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WPT World Championship 10 400 $ (Coup d'envoi du Day 6)
Après cinq jours de partie, on ne compte plus que 16 prétendants dans le WPT World Championship. Cela représente à peine 0,5 % des 3 835 participants. Alors forcément, parmi les joueurs que l'on croise dans les couloirs du Wynn, la grande majorité a déjà fait une croix sur sa part des 40 millions de dollars de dotation : il est temps de se projeter vers la suite. Les valises crissent sur la moquette, le comptoir du "check out" ne désemplit pas, les taxis foncent vers l'aéroport. Pour les pros comme les amateurs, le poker va prendre une petite pause.La température est inhabituellement clémente pour un mois de décembre à Vegas. Pas un nuage au bord de la piscine. Le moment est parfait pour savourer la compagnie du délicieux Antonin Teisseire, dont l’accent rocailleux suffit à nous transporter sur la Côte d’Azur. « Mon vol est à 21 heures ce soir. C’est le pire horaire. Je vais passer la journée à ne pas savoir quoi foutre ! » Ainsi est faite Las Vegas : on est toujours bien content d’y atterrir, mais arrivé le jour du départ, le compte à rebours avant le décollage semble interminable. « Mais on était bien ici. Quel bonheur, ce festival. Je n’ai pas fait un Day 2, mais tout était parfait. »
Gilbert Diaz nous rejoint. Le jeune retraité de 62 ans vient de s’installer à Cannes, ayant fini de revendre ses diverses sociétés d’immobilier et de restauration. Miami, c’est fini : Gilbert va retrouver ses premières amours, les planches. « On ne dirait pas, mais avant de me lancer dans les affaires, j’ai commencé par le cours Florent. Là, je travaille avec un vieux pote, celui qui m’a appris à jouer au poker : c’est aussi un super auteur comique. On va monter des pièces de boulevard. »
En compagnie de vieux de la vieille comme Gilbert et Tonin, la conversation ne tarde pas à prendre des allures de réunion d’anciens combattants, pour mon plus grand plaisir. Antonin : « Saint-Paul-de-Vence, j’ai 18 ans : tous les jours, boule, pétanque, belote, poker fermé. On était un groupe de 40. Yves Montand habitait à côté du bar-tabac. Il venait tous les jours pour jouer avec nous. La classe ultime, le mec, une vraie grande star. Il nous aimait bien, car on n’hésitait pas à l’envoyer chier. J’ai connu Simone aussi…. »
Sylvain Loosli passe nous dire bonjour. Pour lui aussi, le poker est terminé, mais le November Nine 2013 ne va pas rentrer à la maison tout de suite. « Ma femme vient d’arriver. On va rester un peu à Vegas, puis direction New York pour fêter Noël avec d’autres membres de la famille. New York, c’est la ville parfaite pour Noël, non ? »
Hier soir, la grande dame du World Poker Tour Hermance Blum profitait d’un rare moment de répit au bar. « Je vais avoir quelques jours de repos après le festival, mais je vais quand même devoir travailler. » Forcément : organiser l’un des plus gros festivals de poker de l’histoire, c’est beaucoup de boulot avant, pendant, mais aussi après. Peu avant la fermeture du bar - tôt pour Vegas : une heure du matin -, une apparition : Mouss Amaouche. Le cash-gameur parisien ne refuse pas le dernier verre, malgré un vol décollant avant l’aube. « Je pars pour l’aéroport dans quatre heures. Mais ça va, je vais visiter New York, c’est trop cool. » La dernière tournée est réglée par Fabrice Soulier. C’est avec un joli podium en Omaha High-Low Limit (30 000 $ : pas mal pour un jeu désuet) qu’il va rentrer au Portugal demain soir.
Tous les Français de Vegas se projettent déjà vers les fêtes. Tous, sauf Maxime Chilaud et Raphaël Blouet, qui ont un projet beaucoup plus urgent : faire tomber un jackpot à 5,7 millions de dollars en finale du WPT World Championship. Pour cela, il faudra d'abord atteindre la table finale. Verdict dans une dizaine d'heures.
Benjo