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WSOP 2009 - Main Event - Jour 1A

Cry the Last Dance

Amazon Room, 10 heures 40. Le plus gros tournoi de poker du monde va démarrer dans un peu moins de quatre-vingt dix minutes. Après 56 épreuves réparties sur 37 jours, il est temps de se mettre en piste pour une dernière danse. Après toutes ces épreuves de Omaha, Stud, Razz, High-Low, Deuce to Seven, HORSE, il est temps de mettre tout le monde d’accord avec l’épreuve finale des championnats du monde : le Main Event des World Series of Poker, quarantième édition. Un tournoi à l’importance pouvant être comparée dans d’autres domaines aux Oscars, au Superbowl, à Roland Garros, au Salon de la l’Agriculture où la fête du Chien (organisée chaque année à Prisches, Pas-de-Calais)

Le départ du « Big One » fait toujours naître en moi des sentiments partagés. C’est aujourd’hui, alors que la première des quatre journées de départ va commencer, que l’on peut entrevoir la fin du festival. Deux longs mois s’achèvent. Pour les joueurs qui vont être éliminés aujourd’hui et durant les trois jours qui viennent, il n’y a plus de tournoi à jouer, rien que du vide : il va être temps de rentrer à la maison. Une petite poignée d’entre eux auront réalisé un profit. Une grande majorité aura perdu de l’argent, ou, au mieux « break even » et terminé « à jeu. » Pour les journalistes, il s’agit du tournoi le plus difficile et le plus important à couvrir : il arrive en dernier, alors que la fatigue a atteint son point maximal. Alors que beaucoup songent déjà à rentrer à la maison, c’est le moment où l’effort est maximal pour toutes les personnes impliquées : joueurs, organisateurs, et médias.

Je couvre aujourd’hui mon quatrième Main Event des WSOP. Si le décor et les principes de bases de l’épreuve n’ont guère changé depuis 2006, les temps sont cependant bien différents. Le plus gros tournoi de l’année a vu sa participation fluctuer au gré des législations et de l’humeur économique.

En 2006, le poker était en plein boom. Tous les sites de jeu en ligne qui comptaient était présents, et les satellites avaient tourné à plein régime durant les mois qui avaient précédé l’épreuve. Quand Jamie Gold fut déclaré vainqueur après deux semaines de combat, il avait battu pas moins de 8,772 joeuurs.

Avance rapide jusque l’année suivante : le monde du poker américain se réveille tout juste de la gueule de bois post-UGEIA. Une loi qui mit un brutal coup d’arrêt au développement du jeu en ligne outre-atlantique, en rendant compliquées les transactions financières entre les banques et les sites de jeu. A de rares exceptions, la plupart des sites de jeu en ligne fermèrent leurs portes aux américains, et le field du Main Event subit une baisse drastique pour la première fois de son histoire, avec presque 2,500 joueurs de moins.

L’année 2008 ne fut pas exactement celle du rebond. Le Main Event vit sa participation augmenter quelque peu par rapport à 2007, sans pour autant atteindre les sommets de 2006. Cette année fut surtout celle du retour en grâce des « beaux » vainqueurs, avec le couronnement d’un vrai pro, Peter Eastgate, le jeune danois effaçant des mémoires les souvenirs controversés laissés par les victoires de Jamie Gold et Jerry Yang.

Alors bien sur, la question reste la même chaque année : combien de joueurs ? J’ai appris par une source bien informée qu’ils n’étaient de 3,000 inscrits il y a 24 heures. Un chiffre qui ne veut rien dire, les joueurs ayant pris l’habitude de s’inscrire à la dernière minute. J’estime que ce chiffre va au moins doubler avant la cloture des inscriptions, dans trois jours, quatre heures après le départ du Day 1D.

Pour l’heure, c’est le Day 1A qui nous intéresse. Je serai au poste durant les cinq niveaux de deux heures prévus aujourd’hui. Nous suivront principalement les dizaines et dizaines de joueurs français au départ, en particulier les pros du Team Winamax. Manuel Bevand, Antony Lellouche, Davidi Kitai, Arnaud Mattern et Ludovic Lacay sont au départ aujourd’hui. Sans oublier notre cher Team Manager Yuestud, qui a décidé de tenter sa chance après des WSOP profitables financièrement.

