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Vegas Show - WSOP 2015 - Main Event - 7

Le plus beau des feux d’artifice

Pendant qu'en France on célèbre la Fête Nationale, l'heure n'est pas encore aux festivités dans le plus beau tournoi du monde. Enveloppés dans un silence de cathédrale et la pénombre ambiante d'une Amazon désormais vidée presque entièrement de son mobilier, correspondant parfaitement aux enjeux disputés, l'avant-dernière journée du tournoi a débuté, presque en catamini.

Au fin fond du Rio, les derniers survivants de cet épuisant marathon de poker ont calmement rejoint leurs sièges assignés sur les trois ultimes tables de jeu. Les techniciens d'ESPN ont alors branché leurs énormes caméras et la partie a pu reprendre, pendant que les agents de sécurité faisaient rentrer au compte-gouttes une grosse centaine de spectacteurs aussi calmes qu'impatients d'encourager leurs proches.

Si l'air de « This is gonna be the best day of my life » qui tournait en boucle l'an passé résonne encore dans nos têtes, comme une joyeuse routine ancrée à jamais, la sono est restée muette au départ de cette journée décisive. Pas de musique, pas de blabla. Du poker à l'état pur, sans fioritures. L'effervescence et l'euphorie des premiers jours a complètement laissé place à une tension hitchcockienne au sein de l'Amazon Room.

Joueurs, superviseurs, techniciens, reporters, spectateurs et même commerçants sont concernés comme jamais par ce qu'il se passe dans cette salle. En témoigne ce vendeur en train de démonter son stand dans le long couloir qui mène à l'Amazon Room, qui m'a vu passer avec mon sac à dos et s'est brusquement arrêté dans sa besogne pour me lancer un très solennel « Good luck », sans doute convaincu que je faisais partie de ces vingt-sept chanceux allant se disputer une place en finale du plus beau tournoi du monde.

La vérité est au bout du couloir : vingt-sept joueurs, aux profils et origines variés, se livrent un dernier combat pour atteindre l’arène finale. Cette arène où ils passeront, pour la plupart, de l’ombre à la lumière, et grâce à laquelle le regard porté sur eux changera à jamais. Car bien sûr, il y a l’argent, beaucoup d’argent à la clé, une place en finale assurant un pactole d’un million de dollars à tous les participants, la victoire étant chiffrée à près de huit fois plus, mais ce n’est pas uniquement pour ça que ces joueurs suent corps et âme depuis dix jours.

Dans une société où tout ou presque est à portée de portefeuille, le bracelet du Main Event des WSOP ne s’achète pas, estimait Benjo en début de séjour. Et ce combat final le confirme : tout le monde est sur le même pied d’égalité l’espace d’un instant. Les millions gagnés, l’expérience, le profil, les origines et tout le toutim sont momentanément mis aux oubliettes. Ce sont véritablement vingt-sept gosses ayant des étoiles plein les yeux qui se débattent sous les nôtres.

Quand on voit un Daniel Negreanu, qui a tout fait, tout gagné, qui est l’un des joueurs les plus populaires du circuit, et dont les gains dépassent les 30 millions de dollars, se battre pour le même pain qu’un Erasmus Morfe, ce docteur du Colorado venu à Vegas avec 1,500 dollars dans les bagages et devant sa participation à un incroyable concours de circonstances (Erasmus a joué et sauté de plusieurs tournois, puis a investi ses derniers dollars en cash-game où il a pu gagner de quoi s’inscrire au tout dernier sat turbo pour le Main Event, sur lequel il a alors décroché son ticket en étant à tapis à la bulle avec 7 et 2 et moins d’une blinde !), on se dit que le Main Event est, et restera définitivement à jamais, un tournoi d’une beauté exceptionnelle, où les fantasmes de tout amoureux de poker, quels qu’ils soient, peuvent se transformer en réalité.

Kinshu

sans déconner ? elle est terrible cette histoire avec Erasmus…

je place une pièce sur ce gars même si il a aucune chance ou presque

au moins november nine

En effet cette histoire est ouf !

