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Winamax SISMIX 2023-Main Event - 1A

Le Main Event est lancé

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Main Event Winamax SISMIX
Jeudi midi, heure de Marrakech : les mots "shuffle up and deal" viennent d'être prononcés au casino Es Saadi ! Après les très bons chiffres enregistrés par les premiers side-events organisés hier, la question se pose : vous serez combien sur le Main Event ?

Arbitre en chef du festival, Mickaël Milliat nous offrait un premier élément de réponse ce matin, à une heure du lancement du premier Day 1 : « On pourrait bien avoir 500, 600 inscrits aujourd’hui. En tout cas, on s’est préparé en fonction ! L’objectif, c’est de pouvoir accueillir confortablement plus de 2 400 joueurs sur l’ensemble des quatre Day 1. » On le devine : l’organisation a préparé le SISMIX Marrakech en jetant un œil aux chiffres des derniers festivals organisés en 6-max. Car cette prévision optimiste de 2 400 inscrits, elle correspondrait à une affluence légèrement supérieure à celle du WPO Bratislava, qui avait établi en octobre 2022 le record du monde pour un tournoi organisé en short-handed. L’objectif est donc clair : un record, sinon rien !

Ainsi, à midi, l'intégralité des 60 tables de la salle principale disposaient d'un croupier prêt à accueillir le client. Préparés, on vous dit ! À midi, plus de 120 joueurs prenaient déjà place sur le Day 1A. Une heure plus tard, après deux niveaux de 30 minutes, le compteur affichait 100 joueurs de plus. Certes, on ne comptera peut-être pas 600 joueurs à la fermeture des inscriptions, mais quoi qu'il arrive, ce premier Day 1 affiche d'ores et déjà une belle affluence, et le re-entry proposé à chaque joueur sur chaque Day 1 nous garantit une affluence digne de votre impatience à retrouver le SISMIX après quatre années d'absence. Le Main Event est lancé. Sur de bonnes bases !

En termes d'affluence, les chiffres à battre sont…

Grande Finale WiPT 2023 (jouée en full ring) : 2 987 inscriptions
WPO Bratislava 2022 : 2 221 inscriptions
WPO Madrid 2022 : 2 182 inscriptions
WPO Dublin 2019 : 1 389 inscriptions
SISMIX Lloret de Mar 2019 : 2 036 inscriptions
SISMIX Marrakech 2018 : 1 078 inscriptions

Main Event : la structure

Main Event Winamax SISMIX
Chaque joueur démarre avec un stack de 50 000, soit 250 belles et grosses blindes. Sur le Day 1, on change de niveau toutes les 30 minutes - sauf sur le dernier Day 1D turbo, qui offrira des niveaux de 15 minutes seulement. Les chanceux qualifiés pour le Day 2 seront tous ITM, et bénéficieront de niveaux allongés à 35 minutes (puis 40 minutes sur le troisième et dernier jour du tournoi). Les places payées, parlons-en : elles seront quoi qu’il arrive atteintes dès la fin de chaque Day 1. D’accord, mais à quelle heure ? Si l’on en croit l’annonce faite au micro par l’arbitre en chef au moment du shuffle up and deal, il faudra être plein d’énergie et faire preuve de patience : « La bulle éclatera au cours du niveau 22 ou 23, aux alentours d’une heure trente du matin ». Gloups. Arrivé à cette heure, la grosse blinde vaudra presque un tiers du tapis de départ !





















































































































































LEVEL SB BB BB ante
1 100 200 200
2 100 300 300
3 200 400 400
4 200 500 500
5 300 600 600
6 300 700 700
7 400 800 800
8 500 1 000 1 000
9 600 1 200 1 200
10 700 1 400 1 400
11 800 1 600 1 600
12 1 000 2 000 2 000
13 1 200 2 500 2 500
14 1 500 3 000 3 000
15 1 500 3 500 3 500
16 2 000 4 000 4 000
17 2 500 5 000 5 000
18 3 000 6 000 6 000
19 3 500 7 000 7 000
20 4 000 8 000 8 000
21 5 000 10 000 10 000
22 6 000 12 000 12 000
23 7 000 14 000 14 000

Main Event Winamax SISMIX
Avec une telle timetable, le plus dur va être de trouver un moment pour aller jeter un œil aux autres activités offertes sur le SISMIX. Au menu du chapitre fiesta aujourd'hui : Soall et Lady Style aux commandes d'une pool party "hip-hop chill" dès 14h, l'incontournable Winamax Beer Pong Open (inscriptions dès 19h) puis le duo DJ James / Bonny au Theatro à partir de 23h30

Le coup d’envoi en images

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Winamax SISMIX 2023
Le staff poker est concentré pour le dernier briefing d'avant shuffle up

Winamax SISMIX 2023Est-ce qu’on vous a préparé des goodies ? Quelle question !

Winamax SISMIX 2023Ici en compagnie de David Luzago, la voix du poker espagnol (via la version traduite de Dans la Tête d’un Pro, notamment), Matthieu Duran était visiblement ravi de donner le coup d’envoi de son premier évènement marocain depuis 2018

Winamax SISMIX 2023Un premier shark aperçu aux tables : Hugues Mazerolle, troisième sur le WPO Madrid en mai 2022£

Winamax SISMIX 2023Un évènement Winamax sans la barbe de Chance44, ça ne serait pas tout à fait un évènement Winamax

Winamax SISMIX 2023Du côté du staff, on va passer la semaine à jalouser les collègues qui se sont pointés à Marrakech après avoir posé un congé. Mais on va aussi leur souhaiter bonne chance, comme à Jonathan Guez de l’étage des paris sportifs

Winamax SISMIX 2023Vous allez croiser pas mal de « Winamax Important Person » aux tables cette semaine… On commence avec Steed Tchicamboud, meneur de l’Elan chalonnais jusqu’en 2014 et 32 fois sélectionné en Équipe de France de basket

Winamax SISMIX 2023Un bon Top Shark, c’est un Top Shark qui arrive à l’heure : Maxime Manzone était en place dès midi

Winamax SISMIX 2023Même topo pour Estelle Dourbie, l’homologue de Maxime dans la version espagnole de la Top Shark (aux côtés de Melvin, bras droit de Stéphane Matheu dans le Team W). Le foulard autour du cou, ce n’est pas parce qu’il fait froid (au contraire). « J’ai toujours peur que ma carotide dévoile quelque chose ! »

Winamax SISMIX 2023

SISMIX : la galerie officielle de Caroline Darcourt

Dames à l’honneur

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

La barre des 300 entrées de ce jour 1A du Main Event se rapproche. Après une première pause, ils sont encore 249 à être assis aux tables. Et avec la météo ensoleillée qui baigne les jardins et la piscine du Palace Es Saadi, de nombreux joueurs lézardent joyeusement parmi les nombreuses installations d'activités proposées par les équipes de Winamax tout au long de ce SISMIX. Mais les sérieux sont bien présents et parmi eux, des professionnels du carton, comme la joueur pro de la team Winamax Alexane Najchaus, alias LaSirenita. Et quel début de journée pour la pro, qui aura eu le nez creux de venir disputer les premières minutes de ce tournoi. Car elle a trouvé un double-up dès sa première main.

