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Winamax Poker Open Bratislava-Main Event - Fin

Un café très corto

Le joueur d'Expresso Arturo Biarge est le premier éliminé du Day 3 (14e pour 7 500 €) Main Event 500 € (Day 3)

Arturo Biarge
13h03. Le Day 3 a débuté depuis quelques instants, avec une petite demi-heure de retard due aux derniers préparatifs sur le plateau TV. De façon attendue, les short-stacks, eux, ne tardent pas avant de tenter les manœuvres de la dernière chance. De petite blinde en table 23, Arturo Biarge voit les joueurs avant lui jeter leurs cartes. L'occasion est parfaite pour pousser ses 7 BB face à un seul adversaire, son voisin de gauche Stefan Baczynskyj. Car lui aussi est short-stack... mais avec KQ, imossible de refuser la proposition. Snap-call !

L’Espagnol est derrière avec son JT, mais le flop 1099 le propulse en tête. Le turn J le rapproche d’un double-up, mais il lui reste pas mal de cartes à éviter sur la rivière. Le 8 est l’une d’entre elles.

Pour son deuxième tournoi live après le WPO Madrid en mai, Arturo Biarge remporte 7 500 euros. Un peu moins que les 80 000 euros gagnés en 2019 en Expresso, son format de prédilection, lorsqu'il était tombé sur la rarissime table à 1 million d'euros.

Un bad beat à 16 millions !

Grâce à un turn miraculeux, José Barbero se propulse en tête aux dépends de Clément Bonnant Le fondateur de Spint Elite Raphaël Blouet est éliminé en 13e place (7 500 €) Main Event 500 € (Day 3)

Jose Barbero
Dindon de la farce en fin de Day 2, lorsqu'il avait jeté une quinte rivière contre un Adrien Guyon en plein carnaval avec hauteur Dame, Jose Barbero a retrouvé le sourire en début de Day 3, ayant été le bénéficiaire d'un miracle aussi inattendu que lucratif.

En soi, sur un plan purement stratégique, le coup est anecdotique. L'Argentin trouvé une paire de 9 UTG+2 : avec 18 blindes, sa décision est plus ou moins automatique. Tapis ! Sauf qu'il est payé deux fois, rien que ça. D'abord par Raphaël Blouet, couvert et muni d'une paire inférieure, les 8 (youpi !) et par Clément Bonnant, chip-leader et en possession d'une paire d'As (aïe !)

Déjà auréolé du statut de grand favori du tournoi, voilà Bonnant en position ultra-favorable pour s’envoler à 25 millions. C’est sans compter sur un board 106593, qui offre à Barbero l’une des deux seules cartes pouvant le sauver !

Raphaël Blouet
Tandis que le fondateur de SpinElite et vainqueur du Winamax Beer Pong Open Raphaël Blouet (photo) quitte la scène en 13e place, le miraculé Jose Barbero s'installe au poste de chip-leader. Clément Bonnant, lui, perd son maillot jaune pour rejoindre le peloton avec moins de 30 BB.

Igor n’est pas là pour golri

Main Event 500 € (Day 3)

Igor Mataruga
Avant les deux éliminations racontées plus bas, les premières orbites du Day 3 ont permis à Igor Mataruga (photo) de se poser en capitaine d'une table où était pourtant assis Adrien Guyon, grâce à une démonstration de force proprement ahurissante.

Le Serbe envoie une mini-relance classique (600 000) au bouton, défendue de BB par Vincent Malet, suivie par un c-bet tout aussi classique (425 000) sur le flop 55J, payée aussi par le comédien.

C’est sur le turn, une Q, que la main devient véritablement intéressante. Vincent check, Igor envoie le deuxième barrel pour 1,075 million… et se fait check/raise tout petit par Vincent ! 2,3 millions.

Longue réflexion d’Igor qui finit par payer le check/raise. Le croupier retourne un 9 sur la rivière. Le WIP tapote la table en guise de check.

Igor va prendre tout son temps de réflexion avant d'annoncer sa décision. Il opte pour le move le plus maximal : tapis, pour 6 millions. La balle est dans le camp de Vincent et ses 8 millions.

Spectateur du coup, Adrien Guyon se lève pour le vivre depuis le rail et nous offrir ses réflexions. "C’est fou, parce que Vincent est tellement serré que le Serbe ne peut être qu’en value avec deux Valets ou deux Dames. Il peut avoir Roi-10 aussi. Vincent représente un 5, le Serbe ne peut pas avoir moins bien. Peut-être que Vincent a Dame-Valet ? Même avec les As, le Serbe ne fait pas tapis ici, en tout cas ce serait une erreur."

Les minutes passent, le Day 3 vient à peine de débuter, il reste 14 joueurs, mais on a assiste déjà un tank digne des heures les plus avancées de la finale !

Finalement, Vincent abandonne. On ne saura pas s'il a jeté un 5, Dame-Valet, ou mieux… En revanche, Igor ne va pas se faire prier pour révéler les siennes, de cartes. Une pocket paire de 3… qui, à ce stade de la main, n'avait évidemment aucune chance d'être en tête !

Adrien Guyon est estomaqué. « C’est bon ! J’arrête le poker ! »

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Main Event 500 € (Day 1)

Depuis les deux premières éliminations, on a d'abord assisté à deux double-ups à la table secondaire, celui de Lionel Muggeo, qui nous confiait d'ailleurs qu'il était bien content d'éviter la table TV et d'esquiver les gros bras Adrien Guyon et Nacho Barbero notamment. C'est tout d'abord Nicolas Tytgat qui a piégé son voisin Romain Semler, en limpant deux Dames en small blind. Ce dernier envoie la boîte, et Nico vérifie ses cartes avant de payer évidemment. Opposé à J10, il remonte à 8 millions après un board Q85J4.

Large
Ensuite, c'est Maxime Large qui se retrouve à relancer As-Dame off au cut-off à 600 000, et à se faire 3-bet par Igor Mataruga en BB. Tapis chez le Français, pour 36 BB, soit environ 10 millions. C'est payé dans l'instant par le Serbe, qui retourne un As-Roi off dominateur et qui le reste à l'issue d'un board 10-8-4-2-9. Crippled avec 2 100 000, soit 7 BB, Max part à tapis en early sur la main suivante, et se fait payer par Nico Tytgat. Il est encore derrière avec A6 contre le AJ, mais parvient cette fois à renverser la vapeur malgré un flop qui ne lui donnait que peu d'espoirs : 8KJ. Mais le turn 9 et le dernier coeur appelé par son rail sur la river, le 2, permettent à Max de rester en vie !