Morgenstern busto.

Allez Daniel et Pierre !!!

Il recave pas Patrick ?

DU de negreanu , neuville tjr en place , gogogo

Le poker, source de jeunesse

Vous le verriez, emmitouflé dans son sweat à capuche, un vrai look de grinder à peine majeur qui se serait qualifié en ligne pour un gros tournoi du circuit européen. Comment croire un instant que Pierre Neuville a soufflé en janvier dernier ses 72 bougies ? Même si son visage commence à être marqué, comme tous les autres joueurs, de signes de fatigue certains liés à l'enchainement de longues journées de tournoi, le chevronné joueur belge est fascinant de facilité, autant dans la gestion de son énergie (bien meilleure que les plus jeunes de ses adversaires) que sur le tapis vert. Combien de fois ces derniers jours l'a-t-on vu placer d'intrépides bluffs à grands coups de check-raise sur le turn ou la rivière ? Dix fois, vingt fois ?

Car outre une endurance et une résilience à toute épreuve, il est indéniable que Pierre possède un sens du timing parfait, en tout cas dans ce tournoi, lui permettant de faire déjouer n'importe lequel de ses adversaires. Cela parait presque insensé lorsque l'on sait que la majorité des joueurs qu'il affronte actuellement ont quarante voire cinquante ans de moins que l'entrepreneur belge qui a finalement appris le poker en même temps que cette jeune génération.

C'est d'ailleurs grâce à un coup de poker sorti de son imagination débordante que Pierre a été regagner le sommet du classement. Une bataille de blindes dans laquelle Pierre s'est lancé avec fougue avec Roi-6, en relançant puis en plaçant un 4-bet derrière le 3-bet de son voisin Mario Sequeira, qui s'est alors contenté de payer avec deux Dames. L'Américain a fatalement transformé sa main en bluff en relançant à tapis sur le flop 7-10-Roi après une mise de continuation du vétéran belge, qui a réfléchi un moment avant de s'acquitter de la somme réclamée. La donne en est restée là et Pierre s'est ainsi envolé en tête du classement avec une belle avance sur ses poursuivants.

Parmi les joueurs ayant tiré une croix sur la finale, on compte notamment Anton Morgenstern. Si ce nom vous est familier, ce n'est pas du tout anodin. Ici-même il y a deux ans, l'Allemand, alors chipleader de l'épreuve, s'était fait remarquer en explosant en plein vol, dilapidant son énorme tapis en deux heures de jeu. Dans l'armada de mains perdues à tort et à travers par Morgenstern, on se souvient particulièrement d'une (vidéo ci-dessus) qui avait permis à Sylvain Loosli de faire un pas de géant vers l'ultime table. Encore une fois, l'élimination du teuton peut prêter à débat : Morgenstern a relancé avec une paire de 10 puis payé à tapis pour une vingtaine de blindes après un 3-bet et un 4-bet shove, pour finalement se retrouver confronté à As-Valet et paire de Rois. Le jeune allemand collecte décidément les frustrantes places d'honneur dans le Big One, avec une 20e place en 2013 et donc une 22e place pour cette édition.

Les deux dernières tables

Table principale

Siège 1 - Joshua Beckley (USA) 8,375 millions Siège 2 - David Peters (USA) 4,985 m. Siège 3 - Matt Guan (USA) 20,31 m. Siège 4 - Justin Schwartz (USA) 12,07 m. Siège 5 - Alexander Turyansky (Allemagne) 19,64 m. Siège 6 - Joseph McKeehen (USA) 12,19 m. Siège 7 - George McDonald (UK) 3,77 m. Siège 8 - Federico Butteroni (Italie) 8,6 m. Siège 9 - Daniel Negreanu (Canada) 5,415 m.