Alexane
Alexane Najchauf a trouvé un double-up dès sa première main : de quoi bien entamer ce Main Event pour la team pro Winamax qui voudra démontrer tout l'étendue de son talent lors de ce SISMIX 2023 à Marrakech

De small blind, Alexane complète un bet pour s'inviter dans un pot à trois. Sur un flop QK2, elle seule paie le cbet de l'agresseur initial, Mohamed Solimani. Check-call à nouveau sur la turn 2. Et sur la river A, c'est Alexane qui prend le lead en poussant une pile ambitieuse pour 20 000. Lorsque son adversaire après une petite réflexion annonce all-in, Alexane ne se fait pas prier pour payer et retourner un full-house avec A2, loin devant le A5 adverse.

"Ça a démarré de la meilleure des façons possibles, avec ce double-up auquel je ne m'attendais pas." nous confie-t-elle tout sourire. "Depuis, ça se passe bien..." ajoute-t-elle en espérant un prochain double-up en sa faveur. Parmi les clients à sa table, on retrouve l'espagnol Javier Tsunamy, bien connu des tables marocaines et parmi les leaders d'une communauté de joueurs espagnols toujours plus nombreuse.

Tsunamy
Javier Tsunamy profite des goodies distribués aux joueurs de ce Main Event : même dans la salle Jean Bauchet, on n'est jamais trop prudent face au soleil marocain.

Entre deux tables, on surprend parfois des conversations insolites. Des récits des excès de la nuit précédente au Teatro par exemple. Haut-lieu de la night-life marrakchi, le Teatro est un antre dont il est pour certains difficile de sortir indemne, tant les tentations sont nombreuses et l'ambiance toujours entraînante.

Christophe, un joueur récréatif qui allie poker et vacances, se vante de faire régulièrement la fermeture des établissements de nuit les plus courus de la ville, et d'ajouter goguenard "Mon pote voulait jouer ce 1A mais il est dans le mal absolu. Je ne sais même pas si je vais le voir émerger de la journée." Et d'ajouter, hilare : "Il a fait des belles rencontres hier. Mais j'en ai fait aussi aujourd'hui à ma table : j'ai eu deux Dames en main, une de plus que mon pote !".

Et une croupière qui attendait patiemment son shift, ayant surpris notre conversation, décide d'y apporter une conclusion pertinente, avec le sourire complice de celle qui en a entendu d'autres aux tables masculines de son gagne-pain quotidien : "Deux Dames, c'est bien, mais, à table comme dans la vie, encore faudrait-il savoir qu'en faire !"

Quand poèsie rime avec poker, on frôle le sublime.

Le gang des Lyonnais

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Un Lyonnais peut parfois en cacher un autre. C'est la première leçon que nous tirons de notre déambulation au milieu des tables de ce Day 1A. En allant faire connaissance avec Tristan (photo, à gauche) en table 7, nous apprenons non seulement que ce qualifié clubs porte le maillot de Poker@Lyon, mais que son voisin de gauche Maxime aussi. "Oui, c'est vraiment pas de bol !," avoue le premier dans un sourire. Taper le carton avec un pote, c'est sympa en home game, mais quand on se retrouve sur un tournoi à 500 € au cœur d'un field de près de 300 joueurs (pour l'instant), on préfère sans doute tomber sur quelqu'un qui ne nous connait pas.

Tristan - Maxime

Il faut dire qu'ils l'avaient bien cherché ces Lyonnais, en se présentant en nombre à ce SISMIX... comme pour chacun de nos festivals. "On est neuf du club ici, abonde Tristan. On a pris trois chambres de trois au Novotel." Lui-même est un inconditionnel de nos événements : à partir du WPO Dublin de 2019, il n'en a pas manqué un seul ! Madrid, Bratislava, Paris et maintenant Marrakech : il était de toutes les batailles. "Mais la grosse perf' se fait encore attendre... Je joue aussi un peu autour de chez moi à Annecy et Aix," ajoute-t-il en saluant le croupier de sa table, lui-aussi régulier des casinos provençaux.

Mais c'est surtout en ligne que chouffologue a fait ses preuves. Sous son pseudo historique, il a notamment terminé troisième de la Trilogy 15 € en juin 2020, avant de collectionner les finales sur des tournois entre 10 et 100 €. Un grind régulier, qu'il va désormais pouvoir intensifier. "Je suis à la "retraite" depuis le 1er janvier. J'ai fait vingt ans dans l'armée de l'air en tant qu'électro-technicien. En fait, c'est comme si je travaillais pour Orange ou Bouygues, mais sur le réseau interne à l'armée. Je m'occupais principalement de maintenance et de dépannage."

Un ancien adjudant qui opère donc sa reconversion. "Je me suis lancé dans le maraîchage avec un pote. On a acheté un terrain pour y monter notre propre système de culture de légumes en aquaponie. C'est un circuit fermé hors-sol qui utilise les déchets produits par les poissons pour alimenter les produits. Ça fait un moment que ça passionne et je suis très content de travailler pour moi." Un homme comblé prêt à perfer ?

Maxime Large

Si son voisin de gauche Maxime ne nous est pas inconnu, c'est parce qu'il est passé tout près de la table finale du WPO Bratislava, s'arrêtant en dixième place pour 10 000 €. Une TF qu'il n'a cette fois pas manquée en mars sur le Monster Stack de la Finale du WiPT, atteignant la sixième place.

Jay Bee
Impossible de faire un article sur Poker@Lyon sans une photo de leur président historique Jay Bee, qui a connu le SISMIX sur et en dehors des tables.

Une affaire de(ux) Dames…

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

beer-pong
Il fait chaud à Marrakech... Et certains, certaines en l'occurrence, révisent leur stratégie et affûtent leur tir de précision en perspective des parties endiablées de beer-pong, l'autre savoir-faire maison des festivals Winamax !

Entre deux tables, on surprend parfois des conversations insolites. Des récits des excès de la nuit précédente au Teatro par exemple. Haut-lieu de la night-life marrakchi, le Teatro est un antre dont il est pour certains difficile de sortir indemne, tant les tentations sont nombreuses et l'ambiance toujours entraînante.

Christophe, un joueur récréatif qui allie poker et vacances, se vante de faire régulièrement la fermeture des établissements de nuit les plus courus de la ville, et d'ajouter goguenard "Mon pote voulait jouer ce 1A mais il est dans le mal absolu. Je ne sais même pas si je vais le voir émerger de la journée." Et d'ajouter, hilare : "Il a fait des belles rencontres hier. Mais j'en ai fait aussi aujourd'hui à ma table : j'ai eu deux Dames en main, une de plus que mon pote !".