Donnant-Bonnant

Chipleader du Day 3, Clément Bonnant termine à une décevante 12e place (7 500 €) Le grinder ne s'est jamais remis de l'énorme badbeat infligé par Nacho Barbero Main Event 500 € (Day 3)

Bonnant 1
Chipleader à 12 joueurs restants, en good run ces derniers temps, faisant preuve d'une belle sérénité à table : Clément Bonnant cochait de nombreuses cases au moment de choisir un favori pour la victoire finale dans ce Main Event. Sauf qu'il lui a manqué une chose pour espérer valider les pronostics : de la réussite dans les moments importants ce dimanche. Ainsi, il n'aura jamais pu se remettre du monster pot perdu contre Nacho Barbero, qui l'a fait chuter à moins de 30 BB. En table TV et une petite heure plus tard, il se retrouve ainsi à tapis pour ses 14 dernières blindes au bouton, avec A4. Adrien Guyon trouve un call en SB avec 99, et Bonnant ne parvient pas à renverser la vapeur sur un tableau J6227.

Bonnant 2
Le voilà ainsi contraint de quitter le tournoi à une inattendue 12e place, qui n'avait cependant pas l'air de le surprendre : "De toute façon, je ne dépasse pas les demies sur les gros tournois ces derniers temps, déplore celui qui a ainsi terminé 17e du Main Event des WSOP-Online dimanche dernier. Ça se confirme... Ce pot avec les As m'aurait donné plus d'un quart des jetons en circulation. Mais je n'attendais rien de spécial de ce Day 3 : je savais que 50 BB au départ, ça ne voulait rien dire. Au moins, je ne vais pas rater mon avion !" Pour la suite, Clément explique qu'il compte rester un peu chez lui à Malte, pour travailler sur lui-même, et sur son jeu, avant de revenir dans le coin fin novembre pour jouer l'EPT Prague, fort de son gain de 7 500 € gagné ce dimanche. Pour enfin réussir une première grosse perf en live ?

Un parfum d’inachevé

Le WIP Vincent Malet est éliminé en 11e place (10 000 €) Main Event 500 € (Day 3)

Vincent Malet
Tombé à tout juste dix blindes, notamment en raison de cet abandon couteux face à un Igor Maturaga en plein bluff*, Vincent Malet n'a guère le choix avec cette paire de 3 reçue UTG : ses 4,15 millions partent au milieu. Directement à sa gauche, Deividas Daubaris tente le coup avec AJ. Les autres joueurs s'écartent du coup, le croupier peut faire tomber la sentence : un board J1085A pointant le curseur dans la direction du Serbe.

Au sein du duo des Inachevés, Vincent produit des caméras cachées qui font le bonheur de centaines de milliers de viewers sur YouTube. Cette 11e place parmi les 2 221 inscrits du WPO Bratislava (et les 10 000 euros qui vont avec) représentent son plus beau résultat à une table de poker. Et ça, ce n'est pas un canular !

* On l'a appris en regardant le stream cards up de PonceP : Vincent a jeté la top-paire Dame-10 sur ce coup

Prendre le large

Maxime Large est éliminé en 10e place (10 000 €) Main Event 500 € (Day 3)

Maxime Large
Un As-Dame qui reste derrière le As-Roi d'Igor Maturaga pour le faire chuter à 7 BB. Un As-6 qui s'améliore contre le As-Valet de Nicolas Tytgat pour reprendre espoir. Et, enfin, un K9 qui se heurte aux Valets de Romain Semler : c'est rien de le dire, Maxime Large a vécu un Day 3 aussi bref qu'intense. Sur son ultime coup, le joueur de Poker @ Lyon trouve même le meilleur flop possible pour espérer craquer la paire adverse : 1092. Et si le turn et la rivière sont de couleur rouge, ils n'ont pas la forme escomptée : un 8 et un 6 synonymes d'élimination en 10e place pour le joueur amateur, qui quittera Bratislava avec 20 fois le montant du buy-in en poche.

Makic craque

L'Autrichien Edvin Makic sorti en 9e place (13 300 €)

Edvin Makic

Le joueur le plus en danger au retour de la première pause du jour, c'était lui. Et avec quatre blindes restantes, Edvin Makic n'a pas mis bien longtemps à se mettre en action. Une main, pour être exact. À peine rassis, il ouvre à 2,175 millions, se laissant un jeton de 25 000 derrière lui. Depuis la small blind, le chipleader de la table Igor Mataruga s'acquitte de la somme et met son adversaire à tapis sur un flop de style "choc à pique" K74. Avec deux As noirs en main, le Serbe est en bonne position pour éliminer l'Autrichien, qui possède quand même quelques outs avec son J9. Le 7 et le 4 qui viennent compléter le board n'en font pas partie.

Inconnu de nos services avant ce WPO, ne comptant à son palmarès live qu'une seule ligne Hendon Mob à 176 € dans son pays d'origine, Edvin Makic pulvérise ce score avec cette neuvième place lui rapportant 13 300 €. Nous ne sommes plus qu'à une seule élimination de la table finale, et accrochez-vous bien, elle ne devrait pas tarder...

Sans regrets

Lionel Muggeo bulle la table finale (8e pour 13 300 €) Le membre du Grenoble Poker Pontois a fait tout ce qu'il a pu Main Event 500 € (Day 3)

Muggeo
Il y a quelques jours, Lionel Muggeo nous confiait que pour lui, l'important n'était pas le résultat sur ce tournoi, mais surtout d'en profiter à fond. Au final, le Français a fait bien mieux que ça : il achève son parcours à la bulle de la table finale sur un field de 2 221 entrées ! Pour son premier gros deep run en live, il aura ainsi tout donné, jouant les coups qu'il fallait pour aller le plus loin possible : "Sur une main durant le Day 3, je devais envoyer le troisième barrel en bluff, sinon je m'en serais voulu toute ma vie. C'était le bon profil et la bonne main pour le faire. Je me suis pissé dessus, mais j'ai eu les c.... Je n'ai aucun regret sur la façon dont j'ai joué aujourd'hui."

En effet, Lionel n'a pas grand-chose à se reprocher sur les mains qui ont précipité son élimination. Tout d'abord, il demande le tapis de Stefan Baczynskyj depuis la SB, avec K7, et son opposant call avec 88. Pas de Roi pour Muggeo, qui se retrouve avec 12 BB, et part à tapis juste après en position UTG, armé de cette fameuse main, tout aussi légitime dans ce spot, 88. Problème, Stefan annonce tapis dans la foulée ! Et le pire, c'est qu'Igor Matagura, qui couvre toute la table, en remet une couche en annonçant tapis à son tour ! Romain Semler passe sagement K-Q en BB, et les jeux sont révélés :

AA chez Stefan Baczynskyj
QQ chez le Serbe !

Muggeo OUT

Lionel ne touche pas de 8 salvateur sur un board 104237 qui laisse la meilleure main devant, et quitte donc le tournoi sur une belle 8e place, qui lui rapporte 13 300 €. De très loin son meilleur cash en live, lui qui ne compilait jusqu’ici que… 249 $ de gains sur sa fiche Hendon Mob, gagnés à Vegas cet été. « Sur le coup, je suis déçu, avoue Lionel. Mais je sais que je serai très heureux avec le recul. Je n’ai pas de regrets sur la façon dont j’ai joué, j’ai fait ce que j’avais à faire aujourd’hui. C’est beaucoup d’émotions… » Avant de penser à une victoire à l’avenir ?