Table secondaire

Siège 1 - David Stefanski (USA) 3,46 m. Siège 2 - Neil Blumenfield (USA) 8,455 m. Siège 3 - Pierre Neuville (Belgique) 26,025 m. Siège 4 - Zvi Stern (Israël) 16,865 m. Siège 5 - Kilian Kramer (Allemagne) 3,3 m. Siège 6 - Thomas Kearney (USA) 9 m. Siège 7 - Thomas Cannuli (USA) 6,75 m. Siège 8 - Patrick Chan (USA) 12,615 m. Siège 9 - Max Steinberg (USA) 11,965 m.

Blindes 100,000/200,000 ante 30,000

Ils ont remporté 262,544 dollars...

19. Erasmus Morfe (USA) 20. John Allan Hinds (USA) 21. Mario Sequeira (USA) 22. Anton Morgenstern (Allemagne) 23. Blake Bohn (USA) 24. Chris Brand (USA) 25. Fedor Holz (Allemagne) 26. Chad Power (USA) 27. James Magner (USA)

Très discutable la façon de parler de Morgenstern… Neuville run good et il est presque francais alors cocorico, mais Morgenstern dilapide son tapis l’année dernière et spew avec TT cette année. Vraiment ?

La planète poker toute entière est déçue

Daniel Negreanu est éliminé en onzième place

Une seule carte a suffi à ce que le monde du poker tout entier ait le coeur brisé. Tout le monde, sauf l'Américain Joseph McKeehen, qui a endossé peu après minuit le rôle peu enviable de bourreau de LA superstar de ce tournoi, celle que la communauté tout entière voulait voir revenir disputer la finale en novembre. Las, un coup du sort a éliminé Daniel Negreanu en onzième place, cette même onzième place qu'il avait atteint il y a une éternité de cela, lorsqu'il était encore un jeune grinder prometteur et que le Main Event des World Series of Poker ne représentait que dix pour cent de ce qu'il est devenu aujourd'hui.

Le coup de théâtre s’est produit suite à un check raise à tapis de Negreanu pour quinze blindes avec A4 sur un flop AK10. Le chip-leader a payé avec J3, touchant une paire ne changeant rien sur le 3 turn.

Attendant que le croupier ne retourne la dernière carte, inexorablement liée à son destin, Daniel Negreanu est debout. Il a serré les poings une première fois en voyant tomber le turn. Il lui reste une carte à éviter contre un joueur qui joue virtuellement toutes les cartes du paquet : les carreaux, les Valets, les 3, la Dame.

Et c’est bien une Q qui sera distribuée, faisant littéralement s’écrouler Negreanu, sous les ovations déçues d’une salle qu’on n’avait jamais vue aussi comble.

Avant cela, le Kid Poker avait parfaitement géré sa journée et avait intelligemment adopté un jeu très small ball afin de maximiser ses chances d'atteindre une table finale qu'il avait déjà manqué d'un cheveu en 2001 en finissant à la même place - onzième. L'élimination de Negreanu est un énorme coup de massue dans le final de cette 46e édition du Main Event qui perd là l'un des plus populaires et plus talentueux joueurs du milieu. Que ce soit ESPN, les autres médias, les organisateurs ou encore les spectacteurs venus en masse encourager leur chouchou, tous sont devastés par cette élimination, qui enlève à la finale pas mal de son piquant.

(Chose incroyable : quelques minutes après son élimination, Daniel Negreanu était déjà en train de s’esclaffer en voyant le GIF animé publié ci-dessus. Une attitude qui force le respect !)

Alexander Turyansky, dernier éliminé de l’été

Avec quatre (excellents) représentants parmi les 27 derniers joueurs du tournoi, l'Allemagne était en très bonne position pour occuper un ou plusieurs sièges en finale, et pourquoi pas rééditer l'exploit de Pius Heinz en 2011. Las : après les sorties de Fedor Holz (25e), Anton Morgenstern (22e), Kilian Kramer (18e), Alexander Turyansky est officiellement devenu le bubble boy de l'édition 2015 du Main Event, ruinant les chances teutonnes dans le plus gros tournoi du monde.

Le coup qui a scellé son destin est un banal coin-flip, le plus banal du Texas Hold’em en tournoi : AK poussé à tapis préflop en 4-bet pour 20BB contre les QQ du chip-leader Joe McKeehen.

