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WSOP 2009 - Main Event - Finale

Les supporters français

Shuffle up and deal !

Le moment que l’on attendait tous ! La légende Doyle Brunson et le champion en titre Peter Eastgate ont donné le départ, devant une salle toute entière debout. C’est parti pour une très longue journée de poker : on jouera jusqu’à ce qu’il ne reste plus que deux joueurs.

Je ne pourrais vous raconter tous les coups, à la fois parce que c’est impossible techniquement, et parce que je n’ai pas le droit. Mais vous serez au courantde chaque développement sur Twitter. Je posterai ici au moins une fois par heure, et plus si l’on assiste à des éliminations.

Tableau de bord
9 joueurs restants (sur 6,494 au départ)
Blindes : 120,000/240,000, ante 30,000 pendant 7 minutes

La foule en délire

[video]https://www.winamax.com/img/coverage/WSOP2009/MEFinale/francais.flv[/video]

Une heure, 25 mains

Main #1 : Tout le monde passe jusque Jeff Shulman qui relance à 1,250 million au cutoff. Relance à six BB : belle entrée en matière. Moon, Akenhead et Ivey passent.

Main #2 : Eric Buchman relance à 575,000, et prend les blindes et ante.

Main #3 : Joe Cada relance à 620,000 UTG+1. Il empoche blindes et ante. « Faudra vous habituer ! », gueule quelqu’un dans la section de supporters de Cada. Aucun flop après trois mains, toutes remportées par un joueur différent.

Main #4 : Joe relance UTG, et obtient le même résultat. Comme on s’y attendait, personne n’a envie de sauter le premier.

Main #5 : Tout le monde passe jusque Steve Begleiter qui relance à 620,000 au bouton. Il remporte le pot.

Main #6 : Les blindes sont désormais à 150,000/300,000, ante 40,000. L’action arrive rapidement jusque Kevin Schaffel qui relance à 750,000 au hi-jack. Antoine Saout va défendre sa grosse blinde. Le premier flop de la finale est [As][7h][Qh].

Antoine checke. Kevin mise 1,5 millions : Antoine snap-folde.

Main #7 : Tout le monde passe jusque Steve qui relance à 775,000 deux places avant le bouton. Cela lui suffit pour gagner le pot.

Main #8 : James Akenhead relance UTG à 800,000. Tout le monde passe jusque Darvin Moon qui, de grosse blinde, annonce « reraise. » Il avance 1,8 millions. James réflechit, et passe.

Main #9 : Depuis le hi-jack, Joe Cada relance pour la troisième fois en neuf mains, à hauteur de 750,000. Au bouton, Jeff Shulman 3-bet à 2,2 millions. Cada abandonne. Les gros tapis font parler la poudre !

Main #10 : Encore une fois, l’action démarre chez Joe, qui retente sa chance avec une mise de 750,000. Tout le monde passe jusque Phil Ivey en grosse blinde. Il défend, et l’on voit un second flop. [Kh][4d][3d]. Phil checke. Cada réfléchit au montant de son c-bet : un petit million seulement. Comment interpréter cette mise ? Phil passe.

En dix mains, seuls les trois short-stacks Ivey, Akenhead et Saout n’ont pas encore gagné un pot. Pire, ils ont investi leurs jetons dans une relance ou un call, et abandonné ensuite.

Main #11 : Darvin limpe au cut-off. Tiens, tiens. Ivey complète de petite blinde. Schaffel marque un temps de pause, et ajouté 900,000.

Attention les yeux : l’action revient à Darvin, qui annonce son intention de relancer, pour 3 millions au total ! Un move très très inhabituel, appelé « New-York backraise ». Ivey et Schaffel passent. Il ira loin, le bucheron.

Main #12 : Au bouton, Phil Ivey relance à 800,000, et remporte son premier pot de la finale. Il était temps !

Main #13 : Batailles de blindes ! Begleiter complète depuis la petite. Buchman ne l’entend pas de cette oreille, et ajoute 650,000. Begleiter n’est pas très chaud pour jouer hors de position contre un bon joueur possédant un bon tapis : il abandonne.

