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Top 5 : les victoires françaises sur l’EPT

Depuis la création de l'European Poker Tour, les joueurs tricolores ont gagné 12 fois le Main Event du prestigieux circuit. On refait les matches, à la sauce Winamax.

Top 5 FBK

L’European Poker Tour et la France, c’est une histoire d’amour qui dure. Depuis la première édition du circuit en 2005 et jusqu’à la saison 2024, les Bleus se placent en 4e place des pays ayant raflé le plus de Main Events : 12 pour être exact, en incluant les vainqueurs du PokerStars Championship, le branding qui a remplacé l’EPT pendant un an. Et ce, grâce à des profils de joueurs divers et variés : des jeunes loups issus des tournois en ligne aux vieux loups de mer des tables en dur, les Tricolores ont su régulièrement faire parler le french flair.

Bon, ce ne fut pas trop le cas au dernier EPT Paris, pourtant organisé sur leurs terres, mais qu’importe : alors que se profile une étape monégasque souvent fertile pour les Bleus, on a décidé de rendre hommage à ces joueurs ayant écrit la belle histoire du poker français. Pour cela, on a classé ces douze moments immortels en cinq catégories. Parce que la France, ce n’est pas que la Team Poulidor. Allez, le jour de gloire est arrivé.

Les vieux briscards

Perrault

Gilbert Gross, Claude Cohen et Patrick ■■■■■ ont ouvert la voie : en gagnant chacun un bracelet WSOP avant les années 2000, bien avant l’avènement du poker dans l’Hexagone, ils ont montré que les Français étaient capables de briller sur les plus gros tournois de la planète. Et les Bleus l’ont confirmé dès la première saison du circuit EPT : en mars 2005, à Vienne, c’est Pascal Perrault qui s’impose sur le Main Event, remportant la somme de 184 500 €. Figure bien connue des cercles de jeux parisiens depuis les années 1990, considéré comme une référence française à l’époque - ses premiers résultats référencés datent de 1995 ! -, "PP The Bandit” (ou « Triple P », l’un de ses autres surnoms) ouvre ainsi le palmarès français d’un circuit qui constitue déjà un rendez-vous incontournable en Europe. Pascal confirmera avec quelques autres places d’honneur les années suivantes.

Boubli

On ne le sait pas encore, mais 2005 sera une année faste, toujours la plus prolifique à l’heure actuelle : à Barcelone quelques mois plus tard pour le coup d’envoi de la Saison 2, c’est un autre vétéran parisien qui s’impose, Jan Boubli. Les grandes stars de l’époque, Patrik Antonius et Gus Hansen, qu’il domine en finale, ne peuvent jouer que les faire-valoir, alors que six Français terminent dans le top 15 de l’épreuve. 2005, la seule année calendaire, donc, où deux titres EPT sont tombés dans l’escarcelle des Français, même si le nombre d’étapes au programme était plus élevé durant les premières années du circuit.

Benzimra

Des profils typiques de la vieille école, que l’on reverra moins par la suite au sommet des classements EPT, à l’exception notable de Christophe Benzimra. “Amateur éclairé”, il aurait tout aussi bien pu se retrouver dans la cinquième rubrique de cet article. Mais sa victoire, obtenue alors qu’il facture déjà 47 ans, date des années 2000, alors va pour les anciens. Le trophée, Christophe le soulève ainsi à Varsovie lors de la saison 6, en 2009, pour un gain de 358 645 €. Jouant “pour le fun”, comme il le déclare à nos reporters, il prouve surtout que les joueurs formés aux joutes du live sont loin d’être largués au sein d’un pool de plus en plus squatté par les grinders ultra-techniques issus du poker online.

Les révélations

Castaignon

Et les grinders online, justement, il y en a évidemment un paquet en France. Si certains sont rapidement mis sous le feu des projecteurs, via des contrats de sponsoring, les médias poker et donc leurs résultats live, d’autres multitablent dans l’ombre. C’est d’autant plus vrai avant l’ère des réseaux sociaux, quand Rémi Castaignon remporte l’EPT Deauville 2013. Connu à l’époque du seul cercle des joueurs en ligne, “lacaste32”, qualifié sur Winamax, ne vit pourtant pas du poker à l’époque : mais cela ne l’empêche pas de dominer un tournoi où il commence la finale avec plus de 40% des jetons en circulation, profitant d’une TF sans pro à affronter mais avec de solides joueurs de live à dompter. Une très grosse perf, qu’il confirmera notamment en atteignant sa seconde finale EPT l’année suivante, terminant 7e à Prague.