Devant une foule toute entière debout, le croupier a retourné le dernier board de l’été : 7658J.

Pour ses efforts, Alexander Turyansky remporte 757,000 dollars, et des regrets qui ne le quitteront probablement pas avant longtemps.

Turyansky est à tapis, tout le monde retient son souffle !

La rivière ne sauve pas Turyansky qui est immédiatement consolé par ses adversaires

C’est l’effervescence dans la salle : les néo November Nine sautent de joie

Avec cela, on connaît le casting 2015 des November Nine : on y retrouve le Belge Pierre Neuville, 72 ans et un gros tapis. On vous en parle très vite dans un prochain article.

Sick pour Daniel cette River fatale à 2 left de la TF de ses rêves , un joueur incroyable avec un état d’esprit irréprochable…

Snif tristesse de la TF McKeehen ultra favori IMO.

Qui sont les November Nine 2015 ?

Joseph McKeehen (USA) 63,1 millions (wow !) Voir Joseph McKeehen en finale du Big One est tout sauf une surprise. On avait découvert cet Américain de 24 ans l'an passé, après le joli duel qu'il avait disputé et perdu contre Hugo Pingray en finale de l'épreuve Monster Stack. Et ce n'est pas un hasard si très tôt dans le tournoi, on avait mentionné que McKeehen avait le profil typique du November Nine, autant dans le look que dans le talent nécessaire pour en arriver là. On l'a vu machinalement exercer une pression constante durant les derniers jours, le plus souvent avec des jeux plutôt solides. Avec une facilité déconcertante, McKeehen a complètement écrasé ses adversaires à la bulle de la finale (signant au passage la dernière élimination de la journée) et s'est ainsi adjugé haut la main le statut de chipleader avec un tiers des jetons en circulation !

Zvi Stern (Israël) 29,8 m. Chaque année ou presque, un joueur complètement inconnu de nos services se fraye un chemin en table finale. Cette édition, c'est Zvi Stern qui a tiré le bon numéro. Que sait-on sur ce joueur israélien ? Pas grand chose, hormis qu'il a le même patronyme qu'un magazine people allemand, qu'il aime bien réfléchir dix minutes pour prendre une décision et qu'il enregistre grâce à ce tournoi sa troisième place payée sur le circuit. Comment s'est-il retrouvé à ce stade du tournoi ? Zvi Stern et boule de gomme !

Neil Blumenfield (USA) 22 m. L'homme au chapeau est l'un des joueurs les plus âgés encore en lice. Son fait d'armes le plus marquant remonte à 2008 lorsqu'il a remporté le premier Championnat de l'Etat du Nevada. Short-stack pendant un long moment lors du Day 6, l'Américain n'a pas hésité à partir de nombreuses fois à tapis pour se maintenir en vie.

Pierre Neuville (Belgique) 21,075 m. Quelle bonne surprise de voir Pierre Neuville en finale du plus beau tournoi du monde ! Le Belge de 72 ans a démontré tout au long du tournoi qu'il était complètement à la page niveau poker et aussi téméraire, voire bien plus encore, que les joueurs les plus jeunes du circuit. Chipleader par intermittence, Neuville s'est révélé être un modèle d'endurance durant ces derniers jours, où la fatigue n'a pris le pas sur son poker aussi fantaisiste qu'efficace. Cette présence sur la toute dernière table du Big One vient récompenser Neuville de huit années de régularité sur le circuit (trois secondes places sur des tournois EPT et WSOP !) où sa gentillesse hors du commun a marqué tous ceux qui l'ont cotoyé. Quelle fraicheur !

Max Steinberg (USA) 20,2 m. L'expérimenté Américain compte deux places de runner-up et un titre WSOP (dans un tournoi à 1 000 dollars en No-Limit Hold'em en 2012) à son palmarès, pour un total de plus d'1,9 millions de dollars de gain en live. Parmi les short-stack au départ de la journée, Steinberg a rapidement doublé son tapis en début de Day 7, grâce à une paire d'As opposée à la paire de 8 de Daniel Negreanu. Remarqué pour ses costumes ajustés et son look impeccable tout droits sortis d'une couverture de GQ ou Maxim, Maxsera soutenu en finale par son vrai jumeau, Danny, lui aussi pro du poker.

