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WSOP 2009 - Jour 28

Day 28, demandez le programme

Bonjour/bonjour à tous ! Journée chargée aujourd’hui, avec six tournois divers et variés à l’intérieur des salles Amazon et Brasilia.

Midi : Event #45 - World Championship Pot-Limit Hold’em 10,000$ (Day 1)
Une épreuve de No-Limit Hold’em full-ring à gros buy-in, cela faisait longtemps. Ah, mais attendez, il s’agit de Pot-Limit auquel on aura affaire aujourd’hui. On ne pourra donc pas miser plus qu’à la hauteur du pot aujourd’hui, ce qui ne sera pas trop un problème, puisque les overbets sont plus ou moins une chose du passé dans les tournois pros. Le seul changement notable pourra être observé du côté des short-stacks, qui ne pourront ouvrir à tapis pré-flop avec leurs dix blindes… Parmi les joueurs au départ : les pros du Team Winamax Ludovic Lacay, Nicolas Levi, Anthony Roux, et peut-être d’autres… Affaire à suivre.

14h : Event #41 – No-Limit Hold’em Shootout 5,000$ (Finale)
Phil Ivey a manqué la table finale, éliminé en troisième place au second tour. Les cinq finalistes seront Max Lykov (Russie), Danny Wong (Las Vegas), Andrew Lichtenberger (New York), Peter Traply (Hongrie) et notre ami Nasr el Nasr (Allemagne).

14h : Event #42 – Mixed Event 2,500$ (Finale)
14 joueurs seront au départ de l’ultime journée de l’épreuve, dont deux européens avec un gros tapis : Dario Alioto (Italie) et Sergey Altbregin (Russie). Parmi les prétendants à la table finale : Jimmy « gobboboy » Fricke, Rami Boukai (déjà vainqueur d’un bracelet cette année), Layne Flack et Jon « PearlJammer » Turner. Premier prix : 241,654 dollars.

Nos trois français ont été éliminés hier, tous payés :
25. Sébastien Sabic (5,695$)
30. Voj Petrov (5,695$)
34. Stéphane Bazin (4,813$)

14h : Event #43 – Seniors No-Limit Hold’em World Championship 1,000$ (Day 2)
Ils sont encore 397 en course dans ce tournoi qui avait attiré un field record de 2,707 joueurs, tous âgés de cinquante ans et plus. Dans la liste, on repère deux frenchies : Jacques Zaicik, que l’on connait bien (52ème place avec 35,300), et Patrick La Grange, que l’on connait… pas bien (129ème place, 22,900).

14h : Event #44 – Razz 2,500$ (Day 2)
Razz ? Zzzzzzz.

17h : Event #46 – Omaha High-Low 2,500$ (Day 1)
Il s’agira bien de Limit ici, avec, il me semble, Michel Abécassis au départ, qui a fêté son anniversaire hier. Bon anniversaire Michel, donc.

Magnéto, Régis

Les vidéos Winamax sont de retour pour - on l’espère - votre plus grand plaisir ! On commence avec une journée de repos typique pour le Team Winamax.

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day27.flv[/video]

On prend un pot ?

Les épreuves à gros buy-in ont depuis quelques semaines pris la fâcheuse habitude de commencer en retard, et le tournoi de Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars n’a pas fait exception. Les joueurs profitent allègrement de la possibilité qui leur est offerte de s’inscrire durant les deux premières niveaux de l’épreuve. Le problème qui en résulte, c’est qu’à l’heure théorique du départ (midi), il n’y a même pas assez d’inscrits pour démarrer un tournoi digne de ce nom. Il a donc fallu attendre un peu. Ils étaient 145 au compteur à 12h05. Quand les superviseurs ont finalement donné le départ à 12h32, ce chiffre avait grimpé à 196. Une heure plus tard, nous en sommes à 252. Et ce n’est pas fini…

Comme les inscriptions sont encore ouvertes, les superviseurs sont obligés d’ouvrir plus de tables qu’il n’y a d’inscrits, en prévision des joueurs qui vont arriver plus tard. Certains commencent donc la partie avec seulement trois ou quatre adversaires, comme Antonio Esfandiari, tandis que d’autres comportent neuf joueurs. Le manège dure pendant deux heures.