En piste pour la dernière danse des World Series of Poker 2009 ! Comme en 2008, le Main Event s’arrêtera pour trois mois une fois la table finale atteinte. Voici les programme des deux prochaines semaines :

Vendredi 3 juillet : Day 1A
Samedi 4 juillet : Day 1B
Dimanche 5 juillet : Day 1C
Lundi 6 juillet : Day 1D
Mardi 7 juillet : Day 2A
Mercredi 8 juillet : Day 2B
Jeudi 9 juillet : repos
Vendredi 10 juillet : Day 3
Samedi 11 juillet : Day 4
Dimanche 12 juillet : Day 5
Lundi 13 juillet : Day 6
Mardi 14 juillet : Day 7 (jusque 27 joueurs)
Mercredi 15 juillet : Day 8 (jusque 9 joueurs)

Et, beaucoup plus tard :

Samedi 7 novembre : Day 9 (jusque 2 joueurs)
Mardi 10 novembre : Tête à tête final

Le Day 1 sera plus court que d’habitude, avec quatre niveaux au lieu de cinq (et songez qu’en 2006, six niveaux étaient joués jusque quatre heures du matin !)

Tapis de départ = 30,000
Niveaux = 120 minutes
Midi - Level 1 : 50/100
14h30 - Level 2 : 100/200
16h30 – Pause dîner 90 minutes
18h – Level 3 : 150/300
20h30 – Level 4 : 150/300, ante 25
22h30 – Fin du Day 1

Jack Effel (directeur du tournoi) et Jeffrey Pollack (commissionnaire) donnent le départ

Pollack présente aux joueurs la récompense ultime : le bracelet du Main Event – un bracelet différent, plus gros que celui donné aux 56 vainqueurs précédents

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur plein au départ)
Blindes : 50/100
Tapis moyen : 30,000

En route pour le Main

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day37.flv[/video]

Cours collectifs

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day38.flv[/video]

Break

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day38_1.flv[/video]

Detective work

Chaque année, le modus operandi reste le même au départ de chaque Main Event : le premier niveau consiste en un long jeu de piste à travers les couloirs du centre de convention du Rio. Deux objectifs : lister les joueurs français, et estimer le nombre de joueurs au départ.

Je me suis d’abord rendu dans la Brasilia Room, m’attendant à la trouver pleine comme chaque année. Mais surprise : seulement onze tables étaient actives. J’ai reconnu le discret anglais Julian Gardner autour de l’une d’entre elles.

Dans la Miranda Room, deux satellites pour le Main Event sont en cours : les gagnants pourront choisir de disputer le Day 1B, 1C ou 1D. Mais aucune table du « Big One » n’y est ouverte.

Retour donc dans l’Amazon Room. J’ai compté 29 tables dans la zone Rouge (les cash-games sont ouverts), 39 tables dans la zone Orange, 50 tables dans la zone Bleue, et 5 tables dans la zone Verte. A cela, il faut ajouter les deux podiums ESPN, où l’on retrouve entre autres Sam Farha, Lex Veldhuis, Eli Elezra et Allen Cunningham.

Ce qui nous donne un total de 136 tables. Autour de chacune d’entre elles sont assis 8 ou 9 joueurs – les sièges vides servirait à accommoder l’arrivée des retardataires. Résultat des courses : environ 1,156 joueurs ont pris le départ aujourd’hui. Un petit Day 1A, qui sera surement suivi de gros Day 1B et 1C, ceux-ci se jouant samedi et dimanche, permettant à des centaines d’amateur américains (surtout les californiens) de se rendre à Vegas pour le week-end, et rentrer bosser dès lundi en cas d’élimination.

Davidi Kitai a été éliminé durant le premier niveau : je vous raconterai ce qui s’est passé dans le prochain article.