Thomas Cannuli (USA) 12,25 m. Le profil de Thomas Cannuli n'est pas sans nous rappeler celui d'un certain Joe Cada : Américain, la vingtaine d'années, la casquette vissée à l'envers, habitué à disputer de grosses parties de cash-game, ayant une très maigre expérience en tournois live, mais une confiance à toute épreuve. Cela s'est d'ailleurs ressenti dans le final de ce Main Event où l'on a vu le natif du New Jersey, encouragé par les illustres Brian Rast, Antonio Esfandiari et Sorel Mizzi (entre autres), être ultra agressif autour de la table. Alors, Cannuli peut-il connaitre le même destin que le champion du monde 2009 ?

Joshua Beckley (USA) 11,8 m.
En moins d’un an, le grindeur online aura atteint une autre dimension avec ce statut de November Nine. Régulier des sites de poker du New Jersey, Joshua Beckley n’a débuté le jeu en live que l’été dernier, après avoir longtemps squatté les tables d’Ultimate. Short-stack officiel à 10 joueurs restants, l’Américain a remporté un flip avec As-Dame contre paire de 9 pour sa survie dans le tournoi.

Patrick Chan (USA) 6,225 m.
Régulier des tournois entre 100 et 1 000 dollars de buy-in, le New-Yorkais Patrick Chan vit clairement son « one-time ». Le jeune homme a trouvé une paire d’As au bon moment pour éliminer le Canadien Max Greenwood en possession de la paire de Valets, peu avant la pause dîner lors du Day 6.

Federico Butteroni (Italie) 6,2 m.
20ème du Monster Stack (pour plus de 45 000 dollars) et vainqueur du tournoi quotidien du Rio (235$ de buy-in pour 31 000$) il y a trois semaines, l’été de Federico Butteroni s’achève en beauté. Joueur méconnu, sa seule performance notable date de 2010 avec une 15ème place dans un IPT à San Remo. L’Italien a passablement agaçé ses adversaires lors de l’avant-dernière journée, prenant beaucoup de temps dans toutes ses décisions. Le Romain a déjà fait mieux que son compatriote Sergio Castelluccio, 13ème en 2013. Il lui restera encore un effort à faire pour dépasser Filippo Candio, 4ème en 2010. Avec 15BB, Federico est, en compagnie de Patrick Chan, le short-stack officiel.

Siège 1: Zvi Stern (Israël) 29,800,000 (74 bb)
Siège 2: Pierre Neuville (Belgique) 21,075,000 (52 bb)
Siège 3: Joshua Beckley (USA) 11,800,000 (27 bb)
Siège 4: Max Steinberg (USA) 20,200,000 (50 bb)
Siège 5: Thomas Cannuli (USA) 12,250,000 (30 bb)
Siège 6: Joe McKeehen (USA) 63,100,000 (160 bb)
Siège 7: Patrick Chan (USA) 6,225,000 (15 bb)
Siège 8: Federico Butteroni (Italie) 6,200,000 (15 bb)
Siège 9: Neil Blumenfield (USA) 22,000,000 (55 bb)

Blindes : 200,000/400,000, ante 50,000

Les prix restants

Vainqueur : 7,680,021$
Runner-up : 4,469,171$
3e : 3,397,103$
4e : 2,614,558$
5e : 1,910,971$
6e : 1,426,072$
7e : 1,203,193$
8e : 1,097,009$
9e : 1,001,020$

