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Ultimate Grinder... le Blog

Du dimanche 14 avril au vendredi 19 avril

Manub_ est l’Ultimate Grinder, l’homme aux tentacules, capable de jouer sur plus de 60 tables de poker en même temps tout en gardant son sang froid !
Il se lance un challenge multitabling et vous invite à vous mesurer à lui : sur 6 sessions, dans des formats et variantes différents, il jouera sur un maximum de tables en simultané et tentera de produire le plus gros volume de jeu possible.
Il commentera ici son challenge au jour le jour et postera des vidéos explicatives quand le temps le lui permettra !

Jour 1: MTTs

C’est parti! Voici une petite liste provisoire des MTTs auxquels je suis inscrit aujourd’hui; sachant que j’en rajouterai sans doute pas mal d’autres en cours de session.

GL à vous tous!

Bilan du jour 1

Je me suis donc lancé dès 15h dans un véritable marathon de tournois. J’en ai lancé au total 75, ce qui semble bien en dessous du maximum que d’autres ont pu jouer sur le classement:

https://www.winamax.fr/team-winamax_les-defis-des-pros_ultimate-grinder-1er-jour

Visiblement ce défi motive les plus tarés des multitableurs de Winamax!

De mon côité, j’ai du faire preuve de patience. Mes tournois se passent dans l’ensemble très mal au départ, je fais de nombreuses bulles et quelques mincash inconséquents. Arrive une première table finale dans un 6max à 3 euros dans lequel je finirai brillament 3eme pour environ 190 euros.

Cependant, j’étais toujours bien down sur la journée et je n’apparaissais même pas dans le classement à cause de mon ROI très négatif pour l’instant… De plus, le High Roller des Winamax Series à 1000 euros risque d’être fatal à une performance correcte sur les autres tournois tant il impacte sur ma journée.

Le high roller se passe très bien et je finis le jour 1 avec un peu plus que la moyenne. Il ne me reste alors plus que l’event 39, un 20 euros à 4707 joueurs. Je suis pas mal placé, 10eme sur 50, et compte sur un deep run pour sauver la journé, tout en me gardant le high roller comme dernière chance.

J’arrive à me maintenir dans le top 10 puis grinde peu à peu les paliers jusqu’à arriver chip leader en table finale. Un rapide calcul plus tard, je réalise qu’il me faut une 5eme place pour être sûr de finir la journée positif et donc sans pénalités au classement du défi.

Mais on ne se retrouve pas en TF d’un event des Series sans se donner comme devoir de jouer la gagne! Un peu de grind et quelques rencontres bienheureuses plus tard, nous ne sommes plus que trois: c’est très serré entre moi et mon co-chip leader tandis que le 3eme traine un peu plus loin derrière. Après une tentative de deal avortée par le short stack, ce dernier se fait sortir et je me retrouve en tête à tête avec le tiers des jetons.

Assez vite le HU tourne à mon avantage: sur mon premier 3bet avec AQo, mon adversaire fait tapis pour très cher. Je paie dans la seconde car un tel overbet est un aveu de faiblesse et que ma main est favorite contre cette range. Mon adversaire retourne AJ et je gagne le 70/30. Après quelques échauffourées postflop et une légère remointée adverse, j’arrive à le mettre à tapis avec TT. Il a encore AJ… Et rate ses outs!

Commencer mon challenge par une victoire dans un gros tournoi pour 15k€, je n’avais pas osé en rêver!

Concernant le multitabling, la journée fut globalement sans accrocs. Je suis monté au max à une vingtaine de tables; ce qui n’a rien d’exceptionnel en tournoi. J’ai pris la décision de ne pas tout jouer, en laissant tomber quelques tournois à 3 euros et moins et la plupart des satellites. Le ROI positif final me plkace à la 4eme place du classement pour la journée, mais ca peut encore évoluer dans la nuit…

Demain, je tâcherai de faire une première session de cash game full ring en micro limites dans l’après midi avant de faire une pause pour jouer le jour 2 du high roller à 20h.

Bon grind à tous, à demain!

Bilan du jour 2:

Mes plans ont été contrecarrés aujourd’hui.