Stefan, Adrien et les autres

L'amateur Stefan Baczynskyj et l'ancien membre du Team Winamax Adrien Guyon sont les deux favoris au titre et aux 120 000 € à la gagne Attention aux professionnels étrangers en embuscade, dont le Champion WSOP Nacho Barbero

WPO Bratislava Final Table

Stefan Baczynskyj - 38 ans, Gretz, France 30,975 millions (62 BB)

Stefan Baczynskyj

Le chip-leader n'est pas celui que l'on attendait... et l'intéressé ne démentira pas : "J'étais en galère depuis longtemps !", s'est exclamé Stefan Baczynskyj après cette surréaliste confrontation préfop entre AA, QQ et 88 qui a précipité la formation de la table finale. Ayant démarré le Day 3 dans le bas du tableau avec 15 blindes, le Francilien est parvenu à multiplier son stack par 7 en un temps record. Au compteur personnel de Stefan s'affichent vingt années de poker. Presque exclusivement en live : "Je joue très peu online. Le poker pour moi, c'est pour s'amuser, alors autant être à une vraie table." Quand il ne fréquente pas les clubs parisiens, les Montmartre et autres Circus, Stefan exerce l'activité de traiteur. "C'est une entreprise familiale. On organise des mariages." Mais comme il nous le disait déjà au WPO Madrid, où il avait atteint les places payées (tout comme au SISMIX Lloret de Mar en 2019), cette époque sera bientôt révolue. "J'arrête à la fin de l'année. Je veux me réorienter dans le sport, en tant que coach." Féru de fitness, musculation et course d'obstacles, Stefan s'est heurté à une haie nommée Jonathan Therme lors du Day 1C ("Il m'a terminé !") avant de basculer sur un Day 1D turbo où il a su montrer les muscles. Quoi qu'il arrive aujourd'hui, Stefan va remporter le plus gros gain de sa carrière de joueur récréatif : 18 140 € minimum, et probablement bien plus vu son statut de leader. De quoi lui permettre de jouer un peu plus régulièrement. Pour l'heure, les enjeux de la finale - 120 000 € ne l'effraient pas. "Je n'ai pas peur. Je suis là pour le plaisir !" - Benjo

Adrien Guyon - 34 ans, Poitiers, France 29,6 m. (59 BB)

Adrien Guyon

Ce n'est pas la première fois que nous écrivons la biographie d'Adrien Guyon. Car il s'agit de la seconde finale WPO de celui qui se définit comme "un coach et un joueur pro à la retraite" : la première, c'était à Dublin, en 2018, où le Poitevin avait terminé 6e (18 500 €), lui qui avait également fini 11e du SISMIX l'année suivante. Alors qu'il est d'ores et déjà assuré d'un gain supérieur, Adrien dispose cette fois d'un background encore plus fourni pour viser un premier gros titre en live : il joue en effet au poker depuis 2008, et est passé pro en 2010, lors de l'ouverture du marché régulé des jeux en ligne en France. Le Poitevin, qui n'a jamais quitté sa région d'origine, où il réside encore à 34 ans, avait aussi atteint les demi-finales de l'EPT Deauville en 2015, lorqu'il était Team Pro Winamax suite à sa victoire dans la Top Shark Academy, et a terminé dans l'argent au dernier Main Event des WSOP (617e pour 23 000 $). Sur les tournois online, qui représentent 90% de son activité de joueur, ça se passe également très bien : Adrien a gagné deux tournois Wina Series en janvier, sous le pseudo "JeTaime .", dont le PLO Championship, sa variante de prédilection. Il grind maintenant sous le pseudo "Piubellavida", - "plus belle la vie" en Catalan -, et on l'a aussi vu gagner la 2 Million Week il y a plus de deux ans, entre autres perfs. Aucun doute, nous tenons là un très sérieux client pour la victoire finale, qui draine derrière lui une grosse communauté : il détiendra le deuxième tapis des finalistes et un vécu fort utile sur ce type de fin de tournois, comme le prouve son aisance au moment de répondre aux questions des journalistes. Pour vivre cette nouvelle TF, Adrien aura eu besoin de deux bullets dans ce Main Event, lors des Day 1B et 1C, et aura passé un énorme bluff, ainsi que "plein de coups bizzares", comme il l'explique lui-même. Toujours très à l'aise à table, il sait comment retourner la tête de ses adversaires avec quelques mots bien sentis. "Le metagame sera très important, notamment avec Nacho Barbero, confirme-t-il. Je fais des 3-bets lights, il y aura une dynamique préflop." Même s'il réside dans un "super appart à côté du casino", Adrien n'a pas encore eu le temps de profiter de Bratislava, au contraire de ses colocataires, qui ont bougé tous les soirs. "Ça ressemble à ma ville préférée, Budapest." Nul doute que le Poitevin aura l'occasion d'aller y payer quelques coups ce dimanche... - Rootsah

Igor Mataruga - 30 ans, Novi Sad, Serbie 14,6 m. (29 BB)

Igor Mataruga

À chaque finale de Main Event WPO son lot de professionnels étrangers et celui de Bratislava ne fait pas exception à la règle. Igor Mataruga est le premier des trois que nous vous présentons dans cet article. Joueur depuis une dizaine d'années, le Serbe fait principalement parler ses talents online, avec comme meilleur résultat un titre Winamax Series conquis pour environ 30 000 €. Après avoir envoyé deux bullets sur les Day 1A puis 1B, il a joué la main la plus folle de son tournoi... en table finale (donc techniquement après la publication de cet article, alerte au paradoxe temporel), quand sa paire de Rois s'est faite craquer par les 9 de Nacho Barbero (oops, spoiler). À sa charge de s'en relever pour faire que sa toute première ligne en live soit la plus belle possible. - Flegmatic

Deividas Daubaris - 27 ans, Vilnius, Lituanie 14,25 m. (28 BB)

Deividas Daubaris

Avec Deividas Daubaris, nous avons affaire à un pro, un vrai. Un rapide tour sur sa fiche Hendon Mob suffit à s'en convaincre, avec une finale cette année sur un 10 000 $ de l'Aria et une place payée sur un tournoi à 5 000 $ des WSOP. Mais sa meilleure perf', celui qui se définit avant tout comme un joueur online l'a obtenu sur son terrain de prédilection, terminant runner-up en mai 2020 du Colossus des WSOP Super Circuit sur GGPoker, pour 350 000 $. Qu'est-ce qui amène donc le Lituanien à venir tenter le coup sur notre petite sauterie à 500 € ? "Je suis là avec des amis qui ont l'habitude de jouer sur Winamax. C'est presque comme des vacances. Mais je connais bien votre site, j'ai regardé quelques-uns des épisodes de Dans la Tête d'un Pro." Sur ce tournoi, la plus belle moustache du field, qualifié lors du Day 1C après une tentative infructueuse sur le 1B, est ce que l'on peut appeler une force tranquille, à l'image de ce début de Day 3, durant lequel il a doublé son tapis initial de 7 millions sans faire de vagues. "Je n'ai pas vraiment joué de gros pots, concède-t-il après réflexion. C'était surtout du grind." Un pro, un vrai, on vous dit. - Flegmatic