Les éliminations du jour

10. Alexander Turyansky (Allemagne) 756,897$
11. Daniel Negreanu (Canada) 526,778$
12. George McDonald (Royaume-Uni) 526,778$
13.Matt Guan (USA) 411,453$
14. Justin Schwartz (USA) 411,453$
15. Tom Kearney (USA) 411,453$
16. Dave Stefanski (USA) 325,034$
17. David Peters (USA) 325,034$
18. Kilian Kramer (Allemagne) 325,034$
19. Erasmus Morfe (USA) 262,574$
20. John Allan Hinds (USA) 262,574$
21. Mario Sequeira (USA) 262,574$
22. Anton Morgenstern (Allemagne) 262,574$
23. Blake Bohn (USA) 262,574$
24. Chris Brand (USA) 262,574$
25. Fedor Holz (Allemagne) 262,574$
26. Chad Power (USA) 262,574$
27.James Magner (USA) 262,574$

Le dénouement en images

Thomas Cannuli se rapproche de son rail : c'est peut-être la dernière main de l'été qui est en train de se jouer.

Cannuli peut maintenant exulter : le chip-leader Joe McKeehen a remporté son flip contre Alexander Turyansky !

Les superviseurs recomptent bien les jetons de chacu n

Les finalistes Américains se congratulent

Vous avez déjà vu autant de monde autour d'une table de poker ?

Les fans ne perdent pas de temps : McKeehen est déjà réclamé pour des selfies

Pierre Neuville est lui aussi très sollicité

Les photographes mitraillent les November Nine fraîchement consacrés

Les amis de Max Steinberg entourent leur héros

Les finalistes sont assiégés par les journalistes

Au même moment, trois joueurs disputent en toute détente la fin de leur tournoi à 235 balles

Jack Effel, le directeur de tournoi, offre un premier brief aux November Nine : ce ne sera pas le dernier durant les trois mois à venir...

Le Pierre dure plus longtemps que le bois

Chaque année, les neuf joueurs qui atteignent la table finale du plus long tournoi du monde font le même constat : le Main Event est une compétition épuisante. L'écrasante majorité d'entre eux n'affichent qu'une vingtaine ou une trentaine d'années au compteur, ce qui ne les empêchent pas d'afficher une mine épuisée au terme des sept journées de treize heures que durent les phases préliminaires.

Que dire alors, de la prestation de Pierre Neuville et ses 72 printemps ? A la naissance des joueurs les plus âgés de la finale du Main Event 2014, le Belge fêtait déjà son 41ème anniversaire. Du haut de nos trente et quelques années, Il nous est tout simplement impossible d’imaginer les émotions et les sensations qui ont traversé le retraité tout au long de ce marathon, et l’état de fatigue dans lequel il se trouvait ce soir au moment de savourer son exploit. C’est quelque chose que nous ne pourrons pas apprécier et comprendre avant un bon bout de temps.

Et c’est d’ailleurs un Pierre Neuville frais, alerte et malicieux que nous avons retrouvé peu après le dénouement de la journée, galvanisé par les évènements et ravi de nous en dire un peu plus sur son état d’esprit. « J’ai été nerveux durant une dizaine de minutes, à la fin. Je n’avais pas de cartes. Le reste de la journée, j’étais d’accord pour prendre des risques, mais lorsque je me suis rendu que je n’avais pas réellement besoin de jouer pour devenir November Nine, j’ai décidé de ne plus jouer. C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai pas misé sur la rivière avec ma quinte. Je n’étais pas max. En face, l’autre avait lui le jeu max, il était déçu. »

C’est en janvier 2008 que nous avons découvert Pierre Neuville. Retraité après une longue carrière passée dans l’industrie des jeux de plateau. Il venait de quitter son poste de vice-président chez le géant Hasbro, auquel il avait vendu sa propre société de jeux en 1982, 23 ans après l’avoir fondée. Enfin libéré de ses contraintes professionnelles, Neuville pouvait revenir à ses premières amours, en l’occurrence le poker, qu’il pratiquait déjà quarante ans plus tôt dans ses années étudiantes. Ses premières vacances en tant que retraité eurent donc lieu au Bahamas, et se soldèrent pas une accession en demi-finales de la PCA. Dès lors, Neuville allait entamer un long voyage quasiment ininterrompu à travers toute l’Europe du poker (plus le pélerinage estival aux WSOP), déroulant une succession semble t-il sans fin de places payées, finales et victoires. Jusqu’à ce soir, avec une accession en table finale du plus gros tournoi du monde qui sonne comme un consécration. « C’est un accomplissement pour moi, après plusieurs années pendant lesquelles je n’ai jamais cessé de travailler mon poker. Je suis sûrement l’un des amateurs les plus passionnés au monde ! »