Main #14 : Jeff Shulman relance à 1,250 millions en début de parole. Encore une belle relance, 4 BB cette fois. « All-in », annonce… Phil Ivey ! Le meilleur joueur du monde est au hi-jack. De grosse blinde, Joe Cada semble avoir une décision. Le silence se fait dans la salle. On retient son souffle. Paire de Dix, paire de Valets ? Ou peut-être mieux ? Il s’agit des WSOP, après tout. Personne ne veut s’en aller si tôt. Personne ne veut s’en aller tout court. Joe jette ses cartes. Shulman fait de même, beaucoup plus rapidement.

Main #15 : 825,000 chez Eric Buchman au bouton. Et on en reste là après un fold de Cada, et un fold de Saout.

Main #16 : Moment de vérité ! Antoine Saout fait tapis pour 7,7 millions après une relance de Buchman depuis le cut-off. Il n’est pas payé. Les supporters français s’essuient le front, puis crient aussi fort que possible.

Main #17 : Phil Ivey relance en début de parole à 800,000, une mise suffisante pour remporter le pot.

Main #18 : Tiens, un flop. Bataille de blindes entre Darvin et James. Le pot n’est pas relancé. Darvin mise sur le flop (hauteur As, pas eu le temps de noter), et remporte le pot.

Main #19 : Darvin Moon est au bouton. Tout le monde passe jusqu’à lui : il en profite pour relancer à 1,200,000. Quatre grosses blindes. Akenhead passe avec un soupir. Ivey jette ses cartes sans montrer aucune émotion.

Main #20 : En début de parole, Eric Buchman relance à 800,000 : personne ne veut le payer.

Main #21 : Une autre bataille de blindes. Schaffel et Begleiter. [Ac][8d][6s]. Schaffel mise, et gagne.

Main #22 : Plus d’image sur les deux écrans géants posés de part et d’autre de la salle. « Put in back on », pleurent les spectateurs. L’image revient. En début de parole, Joe Cada relance à 900,000. Begleiter reraise à 2,250,000 depuis la petite blinde. Cada jette ses cartes.

Main #23 : Tout le monde passe jusqu’au même Begleiter qui mise 800,000 au bouton, et obtien un fold de Buchman et Cada.

Main #24 : Phil Ivey relance à 800,000 en milieu de parole. A l’écran, on voit Buchman préparer un 3-bet depuis le bouton. « 2,200,000 total », dit Jack Effel au micro. Les blindes passent, et l’action revient au meilleur joueur du monde, qui abandonne.

Main #25 : A nouveau, Ivey relance, pour le même montant. Il prend les blindes et ante.

Observations après une heure de partie

  • Jeff Shulman porte un sweat capuche aux couleurs du groupe Phish, ce qui le rend un peu plus sympathique.

  • Dans le public : Phil Hellmuth (le coach de Jeff), Barry (le papa), mais aussi Chris Ferguson, Daniel Negreanu, Howard Lederer… Côté anglais, il y a Karl Marenholz, Neil Channing, Praz Bansi et Maria Demetriou. Cliff « JohnnyBax » Joséphy, le backer de Joe Cada, est présent.

  • Entre les mains, des pubs défilent sur les écrans situés de part et d’autre de la salle, provoquant le mécontentement du public, qui aimerait voir les joueurs.

  • L’ambiance est toujours aussi survoltée après une heure de jeu, mais on sent que les spectateurs attendent avec impatience une « vraie » main : un tapis payé, par exemple, ou pourquoi pas une élimination. Lors des WSOP de Londres, il avait fallu attendre cinq heures pour voir le premier sortant.

  • Darvin Moon est le grand gagnant de la première heure, ayant remporté tous les pots qu’il a joué, et surpris son monde avec un 3-bet, et un joli limp-reraise.

A suivre, après une pause de 20 minutes !

Chip-counts après 70 minutes de jeu

Darvin Moon est toujours au top. Akenhead n’a fait que perdre des jetons. Ivey, Schaffel, Buchman, Saout se maintiennent. Shulman a perdu un peu.

