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WSOP 2009 - Jour 18

Day 18, demandez le programme

Midi – Event #28 : No-Limit Hold’em 1,500$ (Day 1)
Un bon vieux donkament des familles auquel participeront notamment Arnaud Mattern et Almira Skripchenko.

14h – Event #24 : No-Limit Hold’em 1,500$ (Finale)
La partie s’annonce longue avec plus de vingt joueurs encore en course. Je ne reconnais personne dans le chip-count fourni par www.worldseriesofpoker.com, mis à part l’anglais Michael Greco.

14H – Event #25 : Omaha/Stud High-Low 2,500$ (Finale)
C’est un joli casting de 14 joueurs qui va se présenter aujourd’hui dans l’Amazon Room pour la dernière journée de l’épreuve : Chad Brown, Carlos Mortensen, Steve Wong, Dutch Boyd, et la machine à gagner Phil Ivey (qui a multitablé toute la journée, entre cette épreuve et celle d’Omaha High-Low)

14h – Event #26 : Limit Hold’em 1,500$ (Day 2)
Passons.

14h – Event #27 : Pot-Limit Omaha High-Low 5,000$ (Day 2)
Voir l’ensemble de mes posts du Day 17 pour plus d’informations. Pour ceux qui n’ont pas le temps, ou l’envie : Antony Lellouche figure parmi les chip-leaders.

17h – Event #29 : World Championship Heads-Up 10,000$ (Day 1)
Une épreuve très attendue ! 256 joueurs se présenteront dans la Brasilia Room pour une vraie épreuve de poker « pur » : le tête à tête. Le tournoi sera organisé comme une épreuve de tennis, avec huit tours. J’ai pu dégotter en exclusivité totale les confrontations du premier tour des joueurs du Team Winamax. Les voici :

Guillaume de la Gorce vs Zachary Hyman
Ludovic Lacay vs Jason Senti
Davidi Kitai contre Mathieu Clavet
Anthony Roux contre Mark Muchnik
Nicolas Levi contre Bertrand « ElkY » Grospellier

Je vous laisse Googler ces différents noms… Muchnik fut runner-up de cette épreuve en 2007. Clavet est un joueur québécois. ElkY… inutile de le présenter. Les autres, je sais pas.

Pot-Limit Omaha High-Low 5,000$ : en route vers la table finale
Antony Lellouche au départ avec un gros stack

Bonjour à tous ! Ayant malencontreusement oublié d’enclencher le réveil hier soir, je me suis réveillé bien après le début des hostilités. C’est essoufflé que je suis arrivé dans l’Amazon Room avec 90 minutes de retard, tombant au beau milieu de l’agitation du week-end. C’est « Donkament Day » au Rio, avec plus de 2,500 joueurs venus disputer une nouvelle épreuve loterie à 1,500 dollars.

Mais ce n’est pas l’Amazon Room qui sera le centre de notre attention aujourd’hui… Aussitôt après avoir assisté à la cérémonie de remise des bracelets du jour (vous pouvez consulter le palmarès mis à jour sur notre page « résultats »), j’ai déménagé vers la salle annexe, la Brasilia Room, où j’observerai de près les progrès d’Antony Lellouche dans l’épreuve d’Omaha High-Low à 5,000 dollars, puis, plus tard, les deux premiers tours de la géniale épreuve de Heads-Up à 10,000 dollars.

Antony a trouvé une table de départ sympathique où figurent deux des représentants du clan anglais « Hendon Mob » : Joe Beevers et Ross Boatman, le frère de Barny. Ces deux là ne posent guère de danger avec leur petit tapis. A la droite d’Antony, on retrouve Barry Schulman, le fondateur de Card Player, par ailleurs possesseur d’un bracelet WSOP.

Ross Boatman (premier plan) prend des cours de français avec Antony. La « Hendon Mob » a longtemps fréquenté l’Aviation Club de France

59 joueurs ont pris le départ du Day 2, un chiffre rapidement tombé à 50. Antony figure en 7ème position au classement général. Son tapis n’a guère bougé, malgré le fait qu’il ait déjà joué un coup à tapis dont voici le détail :

Un joueur hongrois avec un gros stack limpe pour 1,200. L’action arrive jusqu’au joueur du Team Winamax qui relance à 4,000. Payé par le limpeur.

Flop [Ad][Ah][8c]

Antony mise 4,000 à nouveau.

Le hongrois annonce « pot ».

Antony annonce « pot ».

Le hongrois annonce « pot ».

Pot, pot and pot : les joies du Omaha ! A ce stade, Antony est à tapis, et paie en un instant, bien sur.