Je comptais faire une session avec le maximum de tables micro, limiter les dégats en cas de perte et passer au classement. Je me suis posé dans l’après-midi sur 77 tables, battant ainsi mon record personnel. Malheureusement; comme vous le verrez dans la vidéo que j’ai faite, ca s’est plutôt mal passé.

Observations:

  • ma « zone de panique » (mislicks; misreads) commence aux alentours des 60 tables de full ring.
  • même si ca restait à peu près gérable, ces conditions font que je ne peux probablement pas être gagnant avec ce volume horaire.

J’ai perdu 10 buy-ins au total en 3k mains sur une heure, annihilant ainsi mes efforts avec le malus. Alors oui, j’ai run bad, 5 caves sous l’ev qui me bloquèrent l’accès au top 100, mais ce n’est pas la leçon principale du jour.

Un souci de plus: j’avais le day 2 du High Roller en soirée et ce tournoi au prize pool gigantesque à naturellement pris le pas sur le défi (pas envisageable de mutlitabler 60+ tables et de suivre le tournoi en même temps!). J’ai tenu jusqu’à la 11eme place, une semi-déception qui m’a en outre fait dépasser la limite quotidienne pour remplir les conditions du défi.

Ce premier faux pas après l’euphorie d’hier est un petit contretemps dont je sors mieux informé sur mes capacités à mass-tabler. En conséquence, je vais revoir un peu mes objectifs de volume à la baisse afin de jouer juste au bord de ma zone de panique. Je mettrais en place ces ajustement dès la prochaine étape du défi, en CG LNHE shorthanded.

Il semblerait qu’il y ait des soucis de mise à jour de vos mains dans le classement du défi. L’équipe du support est prévenue et se penchera demain sur le problème, le bug de vendredi soir étant évidemment prioritaire. Rassurez-vous, vos mains ne sont pas perdues et si vous méritez votre qualification pour la finale, vous l’aurez.

A demain pour la suite!

Bilan du jour 3:

Aujourd’hui c’était le moment de retourner à ma variante préférée, le cash game no limit hold’em shorthanded.

J’ai joué deux sessions:

  • une « soft » de 40 tables de NL2 pendant laquelle j’ai fait 2279 mains entre 19h et 20h et gagné 5 buyins
  • une « hard » de 54 tables de NL2, j’ai dépassé les 3000 mains mais perdu 7 buyins. Cette 2eme session rapporte donc moins de points que la première.

A moins q’une ultime mise à jour ne change le classement, je termine cette journée en 2eme position. Après la 3eme place de dimanche, et malgré la 78eme place d’honneur d’hier, sans compter les succès en tournoi, je suis pour l’instant relativement satisfait.

L’intérêt primordial de ce challenge m’apparaît maintenant comme une évidence. Le but n’est plus de jouer plein de tables pour prouver qu’on peut le faire, mais de mesurer à partir de combien de tables s’installe l’inconfort, puis la panique partielle, puis la panique totale. L’objectif est bien sûr de trouver le début de la zone de panique et de s’y installer afin de s’y habituer progressivement.

Ce petit tableau représente mes impressions sur les trois premiers jours du challenge. Je vous encourage à faire des essais et à remplir le votre afin de savoir quelles sont vos limites actuelles.

  • Ennui : vos prenez si peu de décisions que votre esprit cherche à s’affairer ailleurs (web surf, télé…)
  • Optimal: vous prenez suffisamment de décisions pour être concentré et jouez votre A-game sur toutes les tables
  • inconfort: vous arrivez à gérer les décisions essentielles mais commencez à perdre des informations et à prendre certaines décisions importantes sans réfléchir suffisamment
  • panique partielle: vous arrivez à gérer à peu près mais vous commencez à faire beaucoup de misclicks et vous n’arrivez plus à suivre grand chose
  • panique totale: vous faites quasiment n’importe quoi et prenez vos décisions dans un semi-hasard chaotique

Un détail amusant quand on joue en pile est qu’on ne voit jamais les showdowns. Certains présentent ca comme un désavantage mais moi je trouve ca génial! Certes, on perd l’info sur ce qu’avait l’adversaire à l’abbattage, mais on y gagne la certitude de ne jamais tilter!