Darvin Moon : 61,535,000
James Akenhead : 3,445,000
Phil Ivey : 10,035,000
Kevin Schaffel : 10,890,000
Steve Begleiter : 31,175,000
Eric Buchman : 39,820,000
Joe Cada : 11,835,000
Antoine Saout : 10,620,000
Jeff Shulman : 15,510,000

La deuxième heure

OK, on va ralentir un peu le rythme, sinon je serai mort avant même que le premier joueur ne soit éliminé. On va se concentrer sur les coups intéressants : je suis convaincu que la partie ne sera pas terminée avant deux heures du matin.

Bref, durant la deuxième heure, on a vu Antoine Saout reprendre les jetons perdus, d’abord en relançant au bouton (pas de payeurs), puis en 3-bettant Eric Buchman, qui ne put payer. On a ensuite assisté au tout premier showdown de la journée, quand Buchman a tenu avec ses Dames sur un flop K-7-7. Shulman bluffait, et les deux joueurs ont checké turn et rivière.

De retour après une pause de 25 minutes, Akenhead a très vite trouvé un spot pour pousser ses onze blindes, sans trouver de payeur.

Ensuite, Kevin a relancé en fin de parole. Cada a 3-bet depuis la grosse blinde, et le joueur le plus serré de la table (selon Ludovic) a jeté ses cartes. Il reprend quelques jetons dès la main suivante avec une relance préflop ne trouvant pas de payeurs.

Un coup tendu : Cada relance au bouton. Antoine défend. Le flop est 5-6-8 avec deux piques.

Antoine « donk-bet » 1 million. C’est payé par Joe.

Le turn est une dangereuse [Qs]. Ce n’est que le deuxième turn que l’on voit aujourd’hui, si je ne dis pas de bêtises.

Antoine checke. Joe mise 1,475 millions. Antoine passe. Gloups.

Quelques instants plus tard, Antoine sur-relance à tapis après une ouverture d’Eric Buchman, et s’en sort sans être payé.

Toujours neuf joueurs à la table, deux heures après le début de la finale (pauses comprises, certes)

L’heure des double ups

Wow, j’ai mal aux oreilles… Le public a enfin eu ce qu’il voulait durant cette troisième heure : de l’action, et des showdowns à tapis.

Les soixante dernières minutes auront vu les deux short-stacks sortir du trou, et doubler leur tapis. Voire même de tripler, comme ce fut le cas pour James Akenhead.

Après avoir poussé son tapis deux ou trois sans être payé, l’anglais a finalement trouvé un payeur en la personne de Begleiter, pour 4 millions. Mais le coup ne se termine pas là : derrière, Buchman fait monter les enchères à 12 millions. Begleiter est obligé d’abandonner.

C’est parti pour le premier showdown à tapis preflop de la journée.

Roi-Dame dépareillés pour Akenhead.
As-Roi pour Buchman.

Akenhead est loin derrière, mais si vous avez suivi les retransmissions du Main Event sur ESPN, vous savez que K-Q est une main qui lui a bien réussi durant les demi-finales.

Le flop est J-3-2… Aucun changement jusque là… Le turn est un Roi. Les deux joueurs ont trouvé une paire, mais le kicker de l’américain est meilleur… Lentement, le croupier retourne la rivière. Au lieu de regarder l’écran, je me tourne vers les supporters anglais derrière moi, et je comprends tout de suite que la dernière carte est un Dame.

Folie ! Akenhead triple son tapis et tombe dans les bras de ses amis, les Channing, Marenholz et autres Bansi. Ses mains tremblent quand il empile les jetons. J’imagine le remue ménage dans sa tête. D’un seul coup de carte, il vient de sauver sa peau, et grimpe à 12 millions. Pendant ce temps, Buchman retombe à son tapis de départ.

Pas le temps de reprendre son souffle : AUSSITÔT après, c’est au tour de notre français. Le coup ne fait aucun sens : Antoine relance au cut-off avec J-2. Darvin Moon complète de petite blinde avec As-4.

Saout floppe deux paires sur K-J-2. Darvin Moon décide de « donk-over-bet » à 2,3 millions. Un cadeau inespéré pour Saout, qui n’est que trop content de relancer à 6 millions avec sa main monstre.

