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Pot Control contre Pot Building

JSC: Pot Control contre Pot Building
Vers un classement de pattern …

C’est une confrontation qui me taraude depuis quelques jours. J’attendais juste d’avoir les idées un peu plus claires pour en faire un article. Encore une fois, n’attendez pas de moi que je vous livre de superbes conclusions : je n’en ai pas. Juste encore plus d’interrogations :smiley:

Manipulation du pot

C’est un concept auquel on doit sérieusement réfléchir passé un certain stade. Une fois que l’on connait (et utilise!) les ranges de départ, utilise la position et exploite quelques profils de joueurs, nous devons je pense nous intéresser à la manipulation de la taille de pot.

Pourquoi faire ? Pour jouer un pot dont la taille s’accorde avec notre main.

Comment ? Atteindre le SPR cible est un bon premier pas, ne pas franchir de seuil de commitment avec une main moyenne en est un autre, ne pas checker avec un semi-monstre pour piéger l’adversaire fait aussi aussi parti des petites erreurs post-flop qui coute un max (ce n’est pas en checkant qu’on build les plus gros pots amha :smiley:slight_smile:.

Le but de cet article n’est pas de réfléchir à quand/comment contrôler vs. quand/comment se commiter mais de voir les différents cas en action l’un contre l’autre…

Confrontations

Supposons une table short-handed (ou full ring on s’en fout, mais comme je joue essentiellement short-handed c’est l’exemple qui m’arrange) avec des joueurs moyens à bons. pas d’excellents joueurs ou de très mauvais. Non. Une table bien moyenne avec son lot de tight weak et loose agressive …

Un relanceur pre-flop et un caller dans le field. Les blinds ont foldé. le stack effectif est plutôt deep (supposons 100BB comme d’hab).

dans un cas le relanceur aura la position et dans l’autre pas, mais peu importe, je ne crois pas que cela va fondamentalement changer le cadre de la discussion. Même chose sur les styles respectifs des joueurs, qu’ils soient tights, weak, loose. On supposera toutefois qu’ils sont agressifs (supposition ô combien forte :smiley:slight_smile:.

Dans ce genre de confrontation, chacun aura sa propre approche du pot non ?
Le tireur souhaitera le garder petit, pour que la prochaine carte ne coute pas trop cher et qu’il puisse, le cas échéant, bénéficier d’implied intéressante.
Le floppeur de quinte chronique voudra par contre un gros pot, donc cherchera à se commit ASAP.
Etc…

En gros, si je raisonne en terme de Pot Control vs. Pot Building, on aura les confrontations suivantes (il faut lire R= comme la volonté du raiser pre-flop et C= comme la volonté du caller):

* <strong>R=Pot Control, C=Pot Control</strong> : R a touché (ou pas) petit et C semble intéressé par le pot mais sans pour autant avoir une grosse main. Les deux semblent avoir un accord tacite pour aller au showdown (du moins voir les cartes pas cher). Typiquement un pattern check/call flop, check turn, blocking bet ou check/call à la river pour un caller OOP et bet au flop, check behind (weak quand même non ?), call / value bet à la river pour le relanceur.

  Si la relance PF fait 4BB, le pot fait 9,5BB sur le flop, 21BB sur le turn (en misant 6 sur le flop) et peut-être 28BB au showdown en misant 7 en blocking bet pour le caller OOP ou en value bet pour le raiser... il reste alors (100-4-6-7) = 83. Les joueurs ont engagé ~20% de leur stack sur cette main. Cette ligne doit nous amener quand même au plus gros des petits pots non lol?

  La plupart du temps le pot sera plus petit et il n'y aura pas de showdown, C ou R n'ayant rien touché, R en <em>continuation bet</em>, C en <em>floating</em>, etc.. et ca va folder sur le flop, sur la turn voir à la river pour les draws les plus recalcitrants (nos meilleurs amis :wink: ).

