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WPT World Championship 2023-Main Event - Finale

Andrew Lichtenberger en énorme favori

La finale à six est constituée avec un casting de rêve Andrew 'LuckyChewy' Lichtenberger caracole en tête Gare aux top regs Chris Moorman, Georgios Sotiropoulos, Ben Heath et Artur Martirosian dans son rétro Qui repartira avec les 5,7 millions de dollars à la gagne ?

WPT World Championship 10 400 $ (Finale - 6 joueurs restants)

Andrew Lichtenberger

Déjà en position dominante au moment de prendre place autour de la dernière table de ce gigantesque tournoi, Andrew Lichtenberger a continué d'appuyer sur le champignon. Avec 124 blindes devant lui à l'aube de ce septième et ultime jour, 'LuckyChewy' en compte cinquante de plus que son plus proche poursuivant, une autre légende des tables online internationales, un certain Chris Moorman, sur lequel il aura en plus l'avantage de la position. C'est sans doute d'ailleurs ce qui impressionne le plus à regarder le casting des six derniers prétendants au titre : on connait tout le monde, ou presque !

Ben Heath

Entre Chris et Andrew trône ainsi le deuxième Britannique de cette finale, Ben Heath (photo), figure de proue de la scène High Rollers des années 2020. Au palmarès de son année 2023, une foule de places d'honneur sur les tournois les plus chers de la planète (Bahamas, Vietnam, Monte-Carlo, Las Vegas, Londres)... mais aucune victoire ! Pour vaincre le signe indien, il devra en découdre, entre autres, avec un joueur qu'il connait bien, lui aussi habitué de ses joutes entre ballas, le meilleur joueur russe du moment aux 12,5 millions de dollars de gains, tout juste auréolé d'un bracelet WSOP décroché à Paradise Island, Artur Martirosian.

Georgios Sotiropoulos

En embuscade en troisième position avec un peu moins de 40 blindes, Georgios Sotiropoulos (photo) fait partie des valeurs sûres du plateau européen, avec trois bracelets au compteur, dont celui du Mini Main Event 2021. Runner-up de l'EPT Prague il y a tout juste dix ans, il va enfin pouvoir effacer ce high score de ses tablettes, assuré comme les autres d'encaisser un chèque à sept chiffres. Enfin, n'oublions pas Daniel Sepiol, archétype du jeune grinder américain, avec près de 200 lignes acquises depuis 2017, pour près d'1,4 million de dollars accumulés en live. À venir dans ces colonnes : les biographies détaillées de ces six champions. Dans quelques heures, l'un d'entre eux remportera l'un des tournois les plus convoités de l'année et un peu plus de 5,6 millions de dollars, en mettant un point final à une année tout bonnement exceptionnel pour le poker live. Good luck, gentlemen!

Le plan de table

Artur Martirosian

# Joueur Tapis Blindes
1 Ben Heath (Angleterre) 36 700 000 31
2 Andrew Lichtenberger (USA) 148 200 000 124
3 Daniel Sepiol (USA) 34 300 000 29
4 Artur Martirosian (Russie) 29 400 000 25
5 Georgios Sotiropoulos (Grèce) 46 200 000 39
6 Chris Moorman (Angleterre) 88 300 000 74

L'échelle des gains

# Gains
Vainqueur 5 678 000 $
Runner-up 3 772 200 $
3e 2 798 700 $
4e 2 095 300 $
5e 1 583 100 $
6e 1 207 700 $

Les premiers sortants de la finale

Quand ? Qui ? Combien ?
7e Carl Shaw (Angleterre) 928 900 $
8e Mark Mounsey (Canada) 721 600 $
9e Ben Jacobs (USA) 566 900 $

Ben Jacobs

Chipleader au départ du Day 6, Ben Jacobs a rallié de justesse la finale avant de subir la loi (et le good run) d'Andrew Lichtenberger. Tombé à douze blindes, il trouve deux beaux barbus pour tout pousser au milieu, réussit à se faire payer par AQ mais voit un A débouler sur le flop.

Mark Mounsey

LuckyChewy ne faisait que s'échauffer. Vingt minutes plus tard, le chipleader découvre deux flèches pour ouvrir en début de position, puis payer le tapis de 12 BB de Mark Mounsey. Mal tombé avec sa paire de 10, le Canadien est drawing dead dès le turn d'un tableau AK9K8. Qu'à cela ne tienne, celui qui comptait jusque-là 30 000 petits dollars à son compteur live ne valide pas moins son one time.