Et une croupière qui attendait patiemment son shift, ayant surpris notre conversation, décide d'y apporter une conclusion pertinente, avec le sourire complice de celle qui en a entendu d'autres aux tables masculines de son gagne-pain quotidien : "Deux Dames, c'est bien, mais, à table comme dans la vie, encore faudrait-il savoir qu'en faire !"

Quand poèsie rime avec poker, on frôle le sublime.

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Abdes en altesse

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Abdes
Abdes, un sourire, un chapeau et des tonnes de jetons !

Ils sont déjà 100 tout pile à avoir quitté la salle Jean Bauchet, qui accueille ce jour 1A du Main Event. Certains pourront poursuivre leur quête de jetons et de titres dans la géode installée dans les jardins du Palace Es Saadi, avec un prometteur tournoi Tornado KO, au buy-in de 1 700 dirhams. D'autres sont toujours bien confortablement installés à leur table, parfois devant des tapis conséquents. Comme "Abdes", diminutif de son prénom devenu prénom. Ce jeune joueur franco-marocain pointe probablement dans les sommets du chipcount actuel, avec plus de 300 000 pièces à son compteur, soit 4,5 averages !

Interpelé par ce visage inconnu et souriant, j'assiste silencieusement à quelques mains randoms, qu'il gagne toutes. Je décide alors d'engager la conversation, entre deux coups joués, pour apprendre comment cette montagne de jetons a pu se former aussi rapidement.

"J'ai eu plusieurs gros coups, et tous ont tourné en ma faveur." entame-t-il.

Avant de poursuivre : "Mais celui qui m'a fait vraiment décollé, c'est un coup où j'ai As Roi. Je fais 2.2. Le bouton me 3bet et la BB 4bet. Je décide de call. Le mec est ultra-agro et j'ai déjà grillé plusieurs bluffs, je me dis que le spot est bon avec ma main. Le bouton abandonne le coup et on se retrouve heads-up sur le flop Valet-Quatre-Six. Il met un tiers pot, que je call à nouveau. Sur la turn, doublette du Six. Il avance 23 000. Je décide alors de le relancer et il me fait tapis ! Je call et il retourne As DIx. Je remporte ce coup monstrueux avec hauteur max et depuis tout se déroule sans accorc."

En poursuivant la conversation, j'apprends qu'Abdes est le meilleur ami d'un joueur bien connu, Mehdi Chaoui, le team pro Winamax, toujours engagé dans le Battle Royale.

"On a appris le poker ensemble. Moi j'ai un peu laissé tomber avec les études mais lui a continué. Il avait toutes les qualités pour percer dans ce milieu" témoigne son ami, admiratif.

"On est venu ensemble ici. C'est mon premier festival Winamax et je trouve ça super, l'ambiance, l'organisation, les gens."

Abdes est natif de Casablanca, où il réside et vient parfois à Marrakech pour jouer en cash-game, notamment au Es Saadi. "C'est pratique, on est seulement à deux heures de voiture"

Lui qui se définit comme un joueur récréatif, mais sérieux, a aussi connu les cercles de jeu européens. "J'ai vécu à Paris et à Madrid, où j'allais joué de temps en temps. Mais pas comm Mehdi."

Entre deux confidences, Abdes s'interrompt pour jouer un coup. Et revenir à la conversation, intarissable sur son analyse du jeu ou l'évolution de la vie au Maroc, l'ouverture prochaine d'une ligne de train à grande vitesse entre Marrakech et Essaouira ou la météo du moment "D'habitude il fait déjà plus de 30 degrés ici en cette saison. Là c'est un peu frisquet pour les Marocains".

Avec à sa table des joueurs aguerris comme Bruno Soutavong ou Maxime Chilaud, il est temps de laisser Abdes se concentrer sur ses cartes et lui souhaiter de poursuivre sa dynamique poker du moment. Et pourquoi pas le voir un peu plus loin dans ce tournoi, avec son ami Mehdi Chaoui.

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Main Event 5 500 Dirhams (Day 1A)

Jérôme - Michaël

Poker, soleil, piscine, vacances : le SISMIX Marrakech, c'est tout ça, et quand on peut en profiter à parts plus ou moins égales, pourquoi se priver ? C'est ce qu'ont décidé de faire Florian, Michaël et Riadh, tous trois modérateurs du forum Wam-Poker et membres du club Linipok, situé en région lyonnaise (décidément). "On est venus tous ensemble avec femmes et enfants," précise le premier, répondant au pseudo de Serge karama, en référence à l'inoubliable personnage d'Alain Chabat dans le chef-d'œuvre des Nuls La Cité de la peur.

"On est potes en dehors de poker et nos femmes se connaissent, donc a décidé de casser un peu la tirelire pour venir ici. Elles restent à la piscine de l'hôtel avec les petits de leur côté, ça aide à faire passer la pilule pendant qu'on joue ici !" Le poker reste bien l'objectif de la bande, mais à la marocaine. "J'ai coché le Mystery Bounty de lundi et j'ai une deuxième bullet pour le Main Event sous le coude si besoin, mais je ne cache pas que si je peux passer le Day 1 dès aujourd'hui et rester à la piscine demain, ça me va parfaitement !" Pour l'heure, Florian est bien lancé, avec un tapis de 85 000 sur les 50 000 de départ, à force de "petits coups glanés par ci par là." Il faudra ça pour faire face notamment à Jonathan Therme, assis en face de lui.

Juste derrière Kara, ça se passe bien également pour Michaël, que l'on a vu valoriser à hauteur de 5 000 jetons son As-Dame sur la river d'un board hauteur As. "Prends-le bien en photo, c'est l'atout charme du club !", souffle Florian. Si on peut rendre service.

Riadh
Riadh alias Lappranti complète le trio.
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Davidi, veni et vici

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Davidi
Davidi Kitai s'est assis avec des intentions, clairement. Et les armes à la main.

C'est au niveau 6 que le plus francophile des Belges prend place dans ce Main Event. Table 1, siège 6. La première table pour le dernier siège, les contraires ne font pas peur à David Kitai, puisque c'est bien du team pro Winamax dont on parle. Et à peine assis, Davidi entame une session de small-talking dont il a le secret, anlaysant les tacks de la table et les visages qu'il ne connaît, bien calfeutré derrière des petites lunettes rondes, teintées noir. Première main et premier move aussi. Histoire de prendre la température. Ou peut-être de montrer qui est le patron.

En position UTG, Davidi ouvre à 2 400 sur des blinds 600 / 1 200 (on joue encore au niveau 9). Parham Ahoor, habitué des tables de Marrakech, décide de s'embarquer dans le coup. Les deux joueurs découvrent un flop 1097 et Davidi poursuit son récit avec 4 000 jetons, payés par Parham. Même tarif sur la turn 7, à nouveau payés. Sur la river 6, qui fait rentrer à peu près tous les draws, Daivid double la mise pour 8 000 et voit finalement Parham abandonner le coup. Avec nonchalance, Davidi révèle son J3 pour nada et empoche son premier pot pour sa première main.

"Tu pars à Vegas ?" demande le plus naturellement du monde Davidi à son adversaire du moment.