  Les cas médiants appartiennent pour moi à la catégorie <em>Pot Control contre Pot Control</em> car ce n'est pas parce que l'on souhaite garder un pot petit qu'il ne faut pas faire de la value sur une street ou deux. Typiquement on retrouvera les confrontations TPTK contre TPGK (domination) avec bet de protection sur le flop / check pot control sur la turn / value bet à la river.

  Ces confrontations sont aussi, intuitivement, les plus nombreuses : on a plus rarement l'occasion de flopper un semi-monstre qu'une paire :wink:


* <strong>R=Pot Building, C=Pot Control</strong> : à moins d'implieds énormes, c'est un cas facile : C va folder soit sur la turn, rarement il verra la river.

  On retrouve les patterns R bet/bet/bet. Plus rarement bet/check-raise/bet puisque C aura une tendance à check behind sur la turn pour garder le pot petit :wink:

* <strong>R=Pot Control, C=Pot Building</strong> : confrontation un peu plus rare et dans laquelle le R a une main de type TPTK et C une main de type brelan ou deux paires : si R ne fait pas attention il va se retrouver embarqué dans un gros pot construit par C :/

  C'est typiquement une confrontation que l'on retrouve dans un pattern:
      o R OOP et C BTN : R bet au flop, check/call la turn et check fold la river
      o C OOP et R BTN : C lead / call au flop, lead la turn avec R qui raise au flop et fold à la turn ou encore C lead au flop et check/raise la turn avec R qui call le flop et mise la turn.
      o C OOP et R BTN : C check raise sur le flop / C lead sur la turn

  On le voit : les patterns sont déjà moins clairs et combien de fois nous ne nous sommes pas trouvés dans cette situation : se faire destacker par un set avec notre top paire ?

* <strong>R = Pot Building, C=Pot Building</strong> : explosif ! ca part à tapis ASAP à coup de relance sur le flop généralement. Typiquement set contre DP, set contre set, set contre quinte, set contre flush.

  On peut difficilement s'en sortir : le tout est d'avoir une équité suffisante pour qu'au long terme le commit ne soit pas ev- contre tel joueur. Je m'explique. Si C est un tight agressif et qu'il commence à partir à tapis c'est qu'il a au moins DP (et encore), plus généralement un set voir mieux. Si nous sommes R et que nous avons DP il faut se poser des questions sur notre pot equity face à une main de type set/quinte/flush ...

  Les patterns pour arriver à cette explosion sont multiples. Chacun des adversaires peut slowplay une street avec de tout mettre, on peut assister à du check-raise sur la turn. Par exemple sur deux streets :

      o R OOP, C BTN : R bet/ check-raise-call-in et C call / bet-raise all-in
      o R OOP, C BTN : R bet - call / bet all-in et C raise / call-in
      o C OOP, R BTN : C check-raise / bet call-in et R bet-call / call all-in
      o etc..

Conclusions:

Pas de conclusions pour l’instant :smiley: (En ferais-je un jour ?!)

Nous disposons juste d’une grille de lecture d’un coup en fonction des confrontations de volontés. Je ne prétends pas avoir inventé un concept : on retrouve cela dans les phrases comme « UTG montre de la force » ou bien « la blind montre de la faiblesse », ce qui au final, lorsque ce n’est pas feint, signifie que dans un cas le joueur veut jouer un gros pot et dans l’autre qu’il souhaite contrôler la taille de ce dernier.

A partir de ces 4 cas, nous avons déjà commencé à dessinner des patterns. Ma liste est looooin d’être exhaustive et je compte sur vous pour m’en donner de nouveaux (ou bien me dire que j’m’a gouré :smiley:slight_smile: dans les commentaires. Toutefois nous disposons d’un cadre pour classer les patterns non ?

L’idée d’un classement de pattern m’est assez personnelle mais l’objectif d’une telle hiérarchie est d’abord mnémotechnique : reconnaître quasi à coup-sûr les coups où ca part en sucette.