Passons au casting, en images :

Team Winamax

Arnaud Mattern a vécu deux heures très actives, mais pas dans le sens escompté. Assis à la table de Steve « MrSmokey1 » Billiriakis, FrenchKiss a perdu d’entrée un pot de 15,000 avec une quinte contre une couleur trouvée par son adversaire sur la rivière. Puis vint une mauvaise rencontre : deux paires contre couleur. Et une paire de Rois, perdante elle aussi, et une quinte runner-runner adverse, et top-paire contre une quinte en batailles de blindes. En une heure, le tapis d’Arnaud avait fondu pour passer de 30,000 à 17,000. Le joueur du Team W ne s’est pas laissé démontant, bluffant avec un succès un pot ayant été 4-bet préflop, pour remonter à 22,000.

Ludovic Lacay : « Avec seulement quatre niveaux et des tapis de départ de 30,000, ça va quand même être dur de sauter le premier jour… »

Comme il vous l’a abondamment raconté sur Twitter (la photo ci-dessus le montre en pleine action), Manub a lui aussi vécu un mauvais départ. Son tapis a été divisé par deux durant le premier niveau. « Mais c’est encore très jouable », dit-il.

Comme chaque année, le Main Event est pour Antony Lellouche son premier, et dernier tournoi de No-Limit Hold’em des World Series of Poker. « J’ai envie de m’amuser, et j’ai faim de cartes », dit-il.

Un pot énorme s’est très vite développé à la table d’Antony. Poryah Nazari, le vainqueur de l’EPT Bahamas a réussi à investir plus de 8,000 avant le flop aux blindes 50/100. Il a été payé par un joueur français que je ne connais pas. Les deux joueurs ont checké le flop [Qc][9h][6d]. Nazari a misé 10,000 sur le turn [Td]. La rivière a apporté un [Ks], les deux joueurs ont checké. Le français inconnu a montré [Js][Jc]… Nazari n’avait pas mieux !

Le Local Hero Rui Cao a longuement dominé l’épreuve de Short-Handed à 5,000 dollars avant de finalement s’incliner en 39ème place. Une grosse déception qu’il essaiera de dissiper en allant loin dans la Main Event, une épreuve où il avait terminé dans l’argent en 2008.

Notre cher Team Manager Yuestud dispute son premier Main Event. « J’ai jamais été aussi nerveux », dit-il, et on a pas de mal à le comprendre.

Les autres français

Régis Burlot

Nicolas Ragot

Stéphane Bazin

Les favoris du Team Winamax

Soren Kongsgaard

Jason Mercier

Les célébrités

Jason Alexander (l’inoubliable Georges Constanza de la série Seinfeld) et le rappeur américain Nelly

Les commentateurs EPT

Juan Manuel Pastore (Espagne)

Illya (Russie)

Les autres joueurs au départ : le champion du monde Berry Johnston, le mari de Céline Dion René Angelil, Philippe D’Auteuil, Freddy Deeb, Kenny Allaert, Roland de Wolfe, Dragan Galic…

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur environ 1,200 au départ)
Blindes : 100/200 pendant deux heures
Tapis moyen : un poil plus de 30,000

Early movers

Ludovic Lacay effectue le meilleur départ du Team Winamax – son tapis a plus que doublé en trois heures de jeu. Fidèle à sa tradition, Cuts se montre très loose et agressif. Je l’ai observé jouer trois coups en quatre mains – des coups qu’ils a tous gagnés.

Je l’ai vu par exemple payer une relance de grosse blinde, puis check/caller sur le turn [Th][5d][4c], avant de remporter le coup en misant sur le turn [8d]. Ludovic avait K-6 pour… hauteur Roi.

Même topo la main suivante : Ludovic sur-relance depuis la petite blinde. Le relanceur initial passe, mais le cut-off paie. Sur le flop [Kc][6c][4h], Ludovic mise 2,800. Son adversaire relance à 7,200. Sentant qu’il fait face à un bluff-contre-bluff, Ludovic mise 22,000 avec son [Ad][Qd], et fait aussitôt folder son adversaire.

Plus tôt, Cuts avait remporté un gros coup en jouant « chatte-agro » comme on dit. « Je relance à 300 avec [Ah][2h]. Un joueur très serré sur-relance à 1,500. Deux As ou deux Rois, j’imagine. Je paie. Flop [Jh][7h][7d]. Je check/raise ses 2,500 à 7,500. C’est payé. Turn [Qc]. Une bonne carte je pense – très dur de payer avec deux Rois maintenant. Je mise 12,000. Payé. Là je ne sais pas encore si je vais bluffer la rivière, il me reste 10,000. Mais c’est un coeur : je fais tapis, et il passe.