"Ça va être compliqué cette année, j'ai les anniversaires des enfants à organiser. 18 ans, ça se fête" lui répond sur le même ton de conversation que si les deux joueurs patientaient ensemble dans la salle d'attente du médecin.

Il est venu, il a vu, il a vaincu. Une journée de poker ordinaire commence pour Davidi.

Des gros requins dans la piscine

Main Event 5 500 Dirhams (Day 1A)

Nous venons de franchir la barre des 400 entrées dans ce premier jour du tournoi principal. Si certains ont privilégié l'option du late reg, comme Frédéric Delval, d'autres ont profité des premiers niveaux pour monter de gros tapis, comme Javier Tsunamy, qui pointe à 235 000, pour un starting stack de 50 000 jetons. Le taulier des Espagnols à Marrakech nous raconte notamment avoir gagné une main, disons, peu conventionnelle. "Un joueur relance, et je surrelance avec J4, explique Javier. Je ne sais pas pourquoi... Il 4-bet, pour environ 16 000, et je call en position, car on est deep. Le flop vient Q-Q-4, il c-bet 9 000, et je paye. Le turn est un J, on check tous les deux, et il check la river 3. Je fais 6 600, et là il se level, et fait tapis pour 50 000 ! Je ne crois pas qu'il ait la Dame, sinon il n'aurait pas checké le turn. Je paye, il retourne As-Roi..." Qu'on se le dise : comme d'hab, Javier n'est pas venu à Marrakech pour faire de la figuration.

Tadini
De la figuration, Anas Tadini n'en fait vraiment, mais alors vraiment jamais quand il joue un tournoi de poker au Es Saadi, que ce soit cartes en main ou pour mettre l'ambiance à table. Dans ce Main Event, il joue son registre habituel : faire craquer ses opposants, grâce à une façon de jouer bien à lui et un trask-talk bien senti. On l'a ainsi vu ramasser un pot de plus de 70 000 avec une couleur, en se faisant payer une énorme mise river par une simple top paire mal kickée, un J-7 bien insuffisant sur un tableau Hauteur Valet. "Il y a des gens qui font les clowns au cirque, moi c'est à une table de poker, rigole Anas. Désolé si je mets des bad beats, mais c'est ce qui me fait kiffer !" Et encore, Anas n'a pas forcément besoin de ça pour engranger les jetons. On l'a aussi vu, dans son style caractéristique, snapcall 3 barrells sur un tableau compliqué, avec un 5-7 qui ne représentait que la 4e paire sur la river. "J'avais 5-7, c'est ma main fétiche. Enfin, toutes les mains sont mes fétiches", sourit le Marocain, peut avant de relancer dans le noir. Avec 150 000 jetons, Anas a désormais de quoi éviter le re-entry, un autre move dont il est friand dans les mauvais jours...

Chilaud
Enfin, on passe dire bonjour à Maxime Chilaud, assis derrière deux belles piles de 100 000 jetons : et pour cause, le grinder est plutôt en forme cette année en live. Le résident maltais a ainsi remporté un gros tournoi à Chypre fin mars, devenu sa nouvelle destination favorite, pour 376 000 $ de gains, après y avoir déjà remporté un autre MTT pour 184 000 $ en novembre dernier. Il a désormais franchi la barre du million de dollars de gains sur le circuit, et surfe donc sur la vague dans ce tournoi, lui qui a cash quatre Main Events SISMIX sur cinq entre 2014 et 2018, en terminant à chaque fois dans le top 100 ! Sur cette édition 2023, il nous raconte un coup qui l'a aidé à décoller : "J'open 10 et 8 suités au Hi-jack, la BB défend. Sur un flop Q-8-2 avec un flush-draw, je c-bet un tiers du pot, et il me relance 3x. Je suis, pour voir un turn 10, où il fait mi-pot. Je paye. La river est un 8, il shove environ 15 000, et je paye avec mon full. Il avait fait quinte au turn avec J-9..." Max est chaud bouillant, ses adversaires sont prévenus.

La ville en rose

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Rémi Gohlke

Poursuivons dans le régionalisme si vous le voulez bien à l'occasion de ce Day 1A. Car après la région lyonnaise, mise en avant plus tôt, une autre nouvelle place forte du poker tricolore a fait le déplacement en masse sur ce SISMIX : Toulouse. Car outre Hadrien 'Chance44' Gallois, pris en photo dès le coup d'envoi par notre chasseuse de têtes Caroline Darcourt, la ville rose a envoyé ses meilleurs éléments en terre marrakchie. "On va essayer de refaire le braquage de Bratislava," attaque d'entrée Rémi Gohlke (photo), en référence aux trois trophées ramenés par Mijon Lybliamay, Mme 'ViensMonAgno' à la ville et Cécile Cazajus (photo plus bas), doublement couronnée sur le Wanted et le Rodéo. "Pour l'instant, on est déjà à un titre, avec Juanito qui a remporté le Media Event hier, déroule .Freeman., et un autre pote à fait la bulle de la finale du Starter."

Preuve supplémentaire que les Toulousains aiment à faire dans la récidive, Rémi fait lui-même partie d'une fine équipe passée à deux doigts d'un énorme braquage il y a quelques semaines : les inénarrables dézanuzeurs toulousains. Vainqueurs du KING5 en 2019, ils ont fait perdurer cette année leurs improbables rêves de doublé jusqu'en quarts de finale, échouant donc à une marche d'un retour à Vegas, et à deux encablures d'un nouveau Main Event en freeroll. "On n'est que deux de l'équipe ici, poursuit Rémi, c'était compliqué pour les trois autres vis-à-vis de leur travail. Mais on sera tous les cinq à Bratislava, on a déjà réservé l'hôtel, on est chaud ! Moi, j'avais déjà prévu de venir à Marrakech quoi qu'il arrive, je n'étais jamais venu, j'avais envie de découvrir. On s'est un peu chauffé quoi."

Jean-Baptiste KING5

Quelle est la recette secrète alors pour perfer en série sur cette compétition unique en son genre, où se pressent chaque année des milliers d'équipes. "Ah, je ne peux pas dire ça, on le garde pour nous !, plaisante Jean-Baptiste (photo), seul membre de la team à être rentré dans l'argent sur le Big One il y a quatre ans... avec une blinde. Plus sérieusement, je crois qu'on est complémentaires. Et puis c'est un tournoi tellement à part. Même si on tombe à 3-4 blindes, on sait qu'il ne faut rien lâcher, que chaque place grattée, chaque point peut faire la différence. D'ailleurs, on est hyper soudés, on se motive énormément entre nous," conclut-il en découvrant son tatouage KING5, fait ensemble peu après leur victoire.