Moon s’est mis dans la merde tout seul, et, plutôt que d’économiser ses jetons, préfère envoyer son tapis – c’est sa première vraie erreur de la finale. Saout paie, bien sur – il ne reste que 3 millions à mettre.

Les cartes sont retournées, et le public français hurle comme jamais.

Le turn est un 5. « Ooooooooh », fait le public. La rivière, heureusement, ne change rien, et Antoine double son tapis pour passer à un très confortable stack de 22 millions.

Que d’émotions en si peu de temps ! Deux des trois short-stacks ont doublé durant la dernière heure . Plus que jamais, la partie est ouverte !

On attaque le second niveau de la journée

Après une seconde pause, la partie a repris aux blindes 200,000/400,000, ante 50,000. Chaque tour coutera désormais un million.

49 mains ont été jouées jusqu’à présent. Les chip-counts sont les suivants :

Darvin Moon 51,117,500
Eric Buchman 33,575,000
Steven Begleiter 23,225,000
Antoine Saout 21,750,000
Jeff Shulman 17,925,000
Joseph Cada 16,000,000
James Akenhead 13,175,000
Phil Ivey 10,700,000
Kevin Schaffel 7,275,000

Est-ce que Darvin Moon va tilter après sa dernière décision, complètement incompréhensible ? Est-ce que Phil Ivey va lui aussi se sortir de sa situation délicate ? Va t-on assister à la première élimination de la finale durant le prochain niveau ? Kevin Schaffel va t-il réussir à gagner un coup ?

Action à tous les étages

16H17 - Joseph Cada passe un mauvais quart d’heure

La jeune révélation de ces WSOP 2009 vient de perdre deux gros coups consécutifs aux dépends de deux joueurs situés à sa gauche.

Cada relance d’abord à un million au bouton, pour aussitôt se faire 3-bet à 4 millions par Antoine Saout. L’américain est forcé de se rendre.

Le coup suivant est plus compliqué. Cada est maintenant au cut-off, il relance à nouveau à hauteur d’un million. C’est payé par la grosse blinde, Darvin Moon.

Le flop est [9d][8c][4c]. Les deux joueurs checkent.

Turn : [Ad] Moon checke encore. Cada mise 1,4 million. C’est payé par Moon, qui va ensuite prendre l’initiative sur la rivière (un [4s]). Cada ne se laisse pas faire, et relance à 5 millions. Darvin Moon paie plus vite que l’éclair avec As-10. Cada ne peut rien montrer de mieux, et perd un autre gros pot, faisant de lui le short stack officiel de cette finale avec 7 millions.

16H23 – Les short-stacks continuent de doubler

Sick setup, comme on dit… Tout s’est passé très vite, entre Akenhead et Schaffel. Une relance preflop, un call, un donk-bet au flop, une relance tapis, un snap-call. On comprend pourquoi le coup s’est produit aussi vite en voyant les mains : KK pour Akenhead (qui avait slowplayé preflop, ce qui ne changeait rien de toute façon), et AA pour Schaffel !

Le turn et la rivière ne changent rien. Les anglais pleurent : leur favori tombe à 6 millions – soit quinze blindes. Grosso modo ce qu’il avait au départ, sauf que les coups sont désormais plus chers.

16H27 – De petite blinde, James relance à 1,1 million. Pas la meilleure position pour miser, et Ivey le lui prouve en annonçant tapis. Après une minute de réflexion, James passe. « Ivey Ivey Ivey », crie t-on dans le public.

16h34 – Antoine relance à un peu plus d’un million en début de parole, et ne trouve aucun payeur. Beaucoup voyaient le français sortir très vite de cette finale, et avec raison, vu la hauteur de son tapis et sa position désastreuse. Mais, maintenant qu’il a trouvé des jetons (cinquante blindes), je suis convaincu qu’Antoine est là pour un bon moment.

16h36 – Un sortant !

En milieu de parole, James Akenhead ouvre à tapis pour 4,4 millions. Au cut-off, Kevin Schaffel annonce calmement « call ». Les autres joueurs passent. Showdown !

[3d][3c] pour l’anglais
[9h][9s] pour l’américain.