A part si l’on a affaire à des joueurs médiocres, on sait déjà quelles mains vont être retournées : A-8 pour les deux joueurs.

Sauf qu’avec [As][2s][4d][8h], la main d’Antony est plus intéressante que le [Ac][3c][Tc][8s] de son adversaire, car Antony peut trouver pas moins de 15 cartes pour obtenir un low, et ainsi prendre les trois-quarts du pot. A l’inverse, l’adversaire d’Antony ne peut trouver de low, et n’a que trois cartes (les Dix) pour faire un full supérieur.

Bref, EV maximale pour Lellouche, une EV réduite à zéro après un turn et une rivière sans conséquence. Le pot est partagé, et la partie continue.

Classic Hellmuth Rant

Arnaud Mattern figure parmi les joueurs au départ du donkament du week-end… Et a entamé sa partie à la table d’un des visages les plus connus du circuit. Et les plus énervés, et énervants aussi : Phil Hellmuth.

Arnaud m’a envoyé un coup par SMS, je ne résiste pas à l’envie de vous en faire profiter :

Phil Hellmuth fait un min-raise préflop, et Arnaud paie en position avec [Ts][8s].

Le flop est A-8-7. Check/check.

Turn 3. Hellmuth mise petit, Arnaud paie.

Rivière : un 8 donnant brelan à Arnaud. En bon adepte du small-ball, Hellmuth mise le minimum. Arnaud relance, et l’homme aux 11 bracelets paie avec une paire de Dix perdante.

C’est le dialogue qui s’en suit qui vaut le coup. Hellmuth ne se rend pas compte qu’il a perdu, et dit « Et voilà, encore un de ces mauvais joueurs européens qui va me donner ses jetons. » Puis, Hellmuth voit la main d’Arnaud, et commence à pleurer : « Wow, vous les européens, vous êtes tellement nuls, je te tenais sur ce coup, je te tenais ! Quel bad beat, ma parole ! »

Plus tard, la table casse. Hellmuth se lève en soupirant : « J’en ai marre de me prendre des 2-outers. Heureusement, j’arrive à rester fair-play 99% du temps. »

Arnaud répond : « Oui, mais c’est durant les 1% où tu réagis comme un débile que tu es hilarant ! »

Hilarité générale à la table tandis qu’Hellmuth se barre précipitamment.

Antony ne s’arrête plus

Beaucoup d’action à la table d’Antony, majoritairement incitée par le joueur du Team Winamax… Qui, en une heure, à presque doublé son tapis pour passer à 195,000 et se placer parmi les chip-leaders.

C’est simple, Antony n’a pas réussi à perdre un seul coup :

  • Tout le monde passe jusque Barry Schulman qui limpe de petite blinde. Antony relance au BB, Barry paie et « donk » bet le flop [Kh][Qd][8d]. Antony « dit » pot, et Barry passe immédiatement. « Il a beaucoup de tells », me souffle Antony.

  • Puis notre français relance à 4,200 préflop. Payé par le joueur hongrois au bouton. Le flop est 9-4-2 dépareillé. Antony mise 5,000. Le hongrois fait aussitôt tapis, et Antony, ayant manqué son low mais floppé un brelan avec A-8-2-2. Son adversaire ontre A-Q-K-5 pour un bon tirage low. Le turn et la rivière n’apportent pas de petites cartes, cependant, et Antony arrache un nouveau scalp.

  • Scott Clements (gros) et Eli Elezra (short) font leur arrivée à la table, et Antony se retrouve dans un pot limpé contre ces deux joueurs, plus les blindes.

Sur le flop [Kh][8c][Td], Antony mise 6,000, et est payé uniquement par la petite blinde, un joueur italien qui avait atteint les places payées à Deauville – je ne me souviens plus de son nom. Check/check sur le turn [7d]. Rivière [6d]. L’italien checke, et paie rapidement les 20,000 misés par Antony, qui montre [Kd][Qd][Jc][Th] pour la deuxième couleur max. L’italien ne peut rien montrer de mieux, pas même un low pour splitter, et Antony « scoope » le pot. L’italien n’avait pas de couleur inférieure, sinon elle lui aurait probablement donné un low. Une quinte surement.

  • Puis Antony élimine un short-stack, à tapis avant le flop avec A-A-4-6 contre A-2-3-2. Le flop n’apporte pas assez de petites cartes pour donner la gagne à Antony, qui passe ainsi à 190,000.

