Vegas Show - WSOP 2017 - Main Event - 4

Les short-stacks quittent le navire

Blindes 3 000 / 6 000 ante 1 000 Plus de 300 sortants en deux heures

La journée d'hier s'étant achevée par l'éclatement de la bulle, il n'y avait absolument aucun doute sur ce que nous réservait l'entame de match aujourd'hui : des busts, des busts, et encore des busts, les joueurs ayant patienté de longues heures avec un petit tapis en fin de Day 3 étant désormais libérés de la pression financière subie hier. Nombre de français sont revenus dans l'Amazon Room avec un tout petit tapis et malheureusement, la plupart d'entre eux n'ont pas tenu bien longtemps. On fait le point sur deux heures qui ont vu plus de 300 joueurs éliminés !

Les français mangent du pop corn

Pour saluer les short-stacks français aujourd'hui, il ne fallait pas arriver en retard au Rio : cinq d'entre eux ont mordu la poussière durant la première demi-heure du Day 4 ! Et ce n'était que le début de l'hémmoragie..

La première élimination tricolore du jour est survenue tellement rapidement que nous n'avons pas eu le temps de prendre de photo. Le régulier du CCM Jules Dickerson a sauté dès la première main de la journée, en 1073e place. Il n'a pas eu de bol : son As-Roi ne tient pas à tapis préflop contre Roi-Dame. C'est le belge Matthias de Meulder, assis à côté de Jules en début de partie, qui nous relate l'info.

Chalot
En position plus que critique avec 4BB pour entamer le Day 4, Benjamin Chalot a rapidement trouvé deux cartes largement suffisantes pour s’engager : A7. Il se fait payer deux fois, et est malheureusement dominé deux fois : il ne parviendra à battre ni 8c8d, ni 1010. Chalot quitte le Main Event en 1069e place, pour un prix de 15,000$, un peu moins que ce qui lui avait rapporté sa 30e place sur le Crazy 888 parmi 8120 joueurs. Ohé, phé, capitaine abandonné.
Choupeaux
Deux minutes plus tard, Victor Choupeaux, un autre français très short trouve le spot parfait pour faire tapis : une paire de 8 au bouton, après une relance à 14,000 du cut-off. Il n’y a pas grand chose à rajouter : l’adversaire de Choop tente le coup avec Dame-10, et trouve un 10 sur le flop, puis une Dame sur le turn. Marqué par l’une des meilleures perfs tricolores de l’été (une 3e place sur l’épreuve Omaha/Hold’em), le séjour de Choop se termine avec un min-cash sur le Main Event, qu’il quitte en 1052e position.
Saderne
C’est pas fini ! Jérémy Saderne n’avait pas beaucoup plus de jetons que Choop et Chalot : à l’image de ses deux compatriotes, son Day 4 tournera court (très court) après avoir trouvé une paire de 10 perdante contre Roi-Valet. Pour sa 1041e place, le vainqueur du Winamax Poker Tour 2017 remporte lui aussi 15,000 dollars. A noter que le joueur battu par Saderne en heads-up au CCM en mars dernier, Laurent Patroni, est toujours en course !
Kérignard
Vous en voulez encore, du bust français ? Je suppose que non, mais c’est notre métier de vous rapporter les infos. Yorane Kérignard a lui aussi sauté durant la première heure de jeu. « Je pousse de SB avec 9s8s, la BB me paie avec Valet-6. J’avais 3,5 blindes… » Yorane nous quitte en 1006e place.

Ronan Monfort, mais pas assez

Ronan Monfort

Il faisait partie des Français en danger aujourd'hui avec un tapis légèrement supérieur à quinze blindes. Rapidement déménagé en Brasilia Room, Ronan Monfort n'a pas eu le temps d'apprécier longtemps sa table. Premier de parole, Roro a poussé ses derniers 72 000 avec une paire de 8 et a vu un joueur en milieu de position le payer avec la pointure juste au-dessus, une paire de 9. "J'ai jeté un 8," lâche alors un de ses voisins de table au Français, qui ne l'entend heureusement pas. (à vous qui nous lisez, s'il vous plait, ne révélez jamais ce genre d'informations à un joueur à tapis couvert en difficulté. Cela part souvent d'un bon sentiment, mais dans les faits, cela ne fait que briser encore un peu plus de bien maigres espoirs). Le suspense subsiste néanmoins le temps d'un board 67A46, mais la meilleure des deux mains finit par rester devant, mettant fin au parcours de Ronan en 916e place, pour 16 024 dollars. Sa deuxième place payée consécutive sur le Big One après sa 739e place de l'an passé.

Ciao, Sergio !

Serge Chechin
Après avoir poussé son tapis une première dès le début de journée sans être payé, puis s'être donné un peu d'air avec deux resteals consécutifs en bataille de blindes, Serge Chechin a pris la porte alors que nous avions le dos tourné. Pour son tout premier Main Event, cet amateur éclairé en provenance d'Alsace - qui avait fait runner-up lors de la victoire de Pierre Calamusa à Aix-les-Bains en 2013 - termine 850e pour 17 243 dollars.

Chechin - Chien
Serge n'a pas pu profiter longtemps d'un invité surprise à sa table, une chienne baptisée Olive Juice, apportée par sa propriétaire au siège 2. Si vous avez un peu le moral dans les chaussettes, jetez un oeil à son Instagram et on vous parie que ça ira tout de suite beaucoup mieux.

Chechin - Chien #2
On est déjà amoureux (du chien, hein)

Romain Arki - Max Pescatori
Casting relevé pour Romain Arki, qui a débuté ce Day 4 entre Gavin Smith et Max Pescatori. Bonne nouvelle pour notre short stack tricolore, il a déjà commencé à sympathiser avec l'Italien, éminent francophile.

File d'attente Payout
La file d'attente pour le bureau du payout est déjà longue, et ne risque pas de désemplir durant les prochaines heures. Vous pouvez discerner en arrière-plan le protégé de Daniel Negreanu Kenneth Cleeton, finalement 917e de ce Main Event pour 16 024 dollars.

Dans le prochain article : un énoooorme coup joué par l'un de nos qualifiés Winamax, et la sortie de notre collègue Kevin « Harper » Noblat (snif).

Merci https://www.wam-poker.com/forums/vegas-show-wsop-2017-main-event-3-107711?p=4869254#4869254 :slight_smile:

A vous Cognacq-Jay, à vous les studios !

Blindes 3 000 / 6 000 ante 1 000 Pour sa première tentative sur le Main Event en tant que joueur, le reporter Winamax Kevin "Harper" Noblat quitte le plus beau tournoi du monde en 831e place 738 joueurs restants

Kevin Noblat
Après une heure et demie passée à jeter des cartes injouables, Kevin Noblat trouve enfin une combinaison pas trop moche pour envoyer un tapis ayant entre temps fondu à une dizaine de blindes : KJ. L'occasion de se faire payer, doubler, et entamer un come-back épique ? Hélàs non : les scénaristes du Main Event avaient une autre conclusion en tête, infiniment moins réjouissante : Harper tombe contre la paire de Rois de Connor Drinan. Un match quasiment perdu d'avance, qui scelle son élimination en 831e place après trois jours d'un parcours qui a enthousiasmé ses collègues chez Winamax, et une commaunté qui a plus l'habitude de le voir un appareil photo ou un micro en main.

« J’ai pris un plaisir énorme », réagira Harper à chaud après avoir collecté une récompense de 17,243$ (un peu plus que le min-cash, Kevin ayant tenu assez longtemps pour gratter deux paliers de gains !). « Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance. J’ai été extrêmement card dead durant les 6/7 dernières heures de jeu. Sur la fin, c’était pas mon tournoi, mais je me plains pas, c’était magique de pouvoir deep-run mon tournoi favori, celui qui est mon préféré à couvrir de toute l’année. Pour un one time, c’était déjà fantastique ! »

Il y a encore deux semaines, Harper passait ses jours et ses nuits à chroniquer l’actualité quotidienne des WSOP pour Winamax en notre compagnie, comme il l’a fait chaque été depuis 2010 : son nom est désormais écrit pour l’éternité au palmarès des Championnats du Monde.

Valentin Messina est dans tous les coups

Valentin Messina
Le rééquilibrage permanent des tables a provoqué la rapide arrivée de Valentin Messina à la table de Mesbah Guerfi. Après avoir posé ses jetons à la place qu’occupait Victor Choupeaux dix minutes plus tôt, le qualifié Winamax m’a fait part de la bonne nouvelle : "Départ canon, j’ai 950,000 ! Dès la première main, je suis de BB avec une paire de 10 et la SB shove avec As-3. Ca gagne. Un peu plus tard, énorme livraison : le cut-off relance, il avait déjà 3-bet deux fois préflop, je paie de petite blinde avec KQ, la BB paie aussi. Flop parfait : Q86. Je check/call. Turn : A, j’ai les nuts ! Je check, il mise encore, je paie. Rivière : Valet. Je fais un peu d’acting avant de checker, du genre ‹ j’ai juste une Dame ›. Il me met 120,000, je check/raise à 225,000, il abandonne."

Ces coups n’étaient qu’une mise en bouche au regard de ce qui attendait Valvegas à sa nouvelle table : très vite, le français allait se retrouver impliqué dans deux gros coups contre Matthew Diehl, un joueur venu du New Jersey. De petite blinde, ce dernier limp pour 6,000 et voit Valentin envoyer 18,000 à sa gauche. Sa réaction ? Une relance à 62,000. Un peu comme un check/raise mais préflop ! Valentin paie et le flop tombe Q95.

Diehl c-bet 42,000 : Valentin réfléchit, puis paie. Turn : K. Valentin paie 135,000 supplémentaires. Le pot fait déjà plus de 470,000, et la rivière 10 est checkée, Diehl ayant eu un petit peu peur du bad beat avec son brelan de Dames floppé. Battu, Valentin rend ses cartes au croupier. L’affrontement n’est cependant pas terminé.

Dix minutes plus tard, voilà Val qui défend sa petite blinde face à une relance de Diehl, qui est donc au bouton. Le feu d’artifice peut commencer : ce pot sera plus gros que les trois précédents réunis !

Le flop tombe 108Q. Valentin donk-bet. Diehl le relance à 72,000. C’est payé ! [NOTE : Dans notre précipitation, nous avions initialement écrit que Val donk-bet 72,000 et se fait payer par Diehl - cela est incorrect]

Turn : un 7. Nouveau check de Valentin. Diehl ne ralentit pas la cadence et mise 150,000. Valentin prend son temps reste en place : les jetons sont avancés. Le pot fait désormais plus de 500,000, c’est le troisième de cette taille que joue Valentin en une heure. Et il ne va pas tarder à grossir un peu plus.