Le flop apporte un 10, un 7 puis un 2. Le turn est un autre 2. La rivière est un 9 : on tient le premier sortant de la journée !

Goodbye, English rose
James Akenhead éliminé en neuvième place

La logique a été respectée : c’est le joueur avec le plus petit tapis au départ de la finale qui nous a quittés en premier.

Le fait que James Akenhead était tout de même considéré comme l’un des favoris malgré ce désavantage témoigne de l’impression qu’il a faite sur les observateurs.

Avec cette finale, l’ancien conducteur de trains londonien remporte 1,2 millions de dollars, et cimente son statut de nouvelle star du poker britannique : les succès seront nombreux à l’avenir, cela ne fait aucun doute.

Archi-méga-supra-giga-sick !
Pas de doute, cette finale sera un hit à la TV

16H45 – Phil Ivey relance UTG à 1,1 million. Le short-stack officiel Joe Cada fait tapis pour 4 millions (et des poussières) supplémentaires. Ivey fait passer Cada aux rayons X-Ivey avec son regard-laser-de-la-mort. Son scanner détecte que quelque chose cloche : il jette ses cartes.

16H51 – Steven Begleiter a fait mentir les prévisions de Cuts en jouant exceptionnellement tight depuis le début de la partie. Les rares fois ou « Begs » a ouvert, ce fut pour ensuite passer face à un 3-bet. La dernière main qu’il a jouée a suivi le même modèle, avec une relancer à 1,1 millions, puis un fold après une sur-relance à 3,8 millions de Saout. Bref, ce n’est pas la journée de Begleiter, qui n’a joué qu’un seul gros coup, et l’a perdu, en payant 4 millions pour voir les cartes d’Akenhead, pour aussitôt passer après la sur-relance de Buchman. Résultat, les supporters du trader New-Yorkais placés juste derrière moi nous ont pour l’instant épargné leurs cris.

16H55 – J’aurais mieux fait de me taire. Begleiter 3-bet Kevin Schaffel depuis la petite blinde, et remporte le pot avant le flop. « BEGS BEGS BEGS ! ». Sans déconner, j’ai les tympans en feu.

17H07 – Oh. My. God. Schaffel l’a encore fait. Il a trouvé deux As… et s’est retrouvé à tapis contre deux Rois, en l’occurence ceux d’Eric Buchman. Extraordinaire, la capacité de ce gars à trouver les setups parfaits.

Mais pas si vite !!!

Le flop fait trembler la salle entière : K-Q-J !!!

Schaffel possède encore six outs, mais va se lever aussitôt le turn tombé : un quatrième Roi, donnant à Buchman un carré, et une main imbattable.

Impossible de décrire l’ambiance ici. Juste impossible, il n’y a pas de mots. C’est comme un match de football où neuf équipes s’affronteraient, avec des cris dans tous les sens.

Ceci dit, il ne reste maintenant plus que sept équipes en live.

L’arroseur arrosé
Kevin Schaffel éliminé en huitième place

Kevin Schaffel aura réalisé un exploit rarissime dans l’histoire du Main Event : trouver deux fois les As contre les Rois en moins de trois heures de partie. Malheureusement pour lui, ce n’est pas le tout de trouver un setup en or, il faut encore le gagner. Ce pot de 35 millions va surement le hanter pour longtemps. A son crédit, il convient de noter que sa réaction fut exemplaire de sportivité : sourires et poignées de mains, avant de quitter le podium avec un salut.

Le solide Schaffel doit donc se contenter de la huitième place, et du chèque de 1,3 millions qui va avec.

Après l’élimination de Schaffel

Antoine Saout a commencé à augmenter sa fréquence de relances, avec succès. Il est encore un peu tôt pour dire qu’il contrôle la table, car le breton n’a pour l’instant été confronté à aucune décision difficile : il n’est presque jamais payé préflop. Une exception avec cette main où Shulman relance depuis la grosse blinde. Saout complète (il avait limpé depuis la petite).

Les deux joueurs checkent le flop Q-T-5. Le turn double le Dix, et Saout saisit son opportunité. Shulman reste prudent, et jette rapidement ses cartes. Le patron de Card Player est resté très calme depuis le début de la finale, un peu comme Begleiter.