Sow

Kalidou Sow non plus n’est pas un joueur pro, même s’il voyage sur le circuit entouré de nombre d’entre eux : mais quand le Francilien se présente sur le Main Event du PokerStars Championship Prague en 2017, il est tout de même déjà un régulier des tournois à 1 000 ou 2 000 €. Mais de là à remporter l’un des Main Events les plus fréquentés du circuit EPT pour 675 000 €, devant un parterre de top regs américains et européens… Et ce, tout en décontraction et en good run, ce qui lui permettra d’intégrer rapidement le Team PokerStars.

Dumont

Nicolas Dumont fera encore plus fort l’année suivante : lui, c’est l’EPT Monte-Carlo qu’il remporte, dans ce qui était encore considéré à l’époque comme la finale du circuit, devant tous les meilleurs joueurs d’Europe, et parfois du monde. Le tout pour son premier tournoi live à ce niveau, même si le Francilien semblait détenir la recette du succès : « J’ai suivi les traces de Davidi Kitai. Je vous conseille de faire un enfant, ça rapporte ! »

Wiciak

Dans cette catégorie, on peut aussi citer Simon Wiciak. Révélation en live, oui. Car sur les tournois en ligne, celui qu’on connaissait sur Winamax sous le pseudo de ”LURAKEN” est déjà une référence au moment d’entamer l’EPT Barcelone 2023. Où il signe, après avoir été poussé a re-entry le Main Event, un premier exploit sur les tables en dur, dominant avec éclat un field XXL en concluant par un énorme hero call. Suffisant pour devenir quelques mois plus tard le nouvel ambassadeur français de la marque au pique rouge, et confirmer son statut de valeur montante du poker tricolore.

La consécration

ElKY

Il n'a fallu que quelques années à ElkY pour devenir une référence. En France, mais aussi dans le monde, ajoutant à ses exploits online une seconde place sur un Main Event EPT, obtenue début 2007 à Copenhague. En fait, on attendait juste que Bertrand Grospellier devienne tout simplement l’un des meilleurs joueurs de tournois de la planète. Un statut qu’il touche du doigt en 2008, sur le circuit EPT d’abord, pour ce qui constituait l’étape exotique du circuit : la PokerStars Caribbean Adventure, son field dantesque (pour l’époque) de 1 135 joueurs et sa nuée de qualifiés online (plus de 700 sur ce tournoi). Car la star, au moment de débuter la table finale, c’est bien ElkY, qui s’annonce en favori et ne va pas décevoir les observateurs.

En pleine confiance, souverain de bout en bout grâce à un jeu agressif modèle, et malgré la présence de David “The Dragon” Pham en finale, le Lorrain s’impose : il remporte pas moins de 2 millions de dollars, un gain là aussi mirifique pour l’époque, lors du plus gros tournoi organisé en dehors des WSOP. De quoi devenir définitivement une légende. Cette victoire, c'est bien une consécration comme on l’écrira dans notre reportage, et une confirmation pour celui qui devient alors le visage du poker hexagonal (avec l'icône Patrick ■■■■■ bien sûr) : à partir de là, c'est lui qui se fait inviter pour parler poker sur les plateaux télés, et qui incarne le règne des grinders tricolores. “Tu connais ElkY ?” deviendra vite la nouvelle question posée par les néophytes au moment de parler poker. La même année, ElkY s'offre aussi un Main Event World Poker Tour, avant de vivre une année 2009 tout aussi prolifique. Alors, c’est qui le patron ?