Pierre Neuville savoure son exploit avec son épouse Claudine

Il y a trois mois, devant tout le gratin du poker du Vieux Continent rassemblé à Malte pour la cérémonie des Trophées du Poker Européen, Neuville recevait un Award récompensant l'ensemble de sa carrière, marquée par deux secondes places à l'European Poker Tour, et une seconde place aux World Series of Poker, avec en filigrane une série record de 23 qualifications online successives aux tournois de l'European Poker Tour. "Je suis désolé de vous l’annoncer, mais ce n'est pas terminé", déclara t-il à l'assemblée, comme pour remarquer sur la nature nécrologique de ce genre de distinction. La suite s'est révélée prémonitoire.

Connu de beaucoup pour sa gentillesse et son fair play à table, Neuville a trouvé le bon mot lorsqu’on lui a demandé quel était son favori en finale, ou plutôt le joueur qu’il craignait le plus. « Je vais probablement terminer deuxième, comme d’habitude ! » Avant d’ajouter que ses adversaires les plus dangereux étaient probablement Joe McKeehen et « le joueur chic » [Max Steinberg].

Pierre Neuville passera les trois mois le séparant de la finale à se préparer avec son épouse Claudine. « C’est mon coach personnel : tous les matins, elle m’emmène faire du fitness, s’occupe de mon régime alimentaire, et on fait du sport ensemble. Je vais continuer de me concentrer sur mon mental. Je ne vais pas beaucoup jouer au poker, à part m’entraîner un peu online et l’EPT Barcelone. » Qu’en pense Claudine ? « Il va sûrement gagner. Je suis très content pour lui, car je sais qu’il l’est. Il ne voulait pas jouer le Main Event, et regardez où on en est ! »

« Les gens de mon âge ont l’air plus vieux que moi, le poker me conserve bien ! », rigolait Neuville devant les journalistes tendant leurs dictaphones. Johnny Moss, l’une des premières légendes de notre jeu préféré, était âgé de 81 ans lorsqu’il remporta son dixième et dernier bracelet de Champion du Monde au Binion’s Horseshoe à la fin des années 80. Dans notre monde moderne du poker dominé par les vingtenaires biberonnés au jeu sur Internet, on répète ad nauseam la formule usée : la valeur n’attend pas le nombre des années. En novembre, Pierre Neuville reviendra à Las Vegas pour prouver qu’à l’inverse, cette valeur n’est en rien usée par le nombre des années.

Non Daniel :angry:

VGG Pierre !

good job les couvreurs et bravo aux 9(un jour peut-etre^^)