Tableau de bord
42 joueurs restants (sur 198 au départ)
18 places payées
9 places en finale
Blindes : 1,000/2,000
Tapis moyen : 70,000

World Championship Heads-Up 10,000$
Les yeux dans les yeux

Nous y sommes, les amis. L’un des tournois les passionnants et prestigieux des WSOP vient de commencer. Le face à face, le duel, le mano a mano, en anglais : le Heads-Up !

L’Amazon Room étant plutôt occupée avec le gros donkament à 1,500$, c’est la Brasilia Room qui accueille aujourd’hui les deux premiers tours de cette épreuve qui, avec 256 partants, en comptera huit.

C’est une disposition assez inhabituelle à laquelle nous avons à faire aujourd’hui. Deux matchs sont disputés autour de chaque table… Les croupiers sont assis aux sièges 3 et 7, distribuant les cartes aux joueurs situés aux sièges 1, 4, 6 et 9.

Chaque joueur a démarré avec un tapis de 30,000 aux blindes 100/200. Les retardataires n’avaient droit qu’à quinze minutes seulement pour se présenter dans l’Amazon Room avant que les superviseurs n’ordonnent aux croupiers de donner les cartes, peu importe si les joueurs étaient arrivés ou non. Après quinze minutes de partie, on tenait déjà le vainqueur d’un premier match : Hoyt Corkins.

L’épreuve sera organisé comme un tournoi de tennis, avec un arbre pré-déterminé. Je vous communiquerai le tableau complet dès que possible.

Cinq joueurs du Team Winamax sont au départ :

Davidi Kitai

Vs

Mathieu Clavet (Québec)

Ludovic Lacay

Vs

Jason Senti

Anthony Roux

Vs

Mark Muchnik

Nicolas Levi

vs

Bertrand « ElkY » Grospellier

Guillaume de la Gorce

Vs

Jamin Stokes

Il serait trop fastidieux de faire la liste complète des nombreux excellents joueurs au départ. On retrouve un joli casting mélangeant vétérans du circuit live, et jeunes experts du poker online, cash-game high-stakes particulièrement.

Il s’agit d’une épreuve importante, où l’on peut-être sur que les finalistes seront de très bons joueurs de poker.

Voici quelques-uns des matchs intéressants du premier tour :

JC Tran – Dario Minieri
Phil Hellmuth – Benny Spindler
Claudio Rinaldi – Praz Bansi
Greg Raymer – Isaac Haxton
François Saffiedine – Isaac Baron
Tom « durrr » Dwan – Nam Le
Kenny Tran – Anna Wroblewski
Chris Ferguson – Greg Mueller
Chino Reem – Gavin Smith
David Chiu – Joao Barbosa
Bill Edler – Brian Hemke
David Williams – Anton Alleman
Evelyn Ng – Vivek Rajkumar
Alex Jacobs – Joe Serock
Sami « LarsLuzak » Kelopuro – Noah Schwartz

LE match franco-français du premier tour

Nicolas est prêt pour bouffer du ElkY !

Heads-Up 10,000$ : le point sur les joueurs du Team Winamax

Etat des lieux après 90 minutes de match :

  • Davidi a malheureusement chuté au premier tour. Trouvant un flop A-3-4 dans un pot sur-relancé, Davidi s’est engagé contre son agressif adversaire avec [As][Qs] – il a été payé par A-K, et turn et rivière n’ont rien apporté pour le sauver.

  • ElkY et Nicolas Levi sont en train de disputer un match endiablé, dont vous avez pu suivre les moments forts en direct grâce aux Tweets de Manub (@manub)

  • Cuts dispute lui aussi un match animé contre un bon joueur - ce dernier possède actuellement l’avantage.

  • Johny001 domine son adversaire depuis le début du match. Ce dernier était tombé à moins de huit blindes, et a réussi a doubler. Les blindes commencent à être chères : on peut s’attendre à un dénouement rapide.

  • Tall est le premier joueur du Team a avancer au second tour. J’ai enregistré son compte-rendu quelques minutes après la conclusion de la partie, vous pouvez écouter ses impressions en cliquant ici :

Tall passe le premier tour (03mn10s)

30 joueurs dans le Pot-Limit Omaha High-Low 5,000$
Antony Lellouche est chip-leader !

Encore et toujours, l’expert ès-Omaha du Team Winamax continue d’échouer dans ses tentatives de perdre un pot. Pas que l’on s’en plaindra, bien au contraire. Antony vient de passer large chip-leader avec 290,000, très loin devant ses poursuivants les plus proches, après ce coup pour le moins gonflé :

Scott Clements relance à 7,000 préflop.

Payé par le cut-off. Payé par la petite blinde.

De grosse blinde, Antony dit « pot « , une relance qui équivaut à 35,000 au total.

Payé par Scott Clements.