Rivière : un autre 7. Valentin check une dernière fois. Diehl envoie le troisième et dernier barrel : 250,000. Après une minute de réflexion, Valentin surprend tout le monde avec un check/raise à tapis !

Valentin Messina
Diehl est bien embêté : il n'y a que 178,000 à rajouter à la mise déjà avancé, une misère au regard de la taille du pot. L'américain a floppé la quinte, mais se doute déjà que la rivière l'a peut-être rendue inopérante.

Après avoir lui aussi longuement réfléchi, il ne pourra se résoudre à abandonner. C’est payé. Valentin retourne une paire de 10 : son brelan floppé s’est transformé en full !

Valentin Messina
Voilà le qualifié Winamax qui peut empiler un stack désormais en orbite : 1,3 million !

Toujours un plaisir de vous lire

Mickey parade

Blindes 4 000/8 000, ante 1 000 Mickey Craft a pris les commandes du tournoi après un départ en trombe ! Pendant ce temps, Laurent Patroni et Julien Ehrhardt continuent gentiment de grinder. 675 joueurs restants

mickey craft
L'étape de l'argent désormais atteinte, il est temps de regarder devant, loin devant. L'objectif pour tous est désormais de monter un gros tapis, et on va dire que certains ont pris plus d'avance que d'autres. Mickey Craft, déjà second au chipcount du day 2AB, vient de réaliser un quart d'heure de folie. En trois coups, il vient de prouver à tout le monde qu'il faudra bien compter sur lui pendant un bon moment.

- Ça a commencé avec cette main dingo. On est sur un flop 3T2 et Mickey Craft (à gauche sur la photo) check call une mise de 50 000 de son voisin de gauche, Greg Dyer. Ils sont trois au total dans ce coup, mais vont rapidement se retrouver en HU dès la turn 4. Mickey check encore, Greg envoie cette fois 155 000, payé par le 3e larron. La parole revient sur Mickey qui se trompe dans sa relance (il n'avait pas relancé assez fort) et est donc forcé de miser 310 000 au minimum. Seul Greg Dyer paie cette fois. La river 5 tombe sur la table, et Mickey annonce assez rapidement tapis pour 700 000. Enorme mal de crâne pour son adversaire, comme vous pouvez le constater sur la photo. Mickey fait le malin, en appelant notamment rapidement un serveur pour boire un verre, puis il commence à tourner dans tous les sens sur sa chaise. C'en est trop pour Greg Dyer, qui pose un jeton au milieu de la table en guise de call. Mickey retourne alors 76 pour la quinte max. Greg ne peut que muck ses cartes, il vient de perdre tout le bénéfice d'une belle journée hier.

- La main suivante, Mickey est encore en train de ranger sa nouvelle montagne de jetons, quand Michael Addamo annonce tapis pour 100 000 environ. Au siège suivant, l'Italien Allessandro Borsa (photo ci-dessous) paie, tout comme Mickey en grosse blinde. Le flop T26 est check par les deux joueurs restants et il faudra attendre la turn 7 pour voir Mickey miser 50 000. Payé monsieur. Sur la rivière 5, Mickey utilise la même technique et annonce tapis assez rapidement. Borsa est surpris et se met à réfléchir un bon moment... avant de jeter un jeton au milieu de la table et de retourner très vite A9 pour une hauteur As !! "Tu vas prendre le side pot je pense", lui glisse Mickey, qui ne peut montrer mieux que Q8. "Il m'a payé avec rien du tout, même pas une paire, c'est incroyable..."

Quant à Michael Addamo, avec sa petite paire de 9, il en profite pour tripler son tapis.

addamo_borsa

- Dernière main, beaucoup plus expéditive, puisque l'Américain a disputé un coin flip pour éliminer un joueur, un de plus j'imagine, et récupérer ce qu'il venait deperdre. Le voilà désormais compté à près de 2,5 millions de jetons !

La tournée du Patroni

Laurent Patroni
Pointé par erreur par nos soins à 156 000 en fin de Day 3, Laurent Patroni avait en fait empaqueté 300 000 jetons supplémentaires... et en avait près de 800 000 en tout lors de notre dernier passage à sa table. "Un type est arrivé, il a fait n'importe quoi, il a distribué tous ses jetons en quinze minutes, explique le runner-up de la dernière Finale du WiPT, qui en a bien profité. Il a d'abord tenté de me bluffer sur un board où j'avais top paire/top kicker avec As-Roi. Et puis il a 3-bet shove pour une trentaine de blindes avec Roi-10 dépareillés alors que j'avais ouvert avec - encore - As-Roi." Merci monsieur, ça fait plaisir. On imagine qu'en cas de vrai beau deep run, Laurent saura se souvenir de ce sympathique bienfaiteur.

Julien repart

Julien Ehrhardt
Pas franchement en danger au moment de revenir au Rio aujourd'hui avec un tapis de 250 000 - ce qui peut sembler faible mais représentait tout de même plus de 40 blindes - Julien Ehrhardt a réalisé le départ qu'il espérait sur ce Day 4. "J'ai bien grind au début et puis j'ai gagné sur un setup contre le bon joueur à ma gauche : deux As contre deux Rois." Monté à 650 000, le dernier de nos qualifiés via satellite a dû abandonner un peu de jetons sur la dernière main avant la pause. Relançant à 85 000 après que le short stack à sa droite a annoncé tapis pour 37 000, Julien a préféré abandonner son Roi-Dame quand le hi-jack a poussé son tapis pour 232 000. Bien lui en a pris, il y avait une paire de Dames en face.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

blackjack
Antoine Saout a trouvé un copain gambleur à table : "Il s'est payé le Main Event après avoir gagné 40 000$ au Blackjack. Et tous les matins, il va jouer et prend dans les 4 000$".

Davidi kitai
Davidi Kitai a commencé par perdre des jetons... puis il les a récupéré très vite pour remonter 1,125 million

remi castaignon
Remi Castaignon a joué un gros pot contre son voisin à lunettes, QQ chez lui contre AK, le bon vieux coin flip classique. Le croupier a sorti un flop tout à carreau, et personne n'en avait. Turn, carreau, river carreau. Tout ça pour rien, le coup est partagé en deux.

Ils remportent 17 243$

770e : Fernando Brito (Portugal) 773e : Peter Jetten (Canada) 776e : Jérôme Brion (France) (plus d’infos à venir) 803e : Natasha Mercier (USA) 816e : Lee Watkinson (USA)

Ils remportent 16 024$

871e : Darryl Fish (USA) 922e : Elio Fox (USA) 939e : Scott Seiver (USA) 948e : Joe Cada (USA, Champion du Monde 2009) 956e : Dutch Boyd (USA)

Ils remportent 15 000$

969e : Morten Mortensen (Danemark) 977e : Fernando Pons (Espagne) 984e : Carlos Mortensen (Espagne, Champion du Monde 2001) 1012e : Barry Greenstein (USA)

VGG Harper !!!

GG Harper

Mifnord:
VGG Harper !!!

GG Harper

Merci !!! :slight_smile:

Grand bravo Harper, très belle perf !

La moitié des joueurs du Day 4 ont sauté en quatre heures

Blindes 5 000 / 10 000 ante 1 000 Sébastien Comel et Davidi Kitai attaquent ce Day 4 tambour battant 571 joueurs restants

L'entame de la journée n'a pas été tendre envers nos doigts, qui tapent frénétiquement sur le clavier depuis onze heures : en quatre heures et vingt minutes de jeu, plus de la moitié des 1 084 partants du Day 4 ont été éliminés, dont pas moins de dix des 27 français du jour !

Sébastien c'est fou !

Sébastien Comel
Début de journée idéal pour Sébastien Comel. Arrivé avec un peu plus d'1,1 million de jetons ce matin dans l'Amazon Room, il a désormais augmenté son capital de près de moitié, pour pointer autour de 1,6 million. "J'ai relancé UTG avec Dame-Valet, payé par la grosse blinde. Le flop est venu Roi-10-9 et j'ai réussi à prendre deux streets de value." L'un des innombrables coups joués par Sébastien aujourd'hui, puisqu'avec un tapis pareil, il ne se gêne pas pour mettre un maximum de pression à table. Je l'ai notamment vu placer un cold 4-bet à 115 000 derrière une ouverture à 18 000 du joueur UTG+1, relancée à 50 000 par UTG+2, sans que personne ne souhaite poursuivre le coup plus longtemps. Une hyperactivité qui peut aussi causer quelques soucis, comme lorsque Sébastien ouvre à 20 000 avant son tour, et se retrouver obligé de payer la mise à 17 000 de son voisin de droite. Après avoir fait grossir le pot de 40 000 sur un flop 758, puis check back le turn A, Seb' abandonne ce coup après une mise à 100 000 de son adversaire sur une rivière 6. Pas de quoi entâcher ce formidable run.

Peu après, un client sérieux débarque à la table : Valentin Messina. Les deux français aux stacks énormes sont-ils voués à se chercher des noises ? Le premier affrontement ne tardera pas, avec un 3-bet à 78,000 de Comel après une ouverture à 27,000 de Messina en début de parole. Le flop tombe K108. Comel c-bet 80,000, Valentin check/call. Turn : 5. Comel ne lève pas le pied :190,000. Valentin réfléchit longuement avant de check/fold. Un abandon… Pour le moment.

Comme on a dit

Davidi Kitai
Comme évoqué dans l’article précédent, Davidi Kitai avait commencé timidement sa journée, perdant rapidement 300 000 sur les 1,1 million de jetons en sa possession. « J’ai 3-bet, je me suis fait cold 4-bet, j’ai fold. J’ai 3-bet je me suis fait 4-bet, j’ai fold, détaille le Génie. Mais je n’ai pas dévié de ma stratégie. Lors des jours précédents, j’ai dû 3-bet une ou deux fois maximum par jour, j’ai beaucoup plus joué post-flop. Le Day 4, c’est le jour où il faut commencer à attaquer davantage avant le flop, mettre un maximum de pression sur les short stacks. » Après s’être fait attrapé plusieurs fois, Kitbul a donc commencé à se faire un peu mieux respecter, grapillant de nombreux pots sans avoir à montrer ses cartes. « Les deux showdowns que j’ai eu, c’est quand j’ai éliminé des joueurs. » Le dernier en date est un joli setup en règle. Un short stack ouvre UTG et Dav’ complète sa small blind. Tout s’emballe sur un flop 8-9-10 puisque le relanceur intial envoie son tapis avec 9-8, payé dans la seconde par notre Belge préféré avec… Dame-Valet. Les deux dernières cartes du board n’apportent aucun accident, et voilà encore un joli pot dans la musette du dernier membre du Team Winamax !