Nicolas Tytgat - 29 ans, Nantes, France 9,8 m. (20 BB)

Nicolas Tytgat

Inutile de chercher le nom de Nicolas Tytgat sur les bases de données du poker live : vous ne trouverez rien. Normal : le Nantais ne joue que très peu de live. "J'ai fait Dublin, mais ça remonte à longtemps. Vegas une fois... et Monaco plusieurs fois." Pourtant, le joueur de 29 ans se déclare bel et bien comme joueur professionnel, et ce depuis neuf ans. "Je n'ai jamais quitté la France. C'est sans doute pour ça que je ne connais pas les regs installés à l'étranger." Et inversement. "J'ai toujours joué sur Winamax", poursuit Nicolas, qui peut se vanter d'un titre Series gagné en 2020 (pseudo de l'époque : tynco) et surtout d'une victoire à 50 000 € euros sur notre Main Event hebdomadaire en mars dernier (pseudo actuel : Nic0Pronoxx). Pour améliorer son high score aujourd'hui, Nicolas devra donc atteindre le podium. Ces temps-ci, il a un peu délaissé le poker, se lançant dans d'autres activités : immobilier, cryptomonnaies, paris sportifs... "Après six ou sept années intensives, j'en ai eu un peu marre. Je voulais investir un peu, et les paris sportifs sont un investissement, en quelque sorte. J'ai un ROI de 5%. D'ailleurs, je suis passé Red Diamond ce mois-ci. Trop tard pour être invité par Winamax !" Ancien membre de la fameuse Team Aim The Millions, Nicolas a travaillé son poker avec Boris Berthomet (aka LeBordelaii) et d'autres grinders de renom. À Bratislava, il n'a eu besoin que d'une bullet pour franchir le Day 1B. Auteur du plus gros call du tournoi durant le Day 2 (7-6 payé pour tout son tapis sur un board 6-5-2-Valet-4, ça gagne), le pro avoue avoir perdu "quand même beaucoup de coups all-in, genre 8 sur 10. Heureusement, à chaque fois, je couvrais le joueur en face." Un dernier coup marrant à raconter ? "J'ouvre deux Dames au Day 1. En face ça 3-bet, je shove, l'autre paie avec 35 BB et deux Valets. Valet au flop, Dame sur la rivière !" - Benjo

Jose Ignacio Barbero - 40 ans, Buenos Aires, Argentine (vit à Las Vegas) 9,25 m. (19 BB)

Nacho Barbero

La star internationale de cette finale, c'est évidemment Jose Barbero. 40 ans, dont plus de la moitié à jouer professionnellement. Natif de Buenos Aires mais véritable citoyen du monde, ayant vécu en France au début de sa carrière de pro au milieu des années 2000 (lorsqu'il pratiquait surtout Magic: The Gathering et fréquentait les Gabriel Nassif, Farid Meraghni et autres Manuel Bevand) et désormais basé à Las Vegas. On pourra s'étonner de voir un pro aussi expérimenté, habitué à jouer les gros buy-ins de l'EPT et de Vegas, se pointer sur notre petit Main Event à 500 € l'entrée. Invité par son pote Mustapha Kanit sur le WPO Madrid, "Nacho" a suffisamment apprécié l'ambiance unique de nos évènements pour revenir à Bratislava. "Tout est très sympa et bien organisé, j'adore l'ambiance." En fin de Day 2, celui qui a gagné trois titres sur le Latin America Poker Tour, mais a dû attendre 2022 pour enfin gagner son premier bracelet WSOP (sur un 10K turbo rempli de pros) a joué, et perdu l'une des mains les plus commentées de la semaine, abandonnant une quinte sur la rivière face à un Adrien Guyon en plein bluff. "Personne n'est censé bluffer sur ce spot ! J'avais tous les blockers. Mais je n'étais pas en tilt, j'ai joué des centaines de mains comme ça." Non, pour Nacho, la main la plus folle est cette paire de 9 battant les As qui l'a remis dans la course dès le début du Day 3. "99, c'est ma main." Car feu son papa était né un 9 septembre... À Bratislava, Nacho a bust du Day 1A avant de s'accorder une pause. Deux bullets auront été nécessaires pour franchir le Day 1C. - Benjo

Romain Semler - 32 ans, Nancy, France 6,575 m. (13 BB)

Romain Semler

Profession ? Prof de maths. Autant dire que Romain Semler n'aura pas de mal à compter son tapis lorsqu'il faudra annoncer all-in en finale, ce qui devrait arriver rapidement vu qu'il en sera le shortstack officiel. Le membre de nos amis de la French No-Limit, association qu'il fréquente depuis six ans, n'a eu besoin que d'une seule entrée dans ce Main Event, qu'il a direct buy-in, lors du Day 1C. Son tournoi a véritablement décollé lors du Day 2, quand il a passé un coup avec deux As contre deux Rois et deux Dames, puis quand il a gagné set over set pour un pot de trois fois la moyenne. Joueur depuis dix ans, principalement en MTT online, le Nancéen est connu chez nous sous le pseudo de "Waterleau54", même s'il confie que sa meilleure perf' reste "un presque Day 3 sur un High Five des Series." Lors du dernier acte, il compte jouer "une stratégie optimale de TF. Je ne serai pas scared money, je n'ai pas de pression. Je savais déjà quoi faire en me levant ce matin." Et Romain, qui évolue dans un groupe d'amis comptant "plusieurs pros", compte bien découvrir les charmes de Bratislava dès qu'il sautera du tournoi, alors que sa femme est déjà venue passer deux jours avec lui. "Ici, c'est bien de pouvoir sortir quand on ne joue pas au poker. Ce sera ma grosse tournée !" - Rootsah

Table Finale

La table finale côté face...

Photographes

...et côté pile.

L'échelle des gains

# Gains
Vainqueur 120 000 €
Runner-up 88 000 €
3e 65 000 €
4e 47 000 €
5e 35 000 €
6e 25 000 €
7e 18 140 €

Tytgat, ‹ tite perf ›

Nicolas Tytgat est le premier éliminé de la finale (7e pour 18 140 €) Main Event 500 € (Finale)

Nicolas Tytgat
Pour sa première vraie perf en live, le pro online Nicolas Tytgat devra se contenter d'un bref passage en finale. Arrivé sur le plateau télé avec l'un des plus petits stacks (20 BB), le Nantais n'a pas réussi à se sortir de la zone dangereuse. C'est avec seulement cinq blindes et un A6 joué à fond depuis le hijack qu'il tente le tout pour le tout. De petite blinde, Romain Semler l'imite, envoyant ses 9,5 millions (16 BB). Le prof de maths de Nancy possède un meilleur kicker avec son A10 : le board 8J47J laisse le suspense intact jusqu'au bout, sans inverser les positions de chacun.