« Cette règle a été crée pour satisfaire les Phil Ivey, les Negreanu, les Hellmuth et les Greenstein », me souffle un superviseur sous couvert d’anonymat. « On crée un casse-tête organisationnel pour satisfaire les caprices de diva de quelques stars du poker. » Cela pénalise les superviseurs, et les joueurs sérieux qui arrivent à l’heure.

La solution, elle est simple : on clôture définitivement les inscriptions au moment où le tournoi commence, avec toutes les tables pleines et ajoute mon ami superviseur, « tant pis si Monsieur Ivey est encore au lit. » Espérons qu’Harrah’s corrigera le tir pour l’édition 2010.

Problèmes d’organisation mis à part, c’est une jolie épreuve à laquelle nous avons affaire aujourd’hui, avec une pléiade d’experts en Hold’em, et plusieurs français. Le menu :

Tallix a démarré la partie avec Julian Thew (tout juste arrivé à Vegas) et le dangereux Erick Lindgren. Le joueur du Team Winamax a déjà disputé un coup contre ce dernier. « Il min-raise préflop à 400. Je call au bouton avec [Qd][8d]. Le flop est [3d][4d][6h]. Il checke, je mise 700, il paie. Turn [Ts]. Il checke, je mise à nouveau, il paie. Rivière : doublette du 6. Il checke, je checke et dis « you win ». Il me montre A-7 dépareillés. Je me demande quel était son plan durant cette main. » Je ne sais pas trop. Check/call, aparemment.

Nicolas Levi évolue en compagnie de Josh Arieh, Sam Simon et un high-roller japonais dont j’oublie toujours le nom (et j’ai la flemme de chercher).

A la table de Davidi Kitai, James « mig.com » Mackay et Lika Gerasimova. Sur un board [Kh][9h][8s][Jh][7s], j’ai vu Davidi checker, puis payer une mise de 2,200. Son adversaire a montré une couleur avec [6s][5s], et Davidi n’a pas pu retourner une meilleure main.

Ludovic Lacay a trouvé à sa droite un compatriote (Patrick Bueno) et Jonathan Little.

Last but not least… Patrick Bruel ! L’ambassadeur du poker français vient d’arriver à Vegas et dispute son premier tournoi des WSOP 2009 aujourd’hui, son premier en tant que membre du Team Winamax. « P14B » devient officiellement le 14ème membre de l’équipe la plus titrée du poker francophone !

Bienvenue patron !

Sam Simon est l’un des mes héros, ayant lancé (avec Matt Groening) il y a plus de vingt ans une série qui a bercé mon enfance depuis son premier épisode, diffusé en 1989 sur Canal+, je m’en souviens encore comme si c’était hier : c’était les Simpsons et j’avais tout de suite accroché. Simon ne travaille plus sur le dessin-animé, mais est un féru de poker participants régulièrement aux tournois de Vegas et Los Angeles, sans compter une apparition remarquée lors des High Stakes Poker.

Nicolas Levi : Sick Spots !

Après deux heures de jeu dans l’épreuve du jour (Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars, pour les trois du fond qui viennent de débarquer sans avoir lu les articles précédents), Nicolas Levi pointe à 15,000. Soit la moitié de son tapis de départ. Et encore, l’homme au chapeau vient de doubler, trouvant un joueur pour payer son tapis avec une paire de 5 sur un flop T-6-3. Croc possédait une paire de Dames, et n’a pas eu de mal à remporter le match.