Il est ainsi possible de jouer au poker de manière totalement rationnelle et sans laisser les émotions s’en mêler. Il suffit de ne regarder le bilan comptable qu’à la fin de la session, et d’étudier les hand histories et les stats des adversaires dans le tracker afin de faire les ajustements requis pour la session suivante.

Cet aspect me plaît beaucoup car éliminer le tilt et orienter tout son esprit vers uniquement les décisions à prendre est un peu le graal, j’objectif du joueur de poker qui aspire à la perfection. Jouer de cette manière permet d’en avoir un aperçu et, qui sait, de réduire sa propension à tilter. En effet, si on entraine son esprit à ne prendre en compte que les décisions sans jamais s’inquiéter du résultat, j’imagine qu’il est possible de développer une réelle indifférence pour ce dernier.

C’est tout pour aujourd’hui, demain je pars à l’attaque du PLO et compte procéder de la même manière qu’aujourd’hui. Une session soft et une session hard. Le nombre de tables dans chacune est encore sujet de réflexion…

Bilan du jour 4:

J’ai souffert!

Pour faire court, j’ai surestimé mes capacités à multitabler le PLO.

J’ai joué trois sessions:

  • une pleine sur 23 tables en shorthanded
  • deux moitiés de sessions sur 18-20 tables

J’ai perdu sur les trois sessions, en runnant de manière assez moche (8 buyins sous l’ev) mais tout de même… J’ai clairement ressenti le début de la panique au delà de 12 tables.

Le PLO est beaucoup plus dur à multitabler car:

  • les situations et la force de notre main sont plus dures à identifier
  • le jeu se déroule plus souvent postflop
  • le pot limit empêche le all in en overbet qui met fin aux actions sur cette main (ca n’a l’air de rien mais ça rajoute pas mal de clicks par rapport au hold’em).

Une autre observation intéressante: tout comme au hold’em, j’ai du me forcer pour jouer plus tight, car l’impression de rater trop de petits spots normalement ev+ me frustre beaucoup. Avec le multitabling massif, ces situations deviennet pourtant ev- …

En dépit de cette contre performance, j’ai appris que ma tolérance au mass tabling en PLO est bien plus faible qu’imaginée. Je termine également en 6eme position au classement à cause du grand nombre de mains jouées (meilleur total) mais clairement handicapé par le faible résultat. Ca ne me console guère car le but exprimé était désormais de progresser en multitabling sur chaque variante et j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup avancé aujourd’hui.

Demain j’attaque les sit and go sur lesquels j’ai plus d’expérience en basses limites. J’espère mieux figurer!

Bilan du jour 5:

Routine et expérience

J’ai eu une session sit and go beaucoup plus confortable que les sessions de cash game précédentes.

La raison principale, comme je l’explique dans la vidéo que j’ai réalisée (ainsi que d’autres qui seront diffusées à la fin du défi), est que c’est avec les sng que j’ai monté ma bankroll lors de ma première année sérieuse comme joueur de poker. Je suis rompu à la stratégie optimale des sit and go petite limite et c’est probablement par ca que je recommencerai si je devais repartir à zéro.

Mon unique session a été réalisée sur 39 tournois en une heure, pour un bilan financier positif de 13 buy-ins; et termine ainsi 6eme du classement du défi. J’ai fait beaucoup moins de misclicks et pris plus de décisions dont je suis satisfait. J’avais prévu de refaire une session en soirée pour essayer d’améliorer le score mais un contretemps imprévu m’a éloigné de chez moi.

La raison première de cette sensation de confort tient non seulement en l’expérience que j’ai accumulé dans ce format de jeu, mais aussi en la nature des sit and go, un terrain véritablement propice au multitabling pour plusieurs raisons:

  • on peut jouer tight les premiers niveaux sans que cela soit une grosse erreur exploitable
  • les décisions se font surtout en push/fold à partir du milieu du tournoi
  • seule la bulle est un moment stratégiquement compliqué mais les décisions peuvent tout de même se prendre en un clin d’oeil avec l’entraînement
  • certaines déclinaisons des sit and go, comme les déglingos ou les double or nothing (mais pas les sng hu ou 6 max), sont encore plus facile à synthéiser stratégiquement.

