. Le joueur du Team Winamax montre deux Rois après un fold de son adversaire français inconnu. Deux minutes plus tard, Patrick paie mourant une mise de 1,100 sur la rivière [7h][Ah][Jh][Ad][3h], annonçant « Tu as surement la Dame. ». Son adversaire montre [Qh][Tc], Patrick muck [Th][Ts].

A la table de Benjamin Pollack, le bruyant américain Raymond Davis a pris la quasi-totalité du tapis d’un joueur avec [Qs][Ts]. Trois des cinq cartes du tableau étaient [Ks][Js][9s]. What else ?

Après quelques semaines de vacances dans les îles, le finaliste de l’Event à 2,000$ Antoine Amourette est de retour à Vegas pour un dernier tournoi

Samy Khireddine

Rémy Biechel

Patrick Hanoteau (de la bande à Cescut, Pollack, Esquevin…)

Fabrice Soulier

Le belge Jean-Yves Desmoort

En couple :

Pascal Perrault

Et non loin, son épouse Lise Vigezzi (à la table de Vicky Coren)

Kara Scott

Level 2

Sur un flop [Qs][7s][3c], Patrick Bruel mise 800. Il est payé par le bouton, tandis que le troisième joueur dans le coup (début de parole) jette ses cartes. Turn [9d]. Patrick envoie une deuxième cartouche avec un bet de 1,700. Payé à nouveau. Check/check sur la rivière [Jh]. « Ace high », dit Patrick. Son adversaire retourne [Kc][Qc] : la main gagnante. Patrick possède à peu près son stack de départ après trois heures trente de jeu.

Pas loin, Rémy Biechel évolue à la table du hongrois Peter Traply, vainqueur de l’épreuve de Shootout à 5,000 dollars. Le populaire français a augmenté son tapis d’environ 50% : il pointe à 45,000, donc.

Guillaume de la Gorce mise sur un flop [Qd][6h][2s], et ne trouve aucun payeur. Johny001 est assis derrière un stack de 30,000, et je n’ai rien d’autre à ajouter pour le moment.

Un français de plus dans notre radar : Eric Sfez, issu du milieu du backgammon. Son tapis en fin de level 2 ? 29,000.

Gros coup à la table de Samy Khireddine – ce dernier ayant passé dès le flop [Ks][Js][6s]. Un joueur mise le pot, et est payé deux fois. Turn : une brique. L’agresseur mise à nouveau, 8,000, et est payé une seule fois. Rivière : un [9d] qui ne fait rentrer qu’une seule main : QT. Les deux joueurs checkent, et le second joueur montre effectivement la quinte max, ayant payé deux fois un montant énorme pour un tirage à huit outs seulement. Son adversaire montre K-J pour deux paires, un peu dégouté.

Tallix pointe à 40,000, tandis que Nicbab est tombé à 21,000. Y a t-il eu collision ? Le joueur du Team Winamax confirme. « Nicolas a essayé de me bluffer dès le début du tournoi. Je mise avec [6d][7d] sur le flop [5s][8h][2d]. Il paie. Turn [9h]. Je mise à nouveau, et il me check/raise. J’ai la quinte max. Je paie. Rivière : un coeur. Il mise 4,000, et je paie. Il m’a dit avoir un 5, et transformé sa main en bluff. » Nicbab ne se laisse pas abattre, et vient de remporter un pot avec une mise sur le turn [6h][6s][2h][Ks].

« On run sacrément good », me dit l’ami du Team Winamax Benjamin Pollak. Le parisien pointe déjà à 70,000, signant le meilleur départ français d’avant pause-dîner. « J’ai floppé trois brelan, dont un très juteux avec 44 contre AT sur un flop A-T-4. » Pollak évolue avec Raymond Davis et Hoyt Corkins, le cow-boy qui a récemment troqué le Stetson contre une casquette de base-bell plus classique. Les deux ont joué un coup étrange. « Plusieurs joueurs limpent. Je relance de petite blinde avec deux Rois. Hoyt me limp-reraise à 3,200. Je paie. On checke le flop (hauteur Dix). Je mise sur la rivière, et il passe. Etrange qu’il a fait ça avec une mauvaise main. »

Chris Moneymaker, ici en photo avec Michel Abécassis, fut l’un des premiers joueurs notables éliminés du Day 1B du Main Event. « C’est assez simple », m’explique le joueur du Team Winamax. « Il était short, un joueur a relancé, il a envoyé tapis avec deux Dix. Quelqu’un a payé avec deux As. » De son côté, Michel a effectué un bon départ, et pointe à 37,000.