Peu après, Davidi encaisse de nouveau des jetons, au terme d’une main qui aurait pu lui rapporter encore plus : « UTG raise, UTG+1 paie, je paie les 20,000 au cutoff, la BB aussi. J’ai KQ et le flop tombe As-7-5 avec deux trèfles. Je paie un c-bet de 45,000, je me retrouve en heads-up. Turn 10. Il fait 150,000. C’est cher, ça sent le tirage, je paie. Rivière un As, pas de trèfle. Check/check : il a 98. » Pour la millième fois de sa carrière, la hauteur de Davidi lui suffit pour remporter le pot. Un trèfle aurait pu lui rapporter le jackpot !

Derrière, peu avant la deuxième pause de la journée, Davidi remporte un showdown de plus avec As-Valet sur un board K-9-J-2-9, puis reperd un peu de jetons, mais rien de grave : son stack pointe à 1,28 million, soit 128BB au beau milieu du Level 18. Comme on a dit ?

Déni Brion

Nous avons loupé l’élimination d’un membre du ClubPoker que nous avons eu plaisir à suivre cette semaine : Jérôme Brion.

Jérôme Brion
« Da_P.I.M.P. » à lui-même raconté ce qu’il s’était passé sur le forum préféré de la communauté des joueurs français, il s’agit d’un setup en bonne et due forme :

« Busto 776ème :frowning:((( Open d’UTG 20k payé 3 fois, je complète J2 suité à pique de BB. Flop K85 rainbow, tout le monde check. Turn 5 de pique qui ouvre le flushdraw, je bet 45k, 3 fold, le bouton call. River T de pique, je fais tapis 135k et bouton call Q9 de pique :///"

Brion remporte 17,243 dollars.

Guerfi déconfit

Mesbah Guerfi
Pas exactement bien fourni en jetons aujourd’hui après un Day 3 difficile (plein de grosses mains jouées, plein de spots compliqués), Mesbah Guerfi a fini par trouver des cartes idéales pour tenter le double-up : deux Dames. Elle ne survivront pas à l’épreuve du showdown.

« Il y a 350,000 au milieu », explique le parisien en filant vers le guichet des éliminés, « en face il y a As-Roi et As-Valet, ils font deux paires tous les deux. »

Le troisième ITM de Mesbah sur le Main Event (après des Tops 150 en 2011 et 2012) lui rapporte un billet de 20 411,dollars.

Guignol est coincé

guignolInstallé au chaud (non je deconne, on est au Rio) dans la Brasilia Room, Guignol se montre pour le moment assez prudent : « Je fond comme l’iceberg », préfère-t-il en plaisanter, « j’ai perdu pleins de petits coups pour tomber à 350 000. Il faut que j’attrape un flop là… »

Aurélien Guiglini m’a raconté une des rares mains qu’il a disputé jusque là : « Steven Van Zadelhoff open UTG à 18 000, payé par son voisin, payé par un autre joueur au cut off. Moi je suis au bouton, j’ouvre une paire de Valets et je relance à 65 000. Ça revient à Van Zadelhoff qui me fait tapis 50 blindes… et bien j’ai fold, je ne vais pas tout mettre avec cette main. »

A sa gauche, Guignol devra se méfier de deux joueurs dangereux, pour différentes raisons. Kevin Song est un joueur Américain d’origine asiatique, avec presque 4 millions de dollars de gains, qui n’a « pas peur de l’argent du tout. » selon Aurélien. Parti avec 900 000, le voilà un peu en dessous des deux millions. « Tout à l’heure, il a disputé un coup et son adversaire fold en disant « j’avais des outs », il lui a répondu « tout le monde a toujours des outs ». J’aime bien son profil, bien aggro. » Et juste à côté de lui, c’est de Steven Van Zadelhoff dont Guignol devra se méfier. Il s’agit d’un joueur professionnel Hollandais, qui affiche quelques excellents résultats online et parcourt le circuit depuis une bonne dizaine d’années. « Oui, lui est chiant à jouer », admet Guignol.

kevin song steven van zadelhoffKevin Song et Steven Van Zadelhoff, en position directe sur Guignol

La castagne

Rémi Castaignon se bat avec 350,000 aux blindes 5000/10,000. C’est un peu moins que ce qu’il avait ce matin à onze heures. « La table était assez facile au début. Maintenant, non… » La journée de Rémi avait commencé par une livraison (un joueur envoie son tapis sur le turn alors que Rémi vient de trouver la quinte max), mais la suite se révèle plus compliquée.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

norman chadAvant d’aller commenter les épisodes diffusés sur ESPN, Norman Chad prend le temps d’aller écouter les bads beats des uns et des autres. Bienvenue dans notre monde Norman.

« I’m sorry sir, what’s the problem ? » - Signé : un joueur américain surpris que Veuntsyle vienne lui taper sur l’épaule en lui disant « Bonjour » en français, un sourire guilleret aux lèvres. Cela faisait vingt minutes que notre reporter croyait observer Paul de Froment. Perdu !

420 : Le nombre de jetons formant le tapis actuel de Davidi Kitai. La mallette est presque remplie, quoi ! Valeur numérique : 1,28 million.

513 : le nombre de joueurs éliminés depuis le début du Day 4, entamé il y a quatre heures et vingt minutes (pauses non-comprises). C’est plus de la moitié du field de début de journée, et cela correspond à 2,13 éliminations à la minute ! Notre prédiction : le Day 4 s’achèvera avec 221 joueurs restants.
10 : le nombre de français éliminés depuis onze heures. Principalement des short-stacks… Il nous reste 16 tricolores à suivre.

« Tu vas voir qu’il va trouver le 2. » - Signé : un reporter Winamax en voyant Dario Sammartino à tapis avec 22 contre 44 sur la télé de la salle de presse. Et effectivement, un 2 tombe dès le flop, éliminant son malheureux adversaire.

Ils remportent 20 411$ :

635e Tex Barch (USA)
643e Allen Cunningham (USA)
664e Mesbah Guerfi (France)

Ils remportent 18 683$ :

692e Nick Schulman (USA)
702e Niall Farrell (UK)
715e Michael Tureniec (Suède)
729e Ivan Emanuely (France)
736e Nam Le (USA)

Le clan français se réduit à vue d'oeil

Blindes 5 000/10 000, ante 1 000 522 joueurs restants, dont seulement 12 français

Le Main Event a désormais atteint une table beaucoup plus raisonnable (moins de 10% des 7221 participants sont encore là), l’océan de joueurs dans lequel nous nagions à l’intérieur des salles Pavilion et Amazon lors des Day 1 à 3 n’est plus qu’un lointain souvenir, et nous connaissons maintenant sur le bout des doigts les visages français restants, maintenant que les tricolores ne se comptent plus en dizaines. Cependant, plus de 66 tables sont encore actives : trois reporters sillonnant les tables non-stop peuvent encore louper les éliminations des joueurs qu’il suivent. En partie parce que les joueurs sont encore divisés en deux salles (distantes de 300 mètres), et aussi parce que nous nous éloignons régulièrement des tables pour taper nos compte-rendus heure par heure.

Tout ceci pour vous dire que nous venons de l’équivalent pour un couvreur de plusieurs rencontres brelan contre brelan ou deux Rois contre deux As, ayant manqué durant l’heure qui vient de s’écouler pas moins de cinq sorties françaises. Solide bad run ! (Ou gros manque de skill, diront les mauvaises langues.) Nous avons tenté de contacter quelques-uns de ces joueurs histoire d'en savoir plus. En attendant, faute d’avoir été présents au moment des faits, nos informations seront déroulés sur le mode télégraphique.

Ivan Emanuely
C'est en milieu de Day 2 que nous avions fait la connaissance avec sympathique géant (1,98m !) Ivan Emanuely. Le basketteur Français a disparu sans faire de bruit cet après-midi, emporté par la vague d'éliminations de force 4 qui souffle sur le Rio aujourd'hui : "J'ai envie de bien faire", nous confiait-il ce matin au micro du Multiplex Poker, content d'avoir atteint les places payées sur son tout premier Main Event WSOP. Néanmoins, avec un siège désormais vide à sa place, on est en droit de se poser des questions qui font peur : mais où est-il ?! Sachant la meilleure chose à faire dans cet spot, une fois qu'on a bust, c'est de quitter le frigo du Rio très vite, je doute qu'on remette la main sur lui cette année. Mais ce n'est probablement que partie remise, car vu la passion que ce grand garçon a développé pour ce jeu, il y a fort à parier qu'on le retrouve très vite autour d'une table de poker.
Thi Nguyen
579e place pour Thi Nguyen : la franco-vietnamienne avait admirablement remonté un short-stack avant la bulle pour terminer avec un gros stack, mais son Day 4 fut semble t-il compliqué. La cash-gameuse du CCM (que l’on avait pu voir à l’oeuvre dans les Winamax Live Sessions) réalise son deuxième ITM de suite sur le Main Event : elle remporte 22 449$.
Freddy Caisson
Nous n’aurons pas eu le temps de faire véritablement connaissance avec Freddy Caisson, ni de trouver un jeu de mots de valable pour illustrer son élimination (mais vous pouvez parier votre bankroll qu’on aurait utilisé le verbe « sauter »). Le joueur de Polynésie-Française était short depuis ce qui nous a semblé plusieurs jours. Sauvé grâce à une paire de Rois gagnante la bulle, il aura dépassé plus de 500 joueurs aujourd’hui, s’inclinant finalement en 569e place, pour un prix de 22 449$.
Benjamin Ané
Au milieu de l’hécatombe des short-stacks français en début de Day 4 (cinq sortants en trente minutes), Benjamin Ané fait figure de miraculé, étant parvenu à emmener ses 13BB de départ jusqu’à la 545e place. Tout comme Thi, il signe un second deep-run consécutif sur le Main (467e en 2016) et empoche 22 449$.

castaignon
La dernière fois que l’on avait croisé Rémi Castaignon, le champion EPT était à la peine avec une trentaine de blindes. Pour son premier ITM sur le Main Event, le sudiste devra se contenter de 24 867 dollars. Vous me direz : c’est toujours mieux qu’un coup de pied au cul, et vous aurez raison (sauf si vous pratiquez le sado-masochisme, mais cela ne nous rrrrregarde pas.)

Réard, mon gars sûr

alex reard
Depuis le début de l'année, Alexandre Réard est en pleine bourre dès qu'i s'installe autour d'une table de poker pour disputer un tournoi. Avec déjà plus de 200 000$ de gains en 2017, Alex réalise probablement l'année la plus prolifique de sa carrière. Alors forcément, sur ce Vegas 2017, il a coeur de démontrer qu'il peut également rivaliser les yeux dans les yeux, avec quelques uns des meilleurs joueurs du monde. Après s'être bien échauffé depuis le début des series, grâce à six places payées en tournoi pour plus de 30 000$ de gains, le Parisien s'est lancé dans ce marathon du Main Event avec de gros espoirs. Actuellement, tous les signaux sont au vert pour Alex, qui posséde près de 700 000 jetons, soit un peu plus que la moyenne. Alex m'a raconté trois coups disputés sur cette table, où l'on peut reconnaitre la fantasque JJ Liu, et ses chapeaux de toutes les formes et couleurs différentes.

