Level 14, comme 14 Français restants
Day 3 - Blindes 1 500/3 000 ante 300
Ce Main Event est en train de fondre à l’oeil nu ! OK, le rythme des éliminations n’est plus aussi élevé qu’en début de journée (2,5 joueurs la minute), mais on continue de perdre plus de 200 joueurs par niveau, si bien que les organisateurs se demandent si l’on ne va pas devoir arrêter la journée avant l’horaire prévu par le programme : il reste en effet moins de 860 joueurs avant le début de l’ultime niveau du Day 3, et la structure prévoit 693 places payées. Il est en tout cas hors de question de jouer la bulle ce soir : au Main Event, la tradition est de la faire sauter en début de journée, quand superviseurs et croupiers ont les batteries pleines pour gérer ce cap compliqué, plutôt qu’à la fin, quand tout le monde est lessivé.
Parmi les nombreux éliminés, on trouve hélas plein de Français...
Denis de justice
Après une intense bagarre tout au long de la journée, Thomas Denis a fini par quitter le tournoi à la suite d'une rencontre inévitable. Au cut-off, l'agressif chipleader de la table relance à 6 000 et le qualifié Winamax place un 3-bet au bouton à 16 000 avec une paire de dames. Lorsque le chipleader lui envoie 35 000, il n'hésite pas très longtemps avant de pousser son tapis de 100 000 mais est immédiatement payé par une paire de rois... Fin de l'aventure pour le Français qui échoue à 200 places de l'argent.
Le million, le million
Le premier joueur à passer la barre du million en jetons est un joueur du nom de Mehrdad Yousefzadeh. Son ancêtre à mélangé le sachet du Scrabble et tiré des lettres au hasard, je vois pas d’autre solution pour expliquer ce nom. Un joueur d’échecs Américain, d’après une recherche Google, et dont les premiers résultats sur le circuit poker datent de 2003, avec notamment un min-cash dans le Main Event en 2005.
On ne saurait pour l’heure expliquer comment Yousefzadeh a fait fructifier son tapis. Phil Ivey est assis à sa droite avec un tapis diminué, mais finalement pas de beaucoup : Ivey possède 330,000 en fin de Level 14, contre 500,000 en début de journée. Et 330,000, ça reste encore énorme alors que les blindes vont passer à 2,000/4,000, ante 500.
La mif se rebiffe
Derrière l'hécatombe française, deux tricolores ont réussi à doubler leurs tapis : les amis Clément Thumy et Yorane Kérignard.
Derrière une relance de Dan Smith second de parole à 7 000 et un 3-bet du bouton pour 15 500, Clément pousse son tapis de 44 000 depuis la petite blinde avec AQ. Dan passe mais pas le bouton, qui paie avec 99. Une Dame au flop assure au Français un double up à 100 000 jetons.
C'est un coup plus alambiqué qu'a joué Yorane (photo, à droite). Derrière une relance, il 3-bet depuis la grosse blinde à 19 000 et est payé. Sur un flop 78A, Yorane préfère check et son adversaire fait de même. Le Français envoie alors 21 000 sur un T au turn et est payé. À nouveau, il check une Q à la rivière et son adversaire lui demande son tapis de 44 000. Après réflexion, il engage la somme avec As-Roi. Bien vu, son adversaire bluffait ! Ce pot lui permet de grimper à 200 000.
Il connait la musique
Infatigable cet Arnaud Mattern, il en a vu d'autres il faut dire, lui qui écume le circuit pro depuis 2005. A tapis avec AA contre AK pour un pot contenant l'équivalent d'un tapis moyen, le Français a trouvé le moyen de perdre, son adversaire trouvant non pas trois piques, mais quatre piques sur le tableau !
Quelque peu endommagé, Arnaud est revenu à la force du poignet, multipliant les relances et empilant les pions. Il a notamment passé un bon petit bluff de derrière les fagots, plaçant trois belles banderilles avec 67 sur un tableau 6Q9AK, son adversaire abandonnant très rapidement sur la rivière. A deux heures du terme de la journée, Arnaud est donc bien en place avec un tapis de 330 000.
Déjà vu
Parmi les neuf finalistes du Main Event 2013, seuls deux sont encore en course : Amir Lehavot (plutôt short) et Mark Newhouse, confortablement assis derrière un tapis de 510,000. Rappelons que Newhouse avait été le premier éliminé de la finale, n’ayant pu jouer que quelques mains avant de voir disparaître son short-stack. En cas de finale cette année, il serait le premier November Nine a répeter son exploit. Mais il est encore un peu tôt pour y songer…
Le Brésil, c’est bientôt fini
La salle Brasilia vit ses dernières heures… On n’y trouve plus qu’une douzaine de tables, dont celle de Giuseppe Zarbo, dernier Frenchie (Italo-Frenchie, même) encore en course dans cette salle. Zarbo est plutôt gêné par la présence de Jon Turner à sa droite. « Il a gagné des millions en ligne », me dit Zarbo (pseudonyme « PearlJammer »). « Il était très calme toute la journée, puis il a changé de vitesse : il joue tous les coups. » Il ne les gagne pas tous, cependant : témoin cette main ou Turner 3-bet de petite blinde face au bouton, se fait payer, et envoie deux barrels sur AQ83 avant de checker sur la rivière, un 5. « Hauteur 9 », annonce t-il. Son adversaire empoche les jetons avec un petit KQ.
Quelques chip-counts dans la Brasilia :
Nick Schulman 70,000
Vladimir Schmelev 200,000
Jon Aguiar 100,000
Christina Lindley 50,000
Jon Turner 250,000
Brett Richey 180,000
Les Français sautent, sautent, et sautent encore
Autre sortie Française que l’on suspectait depuis quelques temps : Philippe Ktorza, confirmée par l’interessé via Facebook.
On peut probablement en dire autant de Benjamin Souriau, Eric Sadoun et Michel Akrich, que nous n’avons pas croisés depuis un bail.
Il ne reste donc probablement guère plus d’une quinzaine de Français encore en course à 150 places de l’argent (dont un joueur du Team et deux qualifiés Wina). Le chiffre le plus bas depuis l’édition 2008 du Main Event !
Tableau de bord
855 joueus restants (sur 6683 au départ)
Blindes : 2,000/4,000 ante 300
Tapis moyen : 235,000