Une émulation qui s'étend à celle de la ville et de la région toute entière. La parole revient à Rémi. "On fait tous partie d'un même groupe, il y a beaucoup d'entraide, c'est très sain. Comme dit Chance, on contribue à prôner un poker bio." Car en plus des deux fers de lance que sont Hadrien et Juanito, la ville chère à Claude Nougaro ne manque pas de talents. "Je joue quasi quotidiennement sur Winamax, poursuit Rémi, et je streame depuis 2-3 ans sous le pseudo freemankane, principalement le matin. J'ai grosso modo le même créneau que Juani, avec un average buy-in autour de 12-15 €." Quant à JB, s'il est celui de la bande qui joue le moins, il continue de "vibrer pour le live". Dans le sillage du "Téfécé", vainqueur de la Coupe de France 66 ans après son dernier titre, et si cette saison était définitivement celle de Toulouse ?

Cécile Cazajus

Après s'être bien échauffée sur les Side Events à Bratislava, Cécile Cazajus se verrait bien tripler la mise sur le Main Event.

Clément Muller
N'oublions pas d'ajouter à ce tableau Clément 'Shodown' Muller, compagnon de Cécile et septième de la dernière finale du Winamax Poker Tour.

Adrien Guyon en bande organisée

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Guyon
Adrien Guyon pose sous l'oeil expert de la photographe attitrée de ce Festival, Caroline Darcourt

Nouvelle pause pour les 175 joueurs encore en lice, sur les 417 entrées déjà comptabilisées pour ce jour 1A. A la reprise, les joueurs auront encore deux niveaux avant de partir en dinner break. Et certains ont déjà faim, à commencer par Adrien Guyon, qui a late reg il y a environ une heure et a faim de jeu.

Avec 150 000 jetons, soit trois fois le stack de départ, Adrien a bien démarré sa journée poker. Pourquoi si tardivement, me direz-vous ? Et bien, c'est bien la question qu'on est allé lui poser, entre autres, profitant de cette pause bien méritée.

"On a fait trois heures de quad aujourd'hui, avec des potes" nous répond-il. Et oui, il y a aussi une vie en dehors du poker à Marrakech et les activités sont nombreuses, que ce soit dans l'enceinte du festival ou dans la ville et les magnifiques alentours de désert ou de montagne. Adrien Guyon est de ceux qui savent profiter des charmes annexes des destinations Winamax.

"Là, je suis venu aussi avec des potes, des joueurs de mon association, le Poitiers Poker Club. On est environ une centaine de membres et une petite dizaine à s'être motivé pour venir à Marrakech. Du coup on profite aussi des à-côtés, c'est tellement agréable." Ah, ça y est, nous voilà reparti dans une nouvelle page de régionalisme pokeristique, après Lyon et Toulouse !

Et ses collègues de Poitiers savent aussi jouer aux cartes semble-t-il. "Là, ils ont plutôt décidé de jouer le jour 1B. Mais hier j'ai un pote qui fait runner-up du Wanted KO." Youri Pagot a empoché 34 000 dirhams pour sa belle seconde place et, s'il a rendu heureux ses potes, il a aussi enrichi Adrien de quelques centaines d'euros.

"C'est un mec intelligent, un bon joueur et je l'avais stacké pour ce tournoi. En général, je ne stacke pas beaucoup et pour pas cher mais je les sens bien et lui est vraiment un bon gars, smart, honnête. Du coup, je suis déjà up avant même d'avoir joué." nous confie Adrien, tout sourire.

La fine équipe a déjà son programme bien établi : "On a loué un riad pour nous, entièrement privatisé. On a prévu de bien s'amuser même si on reste sérieux. Et pour les sorties nocturnes, on fera sûrement une virée samedi soir, histoire de profiter aussi de ce côté-là."

Et Adrien de poursuivre : "Je ne rate jamais un Sismix ou un événement Wina de manière générale. C'est quasiment un principe." On se rappelle de sa présence lors du dernier WPO à Bratislava, où il finit runner-up du Main Event, pour 88 000 euros, seulement battu à une marche du titre par le lituanien Daubaris, devant une salle chauffée à blanc.

"C'est un super souvenir, j'étais très entouré, avec beaucoup d'amis."

Et quand on lui demande ses objectifs poker de la semaine, Adrien n'hésite pas longtemps : "Faire mieux que Bratislava", avoue-t-il sans ambages. Le titre est donc clairement visé et annoncé, même si la route est encore bien longue.

Au-delà de cette semaine marocaine entre jeu et détente (tout l'ADN du SISMIX finalement), Adrien décollera pour Vegas, comme bon nombre de ses compatriotes.

"Je pars le 19 juin, pour trois semaines. Je ne peux pas rester davantage car j'ai une petite fille. J'ai un beau package de tournois ouvert au stacking. Et puis ça me rappellera des souvenirs avec le King5..." nous annonce-t-il.

En 2014, il s'était en effet qualifié grâce à cette compétition atypique par équipes avec ses potes poitevins (avec une équipe au nom d'ailleurs tellement évocateur, "KilLaVeutMaTeub" pour mémoire) pour le plus beau tournoi de la planète : le Main Event des World Series of Poker. Et s'il était reparti bredouille de ce tournoi, il s'était consolé avec deux places payées aux events 56 et 62 pour un peu plus de 4 000 dollars de gain. Depuis, de nombreuses autres lignes ont été ajoutées, online et en live, à son histoire de joueur de poker. Reste à savoir s'il en écrira une nouvelle cette semaine lors de ce SISMIX 2023.

Bien joué

Kitbul Delight

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Il est temps pour l'auteur de ces lignes de vous faire une confession : c'est un grand gourmand. Et ce qu'il y a de bien à Marrakech, c'est que question petits plaisirs sucrés, il y a de quoi faire. Hors de question de rater un petit-déjeuner à l'hôtel si figurent au menu ces petites crêpes aérées et autres grandes galettes rectangulaires à badigeonner soigneusement de miel ou de confiture. Gourmand, on vous dit, on ne se refait pas. Mais depuis toutes ces années à suivre le poker en général et le Team Winamax en particulier aux quatre coins de la planète, on prend goût à une douceur d'un autre genre. La saveur n'est jamais tout à fait la même, mais on retrouve toujours le même parfum de suspense, les petits picotements qui nous parcourent la nuque et les poils qui se hérissent. Cette gourmandise, c'est le Kitbul Delight. Et son artisan confiseur Davidi Kitai vient de nous en confectionner un nouvel exemplaire à se damner.

Davidi Kitai

Nous arrivons sous le dôme jouxtant la piscine du Palace du Es Saadi, où quatre tables au casting alléchant ont été déplacées. À la table du Belge, le tableau affiche 952T. Nous ne le savons pas encore, mais l'action s'était emballée dès le flop, avec un check/raise de notre pro depuis sa grosse blinde... surrelancé par son adversaire au cut-off, un certain Louis. Ce dernier est même tellement enthousiaste, que quand vient le turn, il ajoute 40 000 au pot... avant son tour. "Si je check là, il est obligé de miser ?," demande Dav', tout en connaissant la règle par cœur. Beau joueur, le W rouge avance gentiment la somme demandée. On passe à la rivière, un 6.