- Avec A7 en main au CO, Alex limp 10 000, tout comme le joueur en petite blinde. Le joueur en BB opte pour une relance à 40 000 et seul Alex va accepter l'invitation. Puis sur un board 7-3-3-8-T, Alex va call 35 000 au flop, 80 000 turn. Plus rien n'est misé sur la rivière et Alex retourne la meilleure main, son adversaire s'étant un peu chauffé avec un petit Dame Valet bien fatigué.

- Alex ouvre à 22 000 avec AQ au hi jack. Le bouton paie et la petite blinde squeeze à 155 000. Encore une fois, seul Alex call… « et je remporte le flip contre une paire de 4, pour monter à 900 000. » Merci Alex, pourquoi en faire des tonnes quand on peut raconter ça en trois lignes.

- Dernier exemple, Alex a disputé un coup… qu'il a perdu, oui ça arrive. Muni de As-Dame, il est tombé contre As-Roi pour finalement retomber à 700 000.

Et JJ Liu alors, la dame au chapeau et plus de 3 millions de dollars de gain en carrière ?" Elle est calme. Honnêtement, elle ne me fait pas peur, elle fold énormément"

Sébastien folie

Sebastien Comel
Sébastien Comel n'en finit plus de monter des jetons sur ce Main Event. Tellement qu'on a un peu du mal à les compter. « J'ai 2,5 millions maintenant, m'aide Seb'. Je viens de gagner un gros coup là. Un joueur en milieu de position ouvre, payé une fois, et je 3-bet au bouton avec As-Dame donc la Dame de coeur. On est deux à voir le flop Dame-95. Je c-bet 100 000 dans 175 000 et il me check/raise pour son tapis de 850 000. Je paie et il retourne JT. » Une Dame au turn et une brique river plus loin, Sébastien s'envole dans les cîmes du chipcount. Mais où s'arrêtera-t-il ?

Froment pas frais

Paul de Froment
Dans la foulée de notre mésaventure avec le faux Paul de Froment (voir « Anecdotes, etc » de l'article précédent) nous avons fini par mettre la main sur le vrai, toujours en Brasilia. Et pour l'instant, on ne peut pas dire que l'heure soit aux réjouissances. « J'ai très vite triplé avec une paire de Rois, raconte le CPiste, mais ensuite j'ai voulu bluffer un mec qui avait trouvé une quinte floppée. Tombé à 200 000, je fais alors doubler un short stack avec As-Roi contre sa paire de 3. Un peu plus tard je trouve A5 de petite blinde et je squeeze à tapis derrière un open suivi d'un call et je tiens contre Valet-10. » Des premières heures mouvementées donc, qui le placent actuellement autour des 140 000. « T'as pas le tableau de push or fold ? » Non, mais par contre, je connais ça.

Un nouveau Champion du Monde sera couronné

Scotty
Il était le dernier Champion du Monde encore en course sur cette édition 2017. Scotty Nguyen a finit par rendre les armes en table télévisée à une 549e place pas franchement glorieuse et qui ne rend surtout pas hommage à son talent et son palmarès. La déception était palpable après son élimination pour le vainqueur 1998. La voix enrouée et visiblement atteint moralement, il ne s'est pas éternisé pour la traditonnelle interview devant les caméras d'ESPN, qui ont préféré le laisser repartir tranquillement de son côté. Ne t'en fais pas Scotty, on se reverra l'an prochain !

Anecdotes, statistiques et citations à la con

travaux
Le déménagement se poursuit au Rio. Il est déjà temps de dire adieu à la partie « Purple » de l'Amazon. See you next year !

15 : le nombre de français éliminés en cinq heures de jeu. Ca commence à faire beaucoup.

Ils remportent 24 867$ :

526e Perry Friedman (USA)
527e Nick Petrangelo (USA)
540e Rémi Castaignon (France)

Ils remportent 22 449$ :

544e Albert Daher (Liban)
545e Benjamin Ané (France)
549e Scotty Nguyen (Etats-Unis)
565e Konstantin Puchkov (Russie)
569e Freddy Caisson (France)
575e Jean-Philippe Piquette (Canada)
579e Thi Nguyen (France/Vietnam)
597e Moshin Charania (USA)

Ils remportent 20 411$ :

608e Ryan D’Angelo (USA)
612e Gavin Smith (Canada)

conor_McGregor
Le combat de l'année, ce sera le moins prochain du côté de Las Vegas. Chacun se prépare comme il le sent, comme Quebecois par exemple.

Sonny Franco
Toi aussi, amuse-toi à lire notre coverage par dessus l'épaule de Sonny Franco.

Pateychuk - Chartier
Très beau virage en Brasilia Room, où le double vainqueur EPT/WPT - c'était en 2011 à San Remo et Prague - Andrey Pateychuk est assis à côté du Canadien Sam Chartier.

C’était pas la Saint-Gui

Aurélien Guiglini est éliminé en 466e place Blindes 6 000/12 000, ante 2 000 450 joueurs restants

Guignol
« Je dégrind depuis ce matin », nous disait Aurélien Guiglini peu avant la troisième pause de la journée. Son stack initial de 607 000 avait fondu de moitié en presque six heures de jeu. Une phrase presque prémonitoire : quelques minutes plus tard, notre collègue au sein du Staff Winamax jouait son dernier coup. « Je suis UTG, j’ouvre à 26,000 avec une paire de 10. Martin Finger [Champion EPT Prague en 2011 et détenteur d’un bracelet, NDLR] est de petite blinde. Cela faisait un moment qu’il regardait souvent mon stack pour vérifier combien j’ai de jetons, moi et mes voisins on avait des tapis parfaits pour se faire 3-bet. Et donc, il 3-bet à 80,000. Je shove mes 310,000. Il a deux Dames… »

Une élimination standard et inévitable ? Avant même de collecter son prix de 27,743$, Guignol se posait déjà des questions. « Contre un autre joueur, c’est un fold évident, lui était le seul de la table qui faisait vraiment attention aux jetons et aux spots de 3-bet light, les autres n’étaient pas assez alertes. Mais quand même. Si j’avais relancé au cut-off ou au bouton, je n’aurais aucun regret quant à mon shove. Là, je suis UTG… C’est close. Faudra que je demande à Davidi et aux autres. Mais bon, chaque fois que je leur demande, ils me disent qu’il fallait fold ! [rires] »

La sortie du Main Event n’est jamais un moment agréable pour un joueur de poker, mais Guignol restait philosophe. « Avec le stack que j’avais au départ, je suis censé tenir plus longtemps. Ceci dit, c’est fou à quel point ça va vite. On commence à 1084 joueurs aujourd’hui, à peine le temps de dire ouf, on est déjà moins de 500. Le Top 100 est pas si compliqué à atteindre, finalement… Et avec un buy-in de 10,000$ et autant d’inscrits, l’échelle des prix devient vite intéressante. Il faudrait pouvoir le jouer deux fois dans l’année, ce tournoi ! »

Aurélien retrouvera ses fonctions de chef de produit chez Winamax d’ici quelques jours. Il quitte Vegas avec la satisfaction d’avoir pris du plaisir aux tables, et collecté un peu d’oseille aux tables au cours de ses trois semaines et demie de séjour. « J’ai fait 6 ITM, je n’ai pas perdu mon temps, ça va ! » Un ratio ô combien enviable pour ce joueur amateur plus qu’éclairé.

Le KING plus fort que le Petit Prince

sonny franco cardyn
A la recherche du setup perdu ? Rendez-vous donc sur la table de Sonny Franco et Nicolas Cardyn pour avoir de l’action, vous ne serez pas déçu. Les deux Français se sont livrés à une petite bataille sanglante, qui a débouché sur un bel accident. On se refait le coup : Jessica Ngu ouvre cette main à 26 000. Payé par Sonny Franco au bouton et c’est complété par Nicolas Cardyn dans les blindes. Dans quel peau voulez vous être ? Allez, enfilons le costume de Sonny, pourquoi pas. Le « petit Prince de Marrakech » possède Roi-Valet, et voit apparaitre un flop 55K. Tout le monde check et la turn débarque sur la table : J. Cette fois, on s’accroche, ça va sacocher : check du vainqueur du King5, mise de 75 000 chez mademoille, payé chez Sonny… check raise à 250 000 de Cardyn. Si Jessica passe, Sonny s’accorde sur un call. La rivière est une belle brique, un 2. Une carte qui ne change rien du tout et sur laquelle Nicolas Cardyn va envoyer 300 000. Bon, on est Sonny Franco, on a deux paires, que faire ? Après réflexion, Sonny pose la somme réclamée au milieu de la table et découvre 54 chez Nicolas, pour trips floppé.

Coup de massue sur la tête de Sonny, qui était si bien dans ce tournoi depuis longtemps. Dans la foulée, il découvre une paire de Dames derrière une open UTG. Il 3-bet et le joueur en grosse blinde cold 4-bet. La parole revient au joueur UTG qui annonce tapis pour 1,5 million ! Grosse décision chez Sonny. Nicolas en profite pour me souffler son analyse à l’oreille : « S’il a JJ ou QQ, c’est un fold. Je crois que même si j’ai KK en fait ici, je fold. Il montre beaucoup trop de force le joueur UTG. » Sonny va trouver le courage de rendre sa main au croupier, tout comme le joueur qui avait cold 4-bet, et qui détenait As-Roi. Ne reste plus qu’à tenir bon pour Sonny, qui pointe maintenant à moins de 300 000, quand Nicolas Cardyn peut se targuer d’avoir monter 1,5 million ! Quand on pense qu’il était tombé à 4 000 dans ce tournoi, c’est dingue !

Arki fait de la résistance

Romain Arki

"Ça devient beaucoup trop fort pour moi là. Ça l’était déjà depuis longtemps d’ailleurs." Peut-être, mais contrairement à 6 771 autres joueurs qui avaient composté leur ticket pour ce Main Event, Romain Arki est toujours dans la course. « C’est très difficile quand même, je n’ai fait que fondre depuis le début de journée. Dès que je tente d’ouvrir, je me fais 3-bet. Je ne sais pas trop si les mecs sont light ou pas, mais jusque là ils ont toujours montré du jeu. » Tombé tout doucement de 300 000 à 100 000, Romain a attendu, attendu, jusqu’à trouver un spot favorable qui s’est matérialisé sous la forme d’un A10 poussé préflop. Devant faire face à QJ pour sa survie, le Français n’est pas franchement ravi quand tombe un flop 6KJ, avant qu’une Q ne lui offre la quinte. « On y va le Bleu !, » lui lance alors Max Pescatori à sa gauche. Et voilà notre Frenchie remontée à 240 000, soit une belle vingtaine de blindes pour encore une heure. De quoi tenir encore de longues minutes.