Une septième place et un prix de 18 140 € : voilà les deux récompenses que Nicolas Tytgat emportera dans sa valise. Son highscore de carrière (une victoire à 50K euros sur le Main Event de Winamax) reste intact. Mais cette belle perf' nous aura au moins permis de mettre une tête sur le pseudo de Nic0Pronoxx. Et l'on peut espérer qu'avec ce statut Red Diamond tout récemment acquis, Nicolas aura envie de revenir nous voir un peu plus souvent.

Avant cette première élimination, nous avons assisté à un premier coup marquant, avec un Nacho Barbero nous refaisant le coup de la paire de 9 qui chatte préflop contre une overpaire. Cette fois, c'est les Rois d'Igor Mataruga qu'il a battu avec sa main fétiche pour se rattraper aux branches et repasser au-dessus des 15 millions. Quand le meilleur joueur de la table n'arrive pas à perdre le moindre 20/80, ce sont ses adversaires qui peuvent se faire du souci…

Les stacks après la sortie de Nicolas Tytgat

Stefan Baczynskyj (France) 36,825 millions
Adrien Guyon (France) 22,8 m.
Nacho Barbero (Argentine) 15,75 m.
Igor Mataruga (Serbie) 14,175 m.
Romain Semler (France) 14,15 m.
Deividas Daubaris (Lituanie) 13,35 m.

Blindes 300 000 / 600 000 BB ante 600 000
Prochain prix : 25 000 €

Les shorts se rebiffent

Adrien Guyon, Deividas Daubaris et Igor Mataruga doublent chacun leur tour Ils sont encore six Main Event 500 € (Finale)

Adrien Guyon DU

Personne ne veut être le premier sortant de cette finale du WPO Bratislava. Et on les comprend : l'ambiance à table est bonne, la salle est pleine, le rail est de qualité et surtout, il y a 120 000 € à aller chercher ! En difficulté depuis la reprise à six, Adrien Guyon est le premier à se mettre en action. Au bouton, il engage sa quinzaine de blindes avec une paire de 4, qui tient contre le A9 d'un Romain Semler (photo) contre qui il venait de perdre plusieurs pots d'affilée.

Deividas Daubaris

Tous les regards se braquent alors sur le virage composé de Deividas Daubaris et Igor Mataruga. Visiblement tous deux card dead et impuissants face à l'agressivité du chipleader Stefan Baczynskyj à leur droite, ils voient leurs tapis fondre progressivement sans pouvoir réellement réagir. Tombé à moins de sept blindes, le Lituanien finit par trouver le spot idéal, lorsque Stef le met à tapis en bataille de blindes. Avec AQ, il est tout content de payer et double non sans trembler contre le A8 du Français, à l'issue d'un board 935K6.

Igor Mataruga

La tête dans son hoodie, Igor fait la tronche. Avec l'arrivée du niveau 50 000 / 100 000, il lui reste moins de quatre blindes, qu'il investit avec K6 suite à une ouverture premier de parole de Nacho Barbero. En grand danger contre le A9 de l'Argentin, il trouve deux paires turn et river pour se donner un peu d'air. Six joueurs restent donc encore en course pour le titre, mais avec un tapis moyen qui a chuté à 18 blindes, tout peut encore se passer et personne n'est plus à l'abri.

Adrien Guyon Rail

Sans surprise, le rail le plus bruyant (et le plus collant) est celui d'Adrien Guyon.

Ne pas perdre du terrain

La moyenne chute à 15 BB au retour du break Stefan Baczynskyj est toujours en tête, Nacho Barbero joue clairement la gagne Main Event 500 € (Finale)

Nacho 4
Après une foule de double-ups, le rythme s'est quelque peu ralenti sur cette finale : il faut dire qu'avec 4 joueurs sur 5 en dessous des 17 BB la plupart du temps, et un chipleader qui en possède moins de 40, personne n'a intérêt à prendre de risques inutiles. Seul Nacho Barbero, qui nous a confié que les paliers n'avaient pas beaucoup d'importance pour lui, bouge un peu plus que la moyenne. Il est d'ailleurs le dernier joueur en date à avoir payé un tapis, celui d'Igor Maturaga, qui a fait l'As avec A-8 contre 9-9. On a même vu l'Argentin envoyer son tapis avec J-9 off, ou encore A2 en position UTG. "L'ICM est très important pour tout le monde, je prendrai tous les spots", nous affirme-t-il. Deividas Daubaris est le plus mal embarqué avec seulement 9 BB au retour du break. Adrien Guyon est toujours soutenu par un rail bruyant et aux petits soins pour son favori... Et au fait, les joueurs se sont mis d'accord pour qu'il n'y ait pas de dinner-break. On reprend donc le jeu dans 15 minutes !

Les stacks à la reprise au level 46 (blindes 600 000/1 200 000 BB ante 600 000) :

Siège 1 : Adrien Guyon (France) 15 625 000 Siège 2 : Romain Semler (France) 17 850 000 Siège 3 : Stefan Baczynskyj (France) 37 900 000 Siège 4 : Deividas Daubaris (Lituanie) 10 850 000 Siège 5 : Igor Mataruga (Serbie) 16 700 000 Siège 6 : Nacho Barbero (Argentine) 12 125 000

Igor dehors

Enfin un sortant ! Igor Mataruga perd le flip de la survie et termine sixième (25 000 €) Main Event 500 € (Finale)

Igor Mataruga

Cela ne pouvait pas durer. Avec cinq joueurs sur six à quinze blindes ou moins au retour de break, les jetons ne pouvaient que voler. Tout ce qu'il manquait était un nouveau setup, qui a fini par apparaître sous la forme d'un classique lancer de pièce, mais donc inévitable à ces profondeurs. Avec 13,7 millions au hi-jack, Igor Mataruga envoie la boîte avec un très beau candidat, AQ. En small blind, Romain Semler appuie sur le bouton reshove avec une autre main du genre premium, une paire de Valets noirs. Le flop J34 est tout à l'avantage du Français, le turn 10 offre un peu d'espoir au Serbe, aussi anéantis par le 9 river.

Arrivé autour de la dernière table avec trente blindes avant de connaître une traversée du désert puis de doubler deux fois à partir d'un tapis de quatre blindes, Igor achève son tour de montagnes russes en sixième position, sous les applaudissements d'un rail soulignant sa ténacité. Habitué des tables online, sa première perf' en dur lui rapporte la bagatelle de 25 000 €. Pendant ce temps, Romain franchit la barre des 30 millions et se replace dans le duo de tête.