Sur un tableau [Th][9h][2c][Qh][Qd], Julien « Yuestud » Brécard mise 1,300. Son adversaire dit « I call », et montre [Qc][Jd] pour un tirage de quinte par les deux bouts transformé en brelan runner-runner. Yuestud montre [Qs][Js] pour exactement la même chose. Le pot est partagé. Notre cher Team Manager pointe à 40,000, tout comme Antony Lellouche.

On termine avec les mauvaises nouvelles – qui ne manqueront pas de continuer à arriver régulièrement durant les joueurs qui viennent, il s’agit d’un tournoi de poker après tout, il n’y a jamais grand monde qui quitte le tournoi avec le sourire : 90% des joueurs sautent, 9% sont payés mais ne gagnent pas grand chose par rapport à l’entrée, 0,9% gagnent une relativement belle somme, et le 0,1% deviennent très riches, laissant une seule personne avec une vraie satisfaction, le vainqueur final.

Bref, Davidi Kitai est le premier joueur du Team Winamax a subir l’élimination dans cette épreuve. Le coup en entier :

Davidi relance à 250 avec [Qc][Tc]. Brad Garret (l’acteur de Everybody Loves Raymond) min-raise à 500. Deux joueurs paient. Un autre sur-relance à 1,500. Davidi paie, et deux autres joueurs font de même. Quatre joueurs voient donc le flop

9-T-Q. Davidi a trouvé deux paires. Le relanceur initial mise 3,000. Davidi paie. Garret fait de même.

Turn 2. Le relanceur initial mise 6,000. David envoie tapis pour 15,000. Garret jette ses cartes. L’autre joueur paie avec – évidemment, au vu de la séquence de mise – une paire d’As. Davidi est gros favori jusqu’à l’apparition de la rivière : un 9 qui donne à son adversaire deux paires supérieures.

Rien à se reprocher pour le champion du monde belge du Team Winamax, qui reste quand même gagnant à Vegas grâce à sa belle finale dans l’épreuve de Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars. On se donne rendez-vous à la rentrée des tournois européens, quelque part à la fin du mois d’août… Comme on a dit !

Tapis moyen
Plein de joueurs restants (sur 1,200/1,300/1,400 au départ)
Blindes : 100/200 pendant 30 minutes, et après on va manger
Tapis moyen : un peu plus de 30,000, mais pas beaucoup

Pause-dîner

Hop, après seulement quatre heures de jeu, le Day 1A du Main Event va s’arrêter pour 90 minutes. Je vous livre l’ensemble des chip-counts des joueurs français repérés aujourd’hui – pour l’instant, le bilan provisoire est positif (rappel : chacun avait commencé avec 30,000) :

Ludovic Lacay (Team Winamax) 62,000
Rui Cao (Local Hero Winamax) 50,000
Julien Brécard (Team Manager Winamax) 48,000
Nicolas Ragot 45,000
Antony Lellouche (Team Winamax) 41,000
Arnaud Mattern (Team Winamax) 33,000
Manuel Bevand (Team Winamax) 26,000
Régis Burlot 20,000
Stéphane Bazin 16,000

Random hands

Le flop est [9s][9c][Ts]. Les trois joueurs impliqués dans le coup checkent. Le turn est un [4c], et entraîne la même action. Sur la rivière [7c], quelqu’un se décide enfin à miser. Un joueur paie, l’autre (Ludovic Lacay) passe. Le miseur montre [9h][Td] pour un full floppé. Ludovic rigole : « Je me demande combien j’aurais perdu si j’avais misé sur le turn. »

Dès la main suivante, Ludovic voit à nouveau le flop, relancant en milieu de parole et trouvant un payeur au bouton. Sur [Kh][Qd][8s], Ludovic mise 1,000, il est payé. Sur le turn [As], il double la mise, et est payé. Il ne reste plus que 5,000 à son adversaire, qui mise plus de la moitié de ce montant sur la dangereuse rivière [Td] après un check de Ludovic. Le joueur du Team Winamax jette ses cartes.