Les W

Mattern

ElkY, ça s’est donc passé en janvier 2008. Mais devinez qui, quelques mois auparavant, s’était aussi imposé sur un Main Event EPT ? Un autre Français pardi, en la personne d’Arnaud Mattern. Fraîchement intégré au tout jeune Team Winamax, créé seulement trois mois auparavant, « Frenchkiss », qui détruisait déjà les tables de cash-game online notamment, remporte à Prague plus d’un demi-million d’euros après un deal à trois. Il offre à cet instant une victoire à un pays qui commençait à se lasser des deuxièmes places à répétition… Mais surtout, Arnaud ouvre ainsi de fort belle manière le palmarès en tournoi majeur d’une équipe pro amenée à devenir la meilleure du monde. Et ce palmarès, il sera encore embelli en 2012 sur ce même circuit EPT…

Lacay

Une année vraiment magique, qui débute par le titre du génie belge Davidi Kitai à Berlin. Entre-temps, le Team a aussi collectionné les résultats d’envergure, emmené notamment par un joueur aussi doué qu’insolent : Ludovic Lacay. Demi-finaliste du Main Event WSOP, double finaliste WPT sans oublier d’autres TF à foison, grinder online à succès, référence sur le plan technique du jeu… Il ne manque alors qu’une chose à « Sir Cuts » au moment d’aborder l’EPT San Remo 2012 : un titre majeur. Une anomalie qu’il va s’appliquer à corriger, s’imposant à 27 ans de manière nette et sans bavure, comme l’écrivait Benjo. Comme pour ElkY, il s’agit là d’une vraie confirmation, et une consécration pour un précurseur qui avait déjà un temps d’avance, avec une philosophie détachée au maximum du résultat, au profit du jeu. Les meilleurs s’en inspireront, alors que Ludovic voguait déjà vers d’autres destinées hors poker… On attend maintenant le prochain titre EPT du Team W !

Les plus improbables

Cohen

Quand on est sympa, on les appelle les joueurs de live. Et s’il fait indéniablement partie de cette caste, Lucien Cohen est loin d’être le représentant le plus connu de cette caste au début des années 2010. Mais à l’EPT Deauville 2011, pour ce qui constitue seulement son second résultat enregistré en live, “Ratman” gagne rien de moins que le plus prestigieux des tournois français, pour un gain mirifique de 880 000 €, devant le futur champion du monde Martin Jacobson… avec un style de jeu bien à lui. Lulu, c’est l’école du check/raise pour info, du trashtalk à tire-larigot, et un rat en plastique en guise de card guard… Pour ce joueur amateur, le poker reste un pur loisir, qui est devenu subitement très lucratif. Il réussira d’ailleurs un autre exploit sur le circuit EPT, avec la victoire du Main Event Estrellas à l’EPT Barcelone 2023. Un doublé de légende réussi, pour l’anecdote, par un seul autre joueur : un certain Adrián Mateos. Au-delà des sacres attendus de la première grosse génération de grinders online, le titre de Lulu prouve alors une chose : tout le monde peut remporter un beau tournoi de poker, et l’expérience aux tables en dur est aussi un sacré atout face aux techniciens du No-Limit Hold’em…

Montury

L’expérience, c’est aussi un filon dont peut se prévaloir Jean Montury, au moment où il se présente aux tables de l’EPT Malte 2015. Fort de quelques années à rouler sa bosse sur les tournois français et européens, avec de beaux résultats à la clé, cet ancien champion de billard s’est fait un petit nom, et sa présence sur un Main Event EPT n’est pas du tout une surprise. Ce qui sera étonnant, en revanche, c’est qu’il parvienne à remporter le tournoi ! Et de quelle manière : domptant un field de 895 joueurs, Jean vient à bout de son compatriote Valentin Messina au bout d’un heads-up mémorable, étalé sur plus de six heures, et immortalisé par l’une des photos les plus saisissantes de l’histoire du poker. L’EPT Malte 2015 : sans aucun doute l’un des tournois les plus marquants du poker tricolore. Alors, à quand le prochain titre ?

Et vous, quelle victoire française sur le circuit EPT vous a le plus marquée ? Réagissez sur nos réseaux !

Rendez-vous samedi 27 avril pour notre coverage de l'EPT Monte-Carlo !

Crédit photos
ElkY : Chris Hall/www.blondepoker.com
Montury : Neil Stoddart/PokerStars

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