Un sprint déguisé en marathon
14 heures de jeu, 370 éliminations
Main Event 500 € (Day 2)
La chose est connue de tous ceux qui ont vécu ne serait-ce qu'un seul festival Winamax : ils sont régis par leurs propres lois. Le WPO Madrid ne fait pas exception. Ne comptez pas sur la physique pour en expliquer le fonctionnement. Dans cette galaxie miniature et autarcique, le temps est élastique, insaisissable telle l'eau s'écoulant d'un robinet. Tenter de le définir serait un vain exercice ; essayer de le dompter, une cause perdue. Ainsi, ces quelques instants de pause que l'on s'autorisera loin des tables de poker, sur le coup de vingt heures, se transformeront sans que l'on s'en rende compte en deux heures en apnée au plus profond de l'océan de cris, de sueur et d'autres liquides aux origines inconnues du Bongo Loco, adaptation espagnole de votre bon vieux Loto. Et lorsque l'on reviendra finalement à la réalité, on n'aura pas réalisé non plus que quatorze heures de jeu ont filé en un battement de cil sur le Main Event. Un marathon cachant en fait un sprint. Un concentré d'action propice à démontrer aisément la théorie de la relativité de ce cher Tonton Albert.
Car c'est bien une dilatation du temps que nous a proposé le Main Event aujourd'hui : de 394 joueurs à midi, ils étaient seulement 24 encore assis à table à deux heures du matin, malgré une structure dont les louanges ont été chantées par nombre de participants. Le format short-handed y est pour beaucoup : à six par table, on joue plus de mains, on va au charbon plus facilement, le courage nous semble venir plus facilement. L'enthousiasme général, circulant avec fluidité à travers le casino (depuis la terrasse jusqu'aux tables du High Roller, depuis le bar jusqu'au Deglingo, depuis le Monster Stack jusqu'au rail de la table télé), a peut-être joué un rôle aussi. Avant de célébrer comme il se doit les derniers prétendants au premier prix de 130 000 euros - et au titre de champion sur le plus gros tournoi 6-max de l'histoire ! - rendons un dernier hommage à cette masse compacte qu'a formé le Day 2.
394 joueurs, 312 placées payées de prévu : à midi, on pouvait compter avec précision les plus déçus avant même de les connaître. Parmi les 82 éliminés avant l'ITM, il y a eu le Top Shark 2022
Loïc Debregeas, son coéqupier
Adrian Mateos, qui n'avait clairement pas prévu de gratter un min-cash avec ses dix blindes, le grinder online
Mathieu Pontin, Clément Guillot et le tenancier de la maison PokerPotes, le
Baron Ben Bragi, trahi par les As en bataille de blindes.
Un qui a été un peu moins déçu que d'autres : après avoir vu une quantité astronomique de short-stacks doubler autour de lui au cours d'une phase "hand for hand" étendue à l'infini (90 minutes !),
Thomas Santerne a 3-bet shove ses 26 BB en bataille de blinde face à son voisin de droit
Alexandre Dana : deux Valets sont restés en tête contre As-Dame. 312 joueurs pouvaient enfin célébrer, mais on recroisera Thomas Santerne en 2022 : Winamax lui offre son entrée pour le prochain WPO.
Dès lors, le défilé au bureau des paiements pouvait commencer. Cent éliminés en une heure, collectant le double de leur buy-in ou un peu plus, parmi lesquels un
Pierre Calamusa chutant lourdement de son piédestal après plusieurs gros tirages manqués. Mais aussi
Mickael Muselli,
Hugo Saint-Paul,
Emilien Malbranche,
Rosalie Petit ou encore
Fred Musa (photo), après un double up périlleux à la bulle. L'animateur historique de Skyrock aura ensuite amplement fêté ce joli deep run sur son tout premier festival live, en compagnie de collègues du staff auxquels ont prédit un réveil difficile demain.
Une journée avec 94 % d'éliminés signifie forcément beaucoup de casse parmi les visages familiers du field.
ShiShi (photo), Hayg Badem,
Nacho Barbero,
Valentin Devooght, Hadrien Gallois Julien Ehrhardt, Jonathan Therme... autant de notables qui n'ont pas ménagé leurs efforts, atteignant parfois le sommet du classement, sans pour autant réussir à tenir la distance et concrétiser avec une accession en dernière journée.
Au chapitre des joueurs rencontrés pour la première fois à l'occasion de ce séjour madrilène, on peut citer le fils de
Raffael Zarbo (161e), parisien
Stefan Baczynski (150e),
Alexandre Dana de la joyeuse bande portugaise des PokPokBulls (115e),
Simon "LURAKEN" Wiciak (11e) ou encore la locale
Isabel Zapatería (photo), reg
low stakes en live depuis 2013 et qui nous a proprement bluffée par son style de jeu résolument agro.
Quatre ITM pour le Team Pro, mais aucun à l'arrivée. Après le crash du VietF0u, on a d'abord dit au revoir à
Davidi Kitai. Quelques heures plus tard,
Kool Shen puis
François Pirault ont fermé la marche pas si loin du but, aux alentours de la 50e place.
Vous pourrez les chercher dans le classement des demi-finales qui sera publié derrière cet article : vous ne trouverez pas les plus gros tapis du Day 2.
Sébastian Jimenez, Julien Robert, Alberto Ortiz, Xabier Martinez... Tous sont passés de vie à trépas aujourd'hui, y compris le pro des manèges à sensation
José Gonzalez (photo), qui a fait l'ascenseur tout au long de la journée avant de s'arrêter en 32e place.
Une impression dominait à la fin du Day 2 : croissante toute au long de la journée, l'intensité de l'action a culminé durant les dernières minutes de jeu. Plus on approchait de la fin, plus le rythme des éliminations semblait augmenter. Et c'est en un éclair que la journée s'est terminée : à peine le temps de taper quelques lignes à 32 joueurs restants qu'on renvoyait les 24 survivants chez eux après une myriade de busts en mode mitraillette, sous l'impulsion notamment d'un
Samuel Anclevic qui a fait bien des misères à tous ceux qui se sont mis sur son chemin, et d'un
Nicolas Vayssières dominateur en table télé. Et même si finalement l'heure de la dernière main du jour (soit aux alentours de 2 heures du matin) s'est avérée conforme aux prévisions faites par les arbitres au dinner-break, on gardera le souvenir d'une conclusion haletante. Le rythme sera-t-il le même demain, une fois que l'adrénaline sera redescendue et que les joueurs auront adapté leur stratégie à leur tirage de table ? Avec un tapis moyen proche de 40 blindes, on a envie de prévoir un début de journée plutôt calme. Le début, seulement !
Petit cachottier de
Mathieu Duran ! Le papa du live chez Winamax nous préparait depuis plusieurs mois le retour du Winamax Poker Tour, à la fois en France et en Espagne.
La nouvelle a été lâchée l'air de rien en plein milieu du Loto géant animé par le désormais légendaire Philippe Maurice. Mais ne nous assaillez pas trop vite de questions : on a encore un peu de boulot avant l'annonce officielle. Et vous avez encore cinq bons mois à patienter avant le coup d'envoi de l'étape inaugurale à Paris !