Avec 63,000, Cuts pointe toujours parmi les chip-leaders du Day 1A – ce qui, a ce stade, ne veut pas dire grand chose, il faut l’admettre. Comment une bonne place au classement pourrait avoir une quelconque signification alors que plus de 75% des participants au Main Event n’ont même pas encore joué une seule main ?

L’excentrique Mark Telstscher a fait son apparition à la table d’Antony Lellouche. Les deux se sont très vite retrouvés dans un pot à trois joueurs. Antony possède T-9 de petite blinde. Pas d’action sur le flop [Ad][Jc][7c]. Pareil sur le turn [2c]. Sur la rivière [4d], Teltscher mise 1,950 dans le pot de 800. Antony réflechit, et paie avec hauteur Dix. Son adversaire anglais jette immédiatement ses cartes, et Antony empoche le pot en faisant de même, empêchant le reste de la table de se rendre compte qu’il vient de faire un excellent call.

Après une démarrage difficile, Manuel Bevand se sent mieux : il a repris des couleurs pour passer à 34,000, son plus haut point en cinq heures de jeu.

Arnaud Mattern relance à 800 en début de parole – il est payé par son voisin de gauche. Sur le flop [Jd][Ts][2h], les deux joueurs checkent. Arnaud mise 1,125 sur le turn. Son adversaire relnce à 3,750. Arnaud réflechit, et paie. Pas d’action sur la rivière [8s] : Arnaud gagne le coup avec son [Qc][Jh]. Plus tard, Arnaud value-bet [Jc][3d] sur un board K-K-J-K-A. Il est payé par Steve Billiriakis, qui ne peut montrer mieux.

Quelques batailles de blindes… Sur un board [7c][4d][As][3s][4h], la petite blinde checke. C’est un pot énorme, avec plus de 30,000 au milieu. La grosse blinde décide de transformer sa paire de Rois en bluff, et mise 16,000. Snap-call de la petite blinde, qui montre [Ad][Jc]. A la table d’à côté, Ramzi Jelassi mise 3,200 depuis la petite blinde sur un tableau [7d][9d][9h][6s][6d]. « Incroyable », maugrée la grosse blinde, qui finit par payer. Ramzi montre 9-3 pour un full. Son voisin laisse apercevoir un 6 avant de jeter ses cartes.

Tableau de bord
Plein de joueurs sur restants (sur 1,200/1,300/1,400 au départ)
Blindes : 150/300 pendant encore une heure
Tapis moyen : Entre 32,000 et 35,000

Catching a break

Arnaud Mattern n’est pas un grand fan de Twitter, et préfère me faire part de ses progrès par des SMS privés, me laissant ensuite le choix de les publier ou non. C’est ainsi que j’ai pu me tenir au courant de tous les coups difficiles que le champion EPT de Prague a joués tout au long des trois premiers niveaux. C’est comme si Arnaud perdait facilement de gros morceaux de son tapis à la faveur des bad-beats que lui infligeaient ses adversaires, pour ensuite remonter la pente lentement, jeton par jeton, à coups de bluffs et value-bets très fins. Bref, une partie sur la corde raide, difficile, où l’on se demande en permanence à quelle sauce on va être mangé.

Puis arrive ce texto : « J’ai doublé à 72,000. Détails à venir. » A ce moment là, j’étais sur le côté en train de discuter avec le superviseur Steve Frazier (on débattait sur la participation au Day 1B de demain, qui tombe le jour de la fête nationale américaine – j’estime qu’il y aura plus de joueurs qu’aujourd’hui (chiffre officiel du Day 1A : 1,116 inscrits) car il s’agit justement d’un jour férié, et d’un samedi de surcroit. Steve désapprouve : la fête nationale, c’est sacré, et tous les joueurs ayant une famille vont aller pique-niquer avec femme et enfants, et regarder le feu d’artifice. C’est lui l’américain de service, alors je fais confiance à son avis) Bref, à ce moment là, j’étais à six mètres de la table d’Arnaud. Je fonce à sa rencontre, et il me raconte le coup :