Froment enfariné

C’est alors que nous étions occupés en salle de presse ou en Amazon Room - ou ailleurs, mais on ne va quand même pas tout vous dire - qu’est intervenue en Brasilia Room l’élimination de Paul de Froment. Jusqu’ici inconnu de nos services - malgré une présence sur le CP qui remonte à 2008 - le New Yorkais termine 505e de son premier Main Event pour 24 867 dollars. Pas mal pour celui qui ne comptait jusque là qu’une seule ligne de résultat à 2 165 dollars datée de 2011. De quoi financer de futurs étés ici à Vegas ? Seul l’avenir nous le dira, mais ce sera en tout cas un réel plaisir que de le recroiser autour des tables du Rio.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

marcel luske
Marcel Luske est l’une des têtes d’affiches côté internationale. Et en plus, il a monté pas mal de jetons

jp kelly
JP Kelly vient de remporter un pot énorme avec une paire d’As. Un rapide coup d’oeil sur le stack me permet de compter quelque chose 2 millions de jetons

jessica ngu
Jessica Ngu est l’une des dernières femmes en course. « Elle a l’air de ne pas trop mal jouer », me confiait Nicolas Cardyn, qui partage actuellement sa table avec elle.

Cate Hall
Parmi les dernières sorties notables, celle de l’Américaine Cate Hall en 458e place, pour un gain de 27 743 dollars. Ni plus ni moins que son plus gros cash enregistré sur un tournoi WSOP.

Ils remportent 27 743$

451e Steve Billirakis (USA)
458e Cate Hall (USA)
466e Aurélien Guiglini (Staff Winamax)
475e Tony Gregg (USA)

Ils remportent 24 867$

491e Steven van Zadelhoff (Pays-Bas)
500e Bernard Lee (USA)
505e Paul de Froment (France)
506e Jared Hamby (USA)

Sous la barre des 400 joueurs, les français continuent de chuter

Blindes 6 000/12 000, ante 2 000 Il reste 378 joueurs, dont 8 français On a perdu plus de 700 joueurs en 6 heures de jeu !

Le prince n'est plus, vive le prince

Sonny
Mauvaise nouvelle du côté de l'Amazon Room, puisque le siège de Sonny Franco est désormais occupé par un joueur inconnu : "Il vient de sauter, il y a 5 minutes", me confirme alors Nicolas Cardyn, son ancien voisin de table.

Mais que s'est-il passé ? "Il a commencé le coup avec environ 300 000 : il open UTG à 28 000, payé par un joueur en milieu de parole et défendu par le joueur en grosse blinde. Le flop est venu 5-4-2 avec un flush draw. Ça fait check, check de Sonny et bet du joueur UTG+2 à 74 000. Le joueur en grosse blinde relance à 200 000 (avec 300 000 derrière) et Sonny fait tapis. UTG+2 passe et l'autre paye avec 6 et 3 pour quinte floppée. Sonny avait paire de Dix..."

L'aventure se termine en queue de poisson pour celui qui avait réussi à s'immiscer parmi les chipleaders dès la fin du Day 2. Mais ce Day 4 aura été très compliqué pour Sonny Franco. Il réalise tout de même son premier cash sur un Main Event des WSOP. En le retrouvant au payout, Sonny se disait tout de même content de sa performance : "C'est étrange comme sensation... mais je ne suis même pas déçu. Bien sur, je ne valide pas trop sa défense de BB avec 6 et 3, mais c'est le jeu, c'est comme ça. Finalement, je suis un peu down sur ce Vegas, mais je reste content. Et puis j'ai encore des swaps qui vivent dans ce Main Event, ce n'est pas fini."

Après avoir loupé son avion, initialement prévu aujourd'hui, Sonny va poursuivre son séjour à Vegas pour deux nuits supplémentaires? "Et on se voit à Barcelone en aout alors ?". Ils sont comme ça les joueurs de poker : toujours à penser à la suite.

Un misclick qui vaut 28 000 balles



julien
Son passage sur la table télévisée secondaire aura été bref : short-stack depuis un moment, Julien Ehrhardt y a joué son dernier coup à tapis avant le flop avec une paire de 9, pas de taille contre les Valets de Minh Ly. 



Cependant, pas de regrets pour le qualifié Winamax après cette élimination en 431ème place. « Je suis très content. C'était une super expérience, tout le monde chez Winamax a été très cool, l'organisation était au top. En plus, je ne devrais même pas être là, pour moi c'était un freeroll complet ! » 

Car si celui que les anciens de Wam-Poker connaissent sous le pseudonyme de Monteirozor est un joueur aguerri, ce n’est que récemment qu’il s’est remis aux tournois, qu’il dispute depuis Budapest, où il s’est installé après être passé par Malte.



julien
« Cette année, j’ai recommencé à faire beaucoup de volume en MTT », explique le demi-finaliste du WPO Dublin 2013. « J’avais envie de disputer les WSOP, mais le jour où j'ai gagné mon siège sur Winamax, je me suis inscrit sur le satellite par erreur. C’était un misclick ! » 



Hein ? Vraiment ? « Oui. Je me rappelle, ce dimanche-là je regardais le lobby, je me demandais s’il fallait jouer ou pas. J’hésitais, la journée avait été bonne, j’avais envie de tenter, j’en discutais avec des potes. Puis je regarde les autres tournois de la soirée, je remarque qu’il y a le Top 50 qui commence. Je clique pour m’inscrire. Et en fait, je venais de m’inscrire sur le satellite à 750€ ! Il y avait LeVietF0u, Yoh Viral, tout le monde. Du coup, je n’avais plus le choix. J’aurais tenté les satellites quoi qu’il arrive, mais celui-là était le bon ! »â€¨â€¨

Un acte manqué qui fera date, puisqu’il rapporte à Julien Ehrhardt 27 743 dollars, quatre ans après sa dernière participation à un tournoi sérieux.


Anecdotes, statistiques et citations à la con

5 : le nombre de joueurs vissés sur leur portable dans la file d’attente vers la caisse, et qui ne se rendent donc pas compte qu’ils bloquent l’accès à la salle de presse.

Taux d’éliminations depuis le début du Day 4 : plus de 2 par minute !

« C’est pas possible, ce qu’il m’a raconté. Ah si, c’est possible. Non, c’est pas possible. Ah si, c’est possible. Mais non, c’est pas possible. » - Signé : un reporter Winamax qui, en relisant ses notes, se rend compte qu’il n’a rien compris au coup qu’un joueur vient de lui raconter.

gorodinski
On a perdu le vainqueur du PPC 50K$ 2015 Mike Gorodinsky en 427e place

Jeffrey Hakim
Le libanais Jeffrey Hakim ne tient pas à se faire piquer son gobelet de café

tv table
Vivian Saliba s'éclate en table télé secondaire avec le vétéran suédois Peter Eichhardt [EDIT : Plus maintenant. Elle a sauté en 421e place.]
chemise
On vous a déjà parlé de ce joueur qui tente de remporter le concours de la plus belle chemise en portant toutes les pièces de sa collection simultanément : il est toujours en course parmi les 387 derniers joueurs
akkari
Andre Akkari a tenu à poser avec son voisin, que je ne reconnais pas mais la photo est sympa donc je la poste. [EDIT : le bréslien a quitté le tournoi peu après cette photo, en 409e place]
melanie weisner
Melanie Weisner n'aimerait rien moins que d'améliorer sa 127e place de l'an passé
pescatori
On s'en fout pas mal, du palmarès de Max Pescatori (4 bracelets) : on le connaît surtout comme le nouveau proprio de Roma Deli, notre resto italien préféré de Vegas
chartier
Samuel Chartier est l'une des valeurs sûres du poker québécois
carrel
Charlie Carrel, presque deux millions de tapis et des acoutrements systématiquement psychédéliques. Hé gamin, le Grateful Dead c'est fini depuis longtemps !
nitsche
Pris d'un doute, Dominik Nitsche vérifie sur son téléphone que c'est bien le full qui bat la couleur (sans déconner, il passe 100% du temps sur son iphone, je me demande comment il fait pour choper des reads à table)

Kitbul avance masqué

Day 4 en dents de scie pour Davidi Kitai Les 365 joueurs restants partent en pause dîner pour une heure Reprise à 21h35 (06h35 en France)

Davidi Kitai

"Deux heures sans gagner un coup, perdu trois fois avec As-Roi, une fois avec les Valets... J'aurais pu perdre plus d'ailleurs, c'était contre une paire de Rois, mais un As est arrivé au flop." Vous l'aurez compris, ce Day 2 n'a rien d'une partie de plaisir pour Davidi Kitai, qui a perdu une bonne partie de son stack de ce matin. "L'Allemand a ma droite joue tous les coups, il me 3-bet beaucoup." Pour une fos, il n'est pas dans cette main, où le Génie ouvre à 35 000 UTG+2 et se fait payer par les deux blindes. Seule la SB reste dans le coup après un classique c-bet à 45 000 sur un flop 254. Le turn 10 entraîne une nouvelle sacoche à 102 000 du Belge, qui fait cette fois fuir son adversaire. "J'avais As-Roi," avoue notre Pro après coup, dans un petit soupir de soulagement.

La main suivante, Dav' défend sa blinde avec une paire de Valets contre une ouverture du cut-off, paie le c-bet sur un flop 637, avant de donk bet pour 70 000 sur le turn 6 et remporter du même coup le pot. Un petit pot gagné qui part en fumée quelques minutes plus tard où, sur un board AJ24 et après avoir complété depuis sa small blind, il checke le flop avant de voir sa mise de 58 000 se faire relancer à hauteur de 170 000. Pointé alors à 720 000, Davidi grapillera quelques jetons par la suite pour remonter à 839 000, soit légèrement en dessous de la moyenne.