Comment se sont passées ses deux premières heures. La réponse est plutôt évidente : « Pas terrible. Je me suis retrouvé dans plein de situations bizarres. » En VO, des « sick spots », des coups où les décisions sont compliquées, où l’on ne sait trop quoi faire entre passer, payer ou relancer.

Comme ce bluff manqué après seulement quelques minutes de parties, alors que le joueur du Team Winamax « déteste bluffer durant le premier niveau. Mais le « spot » était trop beau. »

Nico défend sa grosse blinde avec [5c][4c], et trouve un tirage sur le flop [Kd][3h][2c]. Nico check/raise ou check/call, je sais plus trop (mes notes sont très brouillonnes, je n’arrive même pas à relire ma propre écriture), mais toujours est-il que le turn est un 5. « Cela me donne encore plus d’outs contre un simple Roi. Et si je trouve mon tirage, le tableau sera 2-3-5-6 ou A-2-3-5, si je mise, cela fera souvent penser à un bluff. Et si je manque mon tirage, je peux espérer faire passer un Roi en faisant un faux value-bet sur la rivière. » C’est exactement ce qu’il se passe, et l’adversaire de Nicolas réflechit deux minutes avant de payer avec… un brelan de 2 floppé !

Nico me raconte ensuite deux autres « sick spots » où il trouve un tirage couleur, et abandonne dès le flop après que ses adversaires se soient emballés.

Je vous en raconte un : avec [4h][5h], Nico trouve un flop [Ks][9h][6h]. Nicolas mise, un joueur connu sous le pseudo de « Sir Watts » se contente de payer, et Sam Simon check/raise. Nicolas passe. « Sir Watts » relance du pot, et Sam Simon fait tapis pour 30,000 avec As-Roi ! Sir Watts paie en un clin d’oeil avec un brelan de 9. La suite est rigolote : turn 6. Rivière Roi. Sam Simon trouve un full runner-runner aux probabilités astronomiquement faibles, et Sir Watts est éliminé.

Les bracelets du jour

Venu du Michigan, Ray Foley, 37 ans, est l’un des rares joueurs purement amateurs ayant réussi à remporter un bracelet cette année, dans une épreuve « donkament » à 1,500 dollars. Mais cet employé de l’industrie automobile est un joueur gagnant depuis qu’il a découvert le poker il y a cinq ans. Foley dit que la profonde crise que traverse actuellement son industrie pourrait bien le pousser à devenir joueur professionnel à plein temps. Ça, et le fait qu’il vient de remporter plus de 650,000 dollars !

Epatant Matthew Graham ! En 2008, l’ancien étudiant venu de Louisiane remportait son premier bracelet en Limit Hold’em, ayant réussi l’exploit de battre Jean-Robert Bellande alors que ce dernier possédait plus de huit fois plus de jetons que lui. Un an plus tard, Graham récidive dans l’épreuve de Pot-Limit Omaha à 10,000 dollars. Vitaly Lunkin avait commencé le heads-up final avec un tapis neuf fois supérieur à celui de Graham. A quatre heures trente du matin, Graham était néanmoins déclaré vainqueur après une journée marathon de plus de quatorze heures.

Matt Graham n’a que 25 ans, et est déjà titulaire de deux bracelets des World Series of Poker, en plus de ses nombreux autres accomplissements live et online. Plus important, c’est un type sympa, que j’ai rencontré lors des WSOP 2006. A l’époque, il n’était pas encore très connu, mais était déjà un professionnel accompli.

Avec ces deux victoires, les quarante premières épreuves des WSOP 2009 sont bouclées. Le Main Event qui démarre le vendredi 3 juillet sera la 57ème et dernière épreuve du festival. Durant le laps de temps qui nous sépare de dette dernière danse, nous n’aurons plus que trois épreuves majeures à couvrir :

  • Le Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars (commencé aujourd’hui)
  • Le HORSE à 50,000 dollars, bien sur, étalé sur cinq jours
  • Le Short-Handed No-Limit à 5,000 dollars, qui rassemblera les meilleurs joueurs online du monde

Bref, on peu déjà apercevoir le bout du tunnel… Mais il nous reste encore des tonnes de choses à raconter : ces quatre derniers tournois majeurs vont bien entendu nous réserver des tonnes de surprises.