« Je relance avec [5d][5c]. Payé par deux joueurs, dont un qui annonce qu’il va m’attrapper – j’ai été assez actif depuis le début. Flop A-K-7 dépareillés. Je c-bet, c’est payé une fois. Turn 5. Je mise 3,800. On me relance à 10,000. Je paie. Rivière 2 qui ne complète que 3-4. Je checke, et mon adversaire fait tapis – un gros overbet. Je réfléchis, et paie. Je jouais contre 6-8 qui a décidé de bluffer son tirage manqué. »

Rui Cao, de son côté, continue de monter son tapis sans apparemment avoir joué un seul gros pot. Il n’y a pas eu beaucoup de showdowns non plus. « J’ai remporté la plupart de mes coups en misant au flop ou au turn après que tout le monde ait checké. » Le Local Hero Winamax profite aussi de son image. « Le reste du temps, on me paie avec tout et n’importe quoi. J’ai beaucoup bluffé, et me suis fait attraper quelques fois. Ça paie.

Sur un flop [Js][8h][2s], la petite blinde checke. Ludo checke de grosse blinde. Une dame se faisant faire un massage très spécial par un type musclé checke aussi (grosso modo, l’opération consiste en une légère caresse du dos, du bout des ongles– au moins ça ne doit pas faire trop mal) Le quatrième joueur impliqué dans le coup mise 1,200. L’action revient à la petite blinde qui paie. Ludovic check/raise à 4,400. La dame sur-relance à 10,000, presque un min-raise. Tout le monde passe, y compris Ludo qui dit « si elle n’a pas un brelan, je n’y connais rien. » Ludo possède 73,000, ce qui le place plus que jamais parmi les chip-leaders.

En table télévisée, son pote Lex Veldhuis développe un style similaire, ayant déjà fait tapis avec hauteur Roi sur la rivière, non pas une fois, mais deux fois – on le sait car le hollandais a montré ces bluffs, qui n’ont pas été payés. Il possède 70,000 à l’heure actuelle.

Notre Team Manager adoré Julien Brécard pointe à 42,000. « J’ai mal joué, mais j’ai fait un carré, ça aide. »

Après une dernière pause, les joueurs ont repris la partie pour disputer le dernier niveau de la journée. Ludovic disait tout à l’heure qu’il serait difficile de sauter le premier jour. Ceux-là y sont arrivés : Nelly, Jan Von Halle, Freddy Deeb, Mark Vos, Pieter de Korver (champion EPT Monte Carlo), Gabe Kaplan, George Danzer, Jerry Yang.

Le top 10 des joueurs en vue, par www.worldseriesofpoker.com :

Dragan Galic 110,000
Jeff Williams 100,000
Jeremy Ausmus 88,000
Radek Stockner 84,300
Eli Elezra 84,300
Keven Stammen 74,000
Bryan Colin 72,000
Michael Kamran 72,000
Scott Hall 72,000
Phi Nguyen 71,000

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 1,116 au départ)
Blindes : 150/300, ante 25 pendant deux heures
Tapis moyen : environ 38,000

One hour to go

La publication de la liste officielle des 1,116 joueurs du Day 1A m’a permis de découvrir quelques partants français dont je n’ai pas encore mentionné la présence aujourd’hui. Dont acte.

Patrick Bueno
Julien Cohen-Sohal
Frédéric David
Thibaut Durand
Alexandre Luneau
Otto Richard
Ernst Schmejkal

Il est un peu tard pour partir à leur recherche – tout au mieux peut-on espérer que tous ces gens avanceront jusqu’au second tour, pour qu’on puisse les suivre le 7 juillet, à l’occasion du Day 2A.

