Team Pro Experience : rencontre avec Nicolas 'KOT0', son premier vainqueur
Par Flegmatic
En gagnant une finale maîtrisée, un jeune amateur francilien va vivre une semaine au sein de la meilleure équipe du monde début 2024, lors de l'EPT Paris. Et attention : Nicolas est ambitieux !
"J'ai du mal à réaliser, nous a confié Nicolas par téléphone la semaine dernière. Être entouré, représenter le Team, ça veut dire quelque chose pour moi, ça a du sens." Il faut dire que cette ambition, le natif de Villiers-sur-Marne la cultive depuis longtemps. "C'est un peu bizarre à dire, mais j'y pense depuis tout petit. On a toujours joué aux cartes à la maison. D'abord, je regardais mes parents, puis j'ai commencé via des tournois gratuits dans des clubs de vacances, et dès mes 18 ans, j'ai créé mon compte sur Winamax." Très vite, il s'essaie à différents formats. "Au début, je jouais principalement en tournois, avec quelques sessions de cash game live en parallèle. Le live, c'est ce qui me plait le plus." Aux tables des clubs de jeux parisiens, il s'amuse alors à jouer de son image. "J'étais le jeune aggro ! Il faut dire que j'aime beaucoup bluffer et montrer mes cartes, pour ensuite changer de stratégie. Passer un bluff en live, c'est une sensation unique."
Aujourd'hui, Nicolas continue d'alterner entre MTT et cash game, aux tables moyennes limites (10/20/50 €), "avec quelques shots à 125 €". Mais il nous le dit sans ambages, cette Team Pro Experience représentait pour lui "le challenge de la dernière chance. Une ultime occasion de prouver à mes parents que j'ai un petit potentiel dans le poker. Je vois donc ça un peu comme un signe. Surtout que le CDD alimentaire dans lequel j'étais venait d'arriver à son terme. Dans la foulée, je suis parti une semaine en vacances à Séville. J'en ai profité pour jouer le Main Event ESPT à 1 100 €. Je voulais me faire ce petit plaisir hors bankroll. Bon, j'ai mis deux bullets, fini chipleader de mon Day 1, pour me faire sortir à cinq places de l'argent. Mais je ne me suis pas senti inférieur au reste du field."
Car outre l'agressivité cartes en mains, ce qui caractérise Nicolas, c'est la confiance. Il a beau n'avoir joué en tout et pour tout que deux tournois live - "dont un ITM au Club Montmartre" - et aucun de l'envergure d'un Main Event EPT, il pense "avoir un rôle à jouer. Je me retrouve dans le profil de Pierre Calamusa. Je me souviens notamment de son dernier épisode de Dans la Tête d'un Pro aux Bahamas. Moi aussi, j'ai cette capacité de pouvoir monter de gros stacks rapidement, avec plus de difficultés à tenir dans la longueur. Je vais donc essayer de calmer un peu ma nature agressive, de récolter le maximum de conseils. D'ailleurs, aujourd'hui, je prends le temps de me reposer, de réaliser ce qui m'arrive, mais dès demain, je me lance dans un véritable camp d'entraînement !" Avec tout ça, les ambitions sont claires. Nicolas ne se présentera pas sur ce Main Event dans la simple optique de passer le Day 1 ou même de juste entrer dans les places payées, mais bien "pour gagner !" Même le côté éventuellement marathon d'un tournoi sur une semaine ne l'effraie pas. "J'aime bien, je le prends comme un challenge supplémentaire."
En parlant de challenge, avant d'en arriver là, il y en avait justement un à gagner. Du lundi 20 au samedi 25 novembre, l'objectif était de devancer chaque soir Mehdi Chaoui sur au moins un des quatre tournois à 5 € programmés, pour gagner le droit de revenir jouer ce(s) même(s) tournoi(s) le lendemain. Les joueurs classés devant Mehdi samedi soir gagnaient ensuite leur place pour une finale offrant à son vainqueur le fameux package Team Pro Experience. "Le premier soir, je me suis qualifié sur le 4-max et le 6-max Turbo, et après le deuxième soir, il ne me restait plus que le Turbo. Plusieurs fois, je me suis retrouvé très short. J'avais toujours un œil sur Mehdi, je ne voulais surtout pas bust avant lui. J'ai vraiment joué le côté Survivor à fond !" Une fois arrivé en finale en revanche, tout s'est déroulé à la perfection. "Honnêtement, c'était tout droit. Je suis resté premier ou deuxième en jetons quasiment tout le long. À chaque pause, je prenais une grande respiration. Je me répétais en boucle 'C'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens.' Terminer quinzième, septième ou deuxième, ça ne me rapportait rien !" Nicolas continue donc d'appliquer un maximum de pression, jusqu'à arriver en finale avec 114 blindes, soit plus de trois fois le montant de son plus proche poursuivant. "J'ai perdu quelques flips, je crois que je suis passé deuxième en jetons à un moment, mais j'ai gardé ma stratégie jusqu'au bout. Arrivé en heads-up, j'ai appelé mon père pour qu'il vienne voir. Il m'a un peu calmé, mais j'en étais convaincu : c'était mon tournoi !"
Nous ne souhaitons maintenant qu'une chose à Nicolas : conserver cette attitude et cette réussite du 19 au 25 février prochain au Palais des Congrès de la Porte Maillot de Paris, et savourer du mieux possible cette expérience unique au sein de la meilleure équipe professionnelle de poker au monde. "Vous allez apprendre à me découvrir !," conclut notre grand vainqueur. Nous voilà prévenus.
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