<span style="font-size: 18px; color: brown; font-weight: bold">Le plus beau des feux d'artifice</span>
<p><div class="align-center post-image" style=""><a target="_blank" href="https://static.winamax.fr/img/editorial/2015/07/14/day7-vue.JPG"><img style="max-width:100%;" src="https://static.winamax.fr/img/editorial/2015/07/14/day7-vue.JPG" class="align-center post-image"/></a></div></p><p>Pendant qu'en France on célèbre la Fête Nationale, l'heure n'est pas encore aux festivités dans le plus beau tournoi du monde. Enveloppés dans un silence de cathédrale et la pénombre ambiante d'une Amazon désormais vidée presque entièrement de son mobilier, correspondant parfaitement aux enjeux disputés, l'avant-dernière journée du tournoi a débuté, presque en catamini.</p><p>Au fin fond du Rio, les derniers survivants de cet épuisant marathon de poker ont calmement rejoint leurs sièges assignés sur les trois ultimes tables de jeu. Les techniciens d'ESPN ont alors branché leurs énormes caméras et la partie a pu reprendre, pendant que les agents de sécurité faisaient rentrer au compte-gouttes une grosse centaine de spectacteurs aussi calmes qu'impatients d'encourager leurs proches.</p><p>Si l'air de  « <em>This is gonna be the best day of my life</em> » qui tournait en boucle l'an passé résonne encore dans nos têtes, comme une joyeuse routine ancrée à jamais, la sono est restée muette au départ de cette journée décisive. Pas de musique, pas de blabla. Du poker à l'état pur, sans fioritures. L'effervescence et l'euphorie des premiers jours a complètement laissé place à une tension hitchcockienne au sein de l'Amazon Room.</p><p>Joueurs, superviseurs, techniciens, reporters, spectateurs et même commerçants sont concernés comme jamais par ce qu'il se passe dans cette salle. En témoigne ce vendeur en train de démonter son stand dans le long couloir qui mène à l'Amazon Room, qui m'a vu passer avec mon sac à dos et s'est brusquement arrêté dans sa besogne pour me lancer un très solennel « Good luck », sans doute convaincu que je faisais partie de ces vingt-sept chanceux allant se disputer une place en finale du plus beau tournoi du monde.</p><p><div class="align-center post-image" style=""><a target="_blank" href="https://static.winamax.fr/img/editorial/2015/07/14/Day7-negreanu.JPG"><img style="max-width:100%;" src="https://static.winamax.fr/img/editorial/2015/07/14/Day7-negreanu.JPG" class="align-center post-image"/></a></div>

La vérité est au bout du couloir : vingt-sept joueurs, aux profils et origines variés, se livrent un dernier combat pour atteindre l'arène finale. Cette arène où ils passeront, pour la plupart, de l'ombre à la lumière, et grâce à laquelle le regard porté sur eux changera à jamais. Car bien sûr, il y a l'argent, beaucoup d'argent à la clé, une place en finale assurant un pactole d'un million de dollars à tous les participants, la victoire étant chiffrée à près de huit fois plus, mais ce n'est pas uniquement pour ça que ces joueurs suent corps et âme depuis dix jours.</p><p>Dans une société où tout ou presque est à portée de portefeuille, le bracelet du Main Event des WSOP ne s'achète pas, <strong><a href="https://www.winamax.fr/reportages_vegas-show---wsop-2015-129?post=25247" target="_blank">estimait Benjo</a></strong> en début de séjour. Et ce combat final le confirme : tout le monde est sur le même pied d'égalité l'espace d'un instant. Les millions gagnés, l'expérience, le profil, les origines et tout le toutim sont momentanément mis aux oubliettes. Ce sont véritablement vingt-sept gosses ayant des étoiles plein les yeux qui se débattent sous les nôtres.</p><p>Quand on voit un Daniel Negreanu, qui a tout fait, tout gagné, qui est l'un des joueurs les plus populaires du circuit, et dont les gains dépassent les 30 millions de dollars, se battre pour le même pain qu'un Erasmus Morfe, ce docteur du Colorado venu à Vegas avec 1,500 dollars dans les bagages et devant sa participation à un incroyable concours de circonstances (Erasmus a joué et sauté de plusieurs tournois, puis a investi ses derniers dollars en cash-game où il a pu gagner de quoi s'inscrire au tout dernier sat turbo pour le Main Event, sur lequel il a alors décroché son ticket en étant à tapis à la bulle avec 7 et 2 et moins d'une blinde !), on se dit que le Main Event est, et restera définitivement à jamais, un tournoi d'une beauté exceptionnelle, où les fantasmes de tout amoureux de poker, quels qu'ils soient, peuvent se transformer en réalité.

<em><strong>Kinshu</strong></em></p>

Merci pour ce coverage toujours au top !
On attend maintenant impatiemment le One Time de Neuville en novembre.

joren75:
good job les couvreurs

Daniel Vrement pas de chance… GL à tous Pierre Un monstre

vgg