Jeff Shulman reste assez calme, son tapis lui permet de rester patient un moment.

Darvin Moon s’est considérablement calmé après son erreur de jugement contre Antoine Saout.

Joe Cada est toujours notre short-stack officiel. Il vient d’envoyer son tapis au milieu après une relance de Begleiter, apparemment le joueur le plus facile à faire coucher pour le moment.
Ca passe, et les idiots comprenant la section de supporters de Cada se mettent à chanter. Je les ai vu à plusieurs reprises faire « bouuuuuh » quand les supporters d’Antoine ou Darvin s’animaient. La bière coule à flots sur leurs gradins, et la sécurité a du jeter deux de ces crétins après qu’ils aient démarré une bagarre… entre eux.

Sept chip-counts

Darvin et Eric sont loin devant. Antoine et Steven sont en milieu de mêlée, au chaud. Jeff Shulman est tombé assez bas. Phil Ivey a vraiment besoin de doubler, maintenant.

Darvin Moon 60 millions
Eric Buchman 52,6 m.
Antoine Saout 24 m.
Steven Begleiter 23,2 m.
Jeff Shulman 15,8m
Joe Cada 10,7 m.
Phil Ivey 8 m.

De plus en plus fort
On ne s’ennuie pas, c’est le moins qu’on puisse dire

17H50 – Darvin Moon relance en début de parole. Steven Begleiter 3-bet en position pour 2,6 millions de plus. Darvin paie.

Action !

Flop [4s][3s][2d]

Darvin checke. Steve ne prend pas de gants, et mise plus de 5 millions. Darvin enlève le jeton posé sur ses cartes, les vérifie, et remet le jetons en place. Il avance une pile de jetons jaunes pour un check/raise à 15 millions, et reprend sa pose habituelle : la main posée sur le côté du menton.

Begleiter annonce « all-in » !!!

Il y a seulement six millions à payer dans un pot de quarante, mais au lieu de snap-call comme n’importe quel joueur normal le ferait, Darvin Moon réfléchit. Il réfléchit, et… passe !!!

Incroyable : Darvin Moon vient de gaspiller 20 millions sans même voir un showdown ! Après le pétage de plomb avec hauteur As contre Saout, Moon le lunatique récidive avec un move encore plus spectaculaire et incompréhensible.

18H12 – Première main après la pause : Eric Buchman relance au hi-jack. Joe Cada fait tapis à sa gauche. Saout, Shulman et Moon passent. L’action revient à Buchman qui ne perd pas de temps avant d’envoyer ses cartes dans le muck.

18H15 – Jeff Shulman relance au bouton. Moon passe, et Ivey pousse ses vingt blindes depuis la BB. « Wooooooooo », fait le public avant de se taire, attendant avec impatience la décision de Shulman.

Longue réflexion de Shulman, qui se demande si sa main est bonne pour éliminer le joueur le plus dangereux de la table, ou le faire doubler.

Le joueur qui éliminera Ivey aujourd’hui deviendra l’homme le plus detesté du poker. Sauf Shulman, puisque tout le monde le déteste déjà.

Finalement, Jeff passe et le public exhulte. Sur le visage d’Ivey, pas la moindre émotion.

Dernières mains avant la pause-dîner

18h30 - Antoine relance UTG+1, et Jeff Shulman 3-bet immédiatement pour plus de 4 millions.

Après trente secondes de réflexion, le français annonce « all-in ». Saout couvre Shulman de quelques millions. La balle revient dans le camp de l’américain, qui doit décider ou non s’il veut risquer son tournoi contre un joueur décidément indéchiffrable dans cette finale. Shulman n’est pas à la fête : c’est la deuxième main difficile à laquelle il est confronté en juste quelques minutes.

Shulman décide à nouveau de rester patient : il devient officiellement le short stack avec sept joueurs restants. Antoine pointe en quatrième place avec 26 millions.

18H45 – Phil Ivey passe à la vitesse supérieure

Begs relance à 1,25 millions UTG. Tout le monde passe jusque Phil Ivey, qui paie depuis la petite blinde. Le flop est riche en possibilités : [Kd][Jd][Qh]. Ivey check, et paie le c-bet à 1,75 millions lancé par Begs.