Payé par le cut-off après une réflexion interminable.

La petite blinde passe.

Il y a 115,000 au milieu alors que le croupier retourne le flop

[Qh][Ts][7d]

Aussitôt, Antony annonce « pot ». Scott Clements a surement raté son low, et jette ses cartes sans plus tarder. Du côté du cut-off, c’est en revanche une autre histoire : long, très long temps de réflexion tandis que le break commence et que les joueurs quittent la table. Finalement, le joueur jette ses cartes, et Antony réalise un profit de plus de 75,000 sans avoir à montrer ses cartes, qu’il ne révélera qu’à moi, discrètement :

K-K-6-3, pour juste une paire de Rois, et un tirage low moisi assez lointain. Wow ! Antony est parti en pause-dîner au moment où je rédige cet article : il faudra que je lui demande quelques explications à son retour… Toujours est-il que le joueur du Team Winamax peut envisager l’avenir avec sérénité : peut-être la première table finale du Team aux WSOP 2009 ?

Parmi les sortants : Jason Mercier, Amnon Filipi, Eli Elezra, Joe Beevers, Ross Boatman, Mixe Sexton, Georges Danzer…

Encore en course : Daniel Negreanu, Alex Kravchenko, Chris Bell, Andy Black, Roland de Wolfe, Jeff Lisandro, Scott Clements, et surtout Phil Ivey, qui a trouvé le moyen non seulement de survivre, mais d’accumuler un tapis dans la moyenne, tout en disputant la finale de l’épreuve de Stud/Omaha High-Low sur le podium ESPN (où il ne reste plus que cinq joueurs) Un véritable extraterrestre.

Tableau de bord
30 joueurs restants (sur 198 au départ)
18 places payées
9 places en finale
Blindes : 1,500/3,000
Tapis d’Antony : 290,000
Tapis moyen : 99,000

Heads-Up : fin du premier tour pour le Team Winamax
4 défaites pour 1 victoire : aie !

Ecoutons nos français (cliquez pour télécharger les fichiers mp3) :

Jason Senti bat Ludovic Lacay

Défaite de Cuts au premier tour (01mn40s)

ElkY bat Nicolas Levi

Défaite de CrocMonsieur au premier tour (05mn17s)

ElkY avance jusqu’au second tour (01mn27)

Jamin Stokes bat Guilaume de la Gorce

Défaite de Johny au premier tour (01mn08)

PLO8 5,000$ : la bulle approche
Antony tient fermement les rênes du tournoi

Immédiatement après la reprise de la partie, Antony s’est remis au travail tranquillement, en éliminant deux short-stack : l’un d’entre eux n’était autre qu’un certain Daniel Negreanu. Le canadien a poussé ses quatres blindes avec A-A-J-5. Antony a trouvé un call facile avec A-Q-T-3. Le board est tombé K-Q-5-8-J pour lui donner la quinte max.

Il ne reste plus que cinq éliminations à observer pour obtenir les places payées. Puis, il faudra encore voir neuf joueurs sortir et l’on tiendra la table finale. Antony possède une large avance sur ses poursuivants directs, lui permettant d’accentuer la pression à l’approche de l’argent.

A quoi ressemblent les trois dernières tables ? Voici les joueurs que j’ai reconnus :

Table 1
Jeff Lisandro
Antony Lellouche
Phil Ivey (absent, car trop occupé à remporter son septième bracelet dans l’épreuve mixte Stud/Omaha - il reste quatre joueurs et Phil est chip-leader – A noter quand même qu’Ivey possède encore trente blindes dans l’épreuve de PLO8, bien qu’il n’ait probablement pas joué plus de vingt coups depuis le début du tournoi)

Table 2
Andy Black (photo)
Chris Bell
Andy Bloch

Table 3
Roland de Wolfe (photo ci-dessus)
Mickey Appleman
Alex Kravchenko
Scott Clements (photo ci-dessous)

A gauche, le stack de Phil Ivey – A droite, Antony

Tableau de bord
23 joueurs restants (sur 198 au départ)
Blindes : bientôt 2,000/4,000
Tapis moyen : 130,000

Sit and Bust

L’action s’est considérablement ralentie à l’approche de l’argent… Jusqu’à l’arrivée de Phil Ivey, qui a profité d’un break dans l’épreuve mixte Stud/Omaha (trois joueurs, Phil est gros chip-leader) pour jouer une main, et sauter !

Un attroupement s’est formé autour de la table d’Antony pour voir comment aller se dépêtrer le demi-Dieu… Il ne restait plus à Ivey que 60,000, soit quinze blindes.