Endless, Nameless

Vous me connaissez, collecter les chip-counts, j’aime pas trop ça. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un collègue prêt à faire le sale boulot pour moi : le vénéré Yuestud.

Cette liste interminable possède un double intêret. D’abord, de constater qui a pris un bon départ après plus de trois heures de partie. Ensuite, pour se rendre compte que le field d’aujourd’hui est incroyablement relevé.

Ludovic Lacay (Team Winamax) 96,000
Vanessa Rousso 90,000
Marco Traniello 65,000
Greg Raymer 60,000
Erick Lindgren 60,000
Nénad Medic 60,000
John Kabbaj 55,000
Peter Eastgate 54,000
John Duthie 53,000
Patrick Bruel (Team Winamax) 45,000
Ivan Demidov 45,000
Lika Gerasimova 45,000
Patrick Bueno 44,000
Vicky Coren 42,000
Juha Helppi 42,000
Daniel Conte 38,000
Johnny Chan 35,000
Chino Reem 35,000
Yevgenyi Timochenko 35,000
Rob Hollink 35,000
Tallix (Team Winamax) 33,000
Neil Channing 33,000
Erik Seidel 32,000
Scotty N’Guyen 30,000
Praz Bansi 30,000
John Henningan 27,000
Barry Greenstein 26,000
Andy Bloch 25,000
Adam Junglen 25,000
Kathy Liebert 25,000
Daniel Alaei 25,000
Ted Forrest 23,000
Nick Schulman 22,000
Nam Le 20,000
David Baker 20,000
Sandra Naujoks 20,000
William Thorson 20,000
Davidi Kitai (Team Winamax) 20,000
Howard Ledered 17,000
Antonio Esfandiari 16,000
Florian Langmann 16,000
Rayan Nathan 16,000
Elky 17,000
Nicolas Levi (Team Winamax) 14,000
Andy Black 13,000
Sorel Mizzi 7,000

Les français au départ de l’épreuve de 17 heures

Au fond de la Brasilia Room, le tournoi numéro 46 a commencé il y a peu. Il s’agit de Omaha High-Low, une variante qu’affectionnent particulièrement les français. J’en ai retrouvé une jolie poignée au départ, dont certains arrivés à Vegas tout récemment :

Serge Martel de la Chesnaye

Mon ami corse Fred Le Roux (ce n’est qu’un nom, comme vous pouvez le constater sur la photo)

Claude Cohen

Antony Lellouche, déjà finaliste en High-Low Pot-Limit, peut-il réussir la passe de deux en Limit ?

Paul Testud

Gabriel Nassif

Fabrice Soulier (au premier plan), recordman des ITM cette année

Michel Abécassis

Un peu plus de 300 joueurs ont pris place. Comme d’habitude, ce chiffre va gonfler durant les premiers niveaux, tandis que les retardataires prendront place.

Commotion dans la Brasilia Room

L’épreuve de Razz a du être interrompue sans préavis après que l’un de ses participants se soit écroulé en plein milieu d’une main. « Miami » John Cernuto a rapidement été pris en charge par les hommes de sécurité du Rio, puis par des ambulanciers dépêchés sur place.

Allongé au sol, le respecté vétéran du circuit affichait un visage livide, mais semblait respirer normalement, et être capable d’entretenir une conversation avec les personnes qui s’occupaient de lui.

Après une vingtaine de minutes, Cernuto a été escorté hors du Rio sur un brancard, sans doute en direction du centre hospitalier le plus proche.