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 900 au départ environ)
Blindes : 150/300 après la pause-dîner (90 minutes)
Tapis moyen : un peu plus de 30,000

*** PAUSE DÎNER ***

Comme hier, les superviseurs ont envoyé les joueurs en pause dès 16 heures 30. Pas un horaire habituel de dîner pour un joueur de poker, mais pas le choix. 90 minutes de break. On se retrouve vers 18 heures, heure locale.

Level 3

Les chiffres officiels de la participation au Day 1B sont tombés – c’est mon bon ami le Docteur Pauly qui m’a transmis l’information : ils étaient 873 au départ de la seconde journée d’introduction du Main Event. C’est tout simplement le plus petit Day 1 depuis que les World Series of Poker se sont installées au Rio en 2005. D’un autre côté, des tonnes et des tonnes de joueurs sont attendus pour les deux journées qui viennent, au point que Jack Effel a envisagé un moment de rajouter un niveau aux Day 1C et 1D (pour ensuite rééquilibrer durant les Day 2A et 2B). Mais l’idée à semble t-il été abandonnée. Plus d’infos à venir.

En tout cas, une chose est sûre : ces Day 1 à plusieurs vitesse, c’est plus possible. Il faut revenir au bon vieux système, où les joueurs n’ont pas le choix de leur journée de départ. L’ordinateur tire le Day 1 de départ au hasard, et comme ça, au final, chacune des journées compte à peu près le même nombre de joueurs. Histoire d’éviter les casse-tête aux organisateurs, dont la mission est de ne refuser personne au Main Event, et qui pourraient donc bien faire face à 3,000 joueurs pour le Day 1D. Va t-on être obligé d’ouvrir des tables dans le parking ?

Mais qu’importe, place aux nouvelles françaises. Patrick Bruel écoute « C’était l’hiver » de Francis Cabrel sur son Ipod, et possède environ 20,000. « Plein de mauvais petits coups », commente t-il. « Je perds 1,000 par-ci, 1,000 par-là, avec des As-Roi, des As-Dame… »

Etant un mauvais journaliste, je ne connais toujours pas l’identité du joueur français assis face à Patrick. Mais je peux vous raconter un coup bizarre qu’il vient de jouer. Le flop est [Js][Tc][5h]. L’ami français checke (il est dans les blindes). Un autre joueur checke, et le troisième mise 4,400. Le français mini-relance à 9,800. Le troisième joueur fait tapis à son tour pour 38,000. Le premier miseur réflechit une plombe avant de passer. Le français jette ses cartes presque aussitôt ! Min-raise pour info ?

J’avais manqué Bruno Fitoussi en table 15. « Il ne s’est encore rien passé », dit Bruno, qui pointe à 21,000. Pas loin, notre ami belge Jean-Yves Desmoort n’a pas bougé avec 33,000. Antoine « Solody » Amourette a fait progresser son tapis pour atteindre 40,000. Il a laissé tomber le combo pardessus en cuir-tongs qui l’avait rendu célébré en début de mois pour arborer une veste noir aux couleurs du site par lequel il s’est qualifié.

Sur un flop [Ac][Qh][2c], Johny checke de grosse blinde, puis paie les 1,100 misés par le bouton. Le turn est un [Ts] qui n’entraîne pas d’action. Sur la rivière [2s], Johny value-bet son [Ac][3h] pour 3,000. Il est aussi payé par [Ah][Jh] : le pot est partagé. Le joueur du Team Winamax possède 33,000, pas beaucoup plus que le tapis de départ, mais l’abondance de jetons verts de 25 suggère un style plutôt actif.