Ivey a relancé à 10,000 UTG. Son voisin de gauche a annoncé « pot ! » pour 37,000. Puis la petit blinde a fait de même, mettant les deux joueurs à tapis.

Ivey a payé, révelant A-Q-7-5
UTG+1 a montré A-2-3-K
SB a montré A-4-6-8

Le flop est tombé 4-2-5 pour immédiatemment donner la « roue »à UTG+1, c’est à dire à la fois la quinte et le low max.

Turn 8
Rivière 9

Phil Ivey ne possède ni le meilleur low, ni le meilleur high, et part donc rejoindre en courant son autre table finale.

Dommage tout de même : Ivey a effectué un parcours des plus atypiques dans ce tournoi, ne jouant que « huit ou neuf mains en deux jours, pas plus », selon un superviseur, qui ajoute « mais il les a toutes gagnées ! »

Plus que 21 joueurs : l’argent est proche… Et Antony continue de survoler ses adversaires avec 355,000 de tapis. Je l’ai vu sur-relancer préflop un adversaire bien fourni : Antony s’est fait respecter, et a remporté le pot sans confrontation.

Heads-Up 10,000$ : Round 2

Tapis de départ : 60,000
Blindes : 200/400 pendant 15 minutes

Anthony Roux

VS

Nathan Doudney (350,000 dollars de gains de carrière, dont une finale WSOP en 2008)

James Deambrosia, l’adversaire d’ElkY, n’est toujours pas arrivé après dix minutes de partie. La règle stipule que les joueurs ont quinze minutes pour arriver avant que le croupier ne commence à donner les cartes.

Quelques matchs intéressants :

Jeff Madsen contre Joe Serock
Scott Fischman contre Scott Montgomery
Justin « BoostedJ » Smith contre Hoyt Corkins
John Tabatabai contre Benny Spindler
Mark Telscher contre David « The Dragon » Pham

Au second tour :

Philippe D’Auteuil pose pour la caméra

Mike Caro, le génie fou, plus connu pour ses bouquins – il fait l’une de ses rares apparitions en tournoi

Tom « durrr » Dwan, l’un des meilleurs joueurs de heads-up du monde

PLO8 5,000$ : in the money

La situation s’est finalement débloquée avec l’élimination de Mickey Appleman. Le vieux routard des WSOP était tombé à une poignée de jetons, et n’a réussi à trouver ni « high », ni « low » pour lui permettre de rester « in ». Il est donc, vous l’avez deviné, « out », et doit être un peu « dég « , voire même « zaraf ».

Antony Lellouche est donc devenu officiellement le troisième joueur du Team Winamax a rentrer dans l’argent d’un tournoi WSOP cet été. Mais avec son statut de chip-leader, Antony espère bien entendu récolter beaucoup plus que les 14,000 dollars promis au sortant numéro 18.

Le passage aux deux dernières tables de neuf joueurs a donné lieu à une réorganisation complète.

Voici le casting partiel :

Table 1
Antony Lellouche 410,000
Roland de Wolfe 150,000
Andy Bloch 140,000
Alex Kravchenko 155,000
Scott Clements 310,000

Table 2
Jeff Lisandro 85,000
Andy Black 155,000
Chris Bell 90,000

Les autres, je ne les reconnais pas, mais l’un d’entre eux possède un très gros tapis, qu’il vient juste d’engager contre Antony en bataille de blindes sur un flop

[Ts][5s][5h]

Tout s’est produit très vite :

« - Pot.

  • Pot.
  • Pot.
  • Pot.
  • Pot.
  • Pot.
  • OK, I call. »

[vous aurez reconnu une célèbre scène de Eurorounders, la séquelle européenne de Roungers – trouvable sur google]

Antony a révélé un brelan avec A-2-5-Q, pas de taille pour affronter le full floppé T-T-2-4 de son adversaire.

Je dois avouer qu’à ce moment, mon coeur à bondi dans la poitrine, car l’adversaire d’Antony avait assez de jetons pour handicaper sérieusement ses chances d’atteindre la table finale.

Heureusement, le turn et la rivière furent un 6 et un 8, permettant à Antony de récuperer la moitié du pot avec son low. Pfiouuuu.

Mickey Appleman : Cromagnon Bubble Boy

Incroyable Phil Ivey !