C’est l’heure de mettre à jour de mon petit tableau :

Demain, je tenterai de finir ce défi en beauté avec une variante que je pratique souvent pour le fun mais que je n’ai jamais sérieusement envisagée pour un multitabling rentable: le sit and go en tete-à-tête.

Gnight!

Bilan du jour 6

Disclaimer: Winamax et l’auteur de ce blog nie leur responsabilité toute blessure provoquée par un multitabling déraisaonnable pendant ce défi. Par exemple: vous vous êtes foulés le poignet, vous avez chopé de l’arthrose dans les doigts, votre nez saigne, vos oreilles sifflent et vos yeux pleurent? C’est normal. Tout ira mieux sous quelques jours. Pas la peine d’écrire au support. Ou alors pour rigoler.

Et voilà, c’est déjà presque terminé!

Nous sommes tous venus à bout des six épreuves terrifiantes du défi ultimate grinder! Les retours sont plutôt positifs, il semblerait que vous aimiez bien cliquer sur des boutons toute la journée. Je ne vous jette pas la pierre, moi aussi.

Bravo donc à tous les qualifiés pour la finale. Rendez-vous le premier mai pour un petit plaisir sur 12 tables de MTT doté de 6k euros. Vous avez tout le temps de vous remettre.

Pour cette dernière journée, j’ai choisi de disputer des heads up déglingos. Un choix logique somme toute vu que le but était, une fois n’est pas coutume, de faire le plus de volume en une heure.

J’ai joué deux sessions, une perdante de 72 tournois pour commencer (qui me plaçait tout de même dans le top 10) et une gagnante en pur GOD MODE pour finir, sur 75 tournois. Je termine donc à une honorable 3eme place.

Voici le tableau final de mes zones de confort ainsi que mes places dans chacune des épreuves.

Même si je ne finis premier dans aucune épreuve, je trouve que je m’en suis pas trop mal sorti. En tout cas, j’ai appris un certain nombre de choses.

  • J’ai découvert le monde des mass-tableurs de micro. Vous êtes des grands malades. Gros respect pour ce skill développé à la force du poignet (littéralement). Je n’étais pas de taille! Un grand bravo donc aux six vainqueurs des classements quotidiens contre lesquels la lutte fût âpre mais qui m’ont fait me sentir impuissant:

Francois Lek, le grinder de duels qui tire plus vite que son ombre.
Rush38 ; vainqueur de la journée en sit ang go full ring et de la journée en PLO! Très belle performance. Tenons-nous là le meilleur multitableur de Winamax?
Zlatan_FTW, 2815 mains de hold’em en une heure?!? Herregud!
SCNicolas, facile vainqueur de la journée en CG Full ring.
Ultimodragon, bourreau des MTTs avec 122 tournois disputé dimanche. Je savais même pas qu’il y en avait autant!

  • Cela confirme ce que je pensais au départ, à savoir que le multitabling est un skill qui s’apprend et se perfectionne.

  • J’ai pu ainsi mettre à jour mes différentes zones de confort et je sais désormais avec combien de tables je dois travailler pour progresser. Et aussi à combien je dois m’arrêter pour éviter ça:

  • les épreuves dans lesquelles j’ai le moins bien réussi sont le PLO et le CG Full Ring. Ce sont les deux variantes dans lesquelles j’ai le moins d’expérience online en micro. J’ai eu les yeux plus gros que le ventre sur le nombre de tables. J’ai paniqué, j’ai été puni. La leçon à en tirer est: avancez avec précaution si vous voulez multitabler quelque chose de nouveau.

Je diffuserai bientôt quelques vidéos de mes sessions. Il y aura du spectaculaire, du rigolo, du nullissime, beaucoup de clics, presque autant de misclicks et quelques conseils stratégiques valables perdus au milieu.

Enfin, sachez que nous réfléchissons à comment rendre ce genre de défi permanent pour récompenser l’acharnement des meilleurs multitableurs. Si vous avez des suggestions, n’hésitez pas!

Le premier mai, ca va grinder.

A bientôt et bon jeu à tous,
ManuB