Notre rôle n’étant pas de nous livrer à des suppositions sur les raisons du malaise de Cernuto (un de ses amis qui observait l’incident à nos côtés à dit qu’il était fatigué, n’ayant pas beaucoup dormi la nuit dernière), nous nous contenterons de lui souhaiter un prompt rétablissement.

En revanche, il convient de saluer la rapidité avec laquelle le personnel du Rio a pris en charge l’affaire, et de remarquer le rôle croissant de la plate-forme Twitter dans la transmission des informations – chose que l’on avait déjà pu constater lors de nombreuses affaires médiatiques hors-poker. Ici, c’est un message de Daniel Negreanu qui a mis en alerte les médias et joueurs, et la Brasilia Room fut rapidement envahie d’observateurs curieux (dont votre serviteur). A ce sujet Negreanu (qui a, sans doute un peu trop rapidement supposé une crise cardiaque chez Cernuto) s’est pris un petit sermon de la part d’un superviseur, qui lui reprochait d’avoir ameuté les médias dans la Brasilia à cause de ses messages Twitter, donnant à l’épisode une publicité malvenue.

Notons que ce n’est pas la première fois que l’on assiste à un épisode de ce genre lors d’un tournoi de Razz. En 2007, Eskimo Clark s’était effondré lors du Day 2, puis le lendemain lors de la finale. A deux reprises, il avait refusé d’être emmené à l’hôpital, malgré l’insistance des organisateurs – il avait un gros tapis, ceci expliquant peut-être cela. Histoire d’éviter les problèmes, Harrah’s lui avait fait signer un formulaire les déchargeant de toute responsabilité en cas de complications. Clark avait continué la partie dans un état déplorable qui avait choqué de nombreux observateurs.

Preuve que le Razz est définitivement un jeu dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Happy Elders

Les Seniors sont rentrés dans l’argent il y a un peu plus d’une heure… Parmi les heureux payés, on retrouve deux français : Jacques Zaicik et Patrick La Grange. Je vous montre leurs frimousses :

Là, les Seniors sont partis en pause-dîner. Ils sont encore 173, la route sera longue jusqu’à la table finale… La partie continuera très probablement jusqu’à l’heure limite de trois heures du matin.

*** PAUSE DÎNER ***

Je prends de l’avance sur les joueurs du Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars. Leur pause commencera dans quelques minutes – on fera le point sur les membres du Team à mon retour du In-N-Out burger. A très bientôt.

Cruisin’ for a livin’

Amazon Room, 23h14. Il ne reste plus que deux heures à jouer dans la grosse épreuve de Pot-Limit Hold’em à 10,000 dollars. Un peu plus de 110 joueurs sont encore en course : plus de la moitié des partants ont quitté les lieux en seulement huit heures de jeu. Et pas des moindres : Jason Mercier, Howard Lederer, Chris Ferguson, Joe Sebok… et le joueur du Team Winamax Nicolas Levi, dont le dernier move n’est pas passé contre Sam Simon. Ce dernier était plutôt max au moment de payer le tapis de Croc, muni d’une paire d’As assortie du tirage couleur max.

Son collègue Ludovic Lacay, lui, est en train de vivre l’une de ces joueurs où l’ensemble du plan se déroule sans accroc. Son tapis pointe à 180,000, presque trois fois la moyenne. Assez pour le placer en tête. Curieux, je lui demande quels sont les gros pots majeurs qu’il a joués. Je suis surpris par sa réponse.

« Je n’ai joué aucun gros pot », dit-il. « Par contre, j’ai joué sept ou huit mains avec environ 40,000 au milieu. »

La partie de Ludo semble pouvoir se diviser en deux parties distinctes. D’abord les six premières heures, où il a « remporté beaucoup de showdowns, en trouvant des top-paires ou des secondes paires contre des bluffs, où en trouvant des belles mains. » Puis les deux heures post dinner-break, « où je me suis surtout servi de mon gros tapis pour remporter des coups sans montrer mes cartes. »

Lucide, Ludovic me dresse le panorama complet de sa table, à dominante européenne avec Thomas Wahlroos, Juha Helppi, Patrick Bueno, un joueur connu sous le pseudo de « Iweargoogles », et un certain Davidi Kitai (vous connaissez ?). La tête claire et le radar activé, Cuts semble avoir bien cerné chacun de ses adversaires : qui est vraiment serré, qui fait semblant d’être serré, qui fait beaucoup de moves, qui est bluffable sur le turn, etc, etc.