La performance en devient surnaturelle. Minuit et demi au Rio : devant un parterre de fans surexcités, Phil Ivey vient de remporter son second bracelet en dix jours, le septième de sa carrière. Avec l’art et la manière : ces trois derniers jours, Phil Ivey a montré au monde du poker pourquoi il était Phil Ivey, en surmontant tous les obstacles qui se sont dressés devant lui, et en reconstruisant son stack détruit à plusieurs reprises. De nombreuses fois durant le tournoi, on le donnait pour mort dans cette bizarre épreuve hybride de Omaha/Stud jouée en limit et en high-low : à chaque fois, il a réussi à remonter. Ivey était tout simplement intouchable, manœuvrant son stack avec aisance sans jamais tomber KO face aux bad-beats et aux adversaires de classe mondiale auxquels il a fait face. Les dix derniers jours rentreront sans doute dans la légende du poker moderne : non seulement Ivey a remporté deux bracelets en battant quelques uns des meilleurs joueurs de Deuce to Seven, Omaha et Stud de la planète, mais il l’a fait en jouant simultanément une autre épreuve, épreuve où il a bien failli rentrer dans l’argent. La question qui se pose, maintenant, c’est : Ivey peut-il faire la passe de trois ? Il reste assez d’épreuves au programme cet été : parier contre Ivey semble, dans les circonstances présente, une hérésie… Et ils sont nombreux à s’en mordre les doigts en ce samedi soir.

Heads-Up 10,000$ : Game over pour le Team Winamax

Tallix a du s’incliner au second tour. Je vous laisse écouter le détail des coups qu’a joués Anthony en écoutant le fichier mp3 ci-dessous :

Défaite de Tall au second tour (03mn21s)

Pendant ce temps, ElkY dispute un match acharné contre James Deambrosia – photo-ci dessus, vous vous rappellerez sans doute de ce trash-talker au fort accent du New-Jersey (Sopranos inside) si vous avez suivi le parcours d’ElkY lors de l’EPT des Bahamas en 2008.

J’ai vu ElkY miser 11,100 dans un pot de 23,000 sur le turn [3h][4s][3c][7c]. Deambrosia a préféré passer, réflechissant à voix haute qu’en cas de call, il « devrait surement payer une mise à tapis sur la rivière » ElkY a encaissé les jetons sans mot dire.

Layne Flack vient de terminer son match, et je dois dire que j’ai été assez impressionné par son arsenal. Voyez la photo ci-dessous pour voir à quoi carbure « Back to Back » pendant une partie de poker :

Téquila, bière, et cigares !

Parmi les joueurs qui reviendront demain pour le troisième tour (le dernier avant les places payées) : Brian Hemke, Antonio Esfandiari, notre favori de toujours Jason Mercier, Vanessa Rousso, Steve Zolotow, David Pham, William Thorson, Johnny Chan, Jeff Madsen… Que du bon !

On se rapproche du dénouement

Enfin du mouvement dans l’épreuve de Pot-Limit Omaha High-Low, avec d’abord les éliminations de Chris Bell et Jeff Lisandro en 18ème et 17ème place sur la table numéro 2, puis l’élimination de deux short-stack sur la table numéro 1 : Antony fut le bourreau de ces deux malheureux, sur le même coup, rajoutant 100,000 à son stack qui totalise désormais plus de 550,000 – largement plus que le tapis moyen de la table finale.

« C’est difficile, maintenant : il n’y a plus un seul mauvais joueur. »

Antony continue d’attaquer à qui mieux-mieux, devant un Roland de Wolfe hilare : « Pot ! Pot ! Pot ! » dit-il en imitant l’accent français. Antony a mis la pression à l’un de ses adversaires en envoyant un grosse mis « pot », justement, sur la rivière. Ce dernier a mis très longtemps à payer avec juste le low, et les deux joueurs ont partagé le pot.

Peu après, un joueur russe qui n’est pas Alex Kravchenko est éliminé en 14ème place : la table finale approche, et plus que jamais, Antony Lellouche est le chip-leader indiscutable de l’épreuve.

Les raisins de la colère

Décisions difficiles pour Antony… Je vous livre le détail des derniers coups qu’il a joués :

  • Il relance d’abord avec [Ad][Kd][Kc][9c]. Payé par un joueur de blinde.

Flop [3s][7h][8h]. Le blindeur checke, Antony mise, c’est payé.

Check/check sur le turn [3d].

Rivière [Jd]. Antony paie une mise, et perd contre A-6-8-8 pour un brelan.

  • Plus tard, Roland de Wolfe relance UTG. Antony paie depuis la petite blinde.

Pas de mise jusqu’à la rivière, le tableau final est [Ac][4c][6d][7s][7h], et Antony checke/folde face à une mise « pot » (64,000) de Roland.