C’est que souvent j’ai une tendance à m’exploser dans des spots pas clairs … :confused:

raphael77222

p.s. : si ca s’trouve c’est de la branlette cérébrale et il n’y aura rien à tirer de ces 4 catégories de confrontations mais au moins j’aurais essayer :smiley:

p.p.s : faudrait que je trouves des hands histories pour illustrer tout ca … pis faudrait que je regarde ailleurs voir si d’autres n’ont pas déjà réfléchi de cette manière … pis faudrait que je lise les archives de 2+2 … pis …
quelqu’un aurait-il des heures de temps libres à me céder ? :smiley:

Article de janvier 2008 tiré de mon blog.

très juste

Ce qui peut être super intéressant pour nous qui cherchons nos brelans, c’est d’identifier les joueurs qui ne maîtrisent pas le pot control et qui s’envoient en l’air avec TPTK.

Toujours dans ce cas, ce serait intéressant de calculer quelle line est la plus intéressante lorsqu’on call preflop et qu’on se retrouve dans la situation R Pot Control, C Pot building suivant notre position (ip ou oop).

intérressant…je n’avais pas trop pensé à cette approche mais c’est vrai qu’en y repensant, on peut rapprocher ce schéma de pas mal de situations (surtout celle où top paire se fait destacker par 2paires+).

Mais bon comme tu l’as dit c’est un peu réducteur, un (très) bon joueur arrivera à te level en construisant un gros pot en bluff. C’est notamment ce qui se passe en 3bettant light un LAG, on est dans une optique de « pot build » qui ne lui plaira pas du tout vu que le LAG pot control sans arret (contrairement à ce que pensent les mauvais joueurs).

Pour moi, le pot build ou pot control est la conséquence de plusieurs paramètres et non la cause : si il pot control, c’est surement qu’il a telle main parce qu’il est à telle position sur tel board contre tel joueur à tel niveau de tilt etc. etc. bref toujours la même chose au poker. C’est sur qu’on ne peut pas seulement se dire : « tiens, il pot build, je dois pot control »

Quoique j’en doute, je suis toujours surpris de voir à quel point beaucoup de joueurs se laissent complètement manipuler quand on veut faire grossir le pot, tombent de leur chaise quand on dit all in et se retrouvent à call avec une main pourrie parce qu’ils n’ont pas planifié leur main. Pot build et pot control ont de l’avenir jvous le dit…

Merci pour l’article, une approche intéressante…

Bon je dois vous avouer que j’ai essayé d’appliquer l’observation de ces confrontations comme aide à la lecture : ca n’a pas trop marché en fait, soit que j’étais pas en forme pour ajouter cette étape dans les 15 secondes allouées soit que mon cerveau a freeze à l’idée de penser différement.

finalement c’est à la river, lorsqu’on me propose un héros call ou que je dois value bet une dernière fois et que je rejoue la main dans la tête depuis le début que je détecte le plus facilement la confrontation, c’est à dire la volonté adverse de construire ou de freiner.

evidemment, dans mon article je parle des cas « vrais » pas de bluffs. On peut toutefois facilement comprendre comment utiliser cela pour le bluff : on sent que l’adversaire veut freiner le coup alors on adopte une ligne qui indique que l’on souhaite grossir le pot …

à développer, c’est juste une idée lancer comme ca au mois de janvier sur mon blog … je dis pas que je révolutionne le pok pok :slight_smile: je sais que c’est réducteur (enfin que c’est plutot une idée simple) j’esperais seulement pouvoir rebondir vers des choses un peu plus complexe. c’est un processus standard dans l’élaboration de modèle ou de raisonnement. Partir d’une dichotomie puis par l’ajout de paramètres / comportement, explorer les implications … comme un graine en somme :slight_smile:

content que ca vous plaise en tout cas, les commentaires (enfin le commentaire de KK :smiley:slight_smile: disaient que c’était bien théorique tout ca :astonished:ops:

R.