Level 7, le Team Pro à la fête
Blindes 300/600 ante 75
Michel et les flèches
Après un premier niveau cauchemardesque ("j
e n'ai pas vu de cartes et je n'ai pas touché un flop"),
Michel Abecassis a repris du poil de la bête, remonté de 32 000à 46 000 après une confrontation contre l'Américain Victor Ramdin. "
C'est un joueur très loose, qui joue tous les coups, m'explique le Doc.
J'attends les opportunités. Je l'ai 3-bet avec Dame-2, As-10 et enfin avec les As."
Sur une ouverture de Ramdin à 1 200 au bouton, Michel 3-bet à 3 300 depuis la SB, c'est payé. Sur le flop10-5-6 rainbow, l'ancien journaliste poursuit son agression à 4 400, une nouvelle fois payée. Il va opter pour un check sur une doublette du 5 à la turn. "Je ne pense pas que je peux lui prendre deux barrels de value", se justifie notre Team Pro. Ramdim reprend alors l'initiative (5 700). C'est payé. Les deux joueurs vont check sur un 2 à la river. Le As-10 de l'Américain ne suffit pas face aux As du Français. Bien joué, Michel !
Davidi et les hero calls : préférez l’original à la copie !
C’est toujours un plaisir que d’observer un joueur faire ce qu’il sait faire le mieux. Dans le cas présent un hero-call, exécuté avec dextérité par Davidi Kitai. Ils sont nombreux à s'y essayer, mais peu y arrivent aussi bien que le triple champion WSOP.
Notre Belge préféré est au bouton avec A
T
, une main suffisante pour payer une relance venue d’UTG et payée par le cut-off (à gauche sur la photo). Le flop tombe
A3T
Davidi a floppé les deux paires max. Le relanceur initial ne veut pas miser : le cut-off s’en charge alors. C’est payé par Davidi et par UTG.
Turn Q. Check des deux adversaires de Davidi, qui se charge donc d’envoyer 6,000. UTG passe, tandis que le cut-off paie après un moment de réflexion.
C’est sur la rivière 3 que la température va monter d’un cran. Le cut-off checke, mais c’est pour mieux relancer à 21,500 après que Davidi ait misé un montant indentique au turn.
Davidi va longuement analyser tous les paramètres de la situation, notamment le fait que son adversaire vient de miser presque tous ses jetons, et qu’à l’inverse, un call perdant de Davidi le mettrait sérieusement en danger.
Comme je vous ai spoilé dès le titre, je vais le courte : Davidi va payer la mise après cinq bonnes minutes de réflexion et sera satisfait de voir son adversaire montrer KQ pour une paire transformée en bluff. « J’avais surtout peur de KQ et QJ », dira le Belge, qui pointe désormais à 117,000.
Par où t'es entré, on t'a pas vu sortir
Début de journée semé d’embûches pour
Victor Choupeaux, qui a bien du mal à trouver sa table dans la Pavillion Room après avoir oublié un petit point de procédure en fin de Day 1C. « Je ne savais pas qu’il fallait écrire son nom et la hauteur du tapis sur le reçu [raison pour laquelle Choop n’est pas apparu sur les classements officiels], et je me suis pointé ce matin sans me rappeler ou était ma table. Finalement, j’ai eu un éclair, le numéro m’est revenu. » Je demande à Choop s’il a manqué des mains à cause de son retard. « J’aurais bien aimé : j’ai perdu 30,000 durant les trois premiers coups. Avec As-Dame, je fais doubler un joueur qui me 4-bet à tapis avec les As, puis je rate un bluff. » Il reste tout de même 45,000 à Choop, plus de 40BB : son sort est très loin d’être scellé en ce début de Day 2C.
Au fait Choop, tu écoutes quoi là tout de suite ? « Le premier album de Schatrax, sorti en 1998. De la house à l’ancienne. » Car il faut savoir que Choop est un fin connaisseur en sonorités électroniques, occupant pas mal de son temps libre à se tenir au courant des tendances underground et pratiquer l’art du DJing. Jetez une oreille à Crokou, sa chaîne Soundcloud, pour découvrir quelques mixes de sa confection : ça vaut le détour.