Romain Semler

La FNL y croit encore.

Nacho refroidi

La star de la finale prend la 5e place (35 000 €) L'Argentin a tenté de jouer le titre, sans succès Main Event 500 € (Finale)

Barbero
Il s'était montré le plus actif avant la pause. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Nacho Barbero a continué sur sa lancée 15 minutes plus tard, pour tenter de monter un stack lui permettant de jouer la victoire finale. Mais cette stratégie n'est évidemment pas sans risques, le mettant à la merci d'une élimination... En tout cas, quand il découvre J10 au bouton, il n'hésite pas à annoncer all-in. Adrien Guyon découvre AK en BB, et trouve un call facile. Le tableau 10875K ne permet pas à l'Argentin de passer devant, et le joueur le plus expérimenté de la finale quitte donc le tournoi en 5e position, encaissant 35 000 € pour sa victoire.

Nacho Barbero OUT
Une place qui ne satisfait évidemment pas un joueur de la trempe de l'Argentin, qui se serait bien vu gagner après son bracelet WSOP cet été. "Je suis vraiment déçu, soufflait l'homme au 5,3 millions de dollars de gains en tournois live dans la file du du payout. J'ai eu pas mal de spots, j'ai bien joué, mais quand tu perds trois coups à tapis d'affilée, il n'y a rien à faire. Les tapis n'étaient pas assez profonds." Nacho aura tout de même connu son lot de réussite en demi-finale et en début de TF pour rester en vie, gagnant cet énorme coup où il était largement dominé avec ses Neufs. En tout cas, il gardera un bon souvenir du WPO : "Ici, ce n'est pas comme sur les autres tournois : les gens ne sont pas là que pour l'argent, ils viennent pour s'amuser. C'est vraiment une atmosphère incroyable. Je voulais le titre, mais je suis très content d'être venu." Prochains déplacements pour Nacho : les WSOP Europe à Rozvadov, et l'EPT Londres. L'ambiance risque d'être un peu différente...

Skanou ne peut s’en prendre qu’à lui

Stefan Baczynskyj prend une très belle 4e place (47 000 €) Il n'a pas su faire fructifier son chiplead Main Event 500 € (Finale)

Skanou
Il était encore chipleader il y a une heure. Pourtant, Stefan Baczynskyj ne luttera pas pour le titre : il prend la quatrième place de ce WPO Bratislava. La faute selon lui à quelques erreurs de sa part : "J'en ai fait des grossières, analysait-il à chaud, comme peut-être ce coup avec J-8 suité. J'étais à l'aise, mais il fallait rester concentré. Avec la fatigue, c'est dur de tenir durant le séjour. J'ai mal dormi, ça m'a fait faire des erreurs. C'était bizarre d'être en table TV. Et il y avait deux bons joueurs à ma droite, ça ne pardonne pas."

Skanou
Sur la dernière main, Stefan se retrouve à 3-bet shove avec A2 sur une ouverture d'Adrien Guyon, encore lui, au bouton. Le Poitevin est là pour payer avec 99, et reste en tête à l'issue d'un board Q3288. "Je suis tout de même content d'avoir fait la finale," relativisait "Skanou". J'ai eu un bon rush au début, pour passer de 6 à 30 millions. Je finis 4e sur plus de 2 000 joueurs, on ne fait pas ce genre de perfs tous les jours. J'avais déjà fait 96e à Lloret et 150e à Madrid. Maintenant, je vais travailler pour progresser encore. C'est dur de terminer si près du but alors qu'on a mal joué... Je suis déçu, mais il faut rester positif, je me suis bien amusé." Après trois jours consacré au poker, place maintenant à la détente pour Stefan. "On n'a pas encore eu l'occasion de faire la fête, alors ça va être pour ce soir !"

Adrien Guyon passe lui à 50 millions de jetons. Toujours en tête à l'entame du duel à trois, donc.

Waterleau perd la guerre du préflop

Romain Semler s'incline en troisième place après une succession de double ups Le membre de la FNL empoche 65 000 € et pulvérise son meilleur gain Main Event 500 € (Finale)

Romain Semler

S'il peut exister des retours de pause dîner tranquilles, voire amorphes, sur un tournoi de poker, celui de ce Winamax Poker Open Bratislava est en revanche tombé dans la catégorie des animés. Voire déjanté. Pas une main ou presque ne s'est déroulée sans que le triangle jaune marqué "All-in" ne soit jeté au milieu de la table, et nombre de ces tapis ont été payés. Rembobinons.

Dans les minutes qui ont précédé le dinner break, Deividas Daubaris a posé sa patte sur cette phase à trois, remportant la majorité des pots pour s'envoler à 55 millions contre respectivement 31 et 25 millions chez Adrien Guyon et Romain Semler. Tombé à 19 millions, c'est le Poitevin qui lance le bal des "All-in and call". Mis à tapis par le Lituanien, il voit son A9 tenir contre 108. Des jetons qui repartent en partie du côté de la Baltique, lorsque, après avoir misé 7,6 millions sur la rivière d'un board 7252J, il doit faire face à un shove du Lituanien. Le Top Shark 2015 ne pouvait pas folder plus vite.

Adrien Guyon

Qu'à cela ne tienne, l'ex W rouge retente sa chance dans la foulée avec un très bel AQ, qui reste en tête contre le A8 de Romain. Le pensionnaire de la French No-Limit chute alors à 10 millions soit cinq petites blindes. À son tour alors de prendre le taureau par les cornes, de nouveau muni d'une premium : une paire de Dames noires, qui manque de vaciller contre le K7 de Daubaris le long d'un board 1063810 du genre facétieux.

Mais Waterleau ne s'arrête pas là. Couvert cette fois par Adrien, il n'hésite pas à payer le tapis de ce dernier avec un K7 dominé par A2. Les quatre premières cartes du board laissent les positions en l'état, jusqu'au 7 river, faisant rugir tout le clan FNL, enfin réuni au grand complet dans la salle télévisée. Leur joie allait cependant être de très courte durée. Dès la main suivante, Adrien et Romain s'affrontent de nouveau sur le champ de bataille, pour un résultat inverse : le K10 du premier passe cette fois devant le AQ du second, grâce à l'apparition d'un Barbu dès le flop.

Romain Semler

L'ultime escarmouche se profile et elle prend la forme - quoi d'autre ? - d'un lancer de pièce : paire de 5 pour Romain, A9 chez Adri. Cette fois encore, pour le suspense, la croupière aura le bon goût d'attendre la dernière carte pour délivrer la sentence : un 9 qui crucifie Waterleau et fait exulter le rail pictavien. Pour avoir dominé 2 218 entrants et bataillé pendant trois journées entières, Romain Semler remporte 65 000 €, de très loin son meilleur résultat à une table de poker, live ou online.