  • Cinq minutes plus tard, Antony joue à nouveau contre Roland. Le turn est [8s][Ac][Ks][5c]. Roland check. Antony mise 15,000. Roland dit « pot », et Antony paie rapidement. Rivière : [Qc]. Roland dit à nouveau « pot », pour 180,000. Pas une décision cavalière pour le joueur du Team Winamax, qui finit par annoncer calmement « I call. »

L’anglais montre 8-5-3-2 pour deux paires 8-5, et le low max.
Antony montre 8-5-4-2 pour deux paires identiques, et le second low-max. Une situation de « trois-quarts / un-quart » : Antony perd la moitié basse du pot, et ne prend que 50% de la moitié haute du pot.

Le point commun entre ces trois coups ? Antony les a tous perdus… Résultat des courses : il dégringole au classement, passant de plus de 500,000 à 180,000 alors que les blindes vont passer à 5,000/10,000. Ses chances d’atteindre la table finale ne sont désormais plus du tout assurées…

Dix joueurs

Scott Clements a fait sauter deux shorts-stacks sur le même coup. Incroyablement, sa paire de Rois (assortie d’une paire de Dames) a réussi à scooper contre les deux tirage low de ses adversaires, en trouvant un Roi au flop, puis un full sur la rivière.

Exactement au même moment, Antony misait le pot sur le flop 6-9-T avec A-A-2-5, faisant passer Roland de Wolfe. Le joueur du Team Winamax retrouve un peu d’air, et commence la pré-finale à dix joueurs avec un tapis de 350,000 – pile poil dans la moyenne.

Encore une élimination, et l’on peut aller se coucher… Le prochain sortant recevra 21,000 dollars.

Antony Lellouche en finale du Pot-Limit Omaha High-Low à 5,000$
Un second bracelet pour le Team Winamax ?

C’est fait ! Dimanche, à 14 heures, Antony Lellouche se présentera sur le podium ESPN pour disputer sa troisième table finale des World Series of Poker.

Il sera accompagné par un casting éclectique et à la tonalité résolument européenne, avec Andy Black, Roland de Wolfe et Alex Kravchenko. L’américain Scott Clements disputera sa cinquième table finale des WSOP en Omaha, et tentera de décrocher son troisième bracelet avec son statut de chip-leader.

C’est un joueur du nom de Stewart Yancik qui fut le dernier à partir ce soir, achevé par Scott Clements avec une quinte max. Mais c’est Antony qui avait fait le plus gros du travail, en faisant grassement payer à Stewart une main « max-max » : full en haut, et low A2 en bas.

Un pot qui eut le double effet de précipiter l’obtention de la table finale, et de faire remonter le tapis d’Antony pour le faire repasser dans le peloton de tête.

Le casting des finalistes, par ordre de position autour de la table (fourni par www.worldseriesofpoker.com) :

1/ Antony Lellouche – 533,000
2/ Roland de Wolfe – 386,000
3/ Alex Kravchenko – 267,000
4/ Andy Black – 182,000
5/ Brett Richey – 238,000
6/ Scott Clements – 801,000
7/ Armando Ruiz – 192,000
8/ John Racener – 214,000
9/ Robert Campbell – 152,000

Les blindes seront de 5,000/10,000, et les prix distribués seront les suivants :

1er/ 246,616 dollars
2e/ 152,618$
3e/ 101,063$
4e/ 72,121$
5e/ 53,881$
6e/ 42,993$
7e/ 36,200$
8e/ 32,105$
9e/ 29,965$

Restez branchés pour deux courtes interviews…

Quelques mots avec Andy Black

Une interview complètement improvisée avec le jovial irlandais, finaliste des WSOP en 2005. Propos receuillis cinq minutes après la fin de la partie.

Alors, Andy, tu va démarrer la finale avec un petit tapis, c’est quoi le plan de bataille ?
Bien jouer !

Tes adversaires autour de la table finale sont tous expérimentés… Comme le chip-leader Scott Clements.

Ce qui est amusant, ce que lorsqu’il a gagné ses deux bracelets, j’ai atteint la table finale lors du premier, et les demi-finales lors du second !

Vous vous, connaissez bien, donc…

Oui. Et comme d’habitude, c’est moi le petit tapis ! Je survis depuis des heures sans jeu et sans jetons…

Mais ce qui est bien dans ces jeux de partage, c’est qu’on peut tenir plus longtemps…

Oui, et je vais insister : je n’ai VRAIMENT pas eu de cartes aujourd’hui. Je me suis maintenu en bluffant.

Du genre ?

Je limpe, et je paie une relance, le flop tombe avec un As, tout le monde checke jusqu’à moi, je n’ai rien : je mise ! J’ai eu tout de même quelques bonnes mains, mais j’ai manqué les flops. A un moment, j’ai 2-3-4-5. Le flop tombe A-9-T, et le turn est un autre As. J’ai encore misé, et tout le monde a passé. On essaie de prendre les jetons par-ci par là.