Check et troisième banderille, nettement plus épicée, à hauteur de 120 000, Louis se laissant environ 30 000, soit une douzaine de blindes derrière. Préparez-vous : si vous êtes du genre à penser que les meilleures recettes se font dans les vieux pots, vous allez être servis. "J'ai du gros jeu, ça va être dur de passer, démarre Davidi, avant de faire mijoter patiemment son adversaire. Je ne crois pas que je vais pouvoir passer, mais je vais encore réfléchir, c'est un gros pot." Alors que Louis commence à frémir, Kitbul passe à feu vif. "T'as envie que je paie ?" "C'est comme tu veux franchement," souffle Louis. "Il faut être fou pour bluffer ça, reprend le Monégasque, avant d'égrenner les mains possibles de son adversaire. Brelan de 5, AQ, A4... Je peux réfléchir dix heures comme ça, il faut que je prenne une décision."

C'est alors qu'un nouvel ingrédient fait irruption dans la recette. "Tu crois que ça peut t'aider si je te time ?," demande poliment Yasser, le joueur au siège 3 (dont nous reparlerons dans un futur article), avant de se faire repréciser la règle par le croupier. Pour que le time soit déclenché, il faut le demander fermement, ce que Yasser fait immédiatement. Un superviseur se présente, lance le compte à rebours, précipitant le choix de Davidi. C'est un call. Louis ne retourne pas immédiatement, ça commence à sentir bon pour notre W rouge. Effectivement, son T9 est devant le AK de son adversaire, cramé en flagrant délit. "Tu avais l'air à l'aise," lâche tout de même Dav', refermant le couvercle sur ce spectacle gratiné. Et bon appétit bien sûr ! Ça tombe bien le dinner break vient de démarrer. J'ai faim, pas vous ?

Coup de barre et barre de rire

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Kanit
Mustapha Kanit : le team pro Winamax a perdu les mauvais coups au retour du dinner break

Retour de dinner break pour la grosse centaine de joueurs toujours en lice. Parmi eux, le team pro Winamax Mustapha Kanit se maintient discrètement dans le ventre mou du tournoi. Et malheureusement pour lui, il enchaîne les mauvaises rencontres, à l'instar de ce coup joué à tapis préflop contre un petit tapis. Après une relance avec les Rois en main, le short-stack de small blind pousse tout avec KQ et se voit bien entendu payé sans coup férir. Mais avec un Valet et un Dix au flop, les tirages mettent à mal Kanit : un As au turn clôt le débat pour une quinte qui vient rogner le stack dangereusement atteint du team pro.

Calamusa
Pierre Calamusa, dans son style entraînant et jovial, n'en reste pas moins un joueur attentif à sa table

A l'inverse, son collègue Pierre Calamusa, à la table d'à côté, anime brillamment et bruyamment sa table, tel un G.O du Club Med survitaminé qui serait payé à la vanne. Entre deux capsules vidéos pour la caméra maison, dont Pierre s'acquitte avec le talent et la gouaille qui ont construit son charme désormais légendaire, les échanges à la ronde fusent. Avec un journaliste poker de passage, qui lui lance : "J'ai joué avec ta copine toute la soirée hier (faisant a priori allusion à leur participation commune au tournoi media qui avait lieu hier soir).", Pierre lui répond : "Tu parles de poker j'espère ?", déclenchant un rire général.

Un mariage et ça repart

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Yasser - Yerim

Le Main Event n'avait pas encore démarré que nous étions déjà au courant de l'histoire, colportée par notre photographe Caroline Darcourt. "Il faut absolument que tu ailles leur parler, c'est un père et son fils, ils viennent de Dakar et ils jouent tous les deux sur le festival." Ni une, ni deux nous avons filé sous la géode du plateau télévisé, pour faire la rencontre de Yasser (à gauche), devenu dans un premier temps personnage secondaire de notre scénario culinaire impliquant Davidi Kitai. C'est une fois le coup passé et la tension retombée que l'échange a pu avoir lieu. "Nous étions venus depuis Dakar la semaine dernière à Marrakech avec mon fils Yerim, pour le mariage du fils d'un ami, raconte le papa. C'est là que nous avons vu Caroline [qui travaillait sur l'événement, NDLR], que je connaissais déjà un peu. Et elle nous a embarqué dans l'histoire : 'Hors de question que vous partiez alors que le SISMIX va avoir lieu dans quelques jours !'"

Connaissant sans doute le passif de joueur du père et du fiston, elle n'a semble-t-il pas eu beaucoup de mal à les convaincre. "Mon fils a terminé quatrième du Dakar Poker Tour cette année, et moi j'ai beaucoup joué à une époque. Nous sommes basés au Sénégal maintenant, mais j'étais au Canada avant," où il a notamment tapé le carton dans le très beau cadre du Playground Poker Club à Montréal. Avant de transmettre la passion au rejeton ? "Je le suspecte d'avoir appris en cachette !"

Revenu au Es Saadi, où il n'avait pas joué depuis longtemps, Yasser découvre l'ambiance si particulière des festivals Winamax, et leurs tables 6-max. "C'est la première fois de ma vie que je joue à six par table. C'est super, surtout pour moi qui suis un joueur agressif." Après avoir récupéré les 35 000 derniers jetons de Louis, son voisin de droite qui avait tenté de bluffer Kitbul, il poursuit. "J'étais comédien de théâtre depuis 2004, et on le sait, le poker, c'est beaucoup de comédie. Surtout, j'adore lire sur les visages, imaginer la vie des gens. Et je pense être plutôt bon pour déterminer à leurs expressions si quelqu'un est du genre flambeur ou radin..."

Une carrière qui se conjugue cependant aujourd'hui au passé. "Le Covid a mis un terme à ça. À la place, je me suis reconverti en promoteur immobilier au Sénégal. Mon fils, qui a fait des études de marketing, travaille lui dans une grosse boîte de construction... mais pas avec moi !" Le temps de taper ces lignes, le parcours de Yasser sur ce Main Event a pris fin peu après le dinner break, tandis que Yerim, engagé sur le Tornado, fera son entrée vendredi sur le Day 1B. Mais quoi qu'il en soit, le ton est donné. "Le mariage, c'était une semaine de fête. C'était brutal." Parfait, le SISMIX, c'est la même chose !

Servis sur un plateau

Main Event 5 500 dirhams (Day 1A)

Winamax SISMIX 2023
Les équipes de Winamax TV nous ont habitué à des installations TV grand luxe. Mais là, on peut dire que les collègues se sont surpassés, sans doute galvanisés par le décor tout à fait paradisiaque des jardins du Es Saadi Resorts. A-t-on jamais observé une partie de poker streamée cards up dans un tel écrin ?

La nuit est désormais tombé sur le plateau, mais prenons un moment pour revenir en arrière et admirer les lieux de jour, avec ces photos désormais un poil obsolètes puisque Mehdi Chaoui, entre autres, n'est plus des nôtres dans ce Day 1A.

Winamax SISMIX 2023

Du grand n’importe quoi !