"Je ne suis vraiment pas déçu," commente-t-il aux membres de son rail, venus le féliciter un par un après ce qui reste un authentique exploit. Même après ce flot d'émotions contradictoires qui l'a submergé lors des ultimes moments ? "Après trois jours à jouer, on ne ressent plus vraiment grand-chose. J'étais surtout fatigué, occupé à rester concentré. J'ai toujours su quoi faire. En fait, je retiens surtout l'achievement d'être arrivé aussi loin." Surtout en ayant attaqué la finale à sept en position de short stack, assez nettement derrière les autres. "Le flip remporté d'entrée m'a bien aidé. Ensuite, j'ai pu jouer quelques mains avec un peu plus de profondeur. Je suis notamment content de mon call avec hauteur As contre Nacho. J'avais déjà pris ma décision turn en fonction de la river et de son sizing. Contre Adrien, je ne peux pas fold ce As-8. Et lui-même m'a dit que c'était une main légitime à call contre lui. Il a une tendance à prendre les ranges et à les étirer."

Romain Semler

Avant toute chose, ce que l'on ressent en écoutant Romain, c'est la fierté d'avoir réussi à en découdre pendant aussi longtemps face à de tels joueurs. "Je ne suis pas du tout pro, je joue par périodes, surtout pour m'amuser. Je pense que j'avais un manque de confiance en moi jusqu'à il y a peu. Et le fait que mon Vegas se soit bien passé cet été m'a beaucoup aidé en ce sens. Ici, je n'ai pas 100% de mon action, mais quand même une bonne part. Ça ne va pas changer mes plans de grind pour autant. J'ai déjà pris quelques shots par ci, par là, mais je considère que c'est important de ne pas jouer au-dessus de son niveau. Ça va bien m'aider en revanche dans un projet immobilier que j'ai avec ma femme, et me permettre d'avoir un peu plus de côté dans la vie de tous les jours."

S'il y a un petit regret à avoir pour Romain, il se situe sur un plan qu'il n'a pas pu contrôler. "C'est dommage que le Lituanien n'ait pas voulu deal. Je pense qu'il est un peu trop confiant sur son niveau de jeu par rapport à nous Français." Pas de quoi entacher pour autant tout ce qu'il avait réussi avant ça. "J'ai tellement run good avant la finale que j'étais content de pouvoir enfin jouer des coups plus développés. Prendre d'autres décisions que simplement un call facile à tapis préflop ou dans un setup set over set." Une tranquillité d'esprit qui lui a sans doute facilité la tâche dans la dernière ligne droite. "Mentalement, j'étais frais." Une fraîcheur qu'on lui souhaite de conserver jusqu'à notre prochain festival live, où nous l'attendrons de pied ferme, lui et toute sa clique de la FNL. Bravo Romain et à très vite !

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Guyon, à fond !

Adrien Guyon n'a jamais été aussi proche de valider son one time À la clé ? 120 000 € et le titre de premier vainqueur du WPO Bratislava Main Event 500 € (Heads-up)

Adrien Guyon

Il est 23h30 au Casino Banco Bratislava, et le heads-up du Main Event WPO est avancé ! Il opposera donc Adrien Guyon à Deividas Daubaris. Le Français partira devant avec 60 millions de jetons, soit 30 belles blindes, tandis que son adversaire commencera avec 51 100 000, soit 25 BB. Le Poitevin a bien proposé un deal au Lituanien, vu que la taille des tapis est assez similaire : mais comme en 3-Handed, Deividas a refusé, pensant détenir un edge (ou peut-être pour d'autres raisons). Pas grave, l'ex-Team Pro W, déterminé, est fin prêt pour remporter son premier tournoi d'envergure sur le circuit et aller chercher les 120 000 € promis au vainqueur, même s'il confessait que son adversaire était "fort". Il reste une quinzaine de minutes à jouer aux blindes 1 000 000 / 2 000 000, avant de passer à 1 200 000/ 2 400 000. Allez Adrien, y'a plus qu'à !

Devidas Daubaris

Les prix restants

Vainqueur : 120 000 € Runner-up : 85 000 €

Guyon, c’était bon

Adrien Guyon passe à une marche d'un premier gros titre en live Tombé sur un adversaire parfois déroutant en HU, il remporte 85 000 € Main Event 500 € (Heads-up)

Guyon bust
Il n'y avait plus une place dans le rail. Tous les sièges, et même plus, étaient occupés pour voir ce heads-up, à tel point qu'il devenait difficile de circuler autour du plateau télé. Il faut dire que malgré la profondeur toute relative des tapis (30 BB contre 25 BB), le duel s'annoncait prometteur, entre un Adrien Guyon en train de vivre le meilleur moment de sa carrière live, et un joueur lituanien, Deividas Daubaris, jusqu'ici inconnu mais visiblement compétent. Malheureusement, la roue n'a pas tourné dans le sens espéré.

Guyon 1
Tout n'avait pas commencé sous les meilleurs auspices pour Adrien, qui voyait son adversaire réussir un call gagnant au bout de 20 minutes avec 3e paire sur un tableau 3J10AK. "Justement le genre de main que je voulais lui faire fold", expliquait Adrien après coup, qui avait tenté l'arrachage avec 9-9 sur la river. Pas grave : Adrien, qu'on sent déjà un peu submergé par l'émotion, pousse ensuite son adversaire à miser, alors que le Poitevin détient deux paires, et n'a plus qu'à payer pour revenir dans la course. Mais visiblement amateur de hero calls, Deividas Daubaris en remet une couche, en payant une mise turn avec hauteur Dame quand Adrien détient un flush draw : "Piubellavida" décide de ne pas bluffer la river, et concède le pot avec une hauteur inférieure. "Ce call était nul à chier," déplorait ensuite Adrien en debriefant avec ses potes. Le Lituanien, repassé devant, tente alors d'achever le Français préflop, en poussant A8. Adrien y va avec KJ, et trouve une flush dès le turn d'un tableau Q653J.

Guyon DU
Le voilà qui s'envole alors à 87 millions, laissant une dizaine de blindes à Deividas. Puis dans un pot limpé sur un flop 284, le Lituanien check/raise une mise payée par Adri. Sur le turn, un A, Deividas mise une blinde, l'ex-Top Shark part à tapis avec 34, et se fait call par 108. La river blank, et la Lituanie revient à 20 BB.

Adrien HU
Arrive alors le coup qui va tout changer dans ce duel : Deividas complète juste sa small blind avec AJ au bouton, et Adrien raise logiquement son A 9. Le Lituanien envoie la boite, l'ancien pro W s'aligne, et perd ce coup capital après un board 257610.

Adrien jetons
A ce moment, il ne reste plus que 5 BB au Français, qui va prendre son temps avant d'engager ses derniers jetons, attendant un A8 largement suffisant. Avec K6, Deividas paye, et fait directement deux paires sur le flop K610. Le turn 7 laisse 4 outs à Adrien, mais le 2 enterre définitivement ses espoirs de titre.