Tallix possède 53,000, et continue d’attaque sans relâche son camarade de table Nicolas Babel. « Je crois que c’est un vilain coup », dit Tallix. « Je relance à 1,100 avec [7d][5d] après qu’un joueur ait limpé. Nicbab paie de grosse blinde, et le limpeur paie. Flop [Kc][9c][7h]. Tout le monde checke. Turn [2s]. Le limpeur mise un montant ridicule : 600. Je dois payer avec n’importe quoi. Mais là, Nicbab check/raise à 3,100. Je peux avoir la meilleure main. Je paie. La rivière est un 7 : j’ai chatté un brelan. Je mise 5,300. Il paie et muck. Je me demande s’il avait un bon Roi, où s’il a fait un « hero call » avec hauteur As… » Résultat des courses : Nicbab est tombé à 15,000.

Un petit coup « small-ball » dont Fabrice Soulier est friand : cinq joueurs voient le flop dans un pot limpé. [2h][7h][3d]. La grosse blinde « donk » 600. Payé par Fabrice, et la petite blinde. Tous trois checkent le turn [9d]. Rivière : [Jh]. Check des blindes. Fabrice remporte le coup avec une mise de 2,025. Son tapis de 60,000 s’est probablement construit grâce à plusieurs coups similaires, calmement, et en ne montrant que rarement ses cartes.

Michel Abécassis a perdu deux gros coups avant la pause, de manière assez malchanceuse. Le premier ou Michel trouve deux As, et voit un flop Hauteur Roi contre un seul joueur. Il paie le « donk-bet » adverse, et fait de même sur le turn. La rivière est une Dame, et son adversaire checke. Sentant un piège, MIK22 checke derrière, et perd contre Roi-Dame (deux paires). Plus tard, Michel floppe la main-max, tirage presque max avec [Qd][9d] sur [Jd][Td][8c]. Il se retrouve un tapis contre un brelan de 8, et crucifié par la « doublette » sur le turn. Deux coups qui font tomber Michel à 8,000. Il remonte prestement en trouvant une quinte sur le turn : le tapis est avancé au milieu sur la rivière (qui complète un possible tirage couleur), et un peu d’acting sera nécessaire pour faire payer son adversaire. Dernier compte en date pour MIK : 28,000.

Patrick Hanoteau poursuit son bonhomme de chemin avec 60,000, tandis que Pascal Perrault reste patient avec 32,000.

La francophonie

Notre ami belge Pierre Neuville pointe à 55,000.

Finaliste de l’épreuve de No-Limit à 2,000 dollars où s’étaient illustrés Tallix et Almira, la québécoise Laurence Grondin possède elle aussi 55,000 après cinq heures de jeu.

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 873 au départ)
Blindes : bientôt 150/300, ante 25 (le dernier niveau de la journée)
Tapis moyen : 35,000 environ

Level 4

Pascal Perrault fut le premier sortant français notable de la journée, tombant avec AA contre KJ – on murmure dans les milieux autorisés bien informés que l’argent est parti sur un flop K-J-X. Source : un espion infiltré au syndicat des pharmaciens-joueurs de poker.

Patrick Bruel semble souffrir avec 15,000 – ce qui reste un tapis tout à fait confortable aux blindes 150/300, ante 25. C’est là la beauté de cette structure : on peut jouer huit heures, perdre la moitié de son tapis de départ, et quand même posséder quarante blindes au départ du Day 2. Dans la plupart des tournois, 40 blindes est considéré comme un gros tapis en début de seconde journée.

C’est ce que se dit Rémy, qui possède 32,000 après être monté plus tôt à 43,000. « Je ne peux rien faire depuis trois heures. Les rares fois où j’essaie de voler, je me fais sur-relancer. Mais on ne peut pas gagner un tournoi si gros sans passer par ce genre de périodes. »

Big Papa Brunson et Chris Moneymaker ont été éliminés aujourd’hui. J’ai retrouvé deux champions du monde encore en course :

Amarillo Slim est presque complètement retiré du monde du poker. Mais il ne manquerait pour rien au monde un tournoi qu’il a gagné à une époque où les plupart des joueurs en course aujourd’hui étaient encore dans le berceau– s’ils étaient nés. Le Texan pointe à 47,000, et à l’air alerte malgré son âge avancé.

Greg Raymer, lui, possède 39,000. Je viens de le voir miser 4,000 sur un board [Qs][Ah][2s][Kh][6h], suffisant pour faire passer Alex Kravchenko.

Benjamin Pollak continue sa progression, et n’hésite pas à 3-bet une relance du bouton depuis la petite blinde, avec [9c][8s]. Il obtient le respect demandé : son adversaire passe.