Tu démarres la finale avec un peu moins de vingt blindes.

C’est pas si mal : on joue à neuf, et il n’y a pas d’antes. Je peux tenir cinq ou six orbites avant de devoir recourir à des mesure extrêmes.

OK, ce tournoi n’a pas le plus gros prize-pool des WSOP. Tu vas chercher quoi : l’argent, ou le bracelet ?

Je veux gagner. Il est temps que je prenne un bracelet ! On a pas souvent la chance d’être en position de remporter le bracelet : j’ai envie de saisir la mienne.

Parlons de ta position à la table…

J’ai Roland à ma droite, ce qui est très bien. Il adore mettre ses jetons dans des situations bizarres. Il gamble beaucoup !

Comment se sont passés les WSOP jusqu’à présent ? Tu es l’un de ceux qui a joués le plus de tournois. Selon les stats, tu en es à quatorze…

Grâce à cette finale, je suis à jeu. J’ai pris 70,000 sur le premier tournoi, et j’avais aussi un pourcentage de Tony G, qui a terminé dixième. On va voir si j’arrive à passer vraiment positif demain !

Où sont passés les irlandais aux WSOP cette année ? Je ne les vois nulle part…

Padraig Parkinson est là, Kenneth O’Leary aussi, mais c’est à peu près tout. D’ailleurs, chose marrante, il y a un book-maker qui proposait un pari « match-bet » sur le joueur qui ferait le plus de résultats entre moi et Marty Smith [vainqueur du PLO 10,000$ en 2008, note de Benjo]. Padraig a parié sur moi, car il savait que Marty ne va arriver à Vegas qu’à la fin des World Series pour le tournoi de Omaha !

Entretien avec Antony Lellouche

Propos receuillis à l’arrache, devant la porte du taxi… Enjoy !

C’est ta troisième table finale aux World Series of Poker ! Félicitations !

Et dans trois variantes différentes, en plus… [No-Limit Hold’em, Deuce to Seven Limit, et Pot-Limit Omaha High-Low] Il va falloir essayer de faire mieux… En 2004, j’ai sauté rapidement avec QQ contre AK. En 2007, j’ai terminé troisième du Deuce mais sans jamais vraiment avoir de jetons. Et me voilà de retour en finale après le bide total de 2008.

Un bilan avant la finale ?

Très content. Je domine le tournoi depuis presque le début du Day 1. Mon tapis n’a jamais cessé de monter. C’est en demi-finales, avec 14 joueurs, que j’ai perdu presque tous mes jetons. Sur des coups assez standard, je pense… Il y a eu notamment ce coup où Roland de Wolfe gamble un gros coup préflop et trouve un flop très chanceux pour lui.

Andy Black disait qu’il prenait trop de risques…

Carrément. Et il va continuer. Surtout quand la partie deviendra short-handed.

Entre deux coups, Antony refait le match avec Roland de Wolfe

Quelle va être la stratégie en finale ?

L’Omaha High-Low n’est pas le genre de jeu où tu va décider à l’avance « Bon, je vais jouer agressif », ou à l’inverse « Je serai super sérré ». Tu joues beaucoup avec tes cartes, il n’y a pas beaucoup de psychologie, et il faut éviter d’essayer d’arracher trop les blindes. Les blindes ne sont pas encore grosses : on peut encore entrer dans les coups sans relancer.

Il y a eu un coup incroyable, où tu as brelan contre full max : l’argent part au flop, et tu es sauvé in extremis avec un low runner-runner. C’est là que j’ai été témoin d’un moment d’émotion chez toi, assez rarissime…

Exact, j’ai brandi le poing en lâchant un petit « ouais ! », chose que je ne fais jamais. Mais je vais te dire, si je saute sur ce coup, en 18ème place, après avoir bien joué pendant vingt heures, j’aurais pas pu le supporter. Les WSOP auraient été terminés pile à ce moment : j’aurais joué n’importe comment tous les autres !

Merci Antony, et bonne nuit !

Il y a un an presque jour pour jour, David Benyamine rompait dix années de disette en devenant le quatrième joueur français à remporter un bracelet de champion du monde. De par son parcours atypique, son habilité à maitriser une myriade de jeux différents, son indifférence à l’argent et son succès aux plus hautes limites, Antony Lellouche est en quelque sorte le parfait successeur à David Benyamine. Un peu comme un fils spirituel. Je ne sais pas pour vous, mais j’aimerais bien entendre la Marseillaise au Rio lundi…