Adrien fin
Adrien s'incline donc après une heure d'un combat à couteaux tirés, au cours duquel il ne sera pas passé loin de la victoire. "Tu as fait vibrer 10 000 personnes", lui assurait un pote dans le rail. Adrien, lui, ne semblait même pas abattu : "Franchement, je ne suis même pas déçu, je le suis presque davantage pour mes potes. Peut-être que je me fais vieux... Mon adversaire a eu la réussite indispensable en fin de tournoi, sur les 4 ou 5 coups clés dans lesquels il avait la meilleure main. Moi, j'ai joué très aggro, j'ai montré une tonne de bluffs."

Adrien snif
Adrien semble en tout cas avoir bien eu le palpitant, lui aussi : "J'étais hyper ému, pour plein de raisons. J'ai joué des milliards de mains dans ce tournoi, rencontré plein de gens, certains de mes élèves, il y avait une super ambiance. Je n'ai pas allumé mon téléphone depuis deux jours, pour ne pas être submergé de messages ! Dommage, ce trophée aurait eu de la gueule, posé à côté de ceux des Series. Mais franchement, ce tournoi, c'est full positif. Et il me reste toujours la place pour faire mieux !"

Pour Adrien, qui réussit de très loin sa meilleure perf en tournoi live en banquant un chèque de 88 000 €, c'est maintenant l'heure de fêter cette très belle perf : "Je vais aller jouer 3 000 € à la roulette : je vais essayer d'y gagner les 35 000 € de différence avec la première place." Alors merci Adri, félicitations... et bonne chance !

Adrien final

Une première qu’il n’oubliera pas

Deividas Daubaris remporte le plus gros tournoi de l'histoire de Winamax Le professionnel lituanien décroche sa première victoire en live et un chèque de 120 000 €

Deividas Daubaris Winner Photo Groupe

Il nous avait prévenu lors de son interview pré-table finale : Deividas Daubaris ne craignait aucun de ses six derniers adversaires, confiant en ses chances de ramener la coupe chez lui, à Vilnius. Il faut dire que cet été, le Lituanien s'était frotté aux meilleurs joueurs de la planète sur les High Rollers de l'Aria et quelques-uns des tournois les plus chers et les plus relevés des World Series of Poker. Vous avez d'ailleurs été nombreux à vous en rendre compte avant nous sur notre chaîne Twitch : ce joueur responsable de l'élimination express de Pierre Calamusa sur un setup paire d'As contre paire de Rois, dans un épisode de Dans la Tête d'un Pro devenu légendaire... c'était lui ! Sans le savoir, Deividas venait de signer sa première victoire face à Winamax. La deuxième aurait un peu plus de saveur et de retentissement.

Tout au long de ce Day 3, il a évolué à l'écart des projecteurs. Lors des demi-finales, c'est sur la table extérieure qu'il a doublé son tapis sans jouer de gros pots. Puis, dans la première moitié de la TF, il s'est effacé entre la stature internationale de Nacho Barbero et l'attention que la communauté française portait à Adrien Guyon. Surtout, il a mis du temps à se mettre en action, sa finale ne démarrant vraiment qu'après deux bonnes heures et un double up signé dans la douleur. Même lanterne rouge à cinq joueurs restants, avec moins de dix blindes, il ne s'est jamais précipité, attendant de recevoir... une paire d'As, pour doubler contre un Stefan Baczynskyj qui n'a pas bien su profiter de son statut de chipleader. "J'étais le short, donc mon plan était basé sur le respect des spots que je devais jouer, détaille l'intéressé. J'ai essayé de profiter de ce que je pouvais, et ça a bien fonctionné. J'ai eu de la chance lors des moments-clés, je ne peux pas me plaindre."

Deividas Daubaris

La machine était alors enfin lancée. Plus Deividas Daubaris récupérait des jetons, grâce à une agressivité savamment dosée et une bonne science des timings, plus il devenait dangereux, au point de nettement dominer la phase à trois. Et même après avoir fait doubler coup sur coup Adrien puis Romain Semler, c'est au coude à coude avec le Poitevin qu'il attaquait le heads-up. Sûr de sa force et de son edge, il s'est même permis de refuser deux fois un deal. Une assurance à la limite de l'arrogance qui se voit bien souvent punir par les dieux du karma. Mais pas cette fois. Cette fois, la réussite allait le suivre jusqu'au bout, dans une série de double ups intervertissant les positions des deux joueurs, avant l'estocade finale.

"Je suis vraiment heureux d'avoir réussi à gagner face à un field aussi vaste, s'est confié notre champion. Battre plus de 2 000 joueurs, c'est très difficile. Il faut forcément un peu de chance à certains moments, mais au final, j'ai juste essayé de jouer mon jeu. Mon meilleur jeu." Nul doute que l'habitude de jouer à des limites nettement plus élevées, en live comme online, l'a aidé à se détacher des enjeux. Là où d'autres regardaient peut-être davantage les paliers, conscients de vivre leur proverbial one time, Deividas semblait bien plus relâché. "Je suis venu avec mes amis, je pense que cela s'est vu, ajoute-t-il, rendant indirectement hommage à son rail, aussi fourni que bruyant. Nous l'avons pris comme des vacances. Mais j'étais aussi motivé pour venir parce que j'avais entendu que les tournois Winamax étaient remplis de joueurs très agressifs, comme on peut en trouver à Las Vegas."

Deividas Daubaris

Et alors, comment a-t-il vécu ce baptême du feu sur l'un de nos festivals ? "J'ai vraiment adoré jouer en 6-max. Ce n'est pas si courant. Il y avait beaucoup d'action, j'ai pris énormément de plaisir. Tout ce que j'aime !" Notre grand vainqueur a même réussi à trouver les mots qui nous vont droit au cœur. "Ce qui m'a particulièrement frappé, ce sont les nombreux efforts et la passion que tout le staff Winamax a mis dans la réalisation de cet événement. Comparé à d'autres festivals, cela ne fait aucun doute : le WPO est unique."

Unique, comme cette toute première victoire en live, qui en appelle d'autres. "Je n'ai pas l'habitude de me voir sur un écran. Il va falloir que je m'y habitue, je compte en jouer beaucoup des tables finales," nous a-t-il glissé en milieu de TF, alors qu'il regardait le streaming derrière notre épaule. Si on l'y recroise, cette moustache ne passera plus inaperçue.

Winamax Poker Open Bratislava - Main Event 500 € 2 221 inscrits (re-entries inclus) - Dotation 977 240 €

Deividas Daubaris Winner Photo

Position Prénom Nom Pays Prix
Vainqueur Deividas Daubaris Lituanie 120 000 €
Runner-up Adrien Guyon France 88 000 €
3e Romain Semler France 65 000 €
4e Stefan Baczynskyj France 47 000 €
5e Jose Ignacio Barbero Argentine 35 000 €
6e Igor Mataruga Serbie 25 000 €
7e Nicolas Tytgat France 18 140 €