Anecdotes, statistiques et citations à la con

Le chipcount complet des huit Français et du Belge, juste avant de partir en dinner break :

Sébastien Comel 2 750 000 Valentin Messina (Qualifié Winamax) 2 500 000 Nicolas Cardyn (Vainqueur KING5) 1 950 000 Antoine Saout 1 100 000 Laurent Patroni 1 100 000 Benjamin Pollak 900 000 Davidi Kitai (Team Winamax) 829 000 Alexandre Réard 670 000 Romain Arki 240 000

Ils remportent 31 170$

Faraz Jaka

383e Jeff Lisandro (Australie) 397e Jared Jaffee (USA) 399e Faraz Jaka (USA) 409e Andre Akkari (Brésil)

Ils remportent 27 743$

417e Jeff Hakim (Liban) 420e Marvin Rettenmaier (Allemagne) 421e Vivian Saliba (Brésil) 427e Mike Gorodinsky (USA) 430e Peter Eichhardt (Suède)

Christoph Vogelsang

431e Julien Ehrhardt (France) 436e Sonny Franco (France) 442e JJ Liu (USA) 444e Christoph Vogelsang (Allemagne)

Il connaît le chemin

Blindes 8 000/16 000, ante 2 000 Antoine Saout reprend sa marche en avant 335 joueurs restants

antoine saout
Reprise de dinner break en fanfare pour Antoine Saout. Après avoir open en fin de parole à 32 000, il observe le joueur en petite blinde completer, et le joueur en grosse placer un squeeze à 105 000. La parole revient alors sur le breton qui va prendre quelques secondes avant de prononcer les mots magiques : "I'm All in". Car même si l'Anglais de notre Antoine Saout national ressemble plus à l'Anglais de Raffarin, il n'a jamais vraiment eu de problème avec cette phrase. Le joueur en SB passe, mais pas le second, qui paie assez rapidement pour ses 700 000 jetons restants avec TT. Antoine retourne AQ et va trouver un board plutôt favorable, K6A39. Et hop, un joueur en moins dans ce tournoi : "il fait du bien celui là", confiait Antoine en lâchant un petit ouf de soulagement, "il faisait vraiment n'importe quoi lui, il fallait que le paie."

Bénéfice net, avec 1,71 million devant lui, Antoine s'approche doucement mais surement d'un bel objectif : "Si je termine à au moins 2 millions la journée, mon coloc' Jean Montury me prépare mon petit déjeuner demain matin. Autant te dire que je suis bien motivé pour gagner encore quelques coups !"

Ce n'est plus lui le patron

Dur retour de pause dîner pour Laurent Patroni. Déplacé en Brasilia, le runner-up de la Finale du WiPT a très vite encaisser ce qui s'appelle communément - et pour rester poli - un sale coup. Après avoir limpé sa small blind puis complété une relance à hauteur de 3c de la BB, le Marsellais check/call trois gros barrels sur un board As-6-7-Roi-Valet et se voit montrer Dame-10 pour backdoor nuts.

Damian Salas

Dans la foulée, je le voie ouvrir au hi-jack et se faire payer par le bouton, puis par l'actuel chipleader du tournoi, avec plus de 3,5 millions - soit trois tapis moyens - Damian Salas. Ce dernier fait justement monter la température de quelques degrés en plaçant un check/raise de 60 000 à 208 000 suite à un c-bet du Français sur un flop 587. Laurent s'écarte, mais pas le bouton, qui paie même une deuxième salve sur un turn 5. Une Q débarque river et l'Argentin réfléchit alors un long moment tout en triturant ses jetons, avant que la clock ne soit demandée contre lui. "Il prend un temps fou avant chaque décision, ça rend dingue, ajoute Patroni. Mais bon, à chaque fois, il montre les nuts." Finalement, l'ami Damian finit par envoyer une toute petite denière mise, payée par son voisin de droite qui retourne fièrement A6. Perdu, Salas avait floppé un brelan avec une paire de 7 transformée en full sur la rivière. Voilà ce qu'il faut pour être chipleader d'un tournoi comme le Main Event. Quelques minutes plus tard, Salas prouve néanmoins qu'il est humain, en se faisant craquer les Dames par un joueur short stack qui avait Roi-Valet. Il n'empêche qu'avec désormais 4,7 millions devant lui, il va falloir aller le chercher.

Arki le devin

Romain Arki

"ll faut que je te raconte un coup que je viens de jouer." Visiblement, Romain Arki vient d'en vivre une belle. "J'ouvre une paire de Rois, et le joueur au siège 6 me 3-bet. Du coup, je commence à lui parler, j'essaie de le cuisiner un peu, et je lui dis : "Je suis sûr que tu as les As". Je me dis ça parce qu'avec mon petit stack à ce moment là - environ 150 000 - il aurait dû me mettre à tapis directement. Je te raconte ça rapidement, mais ça dure bien cinq minutes. Finalement, je jette en montrant à toute la table." Forcément, ses voisins sont quelque peu sous le choc. "Mais tu ne peux pas faire ça ! Personne ne fait ça !" "Et le pire là-dedans, c'est que le mec en face a été suffisamment sympa pour montrer sa main : deux As. Au final, deux mains plus tard, je double avec une paire de Valets, et j'ai aussi volé quelques coups." Résultat des courses : Romain est toujours dans le coup avec une vingtaine de blindes. Sa zone de confort.

Multiplex Poker : les deux dernières émissions sont de grands crus

Il s’agit peut-être d’une des meilleures émissions de la sixième excursion annuelle du Multiplex Poker à Vegas et pourtant, les World Series of Poker n’y occupent qu’une place mineures. Certes, des joueurs en lice sur le Day 3 viennent nous faire coucou au micro avant la reprise de la partie, comme Davidi Kitai et Harper, mais ce sont deux joueurs éliminés la veille qui nous squatter la majeure partie de l’antenne.

Jean-François Rial est un grand passionné de poker, et surtout le PDG de Voyageurs du Monde, une agence de voyages atypique dans le tourisme mondial. Rial disputait son premier Main Event, et revient avec nous sur les coups clés de son tournoi, et la différence de niveau entre les joueurs du Day 1 et du Day 2. Nous en profitons aussi pour lui poser des questions sur le fonctionnement d’une agence de voyages, et le positionnement de Voyageurs du Monde sur le secteur. Derrière, Raymond Domenech et Benjamin Castaldi arrivent pour une discussion qui sera principalement centrée sur le football. Entre autres : les meilleurs souvenirs de la carrière de Domenech, les chances de la France pour la prochaine Coupe du Monde, Zinedine Zidane, la popularité du foot aux Etats-Unis, l’incongruité de l’organisation d’une Coupe du Monde au Qatar en plein mois de novembre, et ce qui fait la différence entre les grandes équipes et les autres. Bref, une discussion passionnante de bout en bout.

Formé à Nancy, le basketteur pro Ivan Emanuel évolue actuellement en Norvège, et a profité d’une blessure pour réaliser un rêve : se payer le Main Event des World Series of Poker. Grand bien lui en a pris : le voilà dans les places payées du plus beau tournoi du monde, pour sa première visite à Vegas ! De la bulle du Main Event, il en est justement beaucoup question dans cette émission : Jay Pee nous a préparé un montage sonore exclusif des meilleurs moments de cet instant électrique, capturés en direct des tables la veille : vous y entendrez aussi bien les joueurs en train de stresser que les supporters derrière le rail, ou les reporters sur Winamax couvrant l'évènement. Après que Victor Choupeaux, Antoine Saout, Harper et Davidi nous aient fait coucou avant la reprise de la partie, Estelle Denis et le coach Stéphane Matheu s’assoient pour une discussion à bâtons rompus. Encore une chouette émission !

Anecdotes, statistiques et citations à la con

« Quelqu’un veut un sandwich ? Il nous en reste plein. » - Signé : un régisseur de l’équipe d’ESPN aux journalistes de la salle de presse. Mauvais timing : non seulement, on revient du buffet jap’ où l’on s’est empiffré en compagnie de Davidi Kitai, mais en plus, les organisateurs sont arrivés une heure plus tôt les bras chargés de boîtes à pizza.

« Tiens, y’a un mec qui a bust, je le reconnais, aux WSOP 2006 on dormait au même étage au Rio, un soir je l’ai croisé qui ramenait une pute. » - Signé : un reporter Winamax doté d’une mémoire stupéfiante en ce qui concerne les trucs inutiles, mais qui oublie systématiquement le prénom des gens cinq minutes après qu’ils se soient présentés.

100k chips
Dites bonjour aux jetons de 100 000 qui font leur apparition sur ce tournoi

Jeffrey Colpitts
La rencontre improbable du jour : cet Américain du nom de Jeffrey Colpitts, qui était bien trop content de pouvoir nous parler en français et apparemment grand copain de Raffaello Locatelli. Mais si vous savez, l'Italien qui a remporté à la surprise générale le Highroller des derniers WSOP-Cannes, au nez et à la barbe, entre autres de Bart Lybaert, Johan Guilbert, David Pêcheur et Victor Choupeaux.

Piggy
Pendant une demi-seconde, j'ai cru que c'était un vrai cochon.

Ils remportent 31 170$

361e Ayaz Mahmood (USA) 368e Aaron Gustavson (USA)

Danielle
402e Danielle Andersen (USA)

Erreur interdite

Blindes 10 000/20 000, ante 3 000

Comment craquer en trois étapes, par Sofia Lovgren. La Team Pro 888 vient de démontrer que pour aller loin dans ce Main Event des WSOP, il faut du talent et des nerfs solides. La charmante Suédoise a manqué de l'un et de l'autre dans la dernière heure de cette journée, et a fini par rendre les armes en 322e position, éliminée par un certain Antoine Saout, en mode rouleau compresseur. Revenons sur une heure intense en Amazon Room.

Dès le début du niveau, je suis arrivé sur la fin du coup, mais Sofia Lovgren crachait déjà près de 300 000 jetons de son stack, sur un board affichant une couleur mais aussi une doublette. Son adversaire a misé la moitié de son tapis et a retourné un brelan floppé, transformé en full : "Evidemment qu'elle a flush", faisait remarquer Saout à sa table, "mais jamais elle ne doit payer cette mise. Le mec a exactement ce qu'il représentait." Allez, pourquoi pas, avec une flush au roi, on a le droit de se sentir légèrement confiant. Lovgren a gardé une belle pokerface, mais au fond d'elle, sans que personne ne le sache encore, elle commençait déjà à bouillonner...

sofia lovgren
Deuxième exemple. Nous sommes à la rivière d'un board 4A6A3, celui que vous voyez sur la photo. Lovgren mise 200 000 et se fait check raise à tapis par son adversaire. Elle tank un moment, devant une armada de caméras, et finit par passer. Son adversaire lui claque alors un magnifique Q6 pour une paire... de balls, qui a bien voulu tenter le bluff d'une vie. Cette fois, les gestes d'humeurs se montrent légèrement différents. De plus en plus, ça bouillonne sous le capot...

saout lovgren
Troisième et dernière étape d'un craquage en direct, sur le plus beau tournoi du monde. Les blindes ont augmenté, mais Sofia ne l'a pas remarqué. Elle missclik raise à 35 000. "Madame, c'est 40 000 minimum." Elle finit par rajouter deux jetons rouges, mais c'est le croupier qui fait l'effort de lui retirer un jeton rouge de sa relance. Son voisin paye la mise de 40 000, avant qu'Antoine ne squeeze en BB à 142 000. Réponse de Lovgren : all in pour près de 700 000. Le premier passe, mais pas Antoine qui n'attendait que ça depuis un bon moment. Antoine retourne AQ alors que Lovgren a donc fait tapis avec AT. On attend encore un Dix sur la table du côtés des fans de la Suédoise...

saout pollak
En parlant de fatigue, et pour montrer qu'on ne tire pas que sur l'Ambulance Lovgren gratuitement, Benjamin Pollak nous a offert un joli petit spew en règle, sur l'une des toutes dernières mains de la journée. Derrière un open d'Antoine Saout, Pollak se contente de call en petite blinde, et le joueur en grosse blinde place alors un squeeze. Antoine passe, mais pas Pollak qui va New York Back Raise (c'est l'action de surrelancer derrière un squeeze, après avoir payé une première relance) pour tout son tapis. Son adversaire souffle au vu de cette action qui montre énormément de force, mais n'arrive pas se résoudre à fold sa paire de Dames. Et le choix est judicieux, puisque Pollak ne peut montrer mieux qu'une paire de 5 ! Cinq briques plus tard, et voilà Pollak down à 240 000 jetons.