CLIQUEZ ICI POUR LE CLASSEMENT COMPLET DU DAY 1A La première bulle de ce SISMIX 2023 éclate après une dernière main à coucher dehors Le taulier espagnol Javier Tsunamy a tout emporté sur son passage et termine en tête Main Event 5 500 dirhams (Fin du Day 1A)

Tsunamy
L'organisation du tournoi nous avait annoncé une fin de journée autour d'une heure du matin, au mieux. Un excès de prudence dont n'ont aucunement fait preuve les joueurs de ce Day 1A. Dès 23h10, on connaissait les 71 premiers joueurs in the money sur ce SISMIX 2023, survivants d'une journée éclair ayant rassemblé 421 entrées. Alors que s'est-il passé ? Accrochez-vous bien, c'est sportif. Pour commencer, jamais le rythme des éliminations n'a semblé vouloir faiblir, même à une quinzaine de places du moment fatidique. Au point de faire chuter d'un coup le compteur de 76 à 72 restants. Après une brève vérification, le main par main est déclenché. Il durera... une main.

Hossam
Table 12, tout part en vrille. Derrière une ouverture du joueur au hi-jack, payée un cran plus loin par Mohamed Hossam (photo), Javier Tsunamy, pilier du Es Saadi depuis les temps immémoriaux, porte-parole, mascotte du clan espagnol à Marrakech, et dans les hauteurs du classement du haut de son tapis de 750 000, envoie la boîte. Le relanceur initial s'écarte mais pas Mohamed, qui met en jeu ses 25 blindes. Le temps que toutes les autres tables en terminent, les jeux sont dévoilés. Par mesure de précaution, nous vous demanderons d'écarter les enfants de l'écran, ce qui suit est d'une violence inouie : 92 chez Javier et... 32. Tous les observateurs sont estomaqués, même un Pierre Calamusa qui en a pourtant vu d'autres. Personne ne sait vraiment comment réagir, ce qui n'empêche pas le croupier de dévoiler le board. Jusqu'au turn Q25T, on croit à un partage, mais la rivière 8 laisse les positions en l'état. Le choc est total mais qu'importe : tout le monde est dans l'argent, sauf Mohamed, qui reviendra vendredi pour tenter de faire mieux.

Anas Tadini
Cette bulle a bien failli faire une deuxième victime, en la personne d'Anas Tadini. Le maître des lieux a poussé ses 20 blindes au milieu dans le noir, et s'est fait payer par son voisin de gauche, le chipleader Mehdi Lebbadi. Avec 6-4 off, le Marocain est en mauvaise posture contre AQ mais trouve un 4 au turn pour rester en vie et doubler, à son grand mécontentement. Vous n'avez rien compris ? Nous non plus.

Un raz de marée nommé Tsunamy

Tsunamy
Cette dernière main nonsensique ayant rebattu les cartes, Javier Tsunamy endosse in extremis le costume de chipleader de ce Day 1A avec un millions de jetons tout pile, aux dépens de Mehdi Lebbadi, qui rétrograde en deuxième place (voire plus bas). Forcément, des explications s'imposent. "Il me dit 'En fait, je n'ai pas envie de passer au Day 2 avec aussi peu de jetons.', nous raconte l'Espagnol. J'entends ça, je lui dis 'Mais tu as 25 blindes !' Mais il paie quand même en me disant 'J'ai une poubelle...' 'Elle ne peut pas être pire que la mienne !' Je pensais vraiment qu'il ne pouvait jamais me payer, mais pourtant." Pour ajouter un peu de contexte, en tant que grands habitués du Es Saadi, les deux hommes se connaissent très bien, pour avoir passé de nombreuses heures à s'affronter ici, aussi bien en tournoi qu'en cash game. Et l'un comme l'autre ne sont visiblement pas à un buy-in de 5 500 dirhams près...

Alors Javier, ça fait quoi de voir le SISMIX revenir à la maison ? "C'est super, j'adore ce festival, ce mélange de poker et electro. La journée on fait la fête à la piscine, le soir c'est au Theatro, ça ne s'arrête jamais. Histoire de chipoter un peu, j'aimerais bien que les buy-ins soient un peu plus élevés, parce qu'à Marrakech on a l'habitude de jouer un peu plus cher. Mais je comprends que Winamax cherche à attirer davantage de joueurs, pour monter un énorme festival, sortir de super vidéos. En tout cas, je passe un super moment à chaque fois."

Le Top 10

Prénom Nom Jetons
TSUNAMY 1 000 000
Mehdi LEBBADI-BRETEAU 950 000
Pierre CALAMUSA 750 000
Davidi KITAI 680 000
Abderrahim INEFLAS 665 000
Sion MADAR 578 000
Valentin PINAULT 573 000
CONFIA88 566 000
Christophe BEYER 558 000
Flaviano CAMMISULI 553 000

Day 1A : le chip-count officiel

Mehdi Lebbadi, une journée au paradis

Mehdi Lebbadi
Même s'il rate la place de chipleader pour quelques jetons au profit de l'Espagnol Javier Tsunamy, le Français Mehdi Lebbadi (photo) aura vécu une journée de rêve. Avec 950 000 jetons bagués à l’issue de ce jour 1A, le natif de Toulouse a réussi le coup parfait pour son tout premier tournoi à ce niveau en finissant à la seconde place du classement ! À 47 ans, Mehdi est plutôt un joueur de cash-game mais ce qui le fait vibrer, ce sont les tournois. Le mois dernier, il a remporté son premier tournoi, un 210 euros dans la ville rose, dans un festival bien-nommé "Pink City" pour un gain de 2 190 euros. Et s’il a mis du temps avant de sauter le pas, c’est aussi parce que Mehdi a un métier plutôt prenant : ce radiologue aura passé sa journée à lire à travers les cartes, et parfois les joueurs.

S’il a longtemps vécu avec son stack de départ, sa journée aura vraiment décollé à partir des niveaux 5 et 6. Mehdi a alors enchaîné les bluffs et les hero calls, dans un timing parfait où toutes les décisions prises sont les bonnes. Une journée comme en rêvent tous les joueurs de poker. « Je me suis fait vraiment plaisir. C’était incroyable et pour tout avouer, je n’en reviens toujours pas. » me confie-t-il quelques instants après avoir officiellement emballé son stack. Désormais assuré de revenir au jour 2, et dans l’argent, puisque tous les qualifiés sont ITM, le joueur de Haute-Garonne laisse libre cours à sa joie d’être ici, et dans une telle position.

« Franchement, c’est un rêve. Je suis ici, au SISMIX, dans un tournoi entouré de toutes ces stars du poker que je regarde en vidéo au quotidien. Quand je vais raconter ça à mes potes, ils ne vont pas en revenir. » Et de poursuivre : « J’ai eu à ma gauche la joueuse pro Leo (Margets) et j’en avais presque les mains qui tremblent. C’est quelque chose pour un amateur comme moi de côtoyer des professionnels du poker qui sillonnent la planète toute l’année. » Assis à la même table une bonne partie de la journée, il aura longtemps bataillé avec un local de l’étape, l’expérimenté Anas Tadini.