Carl Shaw

Décidément, mieux ne valait pas trouver une premium en ce début de TF. C'est ainsi avec un bel AK en mains qu'est tombé Carl Shaw. Mis à tapis en bataille de blindes par Chris Moorman, l'Anglais est – on imagine – tout heureux de découvrir 109 chez son compatriote. Il ne le sera que le temps de voir un flop 866, le turn apportant un 7 synonyme de "nuts" pour Moorman. Troisième du Main Event de l'EPT Barcelone pour 900 000 €, après un affrontement épique avec Simon Wiciak, Carl Shaw s'arrête de nouveau à quelques encablures du titre et des sept chiffres, mais signe tout de même une nouvelle performance exceptionnelle.

Une intro pas pipeau

WPT World Championship 10 400 $ (Finale - 6 joueurs restants)

WPT World Championship coverage Winamax Wynn
C'est un paradoxe qui m'assaille régulièrement sur les festivals de poker que je couvre, et je pense ne pas être le seul. À savoir : la table finale n'est que rarement le moment le plus excitant du tournoi. Le plus important ? Peut-être : c'est bien aujourd'hui que l'on va célébrer les six millionnaires d'une partie ayant rassemblé 3 835 joueurs. Mais le plus fun, le plus délirant, le plus passionnant, le plus mémorable ? Au contraire de la dotation, ce n'est jamais garanti. Malgré les enjeux et la qualité du poker qui y est pratiqué, la table finale d'un tournoi est, par définition, l'histoire d'une poignée de joueurs. Le gigantisme des Days 1, les visages connus par centaines, la tension de la bulle, tout cela semble bien loin : l'enthousiasme retombe un peu.

Mais avant même que Matt Savage ne prononce les mots « Shuffle up and deal » ce jeudi, il était déjà acquis que la table finale du WPT World Championship ne rentrerait pas dans cette catégorie. Grâce à ses enjeux, évidemment, qui avaient mis tout le monde d’accord il y a six mois : 5,7 millions à la gagne, le plus gros morceau d’un magot de 40 millions. Grâce et son casting millésimé, tout à fait à la hauteur de l’évènement : de la légende online, du solide pro européen, du cador des high rollers. Et puis, enfin, grâce au souci du détail des équipes du World Poker Tour, que l’on a eu l’occasion d’observer tout au long des dix derniers jours, et qui a culminé en spectacle d’avant-finale parfaitement réussi, suintant la classe et le dynamisme, tout à fait à l’image du travail réalisé depuis le début du festival.

Presque 20 ans à couvrir des tournois : vous vous en doutez bien, j'en ai mangé, des shows de lancement à demi-foireux au fil des années, des bios de finaliste récitées sous des applaudissements mous émanant de gradins vides, des blagues foireuses, des joueurs qui font la gueule ou qui tremblent comme quand on les appelait au tableau en classe. Je m'en suis farci, des tournois qui pétaient plus haut que leur cul, des tournois vulgaires, des tournois faussement chics. Je n'étais donc pas préparé à ce que le WPT nous a offert sur le coup de 16 heures.

Une petite séance de beatboxing pour commencer. Pas trop long, quelques minutes, devant un écran diffusant des motifs psychédéliques, executé par ce qui est clairement un pro de la discipline. Parfait. Derrière, la troupe de breakdancers. Ça saute dans tous les sens sans efforts, on se passe par-dessus, par-dessous, avant l’attendu numéro de toupie la tête à l’envers. Kool Shen aurait adoré. Puis, le clou : un groupe de rap, complet avec synthé et claviers. La troupe (qui jouit d’une petite réputation sur le Strip) sèche sur place un public qui feint son enthousiasme en improvisant trois couplets pour chacun des six finalistes, rimes, punchlines et vannes, la totale. Ré-ga-lade, j’ai immédiatement envoyé un SMS à Matthieu Duran pour qu’on fasse la même chose au SISMIX.

WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn
WPT World Championship coverage Winamax Wynn

Quand est-ce qu’on a merdé ?

WPT World Championship 10 400 $ (Finale - 2 joueurs restants)

WPT World Championship coverage Winamax Wynn
On était assez confiants, au moment de quitter le Wynn sur le coup de 19 heures, pour notre traditionnel last dinner in Vegas. On en était certains : absolument rien n'allait se produire pendant notre absence de la finale. La logique étant : il ne s'était rien passé pendant les trois premières heures. Cela allait donc continuer.

Perdu : tandis qu'on bâfrait (divinement, c'est déjà ça) à Provisions, l'un des nouveaux hot spots trendy du Arts District, la finale s'est presque entièrement vidée.