Ludo me raconte quelques coups joués contre Patrick Bueno. D’abord une main où Ludo paie les gros bluffs successifs du finaliste du HORSE 2008 avec juste une top-paire et un kicker médiocre. Puis une autre qu’il élabore un peu plus. « En fait, Patrick a misé flop, turn et rivière sur [2h][4h][9h][3s][5d]. Sur la rivière, j’ai plus ou moins senti qu’il faisait un « blocking-bet » avec JJ, QQ ou KK. C’est pour ça que j’ai relancé avec TT (j’avais le dix de coeur), en bluff, et il a passé. »

Justement, peu avant la pause, je regarde Bueno jouer un coup où il relance UTG, se fait payer par le cut-off, et mise flop, turn et rivière (décidément !) sur 5-6-5-4-A. Son adversaire paie à tempo chaque tour de mise avec 99, battant la paire de 2 du français.

A la table, Davidi a joué très serré, ne prenant que deux pots majeurs. L’un simple, où il mise flop, checke turn et mise rivière avec KK. Il est payé par JJ. L’autre, plus relevée, où Davidi fait un bon call avec AQ sur un dangereux board : Q-9-T-3-J. « Il ne pouvait pas avoir As-Roi, sinon il aurait sur-relancé préflop, et avec un Roi sec, il n’aurait pas misé aussi cher. »

Pendant ce temps, Tallix avait beaucoup baissé, mais a réussi à doubler à 93,000 juste avant la pause avec KK contre AQ. Patrick Bruel pratique un yoyo constant depuis le début de la journée, montant puis baissant puis montant puis baissant. Il possède 40,000 à l’heure actuelle, mais je ne serai pas surpris d’apprendre que ce montant ait déjà changé… en bien ou en mal.

ElkY a, entre autres joyeusetés, craqué une paire d’As à tapis sur le turn avec Roi-Dame, trouvant une seconde paire sur la rivière pour passer à plus de 150,000.

Dans l’épreuve Seniors, son ami Jacques Zaicik possède 1,5 fois la moyenne alors qu’il ne reste plus que 72 joueurs.

EDIT : tandis que je tapis ce long post, Cuts est revenu de pause et a perdu plusieurs gros pots dont je ne connais pas encore la teneur. Il possède 77,000, soit la moyenne.

Tableau de bord
108 joueurs restants (sur 275 au départ)
Blindes : 800/1,600
Tapis moyen : 76,000

Live from Brazil

Minuit est passé : il était temps d’aller prendre des nouvelles du carnaval en cours dans la Brasilia Room. Du côté des satellites, pas de changement : les joueurs broke tentent désespérément de se qualifier pour la prochaine donkerie à 1,500 dollars. Bien entendu, une baston éclate de temps à autre, la plupart du temps entre deux joueurs se disputant pour négocier un deal, ou remettre le pourcentage du à leur sponsor. La routine

L’épreuve de Razz sponsorisée par les matelas Epeda (zzzz) affiche un joli casting avec trois tables restantes : j’ai repéré l’écrivain Michael Craig, Kenna James, Nikolay Evdakov, et les incontournables Ville Wahlbeck et Jeff Lisando. Ça leur arrive jamais de sauter d’un tournoi, à ces deux là ?