Antony possède 50,000 à une heure de la fin de cette première fournée. Manuel Bevand fait des hauts et des bas depuis le début de la journée. La dernière tendance est à la baisse avec 24,000. Jason Alexander (alias Georges Constanza dans la série Seinfeld) possède 70,000. Plutôt pas mal pour une célébrité qui ne dispute qu’une poignée de tournois par an. Ambiance garantie à sa table, qui comporte un collègue de sitcoms, Brad Garret, rendu célèbre par Everybody Loves Raymond (je n’ai jamais regardé mais le type en question a l’air rigolo)

Nicolas Ragot écoute Bob Dylan sur son Ipod, prouvant qu’il est un homme de goût. Son tapis fait des hauts et des bas à une table difficile. Je l’ai vu 3-bet de petite blinde une relance de bouton, empochant ainsi les jetons au milieu. La main suivante, Ragot complète au bouton après un limp du cut-off. La petite blinde fait de même, et la grosse checke (note : attention, « la grosse » fait référence au BB, pas à une femme corpulente)

Le flop [Kd][Jc][5h] est checké. La grosse (note : toujours la BB) mise 1,000 : Nicolas est le seul payeur sur le turn [9c]. Rivière [2d]. La grosse (note : pas de changement, on parle toujours bien de la BB) mise 5,000 pour un joli overbet.

« Qu’est-ce que tu as ? » demande Nicolas, perturbé.
« Je sais pas. Et toi ? », répond la grosse (note : je pense que vous avez compris, à ce stade)
« J’ai Roi-Dix », répond Nicolas, qui dit probablement la vérité. Nicolas paie, et se voit montrer deux paires J-5 qu’il ne peut battre – une jolie « spéciale BB ». Il tombe à 26,000.

Rui Cao a perdu un coup qui l’a fait tomber à 25,000. Je l’ai vu relancer UTG, se faire payer deux fois, puis remporter le pot avec une mise sur le flop 8-6-3. Le croupier retourne sa main sans le faire exprès : une paire de 5. Sympa, le croupier.

Tableau de bord
Plein de joueurs restants (sur 1,116 au départ)
Blindes : 150/300, ante 25
Temps restant sur l’horloge : 40mn29s
Tapis moyen : dans les 38,000

C’est un peu court, jeune homme

C’est Arnaud Mattern qui eut l’insigne honneur de décider du nombre de mains restants à jouer à dix minutes de la fin du temps réglementaire. Steve Frazer lui a tendu cinq cartes en eventail, face cachée. Arnaud a tiré un trois – qui était en fait le chiffre le plus bas qu’il pouvait sélectionner. « Très bon choix », ont fait remarquer ses camarades de jeu à la table.

Cinq minutes plus tard, c’était fini, et les joueurs comptaient et emballaient leurs jetons dans un sac plastique. Le nombre de joueurs restants n’était pas affiché. Je pense qu’ils sont 720 environ à avoir survécu sur les 1,116 au départ.

On a perdu Rui Cao trente minutes avant la conclusion de la journée. J’ai perdu Régis Burlot, qui n’était plus assis à son siège de départ. A l’exception de ces deux là, et de Davidi Kitai, éliminé durant le premier niveau, tous les joueurs qui nous avons suivi aujourd’hui ont survécu. Saluons notamment la performance de Manub, qui a fait un très joli call durant le dernier niveau pour remonter en flèche. Le point, par ordre décroissant :

Arnaud Mattern (Team Winamax) 62,575
Manuel Bevand (Team Winamax) 61,000
Ludovic Lacay (Team Winamax) 56,000
Antony Lellouche (Team Winamax) 56,000

Nicolas Ragot 45,000
Julien Brécard (Team Manager Winamax) 44,000
Stéphane Bazin 15,800
Régis Burlot : OUT
Rui Cao (Local Hero Winamax) : OUT

Célébrités et favoris du Team Winamax

Jason Mercier 40,000
Jason Alexander 85,000
Soren Kongsgaard : OUT
Nelly : OUT

Les français que nous avons manqués - on fera le point sur les survivants demain

Patrick Bueno
Julien Cohen-Sohal
Frédéric David
Thibaut Durand
Alexandre Luneau
Otto Richard
Ernst Schmejkal

Et voilà… La première des premières journées des championnats du monde est terminée… Plus tôt que les années précédentes en raison de la décision des organisateurs de raccourcir le programme. On se retrouve samedi à partir de midi, heure locale (21 heures en France) pour… exactement la même chose : une salle pleine de joueurs de poker, des tapis de départ de 30,000, et quatre niveaux de deux heures. Bonne journée à tous !

Bilan (part 1)

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day38_2.flv[/video]

Bilan (part 2)

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day38_3.flv[/video]