Sans forcer
Nesrine Kourdourli ouvre à 1,500 au cut-off et se fait payer par la trilogie bouton/SB/BB. Le flop est plutôt anodin : 6
4
4
, mais la main n’ira pas plus loin : Ness remporte les jetons déjà au milieu avec un simple c-bet. La Française oscille aux alentours de 20,000/25,000, mais la situation pourrait rapidement s’améliorer si ses adversaires continuent d’être aussi coopératifs.
Tosques se paie une star
Départ canon pour
François Tosques. Le reg de Winamax (« francisco83 ») a en effet doublé son tapis durant le premier niveau, passant de 76,000 à 147,000 sans trop de difficultés, éliminant au passage une légende Américaine : Huck Seed, trois bracelets et le titre de Champion du Monde en 1996. « Il a un peu spew », sourit François me racontant une séquence de 3-barrel bluff où Seed mise flop, turn et rivière sur un board Roi-Roi-5-10-10, culminant avec une mise à tapis sur le dernier tour d’enchères. Avec son K
Q
, François n’est que trop heureux de payer, et encaisse un joli pot alors que Seed se lève, prend ses affaires et s’en va en maugréant.
Quelques minutes plus tard, nouveau gros pot : François 4-bet AQ avant le flop depuis la SB pour 8,800 après une relance (1,200), un 3-bet (3,100) et un call du bouton. La parole revient au 3-betteur qui renvoie la purée pour 15,600 au total. C’est payé par le Français. Le flop J74 est checké. Sur le turn K, François check/call 14,400 et trouve la couleur sur la rivière, une doublette du K. Une carte checkée par les deux joueurs : Tosques rafle la mise contre un T7 joué très aggro par son adversaire.
Pas de panique
Revigoré, autant psychologiquement que financièrement, par son podium dans l'Event 59 où notre collègue Aurélien Guiglini avait terminé deuxième, Yorane Kerignard n'est toutefois pas au mieux dans ce Day 2. Le Français a notamment perdu un pot 4-bet avant le flop avec une paire de 10, où il a ensuite pris la sage option d'abandonner sur le turn d'un tableau Roi-8-2-5 face à la pression de son adversaire. Des 48,000 possédés au début de la journée, il ne reste plus que 16,000 à Yorane qui a l'expérience pour gérer parfaitement cette zone d'inconfort.
Au galop
Parmi les chipleaders ftricolores à l'entame de la journée, Damien Lhommeau confirme en ce début de journée. Après une ouverture UTG à 1 250, le Team Pro PMU 3-bet UTG+2 à 2 800. L'action s'emballe lorsque la BB place un cold 4-bet à 7 100. Si le joueur Under The Gun passe, Damien s'acquitte de la somme. Le flop vient QJK. La BB avance une pile de jetons jaunes (7 000) avec un stack effectif de 25 000 environ. Le Français paye avant un check collectif sur la turn 6. Nouveau barrel à 12 000 de la BB, soit la moitié de son stack sur un 2 river. Embêté, Damien Lhommeau finira par payer, provoquant le muck de son adversaire. Avec son AK, Damien Lhommeau grimpe à 97 000.
Une valeur sûre
Rémi Castaignon avec un gros tapis : c'est une image qu'on a souvent l'habitude de voir sur le circuit depuis sa victoire à Deauville en 2013. Rémi a bénéficié d'une livraison adverse pour s'envoler à 130,000 dans ce Day 2. Un joueur a en effet jugé bon de se lancer dans une bataille de relances avec lui, jusqu'à aller à tapis avec Roi-9 sur un flop Roi-10-7. Le tricolore n'en espérait pas tant avec sa paire de 10 qui lui a donc permis de décaver un adversaire et d'empocher au passage plus de 30,000 jetons.
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