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WSOP 2009 - Jour 7

Day 7, demandez le programme

Bonjour/Bonsoir à tous ! Jour après jour, le nombre de tournois joués simultanément dans l’Amazon Room augmente : on approche de la vitesse de croisière. Aujourd’hui : cinq épreuves à suivre, mais pas de finale…

Midi : Event #7 – No-Limit Hold’em 1,500$ (Day 1)
Un donkament chasse l’autre, et cette belle journée de mardi voit déjà l’arrivée d’une nouvelle loterie à 1,500 dollars. Près que 2,800 joueurs ont acheté leur ticket, dont les joueurs du Team Winamax Arnaud Mattern, Ludovic Lacay, Nicolas Levi et Eric Koskas.

14h : Event #4 – No-Limit Hold’em 1,000$ (Day 3)
On commence enfin à y voir clair dans le plus gros tournoi jamais organisé en dehors des WSOP. Seuls 50 joueurs ont survécu sur les 6,012 au départ. Les grands noms sont quasiment absents au départ de la troisième journée, de même que les français, tous éliminés hier (trois ont terminé dans les points – la page des résultats sera mise à jour très prochainement) En cinquième place, la ravissante canadienne Amanda Baker :

14h : Event #5 – Pot-Limit Omaha 1,500$ (Day 2)
Avec 65,000 jetons de plus que son poursuivant le plus proche, le favori du Team Winamax Jason Mercier dispose d’une avance plus que confortable. Mais ce statut de chip-leader suffira t-il pour emmener l’américain en finale ? Evidemment que non. On peut s’attendre à une partie très active de la parti de Jason. Parmi les 81 joueurs restants : Dario Alioto, Josh Arieh, Jeff Williams, Robert Mizrachi, Matt Graham et le français Claude Marbleu en quinzième position.

14h : Event #6 – World Championship Stud 10,000$ (Day 2)
Longue journée en prévision dans l’épreuve reine d’une variante old-shcool. L’objectif du Day 2 sera en effet de réduire le field de 101 joueurs pour atteindre une table finale à huit. Il est fort probable que la partie se poursuivre tard dans la nuit sans que l’on arrive à l’ultime table. Auquel cas la partie reprendra mercredi avec le nombre de joueurs restants, finale ou pas. Seize joueurs seront payés.

Le Top Ten, 100% américain :
David Oppenheim (97,000)
Ben Lin (96,500)
John Cernuto (91,600)
Nick Frangos (90,600)
Barry Mullinax (90,000)
Daniel Robison (84,300)
Toto Leonidas (84,100)
Matt Glantz (78,300)
Steve Zolotow (73,500)
Frank Kassela (73,500)

Les français :
Bruno Fitoussi (40,100)
Oriane Teysseire (14,600)

17h – Event #8 – No-Limit Deuce to Seven 2,500$ (Day 1)
Une épreuve qui sera marrante à couvrir, avec un buy-in plus faible que lors des années précédentes (où l’on jouait pour 5,000 dollars, et avec recaves illimitées !). On devrait donc retrouver plus de joueurs, dont beaucoup de novies prêts à s’envoyer en l’air…

Le trop-plein

La popularité des épreuves « discount » à 1,500 dollars ne faiblit pas, ce qui cause aujourd’hui quelques problèmes aux autres épreuves du programme, qui ont bien du mal à se faire une place malgré les trois salles disponibles dans le centre de convention du Rio. Preuve que le poker ne connaît pas la crise…

Les 2,800 joueurs de l’Event #7 sont repartis dans les salles Amazon, Brazilia et Miranda, occupant chaque carré d’espace disponible. Les superviseurs ont sagement décidé de décaler d’un heure le redémarrage de l’épreuve de Pot-Limit Omaha. Les treize tables nécessaires pour faire partir l’épreuve de Stud dans quinze minutes seront libérées juste à temps. Pendant ce temps, dans la salle Brazilia, le donkament à 1,000 dollars a repris. Les organisateurs semblent avoir pris une décision pour le moins étrange : contrairement à ce qu’indique le programme officiel que j’ai sous les yeux, le vainqueur sera couronné aujourd’hui quoi qu’il arrive. Il reste 50 joueurs et mon expérience me dit que terminer le tournoi aujourd’hui est tout bonnement impossible. On verra si joueurs et superviseurs sont encore prêts à terminer le tournoi quand il restera encore 12 joueurs à quatre heures du matin. Si c’est le cas hé bien… Je serai à l’heure mercredi à midi pour assister au tête à tête final !