« Il ne se passe pas grand chose pour l’instant », soupire Johny. Mais le joueur du Team Winamax a tout de même un coup intéressant à me raconter. « Je paie une relance avec K-J au bouton. Je floppe une gutshot sur Q-9-4. Je paie une mise de 750. Turn 6. Il checke, je mise 1,100. Il check/raise à 4,100. Je réflechis : ferait-il ça avec un gros jeu ? Non, ça ressemble plus à 78 ou JT qui transforme sa main en bluff. Je paie. La rivière est une Dame. Check/check. Il a TJ et je remporte ce gros pot – durant le deuxième niveau – avec hauteur Roi. »

Fabrice Soulier est notre chip-leader français à quelques dizaines de minutes de la fin du Day 1B, avec un tapis de 87,000.

Tableau de bord
Des tas de joueurs restants (sur 873 au départ)
Blindes : 150/300, ante 25 pendant encore 40 minutes
Tapis moyen : autour de 34,000

Le Team Winamax au complet passe le Day 1B

Ils étaient quatre joueurs de l’équipe W au départ de la seconde journée d’intro du Main Event… Après huit heures de jeu, ils sont quatre à emballer leur tas de jetons, qu’il retrouveront le 7 juillet pour le Day 2A.

Michel Abécassis a vécu une journée difficile, émaillée de plusieurs mains « à accident », et s’est battu pour rester en course. Il reviendra dans trois jours avec un tapis de 19,000. Guillaume de la Gorce termine avec 35,000, ayant perdu deux gros coups en toute fin de journée. Son colloc’ Tallix le dépasse avec 59,000. Patrick Bruel est resté sage avec 20,000, tendant tout de même un bluff sur la dernière main de la journée – il est payé sur le turn et la rivière par hauteur As, et ne peut montrer que hauteur Roi.

Quid des autres français ? Benjamin Pollak et Fabrice Soulier réalisent les meilleures performances tricolores du Day 1B, avec respectivement 105,000 et 110,000. « J’ai continué de flopper des brelans », m’a dit Pollak avec un sourire. « Je me suis même permis d’en jeter un sur le turn : mon adversaire avait un brelan supérieur. » Benjamin a aussi augmenté son tapis avec un gros bluff durant le dernier niveau. Rémy Biechel est au dessus de la moyenne avec 45,000, de même que Bruno Fitoussi avec 36,000. Antoine Amourette s’est senti malade toute la journée, mais a tout de même accumulé assez de jetons pour terminer à 55,000. Samy Khireddine est à 24,000, Nicolas Babel aussi. Enfin, notre ami belge Jean-Yves Dermoort possède 36,000. Pour les autres, on fera le point au début du Day 1C, dimanche à midi heure locale.

Il reste deux journées de départ – le Day 1C, et le Day 1D. La rumeur va bon train sur le banc de presse : ces deux journées vont être littéralement blindées de monde. Selon mes informations, on attend entre 3,500 et 4,500 joueurs au total sur le reste des Day 1. Ce qui pose un problème logistique : en effet, si l’on se base sur les chiffres d’hier, seulement 25% d’éliminations vont se produire. Les salles de convention du Rio ne seront tout simplement pas assez grandes pour accueillir plus de 2,800 joueurs pour le Day 2B. La faute au système d’inscription, qui permet aux joueurs de choisir leur jour de départ (une bonne idée en soi), et à la fâcheuse tendances des joueurs de justement choisir de commencer leur tournoi le plus tard possible.

La solution la plus simple a été décidée en fin de journée, et m’a été confirmée « off the record » par un organisateurs : on jouera un niveau de plus lors des Day 1C et 1D, pour tenter d’avoir le plus d’éliminations possible, et éviter une raz de marée au départ du Day 2B. Les joueurs du Day 2A joueront à leur tour cinq niveaux pour rattraper leur retard. Bref, un vrai merdier qui aurait pu être évité en ne prenant pas la décision stupide de jouer quatre niveaux hier et aujourd’hui.

Une affaire à suivre demain : nous aurons des tas et des tas de joueurs à suivre lors d’une journée qui durera deux heures supplémentaires.

Entretien au bord de la piscine

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day39.flv[/video]