Artur Martirosian ? Soldé au bout de 52 mains, 55 contre 77, c'est con, il était à ça de la Triple Crown. Le reg high roller Ben Heath ? Allez salut en cinquième place, il call/muck contre Daniel Sepiol (qui montre la quinte max) avant de tout risquer avec Dame-Valet, Georgios Sotiropoulos reste en tête avec As-7. Le pape des MTT online Chris Moorman ? Pas mieux que la quatrième place, lui aussi s'est engagé avec Dame-Valet, et a eu un problème de kicker contre Roi-Dame, toujours chez Georgios. Le gros favori Andrew Lichtenberger, chip-leader à l'entame de la finale ? As-Roi contre deux Valets, et on n'en parle plus.

Donc, voilà. 23h58 : Daniel Sepiol et Georgios Sotiropoulos s'affrontent depuis une heure. Avec un net avantage initial pour le premier (que l'on déteste, car c'est lui qui a call 45 BB avec As-Valet pour battre les Rois de Davidi Kitai en fin de Day 3), mais Georgios vient de doubler avec une quinte…

WPT World Championship coverage Winamax Wynn
Chris Moorman
Chris Moorman
Lynn gilmartin
Vince Van Patten
Daniel Sepiol
Daniel Sepiol
WPT World Championship coverage Winamax Wynn

Il fallait miser sur l’outsider

Daniel Sepiol remporte le WPT World Championship pour 5 282 954 $

Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Face à des poids lourds comme Chris Moorman, Andrew Lichtenberger ou Ben Heath, il ne faisait pas figure de favori. 1,38 million de dollars à son palmarès depuis 2017 seulement (sic) - en tout cas bien moins que n'importe lequel de ses cinq derniers adversaires. 29 blindes pour entamer la finale sur le plateau télé : pas bien lourd.

Et pourtant, Daniel Sepiol l'a fait : face à l'adversité, dans des conditions défavorables, le pro originaire de Floride a tenu la distance, pour remporter un tournoi d'ores et déjà rentré dans l'histoire du poker, le WPT World Championship, après un deal de dernière minute conclu avec son dernier adversaire, Georgious Sotiropoulos (déjà détenteur de trois bracelets WSOP, ce dernier passe instantanément en tête de la All Time Money List en Grèce).

Embrassades avec le papa venu spécialement de Floride ce matin, bisou à la copine (les deux vivent ensemble à Vegas depuis quelques années), puis, on imagine, des célébrations qui ne devraient pas s’éterniser, car il est tard. Soit dit en passant, c’est un truc qu’on a appris à l’occasion de ce nouveau séjour à Vegas (le 25ᵉ si l’on compte bien) : ce n’est plus vraiment la ville qui ne dort jamais

WPT World Championship 10 000 $
3 835 inscrits - Dotation 40 000 000 $

Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
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Vainqueur Dan Sepiol (USA) 5 282 954 $ (après deal)
Runner-up Georgious Sotiropoulos (Grèce) 4 167 246 $ (après deal)
3e Andrew Lichtenberger (USA) 2 798 700 $
4e Chris Moorman (UK) 2 095 300 $
5e Ben Heath (UK) 1 583 100 $
6e Artur Martirosian (Russie) 1 207 000 $

Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
On aurait aimé vous causer aussi de Mikita Badziakouski, vainqueur du Big One for One Drop devant l'ex-footeux Mario Mosboeck. Il aurait fallu toucher deux mois à propos du WPT Prime, la version "low cost" du Main Event, qui a attiré un record de 10 000 inscrits, et sacré le pro Calvin Anderson. On a manqué de temps pour s'étendre sur les perfs françaises sur les side-events : la cinquième place à 60 000 $ de Bruno Fitoussi sur un Knockout, le podium de Fabrice Soulier en Limit Omaha High-Low, l'enveloppe à 100 000 $ ouverte par Sonny Franco sur un Mystery Bounty.

Mais l'horloge ne ment pas : dans moins de cinq heures, nous devrons être au comptoir d'enregistrement de l'aéroport afin d'être rentrés à temps pour passer un moment privilégié avec nos familles. Et cette valise remplie de cadeaux ne va pas s'organiser toute seule. On prendra donc le temps de féliciter et de remercier toutes les équipes du Wynn et du World Poker Tour. Elles méritent tous les bravos du monde pour leur professionnalisme et leur enthousiasme. Et on a envie de faire un pari pour 2024 : la réussite de ce WPT World Championship aura une influence durable sur l'écosystème du poker live, en redéfinissant à la hausse ce que les joueurs sont en droit d'attendre d'un festival de poker. Je vous souhaite de joyeuses et chaleureuses fêtes, et vous laisse avec une dernière rafale de photos de Caroline Darcourt, indispensable partenaire de reportage, sans qui ces pages seraient bien ternes. Portez-vous bien !

Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
Dan Sepiol remporte le WPT World Championship
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