« Je ne le connaissais pas, mais on s’est beaucoup frotté. C’est quelqu’un au fort caractère, mais il a l’air gentil. J’ai vite compris quel genre de joueur c’était et il a amené beaucoup de dynamique à la table, une belle agressivité dans le jeu. Malheureusement pour lui, j’ai tout rentré dès qu’on s’affrontait. » enchaîne-t-il. Et de conclure, philosophe : « Finalement, le seul coup que je perds contre lui, c’est le dernier. Quand j’ouvre As Dame à trèfles, je suis obligé de le payer. Et quand je vois son 6-4 off, je me dis que je peux finir encore mieux. Malheureusement, il fait son 4 à la turn. Tant pis pour moi, tant mieux pour lui. Il sera aussi là au jour 2, il mérite. Mais je lui aurais bien pris ses 115 000 derniers jetons quand même. » conclut-il dans un rire fataliste.

Loin de se plaindre, Mehdi admet avoir aussi beaucoup touché de premiums tout au long de la journée. « Maintenant, je vais essayer de décompresser. Je n’ai pas le choix de toute façon, parce que je dois aller chercher ma fille à l’aéroport. Elle a 18 ans et me rejoint ici ce soir. J’ai voulu venir avec elle parce que j’ai gagné un pack sur Winamax : vol, hôtel, buy-in du Main Event, la totale. Franchement, c’est le kiff ! À présent, je vais pouvoir profiter de la piscine et du soleil avec ma fille. Je vais voir peut-être pour disputer un autre tournoi avant le jour 2. Mais je n’ai même pas vraiment encore regardé le programme en fait… » poursuit-il dans un sourire sans fin.

Les chipleaders sont généralement plutôt contents de terminer leur journée de poker dans cette position, mais rarement un joueur aura affiché autant d’enthousiasme sincère d’avoir vécu la journée idéale. C’est aussi ça la magie du SISMIX : vivre son rêve, tout simplement.

Team W : ils sont peu mais ils font des envieux

SISMIX
On évoquait une fin de journée accélérée et foutraque. Ce fut le cas pour aussi pour le Team Winamax à la conclusion du Day 1A. Sortie en 80e place pour Mustapha Kanit, bad beat en 75e position pour Gaëlle Baumann (As-Roi contre As-Dame), extinction deux places plus tard pour Leo Margets… une hécatombe parfaitement synchro avec l’arrivée du main par main. Pas grave : sur nos tournois live, c’est toujours la fête, y compris dès qu’il s’agit de re-entry. On retrouvera donc tout ce beau monde vendredi dans les starting blocks du Day 1B. Et avant ça, on a tout de même deux grandes figures du Team à célébrer dès ce soir. Vainqueur de la toute première édition du SISMIX en 2014, Davidi Kitai a régalé les spectateurs du stream avec une prestation à la hauteur de son statut. « On m’a beaucoup bluffé ! J’ai joué beaucoup de coups, et finalement je n’ai pas run si good. Les coups faciles, je les ai pas gagnés. Regarde par exemple : deux As, j’etends tapis, tapis. En face : 99 et Roi-9. Je l’ai perdu, celui-là ! Non au final, je suis arrivé en me disant 'tu ne vas pas re-entry, tu vas tout donner sur la première bullet. J’ai joué sérieusement ! D’ailleurs, tant que j’y repense, quand j’ai gagné en 2014, j’avais re-entry le maximum : 6 fois. Et au dinner-break du dernier Day 1, j’avais la moitié du starting stack. » Trêve de nostalgie : Davidi sera au Day 2 avec 680 000, en quatrième position au classement provisoire.

Pierre Calamusa
Mais, malgré sa stature de patriarche de l'équipe, le Génie doit s'incliner ce soir face à son cadet Pierre Calamusa, dont le Day 1A s'arrête un cran au-dessus, avec 739 000. « Que des coups de dingue », rigole Pierre en comptant ses jetons. Allez, raconte-nous juste le plus fou d'entre eux. « Il y a cette dame âgée, qui avait joué très serré jusque-là. Et là, elle annonce 'Je vais maintenant jouer tapis ou fold.' En fait, elle n'avait plus que des gros jetons de 5 000 et elle refusait de faire de la monnaie par superstition ! La voilà donc qui open shove UTG pour 20 blindes. Derrière, Rabah Ait Abdelmalek, reshove au bouton, 30 blindes. Et moi : deux Dames de petite blinde. Bon, ben tapis 20 blindes. Et là : grosse blinde qui snap call. » Les jeux, Pierrot ! « La dame âgée Roi-9 avec le 9. Rabat : deux Valets. Grosse blinde : deux Rois. Je commence à râler, genre bordel, c'est pas possible. Flop : Valet-2-3, Rabat passe devant. Turn : Dame de cœur, les deux autres ont tirage couleur. » L'inoffensif 7 sur la rivière offrira au VietF0u un rare quadruple up sur un plateau oriental.

Bilan : deux logos W déjà au Day 2… et il reste encore aux autres trois Day 1 pour les imiter !

Du beau linge bien repassé

Nicolas Dumont
Outre nos deux têtes de gondole, les visages familiers étaient légion autour des dernières tables du Day 1A. Du détenteur de bracelet WSOP (Jonathan Therme, 260 000, Alexandre Réard, 203 000), du Red Diamond récemment vu en finale du WiPT (Christophe Beyer, 558 000), de l’abonné à vie à nos évènements live (Mathieu Lamagnère, 105 000), du taulier du streaming (Hadrien « Chance44 » Gallois, 354 000), du top reg online (Maxime Chilaud, 496 000)… Mention spéciale à Nicolas Dumont (photo) : le champion EPT a joué sa botte secrète favorite, à savoir s’inscrire en super late reg juste après l’atterrissage de son avion. « Je suis arrivé à 17h, j’ai pris une douche, à 19h j’étais à table. On était au Level 11. » Dumont sera au Day 2 avec 300 000, et souvenez-vous : la dernière fois qu’on l’a vu faire cette manip’, c’était sur le Main Event des WSOP 2021. Il avait terminé 23e sur 6 650 joueurs, pour 242 000 dollars de gains…

SISMIX
Des gros joueurs à table, du gros son au bord de la piscine, des mines réjouies de part et d'autre : ce SISMIX est définitivement lancé sur de bons rails. Et côté chiffres, l'affluence sur le premier Day 1A (421 inscrits) frôle celle de la même journée sur le WPO Bratislava d'octobre dernier. Vous savez, le tournoi qui a battu le record du monde pour une épreuve 6-max. Si vous voyez là où on veut en venir...
SISMIX
Le Day 1B du Main Event débutera à midi (13h en France). En attendant, on va aller faire un tour du côté d du tournoi de beer pong, dont on entend encore les beuglements à 10 kilomètres à la ronde malgré l'heure tardive. À très vite !

Flegmatic, Benjo & Ragnar

Galerie photo officielle du SISMIX