Au fond, je cherche les français tel un Rouletabille dans l’épreuve de Omaha à 2,500 dollars. Un tournoi où il vaut mieux être patient, étant donné qu’il s’agit à la fois de Limit, et de High-Low. Bref, impossible de gagner un pot à moins de chatter un grand coup avec A234 qui fait carré et low max (et encore, si un autre joueur a A2, tu prends que les trois-quarts du pot, bref une grosse arnaque)

Néanmoins, une jolie brochette de tricolores est encore en course, tous prêts à partager des pots jusqu’à plus soif tels de bon vieux collectivistes tendance Front Populaire. Parmi eux, deux que je n’avais pas repéré, tous deux encartés au Parti Communiste* :

Régis Burlot (ITM hier lors de l’épreuve Mixed) et Patrice Boudet. Tous deux affichent un tapis d’environ 15,000, le double de leur tapis de départ, ce qui, pour les raisons évoquées ci-dessus, est somme toute une performance appréciable après presque sept heures de jeu.

Antony Lellouche pointe à 8,000. « J’avais 16,000 un peu plus tôt, puis j’ai pris quatre coups très, très noirs qui m’ont fait retomber. » Le pro du Team Winamax n’est pas du genre à enjoliver ses récits de poker : je me permets donc de le croire sur parole. Son collègue Michel Abécassis a eu encore moins de chance, et a quitté la Brasilia Room les poches vides il y a déjà trois heures. Même topo pour Serge SMC et Gabriel Nassif, ce dernier ayant été éliminé à l’instant. Je l’ai vu jouer l’une de ses dernières mains, qui résume sans doute son parcours dans le tournoi : une relance avec A-2-3-4 qui trouve un flop Q-T-3, puis un turn T et une mise adverse. Frustrant. A la table de Gab, on trouve Mike Sexton, Cindy Violette et Claude Cohen, lui aussi en difficulté.

* Une information absolument non vérifiée, et d’ailleurs les opinions politiques des joueurs couverts par Winamax n’engagent qu’eux-mêmes (et le chef du Politburo)

Tableau de bord
300 joueurs restants (sur 424 au départ)
Blindes : 250/500
Tapis moyen : 10,600

Pot-Limit Hold’em 10,000$ : ce qu’il faut savoir
Le Day 1 est terminé – Trois joueurs Winamax en course

Les rebondissements furent nombreux durant les deux dernières heures de jeu. Avant de rentrer dans le détail, un résumé rapide et concis pour ceux qui n’ont pas le courage de lire jusqu’au bout (et je les comprends, n’ayant moi-même pas le courage d’écrire jusqu’au bout) :

  • Environ 85 joueurs ont terminé le Day 1, sur les 275 qui étaient au départ. Cela ne fait que 30% de survivants après dix heures de poker pourtant deep-stack et sans ante.

  • Tallix a sauté durant la dernière heure.

  • Ludovic Lacay, Davidi Kitai, Patrick Bruel et ElkY ont survécu. Les deux premiers au dessus de la moyenne, les deux derniers en dessous.

OK, détaillons un peu, maintenant, en commençant par Anthony Roux. C’est assez simple : Tall a plutôt bien joué durant cette journée, pratiquant un poker engagé qui lui a permis de monter pas mal de jetons. Puis il a trouvé As-Roi, et s’est retrouvé à tapis avant le flop contre Ken Lennaard (le suédois qui avait terminé second de l’épreuve où Tall termine quatrième). Lennaard possédait deux Dames, et la meilleure main a tenu. « C’était la première fois que j’étais à tapis », a constaté Tallix. « Je n’avais pas envie de faire tapis [en 5-bet] avec As-Roi, mais bon… » Satisfaction tout de même pour Tallix, alors que ses WSOP sont déjà terminés (hé oui ! Il ne reste plus que deux épreuves de NL à son programme) : « Je pense avoir bien joué dans l’ensemble, j’ai monté un bon tapis dans la plupart des tournois que j’ai joués… »

Davidi est resté patient durant les deux derniers niveau, et termine avec un tapis de 109,000. « J’ai stagné », fut son commentaire succinct. Son tapis reste confortable. En tout cas au dessus de l’average. ElkY, lui, termine en dessous, de même que le tout nouveau membre du Team Winamax Patrick Bruel.