Le turn [Jc] ne provoque aucune action.

Rivière : un [3h] à priori innocent, mais qui motive Ivey à miser 2,5 millions. Très longue réflexion de l’amateur, qui finalement décide de ne pas s’affronter au meilleur des meilleurs. Ivey respire un peu, et passe à plus de trente blindes (16,7 millions)

18H52 – Begleiter paie un 3-bet de Buchman, mais abandonne sur le flop.

18H56 – Antoine lance l’action avec une relance à 1,25 millions, et… la main s’arrête là, car tout le monde passe. Très belle partie du breton jusqu’à présent, qui a gagné chacun des gros pots qu’il a joués. Plus important peut-être, il n’a que rarement eu à montrer ses cartes, laissant planer le mystère chez ses adversaires.

Cojones

Phil Ivey relance UTG. Antoine sur-relance à hauteur de 4,5 millions. Ivey passe rapidement. Peu de joueurs ont osé s’attaquer préflop à Ivey aujourd’hui, et je ne suis pas étonné de voir Antoine réussir avec aisance ce genre de move.

Et sur cette jolie dernière main, nous nous arrêtons pour deux heures.

Il est 19 heures à Vegas : sept joueurs sont encore en course autour de la table finale du plus gros tournoi du monde. La nuit sera longue !

On se donne rendez-vous à six heures du matin, heure française.

Chip-counts

Ami lecteur, je te suggère une petite sieste en attendant la reprise. Ou un casse-dalle. Pour l’heure, patiente avec le classement provisoire :

Eric Buchman 54,7 millions
Darvin Moon 41,25 m.
Steve Begleiter 38,1 m.
Antoine Saout 28,7 m.
Phil Ivey 14,9 m.
Joe Cada 10,7 m.
Jeff Shulman 7,1 m.

Les blindes seront toujours à 250,000/500,000, ante 50,000 quand les joueurs reviendront. Shulman a chaud aux fesses.

Reprenons

Welcome back, et bienvenue à ceux qui se lèvent, bien que je doute qu’ils soient nombreux en ce dimanche matin. Comment ça va chez vous ? Ici à Las Vegas, nous sommes en train d’assister à l’un des tournois de poker le plus passionnant de l’histoire.

J’anticipe une très, très longue nuit. J’ai donc profité de la pause pour prendre une douche, et me changer. Je ne serai pas surpris d’être encore là aux alentours de six heures du matin - 14 heures chez vous.

Pour ceux qui ont manqué le début, un point sur chacun des finalistes :

  • James Akenhead : a chatté pour doubler, mais a ensuite déchatté pour sauter.
  • Kevin Schaffel : pareil. AA contre KK : il double. AA contre KK encore : il saute.
  • Jeff Shulman : a abandonné beaucoup de coups après avoir investi un max. En conséquence, il possède le plus petit tapis à la reprise (14 blindes).
  • Joe Cada : l’un des joueurs les plus actifs. A gagné des pots, et en a perdu d’autres. Son tapis a légèrement baissé. Figure désormais parmi les short-stacks.
  • Phil Ivey : extrêmement patient, mais cela lui réussit : ses moves, parfaitement calculés, ont tous fonctionné. A donc gagné des jetons depuis le début de la finale.
  • Antoine Saout : la très belle surprise. Excellente gestion de son stack. Un joli Valet-2 dépareillé pour doubler contre Darvin Moon. Agression maximum ensuite. Impressionnant.
  • Steve Begleiter : très patient, a beaucoup jeté ses cartes, puis beneficié d’une énorme livraison de Darvin Moon. A gagné des jetons.
  • Darvin Moon : a joué quinze coups. En a gagné treize. Le problème, c’est que les deux coups perdus lui ont couté des dizaines de millions, la faute à des décisions dépassant l’entendement. A perdu beaucoup de jetons, mais reste tout de même en seconde place grâce à l’avance dont il disposait au départ.
  • Eric Buchman : a très bien joué, et bénéficié d’un énorme coup de chance en éliminant Kevin Schaffel. Chip-leader à la reprise.