CrocMonsieur dans le 1,500 No Limit

Deux heures de jeu ont passé dans le donkament du jour. Le membre du Team Winamax Nicolas Levi en a profité pour enregistrer un petit podcast à la volée. Ecoutez ses impressions :

Multitabling

Au départ du Day 2 de l’épreuve de Stud à 10,000 dollars, on retrouve Alexander Kostritsyn avec un tapis (quelque peu modeste) de 36,100.

Au départ du Day 2 de l’epreuve de Pot-Limit Omaha à 1,500 dollars, on retrouve un certain… Alexander Kostritsyn, avec un tapis (tout à fait sympathique) de 68,200.

A l’image de Jason Mercier, celui que nous introduisions hier comme l’un des favoris du Team Winamax a en effet decidé de maximiser ses chances lors des WSOP, en disputant le plus de tournois possible. Quitte à parfois se retrouver un peu dépassé par les événements. Lundi, Alexander s’asseyait à midi dans l’Amazon Room pour jouer en Omaha. Son talent naturel dans cette discipline lui a permis de se constituer un beau stack. A 17 heures, le russe était dans la Brazilia Room, cette fois-ci pour du Stud.

Aujourd’hui, tandis que les deux épreuves redémarrent à soixante minutes d’écart, Alexander se retrouve avec un dilemme. « Les deux tournois sont aussi importants l’un que l’autre, explique t-il. J’ai un gros tapis dans l’épreuve de Omaha, et j’ai terminé second dans celle de Stud en 2008. »

Comment va t-il procéder ?

« Par chance, mes deux tables sont très proches l’une de l’autre. En Omaha, je vais jouer tous les coups où je suis au cut-off, bouton, petite et grosse blinde. Puis je retournerai m’asseoir en Stud. Et ainsi de suite. »

Restez branchés pour les résultats de cette expérience pas banale. Dans combien de tournois Alexander va t-il casher ? Zéro ? Un ? Ou mieux, les deux ?

Pendant ce temps, Bruno Fitoussi a effectué un bon départ en remportant un bon pot d’entrée, puis en décidant – correctement – de jeter sa paire d’As servie sur le troisième tour d’enchères. Oriane Teysseire se débat avec un petit tapis mais reste confiante : « Il ne suffit que d’un ou deux coups pour remonter. » Je viens justement de la voir jouer agressivement un coup où son tableau affichait un As – son adversaire paie deux mises, puis abandonne au tour suivant.

Donkament 1,500$ : quelques visages familiers

Perdus au milieu des anonymes, voici quelques un des pros en course dans la loterie du jour :

Sandra Naujoks, championne EPT sur ses terres (Dortmund, mars 2009) dispute ses premiers World Series of Poker cet été. Avec la France, l’Allemagne est la nation européenne la plus représentée en ce début de festival. Sont déjà arrivés à Vegas : Katja Thater, Jan Von Halle, Benjamin Kang, Jan Heitman, Georges Danzer, Florian Langmann, Sebastian Ruthenberg…

Entrée en matière aux WSOP cette année, il me semble, pour l’ami argentin du Team Winamax José Barbero. L’an dernier, il se hissait dans le top 100 du Main Event.

Table folle pour Eric Koskas, avec Fabrice Soulier et Phil Hellmuth. « En trois mains, on a vu deux situations brelan contre brelan, et un coup à tapis préflop entre les As et les Rois. », s’exclame moumouth. Fabrice confirme : « mieux vaut disposer d’un jeu béton pour envoyer ses jetons à cette table. » Quelques secondes plus tard, Eric est debout, et m’appelle. J’accours pour voir le tableau est [Jd][Td][6h][8c]. Eric possède une paire d’As, son adversaire une paire de 8 pour un brelan. La rivière est insignifiante, et Eric est éliminé. « J’ai sur-relance préflop, et misé au flop », se lamente le joueur du Team Winamax, victime d’un « 2-outer » particulièrement cruel. Hellmuth n’en revient pas, et lance à son adversaire « You sure like to gamble ! »

Phil Hellmuth en plein massage

Du côté du Stud

David Oppenheim mise et relance chacun des tours d’enchères, avec un tableau montrant [6c][4d][4h][3d]. Todd Brunson reste jusqu’au bout. Oppenheim lance « deux paires ! », en montrant les deux [4c] restant dans le paquet, lui donnant un carré.

« Petit malin », rigole Doyle Junior en jetant ses cartes.

Parmi les éliminés récents : Cindy Violette et Phil Ivey.

Le multitabling d’Alexander Kostritsyn a pris fin avec son élimination dans l’épreuve de Pot-Limit Omaha, dans l’argent. Le russe ne quitte désormais plus sa chaise dans le tournoi de Stud, et possède un tapis en dessous de la moyenne.

En difficulté au départ du Day 2, Oriane Teysseire s’est refait une petite santé. Le manager du parisien Gaillon n’est néanmoins pas tirée d’affaire.

Tableau de bord
75 joueurs restants (sur 142 au départ)
16 places payées
8 sièges en finale
Enchères : 2,000/4,000, ante 500
Tapis moyen : 57,000
Gros stacks : Mel Judah, John Cernuto
Out : David Grey, Sam Grizzle, John Juanda

French goes deep in Omaha

La machine semble être lancée pour les joueurs français. Après la finale de Pascal Leyo dans le Omaha High-Low, et les trois cash dans le donkament à 1,000 dollars, notre bon élève du jour est le toulousain Claude Marbleu. A 45 joueurs restants, l’ami du Team Winamax possède un tapis au dessus de la moyenne, et pourrait bien créer la surprise. Bon, je sais, j’utilise l’expression « ami du Team » a tout bout de champ, mais nos joueurs sont des types sympas, il est donc normal qu’ils aient beaucoup d’amis sur le circuit, non ? Dans le cas présent, Claude connait bien Ludovic (la connexion toulousaine) et Arnaud (Claude est un vétéran du milieu des jeux en France, ayant touché à tout : rami, bridge, poker, et backgammon)

« Un vrai gentil, une crème », commente Arnaud « Et un bon joueur, patient, qui ne va pas s’enflammer inutilement, avec un mental solide et de l’endurance. Je suis fan ! »

S’il ne rechigne pas à s’assoir à une table de No-Limit de temps en temps, c’est dans les variantes dites « spécialisées » que Marbleu s’éclate le plus. « J’aime particulièrement le HORSE et le Omaha High-Low en Limit », explique t-il. C’est d’ailleurs en HORSE que Claude avait obtenu son premier résultat lors de l’édition 2008 des WSOP.

Aujourd’hui, c’est de Omaha en Pot-Limit qu’il s’agit. Une variante à laquelle je n’ai jamais rien compris en tournoi, me demandant toujours avec quelles mains fallait-il « gambler ». Je discute un peu avec Claude, qui tente de me donner quelques pistes. « Les côtes implicites sont importantes, comme lorsqu’on relance avec un bon tirage et qu’un joueur sur-relance. En général, il aura les As, et il faut alors calculer la probabilité de s’améliorer au flop. C’est une histoire de maths, comme toujours : combien j’ai à perdre en jouant ce coup ? Combien j’ai à gagner ? » Concernant le bluff, « il n’intervient pas avant le flop. Je ne vais pas m’amuser à sur-relance des poubelles, sauf si je tombe sur l’un des rares joueurs qui sera assez serré pour jeter ses cartes. »

Les cinq dernières tables sont en place dans l’event #5 : la partie se poursuivra jusqu’à l’obtention d’une table finale à neuf. Jason Mercier a continué de faire croître son déjà imposant tapis, et dispose toujours d’une avance confortable.

Jason Mercier perd son chip-lead de manière spectaculaire
250,000 au milieu avec une poubelle !

On dit que le Omaha est un jeu réservé à ceux qui n’ont pas froid aux yeux… Ceux qui n’ont pas peur de faire confiance à leurs instincts… Ceux qui aiment « gambler ». Le chip-leader Jason Mercier remplit parfaitement ces trois conditions. Cela vient juste de lui couter très cher.

Le coup commence quand Jason relance à 6,300 en deuxième de parole; comme il doit surement le faire six ou sept fois par orbite. La petite blinde paie, et son voisin annonce « pot »,à tapis pour 21,000 de plus environ.

Jason Mercier réflechit, jauge le tapis de la petite blinde qui doit encore parler derrière (120,000), et finit par annoncer « pot ». Instantanément, la petite blinde – qui s’apelle Steven Burkholder – dit « All-in ».

Le visage de Jason se décompose : au vu de l’argent déjà investi, il est désormais obligé de payer avec une main plus que médiocre :

[Tc][7c][5c][8d]

La moitié du tapis de Jason est au milieu avec une main qu’il faudrait jeter avant le flop 99% du temps !

Le short-stack montre un logique [Kd][Kh][4s][3d]

Steven montre une paire d’As « double-suited » intelligemment slowplayée [Ac][2c][Ah][7h], et le flop est sans appel :

[Ad][As][5d]

Carré au flop !

Le reste du tableau est bien entendu sans importance… Le superviseur en chef est obligé d’intervenir pour compter les montants, tellement le pot est énorme – 270,000 au bas mot, et après quelques minutes de confusion et recomptage, Steven Burkholder est officiellement notre nouveau chip-leader, tandis que le rush phénoménal de Jason Mercier s’arrête net. Le favori officiel du Team Winamax est encore très bien placé, mais son stack a subi une coupe drastique de 50% qui devrait le calmer durant les niveaux à venir.

Il reste 37 joueurs en course.

Avant-dernier chapitre dans l’épreuve à 1,000 dollars

Que de chemin parcouru en seulement trois jours ! Des 6,012 joueurs au départ samedi, ils ne sont maintenant plus que 18 dans l’épreuve #4, la loterie No-Limit qui avait bénéficié d’un discount de 33% (pendant la crise, on solde) avec son prix d’entrée abaissé à 1,000 dollars.

A part Steve Sung et Dan Heimiller (photo), je ne reconnais personne parmi le casting des demi-finalistes.

Je persiste à croire qu’il sera difficile de terminer le tournoi cette nuit. En milieu d’après-midi, je fixais le départ de la table finale à minuit, et la désignation du vainqueur à huit heures du matin. Mon ami Chris Hall, qui couvre l’événement pour PokerNews, est plus optimiste (on le comprend, vu qu’il devra quoi qu’il arrive rester jusqu’à la fin de l’épreuve), et pense que la table finale sera obtenue à 22 heures, avec un finish à quatre heures du matin.

Tous les joueurs encore en course sont assurés de remporter au moins 44,801 dollars. Le vainqueur final empochera quant à lui près de trois-quarts d’un million.

La Villa Winamax, modèle 2009

Il y a an, le Team Winamax investissait deux maisons au sud de Las Vegas. Deux villas de plain-pied identiques et situées côte à côte. Cet été, l’équipe s’est simplifié la vie en ne louant qu’une seule maison, mais au bas mot trois fois plus étendue. Je n’ai pas eu de mal à me perdre en faisant le tour du propriétaire à mon arrivée hier…

Découvrez notre refuge pour les reste des WSOP :

Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres du sud du Strip (à droite, le brillant Mandalay Bay)

Plain-pied – deux minutes de marche sont nécessaires pour passer d’un côté à l’autre de la maison

Salon n°1

Salon n°2

L’une des deux cuisines

L’une des salles à manger

L’une des 256 chambres (en l’occurrence, celle de votre serviteur)

Jacuzzi en extérieur

Toboggan et plongeoir ! Et, ô miracle à Las Vegas, une pelouse…

*** PAUSE-DÎNER ***

On se retrouve… plus tard

PLO : 29 joueurs restants, dont Claude Marbleu.

Day 7 - Un rapide récapitulatif

En attendant d’aller nous intéresser de plus près aux tournois encore en cours à cette heure de la nuit – 23 heures, présentement, voici un court résumé, histoire de mieux se situer :

Event #7 – No Limit Hold’em 1,500 dollars (Day 1)
Le superviseur Steve Frazier l’a annoncé au micro : une moyenne de 4,7 joueurs par minute (par minute !) ont sauté depuis le début de l’épreuve à midi. Ils ne sont plus que 570 sur les 2,791 qui avaient pris le départ, et il reste un peu plus d’une heure à jouer. Quelques français sont là, comme Jacques Zaicik, ElkY ou Stéphane Tayar. On y revient plus tard.

Event #4 – No Limit Hold’em 1,000$ (Day 3)
Comme je l’avais suspecté, la partie ne s’est pas poursuivie au délà de l’obtention de la table finale. Les superviseus ont décidé que dix heures de jeu, c’était bien assez, et qu’il était inutile de continuer une partie qui allait probablement en durer huit de plus. Les neufs finalistes – une bande de randoms menés par Dan Heimiller – reviendront à l’Amazon Room mercredi à quatorze heures pour décider du vainqueur.

Event #5 – Pot Limit Omaha 1,500 dollars (Day 2)
Short-stack depuis la pause-dîner, notre ami Claude Marbleu a finalement du s’incliner en vingtième place, pour un prix de 7,012 dollars. Avec dix blindes à peine, Claude a « potté » au bouton avec [Ac][3c][Kh][5h], s’est fait payer par la petite blinde, et a engagé le reste de ses jetons sur le flop [3s][4c][Jh]. Le français avait pas mal d’outs contre le A-8-7-7 de son adversaire, mais ne s’est pas amélioré. « Pas de regrets », a commenté Claude, que l’on retrouvera dans quelques jours autour de l’épreuve de HORSE à 3,000 dollars.

Ils ne sont plus que quatorze autour des deux dernières tables, dont Jason Mercier et Dario Alioto – l’italien est titulaire d’un bracelet WSOP-Europe dans cette discipline. Plus que six éliminations et l’on tiendra une table finale.

Event #6 – World Championship Stud 10,000 dollars (Day 2)
Exit Oriane Teysseire et Bruno Fitoussi : ce tournoi est désormais french-free. La bulle approche : encore quatre des vingts survivants à sortir, et l’on pourra célébrer les places payées dans la joie et la bonne humeur. Max Pescatori est chip-leader, déterminé à remporter son troisième bracelet.

Event #8 – No-Limit Deuce to Seven 2,500$ (Day 1)
Tout ce que je sais à propos de ce tournoi joué dans la Brazilia Room, c’est qu’ils étaient 153 au départ. Je vais aller tenter d’en savoir plus. Mon voisin de gauche sur le banc de presse me signale que Patrick Bueno était au départ.

Jason Mercier en table finale du Pot-Limit Omaha à 1,500$
Un favori du Team perfe à nouveau !

Nos chouchous sont en forme ! Après Lex Veldhuis lors de l’épreuve à 40,000 dollars, c’est au tour du génial Jason Mercier de se hisser en finale d’un tournoi des WSOP, une semaine à peine après le début du festival.

Mercredi à 14 heures, Jason s’assoira autour de l’ultime table de l’épreuve de PLO à 1,500 dollars. Le natif de Floride a écrasé le tournoi de bout en bout depuis le Day 1. Interview recueillie à chaud, quelques minutes après la fin provisoire de la partie.

Félicitations, Jason ! Après les WSOP-Europe, c’est ta deuxième table finale aux championnats du monde - encore une fois en Pot-Limit Omaha. Comment tu te sens ?

C’est génial, bien sur. J’espère faire une meilleure place qu’à Londres [il avait terminé en 8e position, ND Benjo].

Est-ce que ton jeu a changé depuis septembre dernier ?

Oui. J’ai fait quelques petits ajustements. Je jouais un poil trop de mains à l’époque, et ça m’a couté cher en finale. Je pense que demain, je vais jouer assez tight en début de partie, éviter de gambler, et observer ce qu’il se passe autour de moi à la table.

En parlant de jouer trop de mains, il faut qu’on revienne sur ce fameux pot de 270,000 que tu as joué à tapis avant le flop avec [Tc][7c][5c][8d]…

[rires] OK, bon, donc j’ai relancé en début de parole avec cette main, mais j’avais un tapis énorme et je relançais tous les coups. Steve paie de petite blinde, et la grosse blinde fait tapis. Ce joueur a une range assez serrée – les As ou les Rois, pas moins. J’ai une côte suffisante pour m’engager contre l’une de ces deux mains, et cela ne va pas me couter très cher. Mais je ne peux pas me contenter de payer, car cela inciterait Steve à rentrer dans le coup aussi. Si je fais « pot » à nouveau, Steve ne peut me payer qu’avec les As, donc je me retrouverai souvent en tête à tête contre la petite blinde. Bon, sur ce coup, il avait bien les As, et j’ai eu l’impression de commettre une grosse erreur. Mais après, j’en ai parlé avec quelques amis plus calés que moi, et ils m’ont dit que ce n’était pas si grave. Si la grosse blinde avait eu un As en plus de ses Rois, j’aurais même été légèrement favori contre mes deux adversaires combinés.

Comment tu as abordé le tournoi après avoir perdu ce gros pot ?

Je ne suis jamais tombé plus bas que 180,000 [contrairement à ce que j’avais écrit, ND Benjo] Je n’ai pas tilté, j’ai gardé confiance, et j’ai fait quelques gros moves qui m’ont fait remonter. Genre celui-ci : je paie une mise sur le turn Q-Q-6-3. La rivière est un 2. Mon adversaire mise les 2/3 du pot. Je fais boite : j’ai une Dame, mais à ce stade du coup, il s’agit d’un bluff – en face, il y a surement un full, et je veux représenter un full supérieur, ou un carré. Mon adversaire passe, et je ne montre pas ma Dame, mais le reste de ma main : J-T-8.

Quid de tes adversaires en finale ?

Dario Alioto est très bon, évidemment – il a déjà un bracelet dans cette variante. Je vais aussi me méfier de Matt Gianetti, le texan.

Tu as gagné des millions depuis ton entrée sur le circuit live, avec une victoire EPT, un High-Roller, une autre finale EPT, et plein d’autres trucs. Demain, le premier prix ne sera « que » de 237,000 dollars. Tu va jouer pour le bracelet, je suppose ?

En fait, pas du tout. Le bracelet, c’est sympa, mais l’argent importe beaucoup plus !

C’est la première fois qu’on me dit ça ! D’habitude, tous les joueurs arrivant en finale me jurent la main sur le coeur que le bracelet compte infiniment plus que les sommes en jeu.

Les mecs qui te disent ça ne paient pas d’impôts [mort de rire] !

Bon, Jason, tu es le favori officiel du Team depuis le Day 1 des WSOP, alors ne nous déçois pas demain !

T’inquiètes !

It’s OK to play rags

Au fond de la Brazilia Room – plus cosy, plus aérée que la bouillonnante Amazon – se joue depuis déjà six heures la première (et unique ? Je ne sais plus) épreuve de Deuce to Seven No Limit des World Series of Poker.

Pour les novices, il s’agit de l’unique variante des championnats du monde jouée à l’ancienne : en fermé, avec tirage. En Limit, on a la possibilité de changer une ou plusieurs de ses cinq cartes à trois reprises, créant quatre tours d’enchères. Ici, nous sommes en No Limit, avec seulement un tirage, et deux tours de mise.

Le but du jeu ? Trouver le « moins bon jeu » possible, tout simplement. Point de quinte, de couleurs, de fulls et encore moins de carrés en Deuce to Seven. Le nirvana de cette variante, les nuts, la main max, c’est [2c][3d][4c][5h][7h]. Après, un peu en dessous, vous avez les « low 8 » (genre 8-6-4-3-2), puis les 9, les 10, etc, etc. La nature « No-Limit » du jeu fait qu’il faut prendre des risques. L’agression paie, et beaucoup n’hésitent pas à faire tapis d’entrée de jeu, avant même d’avoir tiré de nouvelles cartes.

Autour de la douzaine de table encore en activité, point de Patick Bueno. En revanche, Xavier Laszcz est là, assis à la droite de Greg Raymer. Très vite, je suis témoin d’un coup rigolo. Xavier paie une relance hors position, et lance : « Tu as de bonnes chances de remporter ce coup : il me faut deux cartes. » En effet, il est généralement déconseillé de s’engager dans un coup si l’on a plus de deux cartes à changer – les probas ne sont pas en notre faveur. Mais le relanceur demande lui aussi deux cartes. Xavier éclate de rire : « Ah, tu essayais juste de voler le coup, hein ? »

Xavier consulte son jeu, puis checke. Son adversaire ne regarde pas les cartes qu’il a reçues, mais se prépare tout de même à miser. « Tu ne va pas jouer en aveugle, quand même ! », s’écrie Xavier. « Peut-être. » Finalement, après deux bonnes minutes d’échange verbal – Greg Raymer lançant même « Je vais demander le temps avant même que tu aies vu tes cartes – l’autre joueur checke aussi.

Xavier retourne ses cartes une par une, en commençant par la plus faible – les trois premières sont sympa : 2, 3, 6, mais sa main tourne en eau de boudin avec un Dix et un Roi. Pas beaucoup de chances de remporter le pot avec hauteur Roi. L’autre joueur retourne ses cartes une à une aussi : un 8, un 6, un 4, un 3 - « Je sais que tu as fait une paire, je le sais ! », hurle Xavier – puis un… 6, lui donnant effectivement une paire, perdante bien sur. Laszcz remporte le pot.

Xavier est un habitué des parties de Deuce to Seven de l’Aviation Club de France, mais celles-ci se jouent en Limit, et non en No Limit. La différence importe peu à Xavier, qui s’est adapté très vite : « il faut très attention à la position, c’est tout. »

A sa droite, un autre français, François-Charles Scapula. Je n’ai jamais rencontré le parisien, mais je me souviens bien de ses trois places payées aux WSOP 2006. « Je ne joue que dix tournois par an, pas plus », me confiera t-il après avoir sauté avec 8-7-5-x-x contre 8-6-5. « C’est génial, ce jeu. J’y jouais pour la première fois de ma vie, mais c’est dix fois mieux que le Hold’em ! »

Plus tard, Xavier relance, et entend « all-in » de la part de Greg Raymer. « Reste à côté de moi », me souffle t-il. L’action revient jusqu’au français, qui snap-call et tape du poing sur la table – signifiant qu’il veut reste « pat », en clair, il ne veut pas tirer de nouvelles cartes. Raymer tire une seule carte, et demande à Xavier son jeu. Ce dernier s’éxecute : 7-6-5-4-2. « Aie, je suis mort », dit Raymer avec un petit rire. Il révèle un 8-x-x-x qui, quelque soit la carte reçue au tirage, n’aura en effet aucune chance de remporter le pot.

Greg Raymer reste à la table quelques minutes, le temps de demander son nom et prénom à Xavier, avec l’intention de dédicacer l’un des fameux fossiles qui ont donné au champion du monde 2004 son prénom. Greg n’est pas tombé sur le nom de famille le plus facile à écrire, et deux ou trois mains s’écoulent durant l’opération.

Je ne sais pas si l’on peut considérer Mike Matusow comme le champion en titre. Certes, Mike The Mouth avait remporté en 2008 l’unique épreuve de 2-7 No Limit des Series, mais il s’agissait d’un tournoi à 5,000 dollars, et non 2,500, qui est plus joué avec recaves illimitées durant deux heures. Bref, pas un tournoi de petits bras. Le format freezeout et le prix d’entrée réduit ont résulté cette année en un quasi-doublement du nombre d’entrée, passant de 85 à 142.

Parmi les participants, le flambeur le plus légendaire de Las Vegas : Archie Karas, qui a un jour possédé l’intégralité des jetons de 25,000 dollars du Binion’s Horseshoe après plusieurs flamboyantes sessions de craps.

Day 8, demandez le programme

On se quitte pour aujourd’hui. Rendez-vous ce soir pour la suite de notre reportage en direct du centre de la planète poker : le Rio Hotel de Las Vegas.

Un chiffre record de SEPT tournois seront joués en simultané lors de de la huitième journée des World Series of Poker… Ce qui n’était jamais arrivé depuis la création du festival (d’ordinaire, le chiffre maximum est de six, mais la finale du 1,000$, prévue mardi, se jouera finalement aujourd’hui, rajoutant un tournoi au programme)

Midi : Event #9 – No-Limit Hold’em Six-Handed 1,500 dollars (Day 1)
Si besoin en était, l’action sera encore plus frénétique que d’habitude dans cette épreuve discount à 1,500 dollars, puisqu’il n’y aura que six joueurs autour de chaque table, au lieu des neufs habituels. Tous les prétextes seront donc bons pour envoyer le tapis le plus vite possible. Un format nerveux, adapté aux joueurs de cash-game online : on retrouvera donc plusieurs membres du Team Winamax au départ, dont Tallix et Johny pour leur premier tournoi de l’été.

14 heures : Event #7 – No Limit Hold’em 1,500 dollars (Day 1)
Oops, je vous ai menti – j’avais promis un point sur les français en course, mais les autres tournois en cours m’ont occupé plus longtemps que prévu, et quand j’ai emergé, les joueurs du 1,500 étaient partis. On regardera la liste des survivants en début de journée demain, histoire de faire le point sur les français encore en course. Environ 340 joueurs seront au départ du Day 2 – l’argent devrait être atteint assez rapidement en début d’après-midi.

14 heures : Event #4 – No Limit Hold’em 1,000$ (Finale)
Sept randoms, plus Steve Sung et Dan Heimiller. En direct sur internet, pour ceux que ça intéresse. Mais ne ne demandez pas le lien, je n’en ai aucune idée.

14 heures : Event #5 – Pot Limit Omaha 1,500 dollars (Finale)
Go Jason ! Le casting :

Siège 1/ An Tran (445,000 – non officiel, ce joueur n’ayant pas rempli sa fiche)
Siège 2/ Jason Mercier (384,400)
Siège 3/ Chris Biondino (182,000)
Siège 4/ Matt Giannetti (311,000)
Siège 5/ Kevin Iacofano (770,000)
Siège 6/ Jonathan Tare (639,000)
Siège 7/ Dario Alioto (315,000)
Siège 8/ Vic Park (341,000)

Le vainqueur prendra un quart de million, le premier sortant 22,000 dollars.

14 heures : Event #6 – World Championship Stud 10,000 dollars (Finale)
Au moment où je quitte l’Amazon (trois heures du matin), la finale à huit n’a pas encore été atteinte. Ils sont encore onze, parmi lesquels Max Pescatori, Tim Phan, Greg « FBT » Mueller, Hassan Habib, Jeff Lisandro, Eric Drache et Daniel Negreanu. Bref, pas des petits joueurs.

14 heures : Event #8 – No-Limit Deuce to Seven 2,500$ (Day 2)
Ils ne sont plus que cinquante au moment où j’écris ces lignes – là encore, on fera le point demain sur qui est IN et qui est OUT. Objectif du Day 2 : obtenir la table finale à six (ou sept, je sais plus trop)

17 heures : Event #10 – Pot-Limit Hold’em/Omaha 2,500 (Day 1)
Un tour à deux cartes, un tour à quatre cartes : les fans de l’alternance seront servis, avec cette épreuve mélangeant les deux variantes les plus populaires du poker moderne. Parmi les français au départ : le joueur du Team Winamax Michel Abécassis, faisant sa grande entrée aux WSOP 2009.

(midi à Vegas = 21 heures en France)