Attardons nous sur Ludovic Lacay, dont les deux dernières heures furent les plus mouvementées. Dès la reprise, après la dernière pause, Cuts a joué un gros coup contre ce fameux « Iweargoogles » (ne comptez pas sur moi pour aller chercher le vrai nom). « J’ai fait un mauvais call », a soupiré Cuts en me racontant le coup.

Ludovic relance avec une paire de 6. Googles sur-relance depuis la grosse blinde. « Il n’avait pas fait ça très souvent », dit Cuts. « Je paie, et le flop tombe Q-5-3 avec un coeur. »

Check/check

Turn [3h]. Googles mise 16,500. Payé par Cuts. Rivière : 7. « Et là il mise gros : 38,500. Je paie, et il me montre une paire de Valets. Il a très bien joué : il n’a pas eu peur de la Dame, qui faisait partie de ma range, mais… ma range était très large ! »

Après ce coup mal géré qui le fait tomber à 120,000, tout se passe très vite : Ludo trouve une inévitable confrontation QQ contre KK, puis remonte à 80,000 avec 44 contre AQ, à tapis avant le flop. Il est déplacé à une belle table où sont déjà assis Kathy Liebert, Nam Le et ElkY, fait deux trois bricoles sans intêret, et termine la journée avec 120,000, donc.

Quelques grands noms encore en course : Toto Leonidas (pas vraiment un grand nom, mais assurément un nom rigolo), Luke Staudenmaier (pas vraiment un grand nom, mais assurément un long nom), Kirill Gerasimov, Isaac Haxton, Erik Seidel, Florian Langmann…

Parmi les sortants : Patrick Bueno, David Singer, Vicky Coren, Eric Cajelais, et un raton-laveur.

Tableau de bord
85 joueurs restants (sur 275 au départ)
Blindes : 1,200/2,400
Tapis moyen : 97,000

Day 29, demandez le programme

OK, on termine cette journée plutôt chargée avec le programme qui nous attend mercredi, assorti de l’état des lieux au moment où je tape ces lignes (02h25 du matin) :

Midi : Event #47 – Mixed Hold’em (Limit / No-Limit) 2,500$ (Day 1)
Un tournoi qui mélange la chèvre et le chou, et tente de réconcilier les amateurs de mises fixes avec les aficionados du « tout à fond ».

14h : Event #43 – Seniors No-Limit Hold’em World Championship 1,000$ (Finale)
Jacques Zaicik a effectué un parcours très honorable, chutant finalement en 36e place (sur 2,700 !) pour un prix de 10,000 dollars. « Je me suis éclaté », a dit l’amateur, toujours de bonne humeur, même après une élimination. Le Day 2 s’est terminé avec 28 joueurs. De manière assez prévisible, je ne reconnais personne dans la liste des survivants.

14h : Event #44 – Razz 2,500$ (Finale)
Quatorze joueurs encore en course. Huit places en finale. Jeff Lisandro est chip-leader. Peut-être la passe de trois ? Remporter deux bracelets en un an, c’est devenu tellement banal après tout…

14h : Event #45 – World Championship Pot-Limit Hold’em 10,000$ (Day 2)
Voir mes posts précédents.

14h : Event #46 – Omaha High-Low 2,500$ (Day 2)
Antony Lellouche n’est plus de ce monde (c’est une métaphore, rassurez-vous). On me fait signe que Régis Burlot, Claude Cohen et Fabrice Soulier bataillent encore pour passer le premier jour.

Suivez le Team Winamax tout au long du Day 28

[video]https://media.winamax.com/coverage/2009_WSOP_LasVegas/Day28.flv[/video]