Aucune erreur n'est permis sur ce tournoi, la sentence est en souvent irrévocable. Allez, ce n'est pas fini pour Ben Pollak !

Une erreur et boom down to 240k ...

297 joueurs au Day 4, dont 8 Français

Top 10

Salas
1. Damian Salas (Argentine) 4 678 000 2. Sébastien Comel (France) 4 198 000 3. Kenny Hallaert (Belgique) 4 145 000 4. John Kelly (USA) 3 973 000 5. Richard Gryko (UK) 3 559 000 6. Cosmin Joldis (Roumanie) 3 500 000 7. Colin Moffatt (Canada) 3 086 000 8. Jonas Mackoff (Canada) 3 076 000 9. Eyal Maaravi (USA) 3 030 000 10. Valentin Messina (France, Qualifié Winamax) 2 979 000

8 Français

Comel
2. Sébastien Comel 4 148 000 9. Valentin Messina (Qualifié Winamax) 2 979 000 30. Antoine Saout 2 318 000 63. Nicolas Cardyn (Vainqueur KING5) 1 728 000 100. Alexandre Réard 1 432 000 182. Laurent Patroni 800 000 291. Benjamin Pollak 239 000 294. Romain Arki 193 000

Le reste du field (sélection)

Lamb
14. Ben Lamb (USA, à gauche) 2 746 000
  1. Mickey Craft (USA) 2 389 000

  2. Sergio Casteluccio (Italie) 2 320 000

  3. Matthew Moss (UK) 2 186 000

  4. Bryan Piccioli (USA) 1 994 000

  5. Matthias De Meulder (Belgique) 1 927 000

  6. Dario Sammartino (Italie) 1 769 000

  7. Martin Finger (Allemagne) 1 658 000

  8. Charlie Carrel (UK) 1 598 000

  9. Michael Ruane (USA) 1 564 000

  10. Jake Balsiger (USA) 1 562 000

  11. Isaac Haxton (USA) 1 436 000

  12. Dominik Nitsche (Allemagne) 1 404 000

  13. Greg Mueller (USA) 1 267 000

  14. Marcel Luske (Pays-Bas) 1 159 000

  15. Sam Stein (USA) 1 098 000

  16. Randy Lew (USA) 1 055 000

  17. Michael Addamo (Australien) 1 006 000

  18. Max Silver (UK) 1 000 000

  19. Andrey Pateychuk (Russe) 958 000

  20. Jessica Ngu 850 000

  21. Samuel Chartier (Canada) 765 000

  22. Connor Drinan (USA) 703 000

  23. Kevin Song (USA) 698 000

  24. Kathy Liebert (USA) 684 000

  25. Vitaly Lunkin (Russie) 671 000
    218. Davidi Kitai (Belgique, Team Winamax) 594 000

  26. David Pham (USA) 543 000

  27. Chino Rheem (USA) 529 000

  28. Tom Cannuli (USA) 515 000

  29. Mark Radoja (Canada) 488 000

  30. Timothy Adams (USA) 432 000

  31. Max Pescatori (Italie) 429 000

  32. Matthew Giannetti (USA) 383 000

  33. Chip Jett (USA) 202 000

  34. Patrick Lavecchia (USA) 174 000 (il était chip-leader ce matin !)

    Les 19 français primés aujourd’hui

    Julien Ehrhardt
    431. Julien Ehrhardt (Qualifié Winamax) 27 743$

  35. Sonny Franco 27 743$
    466. Aurélien Guiglini (Staff Winamax) 27 743$

  36. Paul De Froment 24 867$

  37. Rémi Castaignon 24 867$

  38. Benjamin Ané 22 449$

  39. Freddy Caisson 22 449$

  40. Thi Nguyen 22 449$

  41. Mesbah Guerfi 20 411$

  42. Ivan Emanuely 18 693$

  43. Jérôme Brion 17 243$
    831. Kevin Noblat (Staff Winamax) 17 243$

  44. Serge Chechin 17 243$

  45. Ronan Monfort 16 024$

  46. Yorane Kérignard 15 000$

  47. Jérémy Saderne 15 000$

  48. Victor Choupeaux 15 000$

  49. Benjamin Chalot 15 000$

  50. Jules Dickerson 15 000$

Tableau de bord
297 joueurs restants (sur 7 221 au départ)
Taux d’éliminations aujourd’hui : 72,6%
Blindes 10 000/20 000 ante 3 000
Tapis moyen 1,215 million
Prix assuré : 35 267 dollars

Au bout du compte, il n’en restera qu’un

Après un Day 4 qui fut fatal aux trois quarts des joueurs engagés, 297 joueurs retrouveront le chemin du Rio samedi à onze heures Parmi eux, 8 français et des tonnes de poids lourds du circuit La journée s'annonce passionnante

Cartes
La journée qui suit la bulle du Main Event prend souvent des airs de gueule de bois collective. Une gueule de bois douce, puisque les 1084 joueurs revenant au Rio au lendemain de la fête sont assurés d'une récompense minimum de 15,000$. Mais une gueule de bois quand même, car ce Day 4 est avant tout la démonstration de l'implacable logique du poker de tournoi, magnifiée par la taille gigantesque du Main Event : des éliminations par dizaines d’entrée de jeu, conséquence logique de l’attentisme des joueurs la veille. Et puis ensuite : des éliminations, encore et encore, pendant des heures, jusqu’à ce que le gong retentisse peu avant minuit. C’est le moment où la fumée des affrontements se dissipe, et que l’on peut compter les combattants encore debout : ils n’étaient alors plus que 297 à pouvoir encore prétendre au titre et aux 8,5 millions de dollars promis au vainqueur.
Harper
Douze heures plus tôt, on dénombrait déjà plus de cent éliminations après une heure de jeu, et le double une heure plus tard. La plupart de celles survenues dans nos rangs ont été accueillies avec déception mais sans réelle surprise : des joueurs comme Victor Choupeaux, Kevin « Harper » Noblat, Jérémy Saderne, Yorane Kérignard ou Ronan Monfort ne disposaient que de peu de jetons, et les Dieux du poker n’ont pas été de leur côté sur leur premier coup joué à tapis avant le flop. Parti avec plus de jetons mais éliminé lui aussi aujourd’hui, Sonny Franco ne nourrissait pas de regrets après sa sortie en 436e place, victime d’une collision probablement inévitable contre Nicolas Cardyn qui l’amputera d’une grande part de son tapis. Qualifié presque par erreur sur Winamax, Julien Ehrhardt est lui aussi parti avec le sourire, étant parvenu à surclasser 95% des joueurs du Main Event, son premier gros tournoi depuis de longues années. On pensera aussi à Paul de Froment, dont le plus beau tournoi du monde figurait sur sa « bucket list » personnelle : en réalisant un de ses rêves, le New Yorkais s’est enrichi de 24,867 dollars.


Au total, 19 des 27 français qui avaient franchi l’argent hier n’ont pas survécu à ce tour de jeu supplémentaire. Mais, alors que le Main Event atteint sa mi-chemin en terme de temps de jeu (on a joué 20 niveaux de deux heures depuis le coup d’envoi, il en reste grosso autant à jouer pour désigner le vainqueur), on se gardera bien d’employer le terme « hécatombe », puisqu’au global, ce sont plus de 70% des partants du jour qui ont sauté, parmi lesquels Joe Cada et Scotty Nguyen, derniers Champions du Monde en course, mais aussi Sofia Lovgren, surprise en plein craquage sur la dernière heure de jeu, l’anglaise Liv Boeree, le roi des High Rollers Scott Seiver, ou encore le coach poker de Neymar Jr, j’ai nommé Felipe Ramos.

Vous l’avez déjà constaté si vous avez consulté le classement, les têtes de série internationales abondent. En face d’elles se dresseront huit français. Vous connaissez bien la plupart d’entre eux (dont un Breton qui connaît son manuel « Deep run Main Event » sur le bout des doigts), la plupart gagnent leur vie grâce au poker.

Comel, patron du clan français

Sebastien Comel
Discrètement mais implacablement, sans faire de bruit mais avec la violence d’un tueur silencieux, il a grimpé les échelons aujourd’hui : en multipliant son tapis par quatre en dix heures de jeu, Sébastien Comel s’est installé directement en seconde place du classement provisoire, n’étant dépassé que par l’argentin Damian Salas. Sa méthode ? Pas mal de réussite (il en faut, évidemment) mais aussi importante une dose d’agressivité. « J’ai eu de belles mains, mais c’est vrai que j’ai un peu abusé aujourd’hui », nous confiait avec un sourire ce proche de la bande du belge Michael Gathy. Traduction : il n’avait pas toujours de belles mains au moment de mettre les jetons au milieu, et la psychologie a joué un rôle important dans sa stratégie. « Quand les blindes commencent à grossir, il ne faut pas hésiter à sur-relancer plus light. Les joueurs en face se doutent que tu bluffes un peu, mais ils n’osent quand même pas payer. » Concernant ses tables du jour, Comel estime que « le niveau est hétérogène. Au début, j’étais avec plein de bons regs, mais en fin de journée, il y avait encore beaucoup de joueurs au niveau moins élevé. »

Valentin Messina : le rêve continue

Valentin Messina
"Quelle journée de fou !" Valentin Messina n’en revenait pas au moment de placer ses 2,979 millions de jetons dans le fameux sac de fin de journée. Et pour cause, en six participations avant cette année, jamais le qualifié Winamax n’avait fait l’argent sur ce tournoi. « Ce run de Jésus ! J’ai l’impression d’être dans un rêve. Depuis le Day 1, je ne me suis jamais mis en danger, la courbe de mon tapis n’a fait que monter. » Alors qu’est-ce qui rend le Valentin de 2017 à ce point meilleur que celui des années précédentes ? « J’ai plus d’expérience forcément, je sais faire le dos rond dans les moments difficiles, changer de vitesse quand il le faut. Un peu plus d’intuition aussi. Mais clairement, c’est aussi et surtout du run good. Je touche énornément de cartes depuis le début. Et j’ai même de la réussite sur mes seat draws, je n’ai jamais vraiment eu de table difficile. Maintenant, on va souhaiter que le rêve continue ! » On ne peut évidemment qu’être d’accord.

Antoine Saout dans son jardin

antoine saout
« Another day at the office, let’s do this ! » C’est par un simple tweet qu’Antoine Saout a signalé à ses followers sur Twitter que son aventure se poursuivait dans ce Main Event 2017. Antoine semble planer sur ce tournoi, et aujourd’hui encore, il n’a rencontré pratiquement aucune difficulté. Si sa journée fut plutôt calme, sa soirée fut en revanche bien animée. Après avoir éliminé un joueur sur un banal coin flip, le Breton a pu profiter d’une grosse erreur de Sofia Lovgren pour s’envoler dans les hauteurs du classement. Désormais, direction le Day 5 pour la seconde année consécutive (et la troisième fois depuis son historique run de 2009, année de sa première participation), un exploit que peu de joueurs peuvent se targuer d’avoir déjà réussi (sauf si l’on s’appelle Kenny Hallaert !). Et bien qu’Antoine préfère jouer dans l’Amazon Room, il va devoir s’habituer à cette sombre Brazilia Room, où on espère bien le voir jouer encore quelques jours.

Nicolas Cardyn, roi du freeroll

Nicolas Cardyn
Un membre du KING5 au day 5 du Main Event, vous y croyez, vous ? Vous devriez, puisqu’avec la qualification de Nicolas Cardyn (1,728 millions de jetons), l’équipe du « Grand méchant loup » sera parfaitement représentée pour la suite de ce Main Event. En freeroll complet, Nicolas Cardyn est d’ores et déjà l’un des grands gagnants de cette édition. Avec 35 267$ d’assurés, il remporte au moins 10 000$ de plus qu’une grande partie des joueurs in the money. Ajoutez à cela une très grande dose de skill acquise sur Internet, une patience digne d’un moine bouddhiste, et vous obtenez un cocktail détonnant pour terminer ce tournoi en beauté. Et dire qu’il était tombé à 4 000 jetons lors du Day 2. Le maillot de meilleur grimpeur du Main Event lui semble destiné.

Alexandre Réard : le métronome

Alexandre Réard
La qualification d’Alex Réard pour le Day 5 a eu pour conséquence immédiate un chamboulement du programme du ménage qu’il forme avec Aurélie (anciennement Quélain) : leurs billets d’avion ont dû être repoussés. Avec un tapis au dessus de la moyenne, le parisien espère bien rester le plus tard possible à Las Vegas en compagnie de son épouse. Avec déjà plus de 200 000 dollars de gains en 2017 (dont 30K engrangés au cours des six dernières semaines à Vegas, l’envie d’en découdre est palpable.

Laurent Patroni : one day at a time

Laurent Patroni
« J’emballe des jetons à la fin de la journée : c’est tout ce qui compte ! » Le runner-up du Winamax Poker Tour 2017 (et vainqueur du tournoi Starter sur le même festival) a vécu une journée en forme de montagnes russes : en haut, en bas, en haut, puis encore en bas. Avec 40 blindes au départ du Day 5, la marge de manoeuvre de Laurent Patroni n’est pas aussi grande que le reste du clan français, mais si Patroni venait à remporter ses premières mains jouées, tout redeviendra possible.

Benjamin Pollak : plus le droit à l’erreur

Pollak
Les vrais joueurs de poker, les bons, savent reconnaître publiquement leurs boulette. Benjamin Pollak est l’un d’entre eux : « la fatigue m’a détruit », a t-il Twitté après avoir joué un peu (beaucoup) trop agressivement une paire de 5 en toute fin de journée. La sentence est irrévocable : Pollak n’aura que 12BB en sa possession pour tenter de corriger le tir.

Romain Arki : l’amateur égaré

Romain Arki
"Je ne sais même pas ce que je fais là. Je ne comprends rien du tout." Même s’il affiche l’air du mec perdu, la fraîcheur de Romain Arki fait plaisir à voir. Véritable amateur, qui ne joue selon ses dires « que deux tournois par an, » il est l’incarnation parfaite du one timer que Norman Chad aime tant mettre en avant durant les retransmissions du Main Event sur ESPN. Pour rappel, ce régulier de Sin City - il y passe plusieurs semaines chaque été depuis une dizaine d’années -, travaille le reste de l’année dans le bâtiment du côté de Paris et s’est chauffé sur le tard pour participer au plus beau tournoi du monde pour la toute première fois.

Et c’est justement ce qui est aussi beau avec ce Big One. Car probablement que sur n’importe quel autre tournoi de la planète, Romain et son style de jeu ultra serré - il a passé une paire de Rois préflop suite à un simple 3-bet ! - se seraient immanquablement fait rattraper par la structure, et auraient dû partir à tapis avec une main marginale. Mais pas ici. "Ça joue quand même très agressif en face, concède-t-il, lui qui n’a pas dû voir beaucoup de flops de la journée. Mais j’ai réussi à m’en sortir. J’ai réussi à remonter à chaque fois dans les moments où j’étais en difficulté. Et pas toujours en partant à tapis."

Arki - Pescatori
Histoire de parfaire encore un peu plus la belle histoire, Romain a passé ce Day 4 avec, juste à sa gauche, l’un des meilleurs joueurs restants dans ce field, le Pirate italien Max Pescatori.

Pour Romain, nul besoin de Snapshove ou de tableau de statistiques remplis de chiffres après la virgule, simplement une bonne grosse dose de feeling et, forcément, de réussite, pour avoir évité jusque là toute confrontation désagréable. « Je suis mort, souffle-t-il. J’ai dû prendre des massages pour me réveiller. » Mort, mais toujours vivant sur cette épreuve incomparable, même s’il devra, pour la première fois depuis une période de la pré-bulle où il était déjà en grande difficulté, composer pour le Day 5 avec un tapis sous les dix blindes, de 193 000. Mais même si le pire venait à se produire pour lui lors du Day 6 - ce qu’on ne lui souhaite évidemment pas -, on imagine mal le voir sortir du Rio autrement qu’avec un grand sourire béat.

Davidi Kitai : dans la Zone 30

Kitai
Notre petit doigt nous dit que Davidi Kitai ne s’est pas couché serein. Avec 594,000 jetons emballés en fin de Day 4, le belge assure l’essentiel, mais ses 30 blindes sont loin de l’objectif de 1,5 million publiquement affiché douze heures plus tôt. Après un départ chaotique, le détenteur de la Triple Crown a collecté plusieurs gros pots pour passer largement au dessus de la moyenne. La suite fut moins heureuse, ses adversaires ayant semble t-il décidé de contre-carrer ses stratégies pourtant soigneusement élaborées. En français : les bougres ne se sont pas laissés faire ! Mais connaissant le talent, la patience et la ténacité du belge, on sait qu’il n’y aurait pas de pire erreur que de le réleguer au rend d’outsider demain.

Qui vont-ils affronter ?

Hallaert - Silver - Carrel
Quoi c’est déjà la finale ? Avec Kenny Hallaert, Max Silver et Charlie Carrel réunis autour de la mêm table, on peut se poser la question. Dans la foulée d’un été déjà exceptionnel - deux finales au compteur - le Belge continue d’impressionner. Il a réussi à monter 4,145 millions aujourd’hui, de quoi le placer en troisième position.

Michael Ruane
Lui aussi était revenu en Novembre l’an passé pour jouer le titre. L’Américain Michael Ruane sera au Day 5 cette année encore.

Dario Sammartino
3e du High Roller for One Drop, 9e du Championship Deuce to Seven, 8e du « 10K 6-max », 6e du Highroller PLO : Dario Sammartino est clairement on fire sur ces WSOP, et le prouve une fois de plus sur ce Main Event.

Dominik Nitsche
Mourrant une bonne partie du Day 3, Dominik Nitsche a remonté la pente lors des dernières heures et n’a pas semblé souffrir aujourd’hui sur ce Day 4.

Randy Lew
Randy Lew a désormais la lourde tâche de représenter à lui tout seul le Team Pro PokerStars sur ce Big One.

Ben Lamb - Patrick Lavecchia
Gorgée de bière bien méritée pour le revenant Ben Lamb, assis toute la journée à côté de celui qui était le chipleader au départ de ce Day 3, Patrick Lavecchia. Ce dernier a visiblement vécu une journée en enfer, puisqu’il termine cette journée avec l’avant-dernier tapis.

Pateychuk - Chartier
Eux aussi ont vécu une divine idylle aujourd’hui - on vous en a déjà parlé : Andrey Pateychuk et Sam Chartier.

Aliaksei Boika
Et un vainqueur EPT de plus - c’était à Malte l’automne dernier -, monsieur Aliaksei Boika.

Jingwei Zhang
Il reste encore quelques femmes en course pour le titre suprême, comme par exemple la Chinoise Jingwei Zhang.

Joueuse
Un Day 5 sur le Main Event vaut bien un sourire.

JMR
On ne sait toujours pas qui est ce joueur, mais après quatre jours à le voir revenir systématiquement avec cette écharpe rose et un haut féminin, on commence à se dire qu’il a perdu un pari à la con.

Ivan Luca
Parmi la toute dernière caravane de sortants, l’Argentin Ivan Luca (305e, 35 267$).

Felipe Ramos
Vivian Saliba (421e, 27 743$), Andre Akkari (409e, 31 170$) et, pour finir, Felipe Ramos (299e, 35 267$, photo) : ce Day 5 fut une sale journée pour le Brésil, qui a perdu ses trois principales têtes d’affiche.

Matthias de Meulder
Matthias de Meulder n'a pas sacrifié à la tradition de la bière de fin. Le belge occupe la 51e place au classement
Marcel Luske
Omniprésent sur le circuit européen au début des années 2000, Marcel Luske se fait plus discret ces derniers temps, et a quelque peu perdu de son aura (ses chansons en plein milieu de tournoi sont désormais aussi rares que ses perfs). Le hollandais est au milieu du gué avec 1,1 million. A droite, Chino Rheem a laché un gros pot en fin de journée, et se trouve désormais dans la zone short-stack.
Isaac Haxton
Au milieu de tous les buveurs de bière, Isaac Haxton a commandé un brandy. Le légendaire joueur online possède un tapis légèrement au dessus de la moyenne.
Be Humble
Alors oui certes messieurs, dames, vous êtes tous qualifiés pour le Day 5, mais surtout n'oubliez pas...

Amazon adieu
Demain, on dit officiellement « au revoir » à l’Amazon Room, jusqu’ à l’année prochaine : tous les joueurs seront réunis pour la première fois sous un même toit, celui de la Brasilia Room.

Rendez-vous samedi à 11h (20h en France) pour